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 De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]

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Aerianna Hiisi
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MessageSujet: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeMar 18 Juin 2019 - 13:50


Karfias, milieu de la troisième ennéade
An dix-sept du onzième cycle

A un peu plus d’une journée de Geresh, sur la route vers Thaar.

C’était long, trop long. Je regrettais depuis le départ de ne pas être partie directement avec Sauveur, au lieu d’attendre et d’aider Rauast à régler d’autres questions. Mais en son absence, un voyage qui n’aurait duré que quelques heures à cheval se transformait en deux journées atrocement longues à dos de Païm. Un assez petit avec une litière qui ne m’offrait qu’une seule place ombragée, loin du faste de l’immensité que j’avais amenée jusqu’aux plaines de Valmar. Au plus grand dam de l’eldéen argenté qui devait se contenter de rester à cheval. Je ne savais pas trop pourquoi je l’emmenais avec moi, mais il était devenu mon seul confident après la disparition de tous les autres, de mon fait ou non. Père n’avait pas retrouvé ce statut et ne le retrouverait sûrement jamais mais maintenant il était de bonne humeur, sans les accrocs habituels, et les affaires que je réglai avec lui furent vite oubliées. Et puis, même si aucun de mes hommes ne lui avait rapporté quoi que ce soit, ce dont je doutais grandement, on lui avait sûrement fait état des activités normales de sa fille avant le départ de Sauveur.

La procession était assez simple, le petit Païm, une charrette contenant une partie de mes effets personnels en plus de quoi monter un tout petit campement, et une trentaine d’hommes. Ils étaient un peu moins nombreux que la dernière fois mais uniquement parce que le trajet était plus court et que Rauast m’avait conseillé de me calmer un peu à ce sujet. Sa logique était idiote mais ce n’était pas comme si j’avais vraiment besoin d’eux et j’avais cédé bien vite. Le premier jour et la première nuit me confirmèrent tout cela en évoluant sans heurt. Et le lendemain, malgré l’ennui, la chaleur et l’envie d’être partout sauf ici, je gardais un sourire que je ne pensais pas pouvoir perdre. Je n’allais pas à Thaar pour quelque chose d’ennuyeux… enfin si, un peu… Mais l’important n’était pas ça, l’important était que j’allais vers Sauveur, et que je le retrouverais. Un léger doute m’envahit, il n’y avait pas que Sauveur à Thaar, il y avait aussi trois sources d’inconfort, et je n’avais pu m’empêcher d’imaginer ce qu’il vivait alors que je n’étais pas là. Et le sourire que je ne pensais pas pouvoir perdre n’était déjà plus.

En manque d’activité et fatiguée par le paysage monotone je fis arrêter la colonne pour qu’elle me permette de descendre du Païm et de marcher à côté de mes hommes. Ulk tenta bien de me convaincre de monter sur sa monture à lui mais il n’était pas Sauveur et je n’avais pas confiance en sa silhouette si fine pour assurer ma sécurité. Et puis, surtout, il n’oserait jamais quitter la colonne et le seul intérêt de cette puissante bête n’existerait pas. Je n’aurais jamais imaginé dire ça mais l’activité me ferait du bien. Il y eut une petite frustration cependant alors que je ne me sentais pas beaucoup moins seule. Mes hommes parlaient, mais entre eux, et aucun n’osait me dire quoi que ce soit. J’avais même peur de temps en temps que leurs regards en coin signifient autre chose. Certains d’entre eux avaient combattu la foule de Geresh, d’autres en avaient fait part, d’autres n’étaient arrivés qu’après ces évènements, il y en avait bien une dizaine qui avait participée à l’expédition vers la ferme des Hadjaoui, certains étaient de patrouille quand Krish Al’Serat était venue, et d’autres avaient entendu les remous des bains. Ils avaient beaucoup de choses à raconter, clairement, et je reconnus même l’idiot qui avait été remis en place par Sauveur.

Mais tous arboraient le soleil de Geresh et il faudrait que ça suffise.


Dernière édition par Aerianna Hiisi le Lun 24 Juin 2019 - 11:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeMar 18 Juin 2019 - 20:33


Détourné... Ses tripes se tordent, son corps se fait lourd. Le drow, toujours, avance, tendu, cherchant sans jamais trouver. De sa direction il ne doute pas... Quand son être tout entier ne crie pas à l'abandon. Impossible. Alors, il lui faut faire un détour. Son regard s'arrache au lointain qui l'appelle, son corps guette d'autres signes que ceux espérés. Haute silhouette voutée par le poids des jours, des blessures, du vide qui lui pèse... Jusqu'à ce qu'il voit. Quelque part, au loin, dans l'étendue desséchée. Mirage ou réalité ? L'impulsion est la même, il avance, silhouette sombre dans une étendue à la végétation clairsemée et sèche. Ses muscles tressautent mais ses yeux de sang restent fixes, attentifs... Du temps, toujours. Du temps, pour rattraper ces êtres qui se meuvent eux aussi, au rythme du pas lourd d'une créature massive. Le grand drow se fige, indécis, sa gueule s'ouvre, son ample torse s'emplit d'odeurs qui l'indiffèrent. Mais le mirage demeure vivace à ses yeux, son corps réclame, il avance, et l'impatience, petit à petit, vivifie ses gestes, fait frémir sa carcasse.

Ils le voient, finalement, si longtemps après qu'il les ait vu, car ils s'éloignaient... La pensée le touche, le contrarie, mais le besoin demeure et s'impose, le faisant à nouveau s'arrêter, à une certaine distance de la troupe à l'arrêt. Il ne prête pas attention aux voix, il ne s'intéresse qu'aux présences, à la créature. Ses yeux sont grands ouverts, ses lèvres asséchées laissent voir les crocs si caractéristiques. Mais qui, pour les voir à cette distance ? Peut-être distinguent-ils l'irrégularité de son derme gris, constellés de traces blanchâtres comme noircis, souillés de poussière et de sang sueur mêlés. Les muscles noueux, secs et pourtant massifs, sur une charpente si grande, la crinière hirsute, amalgame noircis à la pâleur oubliée. Et la gueule, la gueule... ! Livide, émaciée, transpercée par le regard de sang, lacérée par les lippes usées, trop anguleuses pour être saine. Qu'est-ce ? Un mendiant, un pauvre hère, un mort revenu des seigneuries morcelées ? Qu'en pensez, si ce n'est qu'il est seul, dans un état piteux ? Ses seules possessions semblant être les cuirs informes s'accrochant à ses reins... Mais, pourquoi bouge-t-il ?

Un second souffle... Le sombre n'hésite pas. Face au besoin, à l'adversité, il retrouve ces gestes, aussi naturels que respirer, frapper. Les élancements, les douleurs ne résistent pas au besoin qui ordonne. L'esprit se rassemble, se concentre, se focalise sur cette seule idée, attirant la magie, en ce corps si usé, presque lissé par un usage presque journalier. Rugissant. L'histoire d'à peine quelques secondes... Quelles voix, quels êtres, quelles vies ? Il n'a pas de pensées pour eux, des ombres dans son regard. Tout ce qu'il a pour eux, c'est cette grande inspiration, qui accompagne le dernier geste. Rapide, puissant, à la précision douteuse sans doute. Mais, de retenue, il n'en a pas. Au milieu des hommes arrêtées, une chaleur sans pareille se fait sentir et, dans l'air suspendu, soudain... Le feu éclot en de multiples fleurs. Dévorantes.


Dernière édition par Le Brûlé le Sam 22 Juin 2019 - 11:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeMar 18 Juin 2019 - 23:07


La forme semble apparaître de nulle part au début, et quand mes hommes le voient s’approcher on fait arrêter le convoi. Ou plutôt, c’est l’argenté qui intime les quelques officiers de lui obéir. En réponse les regards sont tous tournés vers la créature humanoïde qui se tient debout, quelques hommes se mettent à rire, pas intimidés. J’aurais tendance à faire comme eux mais je vois les traits d’Ulk, et j’y trouve une expression assez étrange, assez inconnue, comme s’il avait un doute, une inquiétude. C’est un des seuls montés et il profite de sa position élevée pour mieux évaluer la situation, comme pour mieux comprendre de quoi il en retourne. « Aerianna, recule. » Il lâche ces mots entre ses dents serrées. J’obtempère, m’éloignant du Païm alors que mes hommes eux avancent presque tous. Il y en a qui me suivent, mais personne n’a encore peur, peut-être à tort. Et il n’y en a qu’un pour rire quand l’inconnu commence à gesticuler.

Même de là où je suis je la ressens, cette chaleur qui fait grogner le monstre normalement calme et pacifique qui me portait une heure plus tôt. La chaleur annonciatrice de feu magique délivre son dû et je vois plusieurs soleils de Geresh s’embraser. Je ne hurle pas, tétanisée, mais eux si, et certains détalent à une vitesse ahurissante. Je crois reconnaître l’humain, celui que Sauveur a… Non, je me fais des idées, ce visage hurlant, presque fondant, ne peut être qu’une fantaisie de mon imagination. Ulk a réussi à garder le contrôle de sa monture en posant une main sur son cou mais au lieu de détaller comme j’aurais pensé qu’il le ferait il organise mes hommes. Mais que peuvent les gardes du corps de la princesse de Geresh dont personne d’autre que des paysans a voulu la mort face à une telle destruction ? Il n’y a pas de mage, il n’y a pas de… Si, il y en a. Les hommes près de la charrette récupèrent des arcs et leurs carquois. Et pendant ce temps, ceux qui ne sont pas embrasés s’avancent vers la créature humanoïde, essayant de ne pas se tenir trop près les uns des autres au cas où d’autres langues de feu viendraient essayer de les cueillir.

Je me trouve trop lucide depuis le début, je me trouve trop forte, je ne comprends pas, puis je baisse les yeux et vois le sol trop proche et ma peau bleuir légèrement. Je relève les yeux au moment où Ulk revient vers moi et il me tend une main que je ne peux attraper. « Aerianna, s’il-te-plaît, viens ! » Je suis incapable de répondre et mon regard se pose sur la première forme qui se dépose au sol après s’être consumée un peu trop longtemps. Puis la litière du Païm s’embrase comme une torche et la créature hurle, se débattant pour laisser son chargement s’écraser au sol dans un grand fracas, il reste quelques morceaux de tissus embrasés accrochés sur un de ses flancs et il continue de se battre contre. Je lève les yeux vers Ulk puis vers deux de mes hommes qui essaient de me soulever malgré moi, trop brusquement… Je pousse un cri et ils s’arrêtent. A ce moment là un premier trait est décoché en direction de l’élémentaliste monstrueux, puis un deuxième. Au son des cordes les deux hommes en question prennent confiance et se ruent aux côtés de leurs frères d’armes. Ulk laissé seul pour s’occuper de moi descend de selle, inquiet et agacé par mon comportement autodestructeur. « On ne peut pas rester là, lève toi ! »

Je n’ai plus que des pensées qui tournent en boucle dans mon esprit, concernant Sauveur, concernant le fait que je ne veux pas mourir, concernant ce bonheur que j’ai enfin trouvé. C’est idiot, complètement idiot, mais c’est aussi ma première rencontre avec une magie qui tue, qui veut me tuer, et qui ne se cantonne pas à une arène que j’observe.
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeMar 18 Juin 2019 - 23:46


Un premier sort, une première flamme, insuffisante, il ne s'arrête pas. Les formes qui bougent et qui hurlent, les voix qui retentissent, il n'y prête attention que pour avoir conscience d'eux, non pas pour les comprendre. Cela lui suffit, cela suffit à le faire se mouvoir encore, chauffant les muscles, tordant la colonne... Restant debout. Leur organisation, leurs liens, leurs visages, tout cela lui est indistinct. Il ne sent que la chair qui flambe, leur douleur qui fuse. Face à une cible, il n'est que mouvement, l'énergie arcanique affluant encore, l'emplissant, l'oppressant, ce qu'il accepte avec un abandon dangereux, sans penser aux limites, faisant seulement comme il fait depuis longtemps : sans questions, risquant tout, s'effondrant plutôt que renoncer. Mais ce n'est qu'un premier sort, il lui reste encore de lui-même à jeter dans cela. Les yeux rouges voient sans s'émouvoir, n'y songeant qu'ainsi : plus.

Alors que les flèches fusent... Le sombre n'a pas lâché son emprise sur les flammes. Appelant encore la magie, il maintient ce contrôle, il les nourrie et les ravive. Les silhouettes sont nombreuses... Mais aucune ne riposte d'une manière qui l'indispose. Libre, il l'est, et ses gestes se poursuivent, lourds et puissants. Autrefois, il n'eut pas été si lent... En tout cas, cela suffit. Une tête de métal lui griffe un bras, y faisant poindre du sang, une autre s'enfonce... La jambe se raidit, claque sur le sol sec... Et le drow d''intégrer l'imprévu dans son geste, d'un coup de paume, casser la hampe, et poursuivre encore. Emporté. Ignorant la blessure. Se concentrant... Les flammes se répandent, serpentent, bondissent de ci de la, évitant certains, en embrasant d'autres, en un spectacle sans sens autre que la destruction. Le sombre, lui, sent l'ombre qui guette et son être frémit. Inspirant lourdement, serrant les dents, il se concentre... Et les flammes, encore, explosent, irradiant leur chaleur et leur morsures, de concert avec les beuglements de la créature massive.

Les bras retombent, l'élémentaliste inspire, son torse s'emplissant amplement, ses mires écarlates papillonnant lentement, tandis que sa conscience vacille. Le murmure des flammes, le chuintement des cris... Et la rage soudainement, à son oreille. Relevant la tête, il voit la lame brandie. Un pas en arrière, la stupeur à peine éveillée et la lame chuinte, manquant l'éventrer, laissant une longue estafilade sur son ventre exposé. Ses tripes qui se tordent encore, ses lippes qui se rétractent en un rictus de douleur... Silencieux, si ce n'est un râle, si faible, qu'il sonne comme un murmure douloureux. Venant brusquement au corps à corps, le sombre frappe les oreilles de son agresseur de ses paumes ouvertes. L'homme s'effondre avec un gémissement aigu... Avant que le sombre le saisisse par le col et le jette sur ses semblables, venus l'attaquer.
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeJeu 20 Juin 2019 - 15:22


Une langue de feu fond pratiquement dans notre direction après avoir mis le feu à un nouveau soleil de Geresh, la monture panique et s’enfuit, l’argenté pose une main sur mon bras. Je le repousse d’un seul geste et dans le chaos il est le seul à entendre ce gémissement alors que je me relève difficilement. Ma peau brille toujours un peu plus, la douleur s’intensifie, les pensées se raréfient, la peur privée de combustible reflue… Je souris à Ulk qui me laisse aller, je m’approche de ce corps tombé, je ramasse la lame, assène un coup de pied dans le bras qui y est agrippé pour la dégager, et je vais vers la mêlée sans trop savoir quoi y faire. Je m’arrête à une certaine distance et les archers me repèrent, hurlant quelque chose couvert par le Païm paniqué. Je veux faire quelque chose mais ce sentiment de supériorité m’empêche de rejoindre ces hommes qui ne vont que mourir en essayant de me défendre, un sentiment exacerbé par l’intention qu’avait Ulk de m’extraire de la situation.

Au lieu de quoi j’observe la créature source du brasier d’un regard avide, comme si j’attends qu’il en ait fini avec les autres pour l’affronter, une idée complètement folle amenée uniquement par la douleur qui m’offre un grand sourire.

Mes hommes tombent les uns après les autres, je ne sais même pas combien il en reste, ils n’avaient aucune chance dès le début et à chaque fois que l’un d’entre eux est mis hors combat la force implacable prend un nouvel avantage. Mais l’est-elle, implacable ? Le monstre à abattre semble ignorer la douleur, voire même s’en servir, mais il est des moments où les coups qu’il encaisse ne semble que dus à un moment de faiblesse. Je ne suis pas la seule à m’en rendre compte et quelques guerriers qui ont entendu un deuxième appel des archers qui annoncent ma présence s’enhardissent après un regard dans ma direction. L’un deux brûle à cause de ce moment d’inattention et je le regarde tomber sans un mouvement de recul. Un elfe ou hybride armé d’une courte lance en plus de son courage se rue sur lui… pour être stoppé dans sa course en recevant un corps inconscient projeté dans sa direction qui s’empale sur son arme en le projettant au sol. Deux autres pensent avoir réussi à cerner la créature et s’essaient à des coups d’estoc avant que l’un d’eux ne s’embrase.

Sans cette magie qui luisait sous ma simple robe qui s’embraserait éventuellement d’elle-même j’aurais pu être horrifiée de voir certains traits se ficher dans ceux qui n’étaient pas celui à abattre. Mais je ne sais m’émouvoir et j’observe tout en déplacant mon regard frénétiquement et de régulièrement le poser sur le monstre aux yeux de sang et aux dents taillées. C’est lors d’un de ces regards que la douleur devient habitude et que mes pensées me sont rendues. Je n’ai que deux questions. Où est passé Ulk ? Et que se passera-t-il quand le monstre aura fini ? Je tourne la tête et voit Ulk près du Païm, accroché à une corde qui n’est qu’un vestige de la litière, la main posée sur son flanc. Le Païm pousse un dernier rugissement alors que son corps s’est calmé, et couvert par ce rugissement entre les cris de souffrance un galop se fait entendre alors qu’un de mes hommes s’enfuit vers Thaar. Mais est-ce bien la route vers Thaar ?
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeJeu 20 Juin 2019 - 16:23


Des vivants qui s'agitent, tressautent, hurlent, de rage comme de douleur, la douleur qui pulse, aiguille le grand sombre. D'autres coups lui ont été portés, et il en donne d'autre, s'avançant au devant des guerriers qui s'agitent. Là, il frappe une mâchoire, là, une lame lui lacère le flanc. Au contact... Au contact, son être s'éveille à leurs vies, au feu de leur souffrance. Lui, à son tour, leur rugit au visage, d'une rage qui n'a pas de nom, qui en surprend certains, en vivifient d'autres. A cette frénésie, le corps massif, parcourus de marques d'innombrables coups, se fait plus vif, plus violent. Comme tiré d'une torpeur, il ne se contente plus de souffler des vies éloignées, non. Ses mires sanglantes, folles, viennent trouver le regard de stupeur de ces survivants, avant qu'il ne leur assène son déchainement, frapper de poings comme de tête, négligeant sa défense. Cette dernière s'avère être davantage un sursaut quand il est bel est bien touché. Dans tous les cas, il demeure en mouvement, et, encore, son être attire la magie et ses coups, bientôt, se révèlent plus destructeurs encore car, non content d'êtres brutaux, ils brûlent. Qu'une gorge soit saisie et la dureté de l'étreinte se couple à un contact abominablement cuisant. Il en va de même pour un bras, où que se portent ses coups. Il rejette les hurlants comme des fruits trop murs, sans plus d'intérêt.

Puis... Il sent. Son ouïe entend les cris et le bruit des lames, ses yeux voient les figures enragées, sa peau frémit de douleur comme d'excitation, mais la magie elle, n'est plus qu'à lui. Ses mires sanglantes se portent au delà, voient la créature, voient l'être à ses côtés et son usage de l'énergie arcanique. Avec un sursaut, le sombre est surpris par une lame qui lui frappe le flanc, s'arrêtant sur ses côtes. Un rugissement et du sang, c'est tout ce qui est arraché à son être frénétique. Saisissant l'adversaire à la gorge et à l'entrejambe, il le soulève avec un râle et le jette sur ceux qui s'avançaient. D'autres corps, d'autres vies, d'autres vivants qui l'indisposent... Mais sa priorité se porte sur l'autre. Faisant volt-face, il bondit, se tord, amasse l'énergie et la projette sur la créature et celui qui se tient prêt d'elle. L'air, qui brusquement, s'embrase auprès d'eux, autour d'eux. Suffisant ? Le sombre ne sait, étourdi par une vague qui le traverse, lui tord l'estomac, le fait hoqueter. Une flèche qui siffle à son oreille, alors qu'il vacille, force, et plaque sur ses plaies ses mains brûlantes. Ses lippes se crispent, un son rauque et lourd s'extrait de sa gorge. Il pue le sang et la brûlure.

Les hommes hésitent devant ces nouvelles flammes, cette nouvelle folie. La chaleur comme la peur s'entremêlent dans la sueur qui leur colle à la peau. Un préfère se détourner à son tour, pour mieux courir, loin du fou, loin de la magie. Deux se jettent vers l'avant, conjointement, lames au clair... Mais l'hésitation a fait son œuvre, et le sombre se relève pour mieux les charger. Ses mains sont froides, son coeur tonne, chaque pas est une douleur alors que la flèche s'agite dans sa cuisse... Sans qu'il ne s'arrête. Et les deux hommes voient le grand sombre leur opposer une épaule qui en écrase un sur le sol, pour mieux se jeter ensuite dans les jambes de l'autre, rouler à terre avec lui et frapper.
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeVen 21 Juin 2019 - 18:17


Je suis une idiote. Je crois depuis que le monstre est apparu que tout est déconnecté, que mes hommes qui meurent ne sont pas importants, que chaque chose en son temps, que j’ai le temps d’aviser avant qu’ils n’arrêtent tous de fonctionner, et c’est pour ça que je laisse mes doigts blanchir autour de cette arme sans m’en servir. Mais je me trompe depuis le début, et quand je vois le Païm s’embraser je laisse l’inquiétude m’envahir alors qu’il reste presque trop calme. L’argenté m’a offert l’opportunité de m’échapper et de créer cette séparation entre le danger et le reste et elle n’existe plus, et peut-être même qu’il a perdu la vie par ma faute. L’inquiétude et la peur reviennent mais je laisse ma peau bleuir à nouveau pour les chasser dans un gémissement qui n’a pas sa place sur un champ de bataille, ouvrant mon corps à un peu plus de magie. Les rangs des hommes s’éclaircissent et une odeur atroce envahit mes narines quand je prends une grande inspiration… mais contrairement à cet homme qui fuis, j’avance l’épée au clair, vers la forme immense qui se bat au sol.

Mais si je l’atteins et que je tente de le toucher, deux de mes hommes me tirent en arrière et me bloquent le passage pour que je ne puisse plus l’atteindre. J’essaie de forcer à travers eux et l’un me plaque une main sur l’épaule qui tient mon arme, je manque m’en servir pour m’en dégager mais j’arrête mon geste en me rendant compte avec surprise que l’un d’entre eux n’est même pas un guerrier mais un de mes serviteurs. Et s’il a trouvé une arme il est bien heureux de ne pas avoir à l’utiliser alors qu’il préfère opposer sa force à la mienne, risquant mon courroux plutôt que d’être cueilli par une langue de feu. Sans l’autre homme de l’autre côté il n’aurait pu rien faire, mais les deux semblent décider que je suis trop importante et je me laisse faire alors qu’ils me repoussent. D’autres s’interposent entre moi et ceux aux prises avec la créature qui n’ont aucune chose, et je me retrouve très vite coupée du combat, toujours aussi perdue alors qu’on m’empêche de suivre un instinct qu’ils semblent penser mener à la mort. Et comment font-ils pour garder la tête sur les épaules d’ailleurs ? Je remarque la peau sombre du guerrier, un Daedhel, suis-je surprise ?

Peut-être qu’ils m’ont sauvé la vie, je me dis, alors qu’un énième rugissement du Païm me confirme qu’il n’est pas mort. Je vois une forme s’écarter de lui et s’écraser au sol, incapable de plus. « Ulk… » Une petite plainte, avant que je ne voies le Païm sur lequel le feu ne parvient plus vraiment à se fixer se ruer en avant, vers mes hommes, vers l’assaillant, vers nous. Le Daedhel réagit plus vite que l’autre et me tire encore une fois en dehors du passage. Le serviteur lui s’empêtre et ne peut s’écarter à temps. Je regarde le drame sans sourciller, intéressée par celui qui s’en vient, le choc entre la bête qui ne devrait qu’être une bête de somme et la mêlée dans laquelle quelque chose que personne ne comprend a pris l’ascendant sur tous. La magie se forcit dans mon être et je souris, prête à me souvenir de ce spectacle. On disait que les Païms étaient pacifiques, on disait qu’ils ne pouvaient pas être utilisés pour se battre, mais on ne disait rien sur leur capacité à se produire en spectacle, si ?
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeVen 21 Juin 2019 - 22:42


Ses phalanges sous lesquelles les os craquent... Acharné. Frapper, encore, encore, au même rythme qu'un battement de cœur, au même rythme que cette pulsation, obstiné, sans but autre que d'exister. L'homme est mort que le drow frappe encore. Mais que d'autres l'attaquent et il se relève, avide d'en découdre, de pulser tel un coeur, de sentir les craquements de leur os, le choc à travers tout son corps, de détruire encore... En une lutte brutale et sans far, où les êtres ne sont plus que des masses menaçantes contre lesquelles il se jette avec une énergie insolente, malgré ses plaies fraiches, malgré les nouvelles qui apparaissent à chaque échange sur ses bras, ses flancs, ses jambes parfois. Mais une pulsation surpasse les autres. Avec stupeur, le sombre voit l'un de ses ennemis grandir... en hurlant. Car quelque chose l'a transpercé, et le sombre comprend trop tard alors que, aussi massif soit-il, il est percuté par la bête, qui le jette brutalement au sol d'un coup de tête, pêle-mêle avec le cadavre en devenir. Sonné, le sombre se retrouve alourdi de fatigue, alourdi par le corps qui frémit sur lui, alourdi par le soleil qui tape... Et le sang à son flanc déjà brûlé, qu'un bout de corne aura atteint.

Tremblant, presque pataud, il repousse l'homme, le souffle lourd, tente de se relever... Un vertige le prend et le cloue au sol, écrasant. Autour de lui gémissent ses victimes comme celles de la grande créature aux flancs brûlés, que la douleur a poussé à poursuivre sa course folle. Le crâne dans un étaux, le grand sombre demeure à genoux, ses battoirs crispés sur ses tempes. Relever les yeux ne l'aide en rien. Désolation, mort, chaos... Quelque part, il y a une question, qui ne trouve aucune réponse. Il n'y en a pas. Il n'y a que le vide, et ce détour qui lui prend plus qu'il ne le ressource. La figure crispée de douleur se trouble d'hébètement, alors qu'une plainte rampe entre ses crocs, que ses mires écarlates fouillent le sable tâché de rouge, sans y trouver... Rien. Rien. Rien. Un sinistre écho qui emplit son être, résonne dans ce vide qui le pèse, dans ce creux qui le dévore.

Au milieu des flammes dansant de leur propre chef sur les cadavres, il voit des formes bouger encore. ses lippes se tordent comme pour former des mots, mais aucun son ne se fait entendre. Il n'y a qu'un grand sombre, brûlé, hagard, éreinté... Dont la Flamme demeure. Persiste. Irraisonnée. Sa respiration est rauque comme une bête poussée à bout, son cœur pulse et pousse le sang hors de lui, par ses plaies. Cette fois, il ne les referme pas d'une brûlure, cette fois... Un rugissement s'arrache à sa gorge alors qu'il se relève lourdement, se meut, encore, chaque geste plus lourd, plus imprécis. L'art demeure dans ces gestes, mais affaibli par la fatigue, les blessures, la déraison. Sa vision se trouble mais il force, encore, le corps chauffé, déchiré par cette énergie qu'il appelle... Et relâche, bras tendus, visage transfiguré. Cette carcasse tendue, tordue, distordue, projette sur le groupe de survivants, où se trouve un être dense de magie au milieu des ombres éphémères, une sphère de flamme qui rugit, tressaute... Et explose en arabesques brûlantes.

Avec un hurlement, de douleur et de rage mêlées, le drow s'effondre, tremblant, couvert d'une fine sueur qui accompagne ses frémissements frénétiques. De souffrance, ses crocs crissent, alors que ses paupières se crispent. Terrible, l'écho de la magie le frappe lui aussi.


Dernière édition par Le Brûlé le Sam 22 Juin 2019 - 11:06, édité 1 fois
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Aerianna Hiisi
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeSam 22 Juin 2019 - 1:32


Et comme prévu je ne loupe rien de ce spectacle. Ils sont une demi-douzaine à ne pas avoir pu se soustraire à la charge de la bête en plus du monstre qui la prend de plein fouet. Le serviteur au cou tordu selon un angle improbable, un guerrier qui se tient en hurlant le morceau de bras qui ne pend pas au bout de sa chair, celui qui regarde d’un regard vite un genou retourné… les autres je n’y prête déjà plus grande attention alors que le Païm est déjà loin et s’écroulera éventuellement. Non, c’est l’immense créature pâle que je regarde. Malgré ses blessures, malgré ses rugissements, malgré ce corps qui essaie de l’emprisonner contre le sol, il se lève encore. Ou il essaie, avant de se retrouver à genoux. Je ne vois que lui car il n’y a que lui, que cette magie qui converge et me fait briller masque mes inquiétudes pour l’argenté, qu’elle me masque la peur, qu’elle me masque cette envie de partir tant qu’il est encore temps…

…qu’elle me fait répondre par un cri d’extase au nouveau rugissement de la seule bête restée dans ce champ de mort. Elle se relève, elle semble être guidée comme je le suis par la douleur et la magie, et elle commence à bouger. J’entends un faible appel loin derrière moi, je sens le regard des miens, je sens cette peur qui commence à les habiter, certains s’en vont, mais je n’ai presque plus de doute. Comme elle a repéré l’eldéen argenté elle semble flairer cet amoncellement d’énergie et cette sorte de danse macabre qu’elle danse – une danse qui devrait me terrifier – pointe tout son être vers le mien. Pour la première fois on s’écarte de moi, on ne veut plus me retenir, on veut me fuir, on veut que je sois la seule à part mon immobilité attirer le feu de la bête. Et quand la danse se termine il n’y a que moi pour ne pas réagir à ce feu, car il est inexorable et que je ne l’arrêterais pas.

Je ne peux m’émouvoir, droguée que je suis, je ne peux pas penser à ce que je perds en mourant aujourd’hui, je ne peux pas penser à Sauveur, mais mon corps le peut, et il laisse mes larmes brouiller mon regard, il laisse une unique larme quitter mes yeux et descendre jusqu’à mon menton. Et comme un symbole, il n’y a qu’une forme qui garde la raison, il n’y a qu’une forme qui ne cède pas à ce monde fou, il n’y a qu’une forme qui veuille changer quoique ce soit, il n’y a qu’une forme qui essaie de remplir son rôle, il n’y a qu’une forme qui en soit capable. Le grand Daedhel m’enveloppe de son corps pour me protéger. J’essaie de résister alors qu’il veut me priver d’un nouveau spectacle mais il est trop puissant et j’abdique malgré moi. Mes souvenirs engourdis essaient de me rappeler tour à tour Sauveur, ce Daedhel dans la ruelle et celui de cette soirée il y a bien longtemps, mais je ne panique plus.

Quand le feu explose je ne le vois pas mais j’entends le rugissement de la bête, j’entends les hurlements de mes hommes, j’entends le long gémissement de mon protecteur, puis je n’entends plus que le feu. Dans un ultime râle mon protecteur me propulse hors de son étreinte pour que je m’écroule plus loin comme un fétu de paille. Si je ne suis plus en plein cœur du brasier je sens le feu me lécher mon vêtement et mon corps en multiples endroits, m’infligeant des douleurs presque exquises lorsque couplées à cette magie qui met du temps à refluer alors que mon esprit ne se tend plus pour l’appeler en moi. Mon instinct de survie lui ne reviendra pas avant de longues minutes et je reste là à ironiquement profiter du moment, comptant pleinement sur ceux des miens qui survivraient pour prendre soin d’un si futile questionnement.

Et de ceux là il n’y en a plus beaucoup, alors que plusieurs d’entre eux se relèvent pour arpenter le charnier hagards. Il y a bien une forme argentée qui essaie de se relever, un peu plus loin, là où le sol noirci indique le point d’impact d’un des sorts du monstre doué de magie, mais il semble le seul à regarder dans la direction de la Princesse gémissante.
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Naukhel
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeSam 22 Juin 2019 - 22:12


Le souffle qui se bloque. Échappe. S'étrangle. S'accélère. Dégénère. Un enchaînement irrégulier, autant que les frémissements du grand corps prostré, brûlé, dont la voix se résume à une mince plainte, infime et lacérée par les tressauts de l'être que la magie ravage. Trop, trop de magie, trop pour un corps affaibli, trop pour un esprit à l'agonie... Sa Flamme se consume d'elle-même, dans cette débauche aux visées inconnues, si ce n'est, peut-être, de lui-même. Sa chair, déjà marquées, crevassées en de nombreux points, semblent brûler par endroit. Alors, le mince filet de voix prend l'ampleur de ces souffrance, allant crescendo, ses poings se refermant violemment sur le sable auxquels il s'est agrippé, sur cette terre aride. Quelle attention pour les êtres qui bougent encore ? Quelle attention pour ces lames qui peuvent encore l'assaillir ? Aucune, alors que son être lutte, lutte pour ne pas se briser, une énième fois, une nouvelle fois. A la caresse des flammes, l'élémentaliste a succombé... Et s'est brûlé.

Combien de temps ? Il n'en a pas conscience mais, finalement, son souffle perd de sa force, de lassitude, d'épuisement. Ses plaies ne prennent pas davantage d'ampleur, si ce n'est l'écorchure, à son flanc brûlé, qui, lentement, laisse encore s'écouler son fluide vital, s'égarant le long de muscles frémissant, goutant sur la terre sèche, imprégnant davantage les peaux usées qui lui ceignent les reins. De résistance, l'on n'en perçoit plus, seulement l'épuisement de la bête vaincue, que la douleur parcourt, telle une plage lissée par la marée implacable, qui emporte tout, finalement. Le souffle se fait plus régulier, quoi qu’étranglé, les doigts se relâchent, non sans trembler, le corps s'affaisse un peu plus, sans pour autant achever sa chute. Sans un mot, le destructeur reste prostré, face à la scène où s'est déroulé l’œuvre qui lui coûte à présent... Sans qu'il ne semble en avoir retiré le moindre cachet.
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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeDim 23 Juin 2019 - 1:59


L’odeur des chairs qui brûlent. Les cris stridents des Souffles endoloris. Les effluves des corps rongés par les flammes. Les plaintes d’âmes voyant venir leur mort. La puanteur de la souffrance sous la morsure du feu. La sombre mélopée des derniers instants. Ton cœur bat. Ton Souffle n’est pas loin de se laisser guider par ta pensée primitive. Tu ne penses presque plus. Tu réagis. Tu réagis à ces pulsations à l’apex de leur existence. Tu poursuis ces essences au plus haut de l’expression de leur puissance, menaçant chaque instant de céder, d’arrêter de battre, de s’éteindre, de laisser place au vide et de nourrir d’autres pouls. Tu ne penses presque plus, mais tu penses assez pour couvrir d’injures cette chienne de Thaar, refusant la beauté même au plus simple des tableaux. Tu couvres d’insulte cette chienne de Thaar, incapable d’épargner la souffrance même à ceux qui n’ont fait qu’oser la regarder… et pourtant, l’excitation qui te prend serait à peu de choses suffisante à ce que tu la remercies.

L’odeur des chairs qui brûlent. Les cris stridents des Souffles endoloris. Le discret cliquetis des griffes de Vìrin, bondissant droit vers les flammes. C’est la guerre qui t’attire. C’est la guerre pour laquelle tu t’es bâti. C’est l’affliction qui t’est paradoxalement à la fois insupportable et indispensable. C’est ta raison de vivre. Alors c’est autant une malédiction qu’un nouvel échappatoire.
Tu entends le feu rugir à nouveau. Tu entends mugir une bête souffreteuse. Tu ressens vibrer ces vies en passe d’être réduites à leur quintessence. Et ton corps entier se détend. Tu te penches encore un peu plus en avant, encore un peu plus, jusqu’à ce que la crinière de la fauve effleure tes pectoraux, et tu te concentres sur ce qu’il faut. Les pulsations étrangères redoublent de clarté. La tienne devient le centre de ton monde. Ton univers devient écho de Source, écho des vies qui t’entourent et rien de plus.

Comme le claquement des mâchoires d’un crocodile au cœur du silence absolu, un battement t’éclate à l’oreille, le suivant retentit loin derrière toi. La vie court après elle-même, elle se sauve elle-même, puisque personne d’autre ne le fera. L’homme en armes dans sa course folle te confirme ce que tu sais déjà. Tu es aussi proche de ceux qui sont en vie qu’eux sont proches de leur mort.

Mais c’est pour faire face à ces heures que tu as été bâti.

Ton sceptre, encore à son baudrier au flanc gauche du félin répond à ton appel. Les aurores l’étreignent avant que ta poigne n’ait fait de même. Ta poigne l’étreint et leur éclat fleurit. Tu le défourailles et elles deviennent déflagrations d’arcanes.

La mort est partout, et son héraut est prêt à l’accueillir

Le tableau peint face à toi est aussi écœurant qu’il t’est trivial. La plus puissante des essences, centre de cette peinture apocalyptique, un mastodonte Drow, terrassé par les arcanes qu’il a convoqué à outrance. Désirerais-tu l’aider que tu ne pourrais rien pour lui. Son corps se sera vidé de son sang avant d’être libéré de l’éther. Et tant que l’éther dans lequel il baigne sera tel chaos, ta magie risque autant de l’achever que de lui être bénéfique… et sachant ou pas qui fut la source du conflit, ton cœur n’est pas d’humeur assez généreuse pour que tu te donnes la peine de lutter contre le chaos. Pas pour Sombre. T’sisra ne t’a pas à ce point changé.
Eux par contre… eux tu peux te le permettre. Ton sceptre fait un tour de plus entre les doigts de ta main gauche, ta main droite balaie l’air en leur direction, les aurores t’entourent en une éruption lumineuse, les aurores jaillissent sous leurs pieds, et les lèchent avec une rude douceur. Tu arraches tes vêtements à la pelote nouée au baudrier de Vìrin, et tu bondis de ton destrier en direction des mourants. Un. Deux. Trois. Pas plus. Ton esprit lutte avec leur peau contre les flammes. À ces trois-là, les seuls que tu sais pouvoir sauver, tu leurs rends leurs chairs à peine sont-elles rongées, refusant que leurs blessures ne se creusent plus qu’elles ne le sont déjà.

Un. Tu plonges vers le premier, ton poing droit trouve sa poitrine, tu le déséquilibres, il tombe à la renverse, ton sceptre passe derrière son dos, tu l’accompagnes dans sa chute, tu contrôles la chute et le force au sol. Les quelques brasiers consumant encore ses vêtements, tu les étouffes du pantalon que tu as à la main. Un Sauf.
Deux. En obstacle à la course d’un semi-elfe paniqué, Vìrin s’impose. La patte de la faïra force la chute d’un second homme. Lui le sable a suffi à éteindre ce qu’il restait des flammes. Deux Sauf.
Trois. Aveuglé par les flammes qui le poursuivent toujours, le dernier te force à te battre. Paniqué par la douleur, par l’imminence de son décès, par le désir de ne pas le voir venir, il agite son épée face à lui dans un chaos de coups incertains. C’est lui qui te force à briser ta lutte pour leurs chairs. C’est lui qui te force à l’espace d’un instant lutter contre lui. Un tour, dans l’inverse des aiguilles d’une montre. Un sursaut de ténèbres. Sans que tu ne l’aies touché il s’écroule. Comme pour le premier tu étouffes les flammes sous le tissu. Trois Saufs.

Un. Deux. Trois. Les aurores t’entourent en une éruption lumineuse, les aurores jaillissent sous leurs pieds et les lèchent avec une rude douceur. Sans plus rien pour faire obstacle, tu leur rends ce qu’il leur faut de chair pour qu’ils puissent se déplacer, parce qu’ils ont une mission à accomplir. Tu lances au premier ta manche, espérant qu’il en fasse bon usage.

- Sauvez ceux que vous pouvez !

Un. Deux. Et l’un va vers l’autre. L’un est assez fort pour se mouvoir, mais assez stupide pour se diriger vers la mort. L’autre est couverte des plus impressionnantes des flammes. Mais elle bat la chamade sans présenter la moindre arythmie. Elle bat une pulsation au fort de l’effort, au fort de l’excitation, au fort du bonheur, l’essence de cette femme. Et elle sourit, béatement, embrassant la douleur… La gueule de Vìrin s’empare du drow argenté, let elle lui impose la compagnie des Trois. Tu termines de sacrifier ton pantalon au feu en sauvant ce qu’il reste de la robe de la dernière, choisissant d’ignorer son sourire.

Un. Deux. Les aurores t’entourent en une éruption lumineuse, les aurores jaillissent sous leurs pieds et les lèchent avec une rude douceur. À eux qui ont été épargnés par le foyer de l’incendie tu leur rends un peu d’eux-mêmes. Deux. De la main droite tu te saisis à la fois d’elle pour la ramener auprès des siens.

Et les autres… que peux-tu encore faire pour eux ? La mort est trop près, la souffrance trop intense. Tu ne peux que leur faire une faveur et abréger leur agonie.

- Qu’est-ce qui s’est passé ici…

Tu le dis plus pour toi que pour eux. Et même là c’est une question rhétorique. Il en faut peu pour imaginer ce qui s’est passé. Tout ce que tu peux apprendre d’eux c’est le pourquoi. Et tu n’as pas envie de savoir pourquoi. Tu trouves déjà Thaar bien assez laide. Tu restes triste, pourtant, que ceux-là n’aient pas l’occasion de la voir une nouvelle fois. Les aurores étreignant ton sceptre sont comme des flammes sombres. Un. Deux. Trois. Quatre…

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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeDim 23 Juin 2019 - 18:45


Ma robe avait continué de s’embraser, fusionnant par endroits avec ma peau, formant ma seule source de douleur, une source de douleur qui s’était amplifiée alors que ma magie s’était finalement retirée. J’étais toujours aussi perdue, mais toujours aussi protégée par cette douleur qui construisait la meilleure des carapaces autour de mon esprit. Il y avait la béatitude de cette mort plus agréable que je ne l’aurais pensée qui se rapprochait, il n’y avait que ça, il n’y avait besoin que de ça. Mais après ce cri que je n’écoutai pas la mort sembla commencer à s’éloigner. Le feu céda sous les coups d’un tissu étranger, un tissu qui entra en contact avec ma robe folle, un tissu qui entra en contact avec ma peau nue, un tissu qui entra en contact avec la fusion des deux précédentes. Bientôt il ne resta que le feu qui s’était imprimé dans ma chair, et même lui tenta de disparaître avec l’action d’un pouvoir étranger, un pouvoir qui était étrangement frustrant, un pouvoir qui laissait mes barrière se rompre, un pouvoir qui allait à terme m’emmener loin de cet état protecteur.

Quand une main m’enleva et m’arracha au sol j’essayai dans toute ma faiblesse de me débattre de sa poigne mais n’y parvins pas. Je n’étais même pas capable de comprendre s’il lui avait été nécessaire d’user de plus de force pour me maîtriser ou si mon corps lui avait cédé de lui-même cette autorité. La douleur devenue légèrement plus sourde ne m’empêcha pas de le craindre, même s’il était sûrement à l’origine de ces miracles, ou du moins un des alliés de celui qui me sauvait la vie. Mais la vie avait-elle un quelconque sens quand on pouvait la quitter avec tant de béatitude, quand l’instant était si agréable qu’il risquait de dépasser de dépasser tous les instants du futur ? Mais cela ne servait à rien d’idéaliser cet instant qui était désormais hors de portée, et mes pensées parvinrent à nouveau à se réorganiser dans mon esprit avant que cette main me dépose au sol, près d’autres formes.

Enfin, je n’avais toujours pas ouvert les yeux et je n’avais pas encore pris conscience de ces formes avant qu’une main ne se pose sur mon bras, ou plutôt, elle avait glissé tant bien que mal jusque là. Il n’y eut aucun mot de prononcé mais il n’y eut pas un seul doute sur l’identité de l’être qui voulait se rassurer. Cette main trop grande, ces doigts trop longs, l’argenté voulait sûrement se rassurer. Je tournai la tête vers lui avant d’ouvrir les yeux. Il me regardait, le visage ravagé par des brûlures qu’il effacerait éventuellement, mais plus que ses blessures ce furent ses yeux qui me touchèrent. Ils étaient heureux, de cette joie qu’on ne peut feindre, alors qu’aucun sourire ne pouvait animer sa bouche partiellement détruite. Il m’avait touchée, mais je détournai bien vite le regard, inconfortable, alors que des pensées bien plus sombres allaient m’emplir quelques instants. Tout ce que je pouvais voir sur son visage, toutes ces marques, c’était de ma faute. Si seulement je l’avais écouté avant, j’aurais sacrifié tous mes hommes, mais nous deux, nous n’aurions rien eu, et une poignée de survivants était une bien maigre consolation…

Et si mon visage avait été intégralement épargné grâce à mon premier protecteur, des marques horribles arboraient sûrement mon corps normalement parfait et je n’osais même pas essayer de redresser la tête pour regarder. Tout serait éventuellement corrigé, tout reviendrait à la normale, tout… Que penserait Sauveur ? C’était lui que j’allais retrouver, et je ne pourrais rien masquer, il me verrait dans cet état, quel qu’il soit. L’idée m’était insupportable et laissa bientôt sa place à une idée bien pire encore. Cette magie aurait pu me coûter la peau, aurait dû me coûter la peau, et je m’étais trop vite abandonnée à elle. Je m’en voulais, mais ce n’était pas que ça, j’étais tombée si vite de mon nuage que j’avais manqué disparaître et avec moi tout ce que j’avais l’impression d’avoir construit. Et ironiquement, c’est de la même mort qu’Aethka que j’avais failli disparaître. Si l’agréable douleur est encore présente je ne souris plus depuis quelques instants et ce sont des pleurs – autant de soulagement que de réalisation que quelque chose de terrible aurait pu arriver – qui ont laissé leur place à tout le reste.

***


Après un seul miracle et quand il eut l’impression de ne rien pouvoir faire de plus – une impression très vite arrivée alors qu’il ne pouvait s’aider d’aucune magie pour identifier et sauver ceux qui peuvent l’être – Haran lança un regard à la ronde. Il était soulagé en voyant Aerianna parmi les formes que le colosse presque nu avait rassemblé. Il était soulagé par égoïsme, alors que la sécurité de son emploi et une belle prime devaient tous deux lui être assurés, mais il est aussi soulagé parce que le sacrifice de ceux qui ont fait face au monstre à ses côtés n’aura pas été complètement en vain. Il est fier aussi, alors que sa Princesse n’avait pas fui comme il avait pensé qu’elle le ferait. L’archer avait commencé le combat à distance, mais quand la charrette et toutes les flèches s’étaient embrasées il avait dû se rapprocher de la mêlée, en évitant tout de même les plus dangereuses attaques. Mais maintenant il en oublierait presque la forme grisâtre qui les avait tous attaqué, une forme qui semblait au final bien moins imposante que cet elfe qui était apparu juste avant que le drame ne s’achève avec les décès de tous ceux de la zone.

Mais Haran ne perd pas le nord, et il sait qu’il a encore plus à tirer de la situation, avec quelques mots susurrés à l’oreille du géant. Il va vers lui, se plante devant, interrompant probablement ce qu’il faisait, et propose d’une voix assez hésitante finalement, au vu de sa motivation première. « Je ne sais pas pourq… comment… merci… mais… il faudrait vous occuper d’elle avant les autres… » Son idée précisée il gagna en assurance avant de reprendre, se justifiant légèrement auprès d’un elfe qui ne devait pas partager sa vision du monde. « Vous savez comment c’est, on est moins importants qu’elle et on a été engagés pour l'être, c’est mieux si elle est de bonne humeur. » Il regarda dans sa direction une nouvelle fois, remarquant la brûlure qui barrait le torse en remontant jusqu’à sa poitrine partiellement découverte par la destruction de la robe. « Et elle allait voir celui qu’elle aime. » Il s’avançait légèrement, elle n’était pas allée si loin dans la description de ce qui la liait à l’homme qui avait passé une ennéade avec elle, elle n’en avait même pas parlé du tout, mais c’était un risque à prendre.
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Naukhel
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeDim 23 Juin 2019 - 20:46


Il l'avait senti, ce nouvel être surgissant de nul part, montant une bête vive. Sans doute avait-il tardé à se rendre compte de sa présence, les sens assourdis par ses propres sensations, cependant, l'usage de magie qu'il perçut ne pouvait que le faire réagir. Cela, il ne pouvait pas le sous-estimer. La mâchoire crispée, le sombre ouvrit douloureusement les yeux, les rouvrant à la lumière, au mouvement... Qui le tiraillèrent, tels des insectes vrombissant, piquant sous son crâne. La respiration lourde, il n'en persévéra pas moins. Là, l'usage. Là, encore. Quelle magie, pourquoi... ? Qu'il voit l'être à l’œuvre, de même que sa bête, acheva de le mettre sur le qui-vive, son être sourdant de crainte... Et de colère. Malhabile, il força son corps à se redresser, plaquant une main sur la plaie à son flanc, qui s'écoulait encore. Un grincement de dent, alors que son poignet s'activait, attirant un peu de magie. Sa main chauffa. Encore, l'odeur de la chair brûlée... Parmi toutes les autres. La sensation, douloureusement familière, l'affaiblie encore, tout en lui épargnant la crainte de se vider davantage.

Le regard écarlate se redresse, guettant les mouvements de cet autre, des êtres qui, encore, se meuvent. Un goût fade en bouche, le sombre se relève, un pied... Après l'autre. Lourd, pesant, proche du sol, si... Un vertige tente de le jeter au sol, il fait un pas en arrière, les bras ballant. Parvient à rester debout. Son corps tressaute, frémit, tremble d'épuisement, alors que son esprit se fixe sur cette sensation. L'urgence. Partir. Un pas. Puis un autre. Sans chercher à se cacher, autrement qu'en prenant la tangente, loin des êtres, loin du sang... Sur la piste de la créature. Ses mires s'accrochent aux traces, larges, dans la terre sableuse, de la bête qui a fui. Un pas. Puis un autre.
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeLun 24 Juin 2019 - 2:07


Ton poing se referme, prenant une vie avec lui. Les mâchoires serrées, la peine au cœur, tu te fais oiseau de mauvais augure. Les volutes ténébreuses lèchent le cadavre calciné, lui retirant le peu qu’il lui reste de force, et le soustrayant aux douleurs indescriptibles qui étaient les siennes. Ton sceptre fait un nouveau tour, les flammes sombres glissent vers les restes d’un autre corps, ta paume se rouvre, ta paume se referme, lentement d’abord la douleur quitte un second, puis la vie s’échappe de lui, mais c’est naturellement que son sommeil deviendra éternel, car ton attention est sollicitée ailleurs.

- Mon attention ira à ceux qui en ont le plus besoin. ta voix siffle, sèche comme les blés sous la canicule Et ce devrait être la même chose pour la vôtre. tu pointes du doigt un autre soldat, qui même abîmé a arraché sa propre chemise pour tenter d’en libérer d’autres des flammèches qui les rongent Moi, je ferai mon boulot.

Sur ces mots tu tends le bras, tes doigts font une danse plus complexe que les précédentes, les flammes d’obsidienne jaillissent autour de ta main en une macabre éruption. L’obscurité engouffre un corps loin de vos regards. Et la nuit emmène l’épuisement. La nuit emmène la fatigue. La nuit emmène le sommeil. Dans un bruit sourd, à défaut des forces suffisantes pour lutter contre ton intrusion, le monstre d’un jour s’écroule.

- Si tu croyais t’échapper…

Ton regard se détourne des condamnés vers les rescapés, puis des rescapés vers le drow terrassé, et enfin du drow terrassé à l’homme te faisant face. Ton regard déjà rendu sévère par la gravité de la situation se fronce plus encore, se métamorphosant en la figure de froide colère que tu réservais aux soldats indisciplinés.

- Qu’est-ce que vous attendez ! ta voix tonne, plus chargée de grave qu’à son naturel Qu’ils meurent tous ?

Frustré par la tristesse de comportements d’égoïste servile, tu t’es détourné de l’homme, détourné de la mort, pour partir à la recherche de la vie. Cultiver quelque chose de plus positif. Rendre par compassion plutôt que retirer par pitié. Tu rejoins ceux que tu avais sommairement rassemblés à la recherche de ceux qui ont le plus besoin de toi. Ta magie change de nature pour redevenir celle qui leur avait rendu juste assez pour qu’ils puissent conserver les yeux ouverts.
Ce que tu aurais pu faire de loin, tu choisis cette fois de le leur offrir en même temps qu’un contact au moins aussi précieux que tes soins. Sans les toucher, mais sceptre et paume proche, un à un, tu abordes les blessés pour aider les cicatrices cautérisées à se résorber, les chairs dévorées à se régénérer, et les larges brûlures à cicatriser. Au passage tu forces la détente des muscles et cherches à ralentir un peu les cœurs dans une tentative de ramener un peu de calme dans la dantesque situation. Et tout cela tu le fais dans le silence. Ou du moins presque.

- Qu’est-ce qui s’est passé ?

Elle ne fut pas la première, mais elle n’est pas la dernière. Le tour de t’occuper de celle-qui-fut-celle-qui-rit vint enfin, et avec lui, l’espoir que la plus importante se prouve à la hauteur de son titre et parle. Mais peut-être ton ton avait-il été trop sévère. Peut-être le dégoût que tu éprouvais pour l’apparente servitude de ces gens était-il trop palpable. Peut-être être celui qui la soignait ne suffisait-il pas à t’attirer assez de sympathie pour qu’elle ose passer outre les pleurs pour parler. Après tout ce n’était déjà pas suffisant à t’attirer autre chose qu’un regard accusateur du sombre informe à la peau d’argent.

- Ne t’inquiète pas ton regard se pose un instant sur le mastodonte gisant plus loin il n’est pas près de se réveiller.

Et si tes doutes se confirmaient, l’élémentaliste aurait de la chance d’être protégé de toi par les lois régissant les terres mortelles. Si seulement les fantômes de la guerre ne lorgnaient pas sur les tiens… tu n’aurais eu aucun scrupule à te faire le meurtrier d’un drow.

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Aerianna Hiisi
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeLun 24 Juin 2019 - 22:54

Haran n’insista pas auprès du colosse elfe, son courage n’était pas complètement ébranlé par sa taille, et il ne l’aurait pas été par son ton, mais les deux ensemble et il manqua défaillir. Il regarda autour de lui pour confirmer que certains avaient entendu sa tentative pour qu’ils confirment plus tard auprès de sa Princesse qu’il avait essayé. Mais plus que ça, l’égoïsme disparut pour laisser place à un garde qui se ruait sur d’autres pour faire ce qu’on lui avait demandé du mieux qu’il le pouvait. Non, effectivement, il n’attendait pas qu’ils meurent tous, et il allait faire en sorte que ce ne soit pas le cas. Ses pas allaient l’amener trop près du monstre et il prit son courage à deux mains pour approcher un blessé gémissant et ignorer le reste comme il le pouvait. Il devait aussi ignorer cette magie sombre qui pour l’instant œuvrait avec eux, celle qui avait enveloppée le monstre pour le forcer au sol.

***

La douleur n’était presque plus, ou elle était au moins devenue assez peu vive pour que je puisse l’ignorer, ce qui n’arrangeait rien, plutôt l’inverse même. J’aurais pu écouter ce qu’il se passait, j’aurais pu m’inquiéter de l’état du monstre, mais non, les pleurs continuaient. Ils n’étaient plus précis, ils ne concernaient plus un sujet en particulier, et ils étaient simplement alimentés par une tempête d’émotions à l’intérieur de mon crâne. Il y avait Sauveur au cœur de bien nombreuses pensées bien sûr, mais il y avait bien d’autres choses dont je ne pouvais tracer les contours. J’ouvrais de temps en temps mes yeux pour regarder autour à travers mes larmes, et tout semblait rentrer dans l’ordre alors qu’un gigantesque être très peu vêtu semblait diriger les efforts des survivants. Il y avait une bête aussi, que j’avais aperçue du coin du regard, une présence que je ne reconnaissais pas, forcément.

Et le peu de douleur que je pouvais ignorer se retrouva encore décroissant alors que l’inconnu, notre sauveur – sans volonté de jeu d’esprit, vraiment – se pencha sur moi pour rapprocher une main et un objet qui n’avait pas une forme reconnaissable. Sa question me prit de court. Il ne sait pas, vraiment ? J’essayai une première fois de lui répondre mais laissai ma tentative être terrassée par quelques hoquets. Il me fallait du temps, certainement, et il sembla le comprendre alors qu’un moment plus tard je n’avais toujours rien dit et qu’il me précisait que notre assaillant ne pouvait plus rien contre moi. Je ne pouvais pas dire que cela ne m’avait pas rassuré, j’avais tout ignoré de l’état du monstre jusqu’à maintenant et de le savoir hors d’état de nuire était particulièrement important. Mais cela ne me calma qu’avec un délai supplémentaire dont l’inconnu allait profiter pour guérir quelques unes de mes plaies.

Quand les pleurs se furent taris je tentai une deuxième réponse en essayant de fixer mon regard dans le sien, une réponse qui allait être murmurée avec une voix particulièrement basse que je ne reconnaissais pas, et qui l’obligerait sûrement à tendre l’oreille. « Je ne… sais pas… » C’était facile comme réponse, mais c’était la vérité, et j’avais surtout testé ma voix hésitante de peur qu’elle ne se rompe. Et elle ne s’était pas rompue, même si ma respiration saccadée et quelques hoquets étaient des preuves que je n’étais pas totalement remise et ne m’aidaient pas à communiquer. « Il était là… au bord de la route… et il a embrasé l’air… » Un relent de ma douleur émotionnelle ressurgit alors que je réalisai à quel point c’était ridicule que si peu de choses puissent créer un si grand drame, et j’attendis quelques moments pour parler à nouveau. « Il a essayé… de m’aider à… fuir… mais je suis restée… » Puis je me mis à chercher quoi rajouter pendant quelques secondes, sans succès au début jusqu’à ce que je pense au Païm. « Païm… là-bas… » J’avais tenté de lever un bras dans la direction où l’animal était parti, sans succès.
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Naukhel
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeMar 25 Juin 2019 - 8:11

Le grand sombre l'a senti venir. Guettant l'autre manipulant les flux, il a senti que cela venait, que cela le visait... Et il n'a rien pu faire. Le sang ne coule plus, mais son corps n'en atteste pas moins la perte. Son esprit est éveillé, mais déjà écrasé par tant de poids... Alors, que celui-ci s'y ajoute... Une obscurité, un ordre de son être auquel il ne veut pas répondre. Sommeil, s'arrêter, chuter. Il ne veut pas. Pourtant, un clignement de paupière et ses genoux heurtent la terre desséchée. Ses lippes se retroussent sur ses crocs, mollement, vainement. Son être s'entête à demeurer éveiller, à s'accrocher à la conscience, à s'accrocher à... Un autre clignement, et il a heurté le sol, son faciès s'écrasant dans la poussière. Il en a le goût en bouche. Ses doigts veulent s'accrocher aux craquelures, au sable, le faire ramper s'il le faut. Mais il le sent...

Oppressé, écrasé, repoussé dans les ombres... Sa volonté ne tire de sa gorge qu'une minuscule plainte, qui se tait presque aussitôt. Pathétique.

Gisant face contre terre, corps de chair brûlée, couvert de cicatrices, seulement vêtu de quelques peaux crasseuses, il expose ainsi son dos, couvert d'une peau cicatricielle. Exposé. Vulnérable. Cela devrait n’enrager, mais son corps, ce traître, exige autre chose, entrainant sa conscience dans les profondeurs. Une ample inspiration, qui semble être la dernière. Ses doigts se crispent, tentent de se couper sur la pierre de phish oura qui lui ceint le cou, accrochée à une lanière de cuir... Mais ils se relâchent aussitôt, sans qu'aucune douleur ne l'ait avivé. Lentement, les paupières grises s'abaissent sur le regard sanguin. Le souffle agité se régule, malgré-lui. Dans un long soupir, la tension quitte le corps forcé au sommeil, le laissant là, sans volonté, immobile et blessé.
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeMer 26 Juin 2019 - 12:12


Tu sais l’importance qu’a un leader aux yeux de ses hommes. Légitime ou pas. C’est pour cela que tu complies, et que là où tu semblais avoir refusé toute forme de traitement privilégié lorsque le serviteur l’avait demandé, dans les faits tu t’attardais un peu plus sur les blessures de la jeune brune. Problème étant, elle n’avait pas rempli sa part du marché. Du moins c’est ce qu’il paraissait. Elle ne savait rien. Elle n’avait rien vu, rien compris, et pourtant ce n’est que maintenant que les larmes lui voilaient les yeux ! Elle se devait d’avoir vu… ou peut-être n’y avait-il véritablement rien à voir.

- Saletés de peaux-de-suie…

Que l’attaque n’ait eu aucun motif apparent, que l’agresseur se soit simplement jeté sur la première proie à sa portée sans le moindre autre désir que celui de s’exercer à détruire… n’avait absolument rien de surprenant à tes yeux. Les drows étaient ainsi, parce que les elfes sont ainsi. Si de vieux elfes épuisés par la vie pouvaient se montrer d’une irraisonnée violence, à fortiori les Sombres nés de ces précis sentiments devaient-ils en connaître une version plus intense encore.

- Ne t’inquiète pas pour l’animal tu jettes un coup d’œil dans la direction suggérée par ses tremblements Il s’en sortira tout aussi bien sans notre aide.

Peut-être même mieux. Les Païms sont de robustes créatures, et la pulsation de la bête allait tout sauf à l’extinction. Un mal pour un bien. Voilà un être au moins ayant trouvé son compte dans cette funeste rencontre. Deux peut-être. Ton regard glisse vers la carcasse cendrée, et un tic nerveux te serre la mâchoire. L’animal était libéré… mais qu’en était-il de lui ? S’il s’était agi d’un elfe, ton premier instinct aurait été de te tenter à l’accompagner sur la voie de la guérison. Il en fallait parfois tellement peu pour que les elfes perdant la raison ne recouvrent leurs esprits. Mais un drow ? Pouvait-on guérir les drows ? Pouvait-on les libérer de leur folie sans que La Mère elle-même ne s’en mêle ? Celui-ci méritât-il même que l’on lui offre cette chance ?

Haldren l’avait eue, alors pourquoi pas lui ?

Tu soupires, et rends ton entière attention à l’entière résorption des blessures de la demoiselle. Elle allait voir celui qu’elle aime après tout. Elle aurait la chance de savourer l’amour un jour de plus. Elle aurait la chance de continuer à vivre. Comme eux tous. Tu pouvais te satisfaire de cela. Tu pouvais essayer de te satisfaire de cela.
Ou tu pouvais avouer qu’il était hors de question que la vie reprenne son cours comme si de rien n’était. Pas quand vous laissiez derrière vous un dangereux élémentaliste. Pas quand le cendré finirait inévitablement par se lever et tituber vers de nouvelles victimes. Jusqu’à ce qu’il finisse par trouver la mort soit des mains d’un autre, soit des arcanes qu’il n’est pas en état de correctement contrôler. Oh, tu pourrais être cet autre. L’exécuter ici et maintenant serait trop simple. Beaucoup trop simple. Beaucoup trop simple, et même si tu rechignes à te l’avouer… bien trop satisfaisant. Mais après ? Que diraient cette femme et ces hommes une fois rendus à leurs vies ? Que diraient-ils de toi sans savoir le poids de leurs mots ? À quel point ton geste mettrait-il en danger la mission et les vies des elfes venus avec toi d’Anaëh ? Tu pestes intérieurement. Quelle inconfortable position que celle des seuls à ne pas pouvoir tuer sur les territoires de la meurtrière Thaar.

- Probablement un vieux mage de plus ayant perdu la tête. et probablement un mage de guerre avec ça Que fait-on de lui ?

C’est un pari que tu prends en posant la question. La jeune femme est encore perdue dans ses émotions, réalisant à peine ce qu’elle venait de vivre. Son jugement ne serait certainement pas le plus clair qu’il y ait… si elle était capable d’en formuler un. Mais elle n’en restait pas moins mieux placée que toi pour décider de la suite. Affolée ou pas, elle connaissait certainement bien mieux que toi les lois silencieuses de l’Ithri’Vaan. Son erreur ne pourrait pas être plus grande que la tienne. Et surtout, qu’elle se trompe, et ce serait son erreur. Son erreur – tes yeux se tournent vers l’étrange créature qu’était le plus proche d’elle de sa suite – ou celle du serviteur ayant choisi de lui prêter sa voix.

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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeMer 26 Juin 2019 - 15:48


Je ne pouvais pas savoir s’il projetait son questionnement sur l’état du Païm sur moi ou s’il m’avait mécomprise au point de croire que je me souciais de ce qu’il allait devenir. Je ne pouvais que le laisser croire ça, car si les Anedhels qui avaient gardé leur attachement à la nature étaient rares en Ithri’Vaan, ils existaient. Et si lui en faisait partie je ne voulais pas le contrarier alors que je sentais mes blessures se résorber. Je n’osai toujours pas les regarder par contre, et tant qu’il n’aurait pas fini son travail je voulais garder ces blessures dans mon imagination, pour ne pas constater le pire. Je laissai le silence s’établir à nouveau avant de fermer les yeux, en profitant pour respirer profondément et me remettre peu à peu de tout ça. Au sommet de mon inspiration et de mon expiration des petites douleurs se faisaient sentir, comme pour me rappeler le chaos précédent et quelques efforts irréguliers.

Ce furent les quelques mots de l’Anedhel qui me firent ouvrir les yeux et me rendre compte une nouvelle fois de sa taille et de sa carrure en voyant son torse nu. Une ennéade plus tôt et je me serais figée d’effroi tant qu’il serait resté dans les parages, à n’en point douter, mais tout avait changé. Je ne pouvais plus raisonnablement penser que toute cette puissance ne pouvait qu’être utilisée pour des entreprises brutales, pas après Sauveur, même s’il n’était pas aussi imposant que celui là. La peur que j’éprouvais autrefois disparue il ne me restait que ses mots à écouter, que ses mots auxquels montrer un peu de surprise et d’étonnement. Il voulait mon avis ? Je ne pouvais qu’être un peu soupçonneuse, allait-il écouter cet avis ou voulait-il simplement l’entendre, pour se donner bonne conscience ? Je ne répondis pas tout de suite, regardant dans la direction du corps massif écroulé.

Après plusieurs nouvelles respirations profondes j’avais l’impression que la raison avait repris le dessus alors que mon corps se calmait et que je me sentais enfin capable de ne plus être trop affectée par mes émotions. Peut-être dans une soudaine envie de le lui confirmer je commençai à essayer de me redresser, toujours en essayant de ne pas poser mon regard sur mon corps. Il me fallut un peu d’aide de mon guérisseur d’un jour pour retrouver une position assise, mais j’avais déjà l’intention de passer à l’étape suivante et de me mettre debout, ce qu’il m’aida également à faire. Bien sûr, il fallut que je baisse un peu trop la tête et les yeux et que je tombe sur une première cicatrice hideuse à travers cette robe qui ne cachait plus grand-chose de ce qu’elle était sensée cacher. Alors que mon esprit se tourna très rapidement vers Sauveur et éventuellement la gêne que j’aurais dû ressentir, je l’arrêtai en cours de route pour prendre sur moi et revenir sur la question de l’Anedhel.

Mes premiers pas furent hésitants mais rapidement je retrouvai l’équilibre nécessaire pour m’en permettre d’autres toujours aussi lents mais assurés. Je m’approchai doucement du monstre effondré en évitant les corps et ce qu’il restait des flammes qui avaient dévoré la zone avant de m’arrêter à une distance suffisante pour l’observer. Une peau grisâtre, un dos couvert de cicatrices… L’Anedhel m’avait parlé d’un vieux mage qui avait perdu la tête, mais de quel genre de vieillesse parlait-on, celle qui mène à la fin d’une vie d’un mortel ? Celle qui pousse à l’autodestruction des immortels ? Il ne faisait que peu de doutes qu’il avait du sang Daedhel mais je me posais toujours beaucoup de questions, et c’était ce qui motiverait ma réponse. Je n’avais pas résolu ce questionnement interne sur l’étendue du choix que comptait m’offrir celui qui m’avait sauvé, mais je décidai de le tester, avec la voix la plus résolue que je pus lui servir. « Je veux le garder. »
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeMer 26 Juin 2019 - 19:23


Ceux qui devaient passer après elle n’avaient pas grand besoin de toi. Ils pourraient attendre un peu. Pour l’instant il semblerait qu’elle soit prête à prendre une décision, et tu ne comptais pas lui laisser le temps de revenir dessus. Tu l’accompagnes quand elle se lève. Tu l’accompagnes quand elle fait ses premiers pas. Tu la précèdes lorsqu’elle commence à s’approcher du colosse endormi. Tu constates. Tu conjectures. L’apparence de l’élémentaliste est un digne miroir de l’expression de son essence. Un corps resté massif malgré ce que tu penses reconnaître comme les symptômes du stress et de la malnutrition. Des muscles saisis, parcourus de veines protubérantes. Une peau rongée par le feu et les arcanes, couverte d’estafilades mal guéries barrant des cicatrices dont le tracé laisserait à penser à un dessin choisi. Un Eldéen. C’était un Eldéen. Les Doebens ne se décoraient pas ainsi. C’était un Eldéen, mais tu doutes fort que ce soit l’Elda le dernier endroit qu’il ait connu avant son arrivée sur les territoires Vaanis.

- Alors il nous faut de quoi neutraliser. un regard sévère se porte sur l’autre drow présent, se voulant l’éloigner Que je n’aie pas à en tous temps le garder sous-contrôle moi-même.

Où que vous choisissiez d’aller – et c’était à condition que tu les accompagnes tout du long – il restait quelques heures de marche entre vous et le prochain centre urbain. Et dans l’état dans lequel était votre compagnie, ces quelques heures pourraient bien encore plus s’allonger. Rien ne disait que vous trouveriez un endroit sûr avant la nuit, et si ce n’était pas le cas, que tu fermes l’œil et tu les mettrais tous en danger.

- Amenez-moi ce qu’il reste de mon pantalon.

Tu termines de refermer la distance qui te sépare du Sombre, le détaillant effrontément dans le moindre de ses détails. Tu cherches quelque chose. Quelque chose que tu n’es pas certain d’avoir trouvé, mais le jeu en vaut la chandelle. Dans le meilleur des cas, tu as une carte à jouer de plus. Dans le pire des cas lui a perdu la main. Tu te baisses auprès de la carcasse endormie pour lui apposer la main au cœur. Trois tours de sceptre. Tu lui voles un peu plus de son énergie, pour être certain qu’il s’en soit allé un peu plus loin dans le sommeil. Et quand tu en est certain tu plantes ton focaliseur dans le sable à côté de toi, et accroches tes doigts au premier ourlet trouvé.
Tu extirpes sans la moindre délicatesse votre prisonnier de ce qui lui sert de vêtements et de bijoux. Plus rien. Il ne doit plus pouvoir avoir contact avec rien qui lui ait appartenu. Et surtout pas cette pierre. Un joyau… vous les mages étiez décidément de grands originaux. Tout était à parier que ce fut cette pierre son focaliseur. Alors pourquoi lui enlever tout le reste ? Prudence est mère de sûreté.

- Il nous faudra de la corde le plus vite possible. tu attrapes ton pantalon calciné et commence à l’enfiler au drow Et de la bonne corde.

Tu te relèves, laissant l’ogre à son reste de sommeil le temps d’aller terminer de t’occuper des blessés du convoi. Et malgré la gravité de la situation, ton regard s’est laissé traîner sur l’Eldéen, et le coin gauche de tes lèvres s’est soulevé. C’est qu’il avait tout de suite l’air moins monstrueux les jambes flottant dans tes pantalons le pyromancien.

- Voilà. tu soupires d’épuisement, ton travail enfin terminé Combien de temps avant que vous puissiez reprendre la marche ?

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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeMer 26 Juin 2019 - 21:43

S’il y avait bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas c’était qu’il accepte sans sourciller ma demande. Il me demandait vraiment mon avis, donc. J’étais un peu rassurée, mais si je ne reviendrais pas dessus par principe ma décision n’était pas forcément idéale. Mais un mage de cette puissance, rien que pour moi… Je pensais ça, mais je n’avais strictement aucune idée de ce que je pourrais faire de lui au cas où toutes les étoiles s’aligneraient et que je pourrais tirer quelque chose de lui. L’Anedhel – dont je ne connaissais toujours pas le nom, mais ça attendrait – nous rappela que le monstre n’en était pas devenu inoffensif pour autant et qu’il fallait faire quelque chose. Seulement, je ne m’attendais pas non plus que de tout ce qu’il fallait faire amener un pantalon en faisait partie. Un regard insistant vers l’argenté et il s’exécutait, lui qui restait assez immobile. Je ne savais pas ce qui lui prenait d’ailleurs, je l’avais connu plus agréable. Peut-être la jalousie de ce guérisseur qui semblait particulièrement doué ? Ou simplement le fait que ce soit un elfe ?

Contrairement à lui qui s’activa comme je le lui avais suggéré, je restais immobile, respirant profondément alors que la pointe de douleur avait finalement disparu. Je n’avais pas l’impression de pouvoir être utile pour autre chose et autant me remettre complètement. Je jetai un regard alentour quand le guérisseur mentionna une corde mais il serait impossible d’en trouver une autre part que dans les décombres de la litière, et elle ne pouvait pas être autre chose que calcinée à l’heure qu’il était. Il faudrait compter sur ceux que nous rencontrions éventuellement sur la route. Et là, la question qui se posait me forçait à décider une nouvelle fois. Je pouvais rebrousser chemin, trouver cette auberge que nous avions passée avant de s’arrêter pour la nuit, qui devait être légèrement plus proche de nous que Thaar, et éventuellement trouver des convois non prévenus de l’attaque avant même d’y arriver. Mais il n’y aurait pas Sauveur au bout du chemin, et cela retarderait tout, laissant sûrement plus d’occasions pour le monstre de profiter d’un moment de faiblesse.

Non, Thaar était une bonne direction, et si celui qui avait fui à cheval avait bien fait son travail nous aurions des renforts et éventuellement d’autres animaux à notre disposition très rapidement. S’il avait trop bien fait son travail et prévenu tous ceux qu’il avait croisé par contre il n’y aurait personne pour nous apporter de l’aide avant que les renforts n’arrivent. Pour deux options assez proches en définitive c’était surtout Sauveur qui allait faire tomber la pièce du côté de Thaar. En entendant la question de l’Anedhel et sans savoir si elle m’était destinée je lui réponds distraitement. « Si nous sommes tous en état je dirais maintenant. » Je déchanterais éventuellement rapidement, mais le peu de repos que je pouvais m’octroyer ne changerait pas grand-chose. « Je saurais où le retenir à Thaar, mais comment pouvons-nous le transporter avant de rencontrer quelqu’un assez aimable pour nous fournir de la corde ? » Et c’était réellement de la charité dont nous aurions besoin, qui croirait que cette femme rendue à moitié nue par le feu était la Princesse de Geresh ? Il fallait vraiment que les renforts arrivent vite, je pensai.
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeJeu 27 Juin 2019 - 21:12


- Dans ce cas… tu appelles ta monture d’un geste Ceux-là montent.

Tu aides les trois plus endommagés des serviteurs d’Aerianna à prendre place sur le dos de ta monture, prenant soin d’astreindre Vìrin à garder son calme. Entre monter un cheval et un faïra il y avait un monde. Et dans leur état, et en plus à trois, tu doutes qu’ils tiennent sans tomber si la fauve ne se montrait pas particulièrement attentive.

- Pour les autres, tu laisses ton regard glisser sur toute l’assistance en marche. après quoi ton attention se tourne vers l’élémentaliste Je m’occupe de lui. Et vous tu te tournes vers la « plus importante Tiens. Et ne la perds surtout pas. C'est ce qui lui sert à utiliser la magie.

Ton focaliseur, tu le confies comme tu l’avais fait plus tôt à la Caengal. Sans baudrier qui soit le tien, rester à portée des sangles de la fauve était la meilleure solution. Et son focaliseur, tu ne pourrais pas le transporter en même temps que lui. D’ailleurs, même si tu le pouvais, il était plus sécuritaire que tu ne le fasses pas. Tu n’as aucune idée de la connexion entre lui et sa pierre. Pour autant que tu le saches, si toi tu étais capable dans une certaine mesure d’utiliser ta magie sans que tes doigts ne soient tout à fait posés sur ton sceptre, que tu aies la pierre dans l’une des poches du pantalon que tu n’as pas lui suffirait largement à redevenir problématique.

Dernier Souffle manquant au compte des prêts à entamer la marche, tu souffles lourdement, plies les genoux, passe tes bras sous lui, et dans un râle d’effort, soulèves l’Eldéen. Il est lourd. Que tu aies voulu t’en cacher ou pas, la manière dont tes muscles s’étaient tendus au moment de l’arracher au sol ne mentait pas. Mais c’était le premier pas le plus difficile. Tu tiendrais bon. Tu as connu pire.

- Allons-y.

Sans grand étonnement, le peu de distance parcourue pendant les premières minutes de procession vous forcèrent à constater à quel point vous étiez lents, et à quel point vous seriez lents. À ce train-là, Thaar ne serait pas atteinte avant le milieu de la prochaine matinée, et c’était une estimation bien généreuse. La perspective de fermer l’œil avec ce monstre dans les parages ne t’était pas du tout agréable, surtout quand il était évident que d’entre toutes les personnes présentes ici, tu étais probablement la seule à pouvoir le stopper avant qu’il ne fasse de dégâts. Cependant, pire encore que la perspective de fermer l’œil avec ce monstre dans les parages, celle d’être croisé par les mauvaises personnes sur le chemin du retour te terrifiait.
Tu es reconnaissable. Facilement reconnaissable. C’est là l’un de tes grands désavantages dans cet univers  Vaani. Et si une langue trop bien pendue posait les yeux sur toi, ou pire, si des alliés de cette… chose avait vent de ce qui peut s’apparenter à un affrontement entre elle et toi… alors quelles conséquences pour tes frères et toi ? Dans ce monde, Milynéa était puissante, mais elle ne pouvait vous protéger de tout. Maralina était puissante, mais elle ne vous protégerait qu’en étant sûre d’avoir quelque chose à en tirer. Et vous-mêmes vous n’étiez pas sans défenses, mais ce n’est pas pour vous battre que vous étiez ici.

- Si seulement en plus d’être assez aimable pour nous fournir de la corde tu brises enfin le lourds silence pesant sur votre convoi, dans une plaisanterie faite sur des tons bien trop sérieux notre mystérieux futur bienfaiteur pouvait avoir un très grand pantalon à prêter…

Et l’on ne te prendrait pas souvent à faire ce genre de remarques. Aussi peu pudique fusses-tu, l’idée de pénétrer l’enceinte de Thaar dans cette tenue n’était pas pour te mettre le plus à l’aise. Oh, habituellement tu te serais laissé aller à plaisanter. À dire que la seule raison pour laquelle tu t’habillais c’était parce que le reste du monde n’était pas prêt pour tout ce que tu as à montrer… Thaar par contre… elle était un peu trop préparée à ton goût. Tu claques de la langue, touché dans ta fierté. Il n’y avait bien que Thaar pour te renvoyer à l’époque où ton corps était un problème.

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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeMar 2 Juil 2019 - 17:37


Je tendis la main pour accueillir la pierre précieuse dans ma paume avec un hochement de tête avant que je ne me focalise dessus. J’en connaissais assez de la magie pour avoir une vague idée de ce que ce pouvait être, et simplement en comparer la valeur à l’état des vêtements qu’il avait porté sur lui en disait long. Cela n’expliquait par contre pas pourquoi l’Anedhel s’en était aussi pris aux vêtements du Daedhel, mais comme j’avais pris soin de détourner les yeux je pouvais avoir loupé quelque chose. En tout cas l’objet ne me quitterait pas même si je n’avais nulle part où le ranger, et il me donnait une bonne excuse pour ne pas m’approcher de ma prise, celle que le colosse soulevait beaucoup trop aisément à mon goût. Mais malgré sa décision de la porter, ma prise restait à priori mienne tant qu’il n’en déciderait pas autrement, et je me servirais pour l’instant de la pierre comme d’un symbole.

Lorsqu’il prononça un ou deux mots dans cette langue qui ne pouvait qu’être celle des forêts du nord je m’avançai aux devants de la procession, comme une figure de proue et vêtue à peu près de la même façon. Je ne devais pas être parmi les plus épuisés et personne ne tenta de reprendre du terrain sur ma foulée. J’aurais éventuellement voulu que le colosse le fasse alors qu’il m’intriguait au moins légèrement mais la charge sur ses épaules m’en dissuadait entièrement – même si elle m’intriguait encore plus que lui. L’ancien eldéen argenté lui ne tenta pas à ma plus grande surprise mais ses blessures ne devaient pas s’arrêter à son visage ravagé, et j’allais me satisfaire de cette réponse même incomplète. Sinon, que le groupe avance était déjà un miracle en soi et je ne pouvais compter sur une arrivée prochaine à Thaar. J’étais confiante en ma capacité d’accélérer le pas mais je n’avais pas réellement envie de prendre le risque de tomber sur une deuxième de ces choses sans avoir personne à interposer entre elle et moi.

Le temps passait lentement et chacun espérait détendre l’atmosphère entre les plaintes de ceux qui avaient droit à quelques vestiges de douleurs. L’Anedhel avait été le plus proche d’y parvenir alors que certains se rendirent aisément compte du ridicule de la situation dans laquelle il se trouvait, mais je retins toute tentative et ne me joignit pas à eux. Je gardais les yeux rivés devant nous, à me demander qu’est ce qui viendrait si quelque chose devait venir de Thaar. Il y avait plusieurs options et la plupart pouvaient me frustrer et m’enlever la forme recouverte de brûlures. Si le cavalier était allé chercher un parti neutre, entre autres, un parti neutre qui voudrait explorer la menace par lui-même. Mais il y en avait des bonnes, et cette route si importante pour une cité telle que Geresh était parcourue par plusieurs de ses patrouilles, et si tous ne dépendaient pas directement de mon père et de moi, ils m’obéiraient.

Et comme pour me confirmer que j’avais le droit de garder le Daedhel, je reconnus les emblèmes du groupe monté qui apparut alors que l’après-midi était particulièrement avancé. Geresh. Pas le soleil d’or, mais Geresh tout de même. Il n’y avait pas la monture que j’avais vu quitter la fournaise, mais ils venaient sans aucun doute vers nous et je m’arrêtai. Quand ils furent assez proche pour que je les hèle, c’est l’argenté qui apparut devant moi pour le faire. Il avait beau être mal en point, j’avais beau être comme dépenaillée, ce n’était pas un couple que quelqu’un qui avait mis les pieds à Geresh dans les trois dernières années pouvait ignorer. « Aerianna Hiisi de Ge… » Je posai une main sur son bras pour le faire taire et lui arracher un minuscule cri alors que j’avais empoigné une de ses blessures sans le vouloir. « Toi, remonte la route et trouve nous un marchand qui nous prêtera de la corde, autant que tu peux en trouver. » Je levai un doigt, me rappelant d’un détail. « Et des vêtements, pour moi et pour lui. » Il n’aurait pas de mal à trouver quelque chose qui m’irait, mais ses yeux s’écarquillèrent légèrement en remarquant la carrure de cet elfe qui transportait autre chose d’immense.

Je me tournai enfin vers le géant en levant les yeux toujours trop haut, réprimant un frisson, vestige d’une peur qui paraissait avoir disparu aux yeux de mon entourage. Je lui lançai d’une voix portante et qui ne tremble pas quelques mots. « Arrêtons-nous un moment. » Puis, d’une voix un peu plus basse. « Je ne me montrerais pas à Thaar avec une escorte dans cet état, mais j’ai besoin de vous pour veiller sur cette chose, continuerez vous avec moi ? » Je souris en hésitant un peu. « Si oui, je vais avoir besoin d’un nom. » Puis mon sourire s’élargit alors que je décidai de combler sa méconnaissance de mon nom – inutilement depuis l’intervention de l’argenté – dans une petite courbette qui allait agiter les lambeaux de ma robe pour dévoiler encore un tout petit peu plus que je ne l’aurais souhaité de mon corps. « Je suis Aerianna Hiisi, Princesse de Geresh. »
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeMer 3 Juil 2019 - 2:11


Aerianna Hiisi, Princesse de Geresh. Jeune héritière convoitant depuis peu les Hautes Sphères de la société Vaanie. Etrange. Imprévisible. Entretient des rapports dont on ne connaît pas le fond réel avec les Drows. Dangereuse donc. Elle ne serait pas de ceux avec qui prendre le risque de proposer une alliance valait la chandelle. Pas aux yeux de Milynéa en tout cas.
Tu offres un hochement de tête entendu à la demoiselle, réajustant la masse reposant sur ton dos, tandis que d’un regard inquisiteur, tu jauges les nouveaux arrivés. La patrouille lui était connue, et la patrouille la reconnaissait. Bonne nouvelle. S’ils la tenaient en haute estime, alors les conséquences pour vous deux seraient plus facilement contrôlables… et vos chances de terminer le voyage plus confortablement plus grandes.

- Noruì. pour l’instant tu n’en dis pas plus, ou du moins tu ne comptes pas en dire plus, mais le visage perplexe de ton interlocutrice te le force C’est mon prénom. et non pas un mot aléatoire de ta langue natale Va pour une pause.

Tu pointes du bout du nez un grand arbre à quelques centaines de mètres de la route, décidé à ne pas t’attarder plus que nécessaire sur un chemin passant. Vous aviez eu de la chance avec cette patrouille, mais d’autres pourraient vous réserver un tout autre traitement. Des marchands malintentionnés pourraient vous apporter tout un monde de problèmes… et quantà si la nouvelle venait à arriver aux oreilles d’un Prince-Marchand en relation étroite avec les Eldéens… si la nouvelle venait à arriver à La Griffe d’Argent…

- Nous serons plus en sécurité hors de vue de la route. tu fais le premier pas dans la direction proposée, immédiatement suivi par la fauve Et quitte à veiller sur lui, autant que l’environnement soit à mon avantage. tu te retournes vers les quelques rescapés à pied On s’éloigne de la route le temps de se reposer et à nouveau vers Aerianna Toi, de ton côté, il semblerait que la patrouille t'ait en estime, alors si tu pouvais les coordonner pour qu’ils sachent revenir jusqu’à notre lieu de repos… autant éviter de multiplier les témoins pour l’instant. du coin des yeux tu attrapes encore une fois les rescapés Et une dernière chose. Si l’un d’entre vous a encore besoin de soins, n’hésite pas à me l’envoyer.

À ceux qui voyaient le lieu décidé comme la promesse d’un peu de repos, la traversée des quelques centaines de mètres parut certainement comme une éternité. À toi au contraire, ils te parurent bien trop courts. Loin d’être aussi luxuriante que celle d’Anaëh, la végétation des plages d’Ithri’Vaan, au moins ici, offrait tout de même un appréciable couvert. Le vent marin n’était pas de trop. L’ombre n’était pas de trop. Les obstacles qui te permettraient en cas d’urgence de déployer tes stratégies habituelles n’étaient pas de trop. Il n’avait pas son focaliseur, il était épuisé, mais pour autant l’idée de ne plus avoir l’Eldéen sur le dos ne te disait rien qui vaille… sauf que celle de ne pas profiter du peu de repos que tu pourrais te permettre avant que vous ne soyez arrivés à Thaar et que la Princesse de Geresh ne se soit occupé de lui était purement stupide.

Alors tu t’es résolu à poser ta prise au sol, prenant place assise juste à côté, ton dos reposant contre un tronc d’un gros raisinier, ton focaliseur retiré à la garde de Vìrin et planté dans le sable à portée de ta main gauche. Repos.

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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeJeu 4 Juil 2019 - 21:26


Noruì, un nom d’elfe, sans surprise. Il ne pouvait pas être un simple hybride comme on en trouvait des milliers dans la région, ou alors ce serait avec une montagne, ce qui ne faisait aucun sens. Je fus soulagée de l’entendre confirmer qu’une pause serait à son goût alors que je ne pouvais pas admettre que la fatigue commençait à se faire bien grande. Sa redéfinition de la pause que j’imaginais par contre allait nécessiter quelques efforts de plus et que je rappelle le cavalier qui était déjà prêt à disparaître. Le reste de la patrouille m’écoutait attentivement alors que je leur proposais une marche à suivre en ignorant cette dernière demande de Noruì. Quand je disais que je ne voulais pas me montrer avec cette escorte je ne le pensais pas qu’à moitié, et j’exigeais de quelques patrouilleurs qu’ils les escortent jusqu’à Geresh tout de suite. Si je ne savais pas ce qui m’attendait du côté de Thaar, j’étais prête à prendre le pari qu’ils rentreraient correctement à Geresh. Dans ma générosité, feinte ou non, je leur donnai le droit de faire autant de pauses qu’ils le souhaitaient voire d’utiliser mon nom pour installer les plus mal en point dans cet établissement à mi-chemin entre l’ogre d’Ithri’Vaan et son grenier le plus resplendissant.

Deux hommes de la patrouille ainsi qu’Ulk m’accompagneraient avec l’Anedhel – après que tous les deux aient abandonné leur monture aux autres – tandis que ceux qui n’emportaient pas mon escorte vers la cité blanche se chargeaient de remplir ma commande de corde et de vêtements. Je tenais toujours fermement la pierre précieuse que j’allais observer pendant tout le trajet jusqu’au gros arbre. Je me tenais un peu plus proche de Noruì sans pour autant baisser ma garde, gardant une distance de sécurité avec celui qu’il portait. Trois focalisateurs pour trois mages, et je tenais l’un d’entre eux malgré ma méconnaissance de cet Art. J’étais un peu jalouse, mais c’était assez léger pour que je ne l’affiche à personne. Peut-être que l’un des deux pouvait m’apporter quelque chose alors qu’à ce sujet l’argenté s’était révélé impossiblement incapable. C’était la seule faille que j’avais pu lui trouver d’ailleurs, alors qu’il était bon sur tout ce qui était important. Mon regard fut attiré vers le bas alors que je pensais à toutes ces cicatrices effacées au fil des années, j’aurais encore besoin de lui.

Je n’avais pas oublié les mots de Noruì et par précaution si je m’adossai au même arbre que lui je décidai de me tenir de l’autre côté. Les deux patrouilleurs démontés et Ulk tentèrent de s’installer près de moi mais je leur intimai de s’éloigner d’un geste couplé à un regard dur, de trouver un autre arbre, et de me laisser avec comme seul interlocuteur possible l’Anedhel. Une fois satisfaite par leur distance je me raclai la gorge avant de m’adresser à lui d’une voix fatiguée bien qu’assez claire. « Je ne crois pas vous avoir remercié, aucun n’aurait survécu sans vous, aucun autre que le monstre lui-même. » C’était le plus proche d’un remerciement que j’irais, sans trop savoir ce qui m’empêchait d’aller plus loin. Je gardai le silence un instant, et une pensée fugace allait me permettre de finalement y aller. « Je sais que vous avez passé un peu plus de temps sur mes blessures que celles des autres, je vous en remercie, mais pourquoi ? » J’avais une petite idée, mais je n’avais pas pu discerner les mots de celui de mes serviteurs qui lui avait adressé la parole la première fois. « Et vous pensez vraiment que quelqu’un puisse trouver des vêtements à votre taille ? » La question était sortie sans que je ne lui laisse le temps de répondre, mais je ris légèrement en la posant, comme si je ne me permettais de m’essayer à de l’humour qu’une fois que tous mes hommes n’étaient pas à portée d’oreilles.
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön]   De Geresh à Thaar: Redescendre sur terre [Urgoll & Artiön] I_icon_minitimeVen 5 Juil 2019 - 1:06


Dos à dos, séparés par le plus gros tronc à plusieurs kilomètres à la ronde, c’est ainsi qu’elle avait choisi d’engager cette conversation. Les remerciements – même ayant choisis de ne pas t’offusquer de la forme – t’arrachent au départ un grognement sourd. Tu n’aimes pas que l’on s’adresse à toi de cette façon. Tu as été éduqué à rechercher le contact, visuel au moins. Qu’il soit fuyant, provocant, agressif ou indolent, chez toi le contact visuel est la moindre des politesses… mais qu’y peux-tu. Ici n’est pas l’Anaëh, et encore moins Daranovar. Tu soupires, relâchant le reste des tensions encore amoncelées dans ton corps, et te contentes d’écouter.

- Même si à première vue la manière ne me plaît pas, tu fais figure de meneur auprès de ces hommes. D’une certaine manière, te protéger toi c’est les protéger tous.

Tes épaules s’affaissent et ton regard trouve le sol. Pouvait-on faire plus triste ? Pouvait-on plus faire déshonorable qu’une figure de proue recevant à ce point plus de ses suivants qu’elle ne leur donnait ? Pouvait-on faire plus déshonorable qu’une figure de proue en laquelle on ne pouvait mettre aucune confiance, si ce n’est celle qu’elle nous jettera quelques miettes au visage pour toute nourriture après que l’on ait mis sa vie en danger pour elle ? Et pourtant tu étais là, à l’écouter, et même, aussi dépité sois-tu, à sourire à sa plaisanterie, parce que l’Ithri’Vaan était ainsi. Parce que tu n’attendais pas des gens d’Ithri’Vaan qu’ils aient le moindre honneur. Tu avais décidé d’aider de ton propre chef, car c’est dans ta nature. Attendre quoi que ce soit en retour alors que l’on ne t’a rien demandé serait… hypocrite et vénal.

- Et puis tu relèves la tête, lançant ton regard dans la direction dans laquelle avaient disparu les patrouilleurs vu combien de gens ici souffrent d’embonpoint, on devrait bien me trouver un pantalon à porter en culotte courte. l’une de tes mains se pose nonchalamment sur ton pubis Le plus difficile sera d’en trouver un à l’entrejambe basse.

Ta main retrouve le sol, et tu ris doucement, sans réelle conviction. S’il te fallait choisir entre faire ton retour à Thaar dans tes sous-vêtements ou dans une culotte qui te serrerait de trop près, tu aurais vite fait de te rabattre sur la première option.    

- Et puis si c’est trop juste, j’en ferai cadeau au drow et je reprendrai le mien. une moue agacée prend ton visage quand tes prunelles tombent sur l’élémentaliste Dans le pire des cas, c’est lui qui finira nu.

Tu ne ris pas cette fois, l’esprit trop conscient de la vérité de votre otage pour t’amuser de quoi que ce soit. Vous arriveriez à Thaar, et quitte à avoir été défenseur de la Princesse de Geresh au moins tu resterais totalement innocent du meurtre de l’Eldéen. Bien qu’il ne ressemblât pas à un elfe qui fut régulièrement en contact avec la civilisation, qui sait quelles attaches ceux de son peuple rôdant à Thaar pouvait encore avoir pour lui, ou juste pour la vie qu’il représente ? Toi tu joues quitte ou double, et tu espères éviter le pire. Elle tu te demandes bien quel est son plan d’action.

- Une raison particulière de le conserver ? tu tournes légèrement la tête vers la brune J’imagine qu’on ne prend pas tous ces risques pour rien.

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