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| Pêche au gros [Kerath] | |
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Dyviir Tlin'orzza
Drow
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 392 ans Taille : 1,82 m Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Pêche au gros [Kerath] Lun 1 Juil 2019 - 16:16 | |
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Julas, huitième ennéade de Verimios, an 16:XI. Plaines de Valmar, forteresse en ruines. Abords du campement avancé de l’Obok Senger. Un nom bien choisi que celui de despotes. Les premiers pourparlers avaient pourtant été fructueux, engendrant alliances et échanges entre les troupes des déserteurs du IVe et les dignitaires du Puy. Une collaboration était même née de ces échanges, créant un regroupement autour de la ville assiégée ; les dirigeants déserteurs étaient désormais établis dans les campements et fortifications érigés près des remparts ouest, apportant avec eux matériels et main-d’œuvre nécessaires au siège. Si la plupart s’étaient ralliés à l’entreprise, certains, non contents de retrouver leurs congénères, avaient toutefois commencé à s’écarter, allant jusqu’à la confrontation là où les forces eldéennes ne recherchaient qu’appui et coopération. Ce fut le cas de Swatilda, qui finit par mordre la poussière après avoir exposé une tactique hasardeuse, inconsciente des forces qui se dressaient face à elle. L’un de ses confrères allait bientôt subir le même sort après que sa forteresse a été rasée ; ayant porté assistance à un village des terres de Swatilda, il souhaitait secourir les derniers rescapés d’une invasion imminente, opérant par là même une poursuite effrénée jusqu’à une petite forteresse. Il avait pris, semble-t-il, la décision de se rebeller, préparant ses guerriers au combat. Des décisions arbitraires et absolues pour leurs subordonnées. Despotes… Un nom bien choisi. Fixant avec attention les patrouilleurs fouiller les décombres, soulevant blocs de pierre et balayant gravats et poutrelles de bois fêlé, Dyviir restait là, adossée à l’un des poteaux négligemment érigés aux abords du camp. Portant un bandeau, son souffle n’était perceptible, à tel point qu’un observateur aurait pu la croire figée, faisant partie intégrante du poteau miteux. Elle était arrivée une heure plus tôt et avait passé son temps à rôder entre les tentes, distinguant chaque spécificité, chaque allée et chaque recoin isolé. L’habitude, somme toute. Les rares gardes qui l’avaient interpellée avaient continué leur chemin en s’apercevant qu’elle portait l’habit des soldats réguliers des osts. Alors qu’elle reprit son équilibre, elle partit en direction des attroupements qui se formaient çà et là sur les places laissées vierges, à l’exception de caisses de matériels et de râteliers d’armes. Plusieurs soldats tendaient l’oreille face à des sergents, capitaines et crieurs qui annonçaient les nouvelles : l’Obok Senger cherchait un éclaireur de confiance pour débusquer le despote, évadé peu avant l’assaut. L’on avait précédemment ordonné la traque des fuyards de Swatilda à certains gardes silencieux, qui répondaient aux ordres directs de l’avatar d’Uriz ; Al’Serat souhaitait appuyer les actions du général Kerath’Elghinn, quand bien même elle ne fût pas présente à ses côtés. C’était en toute logique que le corps meurtrier composé de mages et d’assassins sanguinaires avait été envoyé. Dyviir n’avait cependant pas été appelée, aussi avait-elle éprouvé un sentiment d’inaction depuis ses dernières opérations, qui dataient de l’époque où les pourparlers avaient été lancés avec les despotes, ce qui ne manquât pas de la faire s’échapper vers des horizons plus sanglants. Les rumeurs d’une chasse lancée à l’encontre d’un autre despote lui suffirent : armes aiguisées, paquetage préparé, elle s’était dirigée vers le campement du IIe Ost chargé de l’invasion pour finalement atterrir en ce lieu où un fortin venait d’être rasé, détruit à l’image des autres ruines qui occupaient les plaines de Valmar. Quand elle s’approcha, elle perçut les paroles du crieur à la voix enrouée qui parlait en langue commune. « … de l’Obok Senger. Un volontaire est donc appelé pour poursuivre ce traître et le débusquer, avant de revenir au camp communiquer toute information utile à l’ost. » En un éclair, elle devança les soldats pour passer derrière la caisse improvisée en escabeau qu’utilisait le crieur, n’écoutant que d’une oreille les derniers mots qu’il avait à dire. Son bandeau toujours sur sa bouche, elle prit la direction de la tente de commandement qu’elle avait repérée plus tôt, évitant d’attirer l’attention des patrouilleurs pour ne pas perdre plus de temps. Tout juste arrivée, après avoir évité les imposants rocs formés par le temps aux alentours des tentes, elle aperçut que de grands Drows se tenaient déjà là, regroupés, discutant devant la tente en attendant que les gardes les aient autorisés à rencontrer l’Obok Senger, sans doute en réunion. Jugeant que ses chances seraient réduites à néant au vu des individus présents, elle esquiva le groupe avec grâce et célérité, arrivant près des deux soldats lourdement vêtus, gardant la tente. S’abaissant pour ramasser une pierre, d’un poids et d’une taille suffisants, qu’elle jeta précipitamment dans la direction d’une tente mal construite, elle continua son chemin en allant à leur rencontre, ne prêtant attention à la toile qui se vautrait quelques pas plus loin. Ouvrant la bouche, un drow d’une parfaite maîtrise siffla entre ses dents. « Puis-je entrer ?- La tente est interdite d’accès pour le moment, soldat, attendez avec les autres là-bas. Eh, vous ! Cessez un peu ce bordel ! » Profitant des bruits orchestrés par le propriétaire de la tente, désormais démontée, elle avait glissé dans les ombres au moment où leur attention avait été reportée, agissant en une fraction de souffle. Les ayant contournés, elle glissa dans une poche de son veston les deux osselets qu’elle tenait en main depuis son intervention, avant de pénétrer dans la tente en écartant les rabats de tissu. Interrompant ce qu’il s’y tramait, Dyviir ne prit le temps de réfléchir et intervint immédiatement, l’Obok Senger se tenant face à elle. « Je suis volontaire. »
Dernière édition par Dyviir Tlin'orzza le Ven 12 Juil 2019 - 19:09, édité 2 fois |
| | | Kerath
Drow
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Mar 2 Juil 2019 - 10:51 | |
| La matinée du premier jour fut passé à assister les prêtres de Teiweon dans leurs fonctions pour s’assurer que les défunts du Second Ost puissent accéder à l’Elghinyrr pour la majorité et au Nahali pour les plus méritants ; les morts du Quatrième Ost furent laissés dans un coin, empilés les uns sur les autres, à l’air libre le temps de fouiller la forteresse, le donjon notamment. L’objectif étant de trouver des passages secrets, une piste en somme, qui pourrait les mener jusqu’à une cachette quelconque. En effet bien que les traîtres s’étaient battus jusqu’au dernier, et on pouvait comprendre pourquoi d’ailleurs : le Second Ost ne prenait de toute façon pas de prisonniers. Enfin ils en avaient pris un récemment et ça s’était mal passé et c’était entre autre pour ça que Kerath avait insisté pour mener lui-même l’opération visant à pacifier une bonne fois pour toute les terres de Swatilda ; en effet suite à l’échappée de l’Ombre certains avaient pu penser que leur Senger n’était peut-être plus au mieux de sa forme ainsi ce dernier avait mis un point d’honneur à rappeler à tous qui dirigeait et surtout pourquoi en attaquant la forteresse despotique par l’endroit le plus dangereux. Le général espérait que ça avait marché, en tout cas il ne put pas participer aux fouilles à cause de ses blessures subies la veille mais il fut d’attaque pour superviser la destruction méthodique de la forteresse le lendemain même s’il ne pouvait toujours pas se battre. Avoir un ost qui avait comme spécialité la poliorcétique impliquait forcément d’avoir des ingénieurs de siège qui pouvait facilement guider les mages du C’nros et autres prêtres de Zhak’Bar pour permettre une destruction plus rapide que normalement possible et surtout un déluge de violence moins fatigant que prévu.
Le surlendemain fut passé à tenter d’identifier les cadavres des traîtres pour voir si leur despote s’y trouvait ; une tâche plus ardue que ce que l’on pourrait croire après les combats féroce et la boule de feu que certains subirent de pleins fouet. Ne trouvant pas le despote en question, ou du moins son corps n’était pas reconnaissable donc il fut supposé qu’il ne fût pas dans le lot, Kerath convoqua ses officiers supérieurs. Les deux streea rappliquèrent rapidement, ce qui était dans leur intérêt car avec le doute qui pouvait encore planer sur les capacités du Senger, ce dernier n’était pas d’humeur à attendre, étant prêt à réaffirmer son autorité à grands coups dans la tête si nécessaire. Heureusement ce ne fut pas nécessaire et ils purent discuter de ce qui convenait de faire. Dans une simple tunique et pantalon de lin noir, Kerath tournait autour de la tente tandis que les deux officiers discutaient. Il pourrait proposer des solutions mais il préférait encourager une saine compétition entre ses subordonnés pour pouvoir s’arroger le rôle d’arbitre plus tard, lorsqu’il était venu le temps de prendre une décision finale. Murrpau était couché en boule dans un coin, empêchant son maître de faire des cercles parfaits.
« Nous devrions le traquer maintenant, avant qu’il n’ait le temps de contacter les despotes alentours pour former des alliances. » « Ce sont des despotes : ils ne vont pas s’allier avec quelqu’un de plus faible. Au mieux ils vont tenter d’annexer ces terres et au pire ils vont s’allier entre eux pour se partager le coin. » « Tu préconise de les laisser faire ? » « Ce n’est pas ce que j’ai dit. » « Ça y ressemblait dangereusement. » « Taisez-vous. » « Mais… » « Ai-je été clair? » Les deux drows face à la montagne de muscle qui s’était arrêté de marché hochèrent la tête. « Je vais partir en avance avec un éclaireur, faites passer le mot : je recherche un volontaire. » Un nouveau hochement de tête plus tard ils se dirigèrent vers la sortie. « Une dernière chose: si vous vous chamaillez en public durant mon absence l’un surveillera l’intendance et l’autre les esclaves pour les deux prochains siècles. » Ils saluèrent leur supérieur avant de sortir de la tente, laissant ledit supérieur seul avec son félin à pointe à regarder la carte de la région étalée sur la table.
Les bruits à l’extérieur ne le dérangeaient pas, il avait l’habitude du vacarme incessant d’un camp militaire : les ordres aboyés, le son du métal s’entrechoquant, le bruit de bottes martelant le sol à l’unisson, les incantations et autres prières scandées s’élevant vers les cieux pour ne citer que ça. En entendant quelqu’un rentrer Kerath ne se tourna pas, ses oreilles se dressèrent mais il continua de regarder la carte, pensif. Cependant il se tourna en entendant Murrpau se lever d’un bond, faisant trembler le sol sous son poids, et feuler devant une drow qu’il ne connaissait pas et qui venait d’entrer sans y être invitée. Son habituel sourire carnassier passa sur les lèvres du Senger ; il était tenté de lui accorder une cinquantaine de coups de fouets pour son insolence mais il encourageait les prises d’initiatives et en punir une ainsi serait contreproductif.
« Très bien. J’espère que tu sera à la hauteur. Ton nom ? »
Le félin s’approcha d’une démarche prédatrice, somme toute féline malgré sa masse et sa corpulence, puis passa derrière la nouvelle venue, la salive faisant luire ses crocs et ses griffes à moitié sorties.
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| | | Dyviir Tlin'orzza
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Mar 2 Juil 2019 - 15:34 | |
| L’animal la dépassait en taille, étonnante masse de muscles recouverte d’une chitine écailleuse semblable aux roches des montagnes. D’un bond, elle s’était redressée pour enfin arriver à sa hauteur, bavant de sauvagerie dans un examen attentif et prédateur de la potentielle proie autour de laquelle elle tournait. Dyviir n’avait entendu le félin de l’extérieur, et avait eu bien peine de tomber nez à nez avec lui lorsqu’elle s’était précipitée dans la tente. Une telle bête ne passait habituellement pas inaperçue ; le fait qu’elle se soit installée aux côtés de son maître, à l’abri des regards, l’avait isolée de tout repérage préalable. Aussi l’assassin avait-elle été surprise après qu’elle avait prononcé, non sans une once de jovialité feinte, son souhait de faire partie de la mission. L’indifférence et l’insensibilité si caractéristique des gens de sa classe – aussi peu nombreux puissent-ils être – ne faisaient cependant pas exception : Dyviir avait déjà rencontré de telles créatures par le passé, au cours de ses séjours en zone de guerre aussi bien qu’au Puy, dans les confins des parcelles de dressage. Bien qu’elle ait pu observer ce félin à l’œuvre, son corps resta parfaitement immobile face au prédateur si intrigué en sa présence ; un sourire béat parsemait même son visage, élément essentiel du rôle qu’elle s’était attribuée depuis son arrivée au camp. Percevant les grognements de l’animal, elle conserva son attention sur le Drow massif qui se tenait en face d’elle : l’Obok Senger du IIe Ost, Kerath’Elghinn, Seigneur de guerre aux hauts-faits tant impressionnants qu’admirés. La rumeur courait toutefois qu’il restait impartial en toutes circonstances, peu importe que l’affaire en cours concerne un inconnu ou sa propre descendance. Aussi Dyviir avait-elle ressenti l’empressement de rencontrer cette forte tête lors de son voyage vers le campement avancé. Tandis que l’imposant félin passait dans son dos, manquant d’imprégner ses vêtements de l’odeur nauséabonde d’une haleine écœurante, le Senger avait pris la parole, ses lèvres affichant une moue peu amène. Tournant la tête une première fois, mimant l’hébètement d’un jeunot qui cherchait à conserver la bête dans son angle de vue, Dyviir répondit, le même sourire béat aux lèvres. « Viles’krin, mon Général. Escouade du Sergent Va’taarnid. » Le félin tourna une fois de plus autour d’elle. Elle pivota la tête, le suivant un temps, puis, au grognement qui se fit plus agressif, se recentra sur l’Obok Senger. « J’étais dans le Ve avant, c’est là que j’ai fait ma bouteille. On m’a réassignée, moi et deux autres, au moment de votre chasse contre le despote. Quand j’ai entendu vos gars parler de débusquer le deuxième, je suis venu me proposer ! J’ai fait mes preuves, mais pas auprès de vous, mon Général, et j’y tiens. » Attendant sa réponse, elle observait le félin à pointes retourner vers son maître quand il reprit la parole, qui avait apparemment compris qu’elle n’était plus un danger. Une aubaine que ces animaux ne sachent pas sentir le mensonge… La tête haute, une moue joviale collée aux lèvres, elle défit ses mains de derrière son dos lorsque l’Obok Senger l’enjoignit à rejoindre la table de commandement où parchemins et cartes étaient négligemment agencées. L’une d’entre elles retint son attention – celle que semblait observer le Senger –, et ses yeux fusèrent de tous les côtés, mémorisant chaque détail avant que la marche à suivre ne lui soit donnée.
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| | | Kerath
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Mer 3 Juil 2019 - 12:21 | |
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Même si à l’instant il ne portait pas son habituelle armure de plate rouge, le félin à pointe avait les couleurs de son maître : ses pointes et plaques polies sur le dessus et aiguisées sur le côté prenaient une couleur rouge formant un dégradé allant du rouge sang sur la tête, du rouge vif sur le corps et se terminant par un rose pâle à l’extrémité de la queue. Il n’attendait qu’une chose : que Kerath lui autorise à se servir de tout son arsenal sur l’étrangère, tendue qu’il était, prêt à bondir, fixant la gorge de l’eldéenne. Malheureusement pour Murrpau l’ordre ne vint pas alors il continua de tourner autour de son hypothétique proie. Devant la réaction de l’éclaireur le sourire de Kerath s’agrandit un peu plus. Il ne savait pas encore comment prendre cet air béat. Était-ce un certain courage, après tout il en fallait pour rester tout à fait calme devant un félin à pointe vous sautant presque dessus. Ou bien était-ce de la stupidité simple et crasse, l’éclaireur ne se rendant tout simplement pas compte du danger qu’elle courrait ? Ne rien craindre n’était pas une mauvaise chose en soi, même si le Senger n’avait encore jamais rencontré qui que ce soit qui n’avait peur de rien, car le courage permet de réussir là où d’autres baisseraient les bras et Uriz sourit aux audacieux ; toutefois la distinction entre le courage et la folie est parfois difficile à faire.
Le nom, que ce soit de l’éclaireur ou du sergent auquel elle était affiliée, ne lui disait rien, ce qui n’était pas vraiment étonnant. En effet même s’il mettait un point d’honneur à discuter au moins une fois avec chacun de ses soldats il arrivait souvent que certains ne reviennent jamais pour lui parler et au fil du temps, si les soldats en question n’étaient pas gradés, Kerath finissait pas les oublier au bout d’une ennéade ou deux. Ce dernier écouta puis laissa passer une seconde de silence.
« Murrpau ici. » Dit-il avec une voix autoritaire en claquant des doigts et en indiquant le ici en question de l’index, c’est-à-dire à sa droite. L’animal leva la tête puis obéit, ne quittant pas la drow du regard il alla s’asseoir à l’endroit indiqué, rangeant ses griffes pour le moment. « Vu que tu es volontaire approche. » D’un geste de la main il l’enjoignit à le faire avant de se retourner pour lui désigner la carte qu’il étudiait depuis un certain temps maintenant. Cependant ce ne fut pas nécessaire. « Mes officiers pensent qu’il faut se dépêcher. Mais se dépêcher ça veut dire partir sans avoir la possibilité d’envoyer quelqu’un au camp sud demander à Krish les rapports de la Doth’ka sur les despotes. Ça veut dire partir à l’aveugle. » Son regard passa de la carte à l’eldéenne et son air un peu stupide accroché au visage, il croisa les bras, son sourire avait disparu et à la place, alors qu’il avait contemplé la carte quelques secondes de plus ses sourcils s’étaient froncés et son visage avait pris un air soucieux. « Mais attendre ça veut dire risquer l’intervention des despotes alentours. Et même si j’aimerai grandement pouvoir purifier ces terres nous avons un siège à tenir. Je ne peux pas me permettre de me retrouver embourbé dans un conflit à grande échelle. Alors dis-moi, Viles’krin, que préconises-tu ? »
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| | | Dyviir Tlin'orzza
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Ven 5 Juil 2019 - 16:03 | |
| Poursuivant son examen des cartes disposées sur la lourde table, Dyviir feignait un étonnement hagard, le sourire toujours aux lèvres, exprimant à la fois émerveillement et béatitude. Les assassins de la Doth’Ka étaient souvent amenés à établir un éventail d’options pour qu’une opération puisse être menée à bien, et il n’était pas rare que le jeu de rôle figure parmi elles ; en plus d’accéder directement aux lieux ciblés, il permettait d’entrer en contact avec les différents acteurs de la mission fixée, et ainsi d’obtenir des informations ou de créer des diversions. Fallait-il cependant démontrer une certaine adaptabilité, tandis que le maître du jeu s’immisçait dans la partie, aux yeux de tous mais invisible… Un jeu d’enfants pour une garde silencieuse, qui ne ressentait en tout qu’une vague impression de vide ; aussi ce vide pouvait-il être comblé par des mensonges. L’Obok Senger s’exprima non sans énoncer ses inquiétudes, alors qu’il exposait les conseils de ses officiers à cette jeune éclaireuse, si optimiste et innocente, qui se tenait à ses côtés. Elle fut néanmoins surprise lorsqu’il avait prononcé le nom de la Triumvir, l’avatar d’Uriz elle-même, avec familiarité : s’étaient-ils suffisamment rencontrés pour qu’il la nomme ainsi telle sa propre fille, où était-ce, malgré son rang évidemment élevé qui appuierait toute logique à cette dénomination, le savoir-être si militaire des guerriers des osts qui le faisait ainsi rabaisser son rang, se considérant certainement comme son égal ? Feignant la soumission à son Général, répondant de fait au cahier des charges de tout Sargtlin néophyte, Dyviir perpétuait son attitude sotte et intriguée tandis que le Seigneur de guerre alternait croisements de bras et hochements de tête, contemplant tour à tour la carte et l’éclaireuse. La question n’avait de toute manière pas d’importance particulière. Plongeant son regard dans celui du Senger, son sourire disparut un court instant, avant qu’elle ne pivote de nouveau la tête en direction de la table. « Je pense, mon Général, qu’avoir les despotes au cul pendant notre siège serait la pire chose à laquelle on pourrait s’attendre. Ça et toute autre catastrophe qui ruinerait les plans… Pour sûr, faut qu’on agisse ! Et si on réussit, le Ventash’llar ne pourra qu’en être content. » Renvoyant ses fines mains derrière son dos, les croisant, Dyviir regarda son Général, son sourire béat ayant réapparu. « Je vous l’ai pas dit, mais j’étais éclaireuse… Dans le Ve, je veux dire. Croyez-moi, si on n’agit pas maintenant, ça va nous créer des embrouilles au vu de ce qu’on leur a déjà fait. Mais c’est vous qui décidez, mon Général ! » Attendant sa réponse, Dyviir se tenait prête, prête à traquer cette nouvelle cible faisant plus office de divertissement que de réelle gêne pour sa personne. L’excitation de la chasse au bout des lèvres, elle ne cessait de sourire, dissimulant pourtant tout face au Seigneur de guerre.
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| | | Kerath
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Ven 5 Juil 2019 - 21:46 | |
| Le sourire de Kerath revint et Murrpau se coucha, visiblement frustré de ne pas avoir pu tuer une étrangère qui s’était introduit dans son domaine sans la permission de son maître. Toutefois il ne quitta pas l’eldéenne des yeux, avec un peu de chance le général lui ordonnerait de mettre à mort l’insolente. A la place ce dernier écouta d’une oreille ce que l’insolente en question avait à dire. Il lui aurait bien accordé son attention pleine et entière mais il n’avait pas que ça à penser en effet maintenant que la seigneurie de Swatilda était pacifiée, les villages désertées et leurs occupants enchaînés, dans le camp autour des restes de la forteresse se trouvait réunni les trois quarts de son ost. Or sept mille soldats ça ne se nourrit pas d’un claquement de doigts. Même s’il y avait quelque juste de grisant d’avoir au bout des doigts la puissance que donnait sept mille guerriers il ne pouvait pas les garder ici, du moins pas tous. Alors tandis qu’il écoutait distraitement l’éclaireuse il prit une feuille qui se cachait à moitié sous la carte et il la parcourut des yeux, dans sa tête il luttait contre des mathématiques guerrières et même s’il avait l’habitude cet adversaire-là ça n’empêchait pas que ça ne l’amusait guère. Il hocha ensuite la tête, plus pour lui que pour encourager l’eldéenne à poursuivre. Il reposa ensuite le rapport pour se frotter les paupières.
« On pourrait avoir pire comme problème mais c’est pas une raison je te le concède. »
Il resta pensif quelques instants avant de sortir de la tente de commandement pour disperser l’attroupement et ordonner aux deux soldats les plus proches d’aller chercher les streea. Les deux soldats en question obéirent après un bref salut, partant au pas de course. Kerath rentra à nouveau dans la tente et remarqua avec amusement que Murrpau s’était relevé et lorgnait sur Viles’krin. Le général s’approcha de la table et posa ses deux mains dessus, légèrement courbé, il regarda à nouveau la carte comme si avoir un nouvel angle de vue pouvait lui apporter une nouvelle solution. Si l’éclaireuse à côté de lui voulait dire quelque chose durant le temps qu’il passa ainsi il leva la main pour lui intimer l’ordre de se taire. Après deux bonnes minutes à fixer la carte en silence Kerath se redressa pour regarder la seule autre drow sous la tente, les bras croisés.
« Avant de partir j’ai des ordres à donner. En attendant qu’ils arrivent j’ai une question Viles’krin : où es-tu née ? » Les yeux rouges de Kerath se rétrécirent, agrandissant le jaune qui les cerclaient alors qu’il la dévisageait sans aucune gêne. De toute façon il n’avait aucune raison de se sentir gêné.
Viles’krin n’eut que le temps de répondre à la question posée par son supérieur avant que le premier officier ne rentre dans la tente et après un salut impeccable il lança un drôle de regard à Murrpau qui ne s’était pas recouché et qui était, à la place, resté dans le dos de l’éclaireuse.
« Vous vouliez nous voir ? » « Oui. On va attendre les autres. » Le soldat hocha la tête et quelques minutes plus tard le second streea entra puis ce fut le tour du troisième et dernier présent pour cette opération. « Je vais partir avec Viles’krin pour une durée indéterminée. » Il indiqua l’éclaireuse d’un mouvement de menton à ses officiers au cas-où ce n’était pas assez évident. « Je veux deux bataillons sur la berge de cette rivière à une demi-journée de marche au nord. Qu’ils fortifient leur position et construisent un pont. Deux autres bataillons à une demi-journée de marche au sud, idem, qu’ils fortifient leurs position et construisent un pont. Que le reste s’assure que tout ce qui se trouve à l’est de cette rivière jusqu’à ce qu’elle se jette dans l’Oliya soit sous contrôle. » « Pour les villages sur la route, qu’est-ce qu’on fait ? » « Pareil qu’avec Swatilda : vous asservissez tout le monde et vous tuez ceux qui résistent. Si des traîtres traversent la rivière ne les pourchassez pas. Mis à part des éclaireurs je ne veux pas voir un seul soldat à l’ouest de la rivière. Vous êtes libres de construire des avants postes et de monter le camp où bon vous semble, tant que c’est à l’est. Des questions ? Non ? Parfait, vous avez vos ordres. » Les soldats saluèrent à nouveau leur supérieur puis sortirent après quoi Kerath se tourna vers l’éclaireuse. « A nous maintenant. Le despote doit se planquer à un endroit où y’a de l’eau et du gibier, si c’est facile à défendre c’est encore mieux. Tant qu’à faire autant commencer à chercher par là. » De son index il désigna une intersection de deux rivières sur la carte. « Aucune idée de ce qu’il peut y avoir là-bas mais j’imagine qu’il doit y avoir un village. » Maintenant il se maudissait de ne pas avoir lu les rapports sur les seigneuries avoisinantes, il aurait dû voir venir ce petit débordement. « Si ça te va, allons nous équiper, on part sur le champ. »
Il sortit ensuite de la tente de commandement pour aller dans sa tente personnelle et, après s’être arrêté quelques secondes devant l’autel dédié à Uriz, il attrapa l’épée bâtarde qu’il réservait aux traîtres. Ensuite il alla dans l’armurerie, un bien grand mot pour désigner la réserve d’arme placée sous une grande tente en cas d’intempérie, et lui indiqua qu’elle pouvait prendre ce que bon lui semblait. Murrpau s’assit dans un coin et se lécha la patte avant, sa langue râpeuse passant aisément entre ses griffes. Quant à son maître il enfila une cuirasse, quelques protections en cuirs pour les jambes et les bras, il s’attacha le fourreau de son épée bâtarde dans le dos et attrapa un ceinturon d’arme auquel était attaché une épée ; comme il avait la sale manie de laisser tomber ses armes en combat pour se battre à main nue avoir une seconde arme ne faisait jamais de mal. Il attendit ensuite que Viles’krin ait finie.
« C’est bon on peut y aller ? »
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| | | Dyviir Tlin'orzza
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Sam 6 Juil 2019 - 6:29 | |
| Constatant bien que l’Obok Senger était distrait, Dyviir s’était tout de même étalée sur le sujet, surtout après l’invitation qu’avait semblé suggérer ce mouvement de tête si peu attentif. Il tenait un parchemin entre les mains, sans doute le rapport écrit à la hâte qu’elle avait décelé quelques temps plus tôt, lorsqu’elle s’était approchée de la grande table. Celle-ci soutenait une multitude de ce genre de documents : rapports, cartes, ordres écrits… tout ce dont un membre de l’État-Major pouvait disposer pour appuyer ses décisions. Se frottant les yeux, il fit une réponse qui n’enjoignait pas à poursuivre la conversation, dont seul lui était présentement le maître. À son départ, Dyviir observa Murrpau, le félin massif ainsi prénommé, qui la fixait continuellement. La bête s’était relevée, lorgnant sur cette chair si appétissante, prête à bondir au moindre faux pas ; sachant ces monstres intelligents, du moins l’étaient-ils assez pour distinguer l’ami de l’ennemi, elle ne baissa pas sa garde, entretenant toujours son rôle de soldat hébété. Son regard vira sur les documents avant qu’elle ne les éparpille, plus par curiosité que par intérêt, d’un geste assuré mais lent pour ne pas alarmer l’animal. Les renseignements qui y étaient inscrits ne lui étaient, de toute façon, assurément pas utiles. Lorsqu’il revint, elle l’aperçut plonger de nouveau dans la carte, comme aspiré par elle. Souhaitant alors le questionner sur les ordres confiés, son inspiration fut stoppée nette par l’imposante main qu’il venait de lever, lui intimant de le laisser vaquer à ses réflexions. Elle prit alors son mal en patience, jusqu’à ce qu’il s’adresse à elle. Quelque peu surprise, Dyviir n’eut aucun mal à feindre le plaisir qu’aurait pu ressentir un soldat à l’idée d’intéresser un Seigneur de guerre. « Au saint Puy, mon Général, dans le quartier de la Lanterne Noire, si vous connaissez… » N’attendant aucune réponse qui aurait pu envenimer sa situation de par son insinuation, elle poursuivit. « J’ai passé mon enfance au Labyrinthe, pareil pour mes classes. Ça fait longtemps que je n’y suis plus retournée, mon Général. » À peine eut-elle fini sa phrase qu’un officier était entré dans la tente, faisant vrombir les lourds rabats en toile de l’entrée. Elle sourit intérieurement lorsque la vue de Murrpau lui procura l’effet d’une goutte gelée arpentant lentement son dos. Détaillant chaque pièce de son équipement, qui semblait à n’en point douter de bonne facture, c’est dans le silence que Dyviir attendit, laissant ses deux congénères à leur discussion ; se retournant un instant pour observer le félin à pointes, elle lui sourit d’un air à mi-chemin entre l’amusement et la domination, lorsque les deux autres officiers entrèrent. L’Obok Senger prit alors la parole. À la mention de son faux nom, qui n’avait jusque-là trahi aucun de ses mensonges, elle salua les subordonnés d’un mouvement de tête, un sourire béat aux lèvres. Bien qu’elle n’en attendît pas moins d’un Général, sa manière d’exposer et d’ordonner ses directives fut claire, ce qu’elle apprécia. La suprématie drow, qui se devait d’être initiée par des conquêtes, nécessitait que les généraux prennent des décisions rationnelles, appuyées par un caractère digne de commander. Pour autant, ce n’était pas tant pour les espoirs de sa race qu’elle avait pris plaisir à l’écouter, mais pour son divertissement personnel ; prêtant tout de même attention aux besoins de ses congénères du fait de sa position, Dyviir ne pensait souvent qu’à son intérêt, et à lui seul. Ne s’était-elle pas investie dans ce jeu de rôle pour satisfaire ses propres fins ? Quittant la tente d’un pas assuré, les officiers disparurent de leur vue, après quoi l’Obok Senger se tourna vers elle, lui indiquant l’emplacement présumé du despote ; fallait-il qu’il dispose de quoi nourrir ses troupes, ainsi que d’une position défendable, comme l’avait souligné le Seigneur de guerre, et la zone indiquée semblait répondre à ces contraintes. Invitée à le suivre, Dyviir affirma son enthousiasme. « Après vous, mon Général. » ***L’armurerie du camp, qu’elle avait rapidement jugée comme sommaire après qu’elle l’avait étudiée à son arrivée, était constituée d’une multitude d’armes et d’armures, rassemblées avec désintérêt sous une écrasante tente à l’allure délavée, censée protéger l’équipement de la pluie. Tandis que Murrpau s’assit, nettoyant ses immenses griffes, telles des lames, Dyviir inspecta les différents râteliers à l’invitation du Général, qui passait une cuirasse à son buste. Épées longues, courtes, messers, piques et haches : l’arsenal semblait pouvoir satisfaire la moindre affinité, malgré l’état piteux qu’il entretenait, dû aux voyages et aux intempéries. Dyviir hésita : elle avait jusqu’ici conservé ses dagues dans son veston, presque à l’abri des regards, aussi une autre arme ne lui était-elle pas nécessaire. Néanmoins, ne rien emprunter aurait été interpellant ; elle attrapa un arc court ainsi qu’un carquois contenant dix flèches, et glissa un poignard long comme son avant-bras dans son ceinturon. Un calot en cuir vint également trouver place sur son crâne, qu’elle s’empressa d’attacher, non sans ressentir une certaine gêne. Après qu’elle eût terminé, elle suivit l’Obok Senger vers la sortie, prête à partir, Murrpau la suivant de près. ***Le voyage, bien que long, n’avait pas été harassant ; Dyviir avait emprunté une monture au camp, tandis que le Seigneur de guerre montait Murrpau, tout aussi impressionnant au galop qu’au pas. La bête suivait avec une profonde inclination les ordres de son maître, sans opposer de résistance. Les félins à pointes étaient bien entendus dressés au Puy, mais Dyviir n’avait jamais constaté un tel lien entre un Drow et l’un de ces monstres ; les similitudes tant de caractère que de morale étaient pourtant bien avérées… Arpentant les plaines de Valmar, dont le paysage affichait avec alternance collines et bosquets asséchés, les cours d’eau avaient été rares, si bien qu’il ne leur restât plus qu’une gourde à laquelle s’abreuver. En chemin, nulle présence : ordre avait été donné de n’envoyer personne à l’ouest de la rivière, mis à part les éclaireurs. Aussi le Senger et Dyviir avaient longuement attendus avant de retrouver la civilisation, parsemée en quelques villages bordant les rivières qu’avait indiquées la carte du camp. Alors que le soleil terminait sa course folle, la fraîcheur vespérale s’installait avec douceur aux abords des minces lignes d’eau, discernables à leur distance. Ils s’étaient arrêtés au sommet d’une colline, où des rochers étaient couchés là, attendant patiemment, subissant les conséquences du temps telles de proches amies. En contrebas, un village se dressait à l’intersection des rivières, comme l’avait annoncé le Général ; ces informations provenaient-elles de quelconques rapports, ou avait-il simplement parié sur sa présence ? Se couchant, ventre au sol, Dyviir observa avec une attention assassine les mouvements qui y provenaient : des fortifications avaient été sommairement bâties, allant des palissades de bois emboîtées avec hâte aux tours bancales montées sur pilotis. Des gardes y rôdaient, patrouillant aux abords des maisons qui ne semblaient pas être construites en prévision d’un siège – de toute évidence. Établissant les différentes approches possibles, l’Obok Senger la rejoignit en silence dans son étude de la situation. Conservant son attention sur le village, elle éleva la voix, intriguée par la conversation qui s’était tenue plus tôt dans la journée. « Sans indiscrétion mon Général, pourquoi m’avoir demandé où j’étais née ? » Une question qui aurait pu être posée au cours du voyage si Dyviir n’avait pas fait montre d’un intrigant silence étant allé jusqu’à troubler le Seigneur de guerre. Lui avait entamé les discussions, tandis qu’elle n’y avait donné suite que par de courtes réponses n’enjoignant pas à poursuivre. Penchée sur ses questionnements, elle avait réfléchi à son sort ainsi qu’à ce Drôle de siège qui semblait ne mener nulle part ailleurs qu’à un éternel assaut dénué de toute action. Aussi reprenait-elle son rôle de soldat enjouée, et rattrapait-elle son erreur de n’avoir pas su montrer plus d’enthousiasme durant le voyage. Après qu’il eût répondu, elle se concentra sur un individu qui semblait se diriger vers les portes barricadées. Se focalisant un peu plus, Dyviir crut reconnaître l’équipement qu’elle portait en tant qu’éclaireuse du IIe Ost. « Regardez, mon Général. Je crois que… que c’est un des nôtres. » Après avoir salué les gardes, il pénétra dans l’enceinte fortifiée, sans sommation. Pivotant la tête, regardant son supérieur avec une fausse inquiétude, les questions qui fusaient dans sa tête n’étaient, elles, pas simulées ; un traître allait-il vendre des informations ? « Qu’est-ce qu’on fait, mon Général ? »
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| | | Kerath
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Sam 6 Juil 2019 - 17:27 | |
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Kerath partit donc confiant que ses subordonnés n’allaient pas en profiter pour faire quoi que ce soit de stupide vu que ses instructions avaient été on ne peut plus claires, des ordres qui ne laissaient que très peu de place à l’interprétation. Encore qu’ils pouvaient toujours mal les exécuter mais il n’en était pas au point de se demander s’ils le feraient en toute connaissance de cause ou s’il s’agissait là que de simple incompétence. Cela dit on ne garde pas un rang si élevé en étant incompétent alors en réalité la question ne se posait même pas. Depuis cette affaire de trahison avec l’humain Keraht commençait à voir des ennemis partout, même parmi ses subordonnés les plus loyaux et c’était, entre autre, pour ça que depuis son retour Murrpau n’était jamais bien loin de lui ; le félin à pointe attendait patiemment devant la tente d’Etat-Major lorsqu’ils étaient en session, il se couchait à côté du lit de son maître lorsque ce dernier dormait et en campagne l’animal était devenu l’ombre du Senger. Une grosse ombre loin d’être discrète mais une ombre tout de même. Si Kerath restait avec la grosse bestiole à laquelle il avait donné un nom très original c’était autant pour sa sécurité que pour se contrôler et ne pas s’attaquer à quelqu’un pour ce qu’il percevait comme une insulte, qu’elle soit imaginaire ou non. Aussi étrange que cela puisse paraître l’animal avait un effet apaisant sur le général et ce depuis que Murrpau fut un chaton. A chaque fois qu’il y pensait Kerath se disait que c’était en réalité une bonne chose qu’il ait été dans le premier régiment du Second Ost sinon il n’aurait jamais dû prouver aux chevaucheurs qu’il était digne de devenir les streea en maîtrisant un félin à pointe et sans ça jamais il n’aurait eu Murrpau.
C’était ce à quoi il pensait en chevauchant aux côtés de l’éclaireuse qui était étrangement taciturne, avec un air grave que le général découvrait non sans une pointe d’étonnement. Alors certes il ne la connaissait pas du tout mais jusque-là elle semblait bavarde, bien plus que la majorité des éclaireurs en tout cas. Alors après deux ou trois tentatives de lancer une conversation Kerath arrêta complétement de parler, se concentrant sur le paysage. Il était fort peu probable qu’ils rencontrent qui que ce soit et encore moins assez de monde pour opposer une résistance sérieuse mais c’était toujours mieux d’être sur ses gardes, surtout lorsque ça ne semblait pas nécessaire.
Le Senger se mordit l’intérieur de la joue en se rendant compte que sa gourde était désormais vide, il avait mésestimé les distances sur la carte, une erreur de débutant s’il en est. Tant pis il n’y avait qu’à espérer que Viles’krin ait encore de l’eau dans la sienne. Il ne s’en faisait pas pour Murrpau, se dernier, comme tous les félins à pointe, pouvait rester très longtemps sans boire, mais ce n’était malheureusement pas son cas. Bon il n’y avait plus qu’à espérer que la cachette du despote ne soit pas trop loin. Heureusement c’était le cas. Les deux compagnons de voyage s’arrêtèrent derrière une colline, mettant pied à terre Kerath attrapa la longue vue qui pendait nonchalamment à la selle de Murrpau avant d’emboiter le pas à l’éclaireuse, avançant rapidement en rampant sur ses coudes et ses genoux jusqu’à arriver au niveau de l’éclaireuse. Il déplia sa longue-vue pour se faire une idée plus précise de ce à quoi ils allaient devoir se frotter. D’abord il regarda la palissade construite autour des habitations puis il entreprit de compter le nombre de soldats en faction puis le nombre de miliciens non drows. Vu que ça prenait un peu de temps il ne répondit pas tout de suite à la question de l’éclaireuse, il baissa la longue-vue et la posa à côté, entre eux deux.
« Par curiosité. Savoir d’où viennent mes soldats me donne souvent une bonne idée de leur caractère. Et pour répondre à ta première question je connais de nom les Lanternes Noires. Comme tout le monde j’imagine. »
Cependant contrairement à d’autres il n’y allait jamais, en réalité lorsqu’il était au Puy il ne quittait la forteresse du Second Ost que pour aller dans un temple ou à l’Etat-Major et en y pensant il se demandait ce qu’était devenu les Basses-Fausses depuis qu’il en était partie. Il se promit d’y retourner la prochaine fois qu’il rentrerait au Puy, ne serait-ce que pour voir si ses parents étaient encore en vie. Ce qui était peu probable mais sait-on jamais… et puis peut-être qu’il croiserait une vieille connaissance, à condition qu’on se souvienne de lui là-bas ce qui n’était pas dit. Dans tous les cas ça serait un retour aux sources intéressant. La voix de l’éclaireuse le sortit de ses pensées et un sourcil puis il attrapa la longue-vue pour être certain que la distance ne l’induisait pas en erreur. En le voyant de plus près il était effectivement certain que c’était un soldat du Second Ost mais ce n’était pas n’importe lequel. En effet il reconnut Odrin entrer dans le village et visiblement il avait ses entrées.
« Le fils de Kerhel... » Grogna-t-il en baissant à nouveau sa longue vue. « Fais attention aux alentours, s’il est là y’a de grande chance que Melil’lias soit aussi dans le coin. » Les deux ne se séparant jamais ce n’était pas absurde de penser qu’elle était là, peut-être était-elle déjà dans le village après tout l’affranchie avait servie dans un temple de Kiran il n’était donc pas impossible qu’elle ait appris des trucs au contact des prêtres ; et Kerath ne connaissait personne qui cracherait sur un médecin, même s’il manquait d’expérience. « Ils ne peuvent pas savoir qu’on est là, tous les hommes du despote qui pourraient le savoir sont mort dans la forteresse. Si on veut garder l’effet de surprise il va falloir agir maintenant. » Le Senger détestait quand on lui forçait la main mais là il n’avait pas le choix, pendant qu’il parlait il avait regardé à nouveau à travers sa longue vue puis il la baissa. « Tu sais nager? »
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| | | Dyviir Tlin'orzza
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Dim 7 Juil 2019 - 14:47 | |
| Elle ne prêta plus d’importance à la question qu’elle avait posée, et à laquelle une réponse somme toute simple avait été donnée ; elle s’était imaginé un enjeu plus important en le fait de questionner les soldats sur leur lieu de naissance, aussi n’avait-elle pas relevé les paroles du Seigneur de guerre lorsqu’il en dévoila la véritable raison, quelconque mais suffisante. Ce qui l’avait intéressée, c’était la réaction de l’Obok Senger à la vue du traître, qui venait maintenant d’entrer dans le village. Lui qui prenait soin de ses soldats, il semblait le connaître en mal pour ainsi l’insulter tel le fils d’une déesse méprisée et haïe parmi les leurs, rejeton d’un ost n’ayant apparemment pas su s’y intégrer – ce qui n’excusait ses agissements aux yeux de personne. Une certaine Meli’lias semblait d’ailleurs l’accompagner… ou l’aider ? Quelle qu’elle soit, Dyviir tilta aux paroles du Senger : était-elle à craindre pour que celui-ci la mette en garde de sa présence ? Elle acquiesça d’un vif mouvement de tête à sa proposition, confirmant son avis d’agir au plus vite – du moins était-ce ce qu’aurait pensé le soldat dans la peau duquel elle s’était glissée. Remarquant l’attention du Seigneur de guerre déviée vers le centre du village, la longue-vue toujours à son œil, elle orienta son regard dans la même direction avant de tourner la tête d’un air accusateur, surprise, sans afficher aucun sourire. « (Elle grogna) J’avoue sans hésiter que je préfèrerais escalader les pics du Puy, mon Général… » Expirant bruyamment, elle remarqua enfin ce qu’il avait voulu vérifier quelques battements plus tôt. « … Mais je crois savoir ce qui vous passe par la tête. » La rivière qui se dirigeait au sud vers l’Oliya, auprès de laquelle le campement avancé du IIe Ost était posté, plongeait à l’intérieur du village, se séparant en son centre en deux plus minces cours d’eau filant vers le nord. Les fortifications ajoutées à la hâte aux anciennes bâtisses du hameau semblaient difficiles à franchir pour un individu seul, mais ses occupants n’avaient pas prévu que l’on y parvienne à la nage : aucune herse ne bloquait l’entrée de la rivière. Retrouvant son sourire, qui semblait davantage annoncer le début des hostilités plutôt qu’être adressé à son Général pour sa vigilance – pensait-elle qu’elle aurait fini par déceler ce passage servi sur un plateau d’argent –, Dyviir rampa jusqu’au rocher le plus proche, à leur gauche, pour s’y adosser. Ôtant son calot, dévoilant sa chevelure mi-longue plus frisée qu’habituellement du fait du port de son casque, elle délaça les protections de cuir de son uniforme d’éclaireur pour retrouver son entière mobilité. Soupirant, elle adressa la parole à l’Obok Senger. « Permission de proposer une approche, mon Général ? » L’autorisation reçue, elle s’étala en démontrant un enthousiasme certain. « Vous voyez les tours bordant la porte ? Si je ne dis pas de conneries, deux gardes y sont postés, et ce sont les seuls emplacements qui permettent de garder un œil sur toute l’entrée. Comme vous l’aviez proposé, je vais nager jusqu’à atteindre un coin tranquille à l’intérieur du village, d’où je me faufilerai jusqu’à cette entrée. Mais, de là… elle ôta son arc passé en bandoulière, ainsi que son carquois à dix flèches, et le tendit au Senger. … j’aurais besoin que vous nous débarrassiez d’au moins un de ces gardes. On ne sait pas combien ils ont de soldats postés devant la porte, et avec des sentinelles, ça risque d’être dur pour moi d’avancer. » Notant son malaise, elle continua toutefois après qu’il lui eût répondu. « Je vais arriver par l’est, alors préparez-vous au signal pour abattre en priorité celui de la tour est. Ce pourra être une torche en l’air, un bruit, peu importe… » Lui laissant le plaisir de déterminer la façon dont il allait se rapprocher du village sans être vu pour décocher en direction de la sentinelle désignée, Dyviir se recoucha au sol, prête à descendre sur le flanc de la colline pour atteindre la rivière et la longer le temps d’arriver suffisamment proche. « On se retrouve à la porte, mon Général. » lui fit-elle d’un sourire jovial. ***Allongée au bord de l’eau, rampant entre les quelques herbes hautes parsemant les abords du village, Dyviir avait vu la nuit tomber depuis qu’elle avait quitté leur point de reconnaissance. Elle avait longé la rivière sur plusieurs centaines de pas, retrouvant au passage sa véritable identité : prédatrice, insensible et implacable. L’heure était venue de se glisser dans le courant, aussi ôta-t-elle la plupart de ses survêtements pour ne porter qu’une couche d’habits légers. Elle jeta également le messer qu’elle avait emprunté à l’armurerie du camp, plus encombrant qu’utile. L’arc était, lui, en possession du Seigneur de guerre, qui allait malgré tout devoir s’en servir afin qu’elle puisse poursuivre son chemin parmi les gardes, nettoyant l’entrée du village, bien qu’ils ne sussent encore à quoi s’attendre. Vérifiant que les fourreaux de ses dagues étaient bien lacés à son ceinturon, elle plongea dans l’eau froide telle un prédateur des eaux dissimulant son atroce corps aux yeux du monde. Regrettant amèrement cette idée tout en conservant son calme infaillible, elle parvint à traverser la limite du hameau, y pénétrant telle une ombre. Exposant la moitié de son visage, les yeux et le nez au-dessus de la surface de l’eau, elle examinait avec une folle rapidité les détails de son environnement, tentant de percevoir chaque mouvement suspect. Après plusieurs battements, elle s’accrocha au rebord boueux qui bordait la rivière pour s’y hisser, avant de se faufiler jusqu’à l’ombre d’une maison d’un pas inaudible. Deux gardes passèrent en discutant avec inquiétude des derniers événements, la lueur de leur torche illuminant la face avant de la maison, crasseuse, et les herbes tout aussi noires à sa base. Lorsqu’ils furent partis, elle empoigna l’une de ses dagues, la plus maniable, et attrapa ses osselets avant de rejoindre les ténèbres dans lesquelles elle avait désormais l’habitude de danser follement, tournoyant sur la frontière de l’inconnu. Arrivant entre deux maisonnées, un patrouilleur rôdant non loin, elle sortit de l’Immatériel pour redécouvrir son corps duquel émanaient de petites volutes de fumée sombre. À peine visible, elle s’adossa à un mur, patientant le temps que le garde arrive. Lorsqu’il fut à proximité, ayant dépassé la ruelle dans laquelle elle s’était immiscée, Dyviir claqua la langue pour l’alerter ; se retournant prestement, il pénétra dans la venelle. La lueur de sa torche éclaira alors les contours hypnotiseurs de son corps, jusque-là caché par son uniforme d’éclaireur. Bégayant, il rassembla ses esprits pour l’interpeller dans un oliyan approximatif. « Eh, toi ! Que fais-tu là ? » Il se rapprocha à distance de bras, Dyviir feignant une moue triste, comme impactée par quelque chose ; le jeu de rôle était vraiment son élément. « Tu m’entends ? Qu’est-ce que tu… » Il trébucha au sol dans un gargouillis de sang, la gorge lacérée de part en part d’une coupure nette. Avant qu’il ne tombe complètement, elle soutint son buste d’une main, pressant sa gorge de l’autre pour que le sang ne tâche pas l’encolure de son habit, avant de le tirer plus profondément dans la ruelle. Désormais vêtue comme un milicien du despote, elle sortit de la rue d’un pas lourd et fatigué, caractéristique de ces soldats éprouvés, une torche en main et une éclaboussure de sang sur la joue. ***Elle atteignit la placette de l’entrée après quelques rencontres qui n’eurent comme distractions que de simples salutations entre gardes. Contrairement aux pires prévisions, seuls six patrouilleurs y rôdaient, dont deux semblaient entretenir une conversation à l’opposé de Dyviir, le reste des maigres troupes ayant suivi le despote devant sûrement prendre du repos dans les baraquements de fortune possiblement installés au cœur du village. Les sentinelles, postées en haut de leurs tours et au nombre de deux, inspectaient les alentours, tant à l’extérieur du village qu’en son sein. Elle qui doutait que le Seigneur de guerre allait avoir l’occasion de se montrer utile éprouvait maintenant la satisfaction de lui avoir confié l’arc : son concours allait s’avérer important alors qu’elle croiserait le fer avec les gardes, dans la cour. S’approchant du soldat posté au pied de la tour est, elle n’eut aucun mal à l’exécuter en silence, logeant sa dague à l’horizontale, dans sa gorge, avant de tirer son corps dans les hautes herbes. Longeant la base de l’édifice en bois, qui n’était élevé que de deux fois sa taille, elle jongla avec sa torche en examinant la palissade, cherchant l’endroit le plus propice pour envoyer le signal. Aucun arbre derrière, l’emplacement dégagé et la sentinelle retournée, Dyviir envoya le bâton de bois enflammé au-dessus de la barrière, censé faire réagir l’Obok Senger. Ses yeux virèrent vers la tour où le soldat, impassible, montait la garde. « Mais qu’est-ce qu’il fout… dit-elle à voix basse, alors qu’une silhouette se rapprochait d’elle au loin. - Oh, pourquoi tu te planques toi ? Il y a un problème ? » Pivotant vivement la tête, elle aperçut un garde traverser la place à sa rencontre. Son regard vira de nouveau en haut de la tour, attendant avec une impatiente attention que le tir soit effectué, tandis que la sentinelle se penchait pour observer la scène, en alerte.
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| | | Kerath
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Dim 7 Juil 2019 - 17:28 | |
| La réponse le fit sourire mais il ne répondit rien, pas de chance pour elle son grade était bien inférieur au sien c’était donc l’éclaireuse qui allait avoir la chance de piquer une tête dans l’eau peu ragoutante de cette rivière. Comme quoi être Senger avait parfois ses avantages et même s’il aimerait n’être qu’un simple soldat quand il voyait la paperasse qui l’attendait en rentrant dans sa tente ou bien lorsqu’il devait interagir avec Brannel ; cependant ça valait le coup de supporter tout ça rien que parce qu’il pouvait déléguer la majorité des tâches pas spécialement plaisantes. Alors même si elle n’a pas envie c’est bien dommage mais elle va devoir s’y coller tout de même. D’un hochement de tête il l’autorisé à parler, du moins à suggérer quelque chose. Il s’attend à moitié à ce Viles’krin propose un plan dans lequel elle ne passe pas par l’eau car il ne doutait pas un instant qu’elle oserait tenter d’inverser les rôles.
Il tourna ensuite la tête pour voir directement les tours en question. Un sourire passa sur les lèvres de Kerath en voyant que la tour en question était éclairée par une torche posée dans son support, les flammes se trouvant plus ou moins au niveau de la tête de la sentinelle. Outre le fait que ça permettait de bien voir que dans cette tour c’était un humain qui avait plus ou moins la quarantaine, avec des cheveux noir foncé, son arc posé à côté de lui, la torche en question l’aveuglait plus qu’autre chose. Bon, visiblement, le despote n’avait pas vraiment l’habitude de venir se réfugier ici sinon ou bien il était las de répéter quinze fois à ses miliciens comment faire leur travail et avait donc abandonné. Dans tous les cas c’était toujours bon à prendre.
Cela dit l’approche ne lui plaisait guère, incapable de garantir qu’il arriverait à éliminer la sentinelle, il préférait faire autrement. Si possible une façon qui ne laisserait pas l’éclaireuse seule au milieu du village. Cependant il avait beau y réfléchir, il devait admettre que son plan initial était moins bon et puis il n’arrivait pas à trouver un autre plan satisfaisant. C’est donc avec un petit hochement de tête qu’il donna son accord, lançant un regard à l’arc, il ne put s’empêcher de grommeler quelque chose. Combien de temps ça faisait qu’il n’avait pas tiré à l’arbalète ? Facilement quelques décennies alors le tir à l’arc… bon il n’y avait plus qu’à espérer que ça ne s’oublie pas. Cependant il en doutait un peu.
« Je vais essayer mais je ne te garantis rien... »
Dire simplement non aurait été une option certes mais si jamais ils arrivaient à trouver une solution qui ne présentait aucun risque, à supposer qu’une telle solution existe, comment pouvaient-ils attirer le regard d’Uriz ? Déjà qu’il fallait un véritable défi pour que Zhak’Bar daigne prêter attention à ce que ses prêtres faisaient alors pour des laïques c’était une toute autre histoire.
« A tout à l’heure. »
Se mettant à quatre patte il recula pour aller retrouver Murrpau, ce dernier s’étant couché, il se releva en voyant son maître approché. Kerath passa donc un moment à desceller le félin à pointe, laissant tout l’harnachement au sol il flatta le flanc de l’animal qui allait l’aider dans peu de temps car, même s’il aimerait penser que tout allait bien se passer, il y avait bien trop de choses qui pouvait mal aller. Ensuite il remonta récupérer l’arc et les flèches, en prenant l’arme dans ses grosses mains il pesta en voyant que ce dernier était trop petit. Il redescendit une fois de plus et avant de contourner la colline, il macula sa cuirasse de terre pour éviter que la lumière des torches du village ne se reflète sur le métal poli et le fasse repérer, ça serait dommage. Suivit de plus ou moins loin par le félin à pointe il se rendit d’ailleurs compte qu’il était le moins discret du groupe et en effet c’était mieux s’il ne s’occupait pas de l’infiltration. Ce fut donc à moitié courbé, avançant somme toute lentement, que la montagne de muscle avançait aussi discrètement que possible en direction du village, se figeant lorsque la sentinelle semblait regarder dans sa direction générale. Kerath s’adossa à la palissade et planta trois flèches dans le sol puis il attendit, gardant fermement l’arc à la main. Il se décolla du bois en voyant une lumière passer par-dessus la palissade et il attrapa une flèche qu’il encocha avant de bander l’arc, il leva l’arme en direction de la sentinelle qu’il devait neutraliser. Sa cible s’éloigna légèrement, rendant le tir dans la gorge plus difficile, rendant l’ajustement du tir plus difficile.
Cependant il n’eut pas le loisir de viser tant qu’il voulait, entendant la suspicion dans la voix d’un autre garde il se doutait que ce dernier s’adressait à l’éclaireuse alors il laissa la flèche partir, espérant que la diversion l’aiderait d’une quelconque manière. Le trait alla se ficher dans l’épaule de la sentinelle, l’humain, penché qu’il était, tomba de sa tour en poussant un cri où se mêlait douleur, peur et incompréhension avant de terminer sa course la tête la première sur le sol. Au moins il était mort, alors certes ce ne fut pas la flèche qui eut raison de lui mais le résultat était le même. Enfin presque, s’il avait été meilleur archer peut-être que la sentinelle serait morte sans bruit ou du moins pas dans un tel vacarme.
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| | | Dyviir Tlin'orzza
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Ven 12 Juil 2019 - 15:21 | |
| Elle vit le corps de la sentinelle tomber d’une seule masse, tel un poids jeté du haut d’une corniche, tandis que l’individu criait de douleur, la flèche plantée dans l’épaule. Il ne lui fallut pas longtemps avant qu’il atteigne le sol dans un fracas d’os et de cuir. Elle devait réfléchir à toute allure, penser aux différentes options envisageables alors que l’Obok Senger se tenait au dehors, incapable de l’aider en quoi que ce soit sur la situation… Du moins le pensait-elle de prime abord. Dans un réflexe, simulant toujours sa qualité de garde, elle hurla à l’attention de celui qui s’était rapproché d’elle quelques battements plus tôt. « Viens vite, il a besoin de soins ! » Pivotant la tête tandis qu’il avançait, se retournant vers ses camarades qui avaient eux aussi entendu le cri de leur compagnon, il leur adressa un ordre, à moitié paniqué. « On nous attaque ! Tous à vos postes ! » Les soldats le virent soudain tomber au sol, inerte, alors que Dyviir, toujours déguisée, venait de lui briser la nuque. Son regard, dévoilé par la chute du soldat qui le cachait jusque-là, était de marbre, froid comme la mort. Elle se précipita vers le patrouilleur situé devant la lourde porte en bois, atteignant sa position en quelques foulées. Un léger coup d’œil à la tour ouest de l’entrée lui permit de constater que la deuxième sentinelle l’avait en joue, bandant son arc fermement ; elle s’allongea, dérapant sur la terre humidifiée par la nuit, et esquiva la flèche qui était venue se planter derrière elle. D’un seul coup latéral, elle parvint à lacérer la cuisse du soldat vers lequel elle s’était précipitée plus tôt, entaillant une artère. Le laissant gire au sol tandis qu’il criait à l’aide, elle aperçut deux autres gardes, en plus des trois patrouilleurs et de la sentinelle présents à l’entrée lors de la scène, qui arrivaient en courant des profondeurs du village. Elle reprit son appui pour s’élancer vers la porte, barrée d’une sommaire poutre installée là avec plus d’empressement que de soin, et entreprit de la mouvoir. Une autre flèche vint se planter juste devant son visage, sur l’un des battants de la porte, alors qu’elle avait écarté la joue au dernier moment. L’impact eut l’effet d’une sirène d’alarme : elle tira de toutes ses forces pour retirer la poutre, puis parvint à ouvrir au Seigneur de guerre, qui attendait juste derrière. Avait-elle alors pensé qu’il devait avoir hâte d’en découdre, lui aussi. Reprenant son souffle, elle partit en direction de la tourelle ouest où elle sautilla sur les barreaux de l’échelle afin d’en passer trois à la suite, pour enfin se précipiter vers l’archer, qui semblait tout juste d’avoir décoché en direction du Senger. N’accordant aucune attention à la scène qui se tramait en contrebas, elle bondit sur la sentinelle et planta son arme sur le côté de son crâne, le perforant, lui et ce qui s’y trouvait. À peine le soldat tombait-il qu’elle redescendait déjà l’échelle, un air froid et insensible continuant de balayer son visage, le rendant comme figé dans une glace éternelle. Remarquant Kerath du coin de l’œil, évaluant la situation, elle prit pour cible deux guerriers qui se tenaient à l’écart. Le premier se rua sur elle, sans réelle opportunité de s’en sortir vivant, tandis que le deuxième le suivait lentement ; après une esquive, Dyviir planta sa dague dans l’aisselle du plus téméraire, trouant la chair jusqu’à atteindre la clavicule, puis la ressortit, visant cette fois la gorge. L’autre, apparemment jeune, fut pris d’un sanglot de terreur en voyant son compagnon tomber. Levant le bras, l’épée haute, il courut en direction de l’assassin. Malgré l’histoire qui pouvait bien appartenir à ce garçon, Dyviir n’éprouva aucune compassion, et n’afficha en prime qu’un sourire sournois et mesquin, dévoilant désormais son rôle de garde silencieuse. Elle ne savait pas si le Seigneur de guerre l’avait vue, mais n’en avait plus cure ; arrivés au sein du village, cœur de leur mission, ils ne pouvaient de toute évidence plus faire marche arrière. Elle pivota sans mal pour éviter le coup vertical du garçon, puis ficha sa lame dans son torse avant de la remonter d’un coup sec, net, vers le haut. Le laissant choir, elle reporta son attention sur le Senger, qui était parvenu à occire ses opposants. Elle ignorait s’il avait été blessé, aussi le rejoignit-elle directement ; ses yeux étaient baissés, rivés vers le sol. Elle ignorait si son mensonge avait été percé à jour, et attendait la réaction du général, qui n’était, depuis tout ce temps, pas le sien.
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| | | Kerath
Drow
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Ven 12 Juil 2019 - 19:01 | |
| Kerath haussa un sourcil amuse en entendant l’appel de l’éclaireuse, en chutant d’une telle hauteur, surtout tête la première, le garde allait avoir besoin d’un peu plus que de soins malheureusement pour lui. Mais ce fut le second cri qui poussa le général à agir, il laissa tomber l’arc comme s’il était cassé puis il dégaina son épée avant d’aller se placer devant la porte en espérant que Viles’krin arrive à l’ouvrir, ce dont il ne doutait pas vraiment. La seule chose que voyait le général d’où il était fut l’autre sentinelle sur la seconde tour bander son arc alors il se plaqua contre la porte pour éviter de se prendre une flèche cependant il se sentit un peu stupide en se rendant compte qu’il n’était pas visé mais bon mieux valait se tromper sur ce genre de chose et se sentir idiot que recevoir un trait dans la tête.
Attedant impatiemment de l’autre côté de la porte, Kerath fit quelques moulinets pour s’échauffer et ne pas rester immobile le temps que la porte s’ouvre. En entendant la poutre tomber sur le sol il donna un grand coup d’épaule dans la porte pour l’enfoncer et ce n’est au deuxième que la porte en question céda sous l’assaut brutal. Il ne regarda pas l’éclaireuse s’en aller vers l’échelle à la place il se concentra sur les miliciens approchant vers lui au nombre de trois. Le Senger n’attendit pas qu’ils bougent et les chargea, son épée bâtarde tenue à une main il donna un coup de taille qui fut arrêté par la colonne vertébrale de l’humain. Le second humain avait profité que l’ire du géant s’était concentrée sur son compagnon pour attaquer sur le côté, de plus ça tombait bien parce quel a cuirasse de Kerath protégeait de face et de dos mais pas les côtés ; pour éviter de se prendre un coup d’épée entre les côtes, car il tenait à ses poumons, il lâcha son épée et fit un bond sur le côté et il en profita pour sauter sur le troisième garde qui était resté pétrifié face au sort subi par son camarade. Le troisième garde donc, un humain qui devait avoir en dessous de vingt ans, c’était tout juste s’il n’était pas encore un enfant, et il n’eut pas vraiment l’occasion de grandir davantage. Ecrasé sous le poids du colosse il fut difficile de déterminer ce qui le tua, la transformation de ses côtes en shrapnels qui transformèrent en charpie ses poumons ? L’écrasement de son cœur ? Sa nuque qui se brisa entre les mains de Kerath ? De toute façon ce n’était pas bien important.
Le second milicien se précipita à la suite du général dans l’espoir de lui asséner un coup mortel alors qu’il était retourné mais il n’arriva jamais jusqu’à Kerath, fauché qu’il fut en pleine course par un félin à pointe mécontent ; d’un coup sec de dents il poussa un cri aigu qui n’en finissait plus avant d’être recraché, les deux moitiés de son corps ne tenant plus que par miracle une fois au sol. Le Senger se releva pour aller déloger son épée du cadavre qui était tombé sur le côté, d’un coup sec l’arme sortit du corps, coincée qu’elle était entre deux vertèbres. Kerath entreprit ensuite de la nettoyer sur les vêtements de sa victime puis il remarqua du dans son champ de vision périphérique et alors qu’il se préparait à affronter un nouvel adversaire en se tournant et en se mettant en garde il reconnut l’éclaireuse. Il baissa son arme et remarqua que Murrpau se tenait à ses côtés, la gueule encore dégoulinante de sang, les griffes à moitiés sorties.
« Est-ce que tu sais où se trouve le despote ? Et regardes-moi quand je te parle. »
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| | | Dyviir Tlin'orzza
Drow
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Sam 13 Juil 2019 - 13:55 | |
| Elle contemplait le cadavre avec passion, intérêt et dégoût à la fois, jugeant que le coup porté à la taille par l’immense espadon aurait dû le scier en deux plutôt que de se stopper à mi-chemin, au niveau de la colonne vertébrale. Ses yeux allèrent se river juste à côté, à l’endroit où gisait un deuxième cadavre, défiguré, tordu dans tous les sens, dévoré par le félin. L’humain mort des mains du Seigneur de guerre quelques pas plus loin devait sans doute être celui dont le corps fût resté le plus intact des trois. Murrpau grognait, encore pris de cette rage, cette faim et cette soif de sang, sang qui gouttait par saccades sur le sol depuis son impressionnante mâchoire. Essayant de revêtir son manteau de mensonges, redécouvrant son sourire jovial, lui aussi défiguré par la sensation qu’elle avait d’avoir été percée à jour, elle répondit avec empressement en évitant le regard acéré de la bête. Celui du Senger n’en était pourtant pas moins cordial. « Je n’ai pas eu le temps de demander, mon Général. » fit-elle avec une pointe de sarcasme. Elle ne doutait pas du fait que cet humour risquait d’attiser l’acerbité de Kerath, mais, jugeant la chose digne d’un soldat aussi téméraire qu’elle l’avait incarné, avait tout de même donné libre court à son cynisme. La manœuvre, risquée, la força toutefois à enchaîner sans lui laisser le temps de rétorquer. « Mais nous semblons tirés d’affaire pour le moment, et j’ai toujours leur habit sur le dos : on pourrait en tirer parti pour en savoir plus. Les baraquements doivent se trouver plus loin, sinon, on aurait déjà rameuté la moitié de la garde. M’est avis que l’auberge – s’il y en a une – ne doit pas être loin d’eux… Une source d’informations supplémentaire. » Reprenant son souffle, suivant l’Obok Senger dans un coin d’ombre, elle attendit qu’il fasse des propositions. La boucherie qui venait de se produire n’insufflait aucune émotion en elle, à tel point qu’elle paraissait insensible. Ou, dans le cas du soldat qu’elle incarnait, incroyablement benêt, benêt qui était tout de même parvenu à proposer une approche stratégique à son général, qui avait à son tour accepté, et qui venait de réussir à infiltrer un campement gardé. Pensa-t-elle qu’il ne fallait dorénavant plus jouer la carte de l’hébétement… « Vous… ne les avez pas loupés, mon Général. » dit-elle après qu’il eût exposé son plan, feignant un haut-le-cœur en pointant du menton les corps dispersés sur la place. Cherchant à maîtriser son rôle, elle reconcentra ses efforts sur le mime des gestes et paroles qu’elle avait souhaité adopter depuis le début de la mise en scène, essayant à nouveau de paraître crédible, si elle ne l’avait plus été depuis l’altercation. Aussi emprunta-t-elle une allure soumise, gênée devant ce général si charismatique qui venait de réduire trois corps à l’état de charpie. Alors que le silence revint une fois les ordres donnés, elle ouvrit la bouche pour mentionner un ultime détail qui leur avait jusque-là échappé. « Oh, et, mon Général… Qu’est-ce qu’on fait si on tombe sur le traître, ou sa camarade ? » Dans un sourire imperceptible, elle imaginait non sans mal qu’il devait souhaiter leur régler définitivement leur compte.
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| | | Kerath
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Dim 14 Juil 2019 - 14:33 | |
| Le sourire de Kerath revint une seconde à la réponse de l’éclaireuse. Effectivement demander n’avait pas été envisagé ce qui était bien dommage mais il ne voulait pas leur parler et puis de toute façon il avait compris la leçon : son ost n’était vraiment pas fait pour prendre des prisonniers. Toutefois ça le dérangeait un peu car ça voulait dire qu’aucun des traitres ne pourrait passer entre les mains expertes de prêtres de Kiel, chose qu’ils méritaient sans aucun doute, mais en réalité ce n’était pas bien grave car à leurs morts ils passeraient entre les mains de la déesse elle-même alors c’était un moindre mal que de ne pas les faire attendre. Suivant sa subordonnée dans les ombres il ne fit pas attention à Murrpau qui disparut dans une ruelle, partant chasser la vermine qui infestait ce village, du moins la vermine qui avait la très mauvaise idée de se promener en dehors de la sécurité toute relative des bâtiments durant cette fraîche nuit d’été.
« Non, allons vers le centre du village en passant par les ruelles on finira bien par trouver une maison plus grande que les autres où se trouvera certainement le despote. Mais j’imagine que tu as pu te faire une idée de la disposition du village lors de ton entrée alors je te laisse passer devant. »
Il préféra éviter de précier que s’il la laissait passer devant c’était aussi pour éviter qu’il se fasse repérer ce qui, étant donné sa carrure et ses compétences à rester discret, était fort probable s’il prenait la tête de leur petit groupe. Il tourna ensuite la tête pour suivre le signe de l’éclaireuse qui désignait les cadavres laissés sur la place ce qui lui arracha un haussement d’épaule. Il avait fait ce qu’il devait et peu importait son adversaire, qu’il soit un enfant ou non, il ne comptait pas faire preuve d’une quelconque pitié. Sauf dans le cas d’un eldéen n’ayant trahis ni le Puy ni les dieux, pour ce cas-là il s’était construit une sorte de code pour calmer ses pulsions.
« Et tu n’as pas loupé les tiens... de ce que j’ai pu voir. » Il haussa un sourcil devant la question, se demandant si elle ne se moquait pas de lui. Après avoir lentement expiré pour se calmer il répondit dans un grognement. « A ton avis ? Aller maintenant avance on a pas que ça à faire. »
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| | | Dyviir Tlin'orzza
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] Mer 14 Aoû 2019 - 8:11 | |
| D’un signe de tête approbateur, oubliant le plan qui lui était venu à l’esprit de nettoyer les baraquements en silence avant d’envisager la rencontre avec le despote, elle passa devant, fronçant les sourcils une fois retournée, et pénétra dans la ruelle la plus proche. Le village témoignait d’une architecture concentrique, presque oviforme vu du dessus ; leur halte sur la colline lui avait permise de noter les quelques bâtiments qui avaient servi de point de départ à la construction, ainsi qu’aux fortifications qui y avaient été apportées, et c’était effectivement un quartier de majestueuses maisonnées – pour un village – qui se tenait en son centre. Un temple dont elle n’avait pu reconnaître l’attribution en était proche, formant presque, avec d’autres bâtiments de commerce, une frontière implicite entre les deux quartiers circulaires du hameau. S’enfonçant toujours plus, avançant à la faible clarté que dégageaient les lunes et les torches éloignées des ruelles adjacentes, ils étaient parvenus à éviter les quelques gardes qui patrouillaient au sein du dédale. L’un d’eux avait néanmoins eu la malchance de les dénicher, par derrière, découvrant alors l’immense drow qu’était le Senger tenter de se dissimuler et de marcher furtivement dans les pas d’un autre individu qu’il n’avait pu apercevoir. S’apprêtant à donner l’alerte, il n’avait vu Dyviir écarter son compagnon d’un puissant coup d’épaule et lancer une dague – qui n’avait rien d’une dague de lancer – en sa direction. Son souffle en avait été coupé net, l’arme ayant atteint le poumon droit. Venant abréger ses souffrances et récupérer son arme, elle en avait alors profité pour signaler au Seigneur de guerre, avec les formules qu’un soldat se devait d’employer devant son Général, que l’arc leur aurait été utile dans pareille situation. À l’embouchure de ce qui semblait être la plus étroite des ruelles qui débouchaient sur le quartier central, au niveau des commerces, ils s’étaient arrêtés dans la pénombre, profitant des ténèbres générées par les bâtiments alentour. Son acte meurtrier, plus instinctif que calculé, avait bien été noté par le Senger, qu’elle avait remarqué de plus en plus renfrogné au fil de leur avancée. Pouvait-il bien se douter d’une quelconque tromperie qu’elle n’y voyait plus sa priorité : elle était entrée, et avec elle le chaos qu’elle avait l’habitude d’engendrer lors de ses missions. Qu’il découvre son statut ne l’inquiétait plus. Prenant soin de ne pas être trahie par la lumière des torches de la rue qui entourait le quartier, étudiant les façades des maisons, qui ressemblaient aux tavernes des grandes villes vaanies, elle en remarqua certaines aux carreaux illuminés, qui semblaient accueillir de la vie, ce qui la fit sourciller : il était tard pour que les habitants, même les plus bourgeois, soient encore debout. Des gardes passaient, décrivant un chemin de ronde approximatif, comme réglé à la dernière heure par un responsable désordonné. Il était de fait difficile d’en déterminer le tracé, mais les zones couvertes se dessinaient peu à peu, et Dyviir se retourna vers le Seigneur de guerre. « Mon Général, fit-elle à voix basse, nous devrions nous séparer. Ce quartier n’est pas grand : il nous faut trouver une habitation éclairée de l’intérieur avec des gardes postés à son entrée. Une fois trouvée, le premier attend l’autre. S’il y a un problème… on se rejoint. Vous en dites quoi ? »
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| Sujet: Re: Pêche au gros [Kerath] | |
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