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 A couteaux tirés [PV Elazar]

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Louise de Fernel
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MessageSujet: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeMar 26 Mai 2020 - 22:57


Il avait reçu son rapport, comme tous les matins. Assis à une petite table près de la fenêtre de sa chambre, le plus vieux conseiller de la châtelaine note avec un intérêt non négligeable le départ de la Dame de Fernel, tôt ce matin. Le garde qui l’a surprise n’a pas pu s’empêcher de parler à un autre garde, qui lui-même en a touché un mot à une servante qui en a parlé à l’office.

Ainsi donc, Louise a quitté le château. Inspirant profondément, il prit le temps de la réflexion, confortablement assis sur une chaise en bois garnie de petits coussins verts, tout en regardant les montagnes qui se déroulent sous ses yeux. C’est un spectacle dont il ne se lassera jamais. Les montagnes. Ses montagnes. Il connaît bien Louise. Trop bien. Si elle a fui comme ça, avant l’aube, c’est certainement pour prendre du recul et de la distance. Un vague sourire flotta alors sur les lèvres de Geoffroy. La châtelaine absente, il est le maître, ici. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. Et qui lui laisse donc tout le temps de faire ce qu’il avait prévu depuis l’arrivée de l’importun visiteur de la châtelaine.

Il délaissa l’épaisse robe de chambre de velours vert et se para de ses atours de conseillers, de nobles et discrets vêtements qui le mettent en valeur sans ostentation. Du noir, du gris, de l’argent. Des bottes de cuir marron. Des cheveux impeccablement coiffés. Un visage propre. Une petite silhouette de jeune fille à la flamboyante chevelure rousse attend dans le couloir, cachée derrière un pilier de pierres énormes. Le conseiller s’avance et se place à côté d’elle, sans la regarder, sans lui adresser la parole, les mains dans le dos, comme s’il attendait quelque chose.

- Il est parti lui aussi. Je l’ai vu prendre un cheval et sortir du château. Il n’emportait rien avec lui, Monseigneur.
- Bien. Continue de surveiller les lieux que je t’ai indiqué. Et, en parlant de cela…Est-il sorti de sa chambre ? As-tu remarqué quelque chose ce matin ?


La jeune fille semblait totalement terrifiée et regardait partout, comme si une entité malfaisante allait surgir soudainement et s’en prendre à elle.

- Oui. Il est descendu à la crypte. Il est tout seul. Son valet dort encore.

Geoffroy inspire à nouveau. A la crypte. Voilà qui arrange mieux les choses qu’il ne l’aurait souhaité.

- Retourne à l’office. Préviens qui tu sais. Dis lui de se tenir prêt.

La petite silhouette s’inclina maladroitement et s’enfuit à l’opposé de Geoffroy qui prit la direction de la crypte, les mains toujours dans le dos, de l’air le plus tranquille du monde. Il salue d’un air paisible et bonhomme tous les serviteurs, toutes les personnes qui croiseront sa route et atteint enfin l’énorme porte grillagée restée ouverte. Il s’y engouffre, descendant les marches en silence et sans se presser. Ce n’est pas l’endroit qu’il préfère. Cela sent les larmes, le chagrin et le moisi. Et il y fait toujours froid. Quoiqu’il en soit, il n’est pas là pour l’ambiance. Il est là pour lui. Lui qu’il voit là bas, debout près d’un sarcophage bien précis. Secouant la tête avant de lever les yeux au plafond, il avance, ne cherchant même pas à dissimuler sa présence.

- Vos conversations avec la châtelaine sont d’une longueur à faire rêver, Monsieur Redinem. Je me demandais quand nous aurions le plaisir de discuter librement.
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeMer 27 Mai 2020 - 0:03

Il y a des rats dans les murs. Un petit grattement, presque rien du tout, et encore on ne l'entend pas toujours. Voyons voir si les rats dans le mur ont une langue.

Il y a de la vermine au château. On ne se leurrera pas, Elazar adore son métier. Aussi cache t'il le journal d'Elisabeth soigneusement là où personne ne le trouvera avant d'aller s'habiller pour rendre hommage à son âme sœur. Une redingote tout ce qu'il y a de plus sudiste, à la garniture d'argent et au velours couleur d'un bleu tout ce qu'il y a de plus profond, rehaussant son regard. Retaillant sa barbe, il enfile des gants de cuir fins, empoigne sa fidèle canne et une chaude pèlerine avant d'aller à la crypte, sans aucune arme. Pourquoi en aurait-il besoin à Fernel?

C'est un Elazar voûté par le poid des ans, boitant méchamment qui redescend voir sa belle… Il a aussi un sac rempli.

De nouveau devant le cerceuil de la Dame de Fernel, l'odeur d'urine froide titillant agréablement son nez, Il allume alors les bougies à partir des torches de l'entrée, en dépose deux à la tête de la morte et trois aux pieds. Pour que Tyra lui éclaire le chemin. Ensuite l'assassin pose une à une des fleurs séchées sur le catafalque, fleurs que nous pouvons identifier comme des marguerites de l'année.  lui chantant une vieille ballade sudiste de sa voix enrouée… Sa chanson préférée en fait.

Les ombres s'agitent derrière lui. La "toile" par laquelle il perçoit la magie vibre. Quelqu'un approche. Le vieux renard ne laisse rien paraitre qu'il a conscience de l'arrivée d'un rat… 


- Vos conversations avec la châtelaine sont d’une longueur à faire rêver, Monsieur Redinem. Je me demandais quand nous aurions le plaisir de discuter librement.

Ah non, c'est plutôt le joueur de flûte qui s'avance. Une main gantée de noir s'étire pour déposer une marguerite au creux d'une mèche de pierre. Il reste attentif mine de rien, le surveillant du coin de l'oeil, analysant sa façon de bouger de façon instinctive, passant de l'autre côté du cerceuil pour continuer son embellissement de la tombe.

Elisabeth mérite bien que je lui parle… Je lui rend hommage comme nous l'aurions fait dans le sud. Nous parlons beaucoup à nos défunts et nous éclairons leur chemin vous savez? Il se dit que ca leur facilite le passage… Oui, cela prend du temps, et le chagrin de savoir que ma vieille amie a quitté ce monde avant moi…

La voix de Redinem s'étrangle et s'éteint, envahie par le chagrin. La vieille main tremble avant de replacer la fleur dans un creux optimal.

A mon âge, il y a plus de morts que de vivants qui me parle. Que puis je pour vous conseiller?




Dernière édition par Dante Corvac le Sam 30 Mai 2020 - 2:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeMer 27 Mai 2020 - 10:01


Geoffroy lève un instant la tête, vaguement incommodé par une odeur persistante et douceâtre, une odeur semblable à celle qui stagne derrière les tavernes et les tripots, une odeur de vieille pisse mêlée à l’humidité. Curieux. Quoiqu’il en soit, il reporte son attention sur le petit autel dressé à la mémoire de la précédente dame de Fernel et l’observe avec curiosité. Des bougies, des fleurs. C’est attendrissant. Enfin du moins ça attendrirait sans doute n’importe qui, mais pas lui. Il se contente de jeter un regard plutôt froid sur le catafalque, préférant accorder une attention plus particulière à celui qui est présentement occupé à déposer une fleur sur une mèche de cheveux stylisée dans la pierre.

- Je présume que le lien qui vous attachait à la Dame de Fernel était très…puissant pour que vous l’appeliez par son prénom. Rares étaient ceux qui pouvaient se le permettre.

Il ne bouge pas, il reste à une distance raisonnable d’Elazar, les mains dans le dos, comme s’il désirait respecter le deuil de cet inconnu. Une élégance feinte qui lui donne l’occasion de détailler le parfumeur. Il semble âgé, en effet, sa vieille voix enrouée et ses gestes tremblants semblent démontrer une certaine faiblesse. Geoffroy esquisse un tout petit, imperceptible sourire en coin. Si Elazar est habile, il a en face de lui un homme du même âge qui a infiniment plus d’expérience que cette délicieuse petite truite qu’est Louise. Un homme à qui on ne la fait pas. Surtout quand cet homme là sait des choses. Ce n’est rien, il laisse Elazar jouer sa partition.

- Je viens enfin rencontrer, en tant que conseiller de l’actuelle dame de Fernel, l’homme qui retient si fort son attention depuis son arrivée.

Il s’incline tout à fait respectueusement et ajoute :

- Je suis Geoffroy de Hansfelt. Je suis…ravi d’enfin faire votre connaissance.

Se redressant, il continue, de cette voix grave et ronflante de vieil homme de guerre :

- Puis-je vous demander combien de temps vous comptez demeurer à Fernel ? Sans vouloir paraître désobligeant, vous accaparez tout le temps de la châtelaine. Et je dois discuter de choses sérieuses avec elle.

Geoffroy reste un homme de commandement. Sa façon de s’exprimer, même si elle s’est adoucie avec l’âge, reste directe et précise.
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeMer 27 Mai 2020 - 18:29



Deux vieux roublards qui se regardent et se jaugent, ne sachant pas trop quelle tournure leur entretien prendra. Un, écrasé par le chagrin, le second droit comme un i, cherchant à s'imposer... Tel est le tableau qu'ils doivent donner ensemble. Et c'est sieur Geoffroy qui lance les hostilités, se pensant très subtil.

- Je présume que le lien qui vous attachait à la Dame de Fernel était très…puissant pour que vous l’appeliez par son prénom. Rares étaient ceux qui pouvaient se le permettre.

Rare sont ceux ayant grandi avec, monsieur...

Rétorque doucement Elazar, ne présumant de rien. Il ne connait pas son adversaire, pas encore. Son attention, en apparence, est toute tournée vers la défunte. Du coin de l'oeil gris cependant, il ne manque pas grand chose, le visage du conseiller étant éclairé par les bougies.

Les mains dans le dos, comme un lieutenant s'apprêtant à sermonner ses troupes, cette expression de solennité au visage. Il pourrait se laisser avoir s'il n'avait pas su l'état dans laquelle la morte est, en dessous.  Le sourire en coin ne lui échappe pas. Pas. Du. Tout.

Sale engeance.  

La main gantée de nuit caresse doucement la pierre glaciale, lourdement appuyé sur sa canne de l'autre. Sous son lourd manteau, Elazar semble particulièrement souffrir du froid.

- Je viens enfin rencontrer, en tant que conseiller de l’actuelle dame de Fernel, l’homme qui retient si fort son attention depuis son arrivée.

Un pur étonnement se lit sur le visage du vieux qui lève ses mirettes sur le conseiller, les lueurs des bougies cachant l'expression de son regard dû au reflet sur ses verres. Il n'est pas sorti depuis qu'il est entré dans sa chambre. Donc, les rats des murs ont bien une langue. Probablement que les rats fouillent sa chambre. Il espère juste que quelqu'un déclenche le piège empoisonné de sa petite malle de parfumeur... Eugène doit encore parcourir Fernel en long et en large à la recherche de Geoffroy justement. le chemin est libre pour les fouineurs, une occasion trop belle.

Si El a bien calculé, il y aura un complice qui va mourir lentement dans d'atroces souffrances, sauf si il lui donne l'antidote bien sûr, et ça ne sera pas gratuit. Mais, pour le moment, ne pas abattre les cartes, aussi garde t'il cette expression de pure incompréhension au visage.

- Je suis Geoffroy de Hansfelt. Je suis…ravi d’enfin faire votre connaissance.

C'est au tour d'Elazar de s'incliner.

Elazar Redinem... Mon plaisir de vous rencontrer est au moins aussi égale que le vôtre.

- Puis-je vous demander combien de temps vous comptez demeurer à Fernel ? Sans vouloir paraître désobligeant, vous accaparez tout le temps de la châtelaine. Et je dois discuter de choses sérieuses avec elle.

Geoffroy reste un homme de commandement. Sa façon de s’exprimer, même si elle s’est adoucie avec l’âge, reste directe et précise.

Etant resté dans ma suite depuis mon arrivée, j'ai bien peur de ne pas comprendre trop de quoi vous voulez parler, messire. Dit il, éludant la question. Cependant, je concède qu'effectivement, la Dame m'a fait mander pour que je lui parle de dame sa mère. Elles se ressemblent beaucoup...

Un gentil sourire de grand-père soulève les lèvres de l'assassin.

Cependant, en tant que visiteur ponctuel, je me pose des questions. J'ai entendu à maintes reprise la Dame en pleur dans sa chambre. Où est sire son époux? Ne devrait-il pas la soutenir dans ces temps difficile pour elle? Pardonnez l'inquiétude probablement mal fondé d'un vieil homme...


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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeMer 27 Mai 2020 - 23:36


Le vieux conseiller écoute attentivement tout ce que dit Elazar, sans le quitter du regard. A malin, malin et demi, dirait-on. Cette conversation ressemble à une partie d’échec où chacun sait que l’autre ment. Ce sera donc à qui laissera son roi sans défense au milieu des fous et des cavaliers. Geoffroy sait très bien qu’un passage est dissimulé entre les deux chambres. Il le sait parce que la chambre qu’occupe Louise en ce moment a été occupée par Eudes. La chambre qui lui est contigüe était celle de son épouse. Ce passage permettait, en théorie, aux époux de se rejoindre sans devoir passer par un cérémonial du coucher et impliquer des serviteurs. Dans les faits…Le passage était ouvert toujours dans la même direction, Eudes ne se privant pas, pendant des années et ce jusqu’à ce que ses petits problèmes de circulation sanguine l’en empêchent, de visiter son épouse, qu’elle soit d’accord ou pas.  Geoffroy passe une main soignée sur sa barbe. Tout ceci n’était pas du tout un secret pour lui, Eudes ne se privant pas de lui raconter ses déboires et, de manière générale, tout ce qui concernait son mariage.

Ce qui surprend Geoffroy, par contre, c’est que Louise lui ait accordé cette chambre, d’entrée de jeu. Il avait pourtant longtemps demandé à occuper cette pièce qui aurait été un atout stratégique de premier plan. Louise n’a jamais voulu, prétendant vouloir préserver la mémoire de sa mère. Belle manière de l’honorer en effet en permettant à cet étrange individu d’y dormir…Non. Il doit y avoir autre chose. Il n’y a pas d’autre explication.

- Elles se ressemblent énormément, en effet, je vous l’accorde volontiers.

C’est bien le moins que l’on puisse dire. Il se rappelle l’arrivée d’Elisabeth à Fernel et tous les petits scandales arrivés par sa faute. Toute son insolence, toute sa rage et tous ces refus de se donner à son époux. C’est Geoffroy qui a rappelé à Eudes qui est le maître en ce château et que cette femme n’a rien à lui dire. Cette nuit-là, il a vu Eudes revenir, le visage rouge, le souffle court, les effets débraillés. Et Geoffroy lui avait tout simplement tapé sur l’épaule, en signe d’assentiment.

- Si je puis me permettre…Vous dites avoir vu grandir Dame Elisabeth…Etiez-vous donc un proche de ses parents ? Un ami de la famille ?

Il approche d’un pas, observant les marguerites, des fleurs qui ne poussent que peu par ici et pas du tout en cette saison.

- C’est charmant.

Geoffroy ne daigna même pas lever la tête vers Elazar, il lui répondit tout simplement, tout en observant les fleurs :

- Notre nouvelle Dame est sans époux.

Il lève alors le visage vers Elazar et dit, d’une voix tranquille :

- Si elle avait été mariée, c’est son époux qui vous aurait reçu et non elle. Pensez-vous également qu’elle vous aurait installé dans cette chambre si elle avait été mariée ? Bien sûr que non.

Un sourire s’affiche sur son visage avant qu’il ne recule d’un pas, reprenant sa place initiale.

- Elle pleure sa mère, je comprends et partage son chagrin, bien entendu, mais elle doit se reprendre. On ne gère pas un domaine comme on trie ses pelotes de laine ou son nécessaire à couture. Il serait bon qu’elle s’en souvienne. Si d’aventure vous deviez la voir avant moi, je vous serais reconnaissant de lui faire parvenir ce que je viens de dire.

Le vieux conseiller semble sur le point de se retirer. La question d’Elazar à propos d’un époux dont l’absence relève presque de la notoriété publique éveille sa méfiance et ne fait que confirmer ce qu’il ne faisait jusqu’alors que supposer. Il est temps de mettre la machine en marche. Plus que temps même.


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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeJeu 28 Mai 2020 - 0:09


Affable, Elazar relève la tête et regarde le conseiller se caresser la barbe. Arborant lui même un sourire bienveillant, ses prunelles grises teintées de bonhomie, il attend le prochain coup. Quelle pièce bougera Geoffroy?

Pour sa part, il savait que de se voir octroyé une pièce contigüe aux quartiers seigneuriaux ferait hausser des sourcils et attirerait l'attention de l'ennemi.

- Si je puis me permettre…Vous dites avoir vu grandir Dame Elisabeth…Etiez-vous donc un proche de ses parents ? Un ami de la famille ?

Ah tiens donc. Il aimerait bien lui balancer au visage qui il est réellement, mais ca ne serait pas stratégique. Alors se contente t'il de dire aimablement.

Sa nourrice fut ma mère.

Et quand le conseiller s'approche de la  tombe d'Elisabeth, Elazar l'imagine sortir du catafalque pour cracher au visage du traître. Un sourire attendrit flotte sur les lèvres minces.  

- C’est charmant….Notre nouvelle Dame est sans époux.

Les deux hommes se toisent alors de face, de chaque côté de la femme qui les unis en cet instant précis, pour différentes raisons.

- Si elle avait été mariée, c’est son époux qui vous aurait reçu et non elle. Pensez-vous également qu’elle vous aurait installé dans cette chambre si elle avait été mariée ? Bien sûr que non.


Geoffroy se dévoile légèrement, avec un sourire qui ne trompe pas Elazar avant de reculer d'un pas. Le conseiller sait qu'il y a quelque chose, mais il ne sait pas quoi et ça l'irrite assurément. Raison de plus de faire fouiller sa suite pendant son absence, semblerait t'il. Pour sa part, le parfumeur marque une mine confuse, comme si les paroles du conseiller étaient trop sybillines pour lui.

- Elle pleure sa mère, je comprends et partage son chagrin, bien entendu, mais elle doit se reprendre. On ne gère pas un domaine comme on trie ses pelotes de laine ou son nécessaire à couture. Il serait bon qu’elle s’en souvienne. Si d’aventure vous deviez la voir avant moi, je vous serais reconnaissant de lui faire parvenir ce que je viens de dire.

Comment donner un coup de pied dans la fourmilière sans en avoir l'air? Exactement comme cela. Les choses vont se précipiter semblerait t'il... Comment dit Dante déjà? Ah oui, le vent tourne et il sent le sang...

Le claquement de la canne résonne dans les ténèbres. Difficilement, le vieillard rejoint Geoffroy et ainsi, ils se dirigent pour regagner la sortie.

Attendez moi mon bon monsieur... Le froid de cette crypte me transit jusqu'aux os... je vous accompagne là où le soleil déliera un peu mes articulations... Allons... Allons... Je comprend parfaitement votre point de vue. J'avais laissé la comptabilité de la parfumerie à mon épouse moi-même... Je vous laisse deviner comment cela a fini. Elle dépensait tout les profits en dentelles et franfreluches ce qui, si c'est agréable à regarder, n'a eu comme résultat que de passer près de proprement me ruiner. Et sans compter mes filles, aussi frivoles que belles... Maintenant, j'ai des petits enfants. Et une en particulier fait tourner toutes les jeunes têtes. On dirait qu'elle pense tout ses droits acquis sous prétexte d'un joli minois. Mais ainsi sont faites les femmes... C'est très décoratif, certes, mais complètements inutiles si l'on excepte les chiffons et la marmaille.

Dit il tranquillement, devisant aimablement, la canne claquant au sol avec régularité, boitant de façon prononcée.

Je me demandais aussi pourquoi Dame Louise ne me parlait pas de son époux. J'ai présumé avec délicatesse que ce dernier était en déplacement ou à la cour et qu'il ne pouvait se déplacer, que c'était un sujet sensible. Remarquez que la Dame de Fernel parle peu et pleure beaucoup. Une créature fantasque sans aucun doute, elle m'ordonne de lui parler de sa mère encore et encore. Je vois que je fais erreur en accédant à son désir, mais je suis un faible monsieur, je ne sais pas dire non aux honorables requêtes parfumées d'un membre du beau sexe. Vous avez mon admiration, vous êtes ferme là où je suis d'une odieuse complaisance. Mais comment faites vous pour leur résister?




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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeJeu 28 Mai 2020 - 20:43


Geoffroy s’arrêta un instant pour regarder le vieil homme à la canne s’avancer dans sa direction. S’il est intrigué par toute l’attitude d’Elazar, il ne le montre pas. Quoiqu’il en soit, il maintient une sage distance entre le visiteur et sa personne. Il avise un instant les escaliers, d’un air pensif. Un petit mouvement de lâche et le vieux irait se rompre le col dans les escaliers…, pense-t-il. Ce serait simple. Efficace. Sans trace. Rapide. Mais non. Mort, il ne serait d’aucune utilité à Geoffroy. De plus, les cadavres, c'est embêtant. Le vieux conseiller emprunte alors le colimaçon qui mène à l’étage non sans toujours garder la distance qu’il impose depuis le début.

- Les femmes sont les instruments du malheur. Elles ne sont que des matrices sur pieds, rien de plus. Et quand par miracle l’une d’elles fait montre d’une quelconque qualité, elle est automatiquement pervertie par tout le reste. Vanité, orgueil, vices. Elles sont dominées par leurs instincts dédiés aux fanfreluches comme vous dites. Ce sont des êtres vains, mais nous en avons besoin pour nous reproduire. Et alléger nos bourses, au sens premier comme au figuré. Elles ne sont là que pour ça.

Il jette un regard en arrière, vérifiant qu’Elazar le suivait, tout en songeant à ses deux épouses. Deux femmes insupportables à toujours jacasser, à commenter sottement les quelques nouvelles politiques qui leur parvenaient, donnant des avis farfelus sur des stratégies martiales dont elles ignoraient tout, sans parler de cet affreux penchant pour le libertinage qui ont dressé de superbes cornes imaginaires sur la tête du vieux conseiller. Les épouvantables mégères, en plus d’être sottes comme des paniers, avaient aussi l’inélégance de le tromper alors qu’il faisait en sorte qu’elles ne manquent de rien. Les ingrates petites catins.

Devenu veuf du jour au lendemain, sans que la moindre maladie ne frappe les dames de Hansfelt, il avait juré de ne pas reprendre épouse. C’est trop épuisant de devoir à chaque fois tout reprendre depuis le début, un début qui prenait toujours des allures de dressage sur fond de cris étouffés dans une chambre nuptiale que les domestiques prenaient soin d’éviter. C’est fatigant, c’est usant, et surtout ce n’est plus de son âge. A soixante-ans, il estime avoir le droit de profiter de ce que la vie a encore à lui apporter, après tant d’années d’attente patiente.

- La Dame de Fernel n’est pas fantasque. Elle est à l’image des dames de son âge. Imprudente. Indisciplinée. Impétueuse. Elle manque furieusement de bienséance quelques fois mais … j’imagine que cela lui passera. Si on la guide correctement, évidemment.

Combien de fois cette petite sotte lui avait arraché des grommèlements, des sourcils froncés, des soupirs contrits. Rien que sur ce voyage à Serramire, il a failli avoir trois attaques cardiaques à cause de son attitude. Cette manie de toujours rester seule ! De parler à n’importe qui. C’était tellement indigne d’elle. Il en avait rêvé de longues nuits de frustration à ce moment où il pourrait enfin la corriger à sa façon. Son sang bout à cette idée d’ailleurs, il passe une main dans sa barbe, avant de répondre à sa dernière question :

- Je leur rappelle qui est le maître. Et je leur rappelle où se trouve leur place, Monsieur Redinem. L’homme a été créé pour dominer le monde. La femme a été créée pour s’y soumettre. C’est une logique pure, propre et saine. Vous devriez vous en rappeler la prochaine fois qu’une de vos filles essaye de vous attendrir.

Il atteint la grille en fer forgé et regarde les alentours. Une silhouette à la chevelure flamboyante lui fait des signes désespérés depuis une colonne mais il l’ignore superbement. Il a parfaitement vu mais préfère se concentrer sur Elazar.

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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeVen 29 Mai 2020 - 0:02

Prudent, le conseiller garde une distance entre eux, comme s'il avait quelque chose à se reprocher en fait. Le fasciès parfaitement contrôlé du Sudiste ne laisse voir que ce qu'il veut que son adversaire voit. Une parfaite éducation et amabilité.

Avec des hochements de tête approbateur, il approuve chacune des paroles de son interlocuteur tandis que la canne continue de toquer le sol avec une régularité de métronome. Et bien voila qui explique certaines choses, cette façon de voir la femme en général en dit long sur comment il considère sa Dame. Un Dominateur…

Le regard qu'il lui lance est explicite, regard retourné sagement par l'interlocuteur qui peine à monter les marches. Le parfumeur souffre visiblement…
La canne claque une énième fois sur le dallage gelé

- La Dame de Fernel n’est pas fantasque. Elle est à l’image des dames de son âge. Imprudente. Indisciplinée. Impétueuse. Elle manque furieusement de bienséance quelques fois mais … j’imagine que cela lui passera. Si on la guide correctement, évidemment.

Venant de quelqu'un qui a le port d'un militaire et qui considère la gens féminine seulement comme des ventres. Cet homme n'a sûrement jamais aimé quiconque autre que sa petite personne. Poliement, ou trop occupé à ne pas glisser et se casser une hanche, Elazar ne l'interrompt pas. Sous son gant noir par contre, ses jointures blanchissent sous l'effort qu'il fait. Tiens, Geoffroy se frotte la barbe encore. D'agacement? de frustration?

- Je leur rappelle qui est le maître. Et je leur rappelle où se trouve leur place, Monsieur Redinem. L’homme a été créé pour dominer le monde. La femme a été créée pour s’y soumettre. C’est une logique pure, propre et saine. Vous devriez vous en rappeler la prochaine fois qu’une de vos filles essaye de vous attendrir.

Effectivement conseiller. Je me remémorerai vos sages conseilsquand je reverrai ma petite fille, soyez en sûr et je tâcherai d'appliquer ces préceptes à la lettre.

Rétorque Elazar d'un ton on ne peut plus approbateur alors qu'ils atteignent la grille et la cours. Le changement de luminosité lui fait cligner des yeux. Du coin de l'oeil, il voit bien une masse de cheveux roux faire  des signes désespérés en leur direction, ignoré par Geoffroy.

En parlant de femmes Sire Geoffroy, je crois que cette jouvencelle manque particulièrement d'élégance et de discrétion dans ses tentatives d'attirer notre attention... Je crois que mon valet doit encore s'être mis le pied dans le plat.

Le vieux parfumeur lève la voix, particulièrement affable et concerné.

Mademoiselle... Arrêtez de gesticuler ainsi et venez donc nous voir! !


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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeVen 29 Mai 2020 - 22:52


Geoffroy est agacé. Terriblement agacé. Même si cela ne se voit pas le moins du monde. Un bref instant, il songea à ce qu’il pourrait lui faire, à cette rouquine aussi discrète qu’un bouzon au milieu d’un champs de fleurs. Est-il donc écrit quelque part qu’il doive à jamais supporter les incompétences des autres alors que ses directives ne manquent aucunement de clarté ? Elazar n’en a pas manqué une miette, évidemment. Il ose même l’interpeller directement. La rouquine a un regard pour Geoffroy. Un regard qui visiblement fait son effet puisque la jeune fille pâlit en regardant le vieux conseiller, avant de porter un regard fuyant sur le parfumeur et de s’enfuir comme une ombre entre les piliers du hall d’entrée. Elle ne perd rien pour attendre, celle-là. La rouquine a quinze ans, peut-être seize à première vue. Et elle court à présent se réfugier au dernier étage du château, fermant la porte de sa toute petite chambre sous les combles à double tours. Elle sait ce qu’il est capable de faire et n’a pas envie de subir cela à nouveau. Terrée dans un coin de sa chambre, elle ne bouge plus, tout en priant tout bas que le Conseiller oublie son erreur.

Geoffroy, lui, se retourne vers Elazar, un sourcil haussé.

- Que vient donc faire votre valet dans tout ceci ?

Dominateur et obsessivement jaloux. Geoffroy ne partage ses jouets avec personne. Et encore moins avec un valet.

- Sa place ne devrait-elle pas être à vos côtés, Monsieur Redinem ? Vous semblez avoir de sérieuses difficultés à vous déplacer.

Le vieux conseiller s’éloigne d’un pas, peut-être de deux, avant de s’incliner légèrement et de dire :

- Je vous laisse à vos réflexions et me retire dans mes quartiers. Je vous souhaite la bonne journée, Monsieur.

Geoffroy s’éloigne pour de bon, de son pas digne et lent, les mains toujours nouées dans le dos. Toutefois, on peut sentir dans cette démarche militaire quelque chose qui ressemble à une fureur contenue. Les doigts noués dans le dos s’agitent nerveusement, il est très contrarié. Très très contrarié. Au même moment, dans les appartements du parfumeur, une vague et doucereuse odeur de mort emplit la pièce. Un homme est couché au sol, les yeux grands ouverts, mort, sans qu’aucune blessure apparente ne soit visible. A ses côtés, le coffre du parfumeur, ouvert. La porte de la chambre…entrouverte.

Au dernier étage, un bruit de pas lent et digne se fera entendre sur le palier de bois. Le bruit d’une clé qui tourne dans une serrure et celui de sanglots qui s’élèvent, soudain calfeutrés par la porte qui se referme. Puis plus rien, si ce n’est des bruits sourds. Encore et encore. Longtemps.

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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeSam 30 Mai 2020 - 0:41

Les choses se précipitent. Elazar perçoit la peur chez la demoiselle et ça lui plait. Il perçoit la fureur de Geoffroy et ca lui plait énormément. Une belle jouvencelle en âge de se marier, à la crinière de feu, terrorisée par son maître.

Elle lui fait penser à Eugène tient. Il en aurait une érection en d'autres circonstances mais le moment n'est pas encore venu de savourer, la victoire n'est pas encore acquise.

Je vous souhaite la bonne journée monsieur Geoffroy, au plaisir de reconverser avec vous. Et si vous voyez Eugène, veulez me le renvoyer je vous prie.

et il le laisse aller, confortablement appuyé sur sa canne, voûté, jusqu'à ce qu'il soit hors de vue. Alors le vieux roublard retourne t'il dans sa chambre, pour voir si son piège a fonctionné.

***********************

Au moment où Geoffroy commence à frapper la gamine, c'est un Elazar fort décu qui regarde la porte de sa chambre entrouverte. En étirant le cou, il voit deux pieds. Bruyamment, il entre pour faire peur à un possible intrus, mais il n'y a que l'immobilité et le silence, perturbé par l'égouttement sonore d'une fiole quelconque.

C'est aussi un assassin fort ennuyé qui s'agenouille sans mal aucun à côté du cadavre qui a déclenché son piège... Pourtant, il maitrise ses produits. Une odeur douceâtre lui monte alors aux narines, ainsi qu'une fiole dérangée, étiquetée de rouge.  Un rire s'échappe alors de ses lèvres au moment même où Eugène entre et s'arrête, avant de refermer la porte mine de rien.

Cet imbécile a pensé que de la Belladone c'est du parfum et s'en est mis... Le poison de son piège et le choc de la piqûre l'a achevé... La rousse devait vouloir avertir son maître que son faire valoir est mort... Donc, en ce moment, elle est probablement en danger, soit il va la "guider" soit il va vouloir faire disparaitre les traces. Peu importe, cet événement précipite les choses, la couverture est éventée. S'il y avait un autre complice, la jeune femme ne serait pas allé voir cet homme qui la terrorise.

Sans mal aucun, Elazar se redresse, canne à la main.

Eugène, ferme la porte à double tour et que personne n'entre ici avant mon retour.  

Avant de quitter la pièce, demandant son chemin vers les quartiers de la rouquine sous prétexte qu'il s'inquiète à son sujet. Elle ressemble tant à une de ses filles! Et elle avait l'air si mal dans la cours. Vous savez un coeur de grand-père s'inquiète pour rien.

*************************

Quand il arrive à la porte de la chambre de la rouquine, c'est le silence, le calme plat. Geoffroy a t'il fait un match nul? Peu importe... Silencieusement, El regarde les ombres sous la porte... Il les sent s'étirer et s'étaler, se glisse et se fond en elles... Pour entrer dans la chambre sans ne rien toucher. Le sang lui monte aux narines... Bien caché dans les ténèbres, il ne prend pas le temps d'évaluer la scène. La silhouette penchée de Geoffroy, le poing levé sur une forme prostrée dans un coin, lui suffit.

Jailllissant des Ténèbres, le mage des ombres abat violemment sa canne sur la nuque de cet enfoiré. Et son expression, féroce et haineuse, semble fort bien sorti d'une caricature maléfique. Et le tout dans un silence de mort. Les prunelles grises, sans lunettes, ont une expression bestiale, inhumaine, joyeuse même.

Il adore son métier.
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeSam 30 Mai 2020 - 23:03


Elle savait.

Elle savait qu’il viendrait, alors elle a prié, tout bas, les yeux fermés, recroquevillée dans un coin de la petite pièce qu’elle occupe depuis son arrivée récente au château. La dernière fois, elle avait pu donner le change face aux questions de la Mère Maïethé, la grosse dame qui gère les cuisines, joviale et toujours le poing sur la hanche. Elle avait prétexté une mauvaise chute sur le chemin du château. La grosse dame n’en a pas cru un mot. Quel genre de chute arrache à ce point les vêtements… ? Elle n’a pas relevé pourtant. Ce ne sont pas ses affaires, et cette gamine n’est à personne. Autant la laisser se débrouiller, c’est comme ça qu’on devient grand, après tout.

Elle y a cru. Peut-être que le vieux monsieur l’aura retenu, après tout ? Peut-être qu’il oubliera. Peut-être qu’il aura pitié, pour une fois. Elle a fait tout ce qu’il lui a demandé. Elle a tout fait pour pouvoir rester ici, à l’abri. Elle a tout supporté et n’a jamais rien dit à personne, pas même à la jolie dame Louise. Est-ce qu’il lui fait tout cela, à elle aussi ? Est-ce que c’est ça qui se passe, quand on aime quelqu’un ? Pourquoi ça fait à chaque fois si mal, si c’est pour son bien, parce qu’il l’aime, comme il le dit ?

Quand elle entend la clé dans la serrure, elle se fait toute petite dans son coin, enserrant ses jambes de ses bras un peu chétifs, le front posé sur ses genoux, sa flamboyante chevelure rousse répandue sur son dos et ses épaules. Un bruit qu’elle connait. Et qu’elle redoute entre tous parce qu’il annonce une correction douloureuse. Si elle crie, il la tuera. Donc elle ne dit rien, pas même quand elle entend le son distinctif d’une ceinture qui se déboucle.

- Que t’avais-je dit, Anaëlle ?
- …de ne pas me faire remarquer.
- Et donc ?
- …Pardon.


Sans le regarder, elle se tourne et se met à genoux face au mur, rabattant ses cheveux sur le côté droit afin que tout son dos soit visible et parfaitement dégagé. Ne pas le mettre en rage un peu plus en essayant de se justifier. Il a raison, elle n’aurait pas du faire des signes de la sorte mais…Etienne est mort. Elle l’a vu au sol dans la chambre du vieux monsieur, alors qu’elle le cherchait partout pour lui dire de se tenir prêt, comme Geoffroy le lui avait ordonné tout à l’heure.

Le premier coup fend les airs dans un sifflement strident avant de venir s’abattre sur son dos. Ne pas crier. Si elle ne crie pas, il finira vite. Un deuxième puis un troisième coup suit le premier, si forts qu’elle doit prendre appui sur le mur, d’une main. Il a dit qu’utiliser les siennes laissent des traces sur ses vieilles jointures. Et qu’il ne peut pas se permettre de se blesser de façon aussi indigne. Alors il utilise sa ceinture. Parfois une badine. Parfois d’autres choses. Mais aujourd’hui…Il y a quelque chose de différent. Il n’arrête pas. Il augmente même la cadence, si fort que sa chemise cède sous les impacts. La peau est marquée par de précédents sévices. A un coup plus violent que les autres, Anaëlle s’écroule au sol, en larmes et en sanglots, ne parvenant plus à supporter la douleur atroce qui brûle son dos. Elle sent un liquide chaud rouler le long de ses reins, elle cache sa tête entre ses bras en priant que cela s’arrête et en pleurant.

Soudain, les coups cessent. Il y a un bruit sourd, le bruit d’un corps tombant au sol.

La jeune fille est en sang. Elle prend de longues secondes pour relever la tête et voit, à travers un rideau de larmes le corps de Geoffroy au sol, assommé, et le vieux monsieur de tout à l’heure mais…différent. Elle ne sait pas ce qui la terrifie le plus. Le fait de voir Geoffroy au sol et inconscient, ou cet homme au regard fou et qui n’a plus l’air si âgé que cela. Au moins…Il ne frappe plus. Elle essaye de se relever mais n’y parvient pas, elle reste donc là, dans un coin, et ne bouge plus, attendant que cela fasse moins mal. Tout ce qu’elle trouve à dire, c’est un murmure soufflé entre ses dents serrées par la douleur, adressé à Elazar :

- Merci…

Reprendre son souffle. Garder les yeux ouverts.


°°°°°
°°°
°

Elle mérite ce qui lui arrive, se dit-il à chaque nouveau coup. Du moins c’est ce qui occupe son esprit jusqu’à ce qu’un grand coup s’abatte sur l’arrière de sa tête, le privant pour un temps de tout sens commun. Il sent son corps défaillir et il ne comprend pas d’où vient le coup. Tout ce qu’il sait c’est qu’on l’a attaqué par derrière. Et que c’est de la dernière lâcheté d’agir comme cela. Du moins, c'est ce qu'il se dit avant de sombrer dans l'inconscience.

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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeDim 31 Mai 2020 - 2:40

Avec un bruit fort satisfaisant, le corp du vieux guerrier s'affale et s'écroule.

Avec l'efficacité et la rapidité née de l'expérience, El vérifie en premier lieu si cette brute est encore en vie. L'assassin n'attend surtout pas pour ensuite le ficeler promptement avec une lanière de cuir. Sans attendre, tel un jeune veau, il lie poignets et pieds ensemble, sans aucun mal. L'état d'inconscience ayant un facteur très aléatoire d'un individu à l'autre, il ne faut prendre aucun risque. Aussi sort-il une fiole de sa poche avant d'en imbiber un mouchoir immaculé  qu'il pose sur le museau de sa proie.

Ses gestes sont rapides et précis contrairement à la sortie de la crypte. La rouquine peut donc constater que sa canne et ses airs, c'est pour la frime. Sans se préoccuper tout de suite d'elle, en sang et au sol, il fouille consciencieusement les habits de Geoffroy, extirpant armes qu'il pose hors de portée et papiers qu'il empile et place sur le lit sans plus y toucher avant.

Ne bougez pas mademoiselle…

Dit une voix calme de grand-père. Avant que le filet d'eau de sa cruche de toilette ne lui tombe sur le dos. Il pourrait la battre aussi, mais avant d'employer des méthodes plus drastiques, il veut essayer autre chose. Les ombres s'épaississent et semblent se mouvoir dans la pièce, comme ayant une volontée propre. L'état du dos de la jeune fille ne l'intéresse guère. Il lui faut savoir ce qu'elle cache entre ses deux oreilles. Alors un peu de douceur ne peut pas nuire.


Mademoiselle, je m'appelle Elazar, Néera m'en soit témoin, je suis aise d'avoir suivi mon instinct et de vous avoir tirée de ce mauvais pas… Je ne sais votre nom mais je vous savais en danger. .


Il pourrait la prendre et l'envoyer dans sa chambre, avec Eugène. Il pourrait aussi lui demander les passages secrets. Mais il y a une raison pourquoi ils restent dans la chambre. Si Geoffroy se réveille, il veut qu'elle voit ce qu'il va lui faire.

Il veut qu'elle le craigne encore plus qu'elle ne le craint lui. La voix d'Elazar reste aimable et polie, mais il y a une note dure en elle, menaçante, tandis qu'il dégage les pans de la chemise incrustées dans les plaies. C'est du travail d'amateur, si l'infection ne se met pas de la partie, le sbire reste incapacité trop longuement pour être efficace.

Il est heureux que Louise n'ait pas été "guidée" ainsi. Les prunelles grises sont aussi tranchantes qu'une épée. Des plans se forment dans sa tête pour le faire parler. En espérant qu'il résiste un peu.  

Depuis quand vous bat il? Vous fais t'il… autre chose? Que vous a t'il obligé à faire?Dites moi, Monsieur Geoffroy a t'il des soutiens dans le château autres que vous et le malheureux jeune homme décédé dans ma chambre?... Dame, parlez-moi je vous en conjure.  Il en va de votre vie
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeDim 31 Mai 2020 - 14:29


Qui est ce monsieur ? Il bouge vite, il vient de ficeler le maître comme un rôti. Il lui a couvert la bouche d’un mouchoir tout propre, et il a fouillé ses poches.

Anaëlle ne regarde plus. Elle a mal, terriblement mal, d’une douleur lancinante, pulsant au même rythme effrayant que son cœur. Si le maître se réveille…Il va devenir fou. Il va s’en prendre à elle plus encore, il va la tuer, c’est certain. Et si ce n’est pas le cas, on la chassera du château, elle devra vivre dehors, reprendre la route, en plein hiver. Il lui avait dit que s’il était mécontent, il la renverrait. Elle n’aura pas le temps de demander grâce à la jolie dame Louise. Elle est tellement jolie, la Dame. Elle aime beaucoup la regarder sur son cheval. Être gentille avec tout le monde. Elle a essayé de lui parler, un jour, mais Geoffroy l’a regardée si sévèrement qu’elle n’a plus jamais osé. Pourtant, elle voulait juste lui dire merci. Merci pour la petite chambre et pour le petit repas qu’elle peut prendre tous les jours. Pour l’abri. Même si certains jours, elle préfèrerait être dehors, plutôt qu’ici. Comme aujourd’hui.

Un cri s’échappa de sa gorge, sans même qu’elle n’ait le temps de le retenir. Il lui a dit de ne pas bouger mais elle n’a pas pu s’en empêcher. Les plaies s’emplissent d’eau, apportant une souffrance différente, aigüe, intense et qui la fait se recroqueviller plus encore, incapable de se mouvoir suffisamment pour se redresser, même sous cette douleur nouvelle. Une souffrance pourtant passagère puisqu’elle apaise un peu le feu qui parcourait son dos en entier.

- Anaëlle…

Pourquoi est-il gentil ? Le maître a dit qu’il était méchant. Qu’il venait ici pour faire du mal. Qu’il venait ici dans le but de lui nuire. Il a dit qu’elle devait le surveiller, lui dire ce qu’il fait, où il va et avec qui.

- J’étais pas en danger…

Elle lève un peu la tête pour le regarder, lui qui cachait sa force sous une apparence trompeuse avant de regarder Geoffroy, au sol, inconscient. Un homme qui, lui, n’a jamais caché sa façon d’être à Anaëlle. Qui croire dans ces conditions ? Un inconnu qui se révèle être bien plus puissant et fort que ce qu’il prétend ou un homme qui n’a jamais agi différemment avec elle ? Et il y a cette chose dans sa voix…Cela ressemble au claquement du marteau du forgeron sur le métal qu’il frappe. Un son déplaisant et intimidant. Et de fait, elle est intimidée. Lorsqu’il écartera les pans déchirés de sa chemise pour observer son dos, elle pousse un nouveau cri, avant de sangloter. Les tissus s’étaient enfoncés dans sa chair…Et à ce cri, il lui semble avoir vu l’épaule du maître bouger.

- …Il fait comme ça pour dire qu’il m’aime.

Elazar, de là où il est, pourra voir que le dos, jusqu’à ses reins, est constellé de contusions et marques récentes comme anciennes. Visiblement, la servante n’en est pas à son premier jour de sévices. Elle cache son visage dans ses mains, consciente qu’un autre que Geoffroy peut désormais voir tout ceci. Quand il frappe comme ça, ça le met toujours dans un état terrible. Bien souvent, des gestes bien pires suivent les coups, comme si ça l’excitait de frapper. Comme s’il en avait besoin pour montrer son désir. Anaëlle ne l’aime pas, elle. Elle ne lui dit pas parce que sinon, elle devra quitter la chaleur du château pour mendier le long des chemins. Alors elle fait semblant, elle dit qu’elle l’aime aussi. Et ça le fait rire. Il rit toujours quand elle dit ça, alors qu’il lui fait si mal, derrière elle, à la besogner sans aucune douceur.

Anaëlle a un mouvement de recul, elle tremble, elle a peur d’Elazar et par-dessus tout, elle a peur de Geoffroy, de ce qu’il pourrait lui faire s’il l’entendait.

- Si j’vous parle, il me tuera…J’veux parler à la Dame. Elle, elle me fera rien, elle est gentille tout le temps, avec tout le monde. M’sieur…Ne faites pas de mal au Maître…J’veux pas r’tourner sur la route. J’veux plus avoir faim…

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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeDim 31 Mai 2020 - 15:31

Non, elle n'était pas en danger semblerait il, il allait juste la tuer pense Elazar… Bien… Voyons voir.

Tranquillement, Elazar enlève son gant et le dépose sur le lit, sur le butin qu'il a extirpé des poches du conseiller.

Comme cela, c'est ainsi… Soit. Je vais être franc et clair avec vous mademoiselle… J'espère que la douleur ne vous embrouillera pas le jugement ni les oreilles.

Dit il en regardant Geoffroy un court instant. Il espère que cet enfoiré va se réveiller pour voir cela.

Je ne vous laisserai pas approcher de Dame Louise sauf si vous me convainquez avant… Votre vie en cet instant ne dépend pas de Geoffroy, mais il dépend de moi.

Dit il, caressant d'un doigt  la chair à vif, soulevant un lambeau de peau, tirant dessus pour causer une douleur certaine avant de la rabattre à sa place.

Parce que, mine de rien, mademoiselle, je viens de vous sauver la vie et maintenant elle m'appartient.

Il caresse une autre plaie, passant le bout de son ongle qui se tache de sang, creusant un peu les chairs.

Ainsi vont les choses. Plaisez moi en cet instant précis et je vous protégerai, je suis sévère mais juste et je ne maltraite pas les jeunes filles sans raisons, même au nom de l'amour. Vous voyagerez, certes, mais vous n'aurez plus jamais faim, Anaëlle. Ni ne serez blessée… Je vous trouverai un emploi honnête ou un mari tendre et prévenant, à votre convenance.

Il pèse sur un point névralgique, causant une vive douleur, avant de rabattre un autre lambeau de peau à sa place.  Toujours du même ton de voix, il poursuit.

Je servais jadis l'Ancienne Dame de Fernel qui m'a embauché pour protéger sa fille des gens comme celui qui gît dans ma chambre, Lui et vous… Soyez certaine Dame Anaëlle, que je suis conscient que vous ayiez été contrainte. Mais sachez que vous parlerez, de gré ou de force… A vous de choisir plutôt ce que sera votre vie, après… Si vous refusez, j'en suis aise, cela me permettra de vous dévoiler l'étendue de mes talents cachés pour vous convaincre et croyez-moi, je crois que vous n'y êtes pas préparée…  
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeDim 31 Mai 2020 - 16:27


Il dit des choses dont elle ne saisit pas de prime abord la teneur. Elle ne l’a pas vu ôter son gant. Elle ne l’a pas senti s’approcher, elle ne comprend pas. Ce qu’elle comprend par contre, c’est l’insupportable douleur qui irradie dans son dos. Un hurlement strident s’échappe de sa gorge alors que le doigt d’Elazar vient caresser une des plaies à vif, soulever la peau pour ponctuer ses paroles prononcées de cette voix métallique qu’elle n’entend plus. Elle cherche à s’enfuir maintenant, mais…coincée par le mur et son lit, par un Elazar qui semble observer méthodiquement ses blessures sans considération pour sa souffrance…impossible de s’échapper.

- … !!!

A côté, un mouvement. Comme un réflexe nerveux de Geoffroy qui remue les bras, des bras immobilisés par des liens de cuir.

Anaëlle, elle, pousse un second hurlement, plus intense que le précédent, alors que l’ongle du vieil homme gratte la surface de la chair mise à vif, comme s’il s’apprêtait à fouiller dedans. La main de la servante balaie l’air avant de trouver le bras d’Elazar, pour tenter de le repousser, en vain évidemment. Pourquoi sa vie lui appartiendrait-elle ? Pourquoi ?

Au second cri, un grognement se fait entendre juste à côté d’eux.

- Pitié !!!!! Arrêtez...Je vous en supplie…

Mais non, rien ne semble arrêter Elazar qui appuie maintenant sur la pire blessure de toutes, tout près des os de sa colonne vertébrale. Cette fois, ce sont les jambes de la jeune femme qui tentent de déstabiliser Elazar. Le visage en sueur, le souffle court, elle ne comprend plus rien, elle a tellement mal qu’elle fera tout pour que ça s’arrête, elle n’entend rien de ce qu’il dit, elle n’entend que sa propre douleur. Une douleur ignoble qui la pousse à parler, évidemment, dans l’espoir qu’il arrête.

- J’dirai tout ce que vous voulez, même que j’vous aime mais…Pitié…Faites plus ça…

Il cesse un instant de la tourmenter et elle reprend son souffle, avant de parler, d’une voix faible et monocorde, la gorge enrouée par les cris qu’elle vient de pousser.

- J’devais juste vous surveiller…Vous suivre, lui dire ce que vous faisiez et avec qui…M’sieur, j’ai jamais voulu faire du mal à la Dame, elle a été gentille avec moi ! J’vous jure que c’est vrai…Le Maître m’a sauvée, il m’a amenée ici pour que j’observe, pour que je surveille la Dame avant, quand vous étiez pas là, parce qu’il l’aime aussi et qu’il veut pas qu’on l’approche de trop près…Il dit qu’elle est à lui.

Un autre grondement se fait entendre. Geoffroy a ouvert les yeux. Il regarde Anaëlle sans comprendre. Puis il regarde Elazar. Et tout devient clair.

- Anaëlle, ferme la.

La jeune femme ne dit plus rien. Elle a l’impression d’être dans un cauchemar sans fin, un cauchemar effrayant où elle n’est rien de plus qu’un jouet que se disputent deux vieillards qui la brutalisent. Elle aurait tout donné pour un seul et unique geste de tendresse, cette chose dont elle sait qu’elle existe sans jamais avoir pu y gouter, pas même en étant enfant. Qui écouter alors ? Le maître qui est en train de la tuer du regard, ou cet homme qui le fera pour de vrai, elle le sait, si elle continue de se taire ?

- J’voulais pas lui faire de mal, M’sieur. Je sais pas faire ça, moi. Etienne, lui, il savait. Il voulait vous tuer. Et j’devais rien dire à personne. Sinon il m’aurait tuée aussi. Me tuez pas, m’sieur, s’il vous plaît…Me tuez pas, j’avais faim et j’avais froid, c’est tout…
- ANAELLE ! TU LA FERMES !


La servante s’effondre en larmes, vaincue par ce qu’elle ressent tout autant que par ce qu’elle voit et ce qu’elle entend. C’est fini. Si elle ne meurt pas dans cette petite chambre à peine éclairée, elle mourra par la corde parce qu’elle a participé à un complot contre la gentille Dame qu’elle admire tant, sans le savoir. Et si elle ne meurt pas, elle sera chassée comme un chien galeux hors de son seul et unique abri.

- Il a dit que vous étiez mauvais. Que vous vouliez faire du mal à la Dame…Faites pas de mal à la Dame…Faites ça sur moi, c’est pas important, mais pas elle…Elle est jolie et gentille. M’sieur, ne l’abimez pas…Abimez moi si ça peut vous soulager.

A côté, Geoffroy bouge furieusement désormais, se trainant au sol comme un ver de terre pour ensuite appeler à l’aide, de toute sa tonitruante voix.

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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeDim 31 Mai 2020 - 17:11

Silencieux, Elazar laisse un peu de liberté à Geoffroy, qu'il voit et entende, qu'il parle aussi un peu, qu'il tempête, menace et supplie... Ca le fait sourire d'ailleurs, un beau sourire de grand-père qui ne se rend pas aux yeux d'ailleurs.  Ce qu'il ne peut tolérer par contre est l'appel à l'aide qui commence à monter en volume. Faisant pivoter sa canne souplement dans sa main, il en assène un bon coup bien placé entre les omoplates du conseiller.

Je vous prierais de vous taire monsieur et de modérer vos transports. Votre tour arrive certes, mais il est impoli de couper la parole aux dames… Ainsi donc, il y avait un maitre des ombres à Fernel et il était à la solde de monsieur Geoffroy. Moi qui me plaisait à croire que vous étiez un homme bien éduqué. Vous m'en voyez marri.

Se relevant, Elazar va proprement baillonner le conseiller, prévenant ainsi toute récidive ultérieure. Il en profite pour le regarder dans les yeux, les prunelles d'acier luisantes comme la lame d'épées, toute gentillesse ou vernis civil absent de celles-ci. Son vrai moi étant révélé dans un simple regard qu'il tamise avant de reporter son attention sur Anaëlle qu'il va aider à se relever.  

Bien, ma bonne fille...Dit il en prenant délicatement le visage pâle entre ses mains tachées de sang. Si vous m'avez dit la véritée, vous en serez bien récompensée… Vous savez, vous me faites fort penser à ma petite fille… Maintenant, relevez vous  ma mie, laissez-moi vous aider...  Asseyez vous, reprenez votre souffle…

Dit il, enlevant les armes de la portée de la jeune fille, au cas ou qu'il aurait devant lui une merveilleuse actrice.

Nous allons  tous ensemble attendre 10 minutes, voir si cet appel est répondu et croyez moi, Anaëlle, que ceux qui n'ont pas répondu aux vôtres au fil du temps mais qui répondrons au sien seront bien châtiés, j'en fais le serment. Je dirai que c'est moi qui ait appelé à l'aide par méprise… Ne me contredisez surtout pas.

Il va ouvrir le coffre de la servante qu'il se met à vider, il y a de la place, en poussant ici et là, il pourrait y caser le conseiller. L'assassin ne fait pas confiance à Anaëlle cette petite sotte ni pour rester avec Geoffroy, ni pour aller dans le château seule jusqu'à sa chambre, et il est impératif qu'il accoste Louise au moment même où elle mettra les pieds au château.  

Enlevez cette chemise si vous le pouvez avant que le sang ne sèche, reprenez contenance et séchez vos larmes. Vous ne m'avez toujours pas dit par contre, s'il y a d'autres partisans ou complice de Monsieur Geoffroy dans ce château. Il est impératif de me répondre dans les plus brefs délais. Y a t'il d'autres gens ciblés par cet individu? Et ne pensez pas à me mentir surtout.  .

Revenant vers Geoffroy, Elazar l'empoigne par ses liens et se met à le trainer au sol vers le coffre, palliant son manque de force brute par une technique sans faille...

Vous êtes chanceux monsieur que je manque de temps, parce que j'adorerais de nouveau avoir une belle discussion avec vous. Mais soyez en sûr que nous reparlerons de tout cela à tête reposés vous et moi. Maintenant, au coin pour réfléchir.

Cela prend bien un moment, pour pousser de ci de là pour que le vieillard combatif malgré tout y  entre et que le couvercle ferme. Alors Elazar case t'il un morceau de chiffon plié pour que de l'air puisse entrer tout de même avant de refermer le totu et de poser les vêtements d'Anaëlle dessus comme s'ils y avaient été jetés. Alors revient t'il prendre le butin sur le lit, sous le gant, vérifiant mine de rien que rien n'avait bougé.

Est ce que ça va mieux mademoiselle? Vous sentez vous en état de quitter les lieux? Y a t'il un passage secret qui va d'ici à mes quartiers? J'aimerais autant que personne ne sache que nous sommes partis. Et… où est la clef de ce coffre?
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeDim 31 Mai 2020 - 18:19


Le coup entre les omoplates est sec et émet un bruit sourd. Tout aussi sourd que les grognements du vieux conseiller. Frapper un homme à terre ! Quelle infâmie ! Il encaisse pourtant, même si des étoiles dansent devant ses yeux. Des étoiles et un regard gris qui le fixe sans plus aucun faux semblant. A présent bâillonné, le vieux conseiller sait que son temps est compté parce qu’il sait très exactement qui se tient devant lui. Cela étant, il n’a pas dit son dernier mot. Il lui reste une carte à jouer et celle-là…

Anaëlle, quant à elle, suit la scène depuis le sol, secouée par de terribles sanglots et des douleurs insupportables. Lorsqu’Elazar revient près d’elle, la jeune fille a un mouvement de recul, bien vain. La tête entre les mains du vieil homme, elle n’ose même pas le regarder, persuadée qu’elle va mourir. Mais non…Il est redevenu…quoi au juste ? Il semble si attentionné, si doux, à présent. Il l’aide même à s’asseoir, il lui dit de reprendre son souffle. Elle a du mal à rester assise, elle a du mal à sécher ses larmes, elle a du mal à regarder Geoffroy qui est en train de littéralement l’assassiner de son regard luisant. La petite servante ne regarde plus que ses mains, qu’elle triture sans modération, inspirant et expirant de manière appuyée.

Elle n’a aucune envie de prendre les armes à disposition, pas plus qu’elle n’a envie de s’emparer de ce qu’elle voit tout près d’elle. La jeune fille ne regarde personne, elle se tait, elle attend, comme il vient de le demander, pour savoir si l’appel du conseiller a été entendu. L’attente est longue, mais…Il ne viendra en effet personne. Tout le monde est sorti. Il n’y a plus que des serviteurs dans le château, pratiquement tous aux offices ou aux écuries. Geoffroy regarde la porte avec espoir, Anaëlle, elle, ne fait qu’opiner en silence aux paroles d’Elazar. Elle rêve juste de se coucher et d’attendre que toutes ses plaies cicatrisent. Elle a mal, terriblement, et pâlit. Un peu plus à chaque minute.

Dans le coffre que le parfumeur assassin vient d’ouvrir, il n’y verra rien de plus qu’une paire de draps de lin, une couverture de laine et…et une poupée de chiffon. Il n’y a rien d’autre. Pas de vêtements, pas de chemises, rien qui ne permette à une jeune femme de se tenir correctement en société. La servante a un regard inquiet pour la poupée. Elle y tient, parce qu’il s’agit de son seul bien.

- La poupée…Je voudrais la poupée, m’sieur…s’il vous plaît.

Elle a la gorge en feu à force de se retenir de pleurer. Et elle finit par secouer la tête, la poitrine secouée par des sanglots eux aussi retenus.

- J’ai pas de vêtements ici, c’est lui qui me les donne, un par un.

Un moyen de la contraindre à lui obéir. Et à rejoindre sa chambre à la nuit tombée, quand plus personne ne rôde dans les couloirs. Geoffroy finit par hurler de rage en écoutant la jeune femme. Il se remue dans tous les sens. La servante finit par poser ses mains sur ses oreilles, les yeux fermés, et murmure :

- Non…Y a personne d’autre. Juste Etienne, lui et…et moi.

Le fait de dire à haute voix qu’elle est complice de quelque chose d’affreux l’accable plus encore. Elle essuie ses yeux d’un revers de la main en ajoutant :

- Y a le nouveau conseiller…Et y a Efren. Il disait qu’ils étaient des obstacles à je ne sais pas quoi. Pourtant…Ils sont gentils, tous les deux.

Il l’intrigue beaucoup, ce jeune homme aveugle. Il reste enfermé toute la journée à parler de choses et d’autres avec les artisans. Elle l’a aperçu une fois ou deux, elle l’a observé. Il a l’air gentil. Et fier. Il n’aime pas trop qu’on essaye de l’aider à faire quelque chose qu’il sait déjà faire. Ça l’avait fait sourire.

Sous les yeux d’Anaëlle, le vieux conseiller est traîné au sol, et placé sans précaution dans le coffre, même s’il se débat de toutes ses forces. On peut entendre Geoffroy hurler sous son bâillon, il étouffe littéralement de rage. Des hurlements toujours audibles même si le coffre est fermé, sans parler des coups qu’il donne, à l’aide de ses genoux et de ses coudes. La jeune servante baisse la tête à l’approche d’Elazar et murmure :

- Je suis pas ici depuis très longtemps, je sais pas s’il y a des passages secrets…Est-ce que…Est-ce que je peux rester ici, m’sieur…J’ai trop mal pour marcher et j’ai pas de vêtements pour me changer. Je voudrais m’allonger…

Elle montre un petit tiroir, dans un petit meuble simple posé dans un coin.

- La clé est là.

Anaëlle triture avec violence ses doigts maintenant, et demande, d’une petite voix :

- M’sieur…Est-ce qu’on va me punir ? Est-ce qu’on va me chasser ? J’savais pas...J’faisais juste ce qu’il me demandait…pour pas mourir de faim. M’sieur…J’veux pas mourir…S’il vous plaît…
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeDim 31 Mai 2020 - 18:52

La voix d'Elazar claque comme un fouet, manifestement insensible à la détresse ou au manège de la jeune fille. Manifestement elle lui déplait fortement en cet instant précis.

Ne me prenez surtout pas pour un imbécile Anaëlle. Il serait très téméraire de seulement penser me doubler. Une chevelure comme la vôtre se serait remarquée si vous m'aviez surveillé des corridors.

Il prend le bout de chiffon à vague forme humaine, la clef du coffre et les dépose avec ce qu'il a pris sur Geoffroy.

Pas de poupée… Elle restera là . Vu que vous n'êtes pas en état de vous déplacer selon vos dire, restons ici alors et racontez moi toute l'histoire depuis le début et sans rien omettre… Je suis très patient voyez vous? A mon âge, il ne reste que cela, du temps. Levez les bras, le vais vous bander avec un de vos draps. Pas de mouvement brusques, sinon vous regretterez  

Il ne sait pas s'il y a d'autres rats dans les murs, le vieil homme ne sait pas beaucoup de chose. Mais il ne la laissera pas quitter cette pièce seule, c'est inconcevable. Les ombres plongent la pièce dans une obscurité surnaturelle, les dissimulant aux yeux des curieux.
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeDim 31 Mai 2020 - 21:57


Le doubler ? Mais…Elle ne sait même pas ce que cela veut dire. Elle regarde sa poupée déposée loin d’elle et se fait toute petite à entendre la voix si sèche du vieil homme. Elle ose pourtant murmurer, timidement :

- C’est que je suis habile, quand je dois me cacher, m’sieur…puis…J’ai pas été très assidue…Rester dans le couloir tout le temps, même cachée, c’est…ennuyeux. Puis la mère Maïethé, elle comprenait pas pourquoi j’étais jamais là à temps pour servir…Elle frappe pas, mais elle crie. Et j’aime pas les gens qui crient. Alors…J’faisais de mon mieux pour pas qu’on me tape ou qu’on me crie dessus…

Anaëlle observe alors, sans filtre de larmes cette fois, toutes ces ombres qui bougent et détourne la tête. Elle n’aime pas ça non plus. Elle n’a jamais aimé ça. Cela lui fait peur, parce que s’il y a de la vie dans les ombres, ça veut dire que plus rien n’est sûr. Il n’y a plus aucune sécurité nulle part. Et elle a besoin de sécurité. De savoir que les murs ne recèlent pas des monstres.

Elle a enfin un regard pour Elazar. Un regard qui ressemble à celui qu’elle lance à Geoffroy lorsqu’il ordonne des choses qui lui déplaisent. Anaëlle n’a pas envie de se dévêtir. Elle n’a pas envie que cet homme la touche de nouveau. Peut-être qu’il s’agit d’une ruse après tout. Se mordant la lèvre inférieure, elle lui tourne le dos, par pudeur, et se défait pourtant, avec mille précautions de cette chemise qui n’en est plus une, révélant une peau blanche comme de la neige et un corps svelte, tendre et qui serait ravissant s’il n’y avait toutes ces coutures et ces bleus qui l’enlaidissent. Elle ne bouge plus, elle attend qu’il approche, elle garde la chemise en loque contre sa poitrine. Elle lèvera les bras quand il sera prêt, pas avant.

- J’viens pas de Fernel…C’est pas mon pays. Je viens d’au-delà des montagnes. Là où il fait encore plus froid qu’ici. J’peux pas vous dire d’où exactement, je ne le sais pas moi-même.

Elle inspire et expire, la peau soumise à l’air froid de sa chambre. Elle est sur le point de se sentir mal, elle le sent. Un bruit aigu siffle à ses deux oreilles. Et ces petits points noirs devant ses yeux…

- Mes vieux…Ils se sont arrêtés, ils m’ont demandé d’aller glaner du petit bois pour faire un feu, et quand je suis revenue, y avait plus personne. Tous disparus. Alors j’ai marché, longtemps, j’ai trouvé une ferme pas loin, ils avaient besoin d’une fille pour tenir leurs bêtes. Ils ont pas tellement posé de questions, je travaillais pour rien, parfois j’avais un peu à manger. C’est tout.

La poupée est tout ce qui lui reste de ses parents, elle l’avait avec elle en allant glaner du bois. Elle essuie sa joue du revers de la main.

- C’est là que le maître m’a trouvée. Il avait besoin d’une fille, il a pas précisé pourquoi au fermier mais il m’a quand même laissée partir. Et je me suis retrouvée ici…J’aurais préféré rester là bas.

Il avait l’air gentil, le Maître. Il avait fière allure sur son cheval, tandis qu’elle trottait à côté de lui pour rejoindre le beau château de Fernel. Elle était fière aussi que quelqu’un la remarque. Que quelqu’un ait besoin d’elle là bas. C’est en arrivant dans cette chambre qu’elle a compris en quoi elle pourrait être utile.

- Le fermier m’a dit que tu étais une vagabonde sans chaussures, avec une vieille robe déchirée et une poupée misérable à la main quand il t’a trouvée. Tu veux repartir sur les routes et sans rien, Anaëlle ? Tu veux revivre ces jours de faim et de solitude à te demander pourquoi tes parents t’ont abandonnée ?
- Non, m’sieur…mais…
- Il n’y a pas de mais. Viens ici.

Cette nuit là, Anaëlle a perdu son innocence. Et toute confiance en l’être humain. Pourtant, elle était gentille la maman de la Dame. Elle était belle et douce. Triste. Tout le temps triste et tout le temps malade. C’était elle qui lui apportait ses tisanes, matin et soir, elle aimait bien se trouver là et voir à quoi ça ressemble, une noble dame. Comment ça vit, comment ça s’habille. Parfois, la Dame lui parlait de sa fille. De Louise. Anaëlle n’avait pas grand-chose à raconter en retour…Elle aurait bien aimé que sa maman l’aime comme la Dame aimait Louise. Mais la demoiselle était infiniment plus jolie qu’elle, on ne peut pas faire autrement que l’aimer. Alors Anaëlle, quand elle était près d’Elisabeth, avait un peu l’impression de redevenir une fille qu’on peut aimer vraiment. Pas un détritus qu’on abandonne sur le chemin.

- Il m’a fait tenir compagnie à la Dame Elisabeth avant et pendant son absence. Elle était douce. Et elle avait toujours un mot gentil pour moi, m’sieur. Je lui apportais ses tisanes, parfois quand elle avait mal, elle me tenait la main. Alors je restais là…Sans rien dire. Il me demandait ce qu’elle disait, ce qu’elle buvait, mangeait…Je lui disais tout. Puis elle est morte. Et j’ai du surveiller sa fille, à son retour. Mais elle était plus toute seule…Y avait aussi Aaron et son fils. Du coup…Il n’a pas été content.

Elle s’arrête et murmure ensuite :

- Et il n’a pas été content non plus quand Sylvie lui a dit que la Dame Louise avait demandé à ne pas être dérangée quand vous êtes arrivé. Il est devenu fou de rage…

Elle ferma les yeux en se souvenant de la pluie de coups qui s’est abattue sur elle ce soir là.


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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeDim 31 Mai 2020 - 22:43

Sans gestes déplacés, il bande étroitement le thorax malmené, lui faisant un corsage de fortune avec le drap, avant de la guider doucement pour qu'elle s'étende.

Une information lui fait dresser l'oreille. Elle lui apportait ses tisanes…. Matin et soir. Ce qui soulève une autre interrogation intéressante.

Etendez vous mademoiselle sur le ventre, vous l'avez mérité. Le truc est de ne pas bouger pour le moment, vous le savez sûrement… En a t'il toujours été ainsi depuis votre arrivée? Dite moi, mademoiselle, qui préparait ces tisanes à monter? Aussi… Y a t'il d'autres personnes qui rapportait les faits et gestes à monsieur Geoffroy?

En lui même, il se note intérieurement de faire immobiliser tout le personnel des cuisines et les livreurs, ainsi que la dénommée Sylvie. Parce que si c'est vrai, le complot est énormissime... et ca remet tout en perspective. Peut-être se trompe t'il, il espère en tout cas. Ca c'est si Anaëlle dit la vérité. Il se méfie toujours des peaux douces, des beaux visages et des innocences apparentes.

Pourtant, il n'a surpris ni murmures, ni commentaires désobligeants sur la châtelaine, au contraire. Tout le monde est tellement gentil ici… Trop gentil. Il y a un païm dans le placard comme on dit en Estrevent.

Aussi que vous a t'il dit sous le coup de la rage? Mademoiselle, vous aurez sécurité et vengeance je vous le garanti, mais pour cela, il me faut toute la vérité sans filtre.  Parce que tant que un de vos ancien allié sera libre, vous serez en danger Dame Louise et vous et je serai très mécontent de vous savoir toutes les deux en péril par une omission de votre part. Mécontent et irrité.

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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeLun 1 Juin 2020 - 11:21


Pour le savoir, ça oui, elle le sait. D’ordinaire, elle ne saigne pas autant. D’ordinaire, il ne frappe pas aussi longtemps. Avec quelques heures de repos et un petit soin à l’eau claire appliqué aussi adroitement que possible sur sa peau meurtrie, elle se sent mieux au bout d’un jour ou deux. Là…Ce sera différent. La douleur irradie dans ses chairs, malmenée par le vieux conseiller puis par cet homme qui fait bouger les ombres autour de lui. Elle ne dit rien lorsqu’il s’occupe d’elle, elle retient son souffle, craignant un coup en traître, une fourberie de vieux, comme ils savent si bien les tourner. Le tissu appliqué sur les plaies compresse son corps de manière à ce que le sang cesse de couler. Etendue sur le ventre, quelque peu rassurée par les gestes précis du parfumeur, le bruit à ses oreilles s’atténue, tout autant que ces petits points noirs dansant devant ses yeux. Cependant, le sang imbibe déjà le tissu, de petites tâches rouge foncé apparaissent ici et là.

- Depuis la première nuit, m’sieur…

Elle inspire profondément et tait volontairement les suites atroces de ces premières nuits avec le maître. Les yeux clos, elle ne peut s’empêcher d’y songer mais jamais elle ne dira. Elle ne peut pas. Elle préfère encore parler de tout le reste, même si ça lui fait du mal de voir à quel point elle a été manipulée et utilisée comme un jouet.

- C’était Etienne, M’sieur. C’était lui qui préparait les repas de la Dame, il disait qu’il savait assaisonner ses plats comme personne. Pour moi, c’était juste de la frime, y a rien de compliqué à mettre des herbes dans une tisane…Mais le maître l’aimait beaucoup, parfois il lui donnait une tape sur l’épaule…Y avait juste Sylvie, sinon. Elle aussi, le maître l’aime bien. Elle va être triste, Etienne est mort, je pense qu’ils…qu’ils faisaient des choses parfois, derrière l’office.

A un mouvement qu’elle fait, elle grimace tandis que, simultanément, le tissu s’imbibe un peu plus. Une langueur s’empare peu à peu de son corps, alors qu’elle se repose, allongée sur le ventre, sans bouge. La petite, déjà bien pâlotte, devient livide. Ce mal de tête…

- Sylvie a écouté à la porte. Elle a entendu votre nom, elle lui a dit. J’étais là quand il a appris. Il est devenu fou furieux. Il a jeté des papiers au feu, il a jeté au sol tout ce qui se trouvait sur son bureau. J’étais dans un coin de sa chambre, il a oublié que j’étais là. Il sait qui vous êtes. Il a dit qu’il avait tout fait pour que vous restiez loin d’ici. J’sais pas ce qu’il a voulu dire par là, m’sieur, j’vous jure…Quand il m’a vue…Il m’a frappée. Puis il…M’sieur…m’obligez pas à raconter…ça me fait du mal. Et j’veux plus avoir mal…

Elle ferme les yeux et serre très fort le drap qui recouvre son lit, à défaut de pouvoir serrer sa poupée contre elle. Pourquoi ne pas lui avoir donné le seul réconfort gratuit qu’il lui reste ? Pourtant, elle n’ose pas demander à nouveau. Il a l’air d’être comme son maître, à ce niveau là. Inflexible. Tant pis. A défaut d’une main ou de son petit jouet, elle aura un drap à serrer, c’est mieux que rien du tout. Elle ferme les yeux, et dit enfin, dans un souffle :

- J’ferai ce que j’peux pour plus vous mécontenter, maî…m’sieur…

Anaëlle vient de glisser dans l’inconscience. La douleur et le chagrin ont eu raison de sa résistance. Dans son dos, une longue ligne rouge foncé se dessine. Elazar n’obtiendra plus rien de la jeune femme avant qu’elle ne soit rétablie. Dans son coffre, Geoffroy, lui, ne bouge plus. Il réfléchit. S’il parvient à en échapper, sa vengeance sera terrible.


°°°°°
°°°
°

De là où il se trouve, Elazar entendra l’écho de chevaux rentrant au galop dans la cour. Aaron et Louise sont de retour. La Dame de Fernel parle dans le hall avec le capitaine de la garde, il pourra entendre sa voix claire en écho sur les murs. Une voix qui semble un peu plus autoritaire que d’ordinaire.
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeLun 1 Juin 2020 - 13:32

Comme convenu, Louise et Aaron rentrèrent et ne s'adressèrent pas un regard. Tous deux pénétrèrent dans la cour et s'arrêtèrent là. Les palefreniers vinrent à leur rencontre tandis qu'ils mettaient pieds à terre. A peine descendu, le quarantenaire jeta un œil dans la direction de l'atelier d'Efren et il constata que celui-ci était fermé. Il lui avait pourtant explicitement demandé de toujours maintenir sa porte ouverte. Alors, après avoir remercier brièvement celui venu récupérer sa jument, il se dirigea vers la large porte. Il la fit coulisser et jeta un œil à l'intérieur. Personne...

Louise était déjà dans le hall lorsque le mercenaire y pénétra à son tour. Une fois de plus, il l'ignora tandis qu'il passait près d'elle. Lui caresser la main à la dérobée aurait été si aisé... mais il devait s'abstenir de s'approcher trop près d'elle. Levant les yeux, il vit alors que la porte de la chambre de son fils était ouverte. Que faisait-il là-haut ? Ils avaient convenu qu'il devait aller dans son atelier. Sans plus attendre, il monta les marches du grand escalier afin d'atteindre le niveau supérieur. En approchant de la pièce où logeait Efren, il entendit le bruit caractéristique des plaques d'argile que l'on déplaçait. Aaron passa alors la tête par l'ouverture et vit son fils assis à son bureau, à l'ouvrage. Il appuya son épaule contre le chambranle et noua ses bras devant lui.

-On n'avait pas convenu que tu irais travailler dans ton atelier aujourd'hui ?
-Hm... On avait convenu que je laisse ma porte ouverte et que je ne reste pas seul. Répondit le jeune homme en montrant quelque chose dans son dos à l'aide de son pouce.

Le quarantenaire tourna alors la tête pour découvrir l'un des serviteurs qu'il avait formé. Il lui adressa un sourire amical pour la saluer.

-Bonjour Maximilien.
-Bonjour Messire Aaron. Quelque chose ne va pas ?
-Tout va bien. Répondit-il avant de se tourner vers Efren. C'est seulement une histoire entre père et fils.
-J'aurais perdu trop de temps à emmener tout ça dans mon atelier et c'est lourd... Reprit l'adolescent en montrant les piles de plaques d'argile sur son bureau. Du temps qui m'a permis de trouver ce que tu voulais.
-Parfait. Tu sais où est Geoffroy ?
-Je l'ai entendu monter à l'étage du dessus.

Aaron était un peu surpris mais n'en montra rien. Qu'allait-il faire à l'étage des serviteurs ? Y retrouver son complice peut-être ? C'était le moment où jamais étant donné que ni Louise ni lui n'étaient là pour être alerté par ses allées et venues. Cependant, ce qui lui annonça ensuite Efren lui fit froncer les sourcils.

-Elazar n'était pas loin derrière...

Zut. Pourvu qu'il ne fasse pas de bêtises. Maintenant qu'il savait que Louise était sa fille, le mercenaire pouvait craindre qu'il ne gère pas la situation avec délicatesse. Sans rien ajouter, le quarantenaire s'éloigna. Il se dirigea vers sa chambre d'un pas rapide tout en défaisant l'attache de son manteau. Il entra, jeta le vêtement sur la première chaise venue et saisit son épée avant de ressortir. Tandis qu'il se dirigeait vers le bout du couloir, il noua la sangle de son fourreau autour de sa taille. Puis il jeta un regard à Louise avant de disparaître dans l'escalier des serviteurs.
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeLun 1 Juin 2020 - 18:37

Les chevaux dans la cours lui signale que Louise est enfin rentrée… Maintenant que le temps presse, le vieil homme ne reste pas inactif, épluchant son butin rapidement tandis que la jeune fille reste inconsciente avant d'empocher le tout.

Le coffre s'ouvre pour Geoffroy, ce qui lui donne une bouffée d'air frais dont il ne pourra profiter, un nouveau linge rempli de chloroforme l'envoyant au pays des rêves sans autre forme de procès. Après avoir vérifié la solidité des liens et qu'ils ne coupent pas la circulation, sans rien rajouter, son némésis envoie carrément le bout de tissus dans le coffre avant de le fermer et de le verrouiller.

C'est alors qu'un bruit de pas se fait entendre. Prenant sa canne, Elazar disparait dans les ténèbres.


************************
Le corridor des domestiques est très sombre. Derrière le conseiller, le parfumeur sort des ombres silencieusement, regardant avec intensité l'intrus avant de le reconnaitre. Le fasciès change alors du tout au tout, reprenant son expression de vieil homme affable.


Oh Monsieur Aaron? Que faites vous ici? Quoi qu'il en soit, vous tombez bien, nous arrivons juste à temps. j'ai une jeune fille en détresse que je viens de placer sous ma protection et il lui faut des soins médicaux de toute urgence! Il n'y a pas le temps de tergiverser. Suivez moi!

Dit il en le dépassant dans l'étroit couloir, pour aller ouvrir la porte de la servante qu'il avait laissée déverrouillée comme un piège. Il laisse Aaron entrer dans la pièce. Il ne sourit pas le vieux, mais arbore l'expression de circonstance, grave et inquiète.

Quand je suis arrivée, elle était en train de se faire battre à mort… Il faut s'en occuper de toute urgence, elle est un témoins clé.  Demandez expressément une servante nommée Sylvie et un médecin quelconque pour elle, pour elle mais ne laissez pas les femmes seules ni ne laissez Sylvie hors de votre vue. Il faut emmener Anaëlle quelque part de sûr mais je ne suis pas assez fort pour la mobiliser moi-même hélas. Voudriez vous aussi m'envoyer Eugène aussitôt que possible? J'ai des instructions à lui donner avant de vous rejoindre. Vous pouvez lui dire que j'ai des bagages à transporter? Et, si vous avez le temps, circonscrire le personnel des cuisines serait tout indiqué.  
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeLun 1 Juin 2020 - 19:05

Main sur le pommeau de son épée, Aaron avançait prudemment dans le couloir. Un pas après l'autre, il essayait de faire le moins de bruit possible, tendant l'oreille. Il savait que Geoffroy était là et qu'il était dangereux. Certes, il ignorait encore que son homologue savait tout de ces manigances mais il n'en demeurait pas moins un obstacle à supprimer tant que Louise n'avait d'yeux que pour lui. Quand bien même elle parviendrait à jouer son rôle, le risque demeurerait et il doutait que le vieux militaire était prêt à le prendre, pas si près du but.
Quelque chose provoqua un frisson le long de la colonne vertébrale du mercenaire et celui-ci se retourna pour tomber nez à nez avec Elazar. Pourtant, il n'avait pas eu l'impression d'avoir manqué quelque chose sur son chemin... Le parfumeur l'interrogea sans lui donner l'occasion de répondre avant de le guider un peu plus loin dans le couloir. Aaron le regarda le dépasser d'un air suspicieux. Une jeune fille ? Blessée ? Comment ?

Puisque la situation demandait apparemment une réaction rapide, le père de famille le suivit malgré tout, demeurant sur le qui-vive. Il entra dans la pièce dans laquelle régnait l'odeur âcre du sang. Apercevant le corps au sol, il se précipita au chevet de la servante, écoutant malgré tout le rapport d'Elazar. De ce qu'il pouvait voir, elle avait bien été battue, mais par qui ? Cette information manquait dans son petit discours. Et Efren avait entendu le vieux conseiller monter mais pas redescendre.

-J'imagine que c'est Geoffroy qui lui a fait ça. Aaron se releva et se tourna face au parfumeur. Où est-il ? Et ne me mentez pas, mon fils vous a entendu prendre l'escalier tous les deux.

S'il n'était pas du côté de ce monstre, le mercenaire ne pouvait pour autant pas laisser le père de Louise se venger de cette manière. Il devait être puni, oui, mais pas aussi librement qu'il pouvait en avoir l'intention. Et ce n'était pas non plus ce que Louise voulait...
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar]   A couteaux tirés [PV Elazar] I_icon_minitimeLun 1 Juin 2020 - 21:53


La seule à pouvoir donner des ordres, dans ce château, sur ce territoire, c’est moi. Aussi, à l’instant même où j’ai posé le pied dans la cour, j’ai laissé le soin à un palefrenier de s’occuper de Lasgalen, abandonnant à contre cœur celui que j’aime pour faire comme s’il n’était pas là. Je dois rester concentrée. Je dois rester ferme. Je dois rester logique. Or, comment concilier logique et mouvement du cœur, dans cette épineuse situation ? Il n’y a malheureusement pas plusieurs façons d’y arriver, il faut séparer le cœur et la logique. Impérativement.  

Au galop sur la route de Fernel, je n’ai cessé de regarder Aaron, de le couver de mes grands yeux noisette, tout en réfléchissant à ce que j’ai appris, et en le conjuguant à ce que je sais déjà. Geoffroy est donc à l’origine de tous mes malheurs. Il ne fait aucun doute que le vieux conseiller manigance quelque chose sous ses airs bonhommes depuis un temps considérable. Peut-être des années. Il a tué ma mère, une mère que j’adorais et pour laquelle j’aurais fait n’importe quoi. Il m’a manipulée depuis des mois, me poussant au mariage tout en m’exhortant à la réflexion et en jouant dans l’ombre, patient, attendant son heure. A côté de cela, il y a désormais mon père. Mon vrai père. Si j’ai avoué à Aaron qu’il est bel et bien mon géniteur, je n’ai pas pu me résigner à lui avouer le reste, parce que cela aurait gâché ce merveilleux moment que je n’osais plus espérer.

Elazar est bien plus qu’un parfumeur. C’est un assassin. Je le sais parce que dans le journal de ma mère, cette dernière évoque la disparition sanglante de toute la famille de Redinem, un bruit tellement important que les échos en sont parvenus à Fernel. Elisabeth a toujours su. C’est un assassin et probablement l’un des meilleurs qui soit, mais ce n’est pas tout. Elazar est également un maître des Ombres, ce qui le rend particulièrement dangereux. Cela non plus, je n’ai pas pu me résigner à le dire à celui que j’aime. Et pourtant, je trouve cela fascinant. J’ai aimé voir ces ombres bouger alors que j’étais sur les genoux d’Elazar. J’ai aimé regarder ce spectacle, qui doit être d’une banalité à pleurer pour mon père. Est-ce que cela fait de moi une déviante, selon les critères des gens du Nord ? Certainement. Et je ne voulais pas qu’Aaron ait une mauvaise opinion de moi. Alors je n’ai rien dit à ce sujet non plus. Dans toutes ces confusions de sentiments et de nouvelles importantes, il y a deux choses à propos desquelles je resterai ferme, quoiqu’il arrive.

J’aime Aaron.

Je veux la mort de celui qui a causé la fin de ma mère et qui a manigancé dans l’ombre depuis des années.

Le Duc a refusé de m’accorder son soutien et l’aide dont j’avais besoin. Cette affaire se règlera donc en privé, au sein même de ce château, de la manière dont je le déciderai.

J’ai besoin d’apaiser ma colère. C’est un besoin viscéral qui n’a fait que s’amplifier au fur et à mesure que les grosses tourelles du château grandissaient à l’horizon. Une vengeance pour toutes ces fois où j’ai vu ma mère pleurer en regardant l’horizon, une vengeance pour ce cadavre à la bouche béante et aux yeux secs qui repose dans un tombeau entouré de personnes qu’elle n’a jamais aimé, une vengeance pour mon père, une vengeance pour moi.

Je dois garder la tête froide et barricader mes sentiments, j’accoste donc d’entrée de jeu le capitaine de la garde afin de lui ordonner de barricader toutes les entrées et sorties du château. Plus personne n’entre ni ne sort de Fernel sans mon autorisation. Je lui recommande pourtant la plus grande discrétion. Surpris, le capitaine s’incline et fait ce que je lui demande sans poser de question. Derrière moi, je sens la présence d’Aaron qui disparait dans les escaliers, certainement pour aller vérifier que son fils va bien. En ce qui me concerne, je me rends dans ma chambre et prends le temps de me changer, pour revêtir la robe de velours noir que quelqu’un a remplié correctement sur mon lit. Sans un mot et sans un bruit, je noue les lacets qui maintiennent la robe en place, avant de me coiffer face à un morceau de métal poli, arrangeant mes cheveux pour qu’ils soient impeccablement noués sur ma nuque. Je me regarde un peu et constate que j’ai maigri. Je tends la main vers un petit coffre et en sors un diadème d’argent surplombé de trois feuilles de chêne, une parure que j’ai arboré pour les funérailles de mère. A ma main gauche, le sceau de Fernel. A ma gorge, ce bijou qui ne me quitte jamais, un rubis auréolé de diamants, une pièce d’orfèvrerie unique que peu de gens ont pu voir puisque presque toujours dissimulé par des étoffes, par modestie.  J’inspire profondément avant de me lever et de sortir de ma chambre. Je sais qu’Elazar n’est pas dans sa chambre, si cela avait été le cas, il serait très certainement venu me voir. Non, il est ailleurs.

Une domestique, ouvrant de grands tous ronds en me voyant ainsi parée, m’informe avoir vu le Conseiller Aaron s’en aller vers l’étage des serviteurs. Je souris avant de la congédier, lui conseillant de rester à son poste.

Se contrôler. Rester digne. Ne rien laisser paraître.

Je grimpe les marches menant au second étage et entend des voix masculines s’élever.  

Me contrôler. Rester digne. Ne rien laisser paraître.

Une porte ouverte. Je m’y engouffre et tombe nez à nez avec une de mes servantes horriblement mutilée, Aaron et mon père. La pauvre petite est dans un état terrible, elle est livide, elle respire à peine, une froide colère m’étreint le coeur. Je m’approche pour regarder et pince les lèvres. J’ignore qui a fait cela mais cela ne restera pas impuni.  

- Aaron, mon ami, puis-je vous demander de prendre soin de cette petite et de la mettre en sûreté ? Le capitaine de la garde s’y connait en soins, c’est lui qui soigne les blessures des soldats du château.

La vue du sang ne me fait rien du tout. Je reste toute droite dans la pièce, et ajoute, dans un souffle.

- Il a pour consigne de barricader Fernel. Personne n’en sortira ou n’y entrera sans mon accord. Si cela devait arriver, il a pour ordre de tirer à vue et sans sommation.

Après une longue seconde de silence, j’ajoute enfin en regardant Elazar :

- Aaron, je souhaite parler à mon père. En privé.
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