Lettre de Louise de Fernel à sa Majesté le Roi

Kÿrianos, 9ème ennéade de Bàrkios,
An 18 du XIe Cycle
Fernel, Duché de Serramire

Votre Majesté,

Je Vous prie humblement d’accorder la plus grande attention à cette lettre qui, je l’espère, Vous trouvera en santé.

A l’heure pour Vous de lire ces lignes, de nombreux jours se seront écoulés depuis les faits inquiétants et graves qui se sont produits près de Fernel. Il n’était pas envisageable un seul instant de les taire. Sachez que ceci est rédigé l’heure qui a suivi la confirmation de tous les faits évoqués ci-après.

L’hospitalité est une de mes valeurs cardinales, Votre Majesté, et il se trouve que j’ai eu l’occasion de la mettre à l’épreuve en recevant en mon bourg un homme qui errait en haillons, visiblement affamé et désorienté. Accueilli et nourri, je lui ai posé les questions d’usage auxquelles j’ai reçu des réponses glaçantes.

Cet homme s’est avéré être l’esclave de la Haute Prêtresse de Kiel, Kha’linas Do’ath.

Cet esclave s’est confié à moi en me racontant, outre les abominations dont il a été victime, que sa maîtresse, cette sinistre créature, serait en Péninsule à la recherche de choses précieuses oubliées par son peuple en terres péninsulaires lors du long conflit qui nous a opposé à lui, notamment à Amblère.

Je n’ai pas oublié la menace que représente ce peuple maudit. Aussi lorsque son esclave s’est présenté chez moi, j’avais la quasi certitude qu’elle rôdait dans les environs. Que ferait un esclave loin de son maître, après tout ?

Et cette certitude m’est parvenue plus tard, quand mon ferronnier s’est présenté, blessé, de retour des Monts d’Or. La créature l'a crapuleusement attaqué et l’a laissé en vie afin de transmettre un message que je vous délivre à mon tour :

« La Légion Sainte s’en vient »

Votre Majesté, croyez bien que j’ai tout mis en œuvre pour pourchasser cette Noirelfe. Des lettres ont été adressées à qui de droit afin d’immédiatement les avertir et qu’ils puissent agir en conséquence.

Ces cinq mots évoquent les jours les plus sombres de notre histoire et ces paroles prononcées par un tel être ne laissent présager que le pire.

Il était de mon devoir de Vous en avertir.

Telle que je suis et demeurerai toujours,

Vôtre,

Louise de Fernel

De Diantra en son Palais Royal,
Cinquième jour de la neuvième ennéade de Bàrkios de la Dix-huitième année du XIe Cycle.

A Louise de Fernel, Dame de Fernel

Nous sommes affligés de constater que la vermine noirelfique s’est insinuée sur vos terres, troublant la paix que nos victoires face à leurs armées avait ramenée.

La présence de leurs prêtres impies sur les terres du Royaume est un bien mauvais présage qu’il nous faut considérer avec le plus grand sérieux. Soyez sûre que le conseil du Roy en prend toute la mesure. En cela, j’ai d’ors et déjà commandé aux patrouilles royales dans la région d’intensifier leurs rondes. Puissent-elles, sous l’œil de notre Divine Mère, chasser les drows au-delà de nos frontières.

Puisse la DameDieu, Créatrice et Fondatrice, nous préserver de l’engeance Noirelfe.

Pour Sa Majesté le Roy Bohémond Ier et en son nom,
Athanase de Cley, Grand Chancelier du Royaume par la grâce de Néera.