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| Un grognard fier comme un nain [T'sisra] | |
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Konghrim Forte-Poigne
Nain
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| Sujet: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Jeu 29 Aoû 2019 - 12:09 | |
| 8ème ennéade de Karfias, an 17 du XIème Cycle Cela faisait seulement quelques jours qu’ils étaient rentrés de l’excursion dans le Sud. C’était la première fois qu’il quittait le royaume du Zagazorn. La première fois qu’il foulait une terre étrangère qui ne leur appartenait pas. Et cette terre, dès lors qu’il y avait posé les pieds, fut baignée du sang de leurs ennemis. D’eux, et de tous les autres. Ils n’eurent que peu de perte, et pourtant, déversèrent leur rage dans ce village. Konghrim avait été interdit tout le long du retour. Pas de commentaires à ses frères cavaliers, pas de remarques. Juste la pénibilité d’une rancune qu’ils avaient impunément provoquée. Même si il n’avait pris part à cela, il avait été dans ce groupe d’assaut. Le groupe parlait à la place de l’individu. Pourquoi alors été-il si facile de tuer les Grobi, de les exterminer jusqu’au dernier ? La réponse en vérité était simple. Les Grobi se rassemblaient tous. Là où ces humains partageaient presque tous les traits qu’eux. A quelques détails près, à commencer par la taille ou la barbe. Le regard était le miroir de l’esprit, la porte vers la psychologie la plus intime. Et dans les regards de détresse qu’il avait aperçu ce jour-là, il ne restait que le dégoût. Tout le monde était rentré chez soi et il n’y eut plus de commentaires.
Presque. Le Thane avait fait rouvrir l’Haralfarhkam dès son retour. Il avait confié les informations les plus secrètes au gardien. En partie du moins. Aucun détail de sang ne fut cependant épargné. Les runes avaient été inscrites dans le livre de ses ancêtres et comme des lignes de feu, tout autant dans son esprit. Ses enfants le jugeraient alors pour ses actes, car c’était la seule chose à même d’avoir de la valeur. Davantage que les mots et les tournures éclairées. Les jours suivant, il s’était isolé dans les plaines avec son sanglier et un petit troupeau de trois individus. Des jeunes Horokûr qui par ce soleil impérieux cherchait de leur groin dans cette nouvelle terre. Ils ne connaissaient que les pâturages du clan et pour eux, c’était une première sortie. Les trois animaux n’étaient pas attachés et vagabondaient ça et là. Qui aurait eu envie de tendre une corde à une bête de trois fois sa masse ? Non, c’était Kathkar qui guidait le petit troupeau. Le sanglier Alpha trottait la tête haute, renaclant du groin par moment quand un des jeunes s’égaraient. Comme un père face à ses enfants. Comme un Thane avec son clan.
«Sois pas trop dur avec eux, mon ami. Vont largement en baver quand on sera arrivé. »
Le sanglier souffla bruyamment et bougea sa tête, continuant de lever la tête avec fierté. Le Thane étira un sourire et ne dit rien de plus jusqu’à ce qu’ils arrivent. Une clairière à quelques lieux à peine du clan. Un endroit aménagé avec des mannequins de bois encré dans le sol, à l’abri de quelques pins sur une partie et un rocher de l’autre. Ce dernier couvrait un affluent du fleuve principal, prenant sa source dans les montagnes. Il s’extirpa du dos de son animal et vérifia l’intégrité des mannequins. Tous étaient bien fichés dans le sol. Pas de détériorations. Parfait. Il regroupa les trois jeunes devant le plus gros et s’agenouilla. Il tira de sa ceinture la corne de charge. Konghrim la montra devant chacun des petits.
«C’est notre rappel. Notre signature. Quand vous l’entendez, c’est tout votre corps qui doit se mettre en branle. On charge ! »
Ce dernier mot fit claquer des sabots les sangliers. Appris depuis leur naissance, il était un ordre primaire. D’abord, on leur apprenait à charger dans le vide. Et une fois à maturité, comme aujourd’hui, ils devraient charger des murs, pour endurcir leur corps. Il pointa ses deux yeux de son majeur et son index puis pointa Kathkar.
«Kathkar, charge ! »
Il souffla dans la corne. Le sanglier rumina et accéléra à pleine vitesse. Il ne s’arrêta, ni ne flancha. Non, il galopa jusqu’à rencontrer les mannequins et les percuta de plein fouet. Puis, il continua en mordant et taillant dans le bois, sans s’arrêter.
«Oh, oh ! C’est bon mon grand. »
Puis vers les jeunes.
«La corne, charge et vous foncez. »
Quand Kathkar revint à son niveau, il lui lança de la nourriture. Quelques souris mortes, des légumes et autres tubercules. Le message était lancé. Konghrim se plaça derrière eux à bonne distance. Il souffla dans la corne et hurla le mot. Les trois sangliers s’ébrouèrent et s’élancèrent à pleine vitesse. Mais très tôt, ils ralentirent et au lieu de percuter les mannequins, les évitèrent précautionneusement, jusqu’à faire un demi-tour et revenir vers lui. Le Thane prit une carotte à la main et croqua des dents, tout en hochant négativement la tête. La matinée était presque terminée, et pourtant, la véritable journée ne faisait que commencer. |
| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Jeu 29 Aoû 2019 - 19:29 | |
| Eté, Elenwënas, huitième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle. T’sisra retrouva les terres du Zagazorn au cours de la septième ennéade du mois. Ayant évidemment fait un détour par la boutique de Dagobert dans le quartier cosmopolite de Lante, et après de chaleureuses retrouvailles célébrées autour d’un verre, elle était partie pour les plaines. La noirelfe était tiraillée entre l’envie de rentrer à Fort-Garmin et celle d’apprendre à connaître ces terres nordiques, aussi elle se décida à errer dans le Brissalion avant de reprendre sa route. Poussée par le vent, elle partit pour le Nord des plaines. Peu lui importait la direction, tout ce qui l’intéressait était de s’imprégner de l’aura du Zagazorn, d’admirer ses paysages, de contempler ses habitants et de comprendre la vie naine.
Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis le début de son errance hasardeuse. Pour la première fois depuis des années, elle avait installé ses camps sans avoir à se cacher, si bien que chaque soir elle avait allumé un feu réconfortant, elle pouvait dormir la nuit plus sereinement que jamais et profitait des matinées pour étudier calmement l’ouvrage nisétien de Nakor. Quant au reste de la journée, elle continuait ses pérégrinations sans réellement craindre d’être prise pour cible. Et comme pour troubler le calme du Brissalion, un son grave et pas si lointain, parvint jusqu’à ses oreilles pointues. Curieuse, T’sisra se mit à marcher dans sa direction. Quelques instants plus tard, le même son se fit entendre. Plus aucun doute à avoir, il s’agissait d’un cor. Se mettant à trottiner, elle se convainquait intérieurement qu’il ne pouvait que s’agir de nains « civilisés ». Sonner un cor, pour un clan berserk, était loin d’être une excellente idée puisqu’ils auraient toutes les chances d’alerter les autorités locales et les clans environnants. D’ailleurs, peut-être s’agissait-il bien d’une attaque ou d’un appel à l’aide ?
S’emparant de son propre cor, taillé dans une corne de leomenis – ou « hoggoran », comme disent les nains – la noiraude souffla dedans à plein poumons. L’écho résonna dans les plaines. S’il y avait un problème, cela aurait au moins le mérite de donner de l’espoir à ceux qui appelaient à l’aide et pourrait effrayer les potentiels agresseurs. Puis elle se mit à courir, enjambant les rocailles sur son chemin, bientôt il lui fallut faire attention aux racines noueuses des pins. S’enfonçant dans ce qui ressemblait à un petit bosquet, sa lame noire en main – une arme peu conventionnelle et unique en son genre n’ayant pas de jumelle – elle avançait désormais prudemment, se déplaçant d’arbres en arbres. Au fur et à mesure, ses sens lui indiquaient avec de plus en plus de précision la présence de seulement quelques individus. La nécromancienne percevait des pulsations qui n’avaient rien d’humanoïde. Enfin, elle tomba sur les sangliers et leur maître, ne sachant que dire ni faire, elle était restée coïte un instant avant de lâcher, avec son accent à couper au couteau, un simple mais tout indiqué « Ahem… Bonjour ? ». _________________ - T'sisra en bikini :
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| | | Konghrim Forte-Poigne
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Ven 30 Aoû 2019 - 6:25 | |
| De nouveau, les sangliers prirent leur élan, ralentirent au milieu de la course et s’en retournèrent. Presque tous. L’un d’entre eux, le plus petit, s’était jeté la tête la première sur le mannequin de bois. C’est le crane qui heurta le bois avec une violence telle qu’on eut dit que l’orage venait de tomber dans les landes. Konghrim accourut vers l’animal chancelant. Il ne bougeait plus, restait sur ses pattes, stoïque. Comme s’il était mort intérieurement.
«Tout doux ma belle. Fonce pas avec ton crâne, andouille, tu vas te rompre le cerveau. Tiens, mange ça. »
Nonchalamment, l’animal croqua dans les quelques légumes qu’il lui présenta. Rien qui ne la nourrisse véritablement. Un encas, une confiserie pour faire comprendre à l’animal. Cela suivit d’une tape sur le flanc et d’une caresse sur le front. Il vérifia qu’il ne s’était pas rompu quelque chose ou que son sang était bien encore à sa place. C’est une bosse qu’il venait de gagner, sa première. Il bougea enfin et souffla des nasaux dans le sol, mâchouillant quelques brins d’herbes devenus trop rares sur le terrain. Quand le Thane se releva, la bête le suivit sans protestation. De nouveau il les aligna. A toutes, il toucha les flancs, juste au-dessus de la patte supérieure.
«Votre ennemi bougera pas. Tomberez toujours sur plus gros que vous. C’est avec l’épaule que vous tapez. Vous esquintez pas le museau. »
Konghrim se plaça entre le groupe et s’accroupit. De nouveau, il les mit en position. Mais cette fois cependant, il comptait bien courir avec. Il souffla dans son cor, lança la charge et courut à pleine vitesse avec les bêtes. Il ne ralentit pas quand les mannequins se présentèrent et les percuta de plein fouet. Cette fois, les sangliers l’imitèrent à sa vitesse. Et une fois le bois rencontré, mordillèrent dans le tronc avec vivacité. Cela, ils n’avaient pas oublié comment on s’y prenait. Le Thane étira un fin sourire et se figea. Le vent venait de se lever, une brise singulière qui lui caressa le haut du crâne et fit voleter ses poils de barbe. Tout était presque normal en réalité, sauf quand un autre cor résonna au loin. Un cor inconnu. Le nain jura dans sa barbe et dégaina instantanément ses deux haches de jet. Les sangliers tournèrent dans tous les sens et humèrent l’air avec vivacité. Ils reniflaient et crachaient. Une odeur inconnue, qui n’était pas un de ses grognards. C’est alors que de la forêt surgit une créature. Un sorte de Grobi tout grand et à la peau de cendre. Le bras levé en position de tir, le Thane se figea, tout autant que la nouvelle bête qui se présenta à lui.
Elle lança les hostilités mais le Thane ne répondit rien. Il fit quelques pas de côté, jusqu’à être certain de ce qu’il avait en face de lui.
«Baruk, Elgi. T’as failli te prendre ma hache dans le coin des oreilles. Me rappelle pas avoir déjà vu un machin comme toi. Tu viens du Sud. »
Ce n’était pas une question.
«Si t’es un espion, tu vas quand même te la prendre, ma hache. Si j’t’entends lancer ta magie, tu te la prends aussi. T’es qui ? »
Si Konghrim était méfiant avec son propre peuple, il l’était davantage avec ceux qui ne l’étaient pas. Entre les Berzerkers et les engeances, il y avait bien assez de problème dans les plaines pour rajouter des vilains elfes noirs.
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| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Ven 30 Aoû 2019 - 10:53 | |
| Eté, Elenwënas, huitième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle. « Une hache dans l’oreille. » Voilà des salutations dignes d'un dawi. Si les plus jeunes des sangliers avaient tout l’air un peu perdu, le plus massif d’entre eux – un très gros morceau, car les sangliers du Brissalion étaient connus même au-delà des frontières du Zagazorn comme étant de véritables bêtes de guerre – n’attendait qu’un ordre pour charger le menace. Enfin… « Menace », un bien grand mot pour décrire quelqu’un vous salue tout de même !
- Je crois qu’il y a méprise maître nain. Voyez, je range ma lame, alors gardez cette hache dans votre main et retenez vos sangliers. Je préférerais autant ne pas terminer piétinée et le crâne fendu.
La noiraude parlait le khazalid avec une fluidité étonnante malgré un accent prononcé, car très peu d’étrangers connaissaient cette langue et encore moins la parlaient couramment. Ceci dit, dans un geste particulièrement lent et sans quitter le nain du regard, elle rengaina sa longue lame noire dans son fourreau.
- Vous avez raison sur un point, je viens du Sud. Lui accorda la drow dans un hochement de tête. En revanche, je ne suis pas une espionne. Je suis T’sisra Hazkalkol, fille de Balir Bock-D’Acier et Ongrumthrong du clan Poing-de-Fer. Et si cela ne vous dit rien, j’ai de quoi le prouver. Ajouta-t-elle en désignant son sac de l’index sans pour autant faire de geste brusque. Je possède une cyanite graverunée par Grimeldha Long-Nez et qui m’a été offerte par Harald Barbe-Sanglante, Gazanundi de Lante.
Les choses ainsi posées, T’sisra fit un pas en avant, les mains toujours bien en vue. Elle espérait que le nom d’« Hazkalkol » rassérénerait l’échange, puisque c’était le surnom – bien qu’un peu pompeux puisqu’il signifiait « la sombre guerrière impétueuse » – que le Grand Roi lui avait donné en l’an quinze. Elle se fendit d’un sourire et c’est les yeux rieurs qu’elle reprit avec un ton plus léger.
- Je vous en conjure, rangez cette hache à votre ceinture plutôt qu’entre mes yeux. C’est moi qui ai répondu à votre appel, pensant qu’il se tramait quelque chose de mauvais. En entendant votre cor, j’ai pensé, et je me suis lourdement trompée ça je vous l’accorde, que vous appeliez à l’aide. Conclut-elle en abaissant lentement les mains. Alors, si ça ne vous fait rien, pourrait-on continuer cette discussion sans les armes ?
La nécromancienne avait fait son possible pour calmer les choses, espérant de tout cœur que la suite ne s’envenimerait pas. _________________ - T'sisra en bikini :
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| | | Konghrim Forte-Poigne
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Ven 30 Aoû 2019 - 12:21 | |
| «Méprise ? Tu vas m’faire croire qu’t’es pas de ces sudistes ?»
En réalité, la situation l’amusa dans les minutes qui suivi. L’étrangère se positionna sur la défensive, prête à encaisser un choc qui, vu son tour de taille, l’aurait probablement explosé en mille morceau. Ce genre de grand bâton, de ce que l’on disait dans cette partie-là du royaume, avait une agilité extraordinaire. Le Thane ne croyait pas en ce qu’il disait. Il n’était pas comme ses congénères les plus têtus qui pensaient pouvoir détruire des montagnes à coup de tête. Aussitôt la hache lancée, la bestiole aurait largement le temps de l’éviter dans une pirouette majestueuse. Cela méritait néanmoins d’être apprécié, car peu avait le loisir d’observer les acrobaties elfes. Peu qui soient encore en vie et qui ne soient pas eux-mêmes des elfes, qui plus est.
Le nain cependant n’adoucit ni son regard, ni ne baissa ses armes. Question de sécurité tout de même. Il recula légèrement et grimpa sur Kathkar. Bien qu’il ne fût sûrement pas aussi agile qu’elle, il pouvait tenir sur son sanglier debout et se battre avec lui. Dans le cas présent, il était question de tenir la hauteur simplement.
«Ongrumthrong, hein ? Par le Grand-roi en personne ? Et tu portes la pierre donné par le seigneur Barbe-Sanglante…»
Konghrim parlait davantage pour lui-même. L’histoire tenait la route, dans un sens, bien qu’elle soit complètement loufoque. Et pour cause, cette elfe connaissait davantage de grands seigneurs dans le Zagazorn que lui, Thane de son titre. C’était pour dire à quel point il était un bouseux dans le royaume. Cette pensée lui tira un ricanement, trahissant alors son état d’esprit. Mieux valait-il être un bouseux libre, qu’un haut seigneur enchaîné à ses responsabilités. Le Thane fit faire quelque tour à ses haches et les rangea sur ses flancs. Il croisa les bras mais resta stoïque sur son Horokûr. Le nain avait également un accent quand il parlait. Un accent qui ne lui faisait que très peu rouler les « r » ou provoquer des intonations brutales au milieu d’une phrase. Son ton restait posé, mesuré, là où son regard bleuté ne cessait d’observer.
«Je suis Konghrim Forte-Poigne. Thane des Haralfar. Le gars sous moi c’est Kathkar. Ça c’est Relvy, Gath et Krik. On est en séance d’élevage avec ces trois tranches de lard. »
Une fois la situation posée, il demanda :
«Une elfe. Noire qui plus est. Amie du peuple nain. C’est quelque chose que je n’aurai jamais cru voir. Cela veut dire que les temps changent finalement. Qu’vous embobiniez un nain, j’veux bien. Qu’vous embobiniez autant de grand nain. C’est soit que vous êtes très puissante. Dans ce cas-là, par Brissera, j’fais pas le poids. Soit que vous avez fait quelque chose d’extraordinaire.»
Il haussa un sourcil.
«Racontez-moi, elfe T’sisra, je vous prie. Racontez moi plus près, vont pas vous bouffer. »
Konghrim sauta de son perchoir et récupéra quelques légumes qu’il jeta sur les horokûr. Seul Kathkar resta stoïque et ne cessait de renifler en direction de l’elfe. |
| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Ven 30 Aoû 2019 - 13:30 | |
| Eté, Elenwënas, huitième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle. Levant les yeux au ciel, T’sisra poussa un soupir de soulagement et relâcha les muscles de son corps jusque-là tendus à l’extrême. Elle passa la main sur son front et se fendit d’un large sourire. Acceptant l’invitation à s’approcher, elle restait néanmoins méfiante des plus jeunes des sangliers. Autant Kathkar semblait être le plus dangereux autant il ne bougerait pas sans un ordre. Pour les trois autres en revanche, une réaction primale devait toujours être envisagée.
- Je suis heureuse de vous rencontrer Konghrim, commença la drow en inclinant légèrement le buste, il en va de même pour vous autres. Elle parlait bien aux sangliers, quand bien même ils ne comprendraient sûrement rien. Kathkar, Relvy, Gath et Krik.
La daedhelle venait d’énumérer les prénoms en les désignant tour à tour afin de s'assurer d'attirer leur attention. Passant la main dans sa besace, elle en sortit ce qu’il restait de sa miche de pain lantaise.
- J’aime beaucoup les animaux, confia-t-elle en s’accroupissant tandis qu’elle déchirait des morceaux de pain pour les déposer par terre devant elle, en général je m’entends bien avec. Enfin… Avez-vous entendu parler de Molgrunn ? La cité des runistes redécouverte il y a trois ans.
La daedhelle restait accroupie, continuant de répandre un peu de nourriture devant elle. Elle ne cherchait pas à prendre de la hauteur et imposer un statut de prédateur qui, de toute manière, avait certainement déjà dû être ressenti au vu de la méfiance première du maître des sangliers. Au contraire, T’sisra espérait que montrer le flanc aux jeunes bêtes les mettrait plus en confiance qu'autre chose.
- Nous l’avons découverte, mon père et moi, et grâce à ce que nous en avons ramené et avec l’appui de Grimeldha, runiste et Thane du clan Long-Nez, le Grand Roi a accepté de monter une expédition afin de vérifier nos dires et recoloniser la cité. Expédition à laquelle j’ai pris part aux côtés des thanes s'y étant joints, et sous les ordres d’Harald Barbe-Sanglante. Expliqua-t-elle en tendant la main paume ouverte, avec un bout de pain évidemment, en direction du museau de Kathkar. Au retour, j’ai eu la chance et l’insigne honneur d’être nommée Ongrumthrong du Clan Poing-de-Fer et mon père, Balir, a reçu la hache que le Grand Roi maniait lors des batailles d’Almis. Aujourd’hui, je vis à Fort-Garmin à ses côtés et, revenant tout juste de l’Ithri’Vaan, c’est là-bas que je me rendais.
Elle leva les yeux vers Konghrim en marquant une pause.
- Je vous accorde volontiers que j’ai fait un détour par ici, mais j’avais envie de… Ressentir le Zagazorn. Je ne saurais l’expliquer autrement. Confia-t-elle avec une hésitation bien visible. J’avais envie de… M’imprégner de ces contrées. Puis elle désigna l’un des jeunes sangliers. Celui-là s’est blessé très récemment, je peux le sentir d’ici. _________________ - T'sisra en bikini :
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| | | Konghrim Forte-Poigne
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Ven 30 Aoû 2019 - 15:14 | |
| Et à peine les morceaux de pain furent-ils posés à l’attention des trois grognards, que ni une, ni deux, ils s’y précipitèrent. Mangeant d’abord les miettes posées, ils vinrent jusqu’à chercher dans la main de la donatrice. Ils y tournèrent autour, se frottant le poil dans son dos pour y chercher d’autres traces de pain. Ou même sur ses vêtements, sur lesquels ils laissaient leurs groins. Un cadeau des Haralfar, donné en reconnaissance de son titre, l’odeur. Ce genre d’odeur bien rance qui restait imprégnée. «Si tu les nourris tous comme ça, m’étonne pas. »Le Thane, bras croisé, étira un sourire derrière sa longue barbe hirsute. Aussi débuta-t-elle son discours par une question. L’antique cité de Molgrunn. Entendu vaguement parlé, dans les grandes lignes. Très grandes lignes. Konghrim ne répondit pas, donnant son silence comme invitation à poursuivre. Alors il était question de la recolonisation d’une antique cité. Tout le monde y avait été convié. Presque tous, en tous cas. Le Thane n’y ressentait aucune jalousie. Le trop plein de monde signifiait devoir causer et entretenir les bonnes relations. Pour ainsi dire, c’était ennuyeux. La franchise devenait si rare qu’elle avait même disparut des nuances de sa langue. Il trouva intérieurement bien dommage d’être surpris à faire des courbettes pour plaire aux majestés. Il serait mort pour eux, sans aucun doute. Mais de là à devoir jouer les parfaits animaux de compagnie … Non. Le sanglier alpha frappa dans son flanc, le tirant alors sa rêverie. Il désigna le morceau de pain et frappa du sabot au sol. Le Thane hocha la tête et comme par la plus naturelle des magies, le morceau disparu en un instant. Konghrim tourna alors la tête vers l’horizon et prit un air nostalgique. «Le Zagazorn … Il n’y a pas de plus belle endroit dans ce royaume que les plaines qui s’étendent à perte de vue. Cette herbe grasse, nourrie par les rayons du divin, douce au touché. Comme un coussin sur lequel on pourrait y perdre la notion du temps. Ces forêts dans lesquels fourmille la vie animale, si pure et si honnête. Tout cela bercé continuellement par la brise fraîche venant de la Virné qui fait parler les hauts pins et véhicule leur marque. Tu la sens ? »Konghrim prit une grande inspiration et ferma les yeux un instant. «La sève des pins se mêle avec l’odeur de ses branches. Apre et pourtant envoutante. Mêlé à cela le bruit de l’eau qui ondule sous cette même brise. Écoute-la. »Il rouvrit les yeux et se tourna vers son interlocutrice. «Tu vois, amie des Dawis. C’est ça le Zagazorn. Ou presque. Dans les montagnes, il y a un tout autre environnement. L’extrême inverse. Hm … »Le Thane s’agenouilla vers le sanglier dénommé comme blessé et toucha le haut de son crâne. «Ca fait rien. Foncer la tête la première dans un mannequin, c’est plus facile que dans un mur de métal bruyant armé de lances, qui n’a qu’une seule idée en tête, c’est vous percer l’cuir. » Konghrim, plus ou moins convaincu que parler avec l’elfe noire n’allait pas le tuer, prit place dans l’herbe. Le sanglier alpha fit de même, ce qui permit au nain de s’y adosser. Evidemment, la tête du sanglier était tournée vers T’sisra, des fois qu’elle ait encore du pain. «Ton père, Bock-D’acier, c’est un Dawi pas vrai ? J’parie, sans t’offenser, que tu es une enfant de nulle part. Ton peuple t’as abandonné, ou inversement. Lui t’as récupéré et élevé comme sa fille. J’ai bon ? » Il aimait à jouer à ce genre de petit jeu de devinette. Prendre des morceaux du discours et tenter de recréer une histoire. Peut-être que tout était faux, peut-être que ce l’était partiellement. Il n’y avait qu’une personne pour y répondre. |
| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Ven 30 Aoû 2019 - 17:03 | |
| Eté, Elenwënas, huitième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle. Les oreilles de l’elfe bougeaient de temps à autre, cherchant le son du ruisseau s’écoulant jusqu’ici par delà les pulsations des sangliers et du nain, ses cheveux agités et sa peau rafraichie par la brise, elle comprenait en partie seulement ce que le nain ressentait. Ses narines qui cherchaient l’odeur des pins et de l’herbe de grasse en revanche, ne trouvèrent que le puissant effluve dégagé par les bêtes de guerre. T’sisra était visiblement ravie de voir les sangliers lui tourner autour, caressant ceux qui passaient devant elle. Leur manège semblait beaucoup l’amuser, et l’odeur ne la dérangeait pas tellement.
- Oui, j’ai vu les neiges éternelles du grand Nord et j’ai craint ses températures. Je n’ai jamais eu aussi froid de toute ma vie, je doute d’ailleurs que d’autres peuplades que la vôtre puissent survirent à de telles températures. Moi-même, si je n’étais ce que je suis, je serai morte de froid à coup sûr. Lâcha-t-elle dans un rire discret mais remarquable. Je préfère de loin les plaines du Brissalion !
La daedhelle finit par s’assoir dans l’herbe, offrant ce qu’il restait de pain à Kathkar. Remontant et les genoux et passant les bras autour, elle se fendit d’un sourire triste.
- C’est une jolie histoire et j’aurais aimé qu’elle soit entièrement vraie. Mais la réalité est un peu plus sombre et moins reluisante. Elle désigna son visage et plus précisément ses yeux puis ses cheveux noir de jais. J’ai presque l’air d’une hybride mais je suis bel et bien une enfant drow, pure souche. J’ai souffert d’une malformation que je juge être une bénédiction, sans laquelle je ne serai très certainement pas ici aujourd’hui car je ne suis pas une doeben, ces drows nés et vivant en Itrhi’Vaan. Je suis une véritable puysarde, j’ai grandi dans l’Elda et tout comme mes congénères, j’ai été élevée pour la guerre.
Relvy, celui ou celle – elle n'en savait rien – qui avait obtenu sa première bosse perlant de quelques gouttes de sang, s’était installé si près de la noirelfe qu’elle put approcher lentement la main de la tout petite plaie.
- Mon père était un esclave, au sein du domaine de mon géniteur, il s’occupait des armes et des armures ainsi que de moi. Je n’ai jamais été acceptée par mes pairs, à cause de ma petite taille, mes yeux bleus, ma peau trop claire et mes cheveux qui ne blanchissent pas. Contrairement aux autres puysards, j’ai toujours vu mieux de jour que de nuit, je n’ai pas hérité de leur nyctalopie. J’avais d’autres cordes à mon arc pour me repérer. Confia-t-elle avec un sourire en coin tandis que ses doigts effleuraient la plaie qui se refermait pour ne laisser qu’une belle bosse bien ronde. Et pour couronner le tout, je suis ce que les eldéens appellent une « faërn », fit-elle en mimant les guillemets de ses doigts, j’étais douée pour la magie et j’ai été envoyée au C’nros. C’est là que les mages de guerre qui terrifient tant les peuples de Miradelphia sont formés. Alors imaginez, une drow « finie à la pisse » comme disait mon géniteur, mais qui s’était révélée être une faërn, ça avait de quoi mettre en rogne beaucoup de mes comparses.
Tapotant sur le museau du sanglier, elle se fendit d’un sourire satisfait. La noiraude lui avait laissé sa première bosse, souvenir de sa première charge réussie, cependant la douleur s’était évanouie.
- Balir m’a toujours soutenue, il était mon échappatoire, ma fenêtre sur le monde. Quand je n’apprenais pas à manier les armes, que je n’étais au sein C’nros à étudier la magie et la guerre, il me contait les légendes du Zagazorn, les histoires et les rumeurs du reste du monde. C’est lui qui a fait mon éducation, qui a forgé ma lame et mes valeurs et m’a aidé à surmonter les épreuves. Et lorsque ma tante est venue au domaine pour nous massacrer et faire main basse dessus, sous couvert que j’étais une hérétique, et elle n’avait pas tort puisque j’en suis une, j’ai laissé mon géniteur se débrouiller avec sa sœur et j’ai emmené Balir avec moi. Nous avons fui le Puy. Marquant une nouvelle pause, son regard vint se ficher dans celui du nain. Je ne regrette rien de ma vie, je suis heureuse d’avoir connu le mal comme le bien, sans quoi je ne serai ce que je suis aujourd’hui. Conclut-elle avec un hochement de tête. Et oui, je suis une mage de la vie, j’ai été formée à l’une des magies les plus craintes en ce monde. Et vous ? Vous êtes le thane d’un clan dans plaines, attaché à sa région et à ses sangliers ?
T'sisra s'attendait à la réaction habituelle, après tout, les nécromants du Puy font frémir le monde entier, et même ceux qui n'en sont pas originaires ont tendance à provoquer le dégoût et la frayeur. Ces mages capables de relever des morts, de faire pourrir sur place de pauvres hères, de répandre des maladies ou briser des os par leur simple volonté avaient la réputation la plus mauvaise qui soit. _________________ - T'sisra en bikini :
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| | | Konghrim Forte-Poigne
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Sam 31 Aoû 2019 - 14:10 | |
| Certaines des phrases énoncées par l’elfe le laissèrent pantois, songèrent. Des tournures laissant un arrière-goût de mystère. Qui laissaient présager que quelque chose de plus se cachait sous cette carapace frêle. Le nain garda tout cela dans le coin de sa tête et écouta avec attention le discours qu’elle lui énonçait. Enfant esseulée, il avait bon. Pour les raisons, il ne pouvait pas deviner. Ni même n’avait remarqué que cheveux et iris étaient sujets à une malformation. Lui qui avait déjà dû mal à différencier les deux types d’Elgi, si en plus il y avait des malformations, s’en était trop. Pour le reste, la guerre, il comprit. Tout comme les nains finalement. Même si l’on n’était pas soldat de métier, un nain qui cogne, c’est un rocher qui se brise.
«Un nain esclave de ces cochons d’Elgi !? »
Le ton avait très légèrement augmenté en intensité, sans pour autant se perdre dans la colère. Juste une constatation qui ne lui plaisait pas. Savoir que l’un des siens étaient retenus là-bas lui faisait monter le sang aux oreilles. C’était inacceptable. Il n’en rajouta pas et resta tranquille tandis que défilait le reste des propos.
«T’es comme une sorcière des bois, mais tu viens du Sud. Sauf que tu ressembles à ni l’un, ni l’autre. Enfant de nulle part. Ou presque. »
Enfin elle conclue son discourt avec la fuite de son camp et la révélation sur son domaine de magie. Magie de la vie. C’était quoi ça ? Magie bénéfique, d’après le nom, mais en réalité non, vu sa réaction. Aussi ce serait l’inverse de ce à quoi le nom laissait présager. Magie de la mort ? Une magie qui donne la mort ? Non, toute le peuvent. Magie qui se sert des morts alors. Nécromancienne. Konghrim fronça les sourcils et garda le silence quelques instants.
«J’aime pas la magie. Surtout celle qui se sert des corps morts. Je trouve ça … abjecte, déshonorant et dégoutant. »
Il se leva et fit quelques pas.
«Pour autant … Tu vois ça là-bas, dans le ciel ? L’étoile qui brille. Tu peux la regarder ? Non. Pourtant, c’est la lumière la plus pure que l’on est sur ce monde. Porteuse de vie, de toute vie. Quant au feu nourricier. Est-ce que tu peux le tenir dans la main ? Non plus. La lumière n’est pas toujours synonyme de bonté. Se tenir dans l’ombre ne veut pas dire être plein de mauvaises intentions. J’pense que ta magie est bénéfique. »
Konghrim se retourna, passa ses doigts dans sa barbe. On sentait qu’il était perdu dans son esprit.
«J’pense que c’est bénéfique parce que sans cette magie, sans cette échelle de valeur, on pourrait pas savoir comment faire le bien. Ni même savoir où est l’ennemi, en définitif. Il n’y aurait pas d’équilibre, pas de … mesure. Finalement c’est plutôt bien. »
Il écarta un sourire, qui se tarit aussitôt.
«Sauf si t’essaies d’en faire sous mon nez, tu te prends une hache dans les yeux. »
Une pause et un regard planté dans le sien.
«Si ce que tu dis est vrai, t’es pas une enfant de nulle part. T’es une enfant du Zagazorn. Ta braise vie a été allumée dans le mauvais corps, c’est tout. Et il faudra t’en montrer digne, car tu n’échapperas pas aux eaux de Varri si tu as une mauvaise vie. »
Konghrim hocha de la tête et fit les cents pas.
«Pour sûr qu’je suis attaché à chez moi et à mes sangliers. Il n’y a aucun autre endroit où je voudrais être. On est les Haralfar, le seul clan à des kilomètres à la ronde. On veille sur ces plaines et sur les montagnes. Contre nos frères devenus fous, les grobi, les kobolds et toutes les autres saloperies qui auraient envie de foutre le bordel sur nos terres. »
Le nain alla fouiller dans la sacoche sur Kathkar pour y sortir quelques tranches de lard séché.
«T’es bien originale petite elfe. Et par Brissea j’en ai vu des gens originaux. Tu veux manger un truc ? » |
| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Sam 31 Aoû 2019 - 15:27 | |
| Eté, Elenwënas, huitième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle. La noirelfe ne pouvait pas blâmer sa crainte de la magie, une réaction très commune et très à propos lorsque l’on parle de nécromancie. Mais l’heure était au casse-croûte, dans un hochement de tête corroboré d’un sourire elle acceptait la tranche de lard.
- J’en veux bien une tranche, si ça ne vous fait rien. Fit-elle en se redressant pour approcher du nain. Quant à la magie, je pense qu’elle n’est ni maléfique ni bénéfique. C’est simplement un outil, tout comme une hache qui peut-être utilisée à mauvais escient dans le but de faire de mauvaises choses, on peut l’utiliser pour des buts nobles, protéger et défendre. Sans compter la versatilité de la magie de la vie, elle peut vous éviter une mort certaine malgré une blessure fatale, tout comme elle permet de faire s’arrêter le cœur d’un ennemi. Il ne tient qu’au mage de choisir ce qu’il en fait.
Tendant la main pour récupérer la nourriture qu’on lui offrait, elle retourna s’assoir au milieu des sangliers trois jeunes sangliers.
- Néanmoins, je comprends parfaitement votre point de vue. D’un avis très personnel, je n’ai aucun scrupule à me servir du corps de mes ennemis, mais il ne me viendrait pas à l’idée de toucher à ceux de mes amis et alliés. Bien au contraire, je ne me permettrai pas de leur manquer de respect quitte à ce que ça me coûte la vie.
La noirelfe croqua dans la tranche de lard, sans doute du sanglier d’ailleurs. Avec un regard pour eux, elle espérait qu’ils ne finiraient pas ainsi.
- J’ai voué ma vie à venir en aide aux nécessiteux et à affronter ceux qui font le mal, j’emploie leurs méthodes contre eux. Je crois fermement que, parfois, pour affronter un mal il faut lui en opposer un d’une toute autre nature. Ça peut paraître paradoxal mais j’attache beaucoup d’importance au respect de la vie. Elle se fendit d’un sourire amusé en abordant le sujet suivant. Quant à l’au-delà et la religion, je vous l’ai dit, je suis une hérétique. Je respecte les dogmes et les croyances de chacun, mais je n’ai foi en rien d’autre que les mortels qui peuplent ce monde. Et je sais, de source sûre, qu’après ma mort, c’est le néant qui m’attend. La seule exception reste Tyra, une des déesses des hommes. J’ai beaucoup d'estime pour elle et pour ce qu’elle a fait pour le bien de leurs Souffles.
Dans un haussement d’épaules et d’un geste de la main elle balayait le sujet religieux comme on chasse une mouche.
- J’ai entendu dire qu'une grande partie des gobelins avaient migré vers le Sud, hors du Zagazorn. Ceux qui sont restés sont toujours aussi belliqueux ? Avez-vous déjà essayé de discuter avec certains d’entre eux ? Demanda-t-elle avec une pensée pour son comparse à peau verte. Et les kobolds, ils ne sont pas réellement agressifs, si ? Je les pensais être des chapardeurs, ni plus ni moins. D'ailleurs, les gobelins et les kobolds sont-ils ennemis ? _________________ - T'sisra en bikini :
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| | | Konghrim Forte-Poigne
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Lun 2 Sep 2019 - 8:53 | |
| Konghrim prêtait une oreille attentive tandis qu’il servait la becquetance à tout ce beau monde. Y compris les sangliers qui eurent droit à quelques autres légumes. Un casse-croûte placé sous l’égide de l’étoile mère. De nouveau, le nain se rassit dos au sanglier, sans commentaire particulier. Sans mouvement supplémentaire du visage qui aurait pu trahir sa pensée. Une fois la première bouchée, elle jeta un regard aux trois jeunes. Cela tira une esquisse de sourire au Thane. Il savait le peuple Elgi protecteur invétéré de la nature. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils en étaient venus à manger de la salade à tout bout de champ. Disons que ce régime était convenable pour un repas, des suites d’un festin trop copieux. Jamais tout une vie. Pas étonnant ensuite qu’ils étaient fragiles comme des brindilles.
«Tyra ? Connais pas. En vérité, depuis la grande éclipse, j’en suis venu à me dire que le Panthéon ne voulait plus de nous. Comment laissez faire tant d’atrocité dans le royaume, sans qu’aucun ne lève le petit doigt ? Notre Père est le représentant de la guerre et il nous a façonnés à son image. Mais ce qu’il s’est passé dans la nuit sans fin, ce n’était pas une guerre. Ce fut un massacre. J’ai arrêté de vénérer ces êtres qui ont montré de l’égoïsme envers leur peuple. Pourtant … Pourtant j’en crois à penser qu’ils sont de nouveaux réveillés. C’est assez difficile à décrire. Il y a des signes qui ne trompent pas. Des manifestations, des … coïncidences ? Tu vois ? »
Le regard dans le vide, Konghrim croqua dans le lard, tandis qu’il se remémorait les évènements de la mine ou la rencontre avec les Hache d’Ors. Mais plus loin encore dans les montagnes célestes, le chant du vent murmurait et l’appelait.
«Les Grobi attaquent à vue. Ils tuent, pillent, détruisent … Il y a pas deux ennéades, j’suis tombé sur un nid d’ces pourris qui ont essayé de me taillader le lard. Ce sont des nuisances, rien de plus. Les Kobolds, c’juste des voleurs. J’en n’ai pas rencontré des masses et je ne sais pas quelle attitude avoir. Quant à leurs relations, je n’en ai pas la moindre idée. Généralement, quand il y a l’un, il n’y a pas l’autre. Soit ils se tuent, soit ils s’évitent. Va savoir. »
Le nain jeta un regard vers l’horizon. Les nuages étaient montés vers le firmament et s’étaient chargés d’une énergie tempétueuse. Noirs comme la suie, de fines lignes y descendaient, immobile sous la masse. Il croqua de nouveau dans sa tranche de lard.
«Si j’avais su un jour rencontrer une Drow, fille du Zagazorn, avec qui j’allais tailler la bavette sur la religion et la magie … Mettons cela sur les coïncidences du moment. »
Puis finalement la fixa. Il était rare que Konghrim parle de ses pensées sur son peuple, sur la magie, la religion, la société en elle-même. Il savait les siens comme étant souvent obtus. Lui-même l’était, d’une certaine manière. Même si l’ouverture d’esprit était un pilier fondamental dans sa vie. Le nain chercha sur le sanglier derrière lui la lourde hache à deux mains. Une arme usée, qui dû à l’époque briller de mille feu. Mais là, elle était corrodée à certains endroits. Les joyaux présents n’avaient plus d’éclats et il n’en restait que peu, laissant des trous béants dans le métal. Les runes étaient illisibles également. On aurait dit que cet objet avait vu la création du monde.
«Je l’ai reçue à la mort de mon père, Krath l’Ancien. La dernière fois qu’il l’a tenu, c’était à Almis. Il y a plus de seize ans. Les murs s’étaient alors mis à trembler et des colonnades entières s’effondraient sur nous, les nains. Il y avait des flammes dans toute la ville et des cris dans toutes les directions. Tout s’était passé très vite. En tant que Haralfar, on était une dizaine. Une dizaine seulement pour prêter main forte aux ricaneurs quand ils ont débarqué par centaine de la ville. On est que trois à avoir survécu. Je les hais, par ce qu’ils représentent tout ce que j’apprécie. Parce qu’ils ont détruit la ville, tué par centaine les nôtres, tués mes compagnons et mon père. »
Le Thane parlait calmement, mais la résolution dans son regard était sans équivoque. Les flammes de la forge y brûlait avec la même ardeur. |
| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Mar 3 Sep 2019 - 14:46 | |
| Eté, Elenwënas, huitième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle. Oh ça oui, les dieux étaient bien réveillés. Ils l’ont toujours été, le divin n’avait jamais été très loin, Quelles que soient les les époques. La noirelfe avait vu plus qu’une manifestation, et ce par deux fois. Le voyage entreprit il y a six ans jusqu’aux Portes de la Mort, au beau milieu des Terres Stériles, lui laissait encore un souvenir amer. Nul ne pouvait douter de la réalité de ces êtres aux pouvoirs inimaginables, en tout cas plus depuis le Voile. Elle se contenta d’un hochement de tête, voyant très bien de ce dont Konghrim parlait.
Puis le thane finit par s’épancher sur son passé. Le récit des batailles d’Almis laissèrent une plaie béante dans les braises des nains. Aussi, la noirelfe ne savait que répondre, mis à part le silence. Si certaines cités s’étaient relevées mieux que d’autres, tous les clans nains n’en profitaient pas, toutes les villes non plus. Dans certaines régions du Zagazorn, la paix ne semblait tenir qu’à un fil. Les dawis avaient encore bon nombres de plaies à panser et toute une société à rebâtir, une culture à remettre en état et des exactions à pardonner.
Le regard dans le vide, elle pensait aux gobelins. On les disait partis, pour leur grande majorité, vers le Sud, vers l’Anaëh et la Péninsule. Cependant, bien d’autres subsistaient encore ici, se terraient dans les montagnes et dans les galeries, attendant patiemment leur heure, s’attaquant aux convois et aux voyageurs.
- J’ai toujours imaginé les kobolds bien plus inoffensifs que les gobelins. Enfin… Beaucoup moins belliqueux. Mais je m’étonne toujours de la véhémence des peaux-vertes. Confia l'eldéenne en caressant l’un des sangliers. Ils ne sont pourtant pas totalement dénués d’intelligence, j’en connais même un qui parle, où plutôt qui baragouine, en oliyan. Avant de me rencontrer, il obéissait à un son maître, un nécromant. Elle marqua une pause en se grattant la tempe avec une certaine hésitation. J’ai tué ce nécromancien, c’était un homme mauvais et rongé par la folie. En revanche, Mortecouille, c’est ainsi qu’il s’appelle, ne l’est pas.
T’sisra avait du mal à imaginer ce gobelin faire du mal à qui que ce soit, surtout armé de « pique-le-cul », sa vieille flèche qu’il agitait comme une épée.
- Il est même plutôt amical et possède d’indéniables talents en matière d’herboristerie. Il assure que son secret vient de l’engrais, mais je n’en suis pas certaine. Après tout… Je l’ai vu chier dans des rosiers. Fit-elle dans un rire incontrôlé. Et je peux vous assurer qu’il a un instinct de survie très développé, j’entends par là qu’il manque parfois de courage. Alors je me demande pourquoi. Pourquoi les gobelins continuent-ils de défier et d'affronter les nains ? Quelles raisons les poussent à vous assaillir sans cesse alors que le nombre à tant diminué ?
La situation laissait la noiraude perplexe. Qui plus est, les gobelins ne formaient pas un peuple à part entière, ils étaient des communautés éparses et parfois aux mœurs bien différentes. Leur seul point commun était leur croyance qu’un dieu viendrait tuer tout ce qui est plus grand qu’eux, mais c’était tout. On lisait facilement sur son visage que la question en soulevait bien d'autres, qu'elle cherchait à émettre des hypothèses cohérentes ou bien à mettre le doigt sur un détail qu'elle ne parvenait pas à saisir. _________________ - T'sisra en bikini :
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| | | Konghrim Forte-Poigne
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Mer 4 Sep 2019 - 7:46 | |
| Les bras croisés, jambes en tailleur, Konghrim regardait l’elfe quand elle discourut de sa rencontre avec les Grobi. Dans son cas, il semblait qu’elle ait trouvé une perle rare dans le peuple vert. Un qui soit capable à la fois de communiquer et de se vanter d’avoir un quelconque talent. Ce faisant, elle continuait de gratter le front d’un sanglier, qui s’était désormais couché à terre. Le Thane y prêta un regard et esquissa un fin sourire sous sa barbe virevoltante.
«Un Grobi qui parle avec nous autre ? T’es tombé sur un cerveau. D’habitude, la seule chose qui sort de leur bouche, c’est une bave visqueuse. J’serai curieux de le rencontrer, ce peau-verte. Ne serait-ce que savoir comment il pense pourrait en apprendre beaucoup sur eux. »
La notion de bien et de mal était toute relative. Un gobelin seul n’était pas très dangereux et ne pouvait faire de mal qu’à un lapin. Si tant est qu’il arrivait à lui courir après. Non, définitivement, les grobi n’avaient aucun intérêt. Parce qu’ils étaient lâches, comme le soulignait T’sisra, et qu’ils n’avaient aucun sens de l’honneur. Leur seul intérêt c’était de tuer ce qui pouvait l’être et de le bequeter sur un brasier. Ils ne respectaient rien, n’obéissait à personne qui les contrôlait pas déjà. Konghrim avait haussé un sourcil, en la voyant rire ainsi. Sans doute se rappelant de cette fameuse scène ou un grobi était en train de se soustraire à ses besoins. La plante avait dû en crever. Elle en avait de l’affection, cela se voyait.
«J’vais te dire pourquoi. Il n’y a pas deux ennéades, j’enquête sur une bête qui rodait près du clan. Bon, rien de nouveau. Donc je me lance dans la traque pour être certain qu’elle ne revienne pas. Les petits marcassins sont fragiles. Et j’tombe sur sa dépouille à l’entrée d’une caverne. Il avait été tué et laissé là. Ca puait la mort, littéralement. Alors j’me suis lancé dans l’enquête au fin fond de cette grotte. J’y ai trouvé un nid de vermines. Pour sûr ils m’ont vu et se sont jeté sur moi. Ils étaient peut être une cinquantaine. Crois-moi, leur courage, ils l’avaient pour tenter de me percer le cuir. »
Il marmonna dans sa barbe.
«J’suis sûr qu’ils avaient réussi à nous contourner et qu’ils s’apprêtaient à descendre sur le clan. Si par hasard je les avais pas trouvés, le clan se serait fait détruire à la nuit tombée. On doit toujours se méfier, toujours être sur nos gardes. Quand c’est pas les Bearog qui rodent, c’est les Grobi, les sauvages ou d’autres trucs. On n’est pas Thanor ou Lante. Il n’y a pas de muraille chez nous et personne pour nous entendre si on commence à crever. Hm. »
Konghrim se releva et tourna le regard de nouveau vers les nuages noirs qui arrivaient sur eux. Une tempête qui s’annonçait violente et sans nul doute glaciale. Il plaça ses mains sur ses hanches et proposa à la Noirelfe.
«Vu ce qui se prépare dans le ciel, tu ferais bien de venir t’abriter pour la nuit, ca risque d’être violents et toute seule, même avec ta magie, tu risques de choper la goutte au nez. Haralfarkazad est pas loin de là. »
Kathkar s’était lui-même relevé et reniflait l’air en direction de la tempête. Puis, tout lourdaud qu’il était, vint s’abriter derrière son cavalier. Ce dernier posa sa lourde main entre ses oreilles.
«Il aime pas quand ça gronde dans le ciel. Hm … Et moi non plus, pour ainsi dire. »
Les présages qu’annonçaient les changements climatiques n’étaient jamais bons. Loin d’être superstitieux, Konghrim restait très alerte avec les manifestations des dieux. Surtout en ce moment, où ils avaient décidé de se montrer sur leur monde…
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| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Lun 9 Sep 2019 - 12:59 | |
| Eté, Elenwënas, huitième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle. La noirelfe observait les mouches s’agiter plus que de raison, l’air était devenu lourd. Cet orage promettait de tonner sec et fort, dans un frisson bien visible elle opina du chef. Si elle pouvait s’abriter le temps que le gros de l’orage soit passé, elle ne se ferait pas prier. Certes, elle en avait vu d’autres durant toutes ces années de pérégrination, mais les grondements des cieux l’avaient toujours apeurée, même encore aujourd’hui.
- Je déteste l’orage. C’est bête, mais le tonnerre m’a toujours prise aux tripes. Concéda la drow en levant le nez vers le ciel, tandis que les pointes de ses oreilles semblèrent s’affaisser. Avec ce vent, ça ne devrait durer que quelques heures tout au plus. Je ne voudrais pas abuser de votre hospitalité, alors, dès que l’orage sera passé je reprendrai la route pour Fort-Garmin.
T’sisra tapota une dernière fois le flanc du sanglier et se redressa. Levant les yeux vers les nuages noirs qui approchaient, elle fronça les sourcils rien que d’imaginer la tempête à venir.
- Pour ce qui est de Mortecouille, je veux bien vous le présenter. Je suis certaine qu’il sera très heureux de discuter avec vous en échange d’un tour de sanglier, d’autant que sa lubie du moment, c’est de se prendre pour un chevalier, alors monter sur l’une de vos bêtes et agiter sa flèche en l’air devrait le ravir. Commença-t-elle avec un sourire amusé. En revanche, ce sera vous seul et sans violence, vous garderez vos haches bien rangées. Je vous donnerai rendez-vous et Mortecouille n’ira nulle part ailleurs. J’ai beaucoup d’affection pour lui, vous comprendrez ma prudence, je ne préfère pas qu’il termine entre les mains d’un tortionnaire quelconque. J’ai entendu des rumeurs concernant les méthodes utilisées pour faire parler les gobelins et je ne permettrai pas qu’une chose aussi atroce ne lui arrive.
La noiraude jeta un œil à l’endroit où elle s’était assise, vérifiant de n’avoir rien oublié, puis s’approcha de Konghrim.
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| | | Konghrim Forte-Poigne
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Mer 11 Sep 2019 - 13:05 | |
| «On sait jamais quand ça va tomber, ni même si c’est pas ton crâne qui est visait. Sacré nom de nom. Ma porte est toujours ouverte aux Dawi, dans un sens très large. »
Il lui jeta un regard entendu en coin et esquissa un sourire. Le Thane posa les mains sur ses hanches et donna une petite tape du bout du pied pour lever son gros sanglier. Celui-ci ne broncha pas et obéit, tout en récupérant un morceau de carotte qui dépassait de la sacoche de Konghrim. Celui-ci lui caressa le haut du crâne.
«Un Grobi monter un Horokûr ?!»
Le thane baragouina dans sa barbe et sembla empreint d’une grande réflexion. Le genre de celle qui lui faisait froncer les sourcils et parler tout seul.
«Ouais, entendu. Je sais m’tenir p’tite elfe, croyez pas. Quand à ces tortionnaires, on en fait pas par chez nous. Je l’interdis et crois bien que si je chope le premier qui maltraite ne serait-ce qu’un Grobi, il se prend un détour. On a un minimum d’honneur pour la vie au sens large, même si ces abrutis semblent l’avoir oublié. Les Grobi sont dangereux en bande, et j’aurai aucune retenue pour les tuer. Mais pas de raison de s’en faire s’il y en a un ou deux esseulés. »
Le Thane hocha la tête négativement.
«Qui c’est qui t’as glissé ces rumeurs, hm ? »
Puis, après la réponse, montra le dos de Kathkar. Sur lequel trônait une peau de Bearog en protection. Quelques babioles ça et là sur les côtés, surtout du matériel de cuisine ou de première nécessité. Tels que des plantes, des gobelets, etc.
«Monte sur Kathkar. »
Une fois fait, il plaça ses jambes trop fines et surtout trop grandes le long de la bête. La tête à même les poils de son crâne, dans sa crinière marron ébouriffée. Enfin, il fit le tour de la bête et vérifia qu’elle était bien en place. Puis devant le sanglier.
«Tu m’l’a fait pas tomber. Suis-moi. »
Il plaça une main sur les yeux de l’animal puis devant les siens. Le langage fut compris par la créature qui tapa du sabot. Enfin, le nain enfourcha un sanglier, qu’il eut du mal à contrôler. Fougueux, il chercha d’abord à l’y ôter de son dos, mais fut rapidement calmé.
«Bien, on rentre. »
Haralfarkazad n’était pas très loin d’ici, à peine à une demi-heure de leur endroit à dos de sanglier. Le troupeau se déplaça rapidement à bride abattu, tournant autour du gros mâle plus lent. Ce dernier maintenait une allure stable et ne bougeait pas dans tous les sens comme pouvait le faire un cheval. Ainsi accroché, on ne craignait pas grand-chose. La cité enfin se présenta en bordure d’une chaine de montagne. Construite dans un renfoncement, les murs Est et Ouest n’étaient rien d’autres que le Septentrion lui-même. Lui offrant protection et couvert. A l’arrière, le village s’élevait petit à petit et l’on voyait un chemin tracé qui s’enfonçait vers les hauteurs puis disparaissait dans la neige. Les maisons étaient en pierre pour la plupart, une pierre très claire avec des toits en chaume, par-dessus une structure de conifère. Les rues étaient pavées, permettant de ne pas traîner de la terre. Plusieurs jardins poussaient ça et là, souvent derrière les maisons. Quelques fleurs pointaient le bout de leurs pétales sur le rebord des fenêtres ou en bordure des maisons. Des odeurs se mélangeaient entre elles. Entre les fleurs, la nourriture cuite et surtout … surtout l’Horokûr. Pour ainsi dire, il y avait pratiquement autant de sangliers que de nains. Des petits, des gros. Des bêtes de guerre, de somme ou encore des bêtes en train de cuir. Le sanglier était le pilier central du village, et on le sentait bien. On ne prêta que très peu attention aux Thanes qui choisit d’entrer sur la périphérie du village, là où le chemin menait directement à quelques enclos plus large. Les sangliers retrouvèrent d’autres jeunes. Kathkar en revanche fut mené par le Thane jusqu’à sa maison.
«C’est chez nous. Notre petit village, humble et sans prétention. On ne demande rien à personne et personne ne nous demande jamais rien. C’est d’ailleurs bien cela le problème… »
Le nain s’apprêta à rentrer chez lui, sauf si l’elfe avait autre chose à dire. |
| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Sam 14 Sep 2019 - 2:43 | |
| Eté, Elenwënas, huitième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle. T’sisra grimpait sur le sanglier tout en commençant à expliquer l’origine des rumeurs dont elle parlait. Elle les avait entendues lors de son passage à Lante, quelques jours auparavant.
- Les nains boivent parfois un peu trop et aiment s’épancher sur ce qu’ils appellent l’année des oreilles de gobs. Et des massacres, il y en a eu un paquet cette année-là. Alors… Je ne dis pas, lorsqu’on est attaqué on a toutes les raisons de se défendre, mais certains racontars font tout de même froids dans le dos. Elle marqua une pause et tapota la peau de bearög des deux mains. Ne vous en faites pas pour votre trophée, je prendrai garde de ne pas vous le salir.
Monter un sanglier ne lui semblait pas si différent que de tenir sur un cheval, bien que le premier soit plus court sur pattes. Et certainement plus calme que certaines de ses précédentes montures, mis à part ce vieil âne qui l’avait trainée de Thaar jusqu'à Naélis en passant par les principautés de Sept-Mont. Konghrim venait de sommer ses bêtes de se mettre en marche, et si celle qu’il montait s’était tout d'abord montrée récalcitrante, ce ne fut pas pour très longtemps. Évidement, la scène arracha un sourire à la drow. Puis ils prirent en route, les uns derrière les autres et sans se presser particulièrement, quittant le petit bosquet pour se diriger vers les montagnes plus au Nord.
Une bonne demi-heure plus tard, l'on distinguait déjà Haralfarkazad au nichée creux d’un petit vallon. Les premières habitations et enclos du village profitaient du terrain relativement plat et de l’herbe fraîche des prairies du Brissalion, puis les maisonnées suivantes s’étalaient jusque dans un pan de la montagne. On y avait creusé et taillé la pierre, même certaines habitations semblaient sculptées à même la paroi rocheuse, les routes de pavés avaient tout l’air d’être régulièrement entretenues et ci et là quelques jardins ou potagers poussaient devant quelques masures. Malgré l’orage approchant et la fin de journée approchant à grand pas, des barbes et des tresses allaient et venaient dans Haralfarkazad, vacant à leurs occupations quotidiennes. La noirelfe arriva comme un cheveu sur la soupe, on lui jetait quelques regards discrets en se demandant bien ce qu’elle pouvait faire ici avec Konghrim, qui plus est montée sur Kathkar, le sanglier du thane. Enfin arrivés devant la demeure du dawi, ils mirent pied à terre et le nain l’invita à entrer.
- C’est chez nous. Notre petit village, humble et sans prétention. On ne demande rien à personne et personne ne nous demande jamais rien. C’est d’ailleurs bien cela le problème…
- Il faut avouer que vivre dans son coin et avoir tendance à n’engager de relation avec personne risque plus de vous faire oublier que d’attirer l’œil. Concéda T’sisra avec un sourire en observant les alentours. Le village est, en tout cas, très pittoresque !
La daedhelle s’avança sur le pavé de la route bordant la demeure, les yeux rivés vers les cieux chargés de nuages. Les premières gouttes commencèrent à tomber et le grondement de l’orage résonnaient au-dessus des plaines. Tournant les talons, elle franchit le pas de la porte qu’on l’invitait à passer.
- Il est temps de s’abriter. Souffla-t-elle dans un sourire. _________________ - T'sisra en bikini :
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| | | Konghrim Forte-Poigne
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Mar 17 Sep 2019 - 8:43 | |
| «Un peu ? Pouah. La majorité d’entre nous sont des soulards p’tite elfe. La bière, si elle n’embrumait pas tant l’esprit, serait la boisson parfaite. Mais le guerrier sage sait quand son esprit doit être aiguisé, et quand il peut s’appesantir dans la débauche.»
Sur ces paroles, il opina du chef à sa propre pensée, tandis qu’il divaguait sur lesdites atrocités qui avaient pu avoir lieu dans le Zagazorn, ou à ses frontières … Ce n’est qu’une fois l’elfe installée et sa remarque sur la peau de Bearog qu’il leva la tête.
«Trophée ? Non non. La peau de Bearog équipe les plus vieux Horokûr. C’est une barrière contre les flèches, le froid et même les coups d’épée. Sauf qu’à défaut d’en trouver derrière chaque recoin, elle en est rare. Et nous ne chassons pas le Bearog volontairement non plus, donc … »
Il avait alors haussé les épaules et enfourché sa monture pour le Kazad. Une fois arrivé, les sangliers avaient été finalement abrités, excepté bien sûr Kathkar qui les accompagna jusqu’au pas de la porte. Lourde porte qui plus est. Epaisse d’une vingtaine de centimètre, toute de pin massif beige avec quelques nœuds plus foncés. Elle était large de deux bons mètres et haute d’un peu moins. La maison de Konghrim ne comportait ni potager, ni fleurs sur le bord de fenêtre. Un parterre d’herbe légèrement entretenu par les bêtes qui venaient en mâchouiller les brins. La bâtisse en elle-même était légèrement en retrait dans le village, construite sur un des a-pic. De sa hauteur, le Thane avait une vue imprenable sur la majeure partie du village. La noiraude y entra, suivit par le sanglier et le Thane derrière.
A l’intérieur, tout y était de bois. Quelques piliers de pierre qui maintenaient le tout. On entrait sur une pièce très large et profonde. Sur la gauche, une porte menant à l’extérieure sur un balcon. Au centre du mur de droite, un banc devant une cheminé, à côté de laquelle trônait une énorme de tête de Bearog empaillé. Entre les deux, une table rudimentaire et très rustique. Au fond enfin, quelques monceau de pailles où Kathkar vint se coucher sans broncher. Konghrim l’invita à s’assoir sur la table et disparut dans la pièce à droite, garde-manger, cellier etc. La pluie commença alors à battre la toiture. Le Thane revint avec deux choppes de bière et quelques tranches de fromage doux. Il laissa sur la table et se dirigea vers le feu pour l’y allumer.
«J’ai hérité cette maison de mon père, à sa mort. Ça, c’est la tête du Bearog qui m’a valu mon surnom. J’ai failli y laisser mon cuir ce jour-là. »
Puis il vint s’assoir devant elle et trinqua avec. Un nain sans bière, fut-il un bois sans soif ou un modéré, c’était bien la même chose. Ce n’était pas un nain.
«A part boire et attendre que ça passe … Qu’est-ce que ton père exerce comme métier désormais ? Il est toujours dans la forgeronnerie ? »
La foudre éclata dans l’air en une cacophonie de tous les diables. La vibration se répercuta jusque sous sa peau. Le grondement se prolongea encore et encore et drapa le ciel d’un voile obscure. S’en suivit alors un deuxième grondement de roches qui se choquent entre-elles. Puis, le silence retomba soudain, ou presque. L’on entendit dans le fin fond de la maison des pas qui se rapprochaient à vive allure. Puis surgissant de la pièce adjacente au cellier, une petite tête aux cheveux blancs fit son apparition. Elle se précipita sous la table.
«Beh … Qu’est-ce que tu fais là toi. J’t’ai dit de pas sortir. »
La gamine lui jeta un regard inquiet et resta en boule sous la table. Le sanglier fit jouer du groin vers la petite, reniflant cette présence encore peu coutumière. Elle le vit, et sans un mot, galopa à quatre pattes contre le sanglier. Celui-ci regarda son chevaucheur puis reposa la tête au sol. Un nouvel éclair éclaira le ciel, suivit du grondement mécontent des dieux. Elle sera le poil du sanglier et ferma les yeux. Konghrim quant à lui n’avait pas lâché l’elfe des yeux, fronçant légèrement les sourcils.
«Elle n’a plus de village, plus de famille. Ils sont tous morts. Alors je lui donne une chance de survivre. »
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| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Mar 24 Sep 2019 - 15:08 | |
| Eté, Elenwënas, huitième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle. La noirelfe referma ses deux mains sur la chope de bière proposée, reniflant tout d’abord le breuvage, elle en but deux ou trois petites gorgées avant de lever les yeux vers le trophée récupéré du cadavre d'un beraög. Secouant la tête pour chasser l'un de ses souvenirs, elle revint au nain pour lui répondre.
- Cela fait quelque temps qu’il n’a plus forgé quoique ce soit. Les Bock-D’Acier formaient un clan de brasseurs, je sais qu’il essaye en ce moment de rassembler ce qu’il reste des siens. Il souhaite mettre les prochaines années à prof…
Le ciel tonna si fort que le noiraude serra les dents dans un tressaillement. L’orage grondait tellement qu’un pieu pourrait affirmer que ses dieux étaient pris d’une colère noire. T’sisra poussa un soupir de soulagement alors que le silence revenait, son attention se porta sur le fond de la pièce d’où provenaient tant les bruits de pas qu’une pulsation qu’elle ne connaissait pas encore. Ses yeux suivirent la petite humaine venant se réfugier sous la table, puis, après le sermon du nain, elle fila se lover contre le sanglier qui, contre toute attente, semblait n’en avoir cure.
Konghrim l'avait déclaré simplement : «Elle n’a plus de village, plus de famille. Ils sont tous morts. Alors je lui donne une chance de survivre. ». Les paroles prononcées par le Grand-Roi il y a quelques mois lui revinrent en tête. Et la situation l’étonna d’autant plus. Son regard allait de la fillette au dawi, laissant le silence s’installer durant quelques secondes.
- C’est… Très gentil de votre part. Je suppose qu’elle ne parle pas un mot de votre langue ? Demanda la drow en jetant à nouveau à œil à la gamine. Qui d’autre est au courant ? Vous savez, si mon père et moi n’avions pas trouvé cette cité, il aurait subi un sort terrible pour m’avoir fait voyager sur les terres du Zagazorn, car lui, en tant que nain, n’est pas censé ignorer cette loi qui interdit aux étrangers d'en fouler le sol. S’il n’y a que vous et vos proches au courant, je crains que vous ne soyez dans une situation complexe Konghrim.
T’sisra finit par se fendre d’un sourire amical et tendit une main vers la petite pour lui faire signe d’approcher. Un village réduit à néant, plus de famille, d'où venait-elle ?
- Approche. Essaya-t-elle sur un ton doux. Viens voir. _________________ - T'sisra en bikini :
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| | | Konghrim Forte-Poigne
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Ven 27 Sep 2019 - 8:57 | |
| Pendant le silence qui suivit, Konghrim resta focalisé sur l’elfe. Il observait chacun de ses mouvements et préparait à répliquer si jamais il le devait. Intérieurement, le Thane ne pouvait supporter son manque de lucidité. Amener des gens chez lui, compte tenu de la présence de la gamine, c’était d’une idiotie sans nom. Maintenant, il y avait une autre personne dans la confidence. Reste à savoir s’il y avait de la confiance en l’elfe, ou s’il devait … prendre des dispositions. Quoi que… L’aurait-il fait ? Non, probablement pas. Il était incapable de tuer de sang-froid l’un des leurs. Même pour sauver la gamine. En revanche, il était prêt à s’exiler pour la protéger. C’était un fait forgé dans son cœur. A la première question, le Thane répondit négativement. A la deuxième, il se leva brusquement, aussi bruyamment que le tonnerre dans le ciel, le pied des chaises grinça contre les lattes du plancher. Les mains dans les dos, il tourna le dos à son auditoire. Kathkar avait relevé la tête, la petite le regardait d’un air interrogatif.
«Nul n’est censé ignorer la loi. Et sois certaine que je ne l’ignore pas moi-même. »
Il se retourna.
«Mais que faire quand cette même loi vous demande d’aller contre vos principes ? Contre votre honneur ? Hein ? Elle vient des Wandres. Nous avons fait une incursion sur son village, des suites des attaques des siens contre des caravanes de marchands. Des … représailles naines en bonne et dues formes. Mais il n’y avait que peu de soldat là-bas. Surtout des femmes… des vieillards … des enfants … Tous massacrés. Au nom de quoi devions-nous obéir ? Cela n’avait pas de sens et n’en a toujours pas. »
Il baissa la tête.
«Les Haralfar se sont battus contre les soldats, mais nous avons refusés de toucher aux autres. Alors quand elle et sa mère sont sorties de leur hameaux en pleure… Quand un soldat du Grand-Roi a attrapé sa mère par les cheveux pour lui trancher la gorge … J’ai … Je l’ai tout simplement caché avec mes grognards. »
Konghrim fit les cents pas dans la pièce, passant de la porte jusqu’à la couchette de Kathkar, l’esprit ailleurs. Cette scène n’arrivait pas à lui sortir de la tête. Non pas parce qu’elle était atroce. Mais tout simplement pour la chose suivante :
«J’ai eu l’impression de revivre la prise d’Almis par les ricaneurs. Je me suis vu à la place de cette gamine, des années plus tôt. Tandis que le flot de grobi emportait tout, dont mon père. J’ai eu cette impression que les nains, notre armée, était devenu très exactement ce que nous avions juré de combattre. Je l’ai sauvée, et je ne le regrette pas. Quel qu’en soit le prix à payer. »
Son regard tuméfié portait en son centre la détermination rougeâtre, brûlante de la grande forge. Mais l’elfe sembla se détendre et se concentra sur la petite. Cette dernière tourna la tête vers Konghrim, qui acquiesça en silence. Elle se leva lentement et s’approcha.
«Elle ne parle pas. Jamais. Même pas dans sa langue. » |
| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Mar 22 Oct 2019 - 17:59 | |
| Eté, Elenwënas, huitième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle. Konghrim s’était levé d’un bond, puisqu’elle avait visiblement touché une corde sensible. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour se rendre compte d’où venait cette si brusque réaction, dans les instants qui suivirent, le dawi déblatérait, avec trop de détails à son goût, ce qu’il avait vécu à la frontière Sud. La noirelfe était restée assise, immobile, interdite, ne l’avait pas interrompu ni n’avait détourné le regard de son hôte. Cette histoire était bien loin de ce qu’on lui avait conté des guerriers nains et de l'honneur dont ils faisaient preuve, de ce qu’elle avait appris par son père puis par elle-même au cours de ces dernières années. Au fond, elle aurait préféré ne pas en entendre parler, quand bien même ignorer un fait ne changeait rien à la réalité.
- Si ça ne vous fait rien, je préfère ne pas en savoir plus. Et je vais me contenter d’espérer que ce que vous me racontez-là n’est qu’une tâche dans l’Histoire, ni plus ni moins. Lâcha-t-elle en secouant la tête avec dépit. Je ne veux pas voir ici ce que j’ai fuis il y a des années.
T’sisra se pinça l’arrête nasale, fatiguée de sa propre volonté à vouloir rester dans le déni. Pourquoi fallait-il que la violence, ici parmi les barbes et les tresses, se fasse aussi aveugle ? Son regard se porta à nouveau vers la très jeune wandraise, se demandant ce qu’elle avait perdu ce jour-là et comment l’orpheline pourrait grandir au beau milieu du Zagazorn entourée de ceux qui avaient massacré les siens.
- Elle sera un fardeau lourd à porter et difficile à défendre. Je crains que vous ne deviez faire preuve de beaucoup d’abnégation dans les années à venir.
La noiraude se pencha de nouveau vers l’avant, les coudes reposant sur ses cuisses, pour mieux observer la petite et se fendre d’un sourire.
- Alors comme ça, tu restes silencieuse ? Demanda-t-elle avant de marquer une pause en posant un index sur ses lèvres en espérant que la petite daigne bien lui accorder au moins un signe.
T'sisra se demandait bien comment les nains avait pu se laisser aller de telles basses ? On les lui avait toujours dépeints comme de fiers et honorables guerriers, pas des bouchers sanguinaires incapables de différencier le soldat de l'enfant. Elle avait beau se remémorer ce qu'elle avait appris sur les nains, il lui semblait bien que ce coup d'éclat soit une première mais confirmant malheureusement que les événements n'étaient autre que l'ironie de l'Histoire. _________________ - T'sisra en bikini :
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| | | Konghrim Forte-Poigne
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Jeu 24 Oct 2019 - 9:10 | |
| Le nain resta un instant dans le flou de ses propres pensées, cherchant à remettre les idées en place dans sa caboche de pierre. Ses yeux avaient vu ce qu’ils auraient préféré ne jamais voir, sentit toute la rage de Mogar à travers ses frères et sœurs Dawi.
«Si d’aventure, mon peuple … Notre peuple venait à devenir l’égal du Père, je ne me contenterai pas de fermer les yeux, et les miens non plus. Par Brissea, le Zagazorn n’est pas une terre où l’on massacre les autres races sans faillir. Nous ne sommes pas les plus emprunts de compassion, mais tout de même. L’honneur prime. »
Il hocha la tête, davantage pour sa remarque que pour répondre à une quelconque remarque de la noirelfe. Konghrim l’observa tandis qu’elle vagabondait son regard sur la petite. Elle, elle ne bougeait pas, accroché au sanglier et serrait ses mains sur le poil quand venait la détonation des dieux dans le ciel. La pluie battaient son plein et les orages étaient violents, surtout dans les hauteurs. Un éboulement de terrain était vite arrivé, et même les barricades ne pouvaient pas tout retenir. Leur destin appartenait aux Dieux désormais. A la remarque de l’elfe, Konghrim haussa légèrement le ton, non pas par colère, mais pour appuyer son propos.
«Jamais elle ne sera un fardeau et je la défendrai de ma vie. Cette petite sera élevée comme ma fille, j’en ai fait le serment devant les dieux, et je le referais sans hésiter. »
Le nain bougonna dans sa barbe, tira la chaise et posa son joufflue dessus. Il savait tous les dangers auxquels ils allaient être soumis. Tout autant qu’il connaissait l’étendue de sa trahison envers le Zagazorn. Un rendu pour un rendu. La wandraise quant à elle regarda l’elfe avec des yeux interrogateurs. Elle suivit l’index du regard jusqu’à ses lèvres, puis une fois le contact, remonta son regard vers elle puis vers Konghrim. Le nain lui tendit alors un morceau de lard qu’elle attrapa d’un coup et avala goulument sans demander son reste. Elle se frotta ensuite les mains et se tourna vers le sanglier. Celui-ci renifla les petites mains et agita sa langue pour y récupérer le sel. La petite rigola alors et continua de les lui présenter. Ses cheveux ébouriffés coupés courts, ses vêtements que l’on pensait récupéré dans quelques quartiers pauvres … Décidément, son air de gavroche n’allait pas en sa faveur.
«Wandra. Elle s’appelle Wandra. Tu dois garder son existence pour toi, petite elfe. Car c’est de ton silence que sa vie dépend, tout comme celui de ce village. De mon côte, je jure ne jamais te porter de tort. »
Ce n’était pas une proposition. Konghrim ne pourrait souffrir de son refus, compte tenu des conséquences que cela allait engendrer. |
| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: Un grognard fier comme un nain [T'sisra] Mer 30 Oct 2019 - 14:56 | |
| Eté, Elenwënas, huitième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle. T’sisra s’était redressée contre le dossier de sa chaise, plus appuyée sur ses jambes que son postérieur, elle porta à nouveau son regard sur le nain. Se pinçant l’arête nasale dans un soupir, se sentant déjà marcher sur la corde raide, la daedhelle resta muette quelques secondes avant de répondre à son hôte.
- Je le prendrai mal si vous tentez d’acheter mon silence. Et cette promesse est idiote. Commença-t-elle en secouant la tête. Entendons-nous bien, je ne souhaite pas que quoi que ce soit de dramatique n’arrive ni à Wandra, ni à vous ou votre clan. Pas besoin de me jurer je ne sais quelles fadaises, ce que vous faites de votre vie ne me regarde pas.
Son regard n’avait pas quitté celui de Konghrim et elle n’avait plus cillé depuis qu'elle avait pris la parole. Si la situation lui semblait bien compliquée tout à coup, la noiraude venait au moins de mettre en exergue le point noir de ce secret.
- Je préfère, et de loin, savoir que certains n’ont pas bafoué leur honneur et ont, malgré les interdits, évité la mort à quelques-uns. Fit-elle en se penchant légèrement vers l’avant. Et je viens de vous démontrer ce que je vous disais juste avant. Voilà pourquoi elle sera un fardeau. Tout du moins tant que vous aurez à conserver le secret. Après… Elle ne sera simplement qu’une source d’inquiétude comme tous les enfants le sont pour leurs parents, j’imagine. Marquant une courte pause, elle reprit dans la foulée. Faire ce qui est bien n’est pas toujours facile et plus longtemps vous tairez ce secret, plus la situation deviendra compliquée. Vous n'avez d'autre choix que de trouver une solution avant que l'affaire ne s'ébruite. _________________ - T'sisra en bikini :
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