Suite de Ne vous inquietez pas, nous ne faisons que passerLorsqu'un homme avait atteint un grand niveau de richesse et de pouvoir, que lui restait-il à rechercher ? Qu'elle chose pouvait-il encore désirer ?
Alors que l'humain, accroché à son bras comme si elle était sa nouvelle fiancée, se montrait à tous en pavanant et qu'en retour elle souriait avec malice, volontiers blottie contre lui,
Alors qu'elle chevauchait sur le dos de la monture blanche que lui avait prêté le prince marchand, sa robe d'un blanc tout aussi éclatant soulevée par le vent avec sa chevelure, ses bijoux resplendissant de mille feux sous le soleil couchant de l'ithri'vaan et que malgré tout lui, Diolanda, la surplombait, du haut de son terrifiant Morghal, resplandissant comme un soleil pour la population Thaari.
Alors qu'elle souriait, amusée par cette débauche de magnificence, la réponse était là, devant elle.
L'immortalité.Elle n'était qu'un outil dans cette quête qui enflammait le prince. C'était des plus amusants, parce que cela était la preuve de la stature dont elle bénéficiait ici. Son sourire grandit, devint carnassier. Elle était droite et fière. Le metal de ses griffes attrapa le soleil lorsqu'elle les monta un instant jusqu'à ses lèvres. Il y avait tant de potentiel à exploiter. Qu'ils la voient, tous. Qu'ils parlent de Griffargent qui n'était plus mais qui était encore. La rumeur pouvait tout autant construire des légendes que broyer ses victimes. Elle connaissait les deux.
Malgré l'attachement grandissant que la sombre sorcière éprouvait vis à vis de Thaar, elle connaissait fort mal la cité. C'était quelque chose auquel il faudrait remédier, et elle comptait bien employer du temps à cela. Aussi, lorsque son hôte lui avait proposé de choisir une destination, la fumerie Zebell, dont elle ignorait tout, lui avait paru une destination tout à fait raisonnable : Shyn'tae aimait par dessus tout ce qu'elle ne connaissait encore.
Pendant le trajet, l'assistante du prince lui avait décrit le projet. Il l'avait bien choisi, car elle savait présenter avec enthousiasme, et aurait certainement était capable de transformer un spectacle de marionnette en épopée lyrique. Lorsqu'elle avait décrit le final, la championne de Thaar, s'était contenté d'un regard pétillant. Elle n'était pas surprise.
Lorsqu'ils étaient arrivés, après qu'ils aient franchi les lourdes portes de bois ancestral qui isolaient du monde extérieur la petite enclave de luxure et d'intimité qu'était la fumerie pour ses occupants, alors qu'ils se glissaient dans des couloirs aux tapis opulentes et à l'air lourd d'effluves entêtantes, l'assistante du prince lui avait décrit ses projets.
Elle avait donné l'impression d'écouter d'une oreille distraite, intéressée par les bruits, les visions et les odeurs qui peuplaient l'endroit. Il lui plaisait, décida-t-elle.
- C'est un projet intéressant... Murmura-t-elle finalement alorsqu'elle s'était arrétée devant les fines ouvertures d'un Moucharabieh, ses yeux carmins perçant l'obscurité pour y chercher le couple particulièrement bruyant qui semblait y œuvrer avec un enthousiasme manifeste.
Ce ne fut que lorsqu'un couple de serviteurs vêtus d'or, de soie et de courants d'airs leur eu montré l'espace douillet qui leur était réservé et qu'elle pu enfin s'affaler dans un amoncellement de coussin, ses jambes graciles rendues plus longues par la paire de sandales aériennes qu'elle portait sans qu'elles ne semblent bien la gêner, qu'elle s'ouvrit à son hôte. Après un instant, elle replia sa jambe gauche et se redressa. La mince bande de peau noire seulement entrecoupée de quelques chainettes d'or que sa robe dévoilait de la cuisse jusqu'à l'épaule parut un peu plus grande.
A son coté, le fourreau qui était attaché à sa ceinture paraissait usé. Il contenait sans aucun doute l'épée qui lui avait fait gagné les jeux.
- Mais il y a quelques points dont je voudrais discuter avec vous, Prince, si vous n'y voyez pas d'inconvénients. D'abord, les nains. Êtes-vous certain que votre spectacle leur rende bien justice. Il y a tant de légendes et de rumeurs qui circulent. Des légendes de nains cornus, de nains masqués de métal, descendant au cœur de la nuit accomplir quelque dessins vengeurs. Apparemment, elle s'était renseignée. Son regard perçant était plongé dans celui de son interlocuteur. Sa voix douce et mélodieuse portait les riches accents du Puy d'Elda.
- Pendant que la troupe naine se amuse la galerie à force de jonglerie, qu'en pensez-vous si quelques uns, masqués comme l'imagine le peuple, allaient accomplir quelques lâches et sournois méfaits à l'encontre des autres participants ?