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 Sur la route du reste de ma vie (Charles)

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Aulyanne Elwin
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MessageSujet: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeMer 30 Déc 2020 - 20:38

En ce premier mois de printemps, les routes permettaient finalement qu’on y circule sans trop craindre d’incidents. C’était donc à cet instant où le conseil familial, formé de ses frères, lui avait finalement annoncé ce qu’elle avait passer sa vie à fuir. Il était venu temps pour elle de faire sa part pour la compagnie familiale, de représenter celle-ci à la cour d’un comte et de surcroît, prendre époux afin de véritable assoir l’influence Elwin dans ces terres.

La nouvelle avait été comme un coup de poignard en plein cœur… mais elle n’avait rien laissé paraître. L’art de l’import-export qui avait rapporté sa fortune à sa famille ne l’avait vraiment jamais intéressée… et se trouver un époux? Un aventurier comme elle qui la traiterait en égale peut-être… mais pas un petit noble en âge qui ne voudrait rien d’elle sauf profiter de ses chairs. Elle en avait la nausée, mais elle serra les dents, se contenta d’opiner alors qu’elle n’écoutait pourtant plus l’ainé lui exprimer les détails de ce qui l’attendait.

« Bien… Je ferai comme il est attendu. »

Se contenta-t-elle de répondre au grand soulagement de la fratrie qui avait eux-aussi redouté ce moment en raison du caractère bouillant de leur sœur.

- Nous avons un contact à Odélian qui t’aidera à t’installer en attendant que tout se mette naturellement en ordre. Je viendrai moi-même dans quelques mois m’assurer de l’état des choses et négocier ta main avec la noblesse locale.

- Merci…

- Ce n’est rien petite sœur. Je sais que ça ne te fait pas plaisir… mais la famille en premier. Une cariole t’attendra aux premiers rayons demain… il te faut faire une entrée digne d’une… dame.

Aulyanne opina une fois de plus, les lèvres serrées. Évidemment qu’elle aurait préféré chevaucher d’elle-même jusque là au lieu de s’y laisser conduire comme une de ses incapables et fragiles petites poupées… mais voilà ce qu’elle devait devenir, du moins en surface, si elle devait s’intégrer à ce monde.

Voilà le compromis qui lui permettrait de survivre, de rester saine d’esprit, au cours des semaines et des mois à venir. Elle jouerait un rôle, mais ne renierait pas ce qu’elle était, ses intérêts, ses rêves. C’est dans cette optique qu’elle prit des arrangements pour que son arc et ses habits de chasse lui soient livrés dans les jours suivant son arrivée. Ses frères ne verraient pas d’un bon œil, voir ne lui permettrait pas, qu’elle les emporte dans ses malles, ainsi elle ne préféra pas tenter le destin sur cette question et prit les choses en main.

Alors que l’ennuyeuse carriole était menée à travers l’épaisse forêt tout juste en éveil, elle s’imagina se faufiler, bride abattue, entre les troncs dénudés à la poursuite d’un cerf. Voilà qui lui aurait davantage ressemblé… le cœur battant, la chevelure dans les yeux, les lèvres gercées par le vent et le bout des doigts gelés!  Bref… tout le contraire de sa condition actuelle emballée qu’elle était dans cette étouffante robe à corset, coiffée et parée de manière qu’elle jugeait dès plus ridicule. Un soupire s’extirpa de ses lèvres vermeilles tandis qu’elle ramenait son regard à l’intérieur vers l’homme qui partageait la tristesse de son ennuie. Elle n’en connaissait que très peu sur celui-ci. Il était à l’emploie de la famille depuis quelques années déjà, et chaque fois qu’elle l’avait aperçu, il ne semblait avoir d’intérêt que pour ces parchemins sur lesquels ils étaient toujours penché… C’était si ennuyeux, peut-être pourrait-elle s’amuser à ses dépens, tester son amour des chiffres… au-delà d’autres choses.

« oops… ma boucle d’oreille…»

Elle avait volontairement laissé s’échapper une des pierres précieuses à ses oreilles pour que celle-ci s’égare sur le sol séparant les deux assises. Naturellement, le vieil homme fit montre de galanterie et laissa tomber ses œuvres pour se mettre à la recherche du bijou égaré. Aulyanne en profita donc alors pour se pencher à son tour afin que lorsqu’il relèverait le nez, l’homme eut vue sur son pigeonnier. Ce qu’elle n’avait pas prévue cependant, c’était de se retrouver à califourchon par-dessus lui, son visage rabougris contre ses seins et ses mains sur ses fesses. C’était que la cariole s’était brusquement enlisée et dans le remue-ménage, le pauvre s’était agrippé à ce qu’il avait pu… La honte lui brûlant les joues, Aulyanne s’éclaircira la gorge, amenant son comparse de voyage à se confondre en excuses.

*Désolé pour le coup m’dame, la terre a dégelé et… va falloir essayer de déprendre la roue mais… faudra que vous sortiez le temps d’arranger tout ça!*
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeJeu 31 Déc 2020 - 9:00


Il y avait des opportunités à ne pas manquer et la Maison Elwin ne croyait pas si bien dire en envoyant Aulyanne à la capitale du Comté quelques ennéades après la mort de Gaubert de Prademont. Mais en cela, nous y reviendrons plus tard car la bonne fortune sourit à la fois aux audacieux et aux concours de circonstances favorables.

Le printemps c'était en effet installé à peine et le dégèle progressif amenait son lot de mésaventures pour qui empruntait les routes de terres péninsulaire. Il n'était pas rare de voir des caravanes de marchands s'embourber, des charrettes à l'arrêt pour quelques roues cassées. Certains bandits de grand chemin profitaient justement de ces aléas pour sévirent, troussant bourses et bijoux avant de disparaitre aussi vite qu'ils étaient apparût. Les zones forestières étaient d'ailleurs plus que propices à ces évènements de larcins et le petit cortège descendant du Comté d'Arétria offrait une cible privilégiée car pour gagner Odélian il fallait obligatoirement franchir une épaisse forêt.


Une aubaine donc pour quelques malfrats dès lors que la carriole se retrouvait arrêtée pour un soucis de roue embourbée par les effets du dégèle. Et malheureusement pour la petite délégation venue du Nord de la Péninsule, trois de ces individus se retrouvaient rapidement en embuscade derrière des troncs d'arbres. Devant la scène insolite qui s'offrait à leurs yeux, les trois larrons se frottèrent les mains avant d'employer leurs épées courtes et dissimuler leur visage sous d'épais foulards et capuches rapiécées. Nul doute qu'Aulyanne, loin d'être une dame de la Haute conventionnelle, pu alors voir l'espace d'un instant l'éclat d'une lame l'ébouillir. Quelques secondes plus tard les bandits apparurent et crièrent des menaces à l'endroits des voyageurs.

- Que personne ne bouge ! Toi là bougresse. Il désigna Aulyanne parée d'une riche toilette. Reste sagement contre ce vieillard, y semble qu'il en pince pour tes attributs ! Ahah !!

Pendant ce temps, un deuxième homme se précipita en direction du cochet, lui faisant comprendre de gardé ranger dans son fourreau sa lame. C'est alors que la femme du groupe de brigands inspecta la carriole en quête d'objets précieux non sans venir ricaner aux oreilles de la bourgeoise, alors qu'elle se pencha, positionnant le talon d'une de ces botte sur l'épaule droite d'Aulyanne pour y prendre appui.

- D'où tu viens et où te rends-tu ma belle !? Et que transporte-tu ? Parle vite et bien ou il t'en coutera. Vu tes frusques tu dois cacher en dessous de bien jolis bijoux, hein? J'suis sûre que ton pater ne s'ra pas contre.

Voila la Dame d'Elwin dans une position bien inconfortable, elle qui en sus, n'avait jamais voulu gagner la cours du Comté d'Odélian, se retrouver à la merci de bandits serait sans doute la cerise sur le gâteau qui avait déjà un gout bien amer. Ainsi, resterait-elle dans une position de femme apeuré ou son esprit revêche et rebelle reprendrait-il le dessus ? L'avenir le dira, un avenir également conditionné par une troupe de cavaliers qui eux aussi descendant du Nord mais qui pour l'heure se trouvait loin de la zone de larcin, au grand damne des voyageurs... A quelques lieux en effet, Charles de Prademont revenait d'une audience avec le Duc de Sérramire afin de faire le point sur ces premières semaines de gouvernance. Lourdement entouré, il ralliait donc ces terres, arrachées il y a quelques temps seulement par le succès d'un terrible complot familiale dont il avait été l'instigateur pour s'en arroger la plus haute fonction du Comté en parallèle de ces activités d'Intendant Royale à la Justice à Diantra, la capitale Péninsulaire.

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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeVen 1 Jan 2021 - 1:49


Quelle journée magnifique cela était… présage annonciateur du reste de sa vie? Après un départ beaucoup trop matinal pour elle qui aimait traîner longuement dans ses draps, voilà que la charrette s’enlisait et comble de malheur, ils se faisaient la cible de malfrats en quête de proies désemparées, exactement ce qu’ils étaient. Après tout, quelle opposition pouvaient-ils trouver face à un vieux gribouilleur de parchemin, un cocher qu’on ne payait pas assez cher pour risquer quoi ce soit et une jeunette qui avait du mal à respirer tellement on l’avait apprêté.

« Ha nigauds! Vous vous en prenez à la compagnie Elwin! Vous ne trouverez dans ces malles que les affaires de la damoiselle… Rien que vous ne pourrez revendre et à vous voir, encore moins porter! S’exclama le vieil homme outré. »

Aulyanne quant à elle, les élégants sourcils froncés, se gardait de desserrer les lèvres. Elle était une archère dépourvue d’arc donc à des milles de pouvoir tenter quoi que ce soit contre ses va-nu-pieds. À la merci d’une lame à la pointe rouillée, elle restait cependant de glace face à la menace. Devant l’insistance de la femme du trio, elle n’eut pas le choix cependant de répondre.

« Prenez ce que vous voulez et partez… Mes frères ne tolèrent pas que quiconque s’en prennent à notre compagnie survivent assez longtemps pour témoigner de leur succès. Si vous nous laissez tranquilles, je dirai que ma malle fut simplement mal attachée et s’est égarée en chemin. Qui sait, vous toucherez sans doute même une récompense si vous la rapportez aux bureaux de ma famille à Arétria-la-Ville… »

Elle ne mentait pas… pas tout à fait. Ses frères ne tolèreraient jamais qu’on se soit à attaquer à l’un de leur convoi. Le succès de l’affaire familiale reposait sur la circulation de biens entre les différentes landes et ils entretenaient pour cela de nombreuses ententes avec les différents groupes plus ou moins louches les parcourant. Ceux qui tenteraient leur chance se mettrait donc à dos bien de ces groupes qui faisaient circuler leurs marchandises pas toujours très légales par la compagnie. Bien sûr, cette fois, c’était un peu différent… comme il ne s’agissait pas de biens à proprement dit.

Ses paroles arriveraient-elle à effrayer le trio ou au contraire, verrait-ils le tout comme un défi, comme des menaces vides émises par une bourgeoise effrontée?







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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeVen 1 Jan 2021 - 12:06



A la réplique du vieil homme, les trois bandits de grand chemins ricanèrent, même si il fallait l'avouer la femme du groupe semblait légèrement sur la réserve alors que les mots "compagnie d'Elwin" raisonnaient dans son esprit. Cette dernière d'ailleurs reporta bien vite son attention sur l'élégante passagère qui lui répliquait avec une certaine audace et culot, s'enorguillant de menaces à peine voilées d'Aulyanne.

En réponse, elle s'appuya du talon de sa botte avec plus de poids contre l'épaule de la bourgeoise et ainsi se pencher dans sa direction avant de soudainement lui renvoyer une gifle en plein visage. Elle glissa alors sa courte la sous le menton de la demoiselle avant de piquer sa gorge de la pointe de son fer sans lui causer de blessure.

- Petite effrontée ! Tu te crois en position de négocier !? Ta naissance de bourgeoise te donne le droit de nous dire quoi faire ? Idiote ! J'connais cette compagnie et si on est bien tombée sur la sœur des frères Edwin, j'écris bien qu'on tient une otage de grande valeur.

La pointe de la lame glissa avec jusqu'à la naissance de ces seins, le tranchant venant sectionné le collier qu'elle portait avant que la voleuse ne s'empare du bijou. Au même instant, son complice le plus proche Agrippa le vieillard et le fit quitter l'habitacle pour l'allonger à terre. Le cochet qu'en a lui reçu un coup de pommeau du troisième homme et s'effondra inconscient.

Apres avoir rangé le collier dans sa culotte, la brigand se saisie du visage d'Aulyanne et le regard froncé, elle lui répéta.

- Tu n'as pas répondu à mes questions. Où te rends tu et pourquoi ? Et n'essaie pas de gagner du temps.

Au loin, on entendit les prémisses d'un bourdonnement de sabots. Quelque chose était en approche et les bandits devaient au plus vite détaller. Mais avant cela, les deux hommes fouillèrent les poches des voyageurs et les malles, laissant à leur complice, cette femme qui semblait être le cerveau du groupe a décider de ce qu'il allait advenir de l'insouciante bourgeoise. L'un de ces compagnon la hâtait, a mesure que le bruit des cavaliers se faisaient plus audible. Elle tourna un bref instant la tête en direction de son complice, peut être l'occasion pour Aulyanne de tromper sa vigilance d'une quelconque manière ?
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeVen 1 Jan 2021 - 20:49



Aulyanne laissa s’échapper un hoquet où se mêlait souffrance et surprise. La gifle demeurerait sans doute un temps sur la joue de la bourgeoise, brûlure autant à son épiderme que son honneur. Avant même toutefois qu’elle ne put lancer quelques invectives à cette paysanne dégrossée, la pointe acérée d’une dague trouvait son chemin à sa gorge, menaçant de s’y enfoncer à tout moment. Elle déglutit alors… effrayée de la détermination de leurs assaillants.

« Odélian, la capitale… pour… y vivre. »

Ce n’était pas faux, bien qu’affreusement vague. Pourquoi donc cette horrible femme s’intéressait-elle aux raisons qui l’amenaient en la cité nordique? Qu’est-ce que cela aurait changé pour elle? Simple curiosité?

Ses compères eux semblaient avoir bien d’autres intérêts, forçant les malles qu’ils farfouillaient grossièrement à la recherche d’éclats scintillant sur lesquels mettre leurs sales pattes. Si Aulyanne avait été le genre de femme à tenir à ces breloques, elle aurait sans doute été choqué de les voir ainsi massacrer sa garde-robe. Toutefois, elle en était à des milles, préférant de loin le confort et la légèreté dans ses habits que les lourds tissus extravaguant et les corsets étouffants.

Profitant d’un moment de distraction, Aulyanne tenta d’échapper à ses tortionnaires afin de prendre ses jambes (et ses pans de robes) à son cou et diminuer, aussi maigrement le pouvait-elle, la distance la séparant des mystérieux cavaliers. Évidemment, elle se couvrirait de boue au passage, mais ce n’était pas le genre de chose qui l’offusquait, loin de là. Ce succès relatif dépendrait cependant de la réaction de la troupe brigande. Allait-elle la laisser filer? Se lanceraient-ils à la poursuite de la pauvre bourgeoise, diminuant leur propre chance de survie?


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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeSam 2 Jan 2021 - 6:53

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Alors que les deux hommes fouillaient les malles, répandant les toilettes de la bourgeoise à même le sol pour finalement faire choux-blanc, comme l'avait prévenu la jeune femme, la brigand qui tenait en joug Aulyanne obtint finalement des aveux de cette dernière. Ainsi, la demoiselle d'Eldwin ralliait Odélian pour y vivre ce qui interpella l'assaillante.

- Oh je vois, tes frères te vendent en pâture au Comte nouvellement nommé !? Cela augmenterait certainement ta valeur !

Aulyanne était-elle au fait des récents bouleversement qui touchaient le Comte au plus haut sommet des institutions ? Si elle pouvait encore l'ignorer jusque là, nul doute à présent qu'elle s'en trouvait informé et pas de la plus conventionnelle des manières.

Mais voilà que la situation semblait s'accélérer, les bruits de sabots martelant la terre se faisaient plus audible et le sol commençait à trembler,  de sorte que les complices de la brigand étaient sur le point de quitter les lieux. Mais pour le cerveau du groupe, un fâcheux dilemme semblait ronger son esprit. Prendre la fuite avec comme seul larcin quelques bijoux lui était insupportable, d'autant qu'elle détenait une otage dont la valeur semblait considérable.

Seulement, Aulyanne avait profité de ce moment de distraction pour s'extraire des griffes de sa tortionnaire et se diriger à la rencontre des cavaliers en approche mais pas encore à portée de vue. S'en suivi une course poursuite entre les deux femmes non sans que la bandit de grand chemin n'aboie.

- Tu ne t'en tirera pas à si bon compte!

Face à cette péripétie, l'un des deux complices préféra prendre ses jambes à son cou, ne laissant que deux brigands sur la zone du larcins. Finalement la troupe de cavaliers apparut au loin au moment même où Aulyanne fût agrippé à l'avant-bras. L'éclaireur de la troupe en mouvement leva soudainement un bras, faisant ralentir le cortège de cavaliers à la vue de la scène qui se dessinait sous ses yeux. Des bruits de lames tirés de leur fourreau se firent entendre en cœur alors que les deux brigands cherchaient à faire reculer leur captive vers un endroit à couvert.

L'homme du groupe qui n'avait pas fuit troquant alors son épée courte pour un arc et Visa la tête du cortège. Mais a peine eut-il bandé son arc qu'un carreau siffla et lui transperça le front. Aulyanne se trouvait tout à côté, la lame de la brigand léchant son cou, faisant office de bouclier pour cette dernière, tandis que l'individu s'effondrait à ses pieds. Prise de panique, le cerveau du groupe relâcha son étreinte sur la bourgeoise et tenta de détaler non sans avant cela murmurer quelques mots à l'oreille de la Eldwin.

- J'te retrouverais sale garce...

Les cavaliers arrivèrent alors à hauteur de la jeune femme, brillant dans les armures alors que l'étendard Odélian flottait sur une bannière que portait l'un d'eux. Sali de boue, le sol jonché de ces effets personnel, ces escorteurs au sol, quelle réaction pourrait alors avoir la bourgeoise, alors qu'un arc et des flèches se trouvaient gisant à ses pieds à portée de main. Laisserait-elle sa tortionnaire filer à si bon compte ou sa nature d'archère la rattraperait alors même que ces sauveurs n'étaient encore que sur le point de mettre pied à terre ? A moins qu'elle ne préfère garder sous silence ces talents et garder sa stature de femme en détresse !
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeMer 6 Jan 2021 - 16:37


En pâture au nouveau comte? Dans quel monde cette paysanne vivait-elle? Comme si elle se rendait à Odélian pour jouer les servantes! Visiblement, l’ignorance de la scélérate la rendait dangereuse et il valait peut-être mieux jouer de prudence comme elle n’arriverait pas à lui faire entendre raison. Jouer de prudence… ou prendre la fuite à la première occasion vers cette mystérieuse cavalerie se dessinant au loin.

Elle opta pour la seconde option. Arriverait-elle à leur échapper? S’il la poursuivait, certainement que non. Sa lourde robe, ses petits souliers, ce corset qui l’empêchait presque de respirer au repos… tout cela jouait contre elle. Cependant, elle les obligeait à un choix, car mettre la main sur elle signifiait faire face à l’essaim d’homme galopant vers eux.

Un d’entre eux fit preuve de sagesse et décida de prendre ses jambes à son cou tandis que les deux bandits restant se lancèrent à sa poursuite. Aulyanne n’avait réussi qu’à s’éloigner d’une dizaine de mètres tout au plus quand on agrippa son avant-bras. Ses petits pieds s’embourbant dans la terre humide, salissant sa jolie robe au passage.

« Lâchez-moi! »

S’époumonât-elle, des pleurs dans la gorge. Elle était véritablement effrayée alors. Être déracinée de chez elle, de son univers, était déjà une éprouvante aventure, elle n’avait pas à vivre tout cela en plus non? Elle se débattait, coincée qu’elle était entre les mains caleuses de ses assaillants comme ses propres habits mondains. Elle ne réfléchissait plus alors, son instinct de survie prenant le dessus jusqu’à ce que le froid contact d’une lame ne se pose à son coup, l’obligeant à reprendre ses sens.

Dans son désespoir cependant, elle avait fait perdre de précieuses secondes au duo, permettant à la troupe montée de s’approcher suffisamment pour que les présentations puissent avoir lieu. Bandant son arc, l’homme à son côté espérait sans doute avertir les cavaliers qu’ils n’entendaient pas à rire mais voilà qu’il fut le premier ramener à l’ordre, tombant raide morte, un carreau profondément enfoncer dans le crâne.

Aulyanne lâcha un cri. Un homme venait de perdre la vie à quelques mètres d’elle d’une manière des plus violente. Sa geôlière fut elle-même surprise par l’abrupt de l’échange et n’eut autre choix que d’abandonner sa prise sur la bourgeoise tremblotante autant de froid que de peur. Si la scélérate lui lança quelques menaces, aucune ne s’inscrite dans l’esprit d’Aulyanne, trop éprouvée par les derniers instants. Sans doute si elle avait su faire preuve de sang-froid, elle aurait pu s’emparer de l’arc délaissé et abattre la femme dans sa fuite… mais si la belle était une redoutable chasseresse, les être humains n’avaient jamais fait parti de ses proies… encore.

Ainsi resta-t-elle là, sous le choc, des larmes silencieuse roulant sur ses joues rosies par le froid du temps alors que les cavaliers, les anneaux métalliques de leur armure s’entrechoquant et réfléchissant la lumière du soleil, la dépassaient.
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeJeu 7 Jan 2021 - 13:32

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Un second carreau siffla non loin de la jeune femme en détresse, se fichant un peu plus loin sur l'écorce d'un arbre bordant la toute. La brigand fini par disparaître alors que la troupe de cavaliers se porta enfin à la hauteur d'Aulyanne. Très rapidement d'ailleurs, certains hongres à la robe obsidienne, encerclèrent la jeune femme tandis que d'autres se déployèrent tout autour de la carioles où gisait la suite de la bourgeoise. L'on porta assistance au vieillard ainsi qu'au cochet, mais de cela, la jolie brune n'en pu le constater, l'horizon masqué par les destriers et leur muscule fumant des efforts jusque là accompli pour transporter leur cavalier.

C'est alors qu'un homme mit pied à terre, les anneaux métalliques de son armure s’entrechoquant et réfléchissant la lumière du soleil de sorte qu'éblouie, la jeune femme en détresse ne pu discerner le visage de l'individu qui s'approchait d'elle. Aulyanne Elwin, à la robe maculée de terre, pu soudain ressentir la douceur d'une cape venant s'enrouler tout autour de son corps tremblant et sous le choc. Une main, puis un bras et enfin le contact d'un plastron vinrent ensuite finir d'enrouler la pièce de tissu pour offrir un éphémère réconfort à la jeune femme avant qu'une voix ne se fit entendre.

- Gente dame, soyez à présent sans craintes, vous êtes sous la protection d'Odélian. Une chance que nos routes se soient croisées. Ces chemins deviennent de moins en moins sûre à mesure que le temps se montre plus clément.

Du bout d'un index, Charles releva alors le menton de l'inconnue pour toiser avec bienveillance ce doux minois que les larmes avaient quelques peu altérer le grain de peau. Sans pour autant décliner son identité, le Comte resta un instant interdit de toute réaction, avant de finalement humidifier ses lèvres pour reprendre la parole et en savoir plus sur la jeune femme que lui et ces hommes venaient de sauver du larcin.

- Puis-je savoir où vous vous rendiez, gentedame ? Avec votre permission, nous vous escorterons, vous et vos gens jusqu'à la capitale du Comté, notre destination. Après quoi vous pourrez vous reposer et repartir après que votre carriole soit réparée.

Des cavaliers s'afféraient d'ailleurs plus loin à remonter correctement la roue défaillante, l'un d'eux se permettant une brève remarque.

- Cela tiendra jusqu'à nos frontières, mais le bois a souffert, il faudra changer la roue.

Acquièsçant d'un bref hochement de tête, Charles de Prademont, fit alors un geste du bras pour que la vue de la donzelle se dégagea, les hongres rompant le cercle qu'ils avaient formé quelques minutes auparavant.

- Il serait plus prudent que vous montiez sur ma jument pour achever votre trajet, gentedame. Mais avant cela, permettez-moi de connaître votre nom. Mon compagnon (il désigna sa monture) ne se laisse monter par des inconnus.

D'un blanc immaculé, l'animal avait fier allure avec cette puissante carrure qui lui permettait en temps de conflit de se lancer dans des charges meurtrières. Il s'agissait d'un cheval de guerre, un cadeau de mariage de son épouse, Solange, dont les terres d'Escaut en faisait l'élevage et dont la renommé n'était plus à faire. Hennissant, conscient qu'elle devenait l'espace d'un instant le centre d'attention, la jument frappa fièrement des sabots et se figea en une posture presque altière.
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeDim 17 Jan 2021 - 20:34

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La dernière demi-heure semblait s’être écoulée à toute vitesse. D’un voyage dont elle se plaignait mentalement de l’ennuie, cloîtré qu’elle était dans sa voiture à ce cadavre dont elle était l’involontaire voisine. Non pas que le malfrat n’avait pas eu ce qu’il méritait, mais la brutalité de la flèche s’enfonçant dans la chair et arrachant la vie au passage avait de quoi choquer. Elle était une archère précise, une redoutable chasseresse, mais voir un homme tomber ainsi avait eu de quoi lui retourner l’estomac.

Son teint déjà pâle avait perdu son peu de couleur tandis que ses racines ne semblaient plus la tenir fermement au sol, tout son corps tremblotant légèrement. Hébétée, l’un des cavaliers ne prit le temps de s’introduire avant de la recueillir sous le chaud d’une cape puis entre ses bras de fer un court instant, voulant sans doute la rappeler au moment présent ou lui infuser un peu de son courage, qui pouvait savoir. Cela sembla avoir pourtant son effet sur la jeune bourgeoise qui se perdit un moment, et bien malgré elle, dans le regard du grand homme dont le doigt avait galamment relevé vers lui son menton.

Déjà elle s’offusquait un peu, se dégageant quelque peu de l’étreinte. Pour qui se prenait-il à la fin? Elle… elle n’était pas un de ces bibelots fragiles qui avaient besoin qu’on la protège! Il était affreusement beau… ce qui l’amenait à vouloir s’en éloigner encore davantage. Elle ne tomberait pas dans son piège… elle était quelqu’un! Elle… et s’il voulait simplement être gentil? Non… les hommes voulaient toujours quelque chose. Elle… bon… elle lui pardonnerait après tout, il l’avait mérité… cette fois. Et puis sa lèvre inférieure lui faisait mal tout à coup? S’était-elle mordue dans son embêtement? Voilà qu’elle était encore dans ses yeux à ne pas parler… comme elle devait avoir l’air idiote!

« Nous nous rendions à Aulyanne! » Laissa-t-elle filer en un trait rapide, sans doute trop comme elle réalisait maintenant que sa phrase ne faisait aucun sens.

« Enfin… Je suis Aulyanne… et je suis attendue à la capitale, justement. »

Si elle n’avait pas eu l’air d’une lente d’esprit avant cela… voilà qu’elle s’en était assurée. Elle regarda le sol un moment, embarrassée, avant de relever le regard et le tourner vers la charrette ou ses accompagnateurs reprenaient lentement vigueur avec le support de quelques-uns des hommes de ce mystérieux cavalier.

« Et… je ne chevauche pas avec n’importe quel étranger monsieur… mais puisque vous m’avez prêté assistance, j’imagine que je peux vous faire confiance à votre et votre monture. Vous marcherez à mes côtés donc? »

Elle n’allait certainement pas refuser de troquer le siège capricieux de la voiture au roulis des muscles de la jument, mais elle n’allait pas non plus se jeter dans les bras de son « sauveur ». Son arrivée à Odélian se devait d’être remarqué si elle voulait faire bonne impression sur la cours de ce nouveau Comte… il en allait du succès de l’entreprise familiale dans ce nouveau marché dont elle s’était fait confié la responsabilité.






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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeLun 18 Jan 2021 - 14:58

Le Comte mit naturellement sur le compte des émotions l'approximation des paroles que lui offrit la frêle jeune femme. Une charmante femme qui semblait d'ailleurs gênée par les gestes de l'inconnu venu lui apporter un peu de réconfort après ces évènements qui avaient naturellement perturbée Aulyanne. L'espace d'un instant, les regards se croisèrent, peut être même se noyèrent-ils l'un dans l'autre. Puis l'embarras s'installa après quelques maladroites paroles. Si Charles ne dû alors composé qu'avec la moitié de l'identité de la jeune femme en détresse, son prénom, aussi ravissant soit-il, il fut surpris par l'attitude de la bourgeoise qui s'en suivi.

Non contente de devoir chevaucher avec un parfait inconnu, la demoiselle réclama un compromit assez cocasse. Lui, à pied, dirigeant la sa jument où serait scellé Aulyanne. L'espace d'un instant, il cru bon dévoiler son identité mais soudain il s'en interdit, trouvant ce jeu de l'anonymat suffisamment stimulant pour ne pas se trahir. D'ailleurs, l'un de ces homme qui semblait avoir tout entendu allait protester, mais c'était sans compter Charles qui d'un regard dissuasif, l'empêcha de prononcer le moindre mot.

Déjà dans son esprit, l'homme jubilait de ce moment où il mettrait plus encore la voyageuse dans l'embarras lorsqu'elle découvrirait sa noble lignée. Il fini alors par sourire avec bienveillance à l'endroit de la belle brune avant de s'incliner très légèrement et l'inviter d'un geste du bras à se diriger vers le cheval de guerre pour l'aider ensuite, paumes jointes à hauteur du bas de scelle, à s'y agripper, qu'importe si la boue viendrait joncher le métal de son armure.

- Qu'il soit fait celons vos souhaite, mademoiselle Aulyanne.

Elle était à milles lieux de penser que son arrivée qu'elle voulait "remarquée" à Odélian se passerait tout sauf comme elle l'avait imaginé. Tout comme d'ailleurs, Charles n'était encore au fait qu'il s'agissait là d'une future dame de compagnie, de cours, envoyée du Nord de la Péninsule pour consolider son influence.

- Toutefois, dois-je émettre une réserve. Si vous me contraignez au pas, nous rallierons la capitale qu'aux aurores.

Sur ces mots, il avisa ses cavaliers qui venaient de remettre le chariot sur le chemin puis hocha discrètement de la tête pour indiquer à sa suite de reprendre la route, forcément sur un rythme bien plus lent qu'il l'avait prévu. Le personnel de la Maison Elwin remercia leurs sauveurs avant de se remettre en route, à présent sous étroite escorte. Intérieurement, Charles trouvait un certain plaisir à se jouer de la capricieuse donzelle et durant cette fin de retour au bercail, des plus cocasses, il s'amusa à occuper son temps à en savoir d'avantage sur cette trublion jeune femme au tempérament qui frisait une délicieuse insolence.

- Le temps risque d'être long, mademoiselle. Alors, pourquoi ne pas tuer le temps en me racontant ce que vient faire "Aulyanne sans nom" à la capitale d'Odélian. Etes-vous l'une de ces arrivistes qui chercherait à profiter du nouveau pouvoir en place, sauf votre respect ? J'imagine que vous n'êtes pas sans savoir que le Comte Gaubert n'est plus et qu'un vaste complot familial vient d'être mis au jour. Veuillez excuser mon impolitesse, si mes mots vous offusques. Seulement le Comté se trouve dans une fragile stabilité, nous devons connaître les raisons des différentes allées et venues dans la capitale. Peut-être d'ailleurs, n'êtes vous attendu que pour commercer ? même si je ne vois marchandises dans vos affaires...
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeMar 19 Jan 2021 - 1:54


Quelle le veuille ou non, l’homme attisait sa curiosité. Revêtue d’une armure et à la tête d’un cortège de chevaucheur, il semblait être un capitaine, ou quelque chose du genre. Pourtant, les quelques soldats qu’elle avait connue dans sa vie, dont l’un d’eux avait été son mentor, ne s’exprimait ni s’agissait en gentilhomme comme le faisait à présent son vis-à-vis. Jamais un homme de guerre ne lui aurait ainsi permit de chevaucher sur sa monture pour être obligé à ses propres pieds. Il ne faisait pas un doute que l’homme ne se définissait pas à ce rôle de « capitaine » de cavalerie, ce qui voulait dire qu’il était plus, un noble de basse-noblesse assurément… un potentiel allié alors?

Elle reprenait ses esprits avec les questions de l’homme qui la ramenait à l’essentiel, aux raisons même de son voyage. Était-ce voulu de sa part? Une façon de lui faire oublier les images traumatisantes, les vapeurs du sang chaud sur la boue encore gelée? Elle serrait les dents alors qu’un frisson la parcourait, elle avait froid…

« Elwin… Mes frères mènent la compagnie Elwin basée en Arétria. Nous sommes capables d’obtenir tout et n’importe quoi à qui en fait la demande et qui est prêt à débourser. Enfin… nous… On m’a surtout demandé de venir faire prendre racine à la compagnie en ces terres… sauvages, d’être la Elwin du coin en bref. Souffla-t-elle en référence à sa récente mésaventure. J’imagine donc que ce sont mes frères les… arrivistes comme vous dites? Si ce n’était que de moi, je serais restée auprès de mes amis, mais je suis fidèle à ma famille et la compagnie donc me voilà à jouer les commerçantes jusqu’à ce que mes frères me trouvent un époux dans la basse noblesse locale j’imagine, quelqu’un qui servira l’affaire familiale… »

En avait-elle trop dit? Elle sentait sa méfiance, qu’elle devait en quelque sorte le convaincre du bien fondé de sa présence et elle n’avait, après tout, rien à cacher. La compagnie était reconnue à l’intérieure comme à l’extérieure des terres de par sa nature, mais tous ne l’avaient pas toujours d’un bon œil. Même si on ne l’associait pas dans aucune affaire en cours, ses liens avec les différentes noblesses n’avaient d’égal que ceux avec différentes organisations criminelles. Après tout, ce qui faisait l’envie d’un était souvent possédé par un autre qui ne voulait pas toujours s’en départir volontairement.

« À vrai dire, une part de moi espère que ce nouveau comte dont j’entends parler ne permettra pas à ma famille d’ouvrir un bureau dans sa cité. Je pourrais alors retourner chez moi et oublier tout ça… mais comme je vous disais, je ne ferai pas en sorte non plus de faire ainsi… je tiens à faire honneur à mon sang, même si cela veut dire être loin de chez moi… »

Elle poussait un soupir dont le chaud du souffle se transformait en vapeur, témoin de la fraicheur du temps. Le cavalier qui ne l’était plus marchait sans se plaindre à ses côtés, se contentant de l’écouter, hochant par moment la tête. Il ne lui semblait plus si menaçant maintenant… enfin, menaçant… elle ne craignait plus l’effet étrange de sa proximité et il avait après tout passé son petit « test » en réagissant de manière admirable.

« Je… vous pouvez monter si vous le voulez. Il fait froid. »

Puis réalisant le double sens de son phrasé, elle fronçait les sourcils pour se reprendre aussitôt.

« Pour gagner la chaleur de la cité plus rapidement. Vous me parlerez aussi de ce nouveau comte un peu plus… comment est-il? Ce qu’il aime? Je ne dois pas le rencontrer avant une bonne semaine au moins mais j’aimerais dans ce peu de temps lui trouver un cadeau, histoire de lui démontrer la portée de la main Elwin… »

Elle ne savait pas son nom... c'était mieux ainsi! Au risque de paraître la plus impolie des rescapées, mois elle en savait sur ce fichu noble de capitaine séduisant, mieux elle se porterait... non?
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeMar 19 Jan 2021 - 17:36


Il n'était pas trop tôt. Après le choc, le bouleversement de cette embuscade qui avait bien heureusement fini sans déboire notoire pour Aulyanne, cette dernière avait reprit suffisamment de présence d'esprit pour décliner son identité et permettre au Comte d'en apprendre d'avantage sur les raisons du voyage de la jeune femme vers Odélian. La Maison Elwin, voilà qui était intéressant, un nom, une notoriété, une influence. La jolie brune n'était ni plus ni moins que la sœur des frères maintenant cette institution à flot dans le registre du négoce. D'ailleurs, elle ne boudait pas son plaisir de se vanter de cela, une arrogance toute naturelle de la part d'une bourgeoise et Charles comprenait mieux les manières adoptées jusque là part cette dernière.

Marche à coté de sa monture, il écoutait, sagement, souriant par moment au nez et à la barbe d'Aulyanne, qui de son perchoir, ne pouvait se douter des manigances, tout du moins de la supercherie de ce cavalier de façade. La Compagnie Elwin envoyait donc en pâture la représentante féminine de la famille, une démarche courante, commune qui ne choquait ni la narratrice ni le spectateur averti. Aulyanne était un pion, une marchandise, comme toute femme de bonne naissance en ce monde et elle en avait bien conscience, seulement elle commis l'erreur de porter une confiance aveugle en cet homme recouvert d'une armure en laissant s'exprimer son cœur de femme qui chérissait sa liberté plutôt que les intérêts.

Une erreur ? A demi-teinte dirais-je car elle ne se priva pourtant pas d'affirmer faire passer sa famille, son nom, devant ces propres aspirations.

- Faire honneur à votre sang, c'est sans doute ce qui vous permettra de survivre dans ce monde et de profiter d'un confort que le commun du petit peuple ne pourra jamais s'offrir.

Charles lança cette seule réflexion sans même relever la tête pour observer la cavalière, non il affirma cela en continuant de fixer l'horizon de la forêt où la présence des arbres semblaient enfin se clairsemer à mesure que le temps défilait. Comme ce fut justement relevé, il n'avait jusqu'alors qu'hocher la tête sans rétorquer et sans se plaindre de son sort. Finalement, peut être avait-il suffisamment gagner la confiance de la jeune femme pour se voir enfin invité à prendre place également sur la scelle. Le temps de la montée, le cortège s'arrêta et le double sens de la phrase prononcé par la bourgeoise n'avait pas manquer d'amuser les quelques hommes d'armes à proximité, même s'ils se gardaient bien de s'exprimer ouvertement.

- Pour gagner la chaleur de la cité plus rapidement, évidemment, mademoiselle Elwin.

Dit-il un brin amusé par cette cocasse situation qui semblait se dessiner dans l'esprit de ces compagnons de route sans nul doute. C'est alors que le cortège reprit sa route, permettant alors d'inverser les rôles entre les deux protagonistes qui dès lors se trouvait dans une proximité bien plus intime. De dos, Charles pouvait sentir les entre cuisses de sa passagère par dessus sa robe maculée de terre. Il appréciait sans conteste cette chaleur, aussi brève sera-t-elle dans l'immédiat, mais il appréciait et cela le rendait quelque peu rêveur. Mais avant tout, il devait tenir sa couverture, le temps qu'il faudra et cela devait donc passer non pas par le mensonge mais par quelques bon mots pour dessiner le portrait de l'homme que devait rencontrer Aulyanne, cette personnalité au sommet du pouvoir qui paradoxalement se trouvait juste tout contre et devant lui.

- Le Comte est bel homme de ce que disent les femmes. Mais je ne saurais juger. C'est un homme très occupé car il doit administrer le Comté tout en assurant sa charge d'Intendant à la Justice Royal. Des rumeurs, l'on dit que c'est un homme de bon goût, appréciant les belles étoffes, le bon vin, l'art en général et c'est un bon bretteur. Mais... vous savez, il a prit ces fonctions que depuis quelques ennéades et il aspire encore à être aimé et découvert de son peuple. Je crois que pour impressionner un tel homme, il vous faudra jouer d'opportunisme et surtout d'originalité dans le choix de votre futur cadeau à son endroit. Assurément, il sera impressionné si vous êtes en mesure de démontrer la portée de la main Elwin.

Les bavardages se poursuivirent jusqu'à ce que la troupe et la charrette quittent la forêt et finalement voir pointer à l'horizon les premières pierre de la capital d'Odélian. Là, l'un des homme, qui était en vrai le capitaine de l'escorte du Comte se tourne vers Charles et s'en retrouva complice volontaire de sa duperie.

- Mon capitaine, nous sommes bientôt arrivés. Je vais partir en avant prévenir de notre retour et préparer une pique pour la tête de ce bandit que nous avons abattu. Dois-je faire prévenir sa Grandeur pour nos compagnons de chemins ?

Charles secoua négativement de la tête.

- Je le préviendrais en personne. Cette demoiselle est attendue mais d'ici à quelques jours seulement. Il semblerait qu'elle ai des affaires à entreprendre avant d'être reçu par le Comte et sa Cours. N'est-ce pas Mademoiselle Elwin ?

Dit-il en pivotant la tête sur le coté. Après quoi deux cavalier se détachèrent de la troupe, laissant un moment nos deux protagonistes reprendre le cours de leur conversations alors que les montures passaient devant des champs où les premières semences venaient laisser la terre se boutonner de ravissantes taches vertes.

- Pour en revenir au Comte, il saura sans doute apprécier toute forme de spontanéité, de naturel, tout cela dans une apparence de gout. Si vous avez la chance d'assister à l'un de ces banquet, vous en aurez la preuve. J'y assiste par obligation pour ma fonction, je ne puis donc que vous dire ce que je constate. Ai-je répondu à vos attentes ? Dois-je envoyer l'un de mes homes vous trouver une auberge ainsi qu'un menuisier pour votre charrette ?
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeMer 20 Jan 2021 - 2:56


La monture ne tressaillit d’aucune façon lorsque son cavalier habituel joignit son poids à celui de son autre passagère. Face à ce que devait peser un homme en armure et son arsenal de guerre, l’ajout d’Aulyanne ne devait qu’être, au plus, négligeable. À son invitation, le capitaine avait donc regagné sa place sur la selle, qu’ils partageaient à présent, ce qui leur permettrait d’augmenter considérablement leur vitesse et de gagner la capitale bien plus rapidement.

Même si les mots avaient trébuché, l’homme s’était montré assez galant pour ne pas relever le double-sens évident ce qu’elle apprécia, surtout face au chaud de la cape maintenant à son devant qui était trop invitant pour qu’elle se garde d’en profiter. Bien sûr, si on osait relever sa proximité à l’homme, elle dirait que c’était pour mieux entendre ce que ce dernier lui révélait entre les piaffements des montures, mais qui s’en souciait vraiment?

Quelqu’un qui l’aurait observé aurait pu voir au-delà des vêtements déchirés et souillés par la boue que la jeune femme se faisait bien songeuse aux déclarations du cavalier. Au yeux d’Aulyanne, le capitaine ne semblait pas réellement connaître les intérêts du comte, ce qui n’était pas réellement grave en soi. Étoffes, vin, l’art… c’était l’apanage des nobles en général semblait-il… elle s’en amusa même, se décida à prendre son interlocuteur au jeu, se montrant sans doute trop aise tout à coup.

« Je vois que vous avez le même comte que celui d’Arétria… où sont-ils tous aussi ennuyeux ses hauts-nobles? Enfin, avec le peu de temps que j’ai devant moi, je trouverai bien un petit quelque chose. Après tout, il s’agit de lui faire miroiter ce que notre comptoir commercial pourrait apporter à sa cité davantage que le corrompre. »

La cité était à présent à portée à en croire un des hommes du capitaine ce qui raviva son sourire sur les lèvres de la bourgeoise. Même si elle se refusait à se dire coquette comme ces filles de nobles qu’elle méprisait tant sans réellement en connaître, elle pourrait faire avec des vêtements plus confortables et surtout, un bon bain chaud.

« Oui… un contact de mes frères est censé me faire visiter mes quartiers du moment et m’éduquer sur les lieux ainsi que les gens d’influence. Je ne voudrais certainement pas me présenter de la sorte à la cour qui plus est… »

Comme il gagnait les champs avoisinant la capitale, le climat semblait vouloir se faire plus clément. À moins que ce ne fut la simple chaleur corporelle dégagée par l’homme, ou la froide violence des images récentes qu’il avait réussies, volontairement ou non, à endormir.

« Il faudra m’y être invitée… mais qui sait, je vous y reverrai peut-être en train de tenir la garde. À dire vrai, je dis rencontrer le comte dans la semaine, mais je n’ai réellement aucune idée du moment où cela arrivera. L’affaire est gérée à distance entre mes frères et leur contact de la cité, contact dont je ne sais rien et que, j’imagine, se fera connaître lorsque je pointerai le bout de mon nez aux portes. Je ne suis que la porteuse d’un nom après tout, n’est-ce-pas? »

Si elle souriait en disant cela, on pouvait y déceler une certaine tristesse. Non pas qu’elle eut voulu être plus investie dans l’affaire familiale, au contraire, cette dernière l’ennuyait au plus haut point, mais ne pas être en contrôle de sa destinée était le lot des femmes de bonne naissance, lot qu’elle acceptait sans s’en réjouir pour autant.

« Oui, et au-delà capitaine! En vous remerciant pour l’escorte au nom de la compagnie Elwin… et du mien. »

Souffla-t-elle à son oreille en s’appuyant légèrement contre le dos plaqué du cavalier puis sembla aussitôt se volatiliser. Contrastant avec l’image de jeune bourgeoise de bonne famille, Aulyanne avait gracieusement glissé de la monture pour atterrir sans heurt sur le sol. Elle n’entrerait pas dans la capitale avec cette image de damoiselle en détresse rescapée par eux… ce serait donner une mauvaise image à son nom.

« Merci mon preux chevalier… mais je ferais les derniers pas par moi-même s’il ne vous en déplait. Au revoir et qui sait… à bientôt peut-être! »

Elle avait glissé cela avec un sourire quelque peu narquois aux lèvres, qui pouvait peut-être faire douter au "capitaine comte" qu’elle en savait peut-être davantage qu’elle n’avait bien voulu en dire. Charles s’était-il fait avoir à son propre jeu? C’était un doute qui pourrait subsister un moment dans sa tête… assez longtemps pour que son chemin soit bel et bien séparé de la belle partie retrouvé ce fameux contact… et évidemment assez longtemps pour que bien plus tard encore, le haut noble ne trouva qu’un rouleau de tissus terreux là où s’était jadis trouvé une dague. Un pan de robe en échange d’une arme?

Pour Aulyanne, qui avait ce genre d’habitude à chaparder ici et là depuis qu’elle était toute petite, il s’agissait d’une excuse pour que sa route croise à nouveau celle du capitaine qui l’intriguait plus qu’elle ne voulait elle-même l’admettre. L’affront pourrait sans nul doute être relevé de bien des façons par le comte ayant tout pouvoir dans le comté, mais chose assurée, en laissant trace évidente de son passage, on ne pouvait y voir de malveillantes intentions. Et à bien y penser, la dague de son capitaine ferait peut-être un amusant clin d’œil pour le comte si on devait lui offrir avec quelques exotiques bouteilles et étoffes? Ce serait à méditer… si monsieur le preux chevalier n’arrivait pas à la retrouver avant bien entendu.




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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeMer 20 Jan 2021 - 13:16

Pas le moins du monde craintive, la bourgeoise se laissa finalement aller à de nombreux aveux alors que ce contact physique devenait de plus en plus agréable pour le Comte qui endossait faussement le rôle de capitaine de la troupe de cavaliers. Le discours d'Aulyanne semblait évoluer alors qu'elle trouvait la compagnie du cavalier plus agréable à mesure que la distance qui les séparait des murailles de la capitale se réduisait. Charles n'était évidemment pas au fait de la venue de la représentante de la compagnie d'Elwin et pour cause, il laissait se genre d'affaire à l'intendance du château, mais maintenant qu'il savait la jeune femme secourue venu pour affaire à Odélian, l'homme pouvait œuvrer avec une longueur d'avance sur cette dernière si le cœur l'en disait.

Sans rien répondre, le beau blond n'émit que des acquiescements de la tête avant de finalement répliquer à la jeune femme pour ne pas mettre sa couverture en périls.

- Je ne suis point là pour juger de la qualité de votre personne. Vous êtes porteuse d'un nom certes, mais au moins, vous l'êtes, contrairement à la majorité des gens. Croire que vous n'êtes réduite qu'à ce rôle serait peut-être une conclusion prématurée.

Il ne désira pas plus deviser sur ce sujet, au risque encore une fois d'éveiller quelques soupçon chez la jeune femme tout droit venue d'Arétria. Mais au moins, lui laissait-elle un espoir de voir els choses différemment alors que les mots d'Aulyanne décelait quelques bribes de tristesse. Puis soudain, Charles senti le poids de la donzelle se faire ressentir dans son dos avant qu'elle ne lui souffle quelques mots à l'oreille. Il voulu rétorquer mais l'absence de sa passagère qui finalement décida de mettre fin à son escorte avant que la troupe ne franchisse les portes de la cité. Il se tourna alors, baissant le menton pour fixer le sol où venait d'atterrir avec discrétion et souplesse la donzelle.

Il y avait quelque chose d'atypique chez cette bourgeoise qui ne semblait pas se plaire à se pavaner dans un certain confort de classe sociale aisée. Non, elle n'avait rien d'une de ces oisive dame de cours ce qui la rendait extrêmement intéressant, laissant déjà miroiter quelques perspectives dans l'esprit du Comte. Il la salua alors, dans les protocoles militaires avant de lui souhaiter la bienvenue à la capitale.

- Soyez la bienvenue au Comté d'Odélian, mademoiselle Elwin. Puissiez-vous trouver rapidement votre contact et vous reposer de ce voyage, hélas mouvementé. Je suis certain que nos chemins se croiseront bien vite.

Il adressa alors quelques consignes aux cavaliers qui l'entouraient et laissa la carriole et ces trois occupants à leur destin. Ils ne risquaient à présent plus rien. Malgré cela, quelques mètres après avoir franchi les portes de la cité, il manda l'un de ces hommes pour le renseigner sur le lieu de destination de la jeune femme et ce fut juste après qu'il ai envoyer l'homme prendre Aulyanne et son cortège en filature, qu'il découvrit que sa dague ne se trouvait plus à son fourreau et qu'un bout de tissu l'avait remplacé. Aucun doute n'était possible, c'était bien l'œuvre de la bourgeoise mais... un sourire fit alors place à un froncement de sourcils... si elle avait flairé la duperie ? C'était une hypothèse. Non cela ne pouvait être possible, mais ce signe lui laissait clairement à penser que cette chapardeuse avait bien l'intention de recroiser la route de son sauveur.

Retournant à ces affaires, après ce voyage chez le Duc de Serramire, son esprit semblait pourtant toujours focalisé sur cette rencontre, le visage de cette trublion hantant son esprit durant plusieurs réunion du conseil d'Odélian. Il se décida de laisser une journée s'écouler avant d'envoyer l'un de ces hommes de confiance trouver le contact de la compagnie Elwin. Et cette fois-ci c'était bien le capitaine de sa garde qui s'en chargea.



L'homme de main du Comte trouva aisément le contact à la capitale de la Compagnie Elwin, l'individu tenant une échoppe dans le quartier commerçant de la cité. Il se présenta à lui en toute fin de journée à la fermeture de l'établissement alors que plus aucun client ne se trouvait là.

- Bonsoir. Désolé de vous déranger à une heure si tardive mais sa Grandeur à eu vent de la présence d'un représentant de la Compagne d'Elwin. De source sûre, vous deviez prochainement entrer en contact avec une personne de la Cours à ce sujet. Je me permet de vous devancer et de veiller à ce que cette représentante ne sache rien de cette initiative. Vous serez naturellement récompensé en ce sens.

Il maqua une pause afin de bien se faire comprendre de son interlocuteur avant de reprendre.

- La rencontre se déroulera dans deux jours, dans l'un des boudoirs du château situé dans l'aile réservée aux invités de marque. La demoiselle y sera attendu en tout début de soirée. Mon seigneur insiste pour que sa toilette soit parfaite. Mais j'insiste, mademoiselle ne dois savoir que nous avons prit les devants pour la recevoir. mettez en avant votre efficacité à avoir convaincu l'intendance du château. Sommes-nous clair, monsieur ?
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeMer 20 Jan 2021 - 23:23





Audebert Rochemain avait bien sûr agréé aux demandes du capitaine de la garde comtale. Comme beaucoup d’autres, il était pressé de se tailler une place dans les bonnes grâces de la nouvelle administration. Cependant, les Elwin était une famille fortunée qu’il ne fallait pas se mettre à dos et bien des rumeurs circulaient sur ce qui étaient arrivés à ceux qui avaient tenté de se jouer d’eux. L’homme était un contact de longue date de la compagnie en Odélian, et comme la venue de la fille Elwin signifiait qu’il serait amené à perdre sa place, il n’était pas non plus mécontent, à son âge, de pouvoir tirer sa révérence sans crainte de sentir le froid d’une lame se poser sur sa gorge au détour.

Ainsi, il prit le temps de réfléchir sur ce qu’il devait réellement faire… 2 jours… Ce n’était pas assez pour informer et recevoir l’accord de la fratrie. Cela Éliminait donc la solution facile… Cette cachoterie n’était, après tout, pas si grave non plus. À la limite, il était encore plus efficace qu’il l’aurait dû. Mais pourquoi lui faire cette demande? C’était surtout cela qui l’embêtait… S’il devait arriver quoi que ce soit à la fille… il était un homme mort. Entre les coups de marteau derrière son commerce, l’homme essuya son front ruisselant de son avant-bras, le regard songeur, l’air absent… il venait de gâcher cette pièce, ce qui faisait diminuer ses profits. Bordel…

« Ahhh enfin! Mettez ça ici Constant! Et aussi, j’aimerais que vous me déplaciez cette commode près de la fenêtre finalement! »

Aulyanne avait des étoiles dans les yeux alors qu’un des mercenaires engagés par la compagnie suite au rapport de l’incident lui délivrait une malle qu’elle attendait depuis qu’elle l’avait quitté en Arétria. À l’intérieur son arc, son carquois, ses flèches et ses habits de cuir conçus pour la chasse… La voilà qui était tout sourire dans sa petite chemise blanche, assied à l’indienne tel un enfant devant son coffre au trésor. Elle s’écria de joie, s’élançant avant d’aussitôt ranger précieusement le tout dans sa grande armoire de bois.


Sa chambre représentait la suite d’un des prestigieuses auberges de la capitale dans l’attente de trouver le lieu parfait pour le comptoir de la compagnie. Aucun des bâtiments que lui avait montré le vieux forgeron n’avait réellement fait battre son cœur et si elle devait vivre une vie qui ne l’intéressait pas, au moins elle y intégrerait comme elle le pouvait des grains de joie. Elle cherchait un lieu avec du caractère, un lieu d’importance dans l’histoire de la capitale, un lieu unique… descriptif qui avait fait rouler les yeux du pragmatique Audebert.

Parlant du loup, voilà qu’il se présentait à sa porte, un sourire au visage pour lui avertir qu’elle rencontrerait, demain, le comte d’Odélian.

« Quoi!? Déjà? Mais… je n’aurai pas le temps de lui faire venir quoi ce soit… je… Merci monsieur Rochemain, mais…

- Écoutez jeune fille… je fais mon possible pour répondre aux demandes de vos frères, je suis désolé que tout ne soit pas à la hauteur de vos espérances. Je peux vous excuser si vous trouvez cela trop tôt mais le comte est un homme sur-occupé ces derniers temps et votre prochain rendez-vous pourrait aller à plusieurs semaines voire mois.

- Non, non… je suis désolé de ma réaction… je comprend parfaitement et je ferai savoir à mes frères combien vous m’êtes précieux depuis mon arrivée, ne vous en faites pas. J’aurais simplement voulu avoir le temps de préparer quelque chose… mais je comprends la situation et vous remercie.

- Bien… tout va bien mademoiselle, ne vous en faites pas avec moi… je suis vieux simplement. J’ai pris des arrangements pour vous faire voir la fille d’une amie à moi… elle est dame de compagnie à la cour pour la comtesse je crois, ou sinon pour une autre personne de la haute, ma mémoire s’embrume un peu. Elle vous fera quérir dans l’après-midi pour que vous rejoigniez ses appartements au palais afin qu’elle puisse vous préparer à votre rencontre.

- Merci monsieur Rochemain.»


L’homme marmonna quelque chose avant de tourner talon, laissant Aulyanne à ses songes. Elle n’avait rien… aucun cadeau, aucun bâtiment en vue… aucun… elle allait faire piètre figure, c’était quasi-assuré. La dague du chevalier? Cela saurait-il impressionner le comte que de voir que la compagnie pouvait tout acquérir? Elle l’avait volé… il ne verrait peut-être pas cela d’un bon œil… et puis, elle ne voulait pas mettre dans l’embarras son capitaine. Son? Elle rougit, embarrassée par cette pensée. Elle avait déjà eu quelques attirances pour des garçons, elle en avait même déjà embrassé un, un ami de son frère aîné… mais le capitaine… il était différent, elle n’aurait su dire… plus mature, plus charismatique? Enfin… Non, elle ne pouvait lui faire ça… ou si? Il faudrait voir. Elle avait encore du temps pour y réfléchir non? Encore du temps pour trouver quelque chose de mieux! Non? Non.


Comme le temps passait vite quand on souhaitait qu’il s’arrête simplement. Déjà le soleil se couchait, puis se relevait et c’était midi, puis un peu passé midi encore. Le hennissement d’un duo équin tirant une voiture par la fenêtre entrouverte, son cœur battant la chamade, une boule de nervosité dans l’estomac… on lui confirmait par le truchement d’une femme de chambre qu’elle était attendue en bas. Un instant plus tard, elle passait les portes du palais où d’ici quelques heures, elle ferait cette rencontre qu’elle appréhendait depuis son départ même d’Arétria, une rencontre dont sa famille souhaitait le succès et qui reposait sur ses inexpérimentées épaules. Elle poussa un long soupir en mettant le pied hors de la voiture…


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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeVen 22 Jan 2021 - 14:56





Il s'avérait en effet que la Compagnie d'Elwin jouissait d'un réseau bien établi à la capitale du Comté d'Odélian. Audebert Rochemain était bien plus que le simple artisan qu'il faisait paraître, preuve en était de ces relations au saint même du château. Par intérêt donc, une amie de la Cours accepta de laisser la rouquine au bon soin de sa fille, une clinquante demoiselle de salon dont la réputation n'était plus à faire. Pour se faire, Aulyanne fut conduit de la plus noble des manières jusqu'à l'édifice de pierres, haut de plusieurs dizaines de mètres et quelques soit l'engouement ou non de cette dernière, elle devait tout de même prendre conscience ô combien tout ceci était quelque chose de privilégié. Tiré par de somptueux chevaux immaculés, profitant d'une banquette moelleuse, la bourgeoise atteignit une cours intérieur sans même se voir contrarier par quelques aléas de voyage.

Dès lors que le véhicule s'immobilisa, un palefrenier s'empressa d'installer un marche pied là où l'une des jambe de la demoiselle Elwin apparut. Aussi rapidement qu'il était apparut, le jeune homme disparut, laissant place à un valet tiré à quatre épingle. L'homme se présenta, assermenté à la Maison de Lenclos et invita galamment la jeune femme à le suivre par une porte annexe qui jouxtait le grand escalier menant à la grande double porte principale du château. Fut-ce la première fois qu'Aulyanne pénétrait au sein même d'un château d'une capitale Comtale ? Toujours est-il qu'elle foulait un endroit où transpirait le pouvoir, l'influence et de conspiration. D'ailleurs, elle put en savourer un arrière gout assez rapidement lorsqu'après avoir emprunter un couloir, elle abouti dans un dégagement où se trouvait quelques membres de la Cours Comtale.


Une femme sur sa gauche la fixa, la dévisageant de la tête au pied pendant que plus loin à droite un homme lui adressait déjà un sourire charmeur et que deux couples devisaient sagement. Le domestique, pourtant, ne rompit pas le pas, se dirigeant d'un bon pas vers l'escalier en pierre où sur les première marche, un menestrel répétait ces notes de musique au son des cordes de sa luth. Une atmosphère bien particulière envahissait les lieux, mais ne laissait pas de place à la curiosité si tant est qu'Aulyanne pouvait en avoir car il fallait suivre la cadence du valet qui la mena finalement à l'étage pour rejoindre un couloir, puis un autre et encore un, richement décoré de tapisseries, tentures et autres objets d'art. Finalement, son périple les mena jusqu'à une petite cours intérieur, sorte de patio où plusieurs femmes se dégourdissaient les jambes.





Une femme, plus âgée, entraîna rapidement trois des quatre donzelles à l'écart non sans gratifié à Aulyanne un avenant hochement de tête pour la laisser seule à seule avec cette jeune femme qui n'était autre que sa fille aînée. Une belle brune à la crinière légèrement ondulante qui portait une robe aux couleurs se déclinant dans le pomme en passant par l'olive. A la vue d'Aulyanne, un large sourire éclaircit son visage et elle congédia d'un mouvement de poignée le valet afin de les laisser seule à seule.

- Vous devez être Aulyanne Elwin c'est cela ?

Si elle transpirait l'aristocratie, il se dégageait de la jeune femme une grande confiance en soit. Elle lui offrit alors son avant bras l'invitant à quelques pas dans le patio.

- L'on m'a dit de vous venir en aide. Oh mais je suis sotte, je me nomme Ninon... Ninon Lenclos. Je suis une fidèle Dame de la Cours de la Comtesse. Que nous ayons d'ailleurs enfin une Comtesse, puisque notre défunt suzerain n'avait pas prit de femme pour épouse depuis le décès de sa tendre. Mais je m'égare. Je vous souhaite la bienvenue au château et je crois que vous aurez bien besoin de mon assistance.

Elle lui adressa un petit regard complice en coin, jouant légèrement d'une épaule pour ainsi chercher l'esquisse d'une compagnie complice avec la nouvelle arrivante.

- Que diriez-vous de rejoindre mes appartements ? Il me faut vous rendre présentable, après quoi, il nous restera un peu de temps pour papillonner de-ci de-là avant votre rencontre avec le Comte en personne ! Je suis une excellente guide ici, j'y connais les moindre recoin, assurément ! Mais... peut-être souhaiteriez-vous inversement mon programme ma chère ? A votre guise. J'ai en tout cas grande hâte de faire connaissance avec Mademoiselle Elwin, la notoriété de votre Compagnie n'est plus à faire ! Même si je sais le poids de certaines obligations... bien difficiles à accepter.

La jeune femme parlait avec entrain, une mise en bouche nécessaire dans cet univers mondain, d'apparat et d'apparence.
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeMar 26 Jan 2021 - 1:56



Si Aulyanne avait vécu dans un confort qu’aurait même pu lui envier certains membres de la basse-noblesse. L’exagération des mesures déployées pour la recevoir elle la dépassait quelque peu… et à mesure que ses pas la guidaient vers cette nécessaire rencontre avec le comte d’Odélian, elle se sentait de plus en plus inconfortable. Dans ce château comtal, corridors comme grands espaces vous étouffaient de leur oppressante splendeur. Draperie des étoffes les plus convoitées, tableaux de maître, tapisserie épiques… Si Aulyanne avait accordé le moindre intérêt à ces choses, sans doute aurait-elle été impressionnée par cet étalage de richesse, mais voilà qui n’était pas son cas.

Et puis, tous ces regards qui se posaient sur elle. Alors qu’elle saluait d’un mince sourire courtois la première femme qui croisait son regard, on la jaugeait déjà d’un regard froid. Non… la lumière feutrée des chandelles n’y pouvaient rien… ce lieu était froid, vide d’âme, comme ces grandes dames pompettes de la haute qu’elle méprisait tant et qui semblait bien vouloir le lui rendre. Comme elle avait hâte d’en finir avec ce lieu maudit et de retourner en ville avec les vraies gens… mais non, avant même de pouvoir rencontrer le comte, elle devait s’obliger à passer l’après-midi avec l’un des démons de cet enfer.

L’engeance en question s’introduisit à elle à l’orée d’une cour intérieur ou plusieurs femmes jeunes et moins jeunes semblaient prendre un bain de soleil en ce jour de printemps annonciateur d’un été qui se ferait sans doute fort lumineux. La brunette n’avait rien d’un être démoniaque en apparence, au contraire, ce qui devait en faire sans doute quelqu’un d’encore plus redoutable. Aulyanne s’attendait à tout sauf à la gentillesse et à l’amabilité dont Ninon fit preuve à son endroit.

L’entreprenant sans attendre, la jeune dame de compagnie de la comtesse se montrait un véritable moulin à parole, ne semblant attendre de réponses de sa vis-à-vis pour enchaîner la discussion vers un sujet ou un autre. C’était sans doute pour le mieux comme Aulyanne préférait ne pas trop se dévoiler face à cette bête sanguinaire qu’elle pensait être dans toutes femmes de la haute société.  

« je… je n’ai pas de préférence… faisons comme vous aviez prévu »

Finit-elle par laisser glisser, obligée devant le choix que lui offrait la jeune femme. Pourquoi se montrait-elle si amicale avec elle? Quand lui montrerait-elle enfin le monstre qu’elle était derrière cette magnifique robe pomme et ses joues de rose? Aulyanne se faisait encore tout petite, mais quelque chose l’embêtait quant à Ninon… et si cette jeune femme était différente, différente de sa belle-mère qui avait gravé en son esprit ce caractère hautain et détestable qu’elle imaginait toutes les femmes de sa condition posséder? Déjà le capitaine lui avait montré des qualités qu’elle n’aurait pas cru trouver parmi la noblesse… Ce capitaine qu’elle espérait croiser au hasard d’un couloir peut-être? Elle avait sa dague avec lui… encore incertaine du sort qu’elle devrait lui réserver.



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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeMar 26 Jan 2021 - 15:01


Bredouillant quelques paroles hésitantes, la bourgeoise, native du comté d'Arétria semblait donc laisser toute la latitude à la dame de compagnie du château afin d'organiser la présentation de cette dernière à la plus haute personnalité du domaine. Ninon œuvrait évidemment par intérêt dans cette affaire puisque sa famille entretenait avec le contact de la compagnie une relation d'intérêt, de fait, sa bienveillance n'était évidemment pas désintéressée à l'égare de la créature à la chevelure de braise. Ainsi, sentant une certaine forme de malaise chez son interlocutrice, la jeune femme se voulu rassurante. Dans un premier temps, elle lui servit un sourire entendu avant que sa main libre ne se pose sur l'avant bras d'Aulyanne qu'elle tenait.

- Je vous sent anxieuse, peut-être nerveuse ou tout du moins, mal à l'aise. Rassurez-vous, je ne vous veux aucun mal très chère. Votre Compagnie s'avère être une fidèle alliée de notre Maison et si Audebert vous a confié à ma personne, ceci vient dans l'ordre naturelle des choses. Votre épanouissement ici à Odélian m'est une cause des plus chère.

Fini-t-elle dans un murmure à l'oreille de sa comparse tandis qu'elle commençait à quitter le patio pour mener la bourgeoise dans un complexe de couloirs, boudoirs et appartements qui finalement menèrent le duo jusque dans la vaste chambre de la jeune femme. Là, elle congédia une domestique pour s'offrir un tête à tête des plus discret avec la demoiselle d'Elwin. Elle s'avança vers une penderie avant de jauger Aulyanne d'un regard attentif.

- Nous avons une silhouette similaire, une aubaine !

Elle ouvrit alors la large porte de la penderie pour ainsi dévoiler des dizaines et des dizaines de toilettes aux colories et aux tissus aussi variés qu'inimaginable. D'un geste de la main, elle invita l'invitée de marque du Comte à s'avancer et contempler les riches roches et accessoires qui y était entreposé minutieusement. Laissant la jeune femme observer les étoffes, Ninon rajouta d'une voix douce et bienveillante.

- Comme vous le savez certainement, chaque couleur possède ses symboles. Et il ne faut rien laisser aux hasard quand il s'agit de s'afficher à la Cours. Je dois vous concéder être jalouse de votre chevelure, ce teint braise me fascine ! Je le verrais volontiers s'accorder à une tenue rouge et or. Le rouge fera ressortir sensualité et passion, tandis que l'or offrira une forme d'équilibre dans une forme de joie de vivre et de bonne humeur apparente. Qu'en pensez-vous très chère ?

Alors que la demoiselle Lenclos laissait sa partenaire de chambre réagir, elle se dirigea vers une commode non loin, en récupéra un peigne qu'elle déposa devant une imposante coiffeuse taillée dans un bois précieux. Aulyanne pouvait d'ailleurs y voir entreposer des objets dont quelques contenant en cristal d'où se diffusait des fragrances fleuries qui devait chatouiller l'odora de la bourgeoise. Elle rajouta alors pour faire la conversation et ne laisser aucun silence s'installer dans la pièce.

- Avez-vous fait bon voyage au fait ? Si je puis me montrer curieuse, quel est le motif de votre présence au château car peut-être n'êtes vous que de passage? On ne m'a pas tenue informée de tout les détails de l'affaire qui vous à fait venir ici. Si j'en savais d'avantage, je pourrais vous être d'une aide plus précieuse encore, à l'avenir. Les amies de mes amis sont mes amies, vous saurez peut-être vous en rendre compte si d'aventure votre séjour n'est pas temporaire.

Fini-t-elle en se retournant vers Aulyanne pour plonger son regard noisette sur sa comparse.

- Allez-y, prenez la toilette qui vous sied, mais croyez bien qu'en la matière je suis de bon conseille ma chère amie, si je puis m'avancer sur cette relation entre toutes les deux.
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeMer 27 Jan 2021 - 2:59


Alerte, voir méfiante, la créature à la chevelure de braise qu’Aulyanne représentait étudiait les agirs de son hôte au château. Ninon se faisait si aimable avec elle qu’il devait certainement se trouvait, pour elle aussi, certains gains. Des bénéfices qu’elle ne lui révélerait certainem…

Aulyanne ne pouvait que froncer les sourcils, surprise, déstabilisée par la confession volontaire de la jeune noble. Ninon n’était peut-être pas l’effroyable démone que la bourgeoise s’était imaginée après tout. Sans perdre de temps, la brune avait su lire son malaise et n’avait pas hésité à mentionner que sa famille était une fidèle alliée de la compagnie. L’explication sembla suffire à Aulyanne qui se sentit respirer un peu mieux tout à coup, laissant même un sourire subtil mais tout à fait croquable étirer le charnues de ses lèvres auparavant serrées.

C’est donc le cœur un peu plus léger qu’Aulyanne se retourna à la suite de cette alliée pour la suivre dans les dédales du château. Tomberait-elle par tout hasard sur le capitaine? Pourquoi occupait-il tant ses pensées? Elle était là pour quelque chose de bien plus important après tout. Désirait-elle réellement le croiser? Elle ne savait pas… oui et non! Peu importait à présent qu’elle gagnait la vaste chambre de la dame de compagnie.

« Dame de la cour de la comtesse… cela veut dire quoi au juste? »

Mise en confiance par Ninon et à l’abris des regards, ou du moins elle le croyait, Aulyanne n’avait pu s’empêcher de finalement laisser libre cours à son caractère impulsif, bien loin des réserves habituelles mondaines. C’est que toute cette richesse mise à disposition d’une jeune femme qui n’était pas des lieux mêmes ne faisait aucun sens à ses yeux. Or, si elle devait s’intégrer à cette société, elle devrait en comprendre les rouages, saisir les rôles attendus de tous et chacun… Pourtant d’une famille bourgeoise hautement placée, elle avait fui cet univers comme elle l’avait pu jusqu’à aujourd’hui, ce que son défunt père ne lui avait d’ailleurs jamais refusé au grand désespoir de sa belle-mère. Malheureusement, son ignorance la rattrapait maintenant… pourquoi autant de gens semblaient résider dans la demeure comtale sans y travailler? La bourgeoisie et la noblesse était, après tout, réellement différente.

« Oui… le rouge et or ce sera alors! Vous êtes celle qui connait le mieux les allures du château et de ses invités après tout… je ne voudrais trop en détonner par contre, suis-je là pour affaire simplement après tout. »

Car voilà qui se méritait d’être justifié! Avait-elle réellement besoin d’être apprêté à ce point pour une simple rencontre commerciale? Toute cette histoire semblait caché quelque chose… Enfin, elle n’était pas sotte. On espérait qu’elle se serve de sa « féminité » pour séduire le comte ou quoi? Oh non messieurs… elle avait à cœur le succès familial oui, mais de là à tomber dans de tels jeux? Ces frères devaient être bien désespérés pour croire que ce fut son genre, s’amusaient-ils à la traiter de garçon manqué quand ils en avaient la chance. Or ce rubis de femme qui s’ignorait tout à fait et que Ninon vantait déjà les caractéristiques ignoraient que la demande particulière à ce que sa toilette soit irréprochable ne venait pas de la compagnie mais du château lui-même, un secret encore jusqu’ici bien gardé.

« Oh… disons que ce fut mouvementé mais que votre garde et son capitaine qui passait par là me furent utile pour me sortir d'un faux pas dans lequel notre voiture s'était empêtrée. »

Suivant distraitement Ninon dans la vaste chambre, Aulyanne en profitait pour poser son regard sur le plus petit détail captant son attention trop aisément divisée. Finit-elle par presque bousculer la brune lorsque celle-ci s’immobilisa finalement devant une imposante coiffeuse divinement travaillée. Ne soulevant l’incident, sans doute trop amusée par l’étrange animal qu’on lui confiait, Ninon laissa donc Aulyanne s’installer sur le tabouret devant elle ce que cette dernière fit d’un geste tout à fait naturel avant de reprendre là où elle avait laissé.

« Notre compagnie souhaite ouvrir un bureau dans la capitale… avec l’effervescence de cette nouvelle nomination, mes frères croyaient bon de m’envoyer comme éclaireuse j’imagine. Ils sont à la recherche d’un partenaire dans la noblesse ou bourgeoisie locale à qui m’offrir en échange d’investissements j’imagine… N’est-ce pas là notre seule utilité comme femme que de servir de monnaie d’échange dans les alliances des hommes? »

Son sourire se faisait frêle, à des lieues d’être honnête. Comment pouvait-il l’être face à la réalité des années qui devaient suivre? Et pourtant, elle ne se laisserait certainement pas abattre. Ce n’était pas dans son caractère de penser qu’elle abdiquerait simplement.

« Bien sûr… je suis ici et eux non et si je ferai toujours honneur à ma famille, je ne resterai pas non plus les bras croisés. »

C’est tout ce qu’elle laisserait glisser à ce sujet pour l’instant. Après tout, si elle avait été plus avisée, sans doute n’aurait-elle-même pas soulever ce dernier point, mais voilà que la jeune femme était débutante parmi les débutantes. Nul doute que de par son apparence ou non, la jeune femme détonnerait à la cour expérimenté du nouveau comte, une attraction souvent bienvenue, mais peut-être pas dans une cour fourmillante comme celle-ci… L’avenir le dirait bien assez tôt de toute manière!
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeMer 27 Jan 2021 - 14:11

Voilà que Ninon avait su instaurer avec la bourgeoise une prémisse d'atmosphère de confiance . Gage en était de l'attitude qu'exprimait à présent Aulyanne tout autant dans les gestes que dans la parole. La demoiselle se montrait curieuse à la satisfaction de la brunette qui volontiers, reprit de sa voix douce pour lui expliquer le rôle d'une dame de cours.

- Oh cela veut dire bien des choses vous savez. Nous assistons la Comtesse, nous l'accompagnons, nous sommes ses confidentes, discrètes et disponibles. Certes, il y a quelques contraintes à ce rôle, comme récupérer les cadeaux et les fleurs lors des bains de foule et lors de petits incidents, nous sommes là pour y remédier, telles sont nos obligations. Mais au delà de ça, nous sommes dans les "secrets", les "rouages"...

Elle n'avait pas fini son plaidoyer qu'Aulyanne reprit de la voix, confirmant le choix de la toilette non sans émettre quelques réserves car elle ne souhaitait pas trop en faire, sa venue, sous le signe des affaires et non pour plaire. Ninon lui servit alors un sourire amusée avant de se montrer, se produire presque, théâtralement horrifié par les évènements qu'avaient subit sa comparses lors de son voyage vers la capitale.

- Par la Damedieu ! Une main posée sur sa propre poitrine. Que vous est-il dont arrivé en chemin !!??? Mais vos chevaliers ont grandes réputations. Je suis aise de savoir que vous êtes finalement arrivée seine et sauve à Odélian.

Après que la dignitaire de la Compagne Eldwin ait posé son séant sur le tabouret faisant face à la coiffeuse, la dame de compagnie s'empara d'une brosse à la poignée d'ivoire et attrapa avec délicatesse une longue mèche de cheveux de sa petite protégée, commençant alors à passer l'instrument pour les lisser, prenant soin de retirer les rares nœuds sans avec une infinie douceur. Ce contact avec Aulyanne faisait donc partie de la suite de sa mission afin d'ainsi gagner plus encore sa confiance alors qu'elle l'écouter religieusement.

Les aveux d'Aulyanne s'enchainèrent. Qu'ils soient vraies ou faux, cela importait peu à la demoiselle Lenclos qui jouait son rôle comme elle savait si bien le faire et c'était bien pour cela qu'on l'avait solliciter après tout ! Noyant son regarde sur la tignasse braise qu'elle brossait, Non acquiesça par moment avant de donner son opinion, venant ainsi reprendre le plaidoyer initialement abordé.

- Comme je le disais, notre rôle est bien plus précieux et utile qu'il n'y paraît. Les hommes y voient sans doute une monnaie d'échange, mais, ne vous détrompez pas, nous possédons, nous les femmes, une influence que vous ne sauriez encore imaginer à la différence que nous œuvrons dans l'ombre du sois-disant "sexe fort".

Elle gloussa, reprenant une autre mèche de cheveux d'Aulyanne pour continuer son œuvre et lui adressant un sourire entendu et complice.

- J'escompte bien vous voir ne pas rester les bras croisés ma très chère amie. Sachez simplement accepter ce que vous possédez entre les jambes et à votre décolletée. Ohhhh... je ne parle pas de ce que font ces filles de joies dans les bordels qui semences nos cités, non non. Usez de vos atouts et surtout de votre esprit. Vous verrez les choses sous un angle différent, nouveau. Et cela n'empêche pas que vous gardiez votre personnalité loin de votre, comme vous dites, "statu de monnaie".

Elle acheva de la brosser avant de l'inviter à se relever, lui reprenant l'avant bras pour la guider devant le lit à baldaquin après un rapide détour vers la penderie pour y récupérer la toilette rouge et or.

- Allez y très chère, vêtissez-vous, que je puisse constater de vos atours. Que vous soyez venu pour affaire ou pour plaire, l'apparence est un dénominateur commun à ces deux choses.

A vrai dire, Ninon se retrouvait bien curieuse de voir toute la beauté qui se cachait derrière les braies de la bourgeoise et fit mine de ne plus porter attention à elle dans ce moment d'intimité en allant étaler la pair de bas sur le lit qui devait parti de la tenue choisit pour rencontrer le Comte. Elle fit diversion, non sans un regard en coin, en reprenant la parole une fois encore, scrutant si elle le pouvait le corps de sa comparse.

- Je vais vous faire une confidence, puisque notre relation semble sur une très bonne direction. Le Comte sait que vous êtes ici. Même si je ne sais pourquoi il vous a accordé audience plus rapidement qu'à l'accoutumé, nul doute que d'une façon ou d'une autre, vous ou vos frères on gagner un intérêt certain pour cette rencontre. Alors, si je puis être de bon conseil, prenez cela comme un avantage.
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeJeu 28 Jan 2021 - 0:52


C’était une occupation confortable se disait Aulyanne… même si elle n’avait certainement pas les qualités ni le désir de tenir telles responsabilités, c’était du moins ce qu’elle croyait. Cependant Ninon n’était-elle pas noble aussi? Était-ce en attendant d’être marié? À moins qu’elle le fût déjà et que son époux œuvre lui aussi directement pour le comte, le capitaine peut-être? Cela ferait du sens… elle était jolie après tout… et gentille. Ils feraient un beau couple assurément concédait-elle intérieurement, un peu déçue malgré elle.

« Et bien… notre voiture s’est enlisée dans la terre muable du printemps et… quelques paysans en ont profiter pour s’improviser scélérats. J’aurais bien certainement remis ces voyous à leur place moi-même mais des cavaliers du château et leur capitaine ont été… plus rapides. »


Un sourire amusé aux lèvres, sachant fort bien que Ninon ne se monterait pas naïve au point de la croire capable d’une telle prouesse.

« Enfin… Au moins le capitaine n’était pas trop désagréable à regarder bien qu’un peu trop confiant à mon goût. J’ai cru comprendre qu’il était souvent au château d’ailleurs, sans doute vous savez de qui je parle… »

Et elle entreprit alors de décrire l’homme à Ninon, ajoutant détails quand elle le pouvait à ses réponses aux questions de Ninon dont le sourire semblait cacher quelque chose… Elle devait bien connaître l’homme? Il ne devait pas y avoir des centaines de capitaine… Pourquoi tant de questions? Elle avait plus important en tête cependant, sa rencontre imminente avec le haut seigneur des lieux qui en déciderait beaucoup sur son avenir dans la capitale.

La dame de cour de la comtesse ne semblait en tous cas aucunement morose face à la vie qui était sienne. Comme Aulyanne, elle semblait attachée à son caractère, à faire sa place dans cet univers mondain dans le cadre imposé par son sexe. Elle jouait selon les règles en usant de ces atouts féminins et de son esprit aiguisé afin de vivre au mieux qu’elle le pouvait. En cela, Aulyanne aurait sans doute beaucoup à apprendre de la noble demoiselle, si elle se convainquait à, effectivement, faire usage de ce que la nature lui avait donné en échange d’une liberté masculine.

Se défaisant de sa propre robe qui lui donnait à peine des airs plus fortunés qu’une confortable paysanne, Ninon put sans doute constater qu’une longue bande de tissus retenait pressée contre elle la poitrine de la bourgeoise. Cette habitude de dissimuler ses attributs féminins remontait à sa plus jeune adolescence. Autant pour le côté pratique de la chose alors qu’elle chevauchait en forêt que pour qu’on ne la traite pas différemment dans sa bande.

Ce matin là cependant, ce qui l’avait poussé à se voiler ainsi était quelque peu différent. Elle craignait de plaire, d’être trop peut-être? Ces bandelettes avaient peut-être au final outrepasser leurs droits? Devenant un cocon de sûreté servant à la rassurer dans ces moments où sa vie semblaient lui échapper? Ce subterfuge n’avait pourtant pas berné ses frères… Que pouvait-ils à présent lui apporter de se voiler au monde? Ninon avait raison, si elle devait être femme… autant prendre pleinement sa place et cesser les semblants d’un autre temps.  

La robe à ses chevilles fut donc rejointe par les bandes de tissus, cocon délaissé, la chrysalide acceptant enfin de devenir papillon. La lumière vit donc sa peau d’albâtre se dévoiler, une parfaite nappe enneigée recouvrant un été plein de promesse, des seins comme des fruits haut dans leur arbre perchés, ronds, juteux, parfaits et dont les mamelons se dessinaient comme d’appétissantes givrures rosées. Un ventre plat au nombril prenant la forme d’un étang creux ou s’attarder avant de rejoindre la lisière d’un fin buisson coupé court aux reflets roux et blond.

Aulyanne aperçut les quelques coups d’œil se voulant discret de cette nouvelle… amie… mais ne s’en offusquait guère. Si elle s’était longtemps refusée à sa propre féminité qu’elle commençait, encouragée par Ninon, à apprivoiser, elle n’en était pas gênée pour autant. Enfin… pas devant une autre femme du moins. Un sourire aux lèvres, celle qui portait la braise dans sa chevelure merveilleusement travaillée par demoiselle Lenclos finit par glisser son cœur à la fois vulnérable et invitant dans le tissu de la robe luxueuse mariant nuance d’or aux éclats du rubis.

Ninon lui apprenait une nouvelle plutôt curieuse dont elle ne savait trop quoi faire. C’est donc le comte qui avait voulu que la rencontre se fasse de manière accélérée… mais était-ce réellement une bonne nouvelle? Peut-être voulait-il ne pas lui faire perdre son temps et lui indiquer tout de suite de rentrer chez elle, qu’il ne voulait rien savoir d’elle et de la compagnie Elwin. Si tel était le cas cependant… c’était une mauvaise nouvelle pour la famille, mais pour elle? Ce serait merveilleux! Ou ces frères avaient trouvé une manière d’accélérer le processus… elle serait marié à l’oncle lointain d’un baron, au ventre flasque avec aussi peu de cheveux que de dents!

« Un avantage…? Vous croyez? Pensez-vous que... c’est pour cela qu’on me veut belle? Que mes frères m’ont déjà trouvé un époux? Un vieil homme dégarnis qui… Aidez-moi à m’enfuir Ninon… je suis prise de nausées. »

Prenant place sur le lit aux côtés de la paire de long bas de dentelle, son teint de porcelaine semblait se faire encore plus pâle. Évidemment, elle ne pensait pas réellement s’enfuir… mais l’inquiétude, la nervosité se faisaient grandes en elle. Elle ferait son devoir et respecterait le marché de ses frères s’il devait en être ainsi, mais elle savait bien qu’il ne servait à rien de s’imaginer 1000 scénarios.

« Enfin… rien ne sert de trop m’inquiéter, vous avez sans doute raison… S’il ne s’agit donc que d’une rencontre commerciale. Avez-vous quelques conseils pour moi… assurément, vous devez bien connaître notre bon comte d’Odélian si ce n’est de par la comtesse. »


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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeJeu 28 Jan 2021 - 10:07

Le récit de la rousse avait de quoi faire froid dans le dos. Sous les affres du dégèle, son modeste convoi avait été la cible de bandits de grands chemin. Seulement la façon dont Aulyanne narra le fâcheux évènement provoquait une forme d'adhésion à la légèreté de cet aléa qui aurait pourtant pu se finir de manière tragique. La bourgeoise n'avait de prime abord, pas l'étoffe d'une bretteuse capable de se défendre, mais comme Ninon le savait par expérience, il fallait se méfier des apparences quelques fois trompeuses. Souriante, la conversation semblait alors se reporter sur un élément plusieurs fois évoqué par la dignitaire de la Compagnie Elwin. Ce fameux capitaine qui semblait avoir taper dans l'œil de la native d'Arétria. Elle ne l'avait certes pas avouer, mais la répétition de de sa simple évocation tendait à forger quelques réflexions dans l'esprit de la dame de compagnie.

Pensive, la demoiselle Lenclos restait un instant sur sa réserve, se remémorant le visage du capitaine de la garde comtale. Loin d'être vilain, Ninon ne le décrivait pourtant pas comme un individu en trop plein de confiance, ce qui la poussa à questionner plus encore la rousse sur ce sujet.

- Je crois savoir oui. A quoi ressemblait-il, ma chère amie ? Non pas que je ne vous crois pas, mais n'importe quelle homme arborant une armure à la livret d'Odélian pour se présenter comme capitaine ? Qui sait, n'était-ce qu'un sergent menant une petite troupe de cavaliers en patrouille ? Chez les hommes à sa solde, n'avait remarqué aucune attitude qui pourrait remettre en doute la bonne fois de ce dit capitaine ?

Ce à quoi Auylanne s'employa à décrire l'individu en question, un homme de chevelure blonde, ce qui clairement ne collait pas au descriptif qu'avait Ninon en tête. Mais alors qu'elle allait répliquer pour émettre la possibilité qu'Aulyanne fut dupée, voilà que cette dernière se déshabilla. La longue bande de tissus qui retenait pressée contre elle la poitrine de la bourgeoise interpella Ninon qui rapidement vit le bout de tissu rejoindre la robe de commune facture aux chevilles de la créature à la chevelure braise. Un instant, la brunette contempla l'œuvre de la Damedieu. Aulyanne était une très belle jeune femme cela ne faisait pas le moindre doute. Elle détailla discrètement du coin de l'oeil les formes de cette femme nue à la peau d'albâtre possédant des atouts féminins certains. Quel gâchis pensa-t-elle un instant à la vision de ces pointes rosées fièrement dressées qui n'appelaient qu'à la gourmandise des quelques lèvres audacieuses.

Mais, il y avait quelques choses de rassurant et d'encourageant, Aulyanne avait quitté ce tissu qui la privait d'exprimer toute sa fémininité et pour Ninon c'était une petite victoire qui s'offrait à ces yeux. Détournant alors le regard, en ayant suffisamment vu, la dame de compagnie laissa la bourgeoise se vêtir de sa nouvelle toilette puis s'asseoir sur le lit avant de reprendre sa verbe. Elwin semblait soudainement angoisser par son avenir, se voyant déjà au bras d'un homme repoussant ce qui fit joyeusement glousser Ninon avant qu'Aulyanne ne se ressaisisse et donne crédit aux paroles de sa nouvelle amie.

S'emparant d'un des bas, la brunette s'agenouilla au pied du lit et d'un geste de la main, réclama à sa comparse de bien vouloir tendre sa jambe. Lorsque cette dernière s'y exécuta, la noble demoiselle retroussa le bas puis le passa délicatement au pied de la bourgeoise avant de remonter le tissu le long de son mollet puis qu'à mi-cuisse. Tout en douceur, presque même de manière sensuelle pour un quelconque avis d'observateur qui aurait pu se trouver à assister à la scène, Ninon savourait ce petit plaisir qu'elle renouvela une seconde fois pour ainsi finir de vêtir les jambes indéniablement sensuelle que possédait Aulyanne. Tout du loin, elle s'employa à ne laisser aucun silence trahir quelques émotions lubriques.

- Ne partez point si vite en besogne ma chère amie. Vous ne risqueriez que peu un tel scénario et quand bien même ! Quelques gouttes de précieux élixir dans son vin et vous n'auriez à vous torturer de quelques désagréables galipettes. Rien d'assassin ! Juste de quoi endormir.

Se rendant soudainement compte qu'elle était resté plus que de raison entre les généreuses cuisses de la bourgeoise qui appelait à la luxure, Ninon se redressa non sans tendre une main à sa comparse, reprenant le fils de la discussion.

- Notre bon Comte n'a prit ces fonctions que récemment, mais c'est un homme des plus charmant. Quant à son épouse, c'est un écrin de douceur. Une véritable poupée de porcelaine qui attend bientôt un heureux évènement. Mon conseille serait de lui plaire, de ne pas se montrer oisive. Il apprécie les femmes de caractère.

Elle rajouta tout bas.

- Madame Solange d'Escaut m'a d'ailleurs déjà sollicité pour contenter son époux. Cela ne doit pas vous choquer mon amie. C'est un couple uni qui veille aux besoins l'un de l'autre. Mais je m'égare, là n'est pas ce que vous voulez entendre, mais sachez-le tout de même. Pour le reste, sachez que le Comte est un homme d'intérêt. Il est de surcroit l'Intendant à la Justice Royale de Diantra, la capitale de la péninsule. C'est un audacieux pour sûre et j'ai peine à croire qu'il serait réfractaire à consolider une alliance avec la Compagnie Elwin. Vous serez sans doute un atout, mais je ne veux pas faire de conclusions hâtive sur le sujet. Que diriez-vous de garnir votre cou d'un ravissant et discret pendentif ? Et relever votre coiffure en chignon pour le mettre l'ensemble en valeur ? Un léger trait de khôl peut-être ? Ah et un autre conseil, ne soyez pas hésitante ! Exprimez votre assurance mon amie.

Dit-elle en effleurant les lèvres de la belle avant d'aller chercher quelques accessoire pour parfaire la toilette d'Aulyanne.
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeJeu 28 Jan 2021 - 21:07


« Et bien… ses manières et son parlé me semblaient trahir une éducation de grande maison… et puis, cette dague qu’il a égaré en chemin n’est pas non plus de celles qui sertissent habituellement la ceinture d’un sergent non? »

Elle lui dévoilait alors la pièce qu’elle avait amené avec elle jusqu’au château, non encore décidé sur le sort qu’elle réservait à cette dernière.

« Il m’a dit qu’il œuvrait souvent aux banquets comtaux si cela peut vous aider… Sinon, j’espérais pouvoir la lui remettre si mon chemin croisait le sien mais comme ce ne fut pas le cas, peut-être la remettrai-je simplement au comte. Assurément, il saura reconnaître son propriétaire si nous nous en montrons incapables! »

Sans suspicion aucune, Aulyanne ne pouvait que sourire à la douceur de Ninon. Avec grand soin, celle-ci venait dérouler les bas de tissus mince et léger sur la longueur de ses jambes, remontant jusqu’au haut de ses cuisses ainsi naïvement offertes. C’était un peu étrange, elle ne s’était pas attendue à un tel dévouement de sa part. Les nobles ne devaient-ils pas prendre le tiers état de haut? L’agir de Ninon était si naturel qu’il désarmait presqu’entièrement Aulyanne qui se montrait dès lors sans réticence aux propositions de la dame de compagnie.

Autant dans les gestes que dans la parole, Ninon se montrait rassurante. Elle lui rappelait ainsi que les chances de finir au bras d’un homme qui lui serait cruel étaient minces et qu’en quel cas, elle pourrait toujours écarter le goujat d’une manière ou d’une autre. Elle avait raison et Aulyanne le savait bien, mais elle savait aussi que le jour d’un mariage approchait et si elle n’espérait quand même pas être amoureuse de son époux, au moins espérait-elle qu’il lui plaise au moins quelque peu.

Enfin, là n’était pas le moment pour de telles pensées. Elle avait encore sa famille à honorer en plaidant la cause de sa compagnie au nouveau maître des lieux sur lequel elle ne savait encore que bien peu de chose. Ainsi usa-t-elle de ce contact opportun pour en apprendre davantage sur l’homme qu’elle rencontrerait d’ici peu. Un homme charmant qui aimait les femmes de caractère mais qui avait épousé un écrin de douceur? Il devait alors lui manquer quelque chose n’est-ce-pas?

Ce doute fut confirmé par ce qu’ajouta alors Ninon comme s’il fut s’agit de la chose la plus normale.

« Contenter son époux? »

Si Aulyanne comprenait bien où voulait en venir demoiselle Lenclos, elle était sans expérience quant à ce sujet et tout cela l’intriguait… davantage pour sa propre curiosité de jeune femme que pour l’utilité de l’information. Le plus loin qu’elle était allée avait été de déposer ses lèvres sur celle de l’amis de son frère ainé après tout… Était-ce ce qu’avait fait Ninon? En tous les cas, elle comprenait que cette confession de Ninon était pour un cadeau, un symbole de leur complicité bourgeonnant naturellement et rapidement.

« Il faudra se revoir… je voudrai en savoir plus sur toute cette histoire… je… enfin… je n’ai jamais parlé de ces choses là avant vous savez… et si je suis pour être offerte en mariage prochainement, j’aimerais être moins… ignare… sur le sujet. »

Elle avait abordé le sujet avec une telle simplicité qu’Aulyanne s’était permis cette demande. Une demande qui aurait sut en offusquer plus d’une, il était certain.

Au final, le reste des informations sur le comte sembla à Aulyanne un lot de bonnes nouvelles. Cette impulsivité qu’on lui reprochait tant dans sa propre maisonnée devrait, à en croire Ninon, plaire au haut noble plutôt que l’offusquer. Pourrait-elle réellement être elle-même en la présence de son étouffante prestance? Ce serait inespéré, mais elle semblait pouvoir encore y rêver.

« Oh… votre générosité n’a-t-elle donc pas de fin? Il faudra aussi m’éclairer sur les liens qu’entretiennent votre famille à la mienne. Je dois avouer que jusqu’à encore quelques jours, je ne m’étais jamais intéressée aux affaires de ma famille… »

Puis elle suivit du regard la jolie brune dans sa robe olive disparaitre une fois de plus vers la coiffeuse, la nervosité s’étant dissipée presque aussi vite qu’elle l’avait gagné.

« Je suis vôtre à affubler demoiselle Lenclos… mais bon, je ne voudrais pas non plus que le comte se fasse des idées… n’oubliez pas! »

Elle riait à cette pensée.


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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeVen 29 Jan 2021 - 15:02


Aux différents détails que venait de décrire Aulyanne au sujet de cet "étrange" capitaine, Ninon je pu que froncer les sourcils, perplexe, fouillant dans son esprit pour tenter de mettre un visage sur l'homme. Trahissant une moue visible sur son minois, la dame de compagnie, qui à cet instant fixait sans s'en rendre contre l'intérieur des cuisses de la compagne, émie alors une réserve non sans avoir préalablement poser son regard sur la lame.

- Hmmmm... voilà quelque chose d'intriguant. Ces doigts flirtèrent à cet instant sur le fin tissu enrobant les jambes de sa comparse. Un courtisan peut-être ? La Cours est faite d'hommes également... mais... hmmm... si quelques uns d'entre eux font parti de la chevalerie... je n'y vois aucun sergent ou capitaine, j'en ai bien peur ma chère amie.

Se faisant, la demoiselle Lenclos ajusta une dernière fois els bas, comme pour vérifier qu'ils tiendraient parfaitement bien au gable des cuisses de la jeune femme avant de conclure d'un haussement d'épaule.

- Voilà une affaire bien complexe, mais je la trouve distrayante, pas vous? Il se pourrait bien que cette lame ne vienne pas d'Odélian, mais de Diantra. Seulement, je n'en suis pas si certaine. Auriez-vous pu faire affaire avec un homme de main de l'entourage du Comte provenant de la capitale ? Je sais seulement que certains de ces fidèles gardes ont obtenus des fonctions après son accession au trône du Comté.

Un instant, Ninon émit l'hypothèse dans son esprit qu'il s'agissait peut être du Comte en personne, seulement dévoiler une telle suggestion... si cette dernière s'avérait inexacte et sa crédibilité pouvait être mise à mal pour assurer sa place dans l'entourage du pouvoir en place.

Après s'être montrée rassurante, gagnant de précieux points pour obtenir la confiance de cette nouvelle venue au château, la dame de compagnie laissa ensuite cette ravissante poupée de porcelaine qu'on lui avait confiée, réagir à ces propos vis à vis de ce qu'elle savait de Charles de Prademont. N'avait-elle pas comprit ce que voulais dire "contenter son époux" ? Non, certainement qu'Aulyanne cherchait juste à s'assurer d'aucune erreur de langage de sa complice du moment. Ninon acquiesça en silence alors que le duo se redressait et qu'à présent, toute deux se tenaient le bout des mains. Alors, loin de s'offusquer de la demande de la bourgeoise native d'Arétria, la brunette lui servit un mielleux sourire ainsi qu'un regard pétillant. Elle posa deux doigts contre ces lèvres, rosissant des pommettes avant d'exprimer une forme d'approbation toute retenue mais sincère.

- Oh ! Aulyanne.

Insensé ! Serait-ce possible qu'une si belle fleur puisse encore se trouver ignorante des doux plaisir de la vie ? Alors qu'elle la tenait toujours d'une main, l'autre quitta ses lèvres pour venir tendrement caresser la joue droite de la dignitaire d'Elwin.

- ... J'en serais très honorée. J'ai beaucoup observé en ce domaine vous savez. Je vous serais d'une grande aide ! Je... je pourrais aussi vous faire venir de tendres jeunes hommes, mais cela ne serait pas convenable, pas du tout. Alors, oui, je serais heureuse de vous revoir pour deviser à ce sujet. Et... ce sera notre secret, notre tout premier secret. Hihi ! Cela me met en joie de vous savoir mon amie.

Il y avait une part de vérité mais de mensonge aussi puisqu'après tout, si les intérêts des Lenclos n'étaient pas étroitement liés à la Compagnie Elwin, Ninon aurait très bien pu se retrouver une rivale d'Aulyanne, mais le destin semblait en avoir décidé autrement. Elle déposa un chaste baisé sur sa joue avant de se diriger vers la coiffeuse. Là non sans écouter attentivement les paroles de la bourgeoise, Ninon fini par dénicher un ravissant collier qui se terminait pas une goutte tailler dans de l'émeraude et vint finalement se placer derrière Aulyanne. Elle dégagea son épaisse tignasse braise et lui passa autour du cou le bijou dont la goutte venait épouser à la perfection la naissance de ses seins.

- Ne dite pas de sottise voyons ! Dit-elle en s'offrant un rire cristallin. Je n'oublie pas, je n'oublie pas ! Mais vous, vous oubliez déjà mes conseils ma très chère amie ! Et puis, laissez-le se faire des idées. Qui sait, serait-ce amusant de lui faire entretenir des désirs ! Après tout ! Qui a-t-il de mal à cela ? Que je sache, cela n'a jamais tué personne ? Hihi . Ne réfléchissez point autant, laissez-vous guider par vos sens. L'on dit que les femmes sont dotées d'un sixième sens ! Exploitez-le à votre aise ici !

Elle posa ces mains sur les épaules d'Aulyanne avant de la faire se retourner face à elle. LA jaugeant de haut en bas, un index perplexe sous son menton.

- Hmmm... parfait ! Il ne manque plus qu'un ravissant chignon !

Et elle renvoya Aulyanne une fois encore s'asseoir face à la coiffeuse avant de réaliser un chignon impeccable durant lequel, elle s'évertua à expliquer les liens entre les Lenclos et Elwin.

- Sachez que votre famille à grandement aidé la mienne à consolider notre position ici. Nous jouissons d'un partenariat avantageux sur certaines marchandises de luxe. Et nous avons également oeuvrer pour qu'elle reste la Compagnie la plus implantée à Odélian dans l'importation et l'exportation. Certes, il y d'autres compagnie, mais nulles ne fait ombre à la votre grâce à notre concours. Bien et maintenant ! Un rafraichissement, une petite balade ! J'ai aussi tant à savoir sur vous !!
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MessageSujet: Re: Sur la route du reste de ma vie (Charles)   Sur la route du reste de ma vie (Charles) I_icon_minitimeSam 30 Jan 2021 - 4:51


Encore une fois, Ninon s’était montrée rassurante à l’égard des doutes qu’avait exprimés la bourgeoise aux cheveux de braise. Elle avait aussi accepté avec un enthousiasme presque curieux de lui servir de mentor en ce qui avait trait aux affaires de la chair. Peut-être cependant convenait-il de tempérer les ardeurs de la brune, surtout concernant la venue de ces tendres jeunes hommes?

« Oui bon… J’ai déjà embrassé… un garçon… mais c’est tout hein. Je… enfin, ce n’est pas que je veux faire plus bien sûr… mais, j’aimerais apprendre… ce que sont les choses voilà tout! »

Voilà que le nacré de son angélique faciès s’empourprait à ce sujet plus que délicat. Elle qui détestait cette image de filles précieuses et délicates que se donnaient celles de la noblesse, voilà qu’une d’entre elles se tenaient devant elle et s’exprimait en toute candeur d’un sujet qui, elle, la mortifiait. Sans doute était-ce en raison de l’acceptation naissante de sa propre féminité qu’elle n’était pas encore tout à fait à l’aise avec tout cela… mais grâce à Ninon, elle saurait doucement apprivoiser cette identité longuement réprimée et peut-être même, comme l’avait suggéré sa nouvelle amie, s’en servir à son avantage.

Aulyanne ne put s’empêcher de sourire en sentant la chaine légère et riche venir se déposer élégamment autour de son cou. Amusant comment juste au contact de la peau, la qualité d’un bijou pouvait se faire sentir à celle qui le portait. Ainsi, dès que le métal froid à la finition parfaite épousa son derme, elle su que Ninon lui prêtait une pièce précieuse de sa collection. Le pendentif, une goutte d’émeraude éclatante allait savamment attirer le regard, de son éclatante prestance, vers son invitante poitrine, mais voilà un détail qui échappa bien à la naïve jeune femme, encore bien inconsciente de la qualité plus qu’enviable de ses charmes naturels.

« Ha un chignon… vraiment? Je vous fait confiance Ninon… vous croyez que… cela plaira davantage au comte? Enfin… je ne veux pas trop lui plaire, mais si vous croyez que ça peut aider ma cause, et qu’il n’y a pas de mal, pourquoi pas!? Je vous fait confiance! »

Laissa-t-elle échapper dans un rire, démontrant bien toute l’étendue de la confiance qu’avait rapidement su gagner Ninon en elle. Laissant Ninon travailler avec soin son épaisse chevelure braise qui, elle en était consciente car on lui soulevait depuis l’enfant, faisait bien des jalouses, Aulyanne l’écoutait aussi lui raconter comment leur deux familles en étaient venues à développer une relation d’affaire au fil des ans.

« Ninon! Ça alors! Cela veut dire que mes frères rencontreront sûrement le chef de votre maisonnée pour discuter de mon sort! Ils vont vouloir un partenaire assurément prêt à s’impliquer dans ce bureau… Il faut faire jouer vos contacts! »

La valeur de Ninon ne faisait qu’augmenter aux yeux d’Aulyanne. Avec le rôle majeur tenu par la maison Lenclos dans la réussite régionale de la compagnie Elwin, Il était certain que ses frères ne chercheraient pas à choquer ces partenaires de valeur en ne les consultant pas à ce propos. Et même si, au final, cela ne changerait rien à son sort que d’en apprendre plus qu’elle ne l’aurait normalement su, elle ne pouvait s’empêcher de découvrir l’identité de son ou de ses prétendants. Qui sait, peut-être cela lui permettrait-il une légère influence sur sa destinée.

Après un secret, voilà que le duo nouvellement formé s’était sans doute trouvé un objectif commun. La balade et le rafraichissement offert serait assurément des plus enrichissant, autant pour l’une que pour l’autre et c’est avec entrain qu’Aulyanne déambula dans ses nouveaux atours jusqu’à la sortie, oubliant même à quel point elle ne se ressemblait plus après la magie opérée par la demoiselle Lenclos!
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