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 L'Agonie de la sauterie

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Nimir le Rouge
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Nimir le Rouge


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MessageSujet: L'Agonie de la sauterie   L'Agonie de la sauterie I_icon_minitimeSam 30 Jan 2021 - 20:10

1ère de Bàrkios, second mois de printemps
An 18 du XIe Cycle


« Mange bordel, mais mange ! »

Celui pour qui la faim ne fut jamais une compagne perdue, ne pouvait comprendre ce que ressentait Nimir en cet instant. Des saisons à se priver sur les routes ; à trimer dans des flaques de boue et de merde ; à pelleter des gravats pour le plaisir de quelques fins payeurs aux ambitions relatives ; à réaliser quelques travaux sans grand intérêt pour simplement, éviter de mourir le gosier asséché. Funestes souvenirs que se remémorait à chaque fois le nain quand venait les temps de bombance ou toutes ces privations n'étaient que fantasmes lointains. Depuis des mois, maintenant, la Fraternité se faisait éclater la panse. Littéralement.
Un faiblard des boyaux en était même mort, il avait ripaillé jusqu'à éclater de l'intérieur, passant de vie à trépas en l'espace d'une soirée, son existence s'écoulant sanguinolente par le fondement. Une belle mort aurait dit certains, mais une mort de merde, assurément.

Le Rouge envoyait quelques tatanes sur les crânes luisants à sa portée tandis qu'il remontait la fille de viandard qui s'attablait bruyamment à en faire craquer les bancs. Rejoignant sa place en bout de table, il portait une assiette pleine d'un gigot sanglant qui, accompagné d'une sauce épaisse et brune, poquait d'une odeur divine. Dans l'autre, un bock de bière brunâtre arrosait abondamment le plancher et il était fort possible qu'une fois arrivé à destination, Nimir doive se retrouver à confisquer le pichet d'une de ses ouailles. Il souriait, d'un sourire fou, mais contagieux chez ceux qui le suivait. Généralement, il ne fallait point grand chose de plus aux trancheurs de chaires qu'un bon repas et les bourses pleines - ou vides selon les circonstances.
Une joie fugace, qui ne durait jamais, mais qui appelait à elle tous les sacrifices nécessaires pour s'en tailler une bonne tranche. Aujourd'hui était un jour de liesse, mais demain ?

A destination, le capitaine frappa chuta lourdement du séant sur sa chaise, une gargouille rauque à ses lèvres alors qu'il toisait la salle. Ce taillant un morceau au coutelas, il l'enfourna avec la vigueur du becteur et la vivacité du charognard. Nimir profitait, profitait des bienfaits que le Père lui accordait ; pourtant, il ressentit une œillade accusatrice sur sa droite, car Portedeuil le toisait.
Ce nain n'était que dureté. Jamais une risade, jamais un mot plus haut que l'autre, jamais un brin de causette superflu, rien que de la chaire et de la violence. Le Rouge était certain d'avoir à sa connaissance, quelques rochers plus poilant. Mais c'était un lieutenant efficace et par-dessous tout, loyal. Une qualité rare, très rare, chez ceux qui vendaient leurs armes en ce monde.
Alors Nimir stoppa son machouillage frénétique.

« Quoi ?! »
« Tout ça, c'est de la façade.»
« Précise bordel, précise. »
« Cassette à sec, finit la ribote, va falloir repartir trimer. »
« Quand ? »
« Déjà une demi de retard. »
« Par les saintes balloches du Père. »

La viande lui semblait maintenant amère, la bière, aussi agréable que de la pisse. Ce foutu corgniaud de Portedeuil n'était pas qu'un habile manieur de marteau, c'était aussi un compteur hors pairs. Il ne se trompait que rarement, pour ne pas dire jamais. Le Capitaine toisa ses barbes et ses tresses qui s'enfournaient le fourneau sans réfléchir. S'ils savaient. Vidant d'une traite son bock, Nimir ne sourait plus.
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Nimir le Rouge
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MessageSujet: Re: L'Agonie de la sauterie   L'Agonie de la sauterie I_icon_minitimeDim 31 Jan 2021 - 11:15


Garde le bras fort, l'esprit vif, la procrastination est le symbole des faibles. Lentement, elle te corrompra, te fera croire qu'il est bon pour toi de jouir de cette vie dans l'insouciance du lendemain, et tu pourras relâcher ton attention un millier de fois sans qu'il n'arrive malheur. Mais il suffit d'une fois Nimir, une seule fois. Voici la différence qui sépare les morts des vivants.

Encore une pensée de cet enfoiré de Maître Hilmar. Souvent, l'Ancien lui revenait à la caboche, ses paroles si profondément imprimé dans son esprit, qu'elles venaient flottaient à la surface de sa concentration comme une belle concentration d'étrons. Pourtant, même s'il le haïssait, le Rouge savait que son vieux maître n'était jamais loin de la vérité. Alors il acceptait son héritage, son fardeau même, restant stoïque face aux discours qui lui parvenait d'une autre époque, d'un âge aujourd'hui révolu.

Se tenant à la meurtrière de sa chambre, Nimir scrutait le ciel dégagé mais opaque qui menaçait au-dessus de sa trogne. Une légère brise fouettait l'air et venait lui rafraîchir la couenne. Les nuages, très hauts en ce matin, n'annonçaient rien de bon, mais pour l'instant, le temps était acceptable. Il pouvait le deviner dans le lointain, sombre silhouette parcourant son royaume au delà de toute portée, sa présence le rassura un instant comme il en allait toujours quand ils étaient un temps séparés.
Le festin de la veille c'était déroulé sans anicroche et la Fraternité avait terminé son dernier moment de liesse dans la débauche et l'euphorie. La Dross n'était pas un endroit convenable, mais elle savait vous sustenter quand vous faisiez appel aux bonnes personnes et que vous évitiez de trop l'ouvrir sur la place centrale. Ici, le temps n'avait pas de prise sur les bons croyants, mais comme chaque chose qui passe, la réalité revenez bien vite vous chier dans les bottes sans permissions.
Un pas lourd résonnait dans le couloir, les marches de bois craquelant sous le poids et dans les instants qui suivirent, ce fut un tintement puissant qui retentit sur sa porte. On aurait dit que les gonds n'y survivraient pas, mais heureusement pour eux, l'arrivant décida de passer en dedans sans plus de permission. Portedeuil se dessina à sa vue, fidèle à son habitude, portant bien le deuil.

« Alors, qu'as-tu trouvé mon joyeux amis ? »
« Des morts. À l'Ouest. »
« Et cela va t'il nous rapporter ? »
« Plus que rien
« Bon raisonnement mon bon barbu, mais soit plus précis, ta joie ne m'inonde pas encore comme elle devrait. Précise bordel. »
Il ne dit rien, mit un temps même à répondre et un grognement nacquis dans sa gorge.
« Un releveur de cadavre qui se prend pour le roi d'une clairière. Faudra tuer ce qui l'est déjà et empêcher que ça recommence. »
« Parfait, occupe toi du contrat. »
« Déjà fait. »
De la parole aux gestes, il déposa sans douceur une liasse de parchemin sur un guéridon avant de s'en retourner. Nimir le saisit, parcourut les lignes sans en oublier une seule puis émit un rire de contentement, psalmodiant quelques anciennes prières aux Père de Tout. Loin à l'extérieur, un cri aigu, déchirant l'air se fit entendre et résonna dans la brigande bourgade.

« Patience mon ami, encore un peu de patience. La chasse va bientôt reprendre. »

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MessageSujet: Re: L'Agonie de la sauterie   L'Agonie de la sauterie I_icon_minitimeVen 5 Fév 2021 - 8:59


« Comment ça mort ?! » Éructa Nimir, babine bavante.
« Oui mort. » Justifia Portedeuil, laconiquement.
« Mais par les débris de la Grande Forge, explique moi donc comment des morts, peuvent être morts ?! »
« Bonne question. »
« Auquel tu as la réponse, je le sais. »

Le Rouge n'était pas connu pour sa patience, surtout quand il s'agissait de la question des souverains qui avaient eu pour récent but, de finir dans son escarcelle. Se sentant lourdement trompé, il tournait et retournait la question en son fort intérieur et n'y trouvait pas de bonnes explications ; hier lui, ses frères et ses sœurs de la Fraternité, étaient sur le point de se rendre en avant, prêt à s'enfoncer dans les bois et à cogner dur sur toutes les têtes de macchabées qui se présenteraient à leurs portées. Comment se pouvait-il donc, qu'une fois la nuit passée, ses mêmes lurons aux cœurs pourris se trouvaient ainsi disparus ? Avaient-ils fondu aux premières heures de l'aurore ? Avaient-ils décidé de rejoindre des lointaines cavernes ? C'étaient t'ils mis au tricot ? L'on pouvait en douter.

« Les coureurs sont partis au jalon à la brune et revenus aux premières lueurs avec les nouvelles. Sorcier cané, la trogne fendue jusqu'au fion en train de faisander dans son trou. C'est tout. »
« Bordel. »

Explication simple, précise et concise, mais foutrement trop efficace à son goût. Quand le releveur ne se relevait plus, ses ouailles faisaient de même et retrouvaient leurs consistances de tas de chaires sans vie. C'étaient là les dures lois de l'éther. Triturant ses méninges, le capitaine se devait toujours de régler l'histoire du manque de solde approchant. Les termes du contact défilèrent dans son esprit et un détail, non des plus insignifiants, lui revint dans un putain d'éclair de génie.

« Les cadavres.»
« Quoi les cadavres ? »
« Étaient-ils toujours aux abords de leur maître ? »
« Possible. »
« Questionne donc ceux qui savent et si c'est le cas, qu'ils retournent sur place avec une dizaine de cogneurs et autant de sacs de Jute. S'ils tombent sur une fosse en route, qu'ils s'y arrêtent aussi. »
Portedeuil le considéra avec une attention non feint, mais manifestement, la conclusion ne lui apparaissait pas encore clairement. Pourtant, lui aussi avait lu le parchemin.
« Un alinéa stipule : guelte pour cervelle ramenée. Alors c'est ce que nous allons faire, ramener de la gluante de trépassé. Mon avis que le commanditaire doit être du genre manieurs de fiole et prévoit quelques expériences pour la suite. Satisfaisons donc son appétit avec les quelques restes du sorcier. Faisons lui faire bombance avec les serviteurs du releveur. Explosons lui la panse si nous tombons sur un cimetière dans ses fichus bois. Mais surtout, surtout, remplissons bourses jusqu'à qu'elles explosent.»
« Bien. »

Le lieutenant disparus sans un mot supplémentaire, il avait manifestement compris et cela suffisait. Nimir était toujours contrarié, il avait commencé à tracé dans la nuit. Non pas quelques calligraphies inutiles, mais de réel runes. Cela lui avait coûter en énergie et en temps, mais heureusement les sorts prévus n'avaient été que très simple : un brasier soudain et deux traits de magma ardent. Une formalité pour lui, mais il détestait gâcher son précieux travail.
Néanmoins, une fugace pensée l'effleura et lui remit quelques baumes au palpitant : si ses larrons revenaient avec trop de têtes coupées, peut être que l'alchimiste se retrouverait dans l'incapacité de payer et si aucun arrangement n'était trouvé, alors il faudrait trouver mesures plus drastiques. Des mesures brûlantes.
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MessageSujet: Re: L'Agonie de la sauterie   L'Agonie de la sauterie I_icon_minitimeSam 6 Fév 2021 - 23:33



Juché sur barrique, Nimir s'éclairçit le gosier et alpagua ses ouailles.

« « Frères et Sœurs de la Fraternité, il me faut vous remercier, pour tout, alors permettez moi de le faire, cœur et braise sincère croyez le, je vous le dis, un réel merci. Voici des années que nous arpentons la morne fange de se monder en accomplissant sans faillir à nos devoirs de dévot ; quand viendra le jugement, la pesée des poids et la liste de nos vies, soyez en sûr et mille fois qu'une, c'est ensemble que nous passerons le dallage de pierre de ce foutu dernier pont. Je ne prononce ces mots non avec toute la gravité nécessaire et sans aucune légèreté, car ils sont, on ne peut plus vrais. Je connais la totalité d'entre vous, comme un père, un parent, un frère ou même pour certain, un confident. Je suis votre guide, le feu qui brûle dans la nuit, le rayon qui guide dans les ténèbres, ; la torche qui montre le sentier, la morsure qui défait le gel et brûle les chaires, l'incendie qui attise votre foi et les cendres chaude qui sèchent vos larmes, oui, tout cela, je le suis, je le sais, vous n'avez point besoin de vous épancher pour me le dire de vive voix, car je sais lire dans vos cœurs aussi bien que pourrait le faire le plus proche de vos géniteurs. Mais un bon bouvier ne l'est que par la sympathie de ses brouteurs veulent bien lui accorder. Comprenez donc par cette comparaison un poil osé, que si aujourd'hui, je me tiens ici devant vous, cela ne pourrait s'être réalisé sans votre présence assidue et votre soutien, loyal, sans faille, indéfectible à ma cause. Notre cause. Et par-dessus tout SA cause. Car, malgré toutes nos épreuves, toutes nos batailles, nos victoires et nos heurs, rappelons nous toujours que nous ne sommes que les pierres fait de fer mis en marche sur le plateau divin de notre Père-Créateur. A travers mes mots, vous ourdissez SA parole et à travers nos actions, nous réalisons SA volonté. Longtemps, je le sais vous vous êtes sentis honnis, bannis, rejeté des vôtres et pourtant, croyez le bien, jamais ce ne fut le cas. Ne serions nous ici qu'une trentaine - et c'est manifestement le cas, attablé à damner le pavé du sentier de l'existence en SON nom, que nous accomplissons à nous seuls, bien plus que l'entièreté de nos frères, sœurs, cousins et amis se trouvant toujours dans le déni et le pêché. Car oui, je vous le dis, j'ose. Nous détenons la vérité alors que nos semblables du Zagazorn et d'ailleurs, continue de se tromper. Mogar a subi même épreuves dans la jeunesse du monde, le Mogakron cite ces passages avec précisions ; devait-il se battre pour instaurer son pouvoir dans un univers de ténèbres et de chaos, fusse t'il le seul à suivre sa mission, il affronta les hordes de bêtes primaires qui peuplaient le monde et imposa SA loi. Ainsi, tel notre créateur, nous nous devrons continuer, faire front, nous battre pour imposer SES idées. La tâche vous semble ardue ?! C'est bien normal, car elle l'est. Il sera difficile, mais nous sommes du peuple de la montagne, et notre peuple, n'a point pour habitude de renier à la tâche. Si nous avons déjà beaucoup fait, nous devrons continuer, et notre quête commune, reprendra dès demain. Assez, longtemps, fut le temps qui nous fût accordés dans la vigoureuse cité de la Dross. Nous avons profité des joies de l'existence du dessus jusqu'à plus soif et ne le niez pas, certains d'entre vous ont assez profité pour plus d'une vie. Je le sais. Coquins. Mais je ne vous jugerais pas, seul le Grand Forgeron s'en chargera. Néanmoins, nous ne pouvons abuser plus longtemps des largesses du Gras - loué soit sa panse. Notre cher amis nous à accueillis bien plus longuement qu'il n'est nécessaire et convenable de le faire pour des hôtes de passage. Il nous faut maintenant traverser les bois et nous rendre sur la terre des hommes. Notre dernier contrat fût lucratif, pour sûr, et remercions un nouvelle fois le flair infaillible de ce bon et bien guidé de Covgar qui, réussis à dénicher une fosse commune sur sa traque. Hourra pour lui mes amis, hourra ; mais nous ne pouvons nous reposer sur les scories de ces derniers martellements. À nous de trouver une nouveau filon, une nouvelle enclume sur laquelle abattre SA résolution. Soyez avec moi, à mes côtes Frères et Soeurs. Profitez des quelques dernières heures pour parqueter et demain, alors que poindra le Zharrat, nous serons partis ! En route pour la richesse et la gloire ! »

Si certains c'étaient déjà assoupi, la majorité restait attentif et réceptif à la tirade. Nimir lança quelques cris qui furent repris par les plus hardis. Le bruit de pas s'éloignant se mêla au fracas des armures se mouvant, dans l'air on sentait les prémices d'une tension bien connue des voyageurs, celle du départ. Sautant de son piédestal, Portedeuil s'avança de son pas lourd et murmura entre ses dents.

« Et ou allons nous ? »
« Aucunes idées, mais sans douter, la ou le destin nous conduira mon amis. »

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