Une infiltration toute en prouesses (Haldren)

Ce plan est inutilement compliqué. Pourquoi ne pas juste tous les butter ? A Nisétis nous n'utilisions pas la ruse ! Nous pourrions utiliser la tactique du cochon en rut, elle marcherait bien grâce à la falaise. Baenfere râlait dans la tête de l'elfe mais celui-ci n'en tenait guère compte, habitué au mauvais caractère de son colocataire mental. Restant concentré, Umbarion écoutait donc attentivement les directives de l'Ombre qui proposait d'enfumer la cabane pour forcer les contrebandiers à détaler dans les profondeurs de la falaise. Une fois terrés dans cette tanière naturelle, ils seraient bien en peine d'intervenir et d'assister leurs collègues lorsque ceux-ci débarqueraient avec la précieuse cargaison. Hochant la tête, l'elfe acquiesça et se saisit des étranges petits mécanismes destinés à semer le chaos chez leurs ennemis.

Je m'en occupe. Pas besoin de t'occuper des sentinelles, l'humain qui me verra me déplacer n'est pas né.

Et d'un pas leste l'elfe se glissa hors de vue tout en se répétant les instructions. Tourner le cylindre, le balancer dans la pièce. Certes les sentinelles n'étaient pas des novices mais repérer un elfe en pleine nature au soleil couchant dépassait de loin leurs compétences. Tourner le cylindre, le balancer dans la pièce. Un simple bruissement dans l'herbe, une branche d'arbre qui remue l'espace d'un instant avant de reprendre sa place, rien d'autre n'était discernable au passage d'Umbarion. Tourner le cylindre, le balancer dans la pièce. Une sentinelle fut laissée derrière, puis deux, et non sans une belle once de fierté l'elfe arriva à proximité de la cabane sans que nul ne l'ait vu. Tourner le cylindre, le balancer dans la pièce. Un regard à droite, un regard à gauche, le temps de vérifier que les sentinelles ne le voyait pas, et il ouvrit la porte en armant son bras. Balancer le cylindre, le tourner dans la pièce.

D'un geste brusque, l'elfe jeta dans la cabane les petits dispositifs confiés par Dante avant de refermer la porte et de la bloquer puis de les tourn... de les tour... de les tou...

Oh fait chier ! T'es vraiment trop con, toi ! hurla Umbarion à l'attention du drow qui se bidonnait à l'intérieur de lui-même tandis que les sentinelles sonnaient l'alerte.

Juste devant l'entrée de la cabane, une dizaine de mercenaires au faciès patibulaire en diable encerclaient Haldren tout en faisant amoureusement tourner entre leurs mains dagues et autres instruments tranchants. Un peu gêné, l'elfe tentait de s'en sortir avec de belles paroles tout en continuer à installer mentalement son alter-ego drow qui regardait les humains avec le même appétit qu'un carnivore après trois semaines de régimes vegan. Restait à espérer que l'Ombre arrive vite, toutefois même l'efficacité de l'assassin ne suffirait pas à le sortir de la panade dans laquelle il se trouvait. Il restait toutefois la ruse, art diaboliquement efficace dont les habitants de la Péninsule sont généralement démunis.

Messieurs, je sais que les circonstances peuvent laisser à penser qu'il existe une animosité entre moi-même et vos respectables personnes. Toutefois je vous garantis que tel n'est pas le cas, ma présence en ce lieu est purement fortuite car voyez-vous je suis un grand randonneur et cette jolie cabane que vous avez si bien décoré m'attirait l’œil. Mais je comprends que vos activités sont plus importantes que mon humble personne aussi je m'en vais vous laisser et reprendre ma route vers d'autres contrées.

Avec un grand sourire amical l'elfe attendit de voir si le cercle de ses agresseurs allait s'ouvrir et lui laisser l'opportunité de placer un sprint dans la plus grande tradition dite de "la fuite", si chère à ceux de sa race lorsque le danger approchait.

Vous... n'allez pas... vous écarter, n'est-ce pas ?

Les rustres ne prirent même pas la peine de répondre, amenant l'elfe à se demander si ces créatures inférieures avaient seulement écouté son joli discours. Apparemment non, ou alors ils n'en avaient cure ce qui se révélait quelque peu vexant. S'avouant vaincu, Umbarion accepta les propositions de Baenfere pour l'inévitable suite des événements et leva le doigt comme un maître d'école s’apprêtant à morigéner ses élèves. A l'instant où les brutes s'apprêtaient à lui sauter dessus, un point lumineux brillant comme le soleil en jaillit, aveuglant tous les spectateurs sauf l'elfe qui venait par précaution de clore ses paupières. Lorsque Haldren rouvrit les yeux, il constata non sans satisfaction que ses agresseurs tournaient en rond en tailladant inutilement l'espace autour d'eux, rendus aveugle par la brutalité du sortilège lumineux.

Dégainant une dague de sa ceinture, l'elfe s'approcha sans bruit d'un premier adversaire et le poignarda en pleine gorge avant de se reculer et d'observer sa victime s'effondrer au sol tandis que son sang jaillissait à gros bouillons. Toujours en silence il fit subir le même sort au suivant, tandis que sous son crâne l'elfe et le drow continuaient à se quereller. Ce n'est pas très sport, tu sais ? Non. Mais c'est foutrement efficace, tu sais ? Aucun des deux Haldren ne prit la peine de se demander si l'Ombre avait pu être touché par l'éclat lumineux, ni si cela lui posait des problèmes.

La violence des scènes de combats pouvant choquer le jeune public, nous allons devoir faire un prude interlude tandis qu'Haldren et Dante finissent d'exterminer les contrebandiers. De la tripaille collée au mur, de l'hémoglobine par litres, nous sommes quasiment dans un film d'horreur alors que l'objectif initial constituait en une approche furtive et discrète tels deux ninjas surentraînés. Admettons qu'à ce niveau, des doutes pouvaient apparaître fort précocement tant nos héros disposent d'une capacité unique pour foutre le bordel partout sur leur passage.

Ça y est, ils ont fini ?

Bien, alors reprenons.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Lorsque l'Ombre vint rejoindre son employeur, ce dernier se grattait le menton d'un air songeur tout en observant d'un air morne les cadavres l'entourant, comme s'il espérait que les malheureux allaient se lever pour lui apporter des réponses aux nombreuses questions triturant son esprit. Après avoir agit, l'elfe estimait toujours nécessaire de réfléchir (d'autres philosophes préfèrent la méthode inverse) et il entreprit de partager ses conclusions :

Pas tout de suite, fouillons d'abord le réseau de cavernes sous nos pieds. Ces gaillards ne se trouvaient pas là pour pique-niquer, ils gardaient quelque chose.

Il fallut attendre une bonne demi-heure pour que les gaz mortels s'évacuent avant de pouvoir pénétrer dans la cabane. L'intérieur de la baraque se trouvait aussi en bordel que le reste du champ de bataille, mais ce fut bien autre chose qui attira l'attention des deux compères : une trappe installée dans un angle et devant habituellement être recouverte d'un vieux coffre pour en cacher l'emplacement. Pris par surprise, les contrebandiers n'avaient pas du avoir le temps de refermer leur cachette avant d'être aux prises avec les deux psychopathes en puissance.

Un coup d’œil dans le trou sombre permit de voir qu'une échelle amenait jusqu'à un corridor creusé à même la roche, confirmant la théorie de l'Ombre selon laquelle la falaise devait être un vrai gruyère. Au-delà de quelques pas toutefois, une obscurité totale régnait que même les pupilles de chat d'Haldren n'arrivaient à percer. Haussant les épaules, il fit signe à son comparse de descendre explorer ce qui se trouvait plus loin dans le souterrain.

Après tout, autant que l'humain prenne les risques de la découverte.

Soyons conscients que dans l'immédiat, notre zigomar en chef n'a plus rien à branquignoler. L'exploration hardie et rusée d'un souterrain empli de chefs ou de contrebandiers se trouvant du ressort de l'Ombre qui excellait dans ce type de missions, Haldren pouvait se contenter d'attendre paisiblement en se grattant les couilles tout en écoutant d'une oreille distraite les quelques bruits qui lui parviendraient par la trappe. S'étant assis sur une des chaises de la petite cabane, le drow-elfe (ou l'elfe-drow, ça dépend des écoles) s'envoyait de larges lampées d'un petit alcool zurthan pas piqué des hannetons qui réchauffait le ventrouilli aussi efficacement que Smaug au moment de cracher sa flamme.

Bref, Haldren était flex.

Cependant et malgré son ouïe affûtée, aucune vibration suspecte ne venait troubler sa quiétude. Haussant mentalement les épaules en se disant que Dante connaissait son affaire mieux que lui, l'archimage en profita pour étendre ses perceptions à la recherche de son véritable but : le marteau de Mogar, le relique divine de Dun Eyr qui allait sous peu lui permettre de régler quelques vieux comptes en Anaëh comme en Elda. L'espace d'un instant, il ne put retenir un sourire narquois lorsque lui vint la réflexion que ce bon vieil Uriz pourrait finalement le trouver à son goût. Leur dernière rencontre n'ayant pas fini sous les meilleures auspices (sic), utiliser le Morgagrund pour amener le Chaos un peu partout réjouirait surement le cœur brûlant du Père des Batailles.

Patience, espèce de vieux ronchon. Tu vas aimer la suite de mon plan, murmura mentalement Haldren à l'attention de son ancienne divinité tutélaire.

Lorsqu'un pseudopode titilla ses perceptions, l’Éternelle Déception sut que la relique ne se trouvait pas loin. A quelques dizaines de mètres sous terre, un objet luisait d'une énergie qu'il ne reconnaissait pas. Des runes dawis, probablement ? Cette forme primitive mais efficace du Noble Art lui demeurait un mystère tant le petit peuple du Septentrion rechignait à en partager les secret avec quiconque dépassait le mètre trente de hauteur. Jaugeant que l'Ombre avait du avoir le temps de régler leur affaire aux contrebandiers survivants, l'archimage rangea soigneusement sa gourde, se leva nonchalamment de sa chaise et se glissa à son tour dans l'étroit boyau s'enfonçant au plus profond de la falaise.

Encore heureux que le concepteur du tunnel ait soigneusement respecté la règle n°243 - alinéa 5 qui impose de placer des flambeaux à intervalles réguliers dans toute galerie pouvant servir de plateau de jeu de rôles. Outre une ambiance assez cosy, cela évitait aux races dotées d'une médiocre nyctalopie de passer leur temps à se cogner contre les parois dans d’embarrassantes baguenaudes à l'inefficacité crasse. Certes Haldren aurait pu s'en passer (de toute façon il est cheaté alors nous supposerons qu'il voit dans le noir, respire sous l'eau et peut manger de l'aïoli sans refouler du goulot) mais ces points lumineux simplifiaient sa prudente avancée vers les tréfonds de la falaise.

Le quatrième mur n'est même plus un tas de gravât.

Bref !

Au détour d'un couloir, l'archimage tomba sur un spectacle aussi curieux que passionnant : un contrebandier attaquait avec rage un de ses collègues qui l'insultait copieusement tout en lui ordonnant de s'arrêter. Souriant, le drow se fit la réflexion que son griffounet au fessier rebondi devait être pour quelque chose dans cette cocasse scène de friendly-fire. Point besoin d'intervenir, il suffisait d'attendre pour jauger les deux athlètes durant leur duel, l'un grand et massif quoiqu'un peu lent, l'autre agile et nerveux mais qu'un seul coup pouvait mettre à terre. Deux gardes, deux approches du combat, l'éternel répétition de David contre Goliath, du dawi contre l'elfe, de la chèvre contre le grizzli à truffe blanche. Grand amateur lui-même des combats de gladiateurs, Haldren estima que la brute possédait cependant l'avantage car le tunnel ne permettait pas aisément à son malingre adversaire d'esquiver les assauts.

Et c'est d'ailleurs ainsi que cela s'acheva... un revers patriarcal de la masse d'arme vint exploser le ciboulot du petit malheureux qui se retrouva raide mort au sol tandis que son meurtrier continuait à frapper tout autour de lui des ennemis imaginaires que devait faire naître la drogue injectée par l'Ombre un peu plus tôt. Estimant qu'un peu de prudence ne ferait pas de mal, et que par ailleurs il semblait malpoli d'interrompre une telle séance hallucinogène, le drow fit un léger détour par un couloir annexe et continua son chemin vers le cœur du complexe d'où émanaient les vibrations magiques qui l'excitaient de plus en plus à chaque pas qui l'en approchait. Quant à savoir où Dante se trouvait, il s'en fichait un peu, sachant que l’assassin savait se débrouiller et retrouverait son chemin sans grandes difficultés.

Enfin il débarqua dans une salle creusée à même la roche, un peu plus vaste que celles traversées précédemment et où les trois derniers contrebandiers se tenaient devant un coffre massif d'où émanaient les pulsassions mystiques. Brandissant leurs armes en direction de l'intrus, les gaillards ne semblaient cependant guère à l'aise ce qui peut se comprendre au vu du massacre perpétués dans les niveaux supérieurs.

Bonjour.

Avec un grand sourire, Haldren s'avança dans leur direction tout en restant à distance raisonnable des lames au cas où l'un des survivants se serait senti une brusque poussée d'héroïsme.

Vous êtes doués. Vos collègues sont morts mais pas vous, cela m'inciterait presque à vous prendre à mon service. Richesses, femmes, honneurs, je sais récompenser généreusement mes serviteurs. Toutefois j'ai un dernier test à vous faire passer pour vérifier si vous êtes réellement aptes à intégrer les rangs de mes séides.

Les contrebandiers le fixaient avec des yeux ronds, se retrouvant face à une situation qui avait de moins en moins de sens à chaque instant. Voir leur base attaquée pouvait se comprendre car cela faisait partie des risques du métier, mais se retrouver aux prises avec un drow qui non seulement arrivait comme une fleur dans leur repaire mais proposait désormais de les embaucher dépassait les pronostics les plus farfelus.

Vous voyez ces tunnels derrière moi ? Un assassin redoutable s'y cache et prendra grand plaisir à vous étriper. Échappez à ses griffes, réussissez à sortir de là en vie, attendez moi dehors sur la plage et je vous prendrai à mon service en repartant.

Le sourire du drow disparut et dans sa main apparut une orbe noirâtre parcourues d'éclairs. D'un ton désormais aussi glacial que l'hiver, Haldren reprit :

L'autre option consiste à m'affronter... et je vous promets alors une éternité de souffrance avant de laisser la mort vous emporter.

Tandis que les trois gaillards détalaient à toutes jambes dans les dédales obscurs où rôdait la Bête, Haldren s'approcha du coffre avec l'avidité d'un gamin devant ses cadeaux de Noël.

L’œil brillant de gourmandise, l'archimage dégagea le coffre sur lequel se trouvaient amassées diverses armes exotiques, probablement issues de chargements de contrebande récupérés à travers l'Ithri'Vaan. Briser les serrures fut l'affaires de quelques secondes avant que le couvercle ne se soulève et ne dévoile son trésor : sur un coussin de soie trônait un massif marteau de guerre au manche incrusté de runes. Sublime travail de l'artisanat dawi, union des pouvoirs divins avec ceux de la forge, le Morgagrund semblait presque contempler son nouveau propriétaire dont la main tremblante de désir se posa sur lui comme sur le sein de l'être aimé.

Enfin ! Enfin te voilà !

Resserrant sa prise, Haldren arracha l'artefact divin à son doux cocon pour le brandir fièrement, dans une posture... totalement banale et absolument pas efficace, notre héros n'ayant jamais été formé à l'art subtil du maniement de telles armes. Mais celui qui possédait cette relique millénaire ne nécessitait guère la possession des compétences martiales, tant la furie de Mogar pouvait s'abattre sur ses ennemis si les pouvoir du Morgagrund se voyait déchaîné sans contrainte. Au bord de l'érection (mentalement, en tout cas), Haldren recula un peu pour laisser les flambeaux éclairant la pièce refléter leurs lueurs chatoyantes sur sa dernière conquête.

Tout se révélait parfait.

Tout ?

Vraiment ?

Malgré cette apparente victoire et son ego surdimensionné, le drow ne pouvait néanmoins repousser une hésitation subite quant à l'absence de réaction des Divins face au sacrilège qu'il commettait. Mogar n'était pas connu pour appartenir au clan des prêteurs et milles légendes terrifiantes couraient sur le destin de ceux ayant osé brandir le  Morgagrund sans sa bénédiction. Or là... rien... nada... que pouic... pas même un début de migraine. Notre héros boosté aux hormones tel un Chuck Norris trop bronzé aurait-il donc déjà dépassé le niveau divin ? Ou bien un léger grain de sable venait-il de se glisser dans sa subtile mécanique d'horlogerie qu'il considérait comme infaillible jusque là ?
Hésitant, le drow étendit un pseudopode mental pour tâter le marteau autrement que par ses seules mains. Alors que ses perceptions pénétraient le métal et les runes, le sourire de satisfaction qui s'étalait niaisement sur son visage se rembrunit et une grimace de rage vint le remplacer.

~~~ Quelques minutes après, à la surface ~~~

Alors que l'assassin approchait de sa proie, son regard avide et terrifiant figeant le contrebandier sur place comme un lapin face au serpent, un ordre sec retentit :

Arrête !

Surgit de nulle part, la haute silhouette d'Haldren contourna la Bête pour venir se planter devant l'humain terrifié et lui brandir sous le nez le marteau incrusté de runes. Le regard rougeoyant du drow brûlait de mille feux et sa colère se trouvait d'autant plus terrifiante à contempler qu'elle en devenait presque d'un calme surnaturel. Au-delà des sommets déchiquetés de la rage s'étend une vaste plaine morne et stérile où les pires atrocités peuvent devenir réalité sans même que le ton de la voix ne se hausse ni qu'un sourcil ne tressaille.

Ce marteau ? Le Morgagrund, vraiment ? Une foutue imitation, oui !

Se retournant vers Dante, l'archimage fouilla dans ses poches et jeta aux pieds de la Bête une bourse de cuir contenant le reste de la somme convenue entre eux à l'auberge. Floué ou non, les affaires demeuraient les affaires et même Haldren ne souhaitait pas briser un accord avec son dangereux associé. D'une voix glaciale, le dernier ordre de cette désagréable mission retentit :

Tue-le ! Lentement !
Vous aviez promis ! Le contrebandier s'était pissé dessus à l'annonce du verdict.

Lentement, le drow se retourna et jeta un regard dégoûté à l'humain. A de trop rares exceptions ces frêles créatures demeuraient une éternelle déception, incapables d'accepter leur sort avec honneur ou à tout le moins de tenter un ultime baroud qui pouvait démontrer une relative utilité cachée sous la crasse. Humains, elfes, drows, nains, en cet instant Baenfere les haïssaient tous avec la même férocité et les appels au calme d'Umbarion demeuraient de simples brises face à la bourrasque de sa haine.

Que vaut la promesse d'un lion à une gazelle ?

Sans un regard en arrière, l'archimage quitta les lieux en maudissant les faussaires et trafiquants de tout poil. Alors qu'il commençait à escalader la pente remontant vers le haut de la falaise, les premiers cris d'horreur retentirent dans le soleil couchant.