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 Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran

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Andran Straggen
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MessageSujet: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeVen 12 Juil 2019 - 21:02

Kÿrianos de la cinquième ennéade de Karfias,
37ème jour du deuxième mois d'été du Onzième Cycle,
Sainte-Berthilde, Marquisat de Sainte Berthilde,
avec Clémence HADJAOUI.


« Reold, je peux te voir dans tes quartiers ? J'ai besoin de te parler. » demanda Andran presque à voix basse, alors qu'ils étaient seuls dehors. L'inquisiteur baissa encore le ton. « Et essaies de trouver Kolgrim, aussi. J'irai chercher Elise. Je préfèrerais que vous soyez tous là. »

Reold fronça les sourcils à cette demande, interrogatif. En ce milieu d'après-midi, il ne savait pas ce qu'avait son ami en tête mais il avait envie de le découvrir, donc il accepta. Pendant que son ami partit chercher Elise, la femme de ménage, et accessoirement l'amie de Clémence, le Maître convoqua Kolgrim dans ses quartiers. Une fois tout le monde réunit, Andran, sourire aux lèvres, fit part de ses intentions. Son humeur avait bien changé depuis que Clémence était revenue du Temple de Néera où elle avait été soignée.

« J'aimerais prévoir une sortie pour Clémence. Quelque chose de plus spécial et… romantique. J'ai besoin de vous pour m'aider à organiser quelque chose pour ce soir. J'ai trouvé un endroit très joli, pas loin de la porte Nord de la ville. »
« Oh, oui, mais tu nous en as déjà parlé, de cet endroit. Donc c'était pour ça… »
« Oui… J'ai quelques idées en tête, mais à part la fin de notre sortie, je sèche complètement. »
« Bah… le soir, tu n'as pas beaucoup de solutions. Un diner près d'un feu ou alors avec des bougies… aux chandelles, comme on dit. »
« Les bougies c'est plus romantique, mais ça éclaire moins. Prévois quelques torches au cas où. »
« Pour le diner, je sais bien et c'est ce que j'ai prévu. Le problème est la nourriture ? »
« Ah… oui… Le feu semble plus adapté pour faire cuire les aliments. Sinon, mangez froid. »
« La viande de bœuf peut se manger froid, c'est pas mal avec des sauces et un peu de salade, c'est très bon et assez riche. Hans s'y connait, et moi aussi. Je lui demanderai de te préparer un plat très bon. Une salade de fruits avec un peu de crème pour le dessert, comme ça tu auras déjà une idée du plat et du dessert. Je verrai bien avec lui pour l'entrée. »
« Étant donné que c'est une surprise, j'aimerais que vous gardez cela pour vous. D'ailleurs, j'irai au lieu de rendez-vous avant pour terminer les préparations. Il faudra que l'un d'entre vous vienne avec moi pour m'aider pour les détails, et pour partir chercher Clémence. »
« Je le ferai. Je suis une femme, je pense que je serai la plus à même pour savoir ce qui plaira à Clémence. »
« Merci Elise. En plus, vous êtes son amie. Il faudra que vous la peaufiniez : coiffure, tenue et caetera avant de l'amener. »
« Comptez sur moi, Sire Andran, je ferai le nécessaire pour cela aussi. Et je suppose qu'il faut créer un bobard pour l'attirer sans lui révéler la teneur de la soirée ? »
« Exactement ! J'ai prévu une toute petite table basse pour notre repas, et des coussins sur lequel s'asseoir. Vous pourriez venir avec moi pour trouver des bougies ? J'aimerais qu'elles soient parfumées, et vous pourriez m'aider à trouver un joli bouquet de fleur ? Les roses, ça me parait trop facile, j'aimerais trouver quelque chose d'autre. »
« Reold se charge du menu avec Hans, Elise se chargera de la présentation. Et moi, alors ? »
« J'ai choisi le cadeau que je lui offrirai, tu pourras aller me le chercher, Kolgrim ? L'adresse du marchand est sur ce papier, avec la teneur du cadeau et le prix. Fouilles dans mes affaires si tu veux. »
« Boah, ça ne coûte pas grand chose, c'est pas très grave. Dans le pire des cas, tu me rembourseras. Par contre, tu es sûr du cadeau ? »
« Absolument. Les bijoux, c'est trop facile aussi. Ce cadeau là va la surprendre, mais je suis convaincu qu'elle va l'adorer. Et pour la tenue que je t'ai montré, Reold, elle est comment ? »
« Parfaite. Dis-moi, tu pars te marier ou tu invites juste Clémence à passer un agréable moment ? »
« C'est vrai qu'avec tout ce que tu as prévu, si elle te repousse moi je demande à Markus de la dégager de là. »
« Évites le diadème par contre, ce serait sûrement de trop. Les anneaux et le collier suffiront. Et pour les brassards, prends les en or ou en argent. Je te prête ma paire si tu veux ? Pour le reste, penses à tes bottes et tes gants en beau cuir, mais là, tu sais y faire. »
« Je prends note. Cela ne te dérange pas de me prêter tes brassards ? Les miens sont sombres, en effet. »
« Prends-les. »
« Merci pour tout, vraiment. J'espère qu'elle va apprécier. »
« Apprécier ?! Elle va adorer, oui ! »
« Elle ne pourra pas ne pas comprendre ce que tu ressens pour elle. Tu n'as plus qu'à y mettre les mots. »

Au fond de lui, Andran était anxieux à s'en étouffer. Il avait fait en sorte que tout soit parfait. Un cadeau adaptée à cette femme, un diner romantique, un cadre idyllique, une tenue coquette… pour une femme si parfaite qui avait fait chavirer son cœur. Maintenant, il en avait assez d'être nébuleux dans ses phrases, dans ses sentiments. Il était sûr de ce qu'il voulait, et de ce qu'il avait à dire. Il avait tout fait pour lui plaire, pour la séduire. Il n'avait plus aucun doute concernant ses sentiments, et ces derniers jours l'ont prouvé. Depuis sa blessure, il ne cessait d'être à son chevet, à s'inquiéter de son état à chaque fois qu'elle tousse du sang. Et la confidence qu'elle avait faite ce jour-là lui avait fait pousser les ailes. Leur relation avait changé, comme si le chevalier avait oublié ces jours où il l'ignorait comme la dernière des moins que rien. Il voulait en faire part à Clémence dans un contexte qui s'y prêtait. Il avait hâte d'y être.

Comme prévu, Andran partit avec Elise chercher sa tenue, un bouquet de fleurs et des bougies parfumées. Kolgrim alla chercher le cadeau, et Reold organisa un menu. L'inquisiteur ne vérifiera pas le diner car il avait confiance en son ami. Il était plus vieux et il était amateur de bons plats cuisinés. Aux côtés d'Elise, qui était beaucoup plus gaie et rassurée que lui, le chevalier acheta sa tenue, et Elise apporta beaucoup de bougies parfumées dans un panier. Il y en avait huit pour quatre odeurs différentes, deux chacune. Des odeurs fleuries et fraiches pour plaire à une femme. Elise avait probablement visé juste. Ensemble, ils partirent chez un fleuriste. Andran connaissait le langage des fleurs mais pas totalement. La jeune femme l'aida.

« Pour l'amour, il y a la rose, mais aussi plein d'autres. Et, vous devez sûrement savoir que le nombre de fleurs a aussi sa signification. D'habitude, le nombre concerne que les roses, mais on peut essayer de dévier. Neuf fleurs me paraissent suffisantes. Pour le contexte, j'opterai pour les roses roses, et la tulipe rouge. Et pour finir, je prendrai la jacinthe. Pour rester dans le ton, j'opterai pour le jaune ou le mauve. Trois de chaque ? »
« Cela plaira à Clémence, vous croyez ? »
« Vous savez autant que moi que le moindre geste de votre part lui fait plaisir. Si vous vous souvenez de la signification du nombre de fleurs et de ces fleurs, vous irez droit à son cœur. »
« Merci Elise. Je vais partir sur votre idée. Je tacherai de me souvenir de tout ça. »
« Allez ! Emmenez-moi à votre fameux lieu. »

La joie d'Elise lui donnait le sourire. Il avait confiance en ses choix et en ses conseils. Peu à peu, le chevalier se détendait. Il emmena Elise au lieu de rendez-vous qu'il avait prévu, où il avait déjà installé deux-trois choses. En vérité, il avait emmené la confidente de Clémence car elle ne mâchait jamais ses mots et qu'elle savait ce qui plairait à son amie. Si Andran faisait quoi que ce soit de travers, elle le lui ferait savoir et c'était aussi ce qu'il voulait. Mais la jeune femme appréciait l'endroit. Selon elle, cela plairait à Clémence. Il l'espérait sincèrement. Ensemble, ils organisèrent l'endroit pour qu'il soit le plus romantique possible. Elise déplia une très grande serviette et Andran posa la table dessus ainsi que les deux coussins. La jeune femme disposa les bougies en deux lignes sur les deux côtés de la table, une de chaque par côté. Pour les deux, c'était parfait.

Plus tard dans l'après midi, Kolgrim arriva avec le cadeau et Reold vint lui apporter les brassards en argent sur lesquels plusieurs motifs se dessinaient. Ils étaient très beau, et le cadeau était parfait, comme il l'attendait. Andran posa le cadeau aux côtés des fleurs sur une barge amarrée sur un ponton, non loin de la table, et il se changea par la même occasion. Par Néera ! Qu'il était élégant ! Reold emmènera l'ancienne lorsqu'il ira chercher les plats avec les couverts. Les deux autres chevaliers adoraient la table et l'endroit. Elise repartit avec eux car elle devait se charger d'embobiner et de pouponner Clémence pour qu'elle soit belle… même si elle l'était en toute circonstance, en fait. En attendant, Andran se coiffa et se brossa la barbe grâce au reflet de l'eau. Il se parfuma d'une odeur fleurie et fruitière. Il était prêt à accueillir Clémence.

L'endroit était magnifique. Un joli étang loin de toute activité humaine, à proximité d'un bois. Le petit cours d'eau avait son petit ilot en plein centre. Il examina à de nombreuses reprises sa tenue, la table et le lieu. Que pouvait-il faire de plus ? Il était beau comme il était si rare de le voir ainsi. Il n'avait jamais rien organisé d'aussi romantique pour une femme. Jusqu'à aujourd'hui, seule Clémence méritait de telles attentions. Si douce, si attachante… si belle. Le soir approchait et le soleil perdait de sa splendeur face aux ténèbres lorsque Reold arriva enfin. Il avait l'entrée, le plat et le dessert, et une petite boisson. Le Maître lui expliqua la teneur de chacun des plats. Ils étaient tous froids, mais assez copieux et sophistiqués. Pour la boisson, c'était un genre de liqueur à la lavande et à la violette. Tout était noté sur un bout de parchemin, au cas où le chevalier oublierait la teneur du plat. Andran remercia son ami d'une accolade forte et sincère avant de le laisser s'en aller. L'heure fatidique approchait. Andran posa le cadeau et le bouquet sur son coussin, faisant les cents pas en attendant sa protégée.

« Othar, Néera, Kÿria… faites que cette soirée soit magnifique. Je vous en supplie. » priait-il.


HRP : aperçu de la tenue d'Andran (il n'y a qu'un seul collier HRP):
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeSam 13 Juil 2019 - 13:39

-Clémence ! Elise venait d'entrer dans le mess où elle savait qu'elle trouverait son amie. Elles'approcha d'elle à grands pas et lui prit la main pour l'attirer à l'extérieur, l'arrachant à ses salades qu'elle était en train d'effeuiller pour le dîner. Viens, il faut que je te montre quelque chose.

L'estrevine protesta en disant qu'il fallait qu'elle termine mais la jeune femme ne sembla pas l'entendre, comme si elle se trouvait dans un état second. A peine fut-elle arrivée dans la cour que la péninsulaire se retourna subitement, semblant de réaliser qu'elle avait oublié un détail.

-Attends, que je te regarde... Elle étudia rapidement son amie de la tête aux pieds avant de secouer la tête. Non, non, non. Ça ne va pas. Il faut qu'on passe par ta chambre d'abord. Je ne peux pas t'emmener comme ça.
-Quoi ? Mais...

Clémence n'eut pas le temps de prononcer un mot de plus qu'elle se faisait déjà entraîner dans les quartiers d'Andran. Là, Elise se mit à fouiller dans ses affaires et examiner ses robes les unes après les autres.

-Mais qu'est-ce que tu fais ?
-Il te faut une tenue un peu plus habillée pour aller là où on va. Hm ! Tu n'as que des robes de travail... Conclue-t-elle devant les tiroirs ouverts de la commode. Mais je sais exactement comment on va faire !

Aussitôt, Elise passa sa cape à la métisse et lui prit la main pour l'embarquer en dehors de l'Ordre. Durant plus d'une heure, la métisse ne comprit rien de ce qu'il se passait. Son amie l'emmena chez elle sans jamais répondre à ses questions. Là, elle la fit se laver, s'habiller et se coiffer avant de la couvrir de nouveau de sa capuche pour lui faire traverser la ville. Elle passèrent l'enceinte de la cité et s'éloignèrent des routes. Elles s'enfoncèrent dans un petit sous-bois et, après quelques dizaines de mètres parcourus entre les arbres, Elise s'arrêta enfin et vint se placer face à Clémence.

-Bon. Là où je t'emmène est un lieu secret. Il faut que je te bande les yeux.
-Me bander les yeux ?...
-Tu me fais confiance ?

L'estrevine fixa son amie. En voyant comment l'attitude de l'Inquisiteur avait évoluée depuis qu'elle l'avait forcée à révéler la confidence qu'elle lui avait faite, elle lui avait pardonné sa petite trahison. Elle l'avait apparemment commise à bon escient. Elle soupira donc et hocha finalement de la tête. Elise lui retira sa cape et vint ceindre ses yeux avec un ruban puis elle prit les mains de la métisse et la guida à travers les bois. Ainsi, elle la mena jusqu'au point de rendez-vous sans qu'elle n'en vit rien. Là, elle l'abandonna sans rien dire, non sans avoir souhaité silencieusement bonne chance à Andran en lui montrant ses doigts croisés aux deux mains. Elle déposa la cape sur une branche basse et s'éclipsa.

Aveugle, Clémence resta immobile quelques secondes. Elle portait une tenue qui n'était pas à elle. Elise lui avait prêté celle qu'elle mettait les jours de fête. Il s'agissait d'une robe d'un blanc immaculé sur laquelle venait se superposer une sur-robe d'un bleu très foncé. Elle était cintrée par un entrelacement de ficelles sur le devant. Les manches étaient longues et larges dont le tissu léger voletait volontiers aux moindres de ses mouvements. Ses cheveux étaient soigneusement brossés et laissés majoritairement libres. Seules deux larges mèches avaient été nouées à l'arrière de sa tête par une épingle afin de dégager son visage. C'était simple mais Elise n'avait pas les moyens de faire davantage... Et elle savait que son amie était belle quoi qu'il arrive.

En entendant des pas s'éloigner, Clémence tourna la tête. Qu'est-ce que son amie était en train de faire ? Elle l'appela mais n'obtint aucune réponse de sa part. Elle se retourna tout en retirant le bandeau et la chercha du regard mais il n'y avait déjà plus personne... Elle observa finalement les alentours et, se faisant, elle pivota lentement sur elle-même. Lorsqu'elle aperçut une silhouette dans la limite de son champ de vision, elle lui fit soudainement face. Elle ne cacha pas sa surprise en découvrant de qui il s'agissait.

-Andran ?...

Son regard fut bien vite attiré par la tenue du chevalier. Il s'était déjà fait beau mais n'avait jamais été aussi élégant. Tout comme elle... Qu'est-ce que cela signifiait ? Ses yeux se posèrent alors sur cette masse non loin de lui qui n'avait visiblement rien à faire en pleine nature. Une table, des bougies, des coussins en guide s'assise... Ses yeux papillonnèrent et son visage mua en une expression de surprise. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'elle n'ouvre enfin la bouche.

-Je... Qu'est-ce que cela signifie ?... Nous... Nous fêtons quelque chose ?

Encore une fois, Clémence avait peur de se méprendre. Durant les préparatifs, Elise avait fait savoir à l'Inquisiteur que cela risquerait d'arriver. L'estrevine avait peur de souffrir ou de détruire une relation naissante en s'imaginant des choses. Ce qu'il avait pris pour des refus n'était en réalité qu'une mesure de protection de sa part. Tous deux avaient toujours refusé de se montrer trop directs de crainte de perdre de l'autre alors que c'était leur attitude qui les éloignait l'un de l'autre... La péninsulaire redoutait une nouvelle méprise et s'était donc permis cette petite révélation supplémentaire.



Coiffure (à imaginer sur cheveux noirs et légèrement plus courts):

La robe (les dorures en moins):
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeSam 13 Juil 2019 - 17:39

Andran sentait la boule se former et s'intensifier dans son estomac. Alors qu'Elise s'approchait du lieu de rendez-vous, escortant Clémence dont elle avait bandé les yeux, il ne put s'empêcher d'inspirer profondément. La première chose que remarqua le chevalier était sa tenue. Il ne se souvenait pas avoir acheté cette robe, mais elle lui allait bien. C'était un beau vêtement. Mais, quand il posa son regard sur le visage de la jeune femme. Par Othar qu'elle était belle ! Il avait bien fait de faire confiance en Elise. Sa coiffure lui allait à ravir, et nul besoin de commenter son visage. Andran ne se cachait plus vraiment pour dire à quel point Clémence était belle.

« Clémence je… vous êtes splendide. »

Clémence ne semblait pas comprendre, et c'était normal. C'était le but d'une surprise après tout. L'anxiété empêchait presque le chevalier de respirer correctement. Il avait envie de lui faire comprendre ce qu'il ressentait et il voulait bien le faire. Comment pouvait-il désigner un tel évènement sans trop en dire ? Il voulait procéder en douceur, progressivement, ne serait-ce que pour ne pas se frotter à un rejet pur et simple de la part de la jeune femme.

« Je… Non, je ne célèbre rien en particulier. Mais faut-il célébrer un quelconque évènement pour justifier son envie de passer un bon moment avec quelqu'un que l'on apprécie ? » Andran étira un sourire et lui tendit la main. « Acceptez-vous de passer cette soirée avec moi ? »

Dans sa tête, il ne cessait de faire tourner en boucle ce qu'Elise lui avait révélé. Elle a envie, mais elle a peur de se faire des idées sur les sentiments de son protecteur. Mais Andran ferait mieux d'éviter d'aborder le sujet ainsi, et encore plus de dire que cette confidence a été révélée par Elise. C'était à lui de faire en sorte qu'elle comprenne ses sentiments. Quand Clémence s'approcha, il lui prit doucement la main et l'emmena avec galanterie vers la table qu'il avait installé au bord de l'étang. Il faisait encore assez chaud, et les seuls bruits qui audibles étaient les gazouillis d'oiseau. Il se dirigea vers son coussin, là où il avait posé son cadeau et son bouquet. Il posa discrètement ce dernier sur le côté du coussin, ayant une autre idée le concernant. Il prit son cadeau, qui était un flacon de taille moyenne, et s'approcha de sa protégée.

« J'ai acheté ce cadeau pour vous. » lui annonça-t-il en lui tendant le flacon assez sombre rempli d'un liquide jaune orangé. « C'est un parfum mais… il a une odeur particulière qui vous plaira. Du moins je l'espère. »

En effet, ce parfum avait une odeur mélangeant épices et produits exotiques. Des produits que l'on trouve principalement en Estrevent, et, peut-être dans le Sud du Royaume. Andran avait senti ce parfum mais il ne pouvait mettre un nom sur les épices qui constituaient le liquide. Ces odeurs lui rappelaient ce que l'on racontait de l'Estrevent le but était d'offrir à Clémence quelque chose qui lui rappelait ses origines. Il se souvenait du jour où elle lui avait confié le fait qu'elle ne se sentait de moins en moins estrevine. Il pensait que cela la rendait triste, et Andran aimait le sourire qui animait Clémence lorsqu'elle parlait de son passé. Peut-être que ces odeurs pourront lui rappeler certains souvenirs de son ancienne vie ?
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeSam 13 Juil 2019 - 20:26

Clémence hésita un instant devant l'invitation d'Andran. Non pas qu'elle pensait refuser, ce n'était même pas une possibilité en vérité... Mais, s'ils avaient déjà passé des "bons moments" seuls à seuls à l'extérieur de l'Ordre, c'était la première fois qu'il en prenait l'initiative. De plus, au vu de la tablée, elle pouvait aisément comprendre qu'il lui avait fallu beaucoup d'organisation pour tout préparer. Bien plus qu'il ne lui en avait fallu pour leur pique-nique. Sans compter qu'il avait demandé le concours d'une tierce personne qui avait contribué à la surprise jusqu'à la dernière seconde. Et, enfin, avaient-ils besoin de se faire aussi beaux pour un simple dîner ? Elle avait l'impression qu'il se tramait quelque chose qu'elle ignorait encore.

Après deux secondes à peine, l'estrevine s'avança et confia sa main au chevalier. La façon dont il s'en saisit lui provoqua un frisson qui se traduisit par des épaules relevées, un regard fuyant et un sourire tout juste esquissé. Elle se laissa guider jusqu'à la table où elle s'installa sur ce qui devait être sa place attitrée. Elle prit bien soin de ne pas froisser la robe qu'Elise lui avait prêtée tout en essayant de s'asseoir aussi confortablement que possible. Lorsqu'Andran posa le flacon sur la table, elle regarda son protecteur d'un air étonné et interloqué. Ses explications ne l'éclairèrent guère davantage, aussi décida-t-elle de constater par elle-même. Alors, elle se saisit délicatement du flacon et l'ouvrit avant de le porter à son nez. Alors qu'elle découvrait les senteurs qu'il contenait, elle ferma les yeux et baissa légèrement la tête. Elle demeura silencieuse un moment avant de rompre finalement le silence qui s'était installé.

-Ma mère s'enduisait les mains d'une huile à base d'argan et de quelques fragrances d'épices... Je sentais cette odeur chaque fois qu'elle me touchait. Elle est aveugle donc elle est très tactile. Autant dire qu'elle me touchait souvent... Elle releva enfin la tête pour plonger son regard dans celui d'Andran. Elle était nostalgique, c'était vrai, mais pas triste pour autant. Ce parfum me rappelle beaucoup cette huile. Elle sourit, émue par le contact de ce souvenir perdu et touchée par l'attention de l'Inquisiteur qui avait visiblement cherché à retrouver des senteurs de chez elle. Merci. Conclut-elle.

Posant le poignet sur l'embouchure du flacon, elle le mit la tête en bas pour s'en appliquer sur la peau. Elle reposa ensuite le parfum pour frotter l'intérieur de ses poignets l'un contre l'autre et ainsi se parfumer délicatement. Elle porta ensuite son bras jusqu'à son nez pour sentir le résultat et elle sourit encore un peu plus. C'était vraiment si proche... Avec une certaine hésitation, elle proposa à Andran de faire de même en lui tendant son poignet.

-Même si je n'ai pas vécu longtemps en Ithri'Vaan et que je connais bien mieux votre société que la mienne, il arrive parfois que ma culture me manque... Certains jours, j'aimerais pouvoir m'habiller et me coiffer comme une estrevine et je voudrais pouvoir parler dans ma langue à quelqu'un qui saurait me répondre, et pas seulement aux animaux. Tout le monde me demande plus ou moins ouvertement de m'adapter et de me fondre dans le décor tant bien que mal... Mais pas vous. J'ai... J'ai plutôt l'impression que vous... appréciez ce qui fait que je suis... différente.
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeSam 13 Juil 2019 - 22:20

Le cadeau semblait lui faire plaisir. Comme Andran l'imaginait, cela réveilla en elle des souvenirs de sa jeunesse et de sa mère. Il avait visé juste, et il en était fier. Le chevalier souriait alors que la jeune femme s'enduisait de son nouveau parfum, mais il fronça les sourcils d'interrogation lorsqu'elle lui tendit le poignet, même s'il comprit rapidement. Délicatement, il lui saisit le poignet et huma doucement son odeur.

« Je trouve qu'il vous va bien. Qu'en pensez-vous ? »

Alors qu'elle ramena son poignet à elle, Clémence lui raconta un peu son ressenti sur ses origines et sa vie au Nord du Royaume. Il était un peu pris de court, ne s'attendant certainement pas à une telle réflexion. Andran était différent que les autres nordiens, pour sûr. La chevalerie poussait logiquement à la bienveillance. Certes il était un chevalier d'Othar, un chevalier religieux, en somme, mais il n'a jamais dédaigné Néera. Les chevaliers ignorant la DameDieu sont sûrement rares.

« Il fut une époque où je n'étais pas différent des autres Nordiens. Quand j'ai perdu mon meilleur ami à la guerre contre les Elfes Noirs, je détestais tout ce que pouvait être étranger au Royaume. Je considérais qu'ils m'avaient pris ce que j'avais de plus cher au monde. Mais, cela ne faisait pas partie de mon éducation. » répondit-il d'une voix qui trahissait une certaine honte.

Fort heureusement pour Clémence et pour tous les estrevins qui peuvent joncher le Nord du Royaume, personne ne fit la rencontre de cet Andran qui était aussi haineux que le commun des nordiens pendant quelques années. Mais il était un chevalier, un symbole de justice, de bienveillance et d'honneur. Il n'était pas un assassin, et encore moins un homme aigri par la haine. En voyant les gens qui l'entouraient, Andran avait l'impression de ne pas vivre dans la bonne partie du Royaume. Dans le Sud et le Médian, les gens n'étaient pas comme ça, ou très peu l'étaient.

« Quand je vous ai sauvé, mon naturel curieux s'est réveillé en moi. Plutôt que d'agir comme un abruti haineux, j'ai cherché à vous connaître et à savoir s'il y avait une raison qui poussait mon peuple à haïr des gens comme vous. La différence… les gens n'apprécient pas la différence. » ajouta-t-il en étirant un léger sourire. « Personnellement, j'apprécie ces éléments qui font que vous êtes différente, oui. Votre accent, vos cheveux, votre teint… vous êtes très belle ainsi. Une très belle personne et une très belle femme. »

Andran était toujours anxieux, mais il fallait bien la complimenter pour qu'elle comprenne ce qu'il pensait d'elle. Alors que le ciel se faisait de plus en plus sombre au fil des minutes, le chevalier alluma deux bougies à droite et deux bougies à gauche de la table. À en croire les odeurs, il y en avait une à la lavande et l'autre au lys. Il trouvait ces odeur fort agréable.

« Je crois qu'il est l'heure de passer à table. Je vais chercher le début du repas. »

Prestement, le chevalier partit chercher l'entrée du repas qu'il avait posé sur la barge avec le plat et le dessert. C'était une simple salade verte avec des carottes, des oignons, des pommes, des graines en tout genre et quelques œufs, le tout finement découpé et assaisonné pour que ce soit plus présentable. Pour le coup, Andran n'aurait pas vraiment à expliquer la teneur du plat. Il fit plusieurs allers-retours pour apporter les assiettes, les verres et la fameuse liqueur. Une fois le service terminé, il se rassit à sa place, toujours avec le sourire.

« J'espère que cela vous plaira. C'est Reold qui a eu l'idée du menu, dont je ne connais la teneur que depuis peu. Il est celui qui est le plus amateur de bons plats, alors je lui ai demandé de m'aider. Avec Hans, ils ont travaillé sur un repas froid et… différent de l'ordinaire. Je voulais éviter de faire un grand feu dans un tel endroit. »

Surtout après ce qu'il s'était passé il y a peu. Le mot “incendie” suffisait à réveiller de mauvais souvenirs dans l'esprit du chevalier. Le simple fait d'imaginer Clémence s'évanouir dans ses bras le faisait frissonner. Il but une gorgée de la boisson alcoolisée. Certes, les Marcheurs Austères ne buvaient pas, mais un petit écart de temps à autre n'était pas dramatique. Il inclina la tête sur le côté pour confirmer que cela avait bon goût, avant d'entamer son repas. Quelques instants plus tard, il reposa les yeux sur Clémence.

« Vous… Vous vous souvenez de la confidence que vous m'avez faite, le jour de votre blessure ? Je n'ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit que l'incendie nous a poussé à réagir. » Il soupira, craintif de dire des bêtises. « J'ai très mal réagi, les jours qui ont suivi ce moment où vous avez refusé de rétablir le lien que nous avions tissé. Je n'aurais pas du vous ignorer et vous détester de la sorte, quelque soit le mal que j'ai ressenti. Je suis désolé. C'est une des raisons pour laquelle je vous ai invité ce soir. Je veux que tout redevienne au moins comme avant. »
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeLun 15 Juil 2019 - 16:45

Clémence ne répondit que d’un sourire à la question d’Andran sur le parfum. Elle savait bien que c’était elle qui lui avait offert de sentir son poignet mais la vision du chevalier en train de humer sa peau lui avait été étrange. Elle ne s’attendait pas cette sensation ambivalente… Cela lui rappelait ce qui avait été les pires moments de sa vie et, pourtant, son geste ne lui était pas si désagréable. C’était surprenant et un peu dérangeant aussi…

A son tour, l’Inquisiteur lui fit une déclaration qui la surprit quelque peu. En évoquant son sentiment alors qu’elle se trouvait isolée dans un pays qui ne voulait pas d’elle, elle ne s’attendait pas à ce que le noble évoque la perte d’un être cher au combat, ni la haine de la différence qui en avait découlé. Elle ignorait tout cela jusqu’alors, pensant qu’Andran avait toujours été aussi ouvert d’esprit qu’il l’était avec elle… Seulement elle découvrait que c’était elle qui était à l’origine de ce changement. Elle ne su pas vraiment quoi penser de cette nouvelle information.
Il conclut son propos par un double compliment, louant à la fois sa personne et son physique. Elle baissa la tête dans un sourire gêné. Elle était touchée. Il lui avait déjà dit qu’il la trouvait belle mais les choses lui semblaient un peu différentes cette fois-ci. Comme investi de plus de poids et de sens que d’habitude… Ou bien était-ce l’association avec sa personnalité qui rendait sa déclaration plus poignante ?

Elle n’eut pas le temps d’avoir la réponse. Andran se leva et entama de multiples allers et retours pour aller chercher le repas. Elle découvrit alors l’ampleur de l’organisation que cela avait dû lui demander ainsi que l’implication de Reold dans cette soirée. L’Inquisiteur avait vraiment sorti le grand jeu… Et elle ne pouvait s’empêcher de se demander s’il ne voulait pas en venir quelque part, et où. Son esprit luttait encore, refusant une fois de plus de s’emballer.

Le dîner commença. L’entrée était très rafraîchissante et le choix de la liqueur plutôt surprenant. Ce n’était pas un alcool d’homme, il avait donc certainement été sélectionné pour elle. Reold ne s’était pas moqué d’eux, même si elle ignorait ce qui l’avait poussé à se donner autant de mal pour ce dîner, et même à y prendre part de cette manière.
Tandis qu’elle mangeait, Clémence entendit Andran reprendre la parole avec une légère hésitation. Tenant ses couverts, elle posa ses poignets sur la table et releva son regard vers lui pour lui prêter autant d’attention que possible. Le sujet était des plus sérieux après tout… S’il avait commencé en reconnaissant ses torts, découvrir qu’il en était venu à la détester pour sa manoeuvre ne la laissa pas insensible et elle baissa légèrement les yeux. Elle n’avait pas réalisé à quel point il avait mal vécu la chose.

-J’espérais que vous comprendriez mes raisons… Et… quand j’ai vu que ce n’était pas le cas, j’ai laissé faire. Parce que cela contribuait à ma démarche. Elle lui sourit dans une expression nerveuse, contrie et triste qui s’effaça presque aussitôt. Lui dire la vérité sur ses intentions aurait été contreproductif. Elle était prête à payer le prix de cette petite trahison pour le protéger. Mais Elise l’avait obligée à tout lui avouer et les choses étaient revenues à la normale. Et le chevalier ne semblait pas s’en être rendu compte.

-Les choses sont déjà comme avant, Andran. Lui fit-elle remarquer en posant son regard sur lui et en lui souriant timidement. Et je crains toujours autant de vous causer de nouveau du tort. Je ne veux pas que vous perdiez ce en quoi vous tenez le plus à cause de moi...

Elle avait renoncé à l’éloigner d’elle puisque cela les faisait tant souffrir et qu’à présent l’Inquisiteur pourrait comprendre plus clairement ses intentions. Cependant, la menace n’était pas écartée pour autant.
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeLun 15 Juil 2019 - 17:36


Visiblement, la distance qui éloignait Clémence et Andran pendant quelques jours n'était qu'une histoire ancienne. Cela le soulageait. Ces derniers jours, il n'était pas Andran. Il n'était pas ce chevalier réputé pour son dévouement et pour son altruisme, ni cet homme connu pour être bienveillant et attachant à sa manière. Même ses frères d'armes l'avaient constaté, et ils n'étaient pas aussi timides que Clémence pour le lui dire.

« Je sais. Vous ne vouliez pas que je sacrifie ma carrière pour vous… » répondit-il d'une voix hésitante. « Mais, si je vous disais que je tenais plus à vous qu'à ma carrière ? » demanda-t-il d'une voix sérieuse en fixant la jeune femme. « Je souhaite du fond de mon cœur que vous restiez près de moi. Le jour de votre blessure, je… vous vous êtes effondré dans mes bras et… et… j'ai ressenti beaucoup de peine… je vous avais serré dans mes bras de toutes mes forces, dans l'espoir que vous vous réveilleriez. Pas parce que j'ai promis de vous protéger, mais parce que vous imaginer loin de moi me rend triste… »

Andran avait les larmes aux yeux rien qu'à repenser à cette journée. C'est la première fois qu'il avait autant pleuré et encore moins pour une femme. Toutes ces ennéades passées aux côtés de Clémence à Châteauvieux, puis à Sainte-Berthilde avaient profondément métamorphosé ses sentiments. Ce n'était plus de la compassion ou une simple volonté de tenir une promesse. À chaque fois qu'il posait les yeux sur cette femme, ou même le simple fait de penser à son visage et à ces moments qu'il avait passé avec elle, son cœur et son esprit s'animaient d'un bien-être rare.
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeLun 15 Juil 2019 - 22:05

Clémence écouta le chevalier avec attention sans se douter du message qui surviendrait alors qu'il lui poserait une question. Une simple question mais qui renfermait un si grand message... L'estrevine se figea soudain, écarquillant des yeux et entrouvrant la bouche de surprise. Sa respiration et son cœur s'étaient arrêtés alors qu'il venait de lui avouer que sa place parmi les Marcheurs Austères venait désormais au second plan...
Après elle.

La question était posée et elle ne savait pas comment y répondre. Elle resta béate, incapable de dire quoi que ce soit alors qu'il venait de lui faire une déclaration des plus touchantes. Elle restait néanmoins incertaine quant à la nature profonde de ce qu'il ressentait pour elle et cela participait à sa confusion. Andran continua, évoquant ce moment où elle avait perdu connaissance dans ses bras. Il avait été peiné à l'idée de la perdre et effrayé aussi sans doute de la voir entre le vie et la mort. Elle-même n'avait pas réfléchi à son geste lorsqu'elle l'avait fait. Elle avait vu que la poutre allait céder et que le noble se trouvait en-dessous, regardant ailleurs.
Finalement, l'Inquisiteur acheva le récit des émotions qui l'avaient traversé ce jour-là et garda le silence. Clémence avait remarqué ses yeux humides et, ne sachant toujours pas quoi lui répondre, elle baissa la tête. Sa poitrine se soulevait difficilement pour faire entrer de l'air dans ses poumons. Son cœur battait plus fort dans sa poitrine. Depuis l'Ithri'Vaan, elle n'avait jamais connu quelqu'un ayant aussi peur de la perdre. Pas au point d'avoir les larmes aux yeux simplement en repensant à un accident qui aurait pu lui coûter la vie l'ennéade précédente.

Plusieurs secondes s'écoulèrent ainsi avant qu'elle ne décide enfin d'essayer de formuler une pensée qui lui venait à l'esprit.

-Je... Je n'ai pas voulu prendre cette poutre... Je voulais simplement faire en sorte que vous ne restiez pas en-dessous. Ses lèvres s'étirèrent dans un large sourire nerveux devant un constant qu'elle exposa aussitôt à voix haute. On dirait que je ne suis pas douée pour vous protéger. Elle rit un instant, toujours incapable de le regarder. Les mots semblaient si durs à prononcer parfois... Elle se calma assez vite et reprit avec plus de sérieux. Mais... Même en sachant ce qui m'arriverait... Je crois que je referais exactement la même chose.

Il ne voulait pas la perdre...
Elle non plus. C'était tout ce qu'elle voulait lui faire savoir. C'était tout ce que son geste signifiait.
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeMar 16 Juil 2019 - 0:28


Andran haussa les sourcils. Venait-elle indirectement de lui dire qu'elle tenait à lui et qu'elle serait capable de risquer sa vie pour lui ? La sensation était… étrange. Si souvent elle l'avait repoussé, distante à chaque fois que le chevalier faisait part des sentiments qui l'animaient. Pas cette fois-ci. C'était aussi rare qu'agréable à entendre. Ce simple aveu suffisait à lui donner confiance. Le chevalier étira un joli sourire. Elle ressentait des choses pour lui, et c'était déjà un défi d'avoir obtenu de tels mots. Elise avait raison ! Il fallait persévérer pour qu'elle abaisse ses barrières.

« Ce que vous me dites me va droit au cœur. »

Alors que le silence s'installait et que le ciel s'assombrissait toujours plus, Andran alluma les dernières bougies. Cerise et châtaigne étaient les senteurs de ces dernières bougies. Étonnant mais pas désagréable. Peu après, le chevalier se décida d'emmener les assiettes, pour aller chercher le plat. Il empila son assiette vide sur celle de Clémence et se leva, profitant de l'obscurité pour prendre discrètement le bouquet de fleurs et poser le à l'extrémité de la barge. Il le cacha avec son corps durant le trajet, espérant que Clémence ne l'ait pas vu. Le noble prit ensuite de nouvelles assiettes et servit le plat de manière élégante. Pour le coup, un tel menu étonna le chevalier, qui espérait sincèrement que le tout serait mangeable. Le plat était composé de bœuf découpé en dés mariné dans une sauce légère à l'oignon, au poivre et à la moutarde à côté de divers légumes cuits dans un filet d'huile. Carottes, poireaux, topinambours, choux et marrons découpés finement. Mais il avait foi en Reold. Il servit le repas et s'assit.

« Je ne sais même pas si l'entrée vous a plu… dans tous les cas, j'espère que le plat vous plaira. »

Si Reold lui avait conseillé de lui expliquer le menu, Andran préférait garder cela pour lui, laissant à Clémence le plaisir de découvrir ce qu'elle avait dans l'assiette. De son côté, le chevalier entama son assiette et apprécia ce que Reold avait concocté avec Hans pour l'occasion. Souvent, il passait le regard sur le visage de Clémence, repensant à ce qu'elle avait dit tantôt. Étonnamment, cette révélation lui avait surtout cloué le bec, incapable de relancer la conversation.

« L'autre jour, je me posais la question. Est-ce que… est-ce que vous vous sentez mieux, au sein de l'Ordre, depuis tout ce temps ? » demanda-t-il finalement. Il ne savait pas si c'était le bon moment pour aborder le sujet, mais quitte à faire référence au bien-être de Clémence… « Je me souviens encore du jour où vous êtes venu me voir toute peureuse, en me demandant de vous prévenir lorsque je venais à m'absenter. » dit-il en souriant malicieusement. La situation avait sûrement changé aujourd'hui, mais il n'avait qu'un seul moyen de le savoir. « Mais, depuis le temps, j'aurais tendance à penser que la présence masculine vous gêne moins qu'avant ? Je sais que certains de nos membres, chevaliers ou non, vous apprécient, comme Kolgrim, Reold, ou même Hans. » Et il avait volontairement dénigré Hermann. « Mais, peut-être que je me trompe ? Je vous ai fait la promesse que je ferais en sorte de vous rendre la vie plus agréable… Je fais de mon mieux, mais je voulais savoir si… si… c'était le cas ? »
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeMar 16 Juil 2019 - 21:40

La question d'Andran laissa Clémence assez perplexe. Il était vrai qu'elle vivait parmi les Marcheurs Austères depuis quelques ennéades déjà mais elle avait l'impression qu'il était encore trop tôt pour pouvoir dire si elle s'y sentait bien. Le noble abordait plusieurs points en un seul comme s'ils étaient liés mais ils étaient tous distincts les uns des autres pour elle, ce qui rendait la formulation de sa réponse encore plus difficile. Elle prit le temps de la réflexion avant d'essayer de formuler quelque chose de cohérent.

-Hm... Eh bien... Je ne dirais pas que je suis plus à l'aise avec les hommes. Seulement avec quelques uns. Avec vous, bien sûr... Dit-elle non sans une certaine timide avant de rapidement continuer. J'aime apprendre à cuisiner avec Hans. Kolgrim est gentil. Quant à Reold, je suis surprise d'apprendre qu'il m'apprécie... Ce n'est pas vraiment la sensation que j'ai eu lorsqu'il m'a menée chez Markus après qu'il ait découvert que je n'étais pas pentienne.

L'expression de l'estrevine s'assombrit un peu en repensant à cet épisode de leur histoire. Elle n'oublierai sans doute jamais les mots et le ton que le Maître avait employé en la forçant à l'accompagner jusqu'au dernier étage du donjon. Si elle avait eu un temps soit peu confiance en lui auparavant, elle n'en avait rien gardé à partir de cet instant.

-Quant à savoir si je me sens mieux dans l'Ordre... Je n'y ai pas vécu beaucoup de moment de paix jusqu'à maintenant. Lui fit-elle remarqué, un sourire contrit aux lèvres.

Il y avait eu l'accueil du Grand Maître qui l'avait refroidie d'entrée de jeu, puis la découverte de son ancien statut qui avait créé un certain tumulte, celle de son athéisme qui avait eu de plus graves conséquences encore, leur éloignement qui leur avait été douloureux à l'un comme à l'autre et, enfin, son accident lors de l'incendie dont elle achevait seulement de se remettre. Difficile dans ces conditions de savoir si la vie au milieu des chevaliers lui convenait. Cependant, cela ne répondait pas pour autant à la toute dernière interrogation de l'Inquisiteur selon elle.

-Mais... Cela ne veut pas dire que ma vie n'est pas meilleure qu'avant. Je ne suis pas violentée. On se préoccupe de ma santé et de ce que je ressens. J'apprends à écrire. Dit-elle en souriant de bonheur sur cette dernière phrase. Et puis... J'ai quelqu'un sur qui compter. J'avais oublié ce que c'était. Cela me fait beaucoup de bien.

Après avoir soutenu le regard d'Andran quelques instants, elle le fuit durant de brèves secondes. Elle voulait parler bien de lui. Elle savait qu'à tout moment elle pourrait s'appuyer sur lui. Elle avait d'ailleurs recommencé à le chercher du regard parfois, surtout lorsqu'elle savait qu'il n'était pas loin.
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeMer 17 Juil 2019 - 2:40

Andran écouta Clémence sans l'interrompre. Pour lui, c'était important de savoir que la jeune femme se sentait, ou non, au sein de l'Ordre. Il n'abordait pas souvent le sujet, c'est vrai, mais ça ne voulait pas dire qu'il ne se sentait pas concerné. Sans nul doute que les jours qui ont précédé sa blessure furent difficiles pour elle, mais il tenait à être près d'elle ces temps-ci, comme pour se faire pardonner de ses erreurs. Il adressa un sourire timide à sa protégée.

« Reold ne savait même pas pourquoi le Grand Maître nous avait convoqué. Normalement, c'est à lui de régler les conflits concernant le personnel non-chevalier. Mairs Markus lui a sapé son autorité pour m'atteindre en s'en prenant à vous, car il savait que nous sommes proches, et il savait que Reold aurait peut-être été plus conciliant. »

Le pire, c'est que c'était probablement la vérité. Et, si Reold n'appréciait pas Clémence, il aurait tout fait pour qu'Andran s'en éloigne plutôt que l'inverse. Il lui avait déjà conseillé de persévérer et de continuer à dévoiler ses sentiments pour espérer obtenir quelque chose de l'estrevine. Et là, il l'aidait encore à ce qu'il réussisse à conclure, en élaborant un menu et en lui donnant deux-trois conseils pour que la jeune femme se livre. Tout ceci ne prouvait-il pas que le Maître appréciait la jeune femme ? Pour Andran, la question ne se posait pas. S'il l'aidait, c'est que Clémence en valait la peine. La fin de la réponse de cette dernière faisait sourire le chevalier. Ça le touchait beaucoup plus qu'il ne le montrait.

« Je suis touché par ce que vous dites. C'est… C'est la première fois que… que je fais autant de choses pour une personne que je protège, qui plus est une femme. Vous… vous… vous m'apportez beaucoup de choses, vous aussi. Tous ces moments… c'est… c'est… Votre simple présence suffit à me réchauffer le cœur. »

Andran étira un peu plus son sourire chaleureux et sincère. Il resta plusieurs secondes immobiles, fixant Clémence de ses yeux bleus. Elle est très belle, et cette simple constatation tournait en boucle dans sa tête. Il revint rapidement à ses esprits et partit chercher le dessert, le servant sur deux nouvelles assiettes. C'était une tarte aux pommes toute bête, mais efficace. Ils avaient bien mangé, et cette touche douce et fruitée serait parfaite pour conclure le repas. Silencieusement, ils mangèrent leur part de gâteau, savourant aussi cet instant de silence chatouillé par le bruit de la nature. Une fois le dessert terminé, Andran débarrassa la table et, alors que Clémence s'apprêtait à prendre la route du retour, le chevalier l'interrompit.

« Clémence je… j'aimerais vous montrer quelque chose avant que nous ne rentrions. »

Doucement, il prit sa main et l'amena en direction du ponton où la barque était amarrée. Il monta en premier sur la barque, déplaçant toutes les affaires qui étaient posées dessus sur le ponton, avant de s'atteler à larguer les amarres. Une fois ceci fait, il tendit la main vers Clémence, et accompagna gracieusement sa montée sur le petit bateau. Il s'assit à l'avant de l'embarcation, cachant encore plus le bouquet avec son corps, et s'empara des rames, sans rien dire à sa protégée. Doucement, il conduisit la barge vers l'ilot au centre de l'étang. À l'arrivée, il convia la jeune femme à prendre de l'avance. Il en profita pour amarrer le navire, allumer une torche, et s'emparer du bouquet de l'autre main, qu'il cacha alors derrière son dos.

« Je vous ai amené ici car je trouve que le ciel étoilé est magnifique, et que je n'ai pas trouvé d'endroit plus tranquille pour l'observer. Je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé de vous perdre dans les étoiles, mais, personnellement, j'adore ça. »

Le chevalier bascula la tête vers l'arrière et admira le ciel étoilé. Cela faisait partie de ces moments uniques où l'on pouvait se vider la tête pour ne plus penser au tracas du quotidien. Et, en plus, les étoiles seraient témoins de ce qu'Andran avait sur le cœur depuis quelques jours déjà, si ce n'est quelques ennéades. Il fixa le ciel quelques instants avant de reposer les yeux sur Clémence. L'anxiété commençait à le hanter de nouveau quand il repensa à la véritable raison d'une telle invitation.

« Je… J'ai un aveu à vous faire. Il y a une raison pour laquelle je vous ai convié ici. »

Sa voix trahissait toute sa crainte. Il baissa la tête vers le sol, essayant d'apaiser ses inquiétudes avant de la relever. Après une profonde inspiration, il dévoila le bouquet de fleurs pour l'offrir à Clémence. Trois roses roses, trois jacinthes jaunes, et trois tulipes rouges pour un total de neuf fleurs, chacune de ces informations ayant son importance. Le chevalier sourit timidement.

« Vous vous souvenez du langage des roses que je vous avais appris, à Châteauvieux ? » demanda-t-il d'une voix très gênée. « Le rouge pour la passion, le blanc pour la pureté et le rose… le rose pour l'amour. La tulipe symbolise la promesse et l'espoir d'une relation durable et parfaite. Et enfin, la jacinthe symbolise le désir de rester aux côtés de la personne qui la reçoit. » Il se lécha les lèvres, puis déglutit sa salive. « Il y a neuf fleurs, trois de chaque. Le chiffre neuf symbolise ici l'amour éternel. »

Il affrontait difficilement le regard de la jeune femme, même s'il avait réussi à le tenir durant toute sa déclaration. Nul doute que Clémence commençait déjà à saisir la véritable raison d'une telle soirée. Il avait cherché un lieu agréable et loin d'autrui, et il avait demandé à ses amis de l'aider à organiser un repas, de l'aider à choisir un bouquet et à rendre cette soirée romantique et inoubliable. Depuis de nombreux jours, il se questionnait sur ses sentiments. Il ne cessait de regarder sa protégée dès qu'il le pouvait, de penser qu'elle était belle, aussi bien sa personne que son physique. Il adorait passer des journées avec elle, que ce soient les repas, les sorties ou même les leçons d'écriture. Et, cerise sur le gâteau, la voir s'évanouir dans ses bras l'avait dévasté, à tel point qu'il avait fini par comprendre ce qu'il ressentait réellement pour Clémence. L'anxiété l'étouffait tellement qu'il en avait les larmes aux yeux et qu'il respirait difficilement.

« Cela fait plusieurs ennéades que j'essaie de vous faire comprendre que vous valez plus qu'une protégée à mes yeux. Vous êtes une femme d'une douceur et d'une gentillesse que je n'ai plus connu depuis très longtemps, et tellement attachante que le simple fait de vous imaginer loin de moi me déchire le cœur. J'admire votre bravoure, votre vivacité d'esprit autant j'adore votre sensibilité et votre simplicité. Aucun jour ne passe sans que je ne pense à votre visage et chacun de mes rêves est dominé par votre splendeur. À chaque fois que je pose les yeux sur vous, je ressens le profond désir de vous enlacer de toutes mes forces pour vous faire comprendre à quel point je vous aime, et je ne cesse d'imaginer ce moment où vous me laisseriez vous offrir ce doux baiser sous les étoiles. » Le chevalier s'arrêta un instant. Il ne s'était même pas pensé capable de lui avouer tout cela sans balbutier et encore moins sans fuir en courant. « Je… Je n'arrive plus à oublier tous ces moments de tendresse que nous avons partagé. Je me souviens de chaque baisers que je vous ai donné pour soulager vos peines… de chaque moment où je vous ai pris dans mes bras pour vous encourager et aussi de ces jours où je vous ai pris la main, en vous promettant que je ferai tout pour vous offrir une vie décente et que je vous protègerai au péril de ma vie s'il le fallait. Il y a aussi ces jours où je vous ai promis que je ne vous abandonnerai jamais et que je sacrifierai ma chevalerie pour vous protéger… Mais ce n'est pas pour vous protéger que j'ai fait toutes ces promesses… c'est parce que je suis follement tombé amoureux de vous. » Andran commence à sentir plusieurs larmes rouler sur ses joues, alors que sa voix s'étrangle de plus en plus. « Je vous aime, Clémence… Du fond de mon cœur, je vous aime. Je souhaiterais tant que vous me donniez les clés de votre cœur en me disant que vous ressentez la même chose, comme dans ces histoires où la princesse tombe finalement amoureuse de son chevalier… Aujourd'hui, vous êtes cette princesse dont je suis tombé amoureux, Clémence… je vous aime. »
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeMer 17 Juil 2019 - 10:53

Clémence resta interdite et confuse devant la révélation d'Andran à propos de Reold. Ainsi donc, c'était lui qui aurait dû se charger de cette affaire et Markus avait pris la main sans lui en faire part pour pouvoir s'en prendre à l'Inquisiteur. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi le Grand Maître voulait causer du tort à un membre de l'Ordre au point de se moquer de lui faire du mal à elle qui faisait tout pour s'intégrer et remplir sa part en compensation de l'hébergement qu'on lui offrait. Le vieux chevalier était injuste... Et Reold ne méritait apparemment pas la méfiance qu'elle lui témoignait depuis ce jour... Il faudrait sans doute qu'elle s'excuse auprès de lui.

Le repas se poursuivit, non sans une certaine gêne de la part de la jeune femme. Beaucoup de choses s'étaient dites en quelques heures. Tous deux avaient avoué plus d'un sentiment et témoigné d'un certain attachement l'un pour l'autre. Clémence n'était pas encore certaine de ce que cela signifiait mais ne pouvait cacher qu'elle était touchée pour chacun des mots du noble. Leur relation était au minimum une très profonde amitié. Néanmoins, elle n'osait imaginer que cela pourrait être davantage, craignant encore et toujours la douleur de la déception si elle se trompait.
Lorsque le dîner fut terminé, l'estrevine voulut aider Andran à desservir la table mais il refusa poliment. Il voulait tout faire lui-même. Elle ne s'en offusqua pas mais trouva cela étrange. Jamais encore elle n'était restée sans rien faire et jamais elle ne s'était faite servir de cette manière. C'était aussi agréable que dérangeant d'une certaine façon.

Une fois que tout fut rangé, Clémence se leva et attendit le chevalier. Elle commençait à se sentir fatiguée et était prête à rentrer. Cependant, ce n'était pas encore au programme. Alors qu'elle prenait la direction de la cité, Andran lui prit la main et l'attira dans la direction opposée. Elle fronça légèrement les sourcils mais ne résista en aucune façon. Elle réalisa alors que la barque n'était pas seulement là pour conserver leur repas au frais... Elle monta d'un pas mal assurée, aidée par son protecteur. Elle se maintint plutôt fermement à son assise et ne décrocha pas un mot de toute la traversée. Elle ne savait pas nagée et montait pour la première fois dans une embarcation... Le noble était plutôt habile et ne provoquait que bien peu de remous si bien qu'en milieu de traversé, elle finit par se détendre un peu. Une fois arrivée, la métisse attendit qu'on lui tende une main secourable pour se lever et descendre à quai. Elle soupira de soulagement en retrouvant la terre ferme.
Clémence s'avança seule sur la petite île au milieu de l'étang. Elle l'observa, se demandant pourquoi le chevalier l'avait conduite ici. Il n'y avait apparemment rien d'exceptionnel. Finalement, Andran la rejoignit et lui expliqua ce qu'ils faisaient là. L'imitant, elle leva le regard vers le ciel et découvrit le ciel illuminé de milliards d'étoiles. Elle avait l'impression de les voir toutes, même celles qui étaient si petites que l'on aurait dit un grain de poussière. Ici, il n'y avait pas une lumière et pas un arbre pour leur boucher la vue. C'était comme si le ciel tout entier était à eux...

Après un moment, la voix d'Andran perça le silence qui s'était installé. Elle posa à nouveau les yeux sur lui. Il était si nerveux qu'elle ne pu s'empêcher de se retrouver à son tour angoissée par ce qu'il pouvait avoir à lui dire. Et puis, il sortit un bouquet de son dos et elle en fut assez surprise, ne comprenant pas d'où il le tenait. Elle n'eut pas le temps de s'en saisir qu'il lui demanda si elle se souvenait de la signification des couleurs des roses. Elle se rappelait seulement du blanc... Il n'attendit pas sa réponse et lui fait un rapide rappel. Lorsqu'il s'arrêta sur la couleur rose, son visage prit une expression de stupeur puis ses yeux se baissèrent à nouveau sur le bouquet pour vérifier la teinte de celles qui le composaient...

Rose...

Puis il lui expliqua la signification des tulipes, des jacinthes et du nombre de fleurs... Son souffle se coupa un peu plus à mesure qu'il lui détaillait ce qu'elle avait sous les yeux. L'amour éternel, la promesse, une relation durable... Est-ce que... Est-ce qu'il était vraiment en train de lui dire que...
Alors qu'elle n'arrivait pas à former une pensée correcte, elle releva le regard vers Andran qui continuait sur sa lancée. Elle l'écouta, incapable de dire ou faire quoi que ce soit. A chaque étape de sa déclaration, elle prit une bouffée d'air de surprise et d'émotions. Ses yeux se noyèrent peu à peu de larmes alors qu'il se montrait plus explicite que jamais. Lorsqu'il lui avoua être follement amoureux d'elle, elle porta une main sur ses lèvres dans un sursaut. Et il réitéra son aveu encore à quelques reprises, faisant tomber les larmes le long des joues de l'estrevine.

Clémence ne respirait plus. Elle était figée dans une expression de stupeur alors qu'elle assimilait tout ce qu'elle venait d'entendre. Elle se répétait ses mots, ces quelques phrases qui l'avaient tant touchée, ces paroles qui voulaient lui assurer ses sentiments... Son amour...

Il l'aimait...

La jeune femme prit enfin une inspiration.

Il l'aimait.

Un sanglot la parcourut dans une réaction qui n'était pas mue par la tristesse. Durant toute la durée de son discours, elle s'était retrouvée sous le choc. Elle s'était à ce point répété que c'était impossible qu'elle s'en était convaincue toute seule. Et là, il lui affirmait qu'elle s'était trompée. Que c'était possible.
Un nouveau sanglot la secoua alors qu'elle baissait la tête. Elle pleura ainsi un bref instant avant de se redresser.

-Je suis désolée... Dit-elle d'une voix étranglée. Quand je vous ai dit que je ne voulais plus me confier à vous, je voulais vous protéger... Je ne pensais pas vous faire autant de mal.

C'était pour cela qu'il ne lui parlait plus, qu'il ne lui donnait plus de leçon, qu'il en était venu jusqu'à la détester... Elle savait qu'il n'avait jamais été fiancé mais avait-il déjà au moins fréquenté une femme ? Si non, cela expliquait nécessairement sa réaction.
Cependant, elle savait bien qu'elle n'était pas en train de répondre à sa déclaration... Et de tels mots attendaient nécessairement un retour, qu'il soit réciproque ou non.

-Je me rends compte que vous avez déjà essayé de me faire comprendre ce que vous ressentiez mais j'ai refusé de le voir... J'ai refusé d'espérer... Je me suis interdis de laisser mon cœur s'emporter, j'ai essayé de l'étouffer. Nous sommes si différents, je ne pouvais pas y croire. Alors... qu...

Trop de pensées et d'émotions envahissaient Clémence si bien qu'elle ne parvenait plus à exprimer ce qui la traversait. Pourquoi essayait-elle de s'expliquer maintenant ? Comment pouvait-elle tenter de résumer ce qu'elle ressentait alors que tout ce que son cœur renfermait déferlait subitement en elle ? Elle ne saurait être cohérente ni même lui assurer qu'elle l'aimait tant elle avait réprimé ce sentiment et qu'elle se retrouvait à présent submergée. En revanche, elle savait quel tenait à lui à un point qu'elle n'imaginait pas cela possible. Au point d'accepter de souffrir physiquement et moralement pour lui...
Alors, plutôt que de chercher ses mots en vain, elle franchit la distance qui les séparait et se jeta dans ses bras. La tête dans son cou et les bras repliés contre elle, elle se blottit contre lui et pleura encore, cherchant à apaiser le tourbillon de ses émotions tandis qu'elle se trouvait dans le seul endroit de ce pays qui pouvait lui apporter du réconfort.
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeMer 17 Juil 2019 - 13:25


La déclaration enflammée du chevalier faisait effet. Clémence ne pouvait plus lui cacher quoi que ce soit… pas après ce qu'il lui avait confié. Les premières réactions de la jeune femme ne le soulagèrent pas. Il était toujours noué par l'anxiété. C'était à la fois si dur et si facile de lui dire ce qu'il avait sur le cœur. Mais quand la jeune femme peinait à retenir ses sanglots, Andran craignit le pire, jusqu'à ce qu'elle prononça ses mots.

Elle ne voulait pas y croire… elle n'avait jamais cru pouvoir se libérer de son ancienne condition… elle n'avait jamais pensé donner sa confiance à quelqu'un un jour… et, même si Andran était là pour y remédier, elle ne voulait pas croire en l'amour de peur de se tromper… En, ce n'était pas si idiot… un noble amoureux d'une pauvre femme, qui plus est étrangère et infidèle… ce n'est pas commun.

Mais Andran n'était pas un noble ou un chevalier comme les autres. Il croyait en l'amour et rêvait de donner son cœur à une seule femme qui serait l'élue de son cœur. Une femme qui le comblerait de bonheur et avec qui il partagerait les plus beaux moments de sa vie. Si un jour on lui avait dit que cette femme serait Clémence, il n'y aurait jamais cru. Une femme venant de si loin, qui n'avait rien en commun avec lui, mais qui était d'un charme ravageur, et elle portait un nom si beau et si important pour un chevalier…

Clémence.

La jeune femme éclata en sanglots et se jeta dans ses bras. Parfois, les mots étaient inutiles. Un joli sourire ou un sanglot sincère valaient souvent plus que des discours maladroits. Le chevalier serra l'élue de son cœur dans ses bras, fermant les yeux alors qu'il savourait ce moment intense en émotion. Ce moment qui dura de longues et agréables minutes, leur laissant le temps de reprendre doucement leurs esprits. Andran avait le cœur léger désormais, enfin libéré de ce poids qui le tourmentait depuis si longtemps. Aucun mot ne pouvait décrire cela.

Une fois calmé, Andran desserra sa prise sur Clémence pour la regarder dans les yeux. Posant les mains sur le doux visage de la vaanie, il essuya les larmes qui coulaient sur ses joues avec les pouces. Il était immobilisé par la peur alors qu'il ne lâchait plus les yeux de la jeune femme. Son cœur le poussait à oser le tout pour le tout. “Vas-y, bon sang !” qu'il pourrait l'entendre hurler pour que son esprit l'entende. Mais, s'il avait demandé toute l'aide possible auprès de ses amis, il avait peur d'échouer. Peur de…

Oh et puis zut ! Hein ! Zut, zut et zut !

Il prit une discrète mais profonde inspiration. Il avait le visage déterminé, comme s'il tenait à gagner un duel face à son pire ennemi. Mais, Othar sait que ce n'était pas ce qu'il avait en tête depuis… depuis le début de ce repas, en vérité. Sans attendre, et sans même prévenir Clémence, il s'approcha… dangereusement. La distance qui séparait leurs deux visage diminuait rapidement. Oui. Pour la première fois de sa vie, il tenta d'embrasser une femme. Il ne savait pas comment faire, mais il n'en avait rien à faire. Aucune femme n'avait réussi à faire chavirer le cœur de ce chevalier… Sauf Clémence. Il avait une folle envie de l'embrasser. Il s'approcha jusqu'à ce qu'il sente ses lèvres frôler celles de la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeMer 17 Juil 2019 - 14:45


-Hiiii ! Enfin, on y est !

Elise sautillait en silence en se frappant frénétiquement les mains. Exceptionnellement, elle avait dîné avec les chevaliers et avait passé une bonne partie de la soirée avec eux. Son espoir était de voir les deux amoureux rentrer et de les questionner sur le déroulement de leur dîner. Finalement, voyant l'heure avancer et n'y tenant plus, elle avait supplié Kolgrim de l'accompagner jusqu'au lieu de rendez-vous pour voir où ils en étaient. Ils se tenaient là, cachés derrière des buissons à bonne distance des tourtereaux pour pouvoir les espionner sans les déranger ni risquer de se faire surprendre.

-On devrait peut-être les laisser, tu ne crois pas ?
-Vous plaisantez ?! On est là depuis une heure sans savoir ce qu'ils se disent et il se passe enfin quelque chose d'intéressant !!

De là où ils se trouvaient, ils n'avaient rien pu percevoir de la conversation qui se tenait. Seules les réactions d'Andran et de Clémence leur laissait imaginer l'effet des mots qui étaient prononcés. Leur histoire avançait, tout doucement. Mais, maintenant que le repas était terminé et qu'ils traversaient l'étang, la jeune péninsulaire savait que les choses sérieuses allaient commencer. Il était donc hors de question de partir maintenant. Elise entraîna d'ailleurs Kolgrim un peu plus avant afin de pouvoir mieux voir ce qu'il se passait.
Sur la petite île, ils aperçurent l'Inquisiteur tendre le bouquet de fleurs à Clémence. La femme de ménage expliqua au chevalier la façon dont elle l'avait composé et pourquoi tandis qu'Andran faisait sa déclaration. Il y eut un grand blanc et puis... L'estrevine alla d'elle-même se blottir dans les bras du noble. Elise sentit le moment fatidique approcher et, sans s'en rendre compte, prit la main de Kolgrim devant ce suspens insoutenable. Straggen se lança enfin et la péninsulaire trépigna de plus belle.

-Satisfaite ?
-Non. Annonça-t-elle avec un sourire ravageur. C'est lui qui l'a embrassée. Je veux connaître sa réaction à elle. Et si elle fait marche arrière, je vous garantie qu'elle aura affaire à moi !



~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~



Dans les bras d'Andran, Clémence ne tarda pas à retrouver son calme. Ses sanglots s'espacèrent jusqu'à disparaître totalement. Puis ses larmes cessèrent de couler. Enfin, sa respiration s'apaisa et retrouva un rythme plus régulier. Après quelques secondes supplémentaires, elle sentit les bras du chevalier se détacher légèrement. Elle se redressa alors. La façon dont il la tenait encore contre lui l'invita à ne pas se défaire pleinement de son étreinte et à rester contre lui. Elle croisa son regard et esquissa un sourire pour... le remercier, lui faire savoir qu'elle allait mieux, s'excuser pour sa réaction... Elle n'en savait trop rien finalement. L'Inquisiteur posa les mains sur son visage et, comme il l'avait déjà fait à plusieurs reprises, chassa ce qu'il restait de ses larmes. Ce contact lui fit baisser les yeux dans un soupir accompagné d'un sourire timide. Ce geste n'avait rien de nouveau mais il semblait... différent. Plus doux. Plus tendre. Et accompagné d'un regard qu'elle semblait découvrir pour la première fois.

Alors qu'elle avait fui son regard, elle réalisa que quelques secondes s'étaient écoulées sans que rien ne se produise. Comme si le chevalier s'était figé. Elle releva alors les yeux pour plonger dans les siens et réalisa qu'il se penchait dans sa direction. Son cœur se mit aussitôt à battre suivant un rythme effréné tandis que sa respiration s'arrêta de nouveau. Elle savait pertinemment ce qu'il était en train de faire et elle s'en trouvait paralysée. D'un côté, elle voulait se laisser tenter car elle en avait envie et que ce serait le meilleur moyen aussi de confirmer ce qu'elle ressentait. De l'autre, elle avait très peur... Ce n'était pas le premier homme à l'embrasser mais, si la situation était totalement différente, elle avait peur de replonger dans ses souvenirs de part ce geste.
Alors que son esprit ne parvenait pas à prendre de décision quant à la conduite à tenir, Andran s'était plus que dangereusement rapproché. Elle ferma les yeux et prit finalement le parti de se laisser aller, refoulant ses craintes. Leurs lèvres se frôlèrent. La sensation était douce et fugace... Et loin d'être désagréable. Le noble demeura tout près d'elle après cette première esquisse et elle ne s'éloigna pas non plus. Ils laissèrent flotter quelques interminables secondes durant lesquelles Clémence jaugea ses premières impressions... avant de combler de nouveau le très faible écart qui séparait leurs visages. Ils s'embrassèrent de nouveau, dans un baiser un peu plus long et appuyé que le précédent. Si c'était la première fois que le chevalier embrassait une femme, c'était la première fois que l'estrevine le faisait de son plein gré... Et qu'elle trouvait cela plutôt agréable. Alors que ses mains étaient posées sur le torse d'Andran, l'une d'elles remonta légèrement, jusqu'à venir effleurer sa clavicule.

Lorsque leurs lèvres se séparèrent enfin et que leurs regards se croisèrent, Clémence resta pantoise un instant. Dans un bref soupir de surprise, un sourire illumina le visage de la jeune femme avant de disparaître la seconde d'après. Puis le soupire revint, ramenant un sourire plus large encore que le précédent. Elle posa une main sur la joue de l'Inquisiteur, réalisant encore ce qu'il venait de se passer. Toute cette soirée, ce repas, ces mots prononcés, le bouquet de fleurs, la déclaration, le baiser... Elle caressa sa peau et sa barbe d'un geste tendre comme pour s'assurer que tout ceci était bien réel. Enfin, dans un nouveau sourire accompagné d'un léger rire, elle passa ses bras autour de son cou et le serra contre elle, heureuse.


Dernière édition par Sauveur Hadjaoui le Mer 17 Juil 2019 - 20:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeMer 17 Juil 2019 - 18:33

Andran embrassait pour la première fois une femme. Il ne saurait décrire tout le bien que cela prodiguait, d'autant plus qu'il découvrait cela avec une femme qu'il aimait beaucoup. Du bonheur, du bien-être… cette vague intense de chaleur qui traversait son corps et qui apaisait tous ses tourments. Certes son baiser trahissaient son manque d'expérience, mais au moins, il était fort de sincérité. Et cela semblait ne pas déplaire à Clémence, qui lui adressa un joli sourire après ce premier baiser. Un sourire comme il les aimait. Ce sourire… bon sang, elle semblait heureuse. Et lui, comme un idiot, il était gêné, incapable de dire quoi que ce soit, alors qu'il sentait ses mains caresser sa barbe et son visage, avant qu'elle n'enroule ses bras autour de son cou pour le serrer affectueusement contre elle quelques instants.

Il avait les yeux rivés sur ceux de la jeune femme. Après quelques instants il lui adressa un large sourire à pleine dents. Un sourire séducteur comme il n'en étirait jamais. Il était heureux, et il tenait à plaire à cette femme. Il posa doucement ses mains sur les hanches de Clémence avant d'enrouler ses bras sur le bas de son dos. Jamais il n'aura pensé que ce genre de gestes qui paraissaient si simples lui feraient autant de bien. Le chevalier s'approcha à nouveau d'elle pour l'embrasser, apposant son front sur le sien une fois qu'il fut achevé.

« Cette soirée est probablement l'une des plus belles de toute ma vie. » laissa-t-il échapper d'une voix douce. « Je suis très heureux que ce soit avec vous, Clémence. Je vous aime. Vous êtes un cadeau des Dieux. »

Andran étira à nouveau un large sourire plein de bonheur. Il regrettait presque de devoir rentrer à Sainte-Berthilde. Il n'avait pas peur du regard des autres, non. Enfin… Reold, Kolgrim et Elise étaient déjà dans la confidence, donc il n'y avait pas vraiment de problèmes. Pour ce qui est des autres, ce sera différent selon les uns et les autres. Mais il voulait surtout que ce moment soit éternel. Le chevalier déroula ses bras du dos de Clémence pour lui prendre les mains par le bout des doigts, s'osant alors à un nouveau baiser.

Alors qu'il s'apprêtait à se poser sur le sol, il remarqua que le bouquet était par terre. Il le ramassa, soulagé de le voir encore intact. Avec un sourire timide et amusé, il le tendit à nouveau vers Clémence. Quand elle le prit, le chevalier le convia à se coucher sur le sol.

« Disons que cela nous évite les courbatures au cou lorsque l'on regarde les étoiles. »

Il gloussa malicieusement. Elle accepta de jouer le jeu et de s'allonger sur le sol pour admirer le ciel étoilé. Pour une fois, le silence ne gênait pas le chevalier. Au contraire, c'était un silence agréable. Il savourait cet instant de pur bonheur et d'amour fort et intense. Il passa le bras derrière Clémence et la serra contre lui, posant la main sur son ventre, et sa tête sur la sienne. Il restait près d'elle comme s'il avait peur de la perdre à nouveau, à cause de ses maladresses incessantes ou à cause d'une blessure, et il ne voulait plus de cela. Il voulait qu'elle soit là, près de lui pour l'éternité. Au moins, cela lui donnait l'occasion de regarder les étoiles sous l'agréable odeur exotique que dégageait son amante. “Son amante”. Andran repensait à ses moments où il présentait Clémence comme “sa protégée” ou “son amie” et ce après avoir longuement hésité sur le mot. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'aura plus à hésiter et à chercher ses mots. “Mon amante” ou “mon amour” suffisaient ou éventuellement “ma chérie” voire “ma princesse” s'il voulait insister sur ces contes chevaleresques. Le bougre s'en vient même à penser comme elle parlerait de lui. Mais ce n'étaient que des détails sans grande importance. Clémence et Andran restèrent allongés sur l'herbe en admirant les étoiles pendant un long moment. Un long moment dont le chevalier savoura chacune des secondes, et où il se permit de caresser le visage de la jeune femme et de la couvrir de baisers.
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeMer 17 Juil 2019 - 22:34

Tandis qu'ils échangeaient des regards, debout dans les bras l'un de l'autre, Clémence était parcourue tellement de sentiments opposés... Le bonheur, la timidité et la crainte se mêlaient en elle de manière confuse. Croiser les yeux du chevalier la faisait tendrement sourire, de même que certains de ses gestes, mais elle se détournait aussi légèrement de lui. Désormais, Andran ne cachait plus rien de l'expression de ses sentiments qu'elle pouvait lire dans ses yeux, ses caresses, ses étreintes et ses baisers. Elle en était gênée... Délicieusement gênée. Et ce malgré la maladresse de ses gestes. Elle n'était certainement pas tellement plus à l'aise d'ailleurs. Quant à cette peur qui la tenaillait parfois, elle préférait ne rien en montrer et s'évertuait à la refouler autant que possible. Elle était nouvelle et née de ces gestes inédits qu'il avait envers elle. Cette réaction était plus forte qu'elle mais elle savait qu'elle n'avait pas à le craindre. Il ne lui voulait aucun mal, bien au contraire.

L'Inquisiteur finit par rompre le silence et ses mots étirèrent un nouveau sourire chez la jeune femme.

-De même pour moi... D'autant que je n'espérais pas vivre tout cela un jour. Dit-elle avant de sourire encore pour traduire le véritable message que devait délivrer ses paroles car elle était heureuse du moment présent et non attristée par son passé.

Après l'avoir libérée de son étreinte, Andran lui vola un nouveau baiser. Comme pour le précédent, elle y répondit sur l'instant puis n'afficha aucune réaction jusqu'à ce que leurs regards se croisent. Là, un sourire incontrôlé étira ses lèvres et elle détourna le regard. Elle prit le bouquet qu'il lui tendit et le garda quelques instants, essayant de se remémorer tous les messages qu'il contenait. Elle devrait sans doute lui redemander, mais pas maintenant. Reportant son attention sur le chevalier, elle remarqua qu'il s'était allongé sur le sol et qu'il l'invitait à le rejoindre, lui expliquant qu'il voulait observer les étoiles dans une posture plus confortable. Elle eut une hésitation avant de finalement s'approcher. Une fois à ses côtés, il lui offrit son bras pour reposer sa tête et elle accepta. Il la serra contre lui et elle se laissa guider malgré une légère appréhension. Une fois installés, ils restèrent là durant de bien longues minutes. Leur observation du ciel fut régulièrement entrecoupée par les marques d'affection du chevalier. Au début, Clémence n'était pas tout à fait à l'aise puis, à force de se marteler l'esprit en se rappelant qu'Andran ne lui forcerait jamais la main et constatant qu'il n'allait pas plus loin que des caresses et des baisers aussi chastes les uns que les autres, elle finit par se détendre peu à peu. Finalement, après un long moment, la fatigue la gagna de nouveau, plus intensément que lorsqu'elle s'apprêtait à rentrer après le dîner, et elle s'endormit contre le noble. Elle ne réagit qu'à moitié lorsqu'il se dégagea pour se redresser. Il la souleva pour la porter jusqu'à la barque et elle eut besoin de ce petit trajet pour se réveiller vraiment.
Assise dans l'embarcation, elle retrouva bien vite cette peur de tomber dans l'eau et cela acheva de la tirer du sommeil. Si Andran voulut la porter, elle lui fit gentiment comprendre qu'elle arriverait à rentrer. Le parfum dans sa poche, les fleurs dans une main, ils entamèrent le chemin du retour tandis que leurs doigts vinrent s'entremêler. Le chevalier s'occuperait de ramener le reste des affaires le lendemain.

Ils marchaient lentement, visiblement peu pressés d'arriver. Cependant, alors qu'ils n'avaient fait qu'un tiers du trajet, la jeune femme montra de nouveau signes de fatigue. Si elle avait libérer la majeure partie de ses poumons, une petite portion était encore encombrée et donc inutilisable. De plus, tout ce sang toussé était du sang perdu malgré tout et le Père Erique lui avait recommandé de ne pas faire trop d'efforts les premiers temps. Ce jour-là, elle avait fait sa journée de travail presque normalement et avait enchaîné avec une soirée longue et riche en émotions. Elle était certes heureuse mais surtout épuisée. Elle commença à voir de plus en plus souvent flou et cligner des paupières ne lui servit rapidement plus à rien tant ses yeux devenaient secs. D'ailleurs, elle finit par avoir du mal à les garder ouverts.
Andran devait l'épier car ce fut à ce moment-là qu'il ne lui laissa plus le choix. Il l'arrêta et la souleva de terre avant de reprendre la route, l'estrevine dans ses bras. Cette dernière n'émit aucune objection. Son intervention était devenue salutaire et elle n'avait plus la force de s'opposer à lui de toute façon. Alors elle posa sa tête dans le creux de son épaule et sa main sur son torse avant de laisser ses yeux se fermer, cessant de lutter contre la fatigue. Elle s'endormit bien vite d'un sommeil paisible mais sans doute dépourvu de rêve. Elle s'agita un peu lorsqu'on la posa sur le surface confortable. Elle sentit des lèvres se poser sur elle puis elle sombra définitivement.
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeJeu 18 Juil 2019 - 17:23

Alors qu'il observait les étoiles, Andran remarqua que Clémence dormait sur le creux de son épaule. Dans le fond, il appréciait et trouvait cela attachant. La jeune femme était en pleine convalescence, et la soirée était riche en émotion. Il est logique qu'elle soit fatiguée, et il n'insista pas. Il était tard, et il fallait rentrer. Lui était solide et porta Clémence dans ses bras, l'un soutenant ses jambes et l'autre son dos. Il la déposa sur la barque et elle se réveilla une fois qu'ils prirent le courant de l'eau.

« Vous êtes épuisée, Clémence. Je dirai à Reold que vous avez besoin de repos pour que vous puissiez dormir plus longtemps. »

Une fois la rive opposée atteinte, le chevalier se désista d'emmener toutes les affaires qu'il y avait laissé. Il récupèrera le tout le lendemain, si rien n'aura déjà disparu. Dans le pire des cas, ce n'était pas des choses très chères pour qu'il s'en inquiète. Les deux amoureux se tenaient la main pour rentrer à Sainte-Berthilde, Clémence insistant pour marcher. Cela n'aura pas servi à grand chose, car le chevalier voyait bien qu'elle était à bout, et qu'elle ne tiendrait pas debout très longtemps. “Ça suffit, maintenant” qu'il aurait pu lui dire alors qu'il lâcha brusquement sa main pour la porter. Certes elle était désormais son amante, mais Andran n'avait rien perdu de sa galanterie et de sa chevalerie. Et puis, Clémence n'était pas grosse et ce geste avait son tenant de romantisme. Ils terminèrent leur voyage ainsi. Cela lui rappelait ces jours où elle avait monté sur son cheval presque à contrecœur, lorsqu'il l'avait emmené à Châteauvieux et à Sainte-Berthilde, au début du mois. Aujourd'hui, il est persuadé que, même si elle avait la force de lutter, elle ne le ferait pas.

Arrivé devant le sanctuaire de l'Ordre, Andran hésitait à la poser par terre pour ouvrir la porte. Heureusement, quelqu'un vint lui ouvrir la porte. C'était Kolgrim, et, plus loin dans l'ombre de la nuit, Reold le regardait faire. Les deux l'avaient attendu alors que tout le monde était parti se coucher, même Elise. Les questions jasèrent assez rapidement, mais c'est bien l'état de Clémence qui préoccupait l'inquisiteur. Il la porta jusqu'à sa chambre, accompagné de Reold qui l'aida pour les portes. Andran posa doucement Clémence sur son lit, tirant soigneusement la couverture sur le milieu de son ventre.

« Bonne nuit, mon amour. » susurra-t-il à son oreille comme s'il voulait qu'elle étire un sourire dans son sommeil.

Il ne resta pas plus longtemps, quittant la chambre et fermant discrètement la porte. Andran était fatigué aussi, mais il avait l'organisme solide. Il rejoignit Reold et Kolgrim qui l'attendaient dans la salle à manger. Le sourire sincère et heureux qu'il étirait rien qu'en repensant à cette soirée suffisait à faire comprendre à ses amis que c'était un succès. Il raconta le déroulement de la soirée, du repas jusqu'à ce moment unique sur l'ilot de l'étang. Le bouquet, la déclaration, les larmes, le baiser et ce petit instant sur l'herbe, à la belle étoile. Andran n'oublia pas de remercier ses deux amis, sans qui cette soirée n'aurait jamais eu lieu. Ils s'accordèrent une belle accolade ensemble, pleine de sincérité et d'amitié, avant d'aller se coucher. L'inquisiteur ne se contenta que de retirer ses bottes, ses bijoux et son manteau, et se coucha. Passant le regard vers la porte de la chambre de Clémence, il tira la couverture jusqu'à ses épaules avant de fermer les yeux. Merci Néera.

~~~~~~~~~~~~~~~~

Julas de la cinquième ennéade de Karfias,
38ème jour du deuxième mois d'été de l'An XVII.

Le lendemain, Andran se leva à l'aube comme tous les autres chevaliers. Le réveil était plus dur car il n'avait pas pu profité d'une bonne nuit de sommeil, mais il ne regrettait rien. Il se lava et s'habilla aux côtés des autres qui en vinrent rapidement à parler de l'absence de l'inquisiteur et de sa soirée avec son amoureuse, qui aurait encore nécessité des guillemets quelques jours plus tôt. Il ne cacha pas la vérité bien longtemps. De toute façon, ils auraient fini par le savoir ou s'en rendre compte, et se mettre ses frères à dos était la dernière chose dont avait besoin Andran. Étonnamment, ce sujet ne resta pas sur toutes les bouches bien longtemps. Il avait raconté le déroulement de la soirée, les autres l'avaient félicité et… et c'est tout. Étrange, mais pas dérangeant. Nul doute que, maintenant qu'il était vraiment amoureux de Clémence et que c'était réciproque, Andran apprécierait sûrement moins les moqueries. Chaque chevalier savait que les sentiments et l'amour ne sont pas des choses dont on peut se moquer comme si de rien était. Et, à la manière dont ils se comportaient, on croirait presque que ces moqueries avaient pour but de le pousser dans les bras de la jeune femme. Quoi qu'il en soit, Andran fut soulagé de savoir qu'il sera un tant soit peu tranquille avec son amante. Il pouvait sûrement espérer pouvoir avoir des moments d'intimité avec elle sans que personne ne vienne le dérange ou l'écouter. En parlant d'elle, il informa Reold que Clémence avait besoin de repos et lui demanda de la laisser dormir jusqu'en fin de matinée maximum. Le Maître accepta et fit passer le message à Hans et Elise, qui devront travailler seuls pour ce matin.

Ceci étant fait, les chevaliers sortirent à la cour pour s'entrainer. Au programme de cette matinée, tir à l'arc, à l'arbalète et autre activité perfectionnant l'adresse et la précision. Andran détestait le tir à l'arc. Il était nul et il savait pertinemment que, avec les armures de plates que les chevaliers supportaient, le tir à l'arc était beaucoup trop inconfortable pour être efficace en guerre. L'arbalète n'était guère mieux. Mais bon, ça avait son utilité par moment. Une fois l'entrainement terminé, ainsi que le petit tournoi qui eut lieu pour départager le meilleur où Andran termina dernier, les chevaliers rentrèrent à l'intérieur pour se changer avant le repas. Certes l'entrainement n'était pas physiquement intense, mais cela n'empêchait en rien les nobles de se laver un coup. L'inquisiteur et Kolgrim profitèrent de ce moment de pause pour partir chercher leurs affaires près de l'étang. Rien n'avait disparu, et leurs bras étaient assez forts pour tout apporter en un seul voyage. Ils posèrent la vaisselle en cuisine et le reste dans leurs quartiers. Une fois ceci fait, ils partirent se laver un coup avec les autres.

Alors qu'il termina en premier, Andran prit la direction de la salle à manger, où Elise était déjà en train de mettre la table. Le sourire qu'elle étira en le voyant arriver suffit à lui faire comprendre qu'elle savait ce qu'il s'était passé. Le chevalier lui sourit en retour. Ce sourire qui symbolisait son bonheur mais aussi sa gratitude. Il devait beaucoup à Elise et il le savait autant qu'elle. Mais ils auront sûrement une autre occasion d'en parler. Il ne voyait pas Clémence. Dormait-elle toujours ou pas ? Il n'en savait rien, mais il ne tenait pas à le savoir sur le moment. Ce n'est pas parce que leur relation est désormais un couple naissant qu'il devait être constamment sur ses pattes à traquer le moindre de ses faits et gestes. Elle avait le droit d'être tranquille un peu. Certes, hier, il n'avait pas vraiment le sens de la mesure, ne pouvant s'empêcher de l'embrasser et de la caresser, mais, maintenant, il avait repris ses esprits et savait que cela ne pouvait être ainsi constamment. Sur le moment, sa soirée était un rêve éveillé, et il en avait profité.

Il aida Elise à finir de mettre la table, avant de s'installer à côté de Reold et de Kolgrim. Aujourd'hui il était moins silencieux que d'habitude. Il avait le sourire et partageait un bon moment avec les autres. Une ambiance chaleureuse dominait la salle, dont le repas se termina par une partie de cartes entre certains chevaliers, commentée par les autres qui buvaient leur infusion et terminaient leur dessert. Andran profita de l'ambiance et de ce moment jusqu'au bout. Alors que les autres sortirent dehors prendre l'air, il convia Reold à s'isoler avec lui dans ses quartiers. Le Maître était curieux de savoir ce que son ami avait en tête.

« Qu'est-ce qui peut bien se passer dans ta tête ? »
« Je… Maintenant qu'avec Clémence c'est… différent, je… je ne sais pas trop comment me comporter avec elle. »
« Beh pourquoi tu voudrais changer ton comportement ? Ce n'est pas parce que vous êtes désormais en couple que quoi que ce soit doit changer. »
« Mais… je sais pas. Hier on s'est fait beaucoup de câlins, de baisers… »
« Oh ! Ça ! Le premier baiser est souvent le plus fort en émotion, c'est vrai. Mais elle ne va pas te repousser à chaque fois que tu essaies de lui montrer de l'affection ou de l'amour. Enfin… je ne suis pas dans sa tête. »
« Je ne sais pas pourquoi, mais tout cela m'effraie. Je ne pense pas qu'elle fera volteface, mais je n'ai jamais vécu avec une femme, je ne sais pas comment fonctionne la vie de couple. »
Reold se prit d'un rire gentiment moqueur avant de poser ses deux mains sur les épaules d'Andran. « Cela viendra avec le temps, ne t'en fais pas. Déjà, je trouve cela rassurant que tu te demandes comment lui montrer ton amour sans la brusquer. C'est rassurant. Crois-moi, c'est un bon point. Cela prouve que tu la respectes. J'en connais qui penserait déjà à coucher. Et puis, elle n'a jamais connu d'histoire d'amour, elle non plus. Le seul moyen de savoir comment y faire avec elle reste de lui en parler à elle. Pas à moi. »

Andran était anxieux et inquiet. Il avait peur d'essayer quoi que ce soit et d'essuyer un refus de la part de la jeune femme parce que tel geste serait trop osé ou que savait-il encore. Cela le perturbait beaucoup. Il ne voulait pas mal faire car il savait ce que ses maladresses pouvaient causer et le mal être de Clémence était la dernière chose qu'il voulait. Mais Reold avait raison, il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir, même si cela n'était pas très rassurant. Il quitta la chambre du Maître, qui l'encouragea à prendre son courage à deux mains, avant de se diriger vers la porte de la chambre de Clémence. Il resta devant un bon moment avant de frapper doucement. Il entra sans attendre de réponse.

La jeune femme était bel et bien là. Il la salua d'une voix douce, presque mielleuse. À peine il posa les yeux dessus qu'il lui adressa un sourire. Cette femme lui inspirait le bonheur et le bien-être mais, à ce moment précis, il ne savait pas quoi faire. Aller l'embrasser ? La prendre dans ses bras ? Il fit quelques pas vers elle, complètement tétanisé par la panique de faire quelque chose qui ne lui plairait pas. Il s'approcha de Clémence jusqu'à se tenir devant elle. Il faisait tout pour ne pas paraître paniqué, même s'il ne sait pas vraiment s'il y arrivait. Alors qu'il avait toujours son sourire timide aux lèvres, il finit par lui prendre les mains. Il était sûr que ce geste n'était pas déplacé.

« Je suis ravi de vous revoir. Vous avez bien dormi ? » demanda-t-il presque comme s'il pouvait être la cause du contraire. Il pouvait presque entendre son cœur lui crier “Embrasses-là bon sang” mais il était incapable de faire quoi que ce soit. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait. « Essayez de vous ménager. Hier, vous étiez à deux doigts de vous effondrer sur le sol… Je m'en serais voulu, après ce moment que nous avons vécu… » dit-il d'une voix hésitante et gênée en baissant la tête.
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeJeu 18 Juil 2019 - 20:33

Péniblement, les yeux de Clémence s'ouvrirent. La pièce était dans la pénombre et elle peinait à la reconnaître. Elle avait trop forcé la veille et la fatigue la tenaillait encore fermement entre ses griffes. Dans son esprit flottait quelques images dont elle n'était plus tout à fait sûre si elles étaient réelles ou non. Elle fronça les sourcils et se frotta les yeux avant de bâiller et de s'étirer. Se faisant, elle réalisa qu'elle était habillée et remarqua bien vite que cette robe n'était pas à elle. Elle se redressa subitement. Que faisait-elle dans cette tenue sur son lit ? Se remémorant son rêve, elle écarquilla soudain les paupières.

Est-ce que... cela s'était vraiment passé ?!

Observant autour d'elle, elle remarqua bien vite le bouquet de fleurs posé sur sa table de chevet. Les trois roses roses, les trois tulipes et les trois jacinthes... Elle fouilla dans sa poche et en sortit la fiole de parfum. Elle s'assit sur le bord du lit et resta là quelques instants à l'observer. Elle huma ses poignets qui était encore emprunt de quelques notes exotiques.
Oui, tout cela avait été bien réel. Andran lui avait déclaré sa flamme. Ils s'étaient embrassés... Ils étaient ensemble.

A l'image de la veille, le visage de Clémence s'illumina subitement d'un sourire de surprise et de bonheur mêlés. Ses doigts se refermèrent sur le flacon qu'elle vint serrer contre son cœur. Il l'aimait. Elle avait eu cette information sous les yeux durant tout ce temps et elle avait refusé d'y croire au point de ne pas voir la vérité en face. Mais qu'importait le temps perdu ? Elle était heureuse à présent. Et lui aussi sans doute ?
Finalement, l'estrevine se leva et ouvrit les volets de sa chambre. Le soleil était haut dans le ciel. Combien de temps avait-elle dormi ?! Après avoir mis les fleur dans un pichet d'eau qui se trouvait là, elle passa derrière le paravent qui avait été installé pour lui créer un espace de toilette assez intime. Elle retira la robe d'Elise, se lava et enfila une tenue à elle, plus appropriée pour le travail. Tandis qu'elle ajustait son lacet à l'arrière, quelqu'un vint frapper à la porte.

-Oui ?
-C'est moi. Tu peux venir m'ouvrir ?

Clémence fut assez surprise par la requête de son amie mais elle alla lui rendre ce service dès qu'elle eut achevé de nouer sa robe. Elle découvrit Elise sur le pas de la porte, les bras chargés d'un plateau contenant ce qu'il fallait pour nourrir deux personnes. Et, au vu du contenu, ce n'était pas pour le petit déjeuner.

-Quoi ? Il est si tard ?
-Tu as dormi toute la matinée. Renchérit la jeune femme en pénétrant dans la chambre sans attendre d'invitation.
-J'aurais pu aller jusqu'à la salle à manger, tu sais ?
-Hors de question ! Protesta la servante, provoquant une nouvelle réaction de surprise chez la métisse. Tu n'aurais jamais pu me raconter ta soirée devant les autres. Même si, à la tête d'Andran aujourd'hui, j'imagine que tout s'est très bien passé. Feignit-elle d'avoir découvert.

Si les chevaliers étaient contraints à ne pas mentir, elle n'y était pas tenue. Et puis, elle ne voulait pas embarrasser son amie en lui avouant qu'elle n'avait pas pu tenir jusqu'au lendemain pour savoir si l'Inquisiteur était parvenu à ses fins. Les deux femmes s'installèrent autour du bureau et Elise ne tarit pas de questions à l'égard de l'estrevine pour découvrir tout ce qu'elle avait manqué avant et après sa séance d'espionnage et sur les sentiments de la métisse pendant la soirée et maintenant que les choses étaient éclaircies entre le chevalier et elle.

-Eh bien... Je ne sais pas trop. Tu sais, nous ne nous sommes plus dit grand chose après le premier baiser... Nous avons regardé les étoiles, j'ai fini par m'endormir... J'étais si fatiguée qu'il m'a portée jusqu'ici. Je ne me souviens même pas avoir passé les porte de la ville, pas plus que celle de ma chambre. Et... Je ne l'ai pas encore revu...
-Il ne faut pas que tu t'angoisses, d'accord ?! Lui commanda la jeune femme qui commençait à bien connaître son amie. C'est normal d'être mal à l'aise au début. Il vous faudra un peu de temps pour trouver vos marques à deux. Plus les jours passeront et mieux ça ira. Mais je t'interdis de revenir en arrière, compris ?!

Elise avait passé la matinée à se répéter ces mots. Elle était convaincue qu'Andran était la meilleure chose qui pouvait lui arriver et vice versa. Elle voulait s'assurer qu'elle n'allait pas tout gâcher comme elle avait déjà failli le faire une ennéade plus tôt.

-Je n'en avais pas l'intention... Il s'est montré patient avec moi dès le premier jour. Il saura sans doute l'être encore un peu...

La jeune péninsulaire laissa sa main qui tenait sa fourchette retomber sur le bureau, encore garnie de cette bouchée qu'elle venait de renoncer à enfourner tout de suite. Si Clémence n'utilisait aucun mot, elle comprenait parfaitement de quoi elle voulait parler. Elle avait peur. Il y avait les contacts physiques, oui, mais pas seulement. Elle savait que sa pensée allait bien plus loin que cela.

-Il aura bientôt la quarantaine et il ne s'est jamais intéressé à ces choses-là avant. Crois-moi, il saura parfaitement attendre. Et puis, il sait à quoi il s'engage avec toi et je suis certaine qu'il se soucie de ne pas te froisser. Pas comme Hermann. Finit-elle avant de faire une grimace plutôt coquasse.

Les deux femmes rirent puis elle discutèrent un peu du jeune chevalier. Ce dernier avait aussi fait des avances à Elise peu après son embauche et il s'était montré plutôt instant. Finalement, elle s'était assurée auprès de Reold qu'on ne la réprimanderait pas si elle lui faisait connaître le fond de sa pensée et... Elle avait été on ne pouvait plus claire en lui répondant que, même s'il était le dernier homme sur terre, elle refuserait toujours de figurer à son tableau de chasse. Elle avait pris soin de lui lancer cette réplique avec aplomb, les yeux dans les yeux, et devant ses camarades histoire de lui mettre un peu la honte. Depuis, elle était tranquille. Tout comme Clémence le serait maintenant que tout le monde savait qu'elle avait une relation avec Andran.

-Il le leur a dit ?
-Ils étaient tous persuadés qu'il était amoureux de toi depuis le premier jour et ils le serinaient avec ça. Il n'a fait que rendre la chose officielle. Et puis, il n'a pas le droit de mentir, souviens-toi.

L'estrevine se montra terriblement gênée soudain, ne sachant plus où se mettre. Elise le remarqua très vite et sut ce qui la préoccupait de la sorte.

-Rassure-toi, il ne leur a dit que ce qu'ils avaient besoin de savoir. Il ne peut pas mentir mais il reste un gentilhomme et son serment ne lui impose pas d'entrer dans les détails. Votre vie privée est bien gardée avec lui. Je ne le garantirai pas à la fiancée d'Hermann, le jour où il devra se caser... Acheva-t-elle de nouveau avec sarcasme.

Clémence étira un sourire, secouant la tête de droite à gauche. Son amie était incorrigible... Et cela lui faisait le plus grand bien.


~~~~~~~~~~~~~


Lorsqu'Andran entra, Clémence se retourna vivement vers la porte. Elle ne s'attendait pas à ce qu'elle s'ouvre si vite. Elle se tenait devant le bureau, cachant -sans le vouloir- le plateau qu'elle était en train de recharger de la vaisselle vide après le repas qu'elle venait de partager avec Elise. Elle répondit à son bonjour avec un soupçon d'hésitation. L'angoisse qui l'habitait un peu plus tôt reparaissait soudainement devant l'objet de ses craintes. Il s'approcha d'elle et elle ne savait plus ce qu'elle devait faire. Aller à sa rencontre ? L'attendre ? Se préparer à accueillir un baiser ? Une étreinte ? Elle avait du mal à soutenir le regard du chevalier mais elle s'y efforçait pourtant. Elle souriait timidement. Elle était heureuse de le voir et heureuse de lire cette expression sur son visage, de voir cette lueur dans ses yeux. Une fois près d'elle, il se contenta de lui prendre les mains. Elle en fut un peu soulagée... Non pas qu'elle n'aurait pas aimé qu'il l'embrasse mais ce contact si simple la rassura. Elise avait raison, il saurait se montrer patient...

D'ailleurs en parlant d'elle...

Tandis que le chevalier évoquait la soirée de la veille, Clémence ouvrit la bouche dans une inspiration puis se retrouva béate sans savoir comment lui faire savoir qu'il devrait peut-être attendre un peu avant d'évoquer le sujet... Fort heureusement pour elle, la jeune péninsulaire sortit de derrière le paravent à ce moment-là, sa robe bleue soigneusement pliée contre elle.

-Excusez-moi. Fit-elle avec un large sourire amusé. Avant que vous ne continuiez, je vais peut-être sortir...
-S'il-te-plaît... Lui confirma l'estrevine, très gênée de la savoir présente dans un moment plutôt intime.

Elise trottina vers la sortie et, au passage, demanda à son amie si elle pourrait ramener le plateau en cuisine. Puis elle disparut derrière la porte, non sans avoir adressé un clin d’œil aux amoureux. Dès qu'elle entendit le bruit caractéristique du loquet, Clémence se tourna vers Andran, très embarrassée.

-Désolée... Elle a apporté le déjeuner. Elle voulait... prendre des nouvelles.

D'un sourire confus, elle laissa sous-entendre de quoi elle était venue parler. Elle n'était probablement pas la seule à avoir posé des questions sur leur soirée d'ailleurs... Et, puisqu'elle avait joué un rôle aussi important dans cette soirée, elle méritait d'obtenir quelques réponses.
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeJeu 18 Juil 2019 - 22:45

Andran rougit quand Elise sortit de derrière le paravent avec la robe que portait Clémence la veille. Quelle coquine, celle-ci ! Toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Mais, sans nul doute qu'elle était venue voir son amie pour prendre des nouvelles, tout comme le chevalier finalement. Aussi impromptue et franche pouvait-elle être, elle avait un très bon fond. Le clin d'œil qu'Elise leur adresse le troubla encore plus. À plaindre était l'homme avec qui elle partagera sa vie de couple.

« Le déjeuner ? Vous avez dormi toute la matinée ? … Bah. Peu importe. »

C'était suffisamment rare pour qu'il s'en étonne. Sans aller jusqu'à lever en même temps qu'eux, Clémence se levait assez tôt. D'un autre côté, elle avait besoin de repos, et lui-même aurait volontiers accepté de se lever un peu plus tard que d'habitude après leur soirée. Mais il n'était pas venu pour parler de cela, d'autant plus qu'il avait toujours peur de lui parler de l'après. Reold lui avait conseillé d'en parler directement à Clémence, ne pouvant lui apporter des réponses. Chaque femme est différente, après tout. Pourtant, il était si difficile d'en parler qu'il n'arrivait pas à parler d'une voix neutre. Il n'avait jamais vécu ces choses là et l'idée de rater le coche le faisait paniquer.

« Je… J'ai passé un moment inoubliable hier soir et je… je sais que j'étais plus… démonstratif. »

Habituellement, il se contentait d'un seul geste pur et intense. Mais, la veille, il ne comptait plus les baisers ni les câlins. Non pas que cela le gênait, au contraire. Pour une fois qu'il avait trouvé la perle rare et qu'elle ressentait la même chose… mais se laissait-elle aller parce qu'elle était fatiguée et emportée par le moment, elle aussi ? Il savait que tout ne se déroulerait pas ainsi… justement. Comment cela allait-il se passer, désormais ? Comment allaient-ils envisager le futur ?

« Je sais que… que j'ai été… emporté par le moment. Mais je… je… je ne sais pas… je ne sais pas comment m'y prendre maintenant que … que tout s'est… tout s'est tassé. » Il soupira, se sentant bête et ridicule. « Je… je ne veux pas vous brusquer… c'est la première fois que je tombe amoureux et… je ne sais pas comment faire pour… » Il rougit de plus en plus, baissant le regard. Cette situation devenait de plus en plus gênante, et le chevalier ne contrôlait plus trop ses émotions. « Je ne sais pas… je ne sais pas comment me comporter avec vous ni… quels gestes je peux avoir à votre égard sans que cela ne vous trouble…  je ne veux pas mal faire les choses… Pas avec vous. À chaque fois que me prend l'envie de vous embrasser ou de vous prendre des mes bras, j'ai… j'ai peur d'essuyer un refus ou de vous gêner plus qu'autre chose. Pas parce que vous ne m'aimez pas mais… je ne sais pas c'est si… étrange. Je n'ai jamais vécu cela et j'ai cette peur persistante de vous approcher parce que… parce que je pourrais vous blesser à cause d'un geste maladroit et que ce n'est pas ce que je veux »
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeVen 19 Juil 2019 - 7:29

Clémence posa le bout de ses doigts sur les lèvres du chevalier pour l'interrompre. Andran venait d'exprimer beaucoup de choses en seulement quelques instants. Des choses qui faisaient écho aux pensées qu'elle avait partager avec Elise durant les minutes précédentes. Ignorant que le noble avait fini, elle voulait prendre une seconde pour réfléchir à la façon de lui répondre. Finalement, elle retira ses doigts et prit la parole.

-Je ressens la même chose mais... je suis de l'autre côté du miroir.

Elle sourit nerveusement. Les craintes du chevalier étaient fondées, malheureusement. Il n'y avait rien d'étonnant à cela mais c'était une bien triste constatation. Malgré toute la confiance qu'elle pouvait lui porter, elle n'avait rien pu changer à cela dans le contexte de leur nouvelle relation.

-Vous craignez que quelque chose me fasse peur... Mais c'est déjà le cas. Lui avoua-t-elle d'un air contrit. Vous avez eu envers moi des gestes que d'autres ont déjà eu avant vous. Je n'en ai rien montré parce que je sais que vos intentions ne sont pas mauvaises. M'allonger à vos côtés hier a été une épreuve que j'ai accepté de passer. J'étais effrayée au début, puis j'ai bien vu que vous n'iriez pas plus loin que quelques baisers et des caresses sur mon visage. Alors je me suis apaisée... et j'ai fini par m'endormir. Quand vous m'avez portée sur le chemin du retour... Je me sentais bien... et en sécurité.

Tout en parlant, elle libéra ses mains de l'emprise d'Andran et s'approcha. Elle franchit le pas qui les séparait pour venir contre lui, posant ses mains sur son torse. Lorsque les bras du chevalier l'enserrèrent et elle ferma les yeux, expirant lentement par le nez. Puis elle ouvrit les paupières et plongea dans le regard de son amant. Elle était sereine.

-Comme maintenant... Dit-elle plus bas avant de lui sourire timidement. Elle marqua une pause avant de poursuivre. Vous vous souvenez ce que je vous ai dit ? Se soucier du futur plus que du passé. Je ne veux pas que vous vous censuriez concernant vos marques d'affection. Il est vrai que pour l'instant bon nombre d'entre elles sont associés à de mauvais souvenirs... mais je veux qu'elles soient supplantés par les vôtres. Je retiendrai mes réactions autant que possible et je vous promets de vous dire s'il y a quelque chose que je ne peux vraiment pas supporter ou tout simplement que je n'aime pas... Mais, s'il vous plaît, ne vous contenez pas pour moi... J'ai confiance en vous, je sais que vous ne me voulez pas de mal et que vous ne me forcerez jamais à faire quelque chose que je ne veux pas. Je dois simplement mettre cette confiance à l'épreuve pour... aborder cette... relation... plus sereinement.
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeVen 19 Juil 2019 - 14:56

La jeune femme posa les doigts sur ses lèvres. Cela l'interloqua mais le détendit aussi. Elle avait peur également, et pour les mêmes raisons que lui. Un simple geste pouvait réveiller ses pires souvenirs et la tourmenter. Et lui voulait tout pour éviter cela, justement. Ils se comprenaient, et c'était déjà quelque chose d'encourageant. Du moins, suffisamment pour qu'il se rende compte que c'était relativement logique, et que, à deux, ils pourraient arriver à se toucher sans que l'autre ne soit tenailler par la panique.

Clémence se montrait rassurante. De tout ceux qui avaient pu croiser sa route, lui était le seul qui lui inspirait la bienveillance. Elle avait confiance en lui. Du fond de son cœur, le chevalier le savait, mais l'entendre de la bouche de la jeune estrevine lui faisait beaucoup de bien. Un bien qui apaisa ses pires peurs. Quand elle se blottit contre lui, une étrange sensation traversa son corps. Comme si son corps rajeunissait par l'amour qui dictait leur relation. Elle avait les mots qu'il voulait entendre. Mais, au delà de cela, il avait compris qu'ils devaient affronter leurs peurs ensemble. C'était ça, un couple. Et lui était prêt à tout faire pour elle, et jamais il ne lui fera de mal. Jamais. Il sera toujours là pour elle, pour son bien, pour la protéger.

Le chevalier serra son étreinte. Il était rassuré, heureux… amoureux. Il voulait tout faire pour que ça dure… et elle aussi, en fait. Clémence venait de lui dire de continuer à avoir des gestes pour elle, parce qu'elle devait affronter ses peurs et qu'elle avait foi en lui. Et lui avait foi en elle, en ses sentiments. Il savait, au fond de lui, qu'elle ferait tout pour que cela se passe bien. Sans lui répondre, Andran desserra l'étreinte pour lui arracher un baiser. Un long bisou suivi d'un autre plus court, comme s'il concluait le premier.

« Je serai toujours la pour vous aider à apaiser vos craintes, mon amour. Ensemble, nous y arriverons. Je saurai faire attention à vous. Je sais que… vous avez votre passé douloureux, et je sais qu'il faudra du temps pour que vous soyez totalement sereine, mais je serai patient. Je ne tiens pas à aller trop vite. »

Andran posa les deux mains sur le cou de Clémence. Il lui étira un petit sourire plein d'amour et de bienveillance. Le chevalier lui embrassa le front, puis la joue et le l'extrémité droite de sa bouche. Il venait de lui dire qu'il ne fallait pas qu'il se retienne. Justement, il essayait d'imaginer les limites de la jeune femme, même si les moments intimes ne seraient sûrement pas les pires et que certains gestes seraient plus déplacés que d'autres. L'inquisiteur passa la main dans les cheveux de son amante avant d'apposer sa tête sur son front. Il était beaucoup plus détendu et calme.

« Je suis… rassuré par ce que vous m'avez dit. Cela me tracasse depuis ce matin… Je n'ai jamais vécu cela avec une femme et je n'y connais absolument rien… Je suppose que je me fais trop de soucis mais… » Il relève la tête pour plonger son regard dans celui de Clémence. Il sourit avant de caresser son nez de haut en bas et de bas à deux reprises, gardant l'autre main posé sur son cou. « Je vous aime. Je n'ai pas honte et je ne souhaite pas me cacher. J'apprécie vous montrer à quel point je vous aime. »
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeVen 19 Juil 2019 - 16:16

Lorsqu’il l’appela “mon amour”, Clémence perdit immédiatement le peu d’aplomb qu’elle avait pu rassembler. Son coeur se serra et s’emballa en même temps, la forçant à détourner les yeux avec timidité. Ces deux mots étaient si simples et anodins à première vue mais ils la touchaient au plus profond d’elle-même. Elle releva finalement vers lui un regard heureux, tendre et gêné. Elle découvrait cette sonorité dans sa bouche et… elle adorait ce que cela donnait.

Ses paroles lui faisaient du bien autant que ses attentions. Il était si doux… et attentionné. Chaque caresse était tel un effleurement. Ses mains dans son cou irradiaient sa peau de leur chaleur d’une façon bien plus agréable qu’elle ne l’aurait imaginé possible. Elle se sentit se blottir un peu plus contre lui à chacun de ses gestes et chacun de ses mots. Sans le vouloir, il l’y avait préparée au travers des contacts qu’il lui adressait déjà depuis quelques ennéades. Avant mêm de lui avouer ses sentiments, il lui prenait déjà les mains, lui embrassait le front, la caressait, la serrait contre lui. Pas de la même manière, certes, mais c’était encore mieux ainsi. Il lui répéta ces mots qu’il avait eu plusieurs pour elle la veille et son coeur se serra de nouveau. Elle eut une hésitation… mais l’envie fut plus forte que la crainte et…

-Je vous aime aussi, Andran…

Avait-il remarqué qu’elle ne le lui avait pas encore dit ? Elle ne comptait plus les déclarations d’amour de l’Inquisiteur alors qu’elle n’avait pas employé ces mots jusque là. Il y avait eu tellement d’émotions la veille qu’elle n’était sûre de rien. A présent que tout était plus calme, qu’elle avait pu se reposer, réfléchir, discuter, elle pouvait enfin lui répondre. Comme pour conclure sa propre déclaration, elle s’étira, se hissant sur la pointe des pieds pour venir l’embrasser à son tour.
Lorsque ses talons touchèrent à nouveau le sol, elle regarda le chevalier un instant. Que faisaient-ils maintenant ? Elle devait peut-être prendre sa journée de travail… Elle n’avait rien fait de la matinée. Cela signifiait sortir mais, si tout le monde ici savait pour eux, il y avait tout de même quelques questions qui se posaient.

-Je… n’ai pas vraiment l’habitude de la vie avec les nobles et… les autres chevaliers n’ont pas leurs épouses ici… Comment nous… sommes censés nous comporter… en public ?

Même si leurs actions et paroles l’un envers l’autre étaient encore très limitées, elle n’imaginait pas pouvoir faire les mêmes choses qu’en privé. Pouvaient-ils s’embrasser sur la bouche ou la joue ? Pouvaient-ils se tenir par la main ou s’étreindre ? Des nobles, elle n’avait pas l’éducation et ne les avait côtoyé que brièvement et de la pire des façons. En se faisant un peu plus qu’un simple servante, elle devait nécessairement apprendre quelques petites choses de ce monde…

-Quoi que… Il serait peut-être malvenu pour vous de vous afficher avec moi. Vous êtes chevalier et noble de sang. Je ne suis qu’une étrangère sans titre ni richesse…

S’ils devaient éviter de se montrer, elle l’accepterait. Son souhait n’était aucunement de le culpabiliser pour le pousser à s’afficher avec elle. La dernière chose qu’elle voulait, c’était que leur histoire lui apporte encore plus d’ennuis qu’il n’en avait déjà.
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeVen 19 Juil 2019 - 18:30

“Je vous aime”. Une phrase si simple, pourtant si belle et si intense en sentiments. C'était la première fois qu'elle lui disait ses mots. Hier, c'était lui qui avait la main, avec la sortie qu'il avait organisé. Il avait tout fait pour la surprendre, la prendre de court, et elle n'avait pas utilisé les mots pour lui faire comprendre qu'il n'était pas qu'un protecteur à ses yeux. Même si elle avait attendu le lendemain pour pouvoir lui dire ses mots, Andran savait qu'elle ne pouvait pas lui mentir. Elle avait un vécu différent, et elle avait peur. Elle ne savait pas beaucoup plus de choses que lui, en ce qui concerne l'amour, le vrai amour, avec un grand A. Elle n'avait connu que des horreurs, et lui était prêt à y remédier.

Clémence aborda le sujet que craignait Andran. Le regard des autres. Il ne craignait pas ses frères, et encore moins le Grand Maître, mais un peu plus la populace et le reste de la noblesse. Surtout la populace. Andran était un noble, certes, mais s'en prendre à Clémence pour l'atteindre n'apporterait rien à personne. Mais le peuple n'avait pas le sens du calcul de ses intérêts que les nobles avaient, même si les chevaliers avaient tendance à être plus respectés que la plupart des nobles. Quoi qu'il en soit, le chevalier n'avait pas envie de se cacher. Ni des nobles, ni du peuple. La jeune femme pourrait être manchot, borgne ou folle, elle n'en était pas moins la femme qu'il aimait. Le simple fait de penser à cacher une telle relation le rendait nerveux.

« Vous plaisantez, j'espère ? » demanda-t-il sur le ton du reproche, enchaînant sur un soupir. « Je suis chevalier. De ce fait, je suis à l'écart de toutes les alliances politiques qui dictent les unions entre chaque famille noble. Et croyez-moi, quand on voit celle qui s'apprête à partager ma vie, ce n'est pas plus mal ainsi. »

Il lui étira un sourire très espiègle. D'un autre côté, comment pouvait-il lui reprocher de ne pas savoir ces choses-là ? S'il avait pu croire un jour pouvoir épouser une femme de sang bleu, nul doute que la chose serait déjà faite aujourd'hui. Mais lui n'avait aucune valeur politique et financière. Il n'avait pas de terre et peu de biens. La plupart des chevaliers fieffés avaient un tout petit domaine qui n'avait rien de comparable à ceux des seigneurs. Andran l'avait toujours refusé car il savait qu'il n'y passerait jamais beaucoup de temps et y préférait l'argent. Cependant, maintenant qu'il était avec Clémence, il fallait bien qu'il trouve un endroit plus intime. Lui qui croyait en l'amour, ce n'était pas au beau milieu des Marcheurs Austères qu'il pourrait entretenir sa relation.

« En aucun je n'imaginais une telle relation. Je ne tiens pas à vous cloitrer dans une maison en attendant mon retour. Ce n'est pas ma conception de l'amour… je veux partager des moments avec vous… des balades, des voyages ou que sais-je encore. » Il soupira à nouveau. « Je ne veux pas changer mon comportement à votre égard parce que je suis en public et que des gens nous regardent. Je n'ai pas honte de vos origines, et vous ne devriez pas avoir peur, car je serai toujours là pour vous protéger. Et puis… s'en prendre à la compagne d'un chevalier… ce serait osé et déplacé. Je ne sais pas si les gens, nobles ou non, s'y oseront. »

Sans aller jusqu'à l'imaginer la couvrir de baiser devant tout le monde, Andran ne voyait pas les choses comme son extrême opposé. Il voulait que les choses se déroulent normalement sans dériver sur de l'exhibition provocatrice. Mais, est-ce qu'elle voulait que cela se passe différemment ou est-ce qu'elle avait simplement peur ? Andran ne savait pas comment étaient vues les épouses des chevaliers, mais pourquoi seraient-elles moins respectées que leur époux ? Lui n'avait pas peur, en tout cas. Il frotta le nez de la jeune femme avec le sien plusieurs fois avant de la regarder. Par tous les Dieux qu'elle était belle !

« Est-ce vraiment ce que c'est vraiment ce que vous… Non. En fait, je ne suis pas vraiment sur de concevoir cette idée à un moment ou un autre. Je refuse catégoriquement de vous délaisser parce qu'il serait “malvenu” de m'afficher avec vous. L'amour n'est pas une prison. »
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeDim 21 Juil 2019 - 22:42

La première phrase d'Andran provoqua chez Clémence un léger mouvement de recul mû par la surprise. Son dos se tendit alors qu'il lui reprochait sa question comme si elle aurait mieux fait de ne pas la poser. Elle l'écouta sans savoir si sa réaction était sérieuse ou non jusqu'à ce qu'il lui sourit avec malice. Là, elle ferma les yeux et se détendit dans un soupir. Ses lèvres s'étirèrent dans un sourire tendre et désolé alors qu'elle relevait la tête vers lui. Sa volonté de bien faire était sincère. Comme elle le lui avait dit, elle ne voulait pas lui attirer de nouveaux ennuis.
Elle lui prêta à nouveau une oreille attentive tandis qu'il décrivait la vision qu'il avait de leur relation face aux autres. Il parlait déjà d'avenir d'une certaine manière... Il évoqua la possibilité d'une maison, la considérait comme sa compagne, de la façon dont ils pourraient vivre ensemble. Elle resta là, dans ses bras, interloquée par ses paroles au point de le laisser finir sans même chercher à l'interrompre.

Finalement, un silence s'installa et l'estrevine prit le temps de chercher ses mots. Elle ne voulait pas qu'il croit qu'elle ne souhaitait pas tout ce qu'il imaginait pour eux mais il ne s'était déclaré que depuis quelques heures... et elle depuis quelques minutes à peine. Il voyait déjà pour eux un avenir tout tracé qui l'effrayait un peu, bien malgré elle.

-Vous allez un peu vite... Dit-elle avec un sourire qui se voulait tendre et rassurant. Nous... Nous avons quelques étapes à franchir avant... de penser à une maison ou... de pouvoir me qualifier de compagne.

Son sourire s'étira nerveusement à ce dernier mot. Puisqu'elle ne serait pas prête à partager sa couche avant un moment, on ne pouvait même pas la considérer comme une maîtresse. Au vu du caractère très récent de leur relation, au mieux, on la prendrait pour une amourette. Peut-être même une passade. Oui, ils s'aimaient mais elle n'avait réalisé tout cela que depuis bien peu de temps. C'était un peu tôt pour lui parler d'avenir...

-Ne vous méprenez pas, je ne demande pas mieux que d'en arriver là mais... Donnons-nous le temps qu'il faut pour cela, vous voulez bien ? Lui demanda-t-elle, craignant un peu de l'avoir vexé par ses paroles.

Si les relations amoureuses étaient nouvelles autant pour lui que pour elle, lui n'avait jamais eu à endurer ce qu'elle avait traversé. Si toute personne logique aurait eu la même réaction qu'elle, voulant s'accorder la possibilité d'évaluer leur compatibilité avant d'envisager d'aller plus loin, ses motivations à elle étaient plus nombreuses encore. Elle ne pouvait pas imaginer s'engager aussi vite avec un homme alors qu'à peine quelques ennéades plus tôt elle ne pouvait pas se tenir près d'un seul d'entre eux sans avoir peur de ce qu'il pourrait lui faire. Il sautait beaucoup d'étapes alors qu'elle se remettait encore de ces dix-huit dernières années.
Finalement, elle reprit le dernier sujet qu'il avait abordé pour lui donner son propre point de vue tel qu'il avait commencé à l'envisager.

-Je ne souhaite pas me cacher non plus, puisque cela ne pose apparemment pas de problème du fait de votre rang. Mais... Nous n'allons pas nous comporter en public exactement comme en privé, n'est-ce pas ? Je veux dire... Je n'ai rien contre le fait de nous montrer notre affection devant tout le monde mais certains gestes sont plus... gênants que d'autres.

Certes, ils n'étaient pas encore allé bien loin ensemble mais leurs longues étreintes ainsi que les séances de caresses et de baisers lui semblaient assez malvenus en public. Ils avaient le droit d'être ensemble, alors tant mieux. Elle préférait ne pas avoir à réprimer ce qu'elle ressentait. Mais il y avait des limites à l'expression de leur amour en public peut-être ?
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MessageSujet: Re: Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran   Laissons parler nos cœurs | Clémence & Andran I_icon_minitimeLun 22 Juil 2019 - 13:08

Andran ne voulait pas s'arrêter en si bon chemin. Ils avaient partagé de nombreux moments, et il ne souhaitait pas que cela cesse déjà. C'est tout ce qu'il voulait dire, bien qu'il ait été maladroit, encore une fois. Même s'il commençait à s'assagir, il ne voyait pas l'intérêt d'aller trop vite. L'amour est une fleur qui s'entretient avec patience et douceur, certes, mais qui nécessitait un entretien régulier. Alors il fera tout ce qui est en son pouvoir pour que cette relation dure le plus longtemps possible, et pour que ses sentiments demeurent ainsi jusqu'à la fin de sa vie.

Il ne savait rien, ni le temps que cela prenait, ni comment lui montrer son affection sans la brusquer et il s'en sentait bête. Pourquoi était-il constamment maladroit ? Il baissa le regard sur le menton de la jeune femme. Au moins il était sincère et n'avait pas honte de ce qu'il ressentait, et cela semblait réciproque, même si Clémence semblait plus en proie au doute que lui. Son accent estrevin interpella le chevalier, qui releva les yeux sur les pupilles de Clémence.

« Vous avez raison… Je ne voulais pas vous inquiéter, Clémence… Je… C'est juste que… » Andran baissa la tête en haussant les épaules, troublé. « Il y a encore quelques ennéades, je ne croyais plus pouvoir tomber amoureux… Je… Je souhaite que les choses fonctionnent entre nous et… je ne veux pas faire échouer les choses… pas une nouvelle fois… »

Andran s'en voulait encore de s'être si mal comporté durant les jours qui ont précédé sa blessure. Ce n'est pas comme ça que l'on se conduit avec les personnes que l'on aime, et il le savait bien. En plus, le chevalier était le seul homme en qui Clémence avait presque aveuglément confiance face à ses frères d'armes dont elle avait parfois si peur. La dédaigner et la laisser seule face à elle-même comme il l'a fait frôlait la méchanceté.

Quand elle aborda à nouveau le sujet de leur conduite en public, Andran pensa à le demander à quelqu'un qui s'y connaissait. Sauf qu'entre Hermann qui n'hésitait pas à raconter ses exploits sexuels pour amuser ou ébahir la galerie, Reold qui était très discret sur sa femme, et ceux qui ne sont pas mariés ou fiancés, personne ne donnerait le même conseil. Lui qui n'avait honte de rien, l'inquisiteur ne savait pas quelles étaient les limites à ne pas franchir, même s'il avait une idée. Avec un sourire rassurant, il interrompit son étreinte.

« Je suppose que… il faudra sûrement limiter les… les baisers et… rester à un nombre raisonnable. Pour les étreintes et les caresses, ce sont des gestes assez discrets, non ? À part si on nous épie, je pense que nous serons tranquille. » Il grimaça rapidement de la bouche comme si son idée n'était pas extraordinaire. « Cela dépendra des lieux où nous sommes. Dans un Temple, on évite quoi que ce soit ou alors on se donne la main, et dans un jardin les gestes sont plus facilement tolérés. Et ici… les chevaliers n'ont rien contre vous, mais je pense que nous devrons attendre les moments de détente pour que l'on puisse partager quelques gestes de tendresse. Le mieux restera d'en sortir pour des gestes plus… démonstratifs, je pense. »

Jusqu'à aujourd'hui, peu de chevalier n'avait ramené son épouse ou sa fiancée jusqu'au Sanctuaire. Reold avait amenée la sienne une seule fois, il y a plusieurs années. Mais, il était relativement pudique, et, quelques chevaliers s'étaient amusés à des questions plutôt indiscrètes. Et, en conséquence, il avait passé tout son temps avec son épouse en dehors de l'Ordre jusqu'à la fin du séjour. D'un autre côté, ce n'est pas le sanctuaire qui était le plus propice à des moments agréables. Mais, quelques minutes de détente aux bras de Clémence ne serait sûrement pas trop grave.

« Mais… nous prendrons le temps qu'il vous siéra. Je sais que… c'est plus difficile pour vous et… sachez que je ferai attention. Je vous en fais la promesse. »
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