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Sujet: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Dim 27 Oct 2019 - 21:51
Favrius de l'An 17:XI ~ Automne Calimehtarus (troisième jour) de la 8e ennéade Frontière entre Outremont (Serramire) et des Grèves de Mitfell (Wandres)
Le groupe d'expédition est arrivé au fort au milieu de l'après-midi, le troisième jour de la huitième ennéade de Favriüs. Fort Grisedent, l'une des Trente protégeant la frontière de Serramire. D'un apparat austère, le fortin bâti en amont de colline surplombe l'étendue vide qui la sépare des terres wandraises. L'ambiance qui y règne est tendue, les regards pesants, et c'est à leur arrivée leur arrivée chez le responsable des lieux, un chevalier capitaine de la garnison ci postée, que les envoyés de Serramire peuvent en apprendre la raison : la veille même un village tout entier a été pillé par les sauvages, à des dizaines de lieues plus à l'ouest. Militaires comme mercenaires de l'expédition peuvent alors sentir la lourdeur des responsabilités que représente la protection des frontières, et la lassitude des soldats à devoir sans cesse poursuivre les raideurs wandrais, parfois même plusieurs fois en une même ennéade.
C'est le chevalier capitaine de la garnison lui-même qui accueille l'expédition, avant de leur indiquer sans cérémonie où ils pourraient monter leur camp. Et de cérémonie il n'y en a point non plus lorsque le quarantenaire convie un certain nombre de personne à la chambre de commandement, faisant comprendre aux intéressés que le temps est bien trop précieux pour s'attarder inutilement en mondanités. Ainsi sont appelés avec le sieur Gustav, qui doit faire son rapport, principalement les officiers et dirigeants de l'expédition. Se retrouvent alors pour le conseil stratégique les différents seigneurs ayant répondu à l'appel de Serramire ainsi que quelques mercenaires choisis par les leurs pour les représenter. En plus du chevalier capitaine et de son état-major, les gens de l'expéditions y trouvent aussi un homme à la barbe courte et vêtu de brun, s'étant présenté comme rôdeur habitué des Wandres sous le nom de Wrall.
Autour d'une table présentant diverses cartes de al région, la discussion porte surtout sur la manière dont le groupe d'expédition devrait s'y prendre pour passer la frontière des Wandres, et surtout le passage à emprunter pour traverser l'Elbre. Le chevalier capitaine n'avait évidemment pas omit d'informer les aventureux de la situation alarmante des frontière, à savoir que de nombreux clans wandrais aux intentions belliqueuses ont pris position aux abords des frontières, attaquant sans vergogne tout groupe de péninsulaire osant poser le pied dans la jungle. Et après plusieurs dizaines de minutes à échanger, trois ébauches de plans sont mis en place : Le premier consiste à profiter d'une diversion pour passer les zones contrôlées par les sauvages sans être repérés. Pour cela les soldats du fortin devraient attaquer l'un des camps frontaliers, mais les Serramirois y sont réticents car cela provoquerait de nombreuses pertes sans que la réussite ne soit assurée. Après tout il suffirait qu'un autre clan les repère et la bataille serait inutile. Le second plan est de passer par les fleuves en empruntant des barques de pêcheurs, seules embarcations pouvant traverser la rivière qui mène vers l'Elbre. Nanmoins il faudrait alors abandonner les montures ainsi que tout matériel superflu, sans compter que les vivres pour le voyage devront être réparties et portées par les gens de l'expédition après avoir quitté les embarcations. La troisième option, proposée par le rôdeur, serait de passer par un passage à guet dont il a connaissance, non loin d'Estenhausen. Les risques seraient réduits pour l'expédition mais le trajet en serait significativement allongé. Il ne reste plus aux chefs de l'expédition qu'à prendre une décision, afin de pouvoir reprendre la route dès le lendemain.
Informations complémentaires:
Vous êtes tous présents et pouvez donc tous donner votre avis jusqu'à ce qu'une décision soit prise : - Vernon d'Arétria-la-ville y est en tant que chef du groupe de reîtres arétans. - Brohan de Höginheim y est en tant que chef du groupe oësgardien. - Harald Skorsheim est présent comme conseiller de Brohan. - Hanegard Kastelord a été choisi par un groupe de mercenaires qui l'ont reconnu et fait de lui le "chef provisoire de leur compagnie". - Dalcen est au coté de Harald, par demande de Brohan, et peut lui aussi donner son avis.
Par praticité, je vous conseille d'échanger d'abord entre vous puis de poster vos échanges une fois votre décision prise.
Bon RP
Dernière édition par Brohan Wulfekiin le Mer 11 Déc 2019 - 15:50, édité 1 fois
Hanegard Kastelord
Ancien
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Mer 30 Oct 2019 - 14:52
La frontière entre les Wandres et Serramire constituait la dernière étape du voyage en terres civilisées. Fort Grisedent s'y dressait, barrière fort peu hermétique aux fréquentes raids des "sauvages du Nord" comme les appelaient les soldats ayant eu la malchance de s'y retrouver en garnison. Mais pour les membres de l'expédition, cela ressemblait surtout à un lieu où dormir sans risques et au chaud, luxes qui appartiendraient bientôt du passé pour eux. Pour Hanegard et quelques autres cependant, le repos attendrait la fin d'un conseil stratégique au cours duquel devait être décidé l'itinéraire à suivre durant les jours à venir.
Des trois options évoquées, Hanegard déconseilla fermement la deuxième qui leur imposerait d'abandonner les montures et une partie du matériel, arguant que le trajet serait déjà bien assez difficile comme cela pour ne pas se le rendre encore plus malaisé. Restait à débattre des deux autres possibilités, à savoir l'attaque contre un camp wandrais en guise de diversion ou bien le détour par le gué avec toute l'incertitude que cela entraînait. La troupe allait surement râler un peu à l'idée de devoir marcher pour rejoindre Estebhausen et arguer que l'attaque de diversion serait plus simple pour eux, aussi il allait falloir la jouer fine.
La troisième option évite de verser du sang serramirois puisque vous resterez dans vos garnisons mais cela rallonge notre durée d'engagement et nos efforts. Mes gars accepteront cette option contre une rallonge de leur solde, rallonge payable immédiatement. Après tout si Serramire ne veut pas verser son sang, il faut bien compenser avec de l'or.
Hanegard savait que les quelques pièces d'or que cela procurerait à chacun ne changerait pas grand chose dans l'immédiat, mais cela servirait à assurer un bon moral et une bonne cohésion parmi cette masse hétérogène qui commencerait tout de suite à voir le résultat de son engagement. A l'inverse des soldats que tenaient un engagement et une discipline ferme, les mercenaires vivaient au jour le jour selon leurs besoins et appréciaient de tels gestes à l'orée d'une rude bataille.
Je recommande également que Wrall, moi-même et quelques autres sachant être discrets prenions une journée d'avance sur le gros des troupes pour nous embusquer près du gué d'Estebhausen et vérifier qu'aucune sentinelle ne rôde sur la rive nord. Il suffit d'un éclaireur wandrais en vadrouille pour tout faire échouer.
Ce que Hanegard ne disait pas, c'est que cette veille lui permettrait également de jauger Wrall de plus près avant de s'avancer dans les wandres. Si leur guide s'avérait peu fiable ou incompétent, mieux valait s'en rendre compte tout de suite plutôt qu'au moment où un recul deviendrait impossible.
Nehril
Sang-mêlé
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Jeu 31 Oct 2019 - 10:18
Trônant au-dessus d’eux comme un dieu surplombant ses ouailles, Fort Grisedent ressemblait à un être massif, aux fortifications solides et inexpugnables. Du moins c’était l’image qu’en percevait Dalcen. Ce dernier n’avait cependant que peu d’expérience en matière d’édification de place forte et pouvait facilement se tromper.
L’ambiance morne et glaciale qui s’était abattue à leur arrivée les avait tous pris un tant soit peu au dépourvu. Ils furent accueillis par des visages fermés, parfois hostiles, et des yeux fuyants. Dalcen ne prit pas le temps de décharger ses affaires, car le conseiller Harald Skorsheim vint à sa rencontre pour lui partager qu’un conseil de guerre allait être organisé sous peu. Quelque peu surpris, et aussi honoré qu’on le convie à une telle rencontre, le jeune mercenaire balbutia quelques mots avant de suivre l’homme, attachant toutefois dans sa hâte son espadon dans son dos. Aldara le suivit d’un pas un peu plus léger, son visage s’étant progressivement départie de sa mine affligée au cours du reste du voyage. Malgré tout, son regard restait méfiant et elle jetait constamment des coups d’œil furtifs autour d’elle. Loin de la décourager, Dalcen encourager son initiative, car il préférait qu’elle reste attentive même lorsqu’elle était en sa présence.
La discussion des hommes autour de la table se centralisa autour de trois plans. L’un prônait une traversée en barque quelque peu malvenue aux yeux du jeune homme (qui ne désirait pas se séparer de sa monture Justice), tandis qu’un autre mettait en avant une diversion qui n’était pas tout à fait exempte de défaut non plus. Le troisième, se révélait être une manœuvre plus sure, car franchir à guet, même si cela n’allait pas manquer de faire bougonner quelques hommes avaient le mérite de ne pas cumuler les défauts des deux autres plans. Toutefois, si une quelconque sentinelle les surprenait dans leur manœuvre, ils se rendraient vite compte que patauger dans une eau jusqu’au genou rendait le combat quelque peu plus difficile. Surtout lorsque l’on agitait une arme comme celle du jeune mercenaire. Hanegard prit la parole lorsque leur fut demandé leur avis, et Dalcen fut assez d’accord avec lui. S’ils avaient moyen de sécurisé le passage à gué avant l’arrivée du gros de leur troupe, cela pourrait éviter tout type d’embuscade, ou du moins pourrait en réduire considérablement les risques. — Je.. eh bien… Je suis assez d’accord avec messire Hanegard, fit-il en passant sa langue sur ses lèvres rêches. Un groupe d’éclaireur pourrait se faire une idée de l’état des lieux, et voir s’il est possible de traverser sans encombre. Qui plus est, nous pourrions voir si ce passage est assidûment fréquenté par les wandrais.
Magnus de Terresang
Humain
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Sam 2 Nov 2019 - 15:54
Vernon n'était pas habitué à tout cela, il n'était qu'un gamin des rues qui avait rejoint la milice d'Arétria-la-Ville uniquement pour faire quelque chose de sa misérable vie, il n'était qu'un péon, de la chair à canon et pourtant il était là … autour de cette table en compagnie de personnes qui avaient plus d'expérience que lui, ils étaient nettement plus charismatique que sa pauvre pomme et étaient peut être moins intimidé par le Fort Grisedent que sa propre personne … il se disait qu'un gueux comme lui n'aurait jamais pu voir tout cela sans avoir était là au bon endroit au mauvais moment … oui, c'était l'inverse normalement mais il s'était trouvé face au comte quand il avait eu besoin de combler les trous des effectifs de la garde comtale mais il se disait que … peut être il avait eu une récompense empoisonnée vu qu'il se trouvait là et pas auprès du comte, ouais … il avait dû s'en rendre compte ce péquenaud de Malelandois mais qu'importe.
Il écoutait alors attentivement les personnes autour de lui, Jorg avait voulu venir, il avait peut être un peu plus d'expérience que lui en matière de décision vu qu'il avait eu le commandement d'une unité de reîtres comtaux lors d'une expédition contre les peaux-vertes pour venger le comte Leudast mais bon … à quoi bon avoir le leadership d'une unité émissaire d'Arétria si c'était pour le redonner à un autre ? Ça sert à rien et ça ne fait aucune expérience mais dans quelle galère il s'était mis… ?
« Euh … eh bien… je suis assez d'accord avec ce qui a était dit et j'aimerais que mes hommes et moi participent avec messire pour prendre cette avance, mes hommes sont spécialisés dans les déplacements rapides et si il doit y avoir des guetteurs ennemis, ils ne nous verront pas venir. »
Héléna Skorsheim
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Dim 3 Nov 2019 - 21:21
Harald « La foudre de guerre » Skorsheim et Marianne « la Suiveuse » Skorsheim
Harald avait entrainé dans le campement le jeune homme dont son seigneur avait demandé sa présence pendant que sa femme l’attendait dans le campement. Harald n’avait pas un réel avis sur ce jeune homme, il était peut-être un bon combattant. Il partageait néanmoins l’avis de Marianne sur la question de la présence de la compagne du jeune homme. Le jeune homme prenait un grand risque d’emmener sa dulcinée. Il se souvint d’avoir refusé au tout début sa femme dans ses missions lorsqu’elle n’était pas prête. Marianne c’était entrainé dur pour avoir l’aval de son mari. Alors, il comprenait la réaction de sa femme lorsqu’elle lui avait raconter. Mais, il savait que sa femme avait un comportement tempétueux. Parfois, il lui arrivait de remettre gentiment sa femme à sa place ou de faire attention à ses actions. Notamment, elle devait faire attention avec la hiérarchie. Mais d’un côté, il adorait cette femme avec un comportement trempé. Elle n’était pas sa femme pour rien.
Lorsqu’ils rentrèrent dans la tente. Harald rejoignit sa femme, puis, écouta un moment les échanges et proposition de la stratégie à adopter. Il partageait l’avis pour la troisième option. Non, seulement, la stratégie était logique et plus sûre. Le voyage était long mais il ne fallait pas se précipiter. Cependant, voyager le jour était peut-être dangereux… La patrouille wandraise était plus nombreuse. Mais, la nuit…la nui était bénéfique, surtout à la pleine lune. Les wandrais prennent pas le risque de chasser la nuit. Cependant, c’était le meilleur moment pour voyager la nuit. A une époque, il se souvint d’avoir fait des attaques nocturnes dans les Wandres. La nuit avait un certain avantage. Harald voyait la nuit comme un net avantage pour voyager en sécurité et plus facile pour éviter les villages wandraises.
Il regarda un moment sa femme adorée, étirant un léger sourire. Marianne le regarda penchant la tête sur le côté, étirant un sourire à son vieux mari. Mais, elle restait à sa place, éloigné du groupe. Elle se contenta de croiser les bras et de regarder son chien qui était à l’extérieur en train de dormir.
Le vieux guerrier émit un son pour attirer l’attention.
« Je partage l’avis de vous tous. La troisième option est la meilleure. Je vais suggérer une idée légèrement différente. La journée n’est pas notre véritable allié car les wandrais ont l’avantage de connaitre leurs terres. De mon expérience dans les wandres, notre plus grand avantage est d’avancer la nuit. L’inconvénient, il faut espérer que les deux lunes soient visibles et ça va être légèrement plus lent. Néanmoins, l’avantage est de pouvoir mieux repérer les villages et de subir moins de patrouille des wandres. Bien entendue, la troupe devra être silencieuse. Pour les anciennes expéditions, la nuit a été bien avantageuse. Je compte partir à l’avant-garde, ma femme restera avec le reste du convoi. » il sentit le regard oppressant de sa femme et un long soupire. L’homme émit un sourire en coin avant de porter son attention sur le jeune homme en question « Jeune homme, vous comptiez partir en avant-garde ? Si c’est le cas, je vous suggère que votre dulcinée soit protégée par ma femme. »
Gaël de Laval
Ancien
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Mer 6 Nov 2019 - 11:31
_ Perqué e sèm gasc ?*
_ Pour la énième et dernière fois Raymond, je ne veux plus t’entendre parler ton dialecte de cul terreux.
_ Avec tout l’respect que je vous dois messire, je parle comme je le désire.
_ Avec tout l’respect que je te dois mon gars, tu vas bien fermer ta gueule.
_ C’est pas fini devant ?
_ Non ce n’est pas fini. Pourquoi est-ce qu’on doit prêter main forte à cette bande de sauvages ? J’ai pas signé pour mourir en défendant leurs baraques faites de merde et de paille.
_ Il n’a pas tort. C’est pas notre combat.
_ Ah elle est bien belle l’unité du Royaume !
_ Le jour où cette bande de rapaces arrêtera ses ingérences, je daignerai les laisser tranquille.
_ Tu parles beaucoup trop à mon goût Raymond.
_ Je vous emmerde bien cordialement messire.
_ Tu perds rien pour attendre p’tit…
_ OH ! Toi tu baisses les yeux et vous, vous ne l’ouvrez plus. Le premier qui dit un mot je lui carbonise les couilles. Ai-je été claire ?
Suite à cette joute verbale qui était à l’éloquence ce qu’un ragoût de racines était à la gastronomie, la délégation missédoise fila droit et ne moufta plus. L’ensemble hétéroclite avait de quoi faire sourire. A la tête du cortège se trouvait un homme dans la force de l’âge, chevalier de père en fils depuis des générations. L’homme, de son nom Gabriel de Mirevois, était un vétéran, un vieux de la vieille. Il fut choisi pour son expérience et son sens du devoir. Le chevalier était connu pour « faire ce qu’il fallait faire » sans poser de question. Ses méthodes, bien que contradictoires avec les valeurs chevaleresques, ne manquaient pas d’efficacité. Le dernier fait d’arme à son actif est la défense plus qu’efficace de l’arrière garde missédoise lors de la campagne de Merval. Un mouvement en tenaille avait apporté la victoire en un minimum de temps et de pertes au milieu d’un brasier fumant. Officiellement il n’y eut aucun prisonnier.
A ses côtés se trouve Raymond. Issu d’une famille modeste de serfs, son avenir était tout tracé en tant que paysan servile. Mais il s’avère qu’à ses seize ans, le gamin s’engagea dans l’armée en même temps que le fils aîné de son seigneur, un certains de Mirevois… Celui-ci plus âgé, venait d’être adoubé chevalier quand il reçut par la même occasion le grade d’officier. Dès lors les deux hommes n’ont eu de cesse de travailler ensemble et après vingt ans de vie commune, les deux bougres partagent une relation houleuse mais remplit de respect.
Derrière eux se trouvent deux femmes qui n’ont pas encore la trentaine. Amélie Fochefort et Alix Digne ont toutes les deux étudiées les arcanes dès leur plus jeune âge. Elles ont eu la chance de naître dans des familles aimantes, ouvertes et surtout suffisamment aisées pour leur offrir cette éducation. Toujours accompagnée de son compagnon Maurice le hibou, Amélie s’épanouit dans la magie de l’esprit. Elle est capable de ressentir la présence d'animaux et autres êtres humains. Les personnes l'ayant vue sans son bandeau sont rares. Alix quant à elle est une arcaniste du feu. Elle est rentrée très tôt au service d’un forgeron et ne compte plus le nombre de morts et blessés accidentels par sa faute. Absoute de ses fautes, elle rentra dans le corps armé il y a quelques années. Amélie quant à elle était connue pour son soutien lors des chasses seigneuriales.
Au centre de ce convoi et pleinement endormis, deux ethnologues de la Bibliothèque de Missède accompagnent les hommes en armes et arcanistes. Leur mission est de rapporter tout type d’information sur le Landnöstre.
Enfin et surtout, ce beau monde est accompagné de trente hommes en armes, montés et équipés d’arbalète, d’une lance et d’une épée. Tous vétérans de la campagne mervaloise et titulaires d’au moins cinq ans d’expérience dans l’armée.
A part peut être les deux scientifiques, encore que… Personne ne souhaitait venir ici. Les montagnes du Médian sont la limite de leur monde connu et leur aversion pour tout ce qui est Nordien est plus que sincère. Toutefois, leurs ordres sont clairs et non discutables. Ils auraient très bien pu mettre de la mauvaise volonté si leur capitaine n’était pas aussi intransigeant. Après de nombreuses insultes et hurlements sur la route entre Missède et Ancenis, le calme était revenu. Seul Raymond continuait de haïr cette mission et les Nordiens qui vont avec. Bien que Gabriel ait tenté par trois fois de lui expliquer le caractère scientifique et géopolitique de la mission, celui-ci resta buté sur ses positions.
Alors d’où viennent les ordres ? D’en haut tout simplement. Quelques ennéades plus tôt tu appris -lors de ton passage à Diantra- la rupture des communications entre Fort-Norkan et le duché du corbeau. Tu aurais pu fermer les yeux à propos de cette histoire mais cette expédition avait deux avantages au milieu de ses innombrables inconvénients. Premièrement elle offrait l’opportunité à deux hommes de science d’étudier de façon brève et succincte, un territoire extrêmement méconnu dans le Sud de la Péninsule. Deuxièmement, ce soutien aux forces nordiennes est une main tendue au duché de Brochan. Ce Nord si belliqueux devait être brossé dans le sens du poil et tout n’est que jeu politique. Enfin, selon une vision bien plus lointaine, ce soutien affirmé offrira une belle preuve d’unité à la couronne. Il n’y a rien de plus positif que gagner en crédibilité aux yeux d’autrui. Surtout pour un petit seigneur.
Le voyage fût long et peu confortable. Peu à peu le froid s’emparait des terres et par endroit, la rosée matinale gelait sur le bout des feuilles. Le paysage olian s’effaçait lieue après lieue. Bientôt les montagnes devinrent la norme et la roche remplaça les collines verdoyantes. Puis ce fût au tour des vastes étendues désertes. De grandes plaines vides de monde. Parfois, le groupe pouvait tomber sur un hameau entouré de champs. Les maisons étaient différentes, souvent faites d’un bois sombre et d’une matière étrange. Les routes pavées s’étaient transformées en pistes boueuses il y a bien longtemps et la traversée n’en était que plus lente.
Pour autant, la troupe pu arriver sur les terres ducales sans encombre. Ni attaque de brigands, ni maladie ne troublèrent la quiétude du groupe. Seul Raymond poursuivait ses éternelles jérémiades sur la température de l’air, la composition du sol, celle du ciel, des végétaux, de la région en elle-même, mais également de la faune, la flore et certains rapportèrent même une haine viscérale pour cette immonde odeur qui n’existe que dans son imaginaire. Comment ? Le mal du pays ? Oh oui, c’est probable.
Le plus dur restait toutefois à réaliser ! Première étape : localiser le contingent envoyé résoudre le problème. Durant près de trois jours, les hommes cherchèrent toute information utile et, sans résultat, migrèrent vers les Wandres en quête d’une solution. Sur le chemin ils rencontrèrent des hommes en armes qui indiquèrent une direction mais ne purent donner avec exactitude la distance à parcourir ni même une quelconque durée. Toutefois le nom de la destination était connu : Fort Grisedent ! Vous vous doutez bien que le nom provoqua un sourire généralisé dans les rangs de la troupe et de quelques blagues franchement passables de la part de ce bon vieux Raymond. Mais trêve de discussions stériles, la trentaine de camarade dût se remettre en marche dès le lendemain pour atteindre le patelin. Et Ciel, quelle marche. La température, de plus en plus fraîche, les obligea à ralentir le pas plus d’une fois. Certains prirent même la décision de se munir de peaux de bêtes en guise de couvertures… En plus de leur bardage initial. Les nerfs commençaient à bouillir et l’abcès grossissait jour après jour. Les premiers rhumes apparurent et il n’était plus rare qu’Alix soit obligée d’allumer non pas un, ni deux, ni trois, mais bien dix feux pour chaque nuit. Cette rudesse allait toutefois s’apaiser à la vue de la terre promise, la forteresse n’était plus qu’à une demie journée de marche…
* Pourquoi sommes-nous ici ?
Amélie - parle en 3399FF
Alix - parle en FF9933
Edit:
Edit de la magie d'Amélie conformément aux conseils d'Artion
Nehril
Sang-mêlé
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Lun 18 Nov 2019 - 1:14
Dalcen tourna son regard vers Harald qui s’adressait à lui d’un air bougon. Non loin de lui, sa femme conservait son air impassible, fixant son chien qui somnolait à l’extérieur de la tente.
— Si je compte partir en avant ? répéta le jeune homme, légèrement décontenancé. Il jeta un œil en direction de Hanegard et Brohan avant de répondre. Eh bien, oui. Si… l’on me juge digne, je… j’irais.
Aldara, qui était restée silencieuse, claqua sa langue, mais n’ajouta rien. Elle dardait sur lui un regard qui se voulait sévère, mais Dalcen percevait sans mal le voile d’inquiétude que le recouvrait. Il posa une main sur son épaule d’un geste rassurant et se tourna à nouveau vers le vieux guerrier.
— Elle n’est pas apte à nous suivre en pleine forêt de toute façon, continua-t-il en la désignant d'un signe de tête. Un sourire triste vint ponctuer sa déclaration. Je serais plus serein de confier sa protection à votre femme. Merci.
Nouveau claquement de langue, et sa jeune compagne sortit dans un frottement d’étoffe. Il observa qu’elle n’était pas allée bien loin, s’étant arrêtée à quelques pas du molosse qui gisait au-dehors. Elle fit mine d’éviter son regard, mais il sentit le poids de ses yeux à peine le détournait-il. Dalcen adressa un sourire d’excuse aux époux avant de reporter son attention sur le conseil. Qu’allait-il finalement en ressortir ?
Brohan Wulfekiin
Ancien
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Mer 20 Nov 2019 - 15:17
Les meneurs se sont concertés, et un plan de trajet a rapidement été mis en place : malgré l'allongement que cela représentait, le groupe à décidé de contourner le gros des clans frontaliers en passant par le gué, plus au Nord. Les superflus ont alors été congédiés, y compris l'homme qui tenait plus du mercenaire que du noble, ne laissant que les chefs de réguliers discuter entre eux. Si les diverses interventions ont pu paraître hors de propos ou inappropriés pour certains, d'autres n'en tiennent pas rigueur. Et au final, les cinq responsables officiels se mettent d'accord sur la prochaine marche à suivre quant à la gestion des troupes.
L'expédition quitte Fort Grisedent au petit matin, rejoint sur la route par des renforts inattendus. En effet, un groupe venu de Missède s'est dit venu leur prêter main forte, et leur meneur a dû être mis sommairement au courant des décisions prises sans que la troupe ne réduise l'allure. Un pas qui s'est d'ailleurs pressé, car il n'était plus temps de traînailler. Des trente hommes d'armes constituant cette délégation seulement la moitié serait autorisée à suivre l'expédition, ce pour éviter que le nombre ne gène la discrétion de la troupe. Quand aux deux ethnologues désignés, le lieutenant serramirois n'a pu que leur déconseiller avec insistance de se joindre à eux, arguant que l'expédition n'avait rien d'une visite touristique des Wandres. Leur choix définitif devra être fait à Estenhausen, là où les missédois en trop devront quitter le groupe d'expédition.
Favrius de l'An 17:XI ~ Automne Panahos (quatrième jour) de la 8e ennéade Frontière entre Estenhausen (Serramire) et les Grèves de Mitfell (Wandres)
L'expédition arrive à Estenhausen en cours d'après-midi, accueillis par un seigneur pris au dépourvu. Et biens que peu chaleureux dans son accueil, le fier homme ne dissimula que peu sa contrariété quand on lui demanda assistance, l'officier serramirois ayant alors présenté un document dont le seau prouvait l'autorité du duché en la matière. C'est alors sans doute à contre coeur que le seigneur protecteur de cette partie de la frontière consenti à fournir aux gêneurs le git et le couvert pour un soir, pressé de les voir partir au plus tôt le lendemain.
De leur coté, le groupe d'éclaireurs n'avait pas tardé au fortin. Partis dès leur arrivée, c'est au soir venu qu'ils atteignent leur point de relais. Dernier vestige de civilisation avant les Wandres, la tour érigée aux abords d'un bras de l'Elbre ne sert qu'à prévenir de l'arrivée éventuelles d'un danger. Elle n'est donc tenue que par les trois soldats qui y sont postés, et ne connaît d'ordinaire aucun visiteur. Mais en ce soir pluvieux, c'est avec un certain soulagement que les éclaireurs retrouvent un abri couvert pour passer la nuit. Sans doute le dernier avant les Wandres. Une nuit qui s'avère malgré tout froide et humide car, au grand damn des éclaireurs, la pluie n'a pas cessé de la nuit. Du moins pas en totalité.
C'est donc sous un crachin désagréable renforcé par un vent intermitent, de ceux qui transpercent vos vêtements, que le groupe des éclaireurs sort du couvert de la tour. Avec pour les guider le rugueux Wrall, ils ne sont en tout et pour tout qu'une dizaine. Parmi eux se trouve naturellement Hanegard, instigateur de l'idée d'une approche prudente, mais aussi deux hommes d'Arétria et le jeune mercenaire Dalcen. Le vieux prêtre Otharite en fait aussi partie, malgré les réserves du Sieur Gustav, ainsi qu'un envoyé missédois qui s'est greffé au groupe.
Le gué mentionné par Wrall se situe à moins d'une heure de marche de la tour, en contrebas d'un ravin. Le sentier permettant d'y descendre n'est que peu escarpé, permettant tout de même le passage d'un cheval et son cavalier côtes à côtes, mais possiblement glissant. De ce coté de la rivière les éclaireurs peuvent tout juste distinguer l'autre coté du ravin, mais pas ce qui se trouve au sommet. Wrall les mène prudemment au passage visé mais une ombre vient se glisser au tableau : la pluie a fait remonter l'eau. Près du bord les éclaireurs peuvent entrevoir le passage de pierres qui se trouve sous l'eau, assez large pour le passage d'un chariot, peut-être même deux, mais probablement glissant. Qaund à la rivière, elle ne coule pas si fort mais pour le moment l'eau arriverait à peu près au dessus du mollet de Wrall, qui mesure tout de même un mètre soixante-seize. Dans ces conditions les éclaireurs doivent prendre une décision : aller plus loin ou revenir faire le rapport ? Ils pourraient aussi attendre, mais qui sait combien de temps la pluie va-t-elle durer ? Traverser ici est peut-être trop imprudent, au final. Pire, l'eau pourrait même encore monter, rendant la traversée impossible. "C'est le passage le moins exposé que je connaisse." Déclare le rôdeur, d'un air inquiet, en se tournant vers les autres éclaireurs. "A votre avis, on continue ?"
Hanegard Kastelord
Ancien
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Dim 24 Nov 2019 - 10:20
Cette période de l'année dans le nord de Serramire ne brillait jamais par de longues journées ensoleillées, mais à croire que cette fois-ci même les Dieux leur en voulaient. Un ciel en permanence nuageux vous pissait dessus un crachin désagréable, quand ce n'était pas une bonne averse qui vous gouttait dans le cou et s'infiltrait sous les vêtements en vous faisant frissonner. Le tout accompagné d'un vent glacial venu de l'Eris et qui rendait encore plus déplaisant cette expédition. Mais les mercenaires n'avaient pas signé pour une promenade de santé en village de vacances et ils évitaient donc de râler, ou tout du moins le faisaient-ils à voix basse lorsque leurs chefs passaient dans les parages. Les vétérans leur rappelaient d'ailleurs régulièrement qu'ils pouvaient s'estimer heureux de profiter d'un feu bien chaud pour échapper à cette humidité, luxe qui allait s'avérer inexistant dans les Wandres où la moindre lueur nocturne risquait d'attirer des visiteurs indésirables.
La prudence ayant été retenue dans la stratégie global de l'expédition, le groupe guidé par Wrall rejoignit la tour de garde près de l'Elbre en avance du gros des troupes afin de se rendre compte si le gué dont parlait le rôdeur leur permettrait bien de traverser sans se faire repérer d'éventuelles sentinelles wandraises. Mais deux mauvaises surprises les attendaient, qui firent copieusement pester Hanegard : d'une part la rivière se trouvait gonflée par la pluie des jours précédents ; d'autre part une falaise assez abrupte se dressait de l'autre côté. Rien de véritablement terrifiant, et les natifs du Zagazorn en aurait joyeusement rigolé comparé à ce qu'ils pouvaient trouver dans le Septentrion, mais cela posait des problèmes tant de logistique que de défense. Trois grand-mères armées de balais pourraient y tenir tête à une armée, les soldats se révélant obligés de grimper à la file indienne par les étroits chemins tortillant vers les hauteurs. Malheureusement, Wrall leur répéta qu'il s'agissait là du seul gué praticable à sa connaissance.
Alors nous n'avons pas le choix, il faudra traverser là ou attendre jusqu'à ce que le niveau de l'eau baisse.
La seconde solution n'était guère envisageable tant elle risquait de repousser l'expédition jusqu'aux calendes grecques. Des ennéades entières pouvaient se passer sans que la pluie s'arrête et que la rivière revienne à un court ordinaire, or Gustav et son état-major les suivaient à moins d'une journée et n'apprécieraient guère de retarder leur avancée sans une raison sérieuse. Dès lors, se résuma mentalement Hanegard, ils allaient devoir se rendre compte par eux-mêmes et sur site de la faisabilité de faire traverser ce gué à leurs troupes.
Wrall, Dalcen, vous venez avec moi. Il faut vérifier si les chemins qui grimpent cette falaise peuvent être empruntés par des chevaux, et si nous pouvons trouver un couvert à proximité une fois là-haut.
Guidant sa monture par la bride, l'ancien baron s'engagea dans le courant en avançant précautionneusement sur les pierres traîtresses qui pavaient le fond de la rivière. Sa boiterie l'handicapait lourdement dans de tels cas et il remercia Néera de ne pas devoir accomplir cet exercice d'équilibriste sous les tirs d'archers wandrais qui du haut de la falaise auraient pu s’entraîner sur eux comme à la fête foraine. L'idée un moment caressée de traverser durant la nuit s'évanouit bien vite tant les trois hommes peinaient déjà à réussir cela en pleine lumière. S'y risquer dans l'obscurité serait une mort quasi-certaine, mais cela imposerait donc de prévoir une avant-garde pouvant neutraliser tout obstacle de l'autre côté durant l'opération qui allait s'avérer longue, en particulier pour les chariots qui seraient bien trop lourds pour passer. Hanegard se nota mentalement de recommander à Gustav de les abandonner à la tour et de répartir leur contenu sur les montures des hommes.
Enfin ils parvinrent de l'autre côté, jurant et pestant copieusement à chaque fois qu'un des nombreux remous les déséquilibrait en tentant de les jeter dans le gros du courant. Ce fut avec satisfaction que les trois hommes atteignirent l'autre rive où quelques arbres poussant au bord de l'eau pourraient permettre d'installer un système de cordage qui faciliterait l'exercice aux maladroits. Mais il leur restait désormais l'épreuve de l'escalade pour atteindre le plateau en haut de la falaise. Une sente se devinait non loin d'eux, probablement un chemin emprunté par des animaux pour descendre boire à la rivière... mais trois cavaliers ne sont pas des bouquetins. Si les hommes pourraient y arriver moyennant quelques écorchures, les chevaux seraient eux assez mal à l'aise et il fallait trouver les passages les plus larges où les faire passer car atteindre Fort Norkan à pied puis en revenir serait une pure folie.
Passez devant, vous êtes plus agiles que moi.
Nehril
Sang-mêlé
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Lun 25 Nov 2019 - 0:32
La pluie tombait drue, véritable crachin glacial qui s’écoulait le long du visage renfrogné du jeune Dalcen. Tentant de la tenir à l’écart en s’abritant sous sa capuche, cette dernière parvenait sournoisement à s’immiscer dans son cou avant de ruisseler sur son torse. Il s’ébroua avec agacement, mais cela ne fit pénétrer que davantage d’eau sous son armure. Renonçant à lutter contre les éléments, il se tint bien droit sur sa selle, déterminé à se faire tremper en conservant un air digne. Élançant son cheval sur la route, son espadon battait furieusement dans son dos en lui délivrant de faibles coups qu’il tâcha d’ignorer, et fit de même pour les cliquetis métalliques qui retentissaient à chaque embardée. Docilement, il suivit Hanegard et Wrall en chemin, tentant d’éloigner de son esprit la souvenance du visage affligé de sa jeune compagne. Il savait néanmoins qu’elle était désormais entre de bonnes mains. Penser à elle ne servirait à rien. Il devait se concentrer sur sa mission.
La pluie redoubla d’intensité, incitant le mercenaire à secouer la tête afin d’en chasser l’eau qui s’était accumulée sur sa capuche. De fines gouttelettes vinrent virevolter autour de lui, aspergeant son armure grisâtre ainsi que le cou de son cheval. Ce dernier hennit avant d’imiter son maître, arrosant copieusement le pauvre homme. Dalcen l’admonesta vertement avant de, pris de remords, lui flatter l’encolure. Finalement, après avoir longuement chevauché, ils firent halte devant le gué. Dalcen pressa sa monture afin de regagner la tête du groupe et abaissa son regard sur le sol, là où convergeait le regard de ses camarades. Il constata que le niveau de l’eau s’était sensiblement élevé, les chutes d’eau des derniers jours ayant contribué à le rendre moins praticable qu’à temps sec. Le jeune mercenaire grimaça, mais n’émit aucune protestation lorsque Hanegard les enjoignit à traverser.
Mettant pied à terre, ses bottes soulevèrent une bonne partie de terre humide, venant maculer ses jambières. Songeant que la rivière ne tarderait pas à les nettoyer, il entra dans l’eau sans hésitation, suivant le groupe en s’efforçant de demeurer silencieux. Les pierres qui tapissaient le fond étaient glissantes, certaines même partiellement brisées, le faisant buter sur des éclats de roches quand il ne manquait pas de perdre l’équilibre. Fort heureusement, Justice, comme tout bon cheval de guerre, fendait les eaux sans véritable difficulté, ses muscles puissants faisant refluer tous obstacles qui flottaient sur les flots tels les cadavres brisés des rejetés de la forêt.
Parvenant finalement de l’autre côté et les pieds enfin sortis de l’eau, Dalcen poussa un long soupir de soulagement. Il secoua une jambe puis l’autre, faisant claquer les pièces métalliques de son armure dans l’opération. Hanegard lui indiqua ensuite la falaise, lui demandant de passer devant lui étant donné qu’il était moins massif que lui. Opinant, il se plaça devant l’amas de roches et secoua ses gantelets. Ses mains ne tardèrent pas à trouver des prises sur la roche, et faisant fi de l’humidité et de l’eau qui y ruisselait, l’y hissèrent. Montant de quelques mètres, ses doigts ne tardèrent guère à glisser le long de la pierre, l’enjoignant à chercher d’autres prises plus solides.
Alors qu’il songeait à bondir pour agripper un renfoncement, résonna un rire en dessous de lui. Wrall, qui les rejoignait après s’être écarté quelques instants d’eux, lui indiqua, avec un air amusé, qu’il connaissait un autre passage plus praticable un peu plus loin. S’efforçant de ne pas se sentir gêné, même s’il s’empourpra légèrement, le jeune homme redescendit en rassemblant toute la dignité dont il disposait. Hélas, cette dernière semblait désireuse de se soustraire à sa volonté, car ce fut ses fesses qui vinrent rencontrer le sol, à défaut de ses pieds. Rougissant à nouveau, il se releva avant de suivre Wrall comme si de rien n’était. Leur guide ne tarda pas à les conduire près d’une caverne. L’entrée était aussi sombre que la gueule d’une gigantesque créature et l’odeur tout aussi repoussante. Dalcen ne put s’empêcher de poser doucement une main sur la poignée de son arme.
Brohan Wulfekiin
Ancien
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Mer 27 Nov 2019 - 16:25
La traversée de la rivière se fait, non sans difficulté, malgré les eaux froides qui remontent presque aux genoux du plus petit des éclaireurs. Mais la prudence et la témérité de ces hommes là est venue à bout de cette épreuve. Parmi les premiers à avoir traversé le cours d'eau, avec une aisance que n'ont pas eu d'autres de ses compagnons, Wrall aide les suivants à rejoindre la rive. Seuls deux hommes de Serramire sont restés de l'autre côté, par prudence, avec pour charge de préparer l'arrivée de la troupe d'expédition.
Une monture s'ébroue, imitée par une autre, et un homme grommelle. S'assurant que les derniers à traverser sont prêts à reprendre leur avancée, le rôdeur des Wandres n'a pas entendu les dires de l'alonnais, ni ne s'est aperçu de la manoeuvre du jeune mercenaire. C'est en se retournant que Wrall perçoit le jeune homme jouer les grimpeurs, et c'est un rire gras qui retentis du bas de la falaise. "Par Othar, mais qu'est-ce que tu fais gamin ? Tu vas te rompre le cou à grimper sur cette falaise, ça glisse. Allez redescends, il y a un passage plus loin, plus praticable." Le regard du rôdeur passe sur le vieux prêtre et les montures. "Tout le monde pourra passer."
Les éclaireurs remontent la rivière pendant une quinzaine de minutes, longeant la falaise pour rester sur le haut de la rive, jusqu'à ce que le rôdeur ne s'arrête. "C'est ici." Contournant un rocher de la taille d'un Kerkand adulte, le rôdeur révèle une ouverture dans la roche. Large d'à peine trois mètres et haut d'environ cinq, la cavité s'élargit seulement quelques mètres plus loin. Guidé par une lanterne le rôdeur mène ses compagnons sur quelques mètre jusque une immense cavité, aussi grande et haute qu'une salle de bal. Par endroits, une mousse phosphorescente capte et retient la lumière des lanternes, dont les filets de fumée s'envolent vers une faille sur un pan de paroi d'où ruisselle un peu d'eau. "C'est endroit est parcouru d'une multitudes de tunnels immenses." Explique Wrall. "Ne vous éloignez pas, il est facile de s'y perdre, c'est un vrai labyrinthe si on ne connaît pas les cavernes... Sans compter les bêtes qu'on peut y croiser. Même les wandrais évitent de s'aventurer trop loin." Avançant un peu, le rôdeur pointe sa lanterne vers l'un des tunels. "Par là, à quinze minutes, il y a une caverne encore plus grande. Il y a une ouverture au plafond, mais le dessus est inaccessible. On pourra s'y installer pour la nuit, les autres aussi, et si parvient à trouver du bois sec on pourrait même faire un feu sans que la fumée ne nous asphyxie." Le rôdeur commence à avancer, mais d'un coup se retourne. "Oh, et ne touchez pas aux champignons lumineux, ils son toxiques."
Fidèle à la description du rôdeur, suffisamment grande pour pouvoir accueillir le groupe entier d'expédition et même plus, la caverne offre aux éclaireurs une bouffée d'air frais. La mousse phosphorescente y est absente, remplacée par une autre plus ordinaire. La sensation d'humidité est forte en ce lieux, renforcée par les vêtements trempés par la pluie et la rivière. Au centre l'ouverture du plafond, haut d'une quarantaine de mètres, laisse entrer un rideau de pluie, qui ruisselle sur le sol vers un petit bassin naturel avant de s'infiltrer dans la roche. Au cours de leur passage dans le tunnel les explorateurs ont pu croiser les champignons lumineux dont a parlé le rôdeur, mais la caverne ne semble pas propice à leur développement. Seuls deux tunnels permettent de quitter le lieux, trois en comptant celui d'où viennent les éclaireurs. "Il faut vérifier qu'il n'y a pas de traces récentes de passage, mais ne vous éloignez pas trop. Je vais devoir retourner à l'entrée pour guider les autres, si vous n'avez pas besoin de moi ici."
De leur coté, la troupe d'expédition a quitté Estenhausen au petit matin. Chargés sans l'être trop, pour ne pas être ralentis, la troupe a préféré des mules et des chevaux de bât plutôt que des chariots pour transporter vivres et matériel. Les humeurs des voyageurs restent grincheuses à cause du mauvais temps tandis que le seigneur des lieux se réjouit de les voir quitter son château.
Hanegard Kastelord
Ancien
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Sam 30 Nov 2019 - 16:05
Boitillant jusqu'à un rocher pouvant servir de siège de fortune, Hanegard laissa Wrall et Dalcen s'avancer quelque peu tout en se massant la cheville qui le tenaillait violemment depuis le passage de la rivière. Foutue blessure ! Lorsque le temps tournait à l'humide ou qu'il s'imposait un rythme trop prononcé, elle se réveillait et l'handicapait sérieusement. Même les soins des prêtres n'avaient pas réussi à la soigner, et le moment semblait particulièrement mal choisi pour la voir lui causer des soucis. Serrant les dents et nouant plus serrée ses bottes, Hanegard se remit debout en tâtant précautionneusement la zone douloureuse : bon, au moins c'était supportable et il pourrait attendre la nuit. Encore heureux que les montures les accompagnent, faute de quoi il aurait du déclarer forfait.
Ayant rejoint ses compagnons, Hanegard pénétra à son tour dans les vastes cavernes qui couraient sous cette zone des wandres. Était-ce par là que les gobelins se faufilaient quelques années auparavant lors de leur ruée vers la Péninsule ? Difficile à dire, et l'odeur de charogne qui se devinait dans l'air indiquait la présence d'hôtes mal intentionnés dans la zone. Avec un peu de chances ces bestioles seraient effrayés par les grands deux pattes bruyants et leur cliquetis métalliques au point de fuir vers les niveaux inférieurs de ce gruyère naturel, mais par sécurité Hanegard dégaina son épée pour éviter une mauvaise surprise. Bien des années auparavant, il avait combattu aux côtés d'Aetius d'Ivrey dans une grotte similaire, un kerkand les y ayant assailli. Mieux valait éviter de recommencer une telle expérience.
Restez dos à la torche et surveillez les tunnels, s'il y a des animaux dans ces cavernes ils peuvent être un danger tant que nous ne serons pas trop nombreux pour leur appétit.
Il ne leur restait plus qu'à attendre, oeils et oreilles aux aguets. Si un danger rôdait dans ces cavernes, il leur appartenait de le débusquer pour assurer au gros des troupes de trouver un refuge calme. En pareille situation, un animal attaquerait pour déloger les intrus de son territoire ou s'en éloignerait quelques temps. Une solution serait hautement préférable à l'autre, mais seul le destin connaissait comment les dés allaient rouler.
Nehril
Sang-mêlé
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Sam 30 Nov 2019 - 21:14
Dalcen déambulait prudemment le long des parois rocheuses, survolant de ses yeux caves les mousses et champignons qui gisaient de part et d’autre de la caverne. Il prit le conseil de Wrall très à cœur, et refusa de s’en approcher d’à moins de deux mètres. Furetant dans les moindres recoins afin de voir s’il substituait quelques traces d’un passage récent par d'éventuels éclaireurs ennemis, le jeune homme finit par tomber sur un tas d’os blanchi, à moitié dissimulé sous un amas boueux. Du pied de sa chaussure, il osa repousser les premiers éclats vaseux, avant de se pencher en avant. Ce sont… des os !
Dalcen grimaça et se pencha légèrement en avant. En était-ce réellement ?
Serait-ce un morceau d’un fémur humain ? Ou bien la mâchoire d’un grand animal ?
Le mercenaire se gratta la tête avec un air partagé. Il avait envie de rebrousser chemin, mais si cela s’avérait être un détail important…
Mais je n’y connais rien en bestioles moi ! Je tranche des bras, je ne reste pas à attendre qu’ils blanchissent ! Et il fallait en plus que ce soit Wrall qui s’en aille. Qu’est-ce que je fais ?
Son regard se posa sur ses compagnons qui flânaient non loin de lui. Il repéra le guerrier qui avait plaidé en sa faveur lorsque le seigneur Brohan lui avait demandé des comptes concernant les fripouilles qui avaient tenté d’abuser de sa compagne. Demander conseil. C'était toujours une bonne idée. Deux avis valaient mieux qu’un lui disait souvent son père. Bien que le concernant, il n’avait pas d’avis du tout. D’un pas légèrement hésitant, il s’approcha d’Hanegard :
— Messire, j’ai vu… quelque chose dans les galeries, lui lança-t-il en passant une main dans ses cheveux dressés. Des os ou du moins quelque chose qui s’en approche. Vous vous y connaissez ? Je ne sais pas s’il s’agit d’une vulgaire charogne laissée par un animal ou de quelque chose d’autre.
En prononçant ces derniers mots, il se sentit stupide. Cela avait-il réellement un intérêt ? Le temps que la chair déserte l’homme, il devait s’être écoulé un bon moment. Ils cherchaient des traces récentes pas de vieilles pierres marquées ou des bouts de bois ayant servi à allumer des feux en l'An 8. À moins que ce qu'il croyait avoir vu n'était en fait que les restes d'un homme s'étant fait dévorer tout cru par une créature. Dalcen déglutit. Autant en avoir le cœur net.
Hanegard Kastelord
Ancien
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Dim 1 Déc 2019 - 10:52
Lorsque Dalcen vint le chercher, Hanegard se trouvait fort occupé à mâchonner un bout de viande séchée tout en fixant l'entrée sombre d'un tunnel qui semblait s'enfoncer vers les profondeurs. Le jeune homme lui indiqua avoir trouvé des ossements mais sans pouvoir indiquer s'il s'agissait de restes humains ou animaux. Dans le doute mieux valait s'en assurer pour savoir ce que pouvait cacher ces cavernes, aussi Hanegard accepta-t-il d'aller y voir de lui-même. Accompagné de Dalcen et d'un soldat arétrian, il se rendit dans un recoin de la grande caverne à l'écart du reste de leur groupe, où les attendait un tas d'os couvert de boue qui reflétait à peine la faible lueur des torches. Piquant son épée dans l'amas, salie, Hanegard en dégagea un os puis l'observa avant de lâcher un petit soupir.
Rien d'humain là-dedans, mon gars. Probablement un bœuf des wandres... un jeune, je dirais.
Pour autant ces os indiquaient la présence d'un prédateur dans la zone. Lequel ? Les bœufs des wandres pouvaient servir de repas à plusieurs bestioles toutes aussi déplaisantes les unes que les autres. Ramassant un bout d'os, Hanegard l'approcha de la torche afin de mieux l'examiner. Étonnamment il ne restait pas trace de chair alors que les restes ne paraissaient pas si vieux puisque seule une fine couche de boue les recouvraient. Après avoir essuyé cette saleté qui recouvrait la carcasse, il apparaissait cependant que les os présentaient une usure anormale, comme s'ils avaient été frottés sur une rappe géante. Cela ne ressemblait pas à une usure habituelle causée par les dégâts du temps, plus à ce qu'aurait donné une expérience d'alchimiste.
Si la lumière s'était trouvée meilleure, on aurait pu voir Hanegard pâlir. Des os d'un gros mammifère dépourvu de chair et usés prématurément, cela mettait hors jeu tout prédateur de type kerkand mais indiquait la présence d'un monstre dont les glandes acides pouvaient nettoyer fort efficacement une carcasse. Un prédateur redouté des mineurs pour son agressivité et qui raffolait des cavernes emplis de champignons toxiques comme celle où ils se trouvaient. Se redressant arme au poing, Hanegard fouilla les ombres à la recherche du danger qui pouvait désormais surgir de n'importe où tant cette créature se trouvait bien adaptée au milieu souterrain.
Sortez vos armes ! Il y a un toxeurove dans ces tunnels !
Comme s'il n'avait attendu que cela pour entrer en scène, un fourmillement se fit entendre dans l'un des tunnels et une silhouette massive apparue dans les ténèbres. Le toxeurove ressemblait vaguement à un mille-pattes gonflé aux hormones et équipé de crochets aptes à empaler un homme. Ajoutez à cela une vivacité que ne dénotait pas son allure faussement pataude et une cuirasse chitineuse fort résistante, vous obtenez une foutue saloperie malaisée à vaincre. Wrall savait-il qu'il y en avait un dans ces cavernes ? Était-ce un piège tendu par le rôdeur, ou juste la faute à pas de chance ? Le moment demeurait mal choisi pour y réfléchir.
Attention à ses fumerolles. Ne restez pas groupés, essayez de l'attaquer par derrière !
Émettant un crissement strident qui devait correspondre à son cri de chasse ou à sa satisfaction de voir son dîner servi à domicile, le toxeurove fonça sur les trois compagnons sans se préoccuper de Harald ou des autres qui se trouvaient encore de l'autre côté de la grande caverne. Le cerveau primitif de l'insecte manquait de capacité stratégique et se contentait d'attaquer la proie immédiatement disponible devant lui, n'analysant pas un combat contre des ennemis organisés mais un simple besoin de satisfaire son appétit.
Sautant sur le côté pour esquiver la charge de la créature, Hanegard abattit violemment son épée à la racine d'une des pattes, faisant jaillir une gerbe de sang et tranchant profondément dans les muscles. L'appendice se tordit et cessa de remuer, signe que les nerfs cessaient d'être actifs, malheureusement il restait encore une bonne vingtaine de pattes pour soutenir le corps massif du toxeurove. Quant à ses organes vitaux, ils se trouvaient inaccessibles du fait de ses plaques de chitine, seul le ventre mou pouvant donner lieu à des assauts victorieux. Mais tenter de le frapper là imposait de demeurer à porter des mortels crochets de la bête.
C'était décidément une journée de merde.
Nehril
Sang-mêlé
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Dim 1 Déc 2019 - 15:43
Un toxeu… quoi ? fut la seule chose à laquelle pu penser Dalcen avant qu’une large créature fasse son apparition, émergeant des ténèbres en claquant furieusement ses crochets.
Ne perdant pas un instant, Hanegard avait déjà tiré son arme et le jeune mercenaire l’imita aussitôt, plus par automatisme que par réelle intention de se confronter à la bête répugnante. Malgré cela, toutes ses réticences s’envolèrent lorsque le toxeurove dédaigna les autres soldats pour se ruer dans leur direction. Hanegard parvint à lui trancher une patte en esquivant d’un côté, et Dalcen se jeta de l’autre en balançant sa lourde épée à l’aveugle. Celle-ci rebondit sur la carapace chitineuse dans un crissement aigu et le choc se répercuta le long de son bras.
— Enfer ! Qu’est-ce que c’est que cette chose ? s’écria le jeune homme en s’efforçant de trouver un interstice entre les différentes plaques de cuirasse.
Il remarqua que son épée n’avait eu qu’un faible impacte sur le toxeurove. Toutefois, Dalcen maniait un lourd espadon. Même s’il était beaucoup moins mobile que les autres lames courtes, il pouvait désorienter la créature en lui assénant un solide coup. Armant son bras, il agita furieusement son épée en poussant un cri rauque et l’abattis sur la bête. À la grande surprise du mercenaire, sa lame s’écrasa sur le sol dans un grondement sonore, la créature ayant brusquement bondi en arrière, exposant son flanc à Hanegard. Elle lança un crochet en direction du jeune homme, et Dalcen fit un pas en arrière avant d’être stoppé net par la paroi. Il se recroquevilla aussitôt, et la lame courbe vint ricocher contre les pierres avant d’être amortie par son épaulière. Légèrement désorienté, le jeune homme se situait désormais sous la créature. Avec un nouveau cri, il balança son espadon sur la créature en lui faisant décrire un large arc de cercle. Cette dernière poussa un sifflement furieux et fut repoussée en arrière, chancelant quelque peu. Dalcen remarqua qu’il ne l’avait pas trop amoché : seules une blessure quelque peu sérieuse et plusieurs pattes avaient été tranchées.
— Messire ! lança Dalcen en direction d’Hanegard constatant que ce dernier était désormais en position pour profiter de l’ouverture qu’il lui avait fournie.
Hanegard Kastelord
Ancien
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Dim 1 Déc 2019 - 19:47
Un nouveau coup porté sur la cuirasse chitineuse fut sans effet notable et n'arracha qu'une bordée de jurons obscènes à l'ancien baron. Face à un adversaire redoutablement cuirassé, leurs épées manquaient d'une capacité de pénétration suffisante que seules auraient pu obtenir les marteaux de guerre dawis, armes redoutables qui réussissaient à briser la carapace d'un toxeurove comme une noix trop mure. Leur seul avantage dans ce combat à mort provenait de la stupidité crasse de l'insecte qui se tournait en tout sens, changeant sans arrêt de cible sans réfléchir ni remarquer ceux qui se glissaient derrière lui. Sans la couche de chitine cela aurait permis un combat aisé... oui mais voilà il y en avait et les épées des humains ne faisaient que crisser inutilement sur cette matière à peine moins dure que l'acier.
Du coin de l’œil, Hanegard vit le coup d'espadon de Dalcen se fracasser sur le sol rocailleux, le jeune homme ayant sous-estimé la vitesse à laquelle le monstre pouvait se déplacer malgré sa masse. Sous l'apparence d'un gros ver, le toxeurove dissimulait des muscles puissants lui permettant des manœuvres d'une étonnante agilité. Ayant aperçu l'attaque du jeune homme, l'insecte s'était brutalement redressé afin d'esquiver le coup et venait de répliquer grâce à ses crochets qui -Néera soit louée- ne firent qu'effleurer Dalcen. Aurait-il été un tant soit peu moins rapide que le jeune homme serait devenu une brochette vivante. Mais ce faisant, le monstre dédaignait ses autres ennemis en ne leur prêtant plus aucune attention, concentrant sa furie sur Dalcen seul. Avisant le corps relevé où la carapace de chitine ne protégeait désormais plus un abdomen devenu vulnérable, Hanegard n'hésita pas et fonça droit en avant, lame pointée devant lui.
Le cri de douleur du toxeurove déchira l'air et retentit dans toute la caverne lorsque la lame aiguisée lui plongea dans les entrailles jusqu'à la garde. Se contorsionnant grotesquement en sautant sur lui-même, il repoussa Hanegard qui n'eut pas le temps de dégager son arme du corps monstrueux et dut l'abandonner dans la plaie béante. Désormais réduit à son seul poignard, bien piètre défense face à une créature rendue encore plus dangereuse par la souffrance, le vétéran recula précipitement pour se gagner de l'espace et éviter les crochets acérés. Blessé mais pas vaincu, le toxeurove reculait lui aussi en poussant des hurlements stridents, hésitant entre la fuite ou la rage. Une patte tranchée et de l'acier planté dans ses organes, il se trouvait fort mal au point mais son instinct primal pouvait encore le faire agir brutalement sans préoccupation de sa propre sûreté.
Gaël de Laval
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Lun 2 Déc 2019 - 11:18
Rejoindre la troupe ne fut en aucune façon compliqué. Les envoyés de Missède firent alors connaissance de ces hommes et de ces femmes qui ont -plus ou moins librement- décidé de marcher sur les dangereuses Wandres. L’accueil fut pour le moins sommaire et le groupe se greffa sans pour autant s’intégrer. Gabriel reçu alors les informations importantes et on lui fit bien comprendre qu’il devra en chercher d’autres par ses propres moyens. L’objet ainsi que les moyens mis en œuvre pour l’atteindre étant connus, il ne restait plus qu’à apporter sa pierre à l’édifice. Ou plutôt son bras au combat.
Au quatrième jour de la huitième ennéade, on vînt proposer à la troupe suderonne d’envoyer un homme au sein du groupe d’éclaireurs. Aucun n’était réellement enjoué par l’idée mais une personne devait être désignée. Un éclaireur qui partira immédiatement, une nuit avant le reste du groupe, au milieu de Nordiens, dans le froid, la pluie et dans un pays où la moindre plante veut votre mort. Gabriel se proposa mais c’est finalement Alix qui imposa sa vision.
_ Ils auront besoin d’un coup de pouce, je ferais attention, n’ayez crainte. Vous messire, vous devrez guider le groupe dès l’aube. _ Très bien. Mais soyez sur vos gardes. Messire de Laval me pendrait s’il venait à apprendre que vous avez perdu la vie… _ Allons mon bon seigneur, vous savez aussi bien que moi qu’il ne ferait jamais une chose pareille… Il préfèrera vous tartiner de miel et vous laisser aux chèvres.
C’est sur cette bonne blague que la Rivegeoise quitta le groupe suderon pour rejoindre les éclaireurs sous l’œil songeur de Gabriel. A peine était-elle partie que le capitaine serramirois vînt à la rencontre du groupe pour vivement déconseiller au chevalier de Mirevoix d’amener tous ses hommes ainsi que les deux scientifiques pour la bonne conduite de l’expédition. Cela pouvait se comprendre. Le voyage sera dangereux mais c’est bien l’unique fois qu’un Missédois viendra jusqu’ici avant longtemps. Le chevalier accepte de laisser la moitié de ses hommes ici mais ne faiblit pas sur la venue des hommes de sciences… Trois fois hélas pour eux ! Après tout, c’était une exigence du Seigneur. Il n’en avait que deux : ramener vivantes les deux mages et les deux ethnologues. Comme si le reste on s’en foutait éperdument ! Mais que voulez-vous, les ordres sont les ordres.
Ainsi, Alix part avec les éclaireurs et reste en retrait. Elle n’est pas ici pour faire ami-ami et la communication n’a jamais été son fort après tout. Il pleut, il fait froid et l’odeur de la boue est nauséabonde. *Quel pays de merde* pensa-t-elle. Une arcaniste des flammes au milieu d’un crachin. A chaque nouveau pas, elle maudissait cette mission et ne manquera pas de le faire savoir à son commanditaire. Mais en cet instant, la seule chose qui importe c’est de survivre. Seulement de survivre. Et si le crachin ne suffisait pas, une rivière venait les narguer, les mettant au défi de la franchir. Les hommes hésitèrent bien que finalement ils prirent la décision de la traverser. Les imitant, Alix se saisit de la bride de son destrier pour traverser la rivière. L’eau était gelée, descendant très certainement des monts tout aussi gelés du pays des Nains. Une fois n’est pas coutume, elle maudit cette rivière
Une fois sortie de l’eau, elle s’arrêta quelques minutes le temps que ses compagnons tentent, à défaut de se sécher, tout du moins de vider l’eau de leurs bottes. Une fois de plus l’arcaniste les imite mais afin de combattre le froid, elle fait apparaître une légère flamme dans le creux de ses mains qu’elle distille dans ses veines pour réchauffer son sang et ses membres. Un homme menait plus ou moins la troupe d’une main de fer, ce n’était pas de Wrall qu’il s’agit mais d’un homme dont certains disaient qu’il baron d’une terre dans le Nord et rendu aujourd’hui à jouer les mercenaires. Pour autant, l’arcaniste du Sud resta près de Wrall, ne suivant que ses directives et elle en fut plus que ravie quand le véritable guide évoqua un passage sûr plus bas en longeant la rivière. Il n’en fallait pas plus pour qu’un jeune garçon ne chute sur les fesses en tentant de descendre. La situation fit sourire notre demoiselle qui l’aida à se relever avant de suivre le Serramirois.
Ce n’est qu’après une marche de quelques minutes que les éclaireurs découvrirent la grotte qui devait leur permettre de pénétrer au cœur du pays Wandrais. Le vent ne pouvait s’engouffrer et malgré l’humidité, il ne faisait pas si froid. Alix resta bien sagement derrière les hommes, épée dégainée, prête à réagir au moindre mouvement. Puis Wrall leur fit comprendre qu’il devait revenir à l’entrée. Bien bonne nouvelle évidemment. Rester sans guide au milieu d’un réseau de tunnels inconnus… ça donne sacrément envie !
Alix surveillait les arrières tandis que les hommes étaient sur leurs avants. Et c’est alors que la phrase suivante retentit…
_ Ce sont… des os !
Alix se raidit. Instinctivement elle tourna la tête pour voir les deux camarades s’approcher d’une carcasse. Curieuse, elle s’approcha lentement du duo qui cherchait à comprendre de quel animal il pouvait s’agir… Et surtout, de quelle créature pouvait-il être le repas. Mais elle ne tarda pas à le savoir puisque celle-ci jaillit peu après que l’ex baron ait crié au danger. Une bête immonde surgit pour fondre sur les hommes à proximité de la carcasse. L’arcaniste recule alors et laisse tomber sa torche. Son visage se figea et elle frissonna de tout son corps.
_ Par tous les Dieux…
La bête se mouvait avec une rapidité impressionnante et les attaques des deux protagonistes n’avait qu’un faible effet sur la créature. Pourtant, l’ex baron pu réaliser l’impossible. Profitant du manque d’attention de la bête, il enfonça son arme jusqu’à la garde avant de la lâcher pour reculer. Il était désarmé et la bête était prête à se venger. L’homme était en danger. Alix aurait pu fuir, d’ailleurs elle hésitait, paralysée. Son cœur s’emballe et finalement, elle craque. Lancée comme un carreau d’arbalète, elle court en direction de l’insecte stéroïdé, le regard vif, prête à agir mais surtout, à réagir.
_ Messire le baron !
Hurla-t-elle en lançant son épée en l’air vers l’homme désarmé. L’arme, pour le moins légère, se retourna dans les airs et s’apprête à atterrir à un mètre de l’ex Alonnais. Maintenant désarmée, Alix s’arrêta à une quinzaine de mètres de la créature. Elle se concentra sous les cris de douleur du toxeurove et entre ses mains, jaillit une flamèche. Le gros insecte s’apprêtait à s’avancer quand elle la fit grossir de sorte que la lumière vienne aveugler la bête. L’énergie qu’elle mit dans cette sphère se devait d’être importante pour la rendre la plus brillante et la plus imposante possible en un minimum de temps. Ses membres se mirent à trembler et son rythme cardiaque déjà élevé ne fit qu’augmenter.
_ Allez-y !
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Brohan Wulfekiin
Ancien
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Lun 2 Déc 2019 - 17:01
Le toxeurove, ou scolopendre géant, est un insecte de taille imposante aimant les profondeurs de la terre, les cavernes et pour certaines espèces, même les marais. Fléo des mineurs, cette créature est non seulement grande mais aussi rapide, très rapide. Assurément plus rapide qu'un boiteux, et étonnamment plus agile qu'un mercenaire inexpérimenté. Haut de ses deux mètres quand il ne hurle pas, long du double, ce toxeurove à la carapace chitineuse jaunâtre est sur son territoire a été réveillé par les bruits. Ces tunnels, à en croire les carcasses, sont son territoire. Et pourtant il a été blessé, par deux fois. Oh, une patte en moins n'est pas mortel. Une épée plantée dans l'abdomen non plus, étonnamment, mais c'est déjà mieux. Ce n'est cependant pas suffisant pour tuer la bête, mais c'est assez pour l'énerver. Un cris strident raisonne dans la caverne, avant qu'une lumière flamboyante ne l'aveugle. Ces proies sont coriaces, peut-être autant que sa chitine. En mécanisme de défense, l'impressionnant centipède relâche des volutes de fumeroles devant lui. Un poison diffus qui force sa proie à reculer si elle ne veut pas risquer de l'absorber, ou pire, de le respirer. La créature s'agite, ses crochets claquent, ses griffes fendent le vide, et tout à coup la créature se précipite. Non pas devant, non pas sur les intrus, mais vers la paroi du tunnel pour remonter vers le plafond. Le toxeurove trace ainsi une vrille en faisant demi-tour, puis continue en s'éloignant sur la parroi du tunnel à une vitesse ahurissant. Et la créature chitineuse disparaît dans les ténèbres, une patte en moins, un épée dans l'abdomen, en ne laissant pour trace que quelques taches de sang échappé de ses blessures.
Tour du canyon
Loin de toute cette agitation, le gros de l'expédition arrive sans grand mal au niveau de la tour. Il y retrouvent les deux éclaireurs serramirois revenus là pour les guider jusqu'au passage à gué, les deux hommes tuant le temps par un jeu de dés. Bien que la pluie se soit calmée, le ciel demeure nuageux. Pour certains c'est déjà une amélioration, pour d'autre cela ne changer rien à leur humeur grincheuse : les pluies de la nuit et du matin ont rendu leur trajet boueux. Les plus taquins auront fait remarquer à leurs grognons compagnons qu'ils n'avaient pas à s'en faire, que la rivière qu'ils devront traverser nettoiera leurs bottes boueuses, mais cela ne suffit pas à détendre les plus nerveux. Et l'on peut le comprendre car, après tout, la tour marque leur dernier point de contrôle avant d'entrer dans les terres sauvages des Wandres.
Dernière édition par Brohan Wulfekiin le Mer 4 Déc 2019 - 14:13, édité 1 fois
Nehril
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Lun 2 Déc 2019 - 22:51
Toujours légèrement désorienté, Dalcen se remit debout en titubant, ses jambes menaçant de se dérober sous lui. Se servant de son espadon comme un vieil homme tentant de retrouver son équilibre, il le planta solidement dans le sol en poussant un grondement rauque. Du coin de l’œil, il assista à charge furieuse d’Hanegard qui trancha dans la chair de la bête avant d’y perdre son arme.
Une seconde lame jaillit soudainement dans les airs, décrivant une courbe argentée avant de trouver la paume du guerrier. Dalcen repéra l’origine de cette apparition en la jeune femme qui l’avait aidé à se relever lors de sa chute à l'extérieur de la caverne. Cette dernière vint soutenir l’ancien baron à grand renfort de magie de feu, chose qui sembla plutôt efficace. Une lumière intense se dégagea de ses mains, forçant presque le jeune mercenaire à détourner le regard.
Toutefois la créature, plus agacée qu'effrayée, fendit l’air de ses griffes et poussa quelques cris hargneux avant de cracher un jet de poison en direction d’Alix. Instinctivement, Dalcen se jeta avec lourdeur sur la jeune femme, l’entraînant hors de portée de la fumée verdâtre. Sa tête heurta violemment le sol et il grimaça à mesure qu’il glissait sur la fange brunâtre, son armure crissant sur les quelques obstacles qu'elle rencontrait avant de s’immobiliser. Après un moment, il desserra son étreinte sur la jeune femme, espérant avoir amorti sa chute et soucieux de ne pas l’avoir blessé. Il se redressa maladroitement, et rejeta en arrière ses cheveux boueux. Il se tourna vers Alix :
— Vous… vous allez bien ? lui lança-t-il avec un air préoccupé. Cette fumée ne vous a pas touchée ?
Puis, se tournant vers Hanegard il poursuivit :
— Il… il peut y en avoir d’autres comme ça ?
Hanegard Kastelord
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Mar 3 Déc 2019 - 15:41
Alors que le toxeurove avançait vers lui, un cri retentit de l'autre côté et Hanegard vit une épée jetée dans sa direction par la magicienne missédoise qui les accompagnait. Profitant de l'inattention de l'insecte qui se tournait vers la jeune femme, il se jeta sur la lame et chercha attentivement où la planter. Peut-être pouvait-il s'en servir pour couper une seconde patte ? D'autant plus qu'une vive lueur d'origine arcanique vint encore plus troubler leur adversaire qui ne devait pas s'attendre à affronter pareil adversaire. Souverain des tunnels, ils se voyait attaqué par l'acier et la magie, blessé et harcelé de toutes parts. Le toxeurove réagit par instinct de survie, leur crachant ses fumerolles toxiques dessus avant de détaler à toute vitesse, entraînant avec lui l'arme d'Hanegard toujours fichée dans son abdomen. Et merde, c'était une bonne épée. Il allait devoir se rabattre sur les réserves du convoi pour se dégoter une nouvelle arme.
Le calme revint peu à peu dans la caverne après le chaos. Comme après chaque bataille, les survivants restèrent un temps abasourdis, hésitant à se croire vivants alors que Tyra les a frôlé de sa main glaciale. Rejoignant Dalcen et Alix, Hanegard rendit son arme à la jeune femme en inclinant respectueusement la tête.
Merci pour votre aide, magicienne. Sans vous je serais surement mort à l'heure qu'il est.
S'il avait eu quelques doutes quant à l'utilité de ces renforts venus du Médian avant leur départ, désormais preuve était faite que ces nouveaux venus ne manquaient ni de courage ni d'initiative. Tant mieux, ces vertus leur serait précieuse dans les prochains jours, les Wandres ne constituaient pas un terrain pour des armées bien ordonnées mais pour des aventuriers aptes à décider par eux-mêmes et sous la pression de la meilleure attitude à adopter. Si cette expédition se finissait en désastre, mieux vaudrait alors compter sur quelques solides compagnons que sur une masse de brebis inutiles.
Dalcen l'interrogea alors sur la présence d'autres toxeuroves.
Non, je ne pense pas qu'il y en ait d'autres sinon ils seraient déjà intervenus. Pour autant restez sur vos gardes. Et par les Cinq, quel éclaireur est donc Wrall qui ignore la présence d'un tel monstre dans ces cavernes et qui nous y abandonne juste avant l'attaque ?
Peut-être s'agissait-il une simple coïncidence, peut-être l'insecte dormait-il dans les niveaux inférieurs la dernière fois que le rôdeur avait parcouru ces galeries, peut-être venaient-ils juste de jouer de malchance. Peut-être. Mais Hanegard ne confiait pas sa vie à des "peut-être", et se promit de surveiller très attentivement les actions de leur guide durant la suite du voyage.
Brohan Wulfekiin
Ancien
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Mer 4 Déc 2019 - 18:37
Une éclaircie laisse passer des rayons de lumière à travers les nuages. Comme conseillés par les habitués de ces conditions extérieures, des cordages ont été fixées de part et d'autre de la rivière pour aider à traverser le gué. Certains maladroits ont vu une partie de leurs affaires partir avec le courant, d'autres ont glissé, néanmoins tous traversent. Et après un temps qui semblait long aux premiers sur la rive Wandraise, le groupe tout entier est prêt à reprendre l'avancée. C'est alors en fin d'après-midi que l'expédition rejoint le groupe des éclaireurs, quelques heures seulement avant que la nuit n'arrive. La caverne est déclarée en sécurité malgré la mention du toxeurove, ce dernier n'ayant pas pointé le bout de ses nombreuses pattes depuis. "Bienv'nu dans les Wandres !" Avait juste commenté Wrall, quand on lui a annoncé en avoir combattu un. "C'pas bien le pire de ce qu'on peu rencontrer par icite." Des tours de garde ont tout de même été organisées, par sécurité, mais aussi pour habituer les hommes d'armes à la tension et à la prudence. Car désormais qu'ils ont quitté les terres civilisées, tout peut arriver.
En pleine nuit Caverne aux champignons lumineux
Un homme se lève de sa couche, les muscles un peu endoloris. Le sol est dur, pas droit, et l'humidité réveille sa vieille blessure. Mastiquant le vide, il renâcle et crache. Le mercenaire ronchonne dans sa barbe, grognant que ces maudits nobles ont pris la meilleure place de la caverne, et qu'il est bien trop vieux pour cette vie là. Comme souvent ces derniers temps, le vétéran songe à prendre sa retraite. Seulement voilà : il a une famille dont il doit s'occuper, des bouches à nourrir. Son épouse qui l'attend, là bas, à Bérault. Et ses enfants aussi. Rosie devrait bientôt accoucher maintenant. Wandres maudites ! Faut-il qu'il ait besoin de cet argent pour suivre tous ces gens dans les Wandres. Le mercenaire renâcle encore et fouille dans ses affaires. Il en sort une torche, une épée et un vieux torchon. Puis il se dirige vers le tunnel proche du camp mercenaire, allumant sa torche grâce à celle de son compagnon de garde. "Qu'est-ce tu fout d'bout ? C'ta relève, déjà ?" Demande l'homme de garde en baillant. "Truc à faire, t'occupe." "Attends, t'vas où ?" "Pas tes ognons !" "Ok, t'éloigne pas trop. Y'ont dit qu'c'est dangereuxe d'se balader seul." "Dang'reux, dangereux, j't'en foutrais du danger moi !" Gromelle le mercenaire, tout en s'éloignant avec la torche.
Pour ne plus revenir. Ni le mercenaire de garde ni le suivant n'ont vu revenir le vétéran de son exploration nocturne, ses compagnons d'arme s'en trouvent inquiet. Au petit matin, alors que tout le monde se prépare pour reprendre la route, d'eux d'entre eux décident tout de même d'aller à sa recherche. "Faites vites les gars. Ces nobliaux, y vont aps nous attendre." "Ouai, z'en faites pas. L'connaissant, y a dû s'endormir queq'part dans l'coin !" Les deux hommes s'exclaffent. "J'crois qu'y a tourné par là."
Favrius de l'An 17:XI ~ Automne Arcamenel (8e jour) de la 7e ennéade En pleines Wandres
Il a fallu près d'une demi-journée pour sortir de la caverne et retrouver enfin l'air libre. Mais en sortant de sous la terre, c'est la dense forêt wandraise qui accueille le groupe d'expédition. Suivent alors près de deux jours de marche à travers les bois, dans la boue et les odeurs de sève. Quelques animaux ont été croisés sur leur trajet, mais les plus gênants sont sans doute les moustiques ou autres petits insectes qui tournent autour des Péninsulaires. De toute la troupe qui a traversé la rivière seuls trois pertes sont à déplorer, ce depuis qu'ils ont quitté les cavernes, et quelques hommes semblent nauséeux. Rien qui ne soit encore véritablement inquiétant du point de vue des meneurs, qui espèrent tout de même gagner rapidement les sentiers menant Fort Norkan.
"C'est plus très loin." Informe Wrall au groupe d'éclaireur qui s'est reconstitué, prenant de l'avance sur la troupe d'expédition. Et, effectivement, un chemin se dessine finalement dans le champ de vision des premiers tout juste quelques minutes plus tard. "Attention !" Murmure brusquement le rôdeur tout en arrêtant ses compagnons. Sans un mot, le barbu fait signe de ne faire aucun bruit. Discrètement, il les mène vers un point en hauteur duquel les éclaireurs, caché par la luxuriante végétation, peuvent observer ce qui a arrêté le rôdeur. Au loin, sur le chemin qu'ils doivent emprunter, se trouvent une dizaine de personnes... Non, plus. Bien plus. C'est au moins une cinquantaine de personnes qui se trouvent sur le chemin, trop nombreux pour les éclaireurs seuls. Ils sont grands et vêtus de peaux ou de fourrures. L'on distingue des hommes et aussi des femmes, pourtant tous sont armés. Certains même portent des pièces éparses d'armure de métal, d'autres ont des armes forgées. Ce sont, à n'en point douter, des guerriers wandrais. Ils semble qu'ils se soient arrêté pour l'instant, mais de l'avis de Wrall ils ne devraient pas tarder à reprendre leur route. Difficile à dire de quel coté ils iront, pour cela il faudrait attendre. Mais plus les éclaireurs attendent, plus ils prennent le risque de se faire repérer. Et puis il faut au moins que quelqu'un retourne vers le groupe principal pour les prévenir. Quand à savoir s'il faut entrer ou non en contact avec eux le rôdeur n'en prendra pas la décision, son unique conseil étant d'éviter au possible tout contact avec les locaux.
Hanegard Kastelord
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Ven 6 Déc 2019 - 11:28
Le reste de l'expédition les rejoignit en fin d'après-midi et une nuit sans histoire leur permit de se reposer quelque peu en prévision de la suite du voyage. Il leur fallut ensuite plusieurs heures de marche pour enfin réussir à sortir du dédale des cavernes, fort heureusement sans croiser d'autre monstre. Soit le toxeurove constituait un tel danger que nul n'osait entrer sur son territoire, soit Wrall connaissait des itinéraires plus sûrs dès lors qu'il se trouvait présent avec eux. S'en suivirent deux longues journées à travers bois, certes guère passionnantes mais malgré tout usantes pour les organismes. Les lieux se révélaient oppressants comme si un danger permanent planait dans l'air... sensation assez naturelle pour des péninsulaires qui se trouvaient habitués à vivre dans des régions plus civilisées où l'on arrive à peu près toujours à retrouver une route, à se reposer dans une auberge ou à croiser quelque colporteur en vadrouille. Rien de tout cela ici car dans les Wandres dominait une nature sauvage et hostile, revêche à se laisser dompter par la main de l'homme.
Hanegard quant à lui ne se sent pas oppressé mais tristement nostalgique tant de souvenirs émergeaient de sa mémoire. Voilà un quart de siècle qu'il avait été banni de son clan natal des Irminsul, et plus de six ans s'étaient écoulés depuis son dernier passage dans les Wandres lors d'une visite au clan des Sicambres près de Fort Norkan. Pour lui, les Wandres représentaient à la fois la terre de ses ancêtres, la tombe de sa première femme et la demeure de son frère de sang. Que devenait Siegmund, fils de Segest ? L'une des deux raisons secrètes de la participation de l'ancien baron d'Alonna à cette expédition provenait de son désir d'en apprendre plus sur ce sujet.
Les souvenirs remontèrent brutalement à la surface...
Le mur de boucliers ennemi s'était effondré, brisé comme le roc sous les coups acharnés des mineurs. Vaincus, leurs adversaires fuyaient vers le Nord à travers bois dans le vain espoir de sauver leur peau, tandis que les vainqueurs hurlaient jusqu'aux cieux leur soif de sang et achevaient les blessés qui gémissaient au sol. Siegmund, une large entaille barrant son flanc, se tenait au milieu de ses guerriers victorieux qui l’acclamaient. La douleur devait être vive mais la plaie ne semblait pas trop profonde et le fier wandrais n’aurait jamais laissé transparaître de la souffrance alors que tous les yeux étaient fixés sur lui. Son heure de gloire venait de sonner, il avait reconquis la terre de ses ancêtres et chassé les ennemis de son peuple après leur avoir fait payé un lourd tribut en vies humaines. Sa position de chef se trouvait désormais fermement assurée, la meilleur légitimité dans les Wandres demeurant celle qu'offrait la déesse de la victoire.
Sans mot dire, son épée toujours à la main, le jeune homme fit signe à l'ancien baron de s’avancer, le cercle des guerriers Sicambre se refermant solennellement derrière eux. Hanegard connaissait bien des rites guerriers dans les Wandres, chaque tribu quasiment ayant le sien pour célébrer la victoire. Mais ce qu’attendait Siegmund de sa part était commun quasiment à toutes. Il s’agissait du plus vieux rite entre guerriers, celui où le sang versé fait de deux hommes des frères d’armes, les liants comme des frères à tout jamais. Croisant leurs bras, Siegmund et lui entaillèrent chacun le bras de l’autre avec leurs lames, recouvrant de leurs sangs celui des ennemis vaincus.
Par le sang, mon frère. Par le sang, pour la gloire, et mort à nos ennemis !
Brandissant leurs armes, frappant leurs boucliers de leurs épées, les guerriers wandrais reprirent en cœur les cris de victoire. C'était décidément une belle journée !
Le retour à la réalité se fit lorsque Wrall leur signala un groupe de wandrais non loin devant eux...
Une cinquantaine de wandrais leur barrait la route. Surtout des hommes, quelques femmes, mais le point le plus significatif était de les voir tous armés et sans la présence d'enfants avec eux. Donc il ne s'agissait pas d'un clan migrant sur un nouveau territoire de chasse, cas assez rare parmi ces populations sédentaires mais qui pouvait toutefois se produire lorsque la famine les menaçait. Wrall leur avait fermement recommandé d'éviter tout contact avec les locaux, conseil cohérent tout du moins tant que les mercenaires n'en savaient pas plus sur ce qui s'est passé durant les dernières ennéades à Fort Norkan. La poisse ! Ces wandrais n'avaient peut-être strictement rien à voir avec leur expédition mais mieux valait en effet essayer de ne pas se faire remarquer, quitte à perdre encore du temps.
Dalcen, peux-tu aller prévenir Sire Gustav de faire stopper la colonne et d'ordonner le silence ? Wrall et moi restons ici pour observer dans quelle direction ils vont partir. Dès qu'ils feront mouvements, l'un de nous vous rejoindra pour vous indiquer par quel côté les contourner.
Gaël de Laval
Ancien
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Sam 7 Déc 2019 - 12:16
Peu à peu la flamèche gagna en puissance en en volume de sorte qu’elle éclaira la caverne en peu de temps. L’insecte aux folles dimensions semblait souffrir de cette lumière au moins autant que les deux mercenaires. En réaction à cette attaque visuelle, il libéra une fumée à l’odeur immonde et à la couleur tout aussi inquiétante. Alix, aussi insouciante qu’ignorante sur les créatures du nord de la Péninsule, ne réagit pas et grâce à Néera, il fallut attendre ce brave Dalcen qui n’hésita pas à lui sauter dessus pour la protéger de ce nuage toxique. Sous le choc, la sphère arcanique disparu et la demoiselle tomba lourdement sur le sol, protégée par le mercenaire. Ensemble, ils glissèrent sur quelques mètres avant de s’immobiliser. La situation incongrue la laissait pantoise mais sous le questionnement du jeune homme, elle répondit par la négative.
_ Je… ne crois pas non. Je… pense que je vais bien. Mille mercis.
Finalement, elle osa un sourire un peu forcé, encore sous le choc après avoir été frôlée par Tyra. Alix se releva et attrapa son arme, tendue par messire Kastelord. A son tour, elle hocha la tête avec un sourire.
_ Vous en auriez fait autant.
Ce n’était qu’une phrase de politesse. Rien n’était moins sûr. L’homme est imprévisible lorsque sa vie est en danger. Certains trouvent en eux un courage insensé qui frôle l’inconscience quand d’autres perdent leurs moyens et s’enfuient à la moindre occasion. Toujours est-il que le danger est désormais derrière eux et que l’arcaniste, encore éprouvée par ce sursaut magique imprévu peut se reposer. La Missédoise ne participa aucunement à l’exploration de la grotte, préférant reprendre des forces et diminuer son rythme cardiaque dangereusement élevé.
Au crépuscule, la groupe est rejoint par le gros de la troupe. Gabriel était trempé, ayant fait partie des malheureux ayant chutés dans l’eau glacé. On raconte qu’il lui a fallut vingt minutes pour remonter sur la berge et rejoindre le groupe, trempé et dégoulinant de la tête au pied. Les deux ethnologues aussi étaient encore de la partie et tous savaient que leur présence était une mauvaise idée. Eux aussi en étaient certains. Pourtant ils devaient poursuivre la route. Et ces pauvres bougres furent parmi les premiers à tomber malades. Nauséeux, vomissant çà et là, les deux compères se mirent vite à maudire l’expédition peut être aussi fort que Raymond.
Les deux jours de marche n’étaient en rien difficiles, pourtant l’oppression constante et la peur d’être surpris rendait chaque heure insoutenable. Toutes les deux heures, Amélie utilisait ses capacités magiques pour deviner tout animal ou être humain à proximité afin de prévenir le groupe si un sanger venait à pointer le bout de son nez. Mais la magie est éprouvante pour les organismes et après une vingtaine de minutes à temps plein, la demoiselle devait s’arrêter et se reposer au risque de subir un contre coup des plus violents.
Le groupe d’éclaireur s’était reconstitué, Alix suivait une fois de plus sans l’ouvrir, se contentant d’obéir presque aveuglément aux conseils des Nordiens qui avaient un bien meilleur instinct de survie que le sien. Et c’est d’ailleurs ce qui arriva. Totalement absorbée par ses pensées à tel point qu’elle marchait machinalement sans se poser de question, elle percuta le dos d’Hanegard qui venait de s’arrêter sous après les mises en garde de Wrall.
_ Oups, pardon…
Suivant le mouvement, elle se rapprocha du sol et pu voir l’attroupement wandrais en contrebas. Quelle tactique adoptée ? Pouvait-on seulement imaginer discuter avec eux ? Ce n’est qu’en envisageant cette option qu’Alix percuta que la langue parlée de chaque côté de la frontière était différente et pour ne pas davantage plombée l’ambiance, elle préféra se taire. L’ex baron encouragea Dalcen à partir prévenir le gros du groupe. Une bonne idée assurément.
_ Je pars avec lui. Je vais prévenir Amélie, elle pourra utiliser ses capacités pour les localiser et nous proposer un chemin sûr. Toutefois, cela ne durera pas longtemps, si le groupe venait à bouger pendant sa période de repos, nous ne pourrons les voir. Restez à l’affût et prévenez-nous.
Elle se releva, prête à suivre le mercenaire.
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Nehril
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Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Dim 8 Déc 2019 - 16:02
Dalcen adressa un sourire soulagé en direction d’Alix en apprenant qu’elle était hors de danger. Puis, suite à la remarque d’Hanegard les incitant à la prudence, il hocha la tête, même s’il ne partageait pas totalement ses réserves à l’encontre de Wrall. Il ramassa ensuite son espadon en grimaçant et le planta dans le sol avec en grognement. Étendant ses jambes devant lui, il se servit de la lame pour reposer son dos endolori. Il regarda les autres écumer la caverne à la recherche d’éventuelles créatures qui pouvaient encore pulluler dans ces galeries, ou en quête de traces laissées par les wandrais.
Quant à lui, ses pensées vagabondaient. Il avait eu de la chance de s’en sortir indemne dans ce combat. Il se savait apte à affronter des hommes, à les balayer de sa lourde épée sans éprouver le moindre remords (d’autant plus s’il s’agissait de vulgaires sauvageons), mais face à cette créature, il s’était senti comme un nouveau-né ballotté sur une mer houleuse. Il serra ses dents avec force, se demandant inlassablement ce qu’il aurait pu faire d’autre. Ne trouvant pas, sa contrariété s’accentua et il se força à se relever. À quoi bon s’en soucier ? Après tout, il était toujours en vie. Rattachant son arme dans son dos, il se décida finalement à rejoindre les autres.
À la nuit tombée, leur groupe était rejoint par le gros des troupes. Ces derniers maugréaient, les vêtements et visages trempés sous le crachin qui sévissait au-dehors. Ils ne perdirent guère de temps pour se remettre en route, et Dalcen apprécia ses retrouvailles, quoiqu’un peu fraîches à son goût, avec Aldara. Cette dernière fit tout d’abord mine de l’ignorer, même s’il sentait en permanence son regard réprobateur sur lui, avant de retrouver son entrain habituel. Toutefois, elle surveillait toujours les alentours comme si elle craignait que l’un des hommes se jette à nouveau sur elle l’écume aux lèvres. Dalcen jugeait cette prudence excessive inutile. Après la démonstration percutante qu’avait organisée Brohan sur le sort destiné aux violeurs et aux assassins, il ne doutait plus vraiment de la docilité de ces hommes.
Après deux jours de route, Dalcen qui marchait en tête de ligne accompagnée d’Hanegard et d’Alix fut brusquement arrêté par un avertissement de Wrall. Au loin, le jeune mercenaire repéra un groupement wandrais, l'air particulièrement redoutable. Posant instinctivement la main sur son épée, il jeta des regards autour de lui, craignant que leur troupe soit tombée dans une embuscade. Toutefois, il ne remarqua rien si ce n'était la présence de ces wandrais devant lui.
Hanegard s’adressa aussitôt à lui, et Dalcen reporta son attention sur l’ancien baron. Opinant suite à sa remarque, il remercia également Alix de l’accompagner. Cliquetant dans son armure, le jeune mercenaire, talonné par la jeune femme, entreprit de rejoindre Gustav en trottinant.
— C’est un miracle qu’ils ne nous aient pas déjà remarqués, lança Dalcen en direction d’Alix. Avec le vacarme et l’odeur que nous soulevons…
Parvenant finalement à la hauteur de Gustav, Dalcen inclina la tête en guise de salutation. Puis, il lui transmit les directives d’Hanegard d’une voix claire et mesurée. Chose particulièrement étonnante, étant donné qu’il bouillait littéralement de l’intérieur.
Brohan Wulfekiin
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 37 ans Taille : 1m75 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Fort Norkan ne répond plus] Un nid à moustiques Mer 11 Déc 2019 - 15:45
Ecoutant les conseils de Wrall, les éclaireurs décident de ne faire qu'observer les wandrais aperçus sur leur chemin. Quelques dizaines de minutes derrière eux, la troupe d'expédition s'arrête au beau milieu de la forêt. La plupart des hommes profitent de ce repos inattendu pour se désaltéré, d'autres pour soulager leur dos de leur paquetage. A l'avant, la tension des meneurs se fait sentir. "Ack !" Grogne l'officier serramirois, claquant son cou pour tenter de tuer le moustique qui s'y est posé. "Foutus insecte !" A son coté le seigneur oësgardien se tient, comme à son habitude, d'une droiture déconcertante. De tout le groupe de tête, il semble être le seul à ne pas être embêté par les insectes désagréables. "Vous ne semblez pas gêné par ces maudites bestioles, Sire Brohan. Comment faites-vous ?" "Ils n'aiment pas le sang oësgardien." Plaisante l'homme, bien que son ton reste parfaitement neutre. "Ou peut-être que les chasses auront rendu notre corps moins appétissant pour ces insectes." Théorise le nordien épris de chasse, en omettant volontairement s'être badigeonné d'une lotion d'origine estrévantine sensée repousser les petits parasites. L'officier de Serramire ronchonne dans sa barbe. "Oui, bon... Et pour ces wandrais, que faisons-nous ?" "Nous ne pensions pas en croiser si tôt, et le fait qu'il ne s'agisse que de guerriers nous intrigue. Nanmoins, nous devons nous rendre au plus vite jusqu'au Fort. Faisons confiance au jugement des éclaireurs." Les autres meneurs acceptent, malgré la réticence de certains à laisser des guerriers sauvages échapper à leurs épées.
L'attente, cependant, se fait longue. Les Péninsulaires n'ont pas bougé depuis près d'une demi-heure et, sous le regard réprobateur de certains nordiens, la spiritiste missédoise scanne les alentours. Nul doute qu'en d'autres circonstances l'arcaniste aurait été qualifiée de sorcière, lynchéé, ou même connu un sort pire que cela, dans certaines contrées du Nord. Et finalement l'un des éclaireur revient informer les meneurs que les guerriers wandrais ont pris la route vers le nord-est. La nouvelle est une déception pour ceux qui voulaient en découdre, et un soulagement pour ceux qui préfèrent ménager les forces du groupe. La voie s'étant libérée, la troupe reprend alors son avancée, évoluant désormais sur les chemins inégaux des Wandres.