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| A couteaux tirés [PV Elazar] | |
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Auteur | Message |
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Aaron Kolhe
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 44 ans (né en 972:X) Taille : 1,85 m Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar] Lun 1 Juin 2020 - 20:45 | |
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Aaron aperçut la silhouette de Louise dans l'ouverture de la porte et, tournant la tête vers elle, il fut pris d'un sentiment étrange. Elle s'avança et elle semblait... si froide... si vide. Le corps étendu ne provoqua aucune réaction chez elle. L'odeur du sang ne lui souleva pas les narines. Elle ne parla pas de Geoffroy, elle lui donna simplement ses consignes et lui expliqua celles qu'elle avait donné au Capitaine. Elle était si différente, comme si elle n'était plus elle-même. Et plutôt que de s'appuyer sur lui, elle lui préféra son père. Son père qui avait intentionnellement omis de lui parler du vieux Conseiller dans son état des lieux. Son père qui avait perdu la femme qu'il aimait, tuée par celui-là même qui avait manipulé sa fille pour organiser son malheur. Dans l'esprit du quarantenaire, tout cela ne mit guère longtemps à faire son petit bonhomme de chemin et ce qui animait la Dame de Fernel ne manqua pas de lui apparaître, clair comme de l'eau de roche. C'était un sentiment que lui-même avait déjà ressenti mais qu'il n'avait jamais laissé parler dans ses actes. L'air plus sérieux et plus grave qu'elle ne l'avait jamais vu, il resta planté devant elle de longues secondes, son regard bleu plongé dans le sien. Il observa Elazar un instant puis revint sur Louise. Elle n'avait pas besoin de lui dire ou de continuer à le lui cacher.
Il savait.
Alors il se pencha et lui parla de manière à ce qu'elle seule entende.
-Je comprends ce qui vous anime mais, avant de vous quitter, j'ai une question pour vous. Est-ce que demain, quand la tempête sera passée, vous arriverez à vivre avec ça ?
Il avait déjà tué, mais toujours pour défendre sa vie, celle de son fils, ou de quelqu'un d'autre. Jamais par vengeance. Jamais sur une personne qui n'était plus en capacité de se défendre. Jamais sur une personne devenue impuissante. Il n'attendit pas la réponse. Là, tout de suite, elle était probablement sûre d'elle. Cependant, il espérait qu'elle repenserait à ses paroles au moment fatidique car il ne voulait pas qu'elle vive chaque jour de sa vie avec un regret... Qu'elle se retrouver hantée par un cauchemar. Il se tourna de nouveau vers le parfumeur, dont il soupçonnait depuis quelques temps déjà que ce n'était pas son seul métier, et il parla d'une voix plus claire.
-Pour Eugène, vous devrez vous débrouiller tout seul, Monsieur. Je ne participerai pas à ce qu'il va se jouer ici.
Il posa une dernière fois son regard sur Louise puis commença à retirer sa veste. Enfin, il se détourna d'elle pour aller poser le vêtement sur le dos de la jeune fille. Puis, avec délicatesse, il la retourna de manière à ce que le haut de son corps se pose sur son bras. Ce simple mouvement la tira de sa somnolence et elle gémit de douleur.
-Schhhht. C'est terminé. On va prendre soin de vous. Lui souffla-t-il afin de l'apaiser.
Il passa son second bras sous ses jambes et la souleva de terre, provoquant chez elle une nouvelle réaction. Il était certain qu'il n'aurait su être plus doux mais, quoi qu'il fasse, il devait la porter ainsi pour pouvoir l'évacuer. Une fois debout, il s'en alla sans plus se préoccuper de personne. S'il savait ce que Geoffroy avait fait et le monstre qu'il était, il ne voulait pas être complice de la punition qu'on lui réservait ici. Ce serait se mettre à sa hauteur... Il y avait d'autres manières de procéder. Mais cela ne restait que son opinion. Une opinion que Louise était libre d'entre ou non. Alors il quitta la pièce, l'air sombre, priant intérieurement Néera que Louise ne fasse rien qu'elle pourrait regretter.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar] Mar 2 Juin 2020 - 16:37 | |
| Sans faillir ni faiblir, Elazar soutient le regard d'Aaron. Il est si facile présumer et préjuger de tout. De prêter des intentions qui sont peut-être, ou peut-être pas. Le fait étant que s'il avait voulu tuer Geoffroy, son cadavre serait au sol et les murs entièrement repeints en rouge. Le vieil homme sourit, mais le sourire ne se rend pas jusqu'aux yeux. Si le père de famille pensait plus loin que dans l'immédiat, il devinerait tout de suite.
Ils ont absolument besoin du vieux conseiller vivant et en bon état. ils ont besoins de preuves et de faits. Qui croirait une simple servante arrivée depuis peu? C'est trop simple. Il n'est pas question d'une simple vengeance, mais d'un but qui va au delà... celui de préserver le fruit de ses reins féconds.
Il faut des gens comme lui pour que les gens comme Louise puissent s'épanouir. Que ceux comme Aaron puissent s'en sortir. Il faut bien que quelqu'un se salisse les mains. Du haut de son soixante et quelques années, Elazar se considère comme un service essentiel.
Un sourcil se hausse, soulignant le fait que le vieil homme n'a pas ses lunettes. Son regard se déporte d'ailleurs par dessus l'épaule de ce dernier tandis que Louise entre, superbe dans ses vêtements de deuil et ne prenne les choses en main. En digne fille, elle a devancé ses pensées ce qui ne manque pas de le remplir d'aise même si Elazar reste en apparence imperturbable. Il ne présume de rien, ni des intentions de la jeune fille, ni de son état d'esprit, la connaissant depuis trop peu de temps pour se faire une idée de son caractère naturel. Le fait qu'elle l'appelle papa devant Aaron par contre l'étonne grandement et il ne sait pas trop s'il devrait en être courroucé ou fier.
La seule chose qui le réconforte en cet instant précis est de savoir que Geoffroy dort trop profondément pour avoir entendu cela. Les regards des deux hommes se croisent de nouveau.
-Pour Eugène, vous devrez vous débrouiller tout seul, Monsieur. Je ne participerai pas à ce qu'il va se jouer ici.
- Ne présumez de rien cher ami de ce que vous ne connaissez ni ne maitrisez comme sujet je vous prie. Je vous sait meilleur que cela. Faites moi confiance comme je vous ai fait confiance et laissez moi faire mon travail voulez vous?
Il le laisse partir sans rien ajouter, en espérant qu'il écoute un peu ce qu'il a dit. La méfiance est fort naturelle en ce moment, mais complètement hors de propos. Plutôt, le gris se pose aimablement dans le noisette avant que, d'un claquement de canne au sol, Elazar n'esquisse une parfaite révérence.
Aussi flatteur cela soit il, je n'ai pas encore mérité cette appellation. Que puis-je pour vous être agréable ma dame?
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar] Mar 2 Juin 2020 - 18:47 | |
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Il est tout près, je pourrais en cet instant, en cette seconde, prendre sa main et la serrer, mais je ne le ferai pas. Je garde mon attitude droite et distante, tâchant de garder une saine distinction entre ce que mon cœur me dit et ce que me souffle ma raison. Ce n’est pas le moment de fléchir, ce n’est pas le moment de tomber dans le sentiment, même si j’en meurs d’envie. Je vois la réprobation dans ses yeux, je l’entends dans sa voix, je ne baisse pourtant pas le regard, un regard triste et dur. Inflexible. Sur le même ton, je lui réponds :
- Aaron…Je vis dans le mensonge depuis ma naissance. Cela doit cesser. Et cela cessera. Que vous soyez d’accord ou non.
Je fais un pas en arrière et le regarde emporter la petite Anaëlle. Celle-ci ne peut s’empêcher de gémir, de douces plaintes pleines de sanglots, alors que quelqu’un l’emporte, avec une délicatesse infinie. Instinctivement, la jeune fille se blottit contre Aaron, cherchant à serrer quelque chose, un pan de sa chemise, un morceau de tissu, n’importe quoi pour dissimuler toute sa souffrance ainsi qu’elle en a l’habitude. Les morceaux de tissus, ce sont les seules mains gentilles qui se sont tendues vers elle ces derniers mois. Toujours elle cherchera à serrer quelque chose, quand elle a mal. Toujours. Aaron pourra voir qu’elle est jeune, très jeune. Il est à espérer que le capitaine de la garde soit compétent…
Désormais seule en compagnie d’Elazar, je ferme la porte de la petite chambre, le plus tranquillement du monde, avant de revenir vers lui et de rester parfaitement indifférente à sa révérence.
- Cela n’a rien de flatteur. Que le méritiez ou non, les faits n’en demeurent pas moins là : vous êtes mon père.
J’inspire profondément avant d’observer la petite chambre, comme pour chercher mes mots mais décide enfin qu’il n’était plus temps de tergiverser.
- Vous rappelez-vous ce que je vous ai dit dans la crypte quand vous m’avez appris la cause réelle de la mort de ma mère ?
Je le contourne un peu, observant le lit défait, le coffre et cette ceinture restée au sol, une ceinture que je ramasse et que j’observe. Il y a de nombreuses traces de sang dessus, tout comme sur les murs à hauteur de mes genoux, ce qui me fait froncer les sourcils. Dans cette crypte, j’avais dit vouloir retrouver celui qui avait orchestré tout cela, le voir souffrir et le voir mourir. La ceinture à la main, nullement incommodée par l’odeur du sang, je murmure :
- Je n’ai pas changé d’avis.
Approchant alors de mon père, je prends sa main libre et y dépose la ceinture d’un air entendu, sans le quitter une seule fois des yeux.
- Où est-il ?
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar] Mar 2 Juin 2020 - 22:05 | |
| La main d'Elazar, tachée de sang à demi coagulé, se referme avec force sur la lanière de cuir. Lui aussi il en a envie, c'est évident. Mais il garde la tête froide. Il a des plans… Et Geoffroy devra souffrir .
En sécurité, avec tout ses morceaux et tout ses fluides vitaux là où ils devraient être… Sauf s'il s'est uriné dessus. Mais il ne faut pas s'en prendre à lui, tout de suite. Réfléchissez. Vous revenez avec un étranger, vous en acceuillez un autre près de vous, s'il venait à disparaitre comme cela, ca ne servirait pas vos plans. Vous seriez dépeinte exactement comme il s'est évertué à ce que tout le monde vous crois faible et femme, influencée par deux étrangers. Alors vous aller perdre vos terres. Et, objectivement, je ne donnerai pas cher de nos vies non plus.
Elazar, avec une délicatesse infinie, commence à rouler la lanière, veillant à ce que le sang reste dessus. Il en aura l'usage pour ses plans.
Il nous faut trouver absoluement des preuves ou des aveux écrits et signés. Nous avons le bras, la main est dans mes quartiers et un des doigts est en train de se vider de son sang. Prions pour qu'elle vive, elle est un témoin clef même si la parole d'une servante sans preuve ne sera pas valide.
Elazar respire profondément, la ceinture toujours bien imprimée dans sa paume.
Il vous faut voir plus loin que cet instant précis. il faut maintenant couper la tête sinon vous allez avoir une invasion sur les bras. Il y a une différence entre une vengeance gratuite et une jumelée avec la Justice. Il me déplait de le dire, mais il nous le faut en une pièce et bien portant pour que toute la Justice soit rendue. Lorsque nous aurons nos preuves, nous pourrons aller voir le roi lui-même pour demander réparation. Qui sait, il vous octroierait même peut-être le fief voisin en guise de dédommagement ce qui règlerait vos problèmes de force militaire. Mais il ne pourra jamais vous refuser le droit d'exécuter vous même la Justice en vos terre. Ainsi vous serez perçue comme une Dame clairvoyante et juste.
Un éclair traverse les yeux gris.
Et il n'est pas nécessaire de mutiler pour faire souffrir, Dame.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar] Mer 3 Juin 2020 - 8:27 | |
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J’écoute tout le laïus de mon père, tout en me dirigeant vers la petite lucarne, seule source de lumière de cette pièce à demi plongée dans la pénombre. Nous sommes en journée et pourtant cette chambre a presque l’allure et l’atmosphère d’un tombeau. Aurais-je à ce point manqué de discernement en privant mes serviteurs de la plus élémentaire des sources de joie ? Je suis une bien piètre Dame, pour avoir laissé mes gens dans de telles conditions. Cette vague pensée de bien être me distrait un instant de tout le discours d’Elazar. Un discours qui ne manque pas de clairvoyance sur bien des points mais qui en omet d’autres, tout aussi importants.
- Le Duc a refusé de m’accorder son aide, Père. J’ai demandé soutien et conseils, j’ai demandé de l’aide, il m’a été rétorqué de gérer mes affaires. Et c’est très précisément ce que je compte faire, avec votre concours. Puisque que l’on m’a demandé de gérer Fernel à ma guise, j’estime avoir le droit de mettre fin à une situation dangereuse pour la vie de ceux que j’aime et pour la mienne sans avoir recours à la justice royale.
J’inspire profondément avant de continuer, le visage tourné vers la lucarne.
- Cela étant, vous avez raison. Je dois avoir le fin mot de l’histoire, connaître mon ennemi et pour cela, il doit parler.
Geoffroy est un homme de guerre. Un homme entraîné et résistant, d’une volonté probablement égale à celle d’Elazar. Je le sais très bien et il est absolument certain que mon ancien conseiller ne parlera jamais si je lui pose des questions. Il est capable de se murer dans le silence le plus hermétique tout comme de me rire au nez, surtout s’il se sait condamné.
- Père, je suis une femme, je n’ai jamais fait la guerre, je n’ai jamais commandé de troupes, je n’ai même jamais tenu une épée. Enfin regardez-moi…
Tournée vers lui, je lui montre ma robe d’un geste précis, avant de croiser mes mains sur le devant de ma jupe, comme le demande toute la bienséante modestie d’une dame de noble lignée.
- …Même si j’agitais une arme, des menaces sous son nez, jamais il ne parlera. Vous par contre…Vous savez faire parler les gens. Parce que c’est un autre de vos talents.
Une fois de plus, mon regard accroche le sien, sans faillir et je murmure alors :
- Le ferez-vous parler si je vous le demande, Père ?
Approchant de lui en douceur, je reste juste là, face à Elazar, les traits tirés et le visage fermé.
- Et si vous acceptez cette tâche, me laisserez-vous assister à cet interrogatoire, sans essayer de me faire renoncer à cette idée ?
Ma volonté à ce sujet est au moins aussi forte que la sienne, si ce n'est plus. La question n'est que pure rhétorique de courtoisie. Qu'il le veuille ou non, qu'il approuve ou non, j'assisterai à cet entretien particulier.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar] Mer 3 Juin 2020 - 16:52 | |
| Ainsi sont ils, face à face, les yeux dans les yeux, une expression similaire au visage. Liés par un fantôme. Elazar, droit comme un i majuscule du haut de son petit mètre soixante dix contemple le jeune visage qui ne ressemble pas tant à Elisabeth.
Ne m'appelez pas père en public je vous en conjure. Vous êtes la dame de Fernel, aussi en tant que simple roturier, je ne peux répondre par la négative à votre requête. Avant toute chose, il faur descendre ce coffre dans les cachots dans les plus brefs délais, l'air n'est pas illimité même si ce n'est pas étanche. Et nous devons impérativement fouiller des quartiers de fond en comble.
Elazar marque une pause dans laquelle il regarde sa lanière de cuir en main. Louise peut le voir hésiter.
Vous me demandez de me montrer à vous sous mon plus mauvais jour... Ma fille. Mais je... ne pourrai peut-être pas y arriver en votre présence, soyez en consciente. Son emprise est forte sur vous quoi que vous pensiez en cet instant précis. Vous n'en sortirez pas indemne, vous ne... serez plus jamais la même. Il est une frontière qu'il est aisé de franchir dans un sens et laquelle nous ne pouvons plus faire marche arrière. Elisabeth était ma conscience... Elle m'empêchait de commettre l'innommable. Je ne peux être la vôtre.... Si je vous demande de sortir, sortirez vous?
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar] Mer 3 Juin 2020 - 18:48 | |
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Je ne peux m’empêcher de pincer les lèvres à sa requête.
- Cela vous semble malséant. Moi j’y vois un juste retour des choses. Mais soit. Si cela peut vous soulager, je ne le ferai plus. Cela ne sera jamais qu’un tribut de plus à payer pour un titre auquel je n’ai aucun droit.
Je regarde ailleurs un bref instant. Ce titre commence à peser sur mes épaules de manière étrangement oppressante. Il m’est absolument impossible de faire ce que je désire au grand jour, appeler mon père comme je l’entends, aimer Aaron sans me cacher, commander sans qu’on ne cherche à me déstabiliser. Désappointée, je le regarde à nouveau, avant de reporter mon attention sur le coffre. Bien sûr.
- Je vais envoyer deux hommes de la garde afin de descendre ceci au sous-sol. Quant à ses quartiers, soyez certain qu’ils seront fouillés dans les plus petits recoins.
Etrangement, je me sens lasse soudain. A mon tour, je regarde la lanière de cuir dans sa main et réfléchis à ce qu’il dit. C’est vrai. Je n’ai jamais assisté à un interrogatoire. Je n’ai jamais vu le sang couler. Je n’ai jamais ordonné que quelqu’un souffre. Et peut-être est-ce précisément pour cela que cet homme a eu le champ libre pendant de si longs mois. Il a compté sur ma jeunesse, sur ma vulnérabilité, il a profité de mon ignorance et de ma solitude pour agir en seigneur en lieu et place de ma personne.
- Ma conscience m’a déjà avertie, Père, pas plus tard qu’il y a cinq minutes. J’ai vécu une vie de mensonges et de tromperies. On m’a enfermée dans un carcan d’illusions et de faux semblants. Je ne veux plus vivre comme ça. Comment voulez-vous que j’affronte ce monde si je ne suis même pas capable d’affronter ceci ?
Je pose ma main sur la sienne, couvrant cette lanière pleine de sang de mes doigts fins et accroche mon regard au sien, sans ciller.
- Je ne sortirai pas. Je veux qu’il parle. Et il parlera. Vous ferez ce qu’il faudra. Parce que c’est la Dame de Fernel qui vous le demande et non votre fille.
Ma voix a claqué sèchement en disant ceci, je m’en aperçois alors que déjà je m’éloigne pour sortir de la pièce. En chemin, je demande à deux gardes de rejoindre la chambre d’Anaëlle et de descendre une lourde malle au cachot, sans poser de questions.
Je sais que rien ne sera jamais plus pareil mais…plus rien ne l’est depuis la mort de mère. Et c’est son visage à la grimace béante figée dans la mort qui me servira d’aiguillon en cas de faiblesse. Je sais, je sens que jamais je ne pourrai pardonner une telle trahison et un acte aussi crapuleux. J’ai besoin de l’entendre me dire pourquoi il a fait cela. J’en ai besoin pour pouvoir passer à autre chose. J’en ai besoin.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: A couteaux tirés [PV Elazar] Mer 3 Juin 2020 - 21:13 | |
| Elle est déçue, elle prend sa demande pour un désaveu alors qu'il n'a simplement que voulu jouer de prudence et cela peine Elazar. S'il sait feindre la tristesse, il ne sait pas l'exprimer pour de vrai.
- Cela vous semble malséant. Moi j’y vois un juste retour des choses. Mais soit. Si cela peut vous soulager, je ne le ferai plus. Cela ne sera jamais qu’un tribut de plus à payer pour un titre auquel je n’ai aucun droit.
Pas malséant, dangereux Louise. Ne vous méprenez pas sur mes intentions… Ce n'es tpas une question de droits, mais de volontée. Que veut t'elle exactement, garder ses terres ou vivre au grand jour sans mensonges… L'un ne peut aller avec l'autre, il le sait d'expérience.
Mais l'écoutera t'elle seulement? Le vieux coeur se serre dans la poitrine.
- Je vais envoyer deux hommes de la garde afin de descendre ceci au sous-sol. Quant à ses quartiers, soyez certain qu’ils seront fouillés dans les plus petits recoins.
Cela est judicieux, il est mieux que ca soit quelqu'un de neutre qui trouve les preuves. Une suggestion, vérifiez les murs et chaque page de livre. Si rien n'est trouvé, j'irai, mais pas avant
Dit il d'un ton calme.
- Ma conscience m’a déjà avertie, Père, pas plus tard qu’il y a cinq minutes. J’ai vécu une vie de mensonges et de tromperies. On m’a enfermée dans un carcan d’illusions et de faux semblants. Je ne veux plus vivre comme ça. Comment voulez-vous que j’affronte ce monde si je ne suis même pas capable d’affronter ceci ?
Il comprend. Il comprend tellement Elazar, mais voir son petit bouton de marguerite ternir si tôt après leur retrouvailles lui donne un goût amer en bouche. Il a l'impression de corrompre tout ceux à qui il tient.
- Je ne sortirai pas. Je veux qu’il parle. Et il parlera. Vous ferez ce qu’il faudra. Parce que c’est la Dame de Fernel qui vous le demande et non votre fille.
Les prunelles grises se relèvent de la ceinture, une lueur inhumaine y dansant franchement accompagnée d'une autre qui pourrait s'apparenter à du regret.
Ma dame…
Dit il d'un ton neutre pour qui ne le connait pas, mais qui équivaut à une tristesse absolue chez lui. Il n'a aucun droit de la commander, ils ne se connaissent que depuis quelque jours. Les maitre des ombres comme lui n'existent qu'en complément des puissants.
Lourdement, la canne claque au sol tandis qu'il remet ses lunettes et ses gants, empoignant ce qu'il a pris sur Geoffroy et la clef de coffre, tandis qu'il suit les gardes et leur précieux chargement jusqu'aux cachots. Il semble infiniement plus vieux que ses soixantes ans.
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