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| Soirée de picole en perspective [Louise] | |
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Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Soirée de picole en perspective [Louise] Jeu 22 Avr 2021 - 13:26 | |
| Verimios, premier mois de l’été de l’an 18 du XI : Arétria-la-Ville, la Citadelle vingt-trois heures Magnus s’était comporté comme un sombre idiot. Envers qui ? Envers son beau-frère pour commencer mais également envers son hôtesse. Non, il ne regrettait pas d’avoir fait ce qu’il avait à faire. Il avait vécu les campagnes en Öesgard comme une horreur. Âgé d’à peine vingt-deux ans lorsque débuta la première invasion Noirelfique, il avait failli y passer face à un géant Drow. Il fut rappelé après deux ennéades de combat dans le comté d’Arétria tout comme le reste de l’armée Arétanne. Le comté subissait les assauts des Wandrais, des raids à n’en plus finir … ne demandez pas comment, on en savait rien non plus. La seconde guerre en Öesgard fut plus meurtrière pour les Arétans. Ils avaient perdu un comte là bas, causé par la peste. Magnus avait eu des blessures causées par ces maudits Drows. Il gardait de très mauvais souvenirs de tout ça et pensait que s’en était fini. Qu’il n’entendrait plus parler de ces fanatiques mais apparemment, il s’était trompé. Il avait prit ses dispositions lorsque il était partit en dehors de la salle à manger, il avait convoqué le capitaine de la garnison de la cité et ordonné d’envoyer un messager à chaque bourg frontalier : Wenden, Stern et les autres devaient mobiliser une dizaine d’hommes pour leur bout de frontières. Il ne voulait rien risquer, cette maudite drow allait-elle venir en Arétria ? Il n’en savait rien mais il ne prendrait aucun risque surtout qu’il ne pourrait pas avoir le soutien de son cher suzerain. Il n’y en avait plus. Il but le second verre de vin depuis qu’il était remonté à l’étage et privatisé le salon où d’habitude les Terresang venaient après manger. Il ne voulait voir personne, il voulait seulement réfléchir à tout ça. En buvant. Dans un instant de lucidité, il avait tout de même envoyé un de ses garde chercher la Dame de Fernel, il devait faire quelque chose. Quand la porte s’ouvrit sur le bruit d’armure du soldat Terresanguin, il ne se tourna même pas, assis sur un fauteuil de velours rouge face à la cheminée. « Laisse nous. » Lorsque la porte se referma sur lui, Magnus se leva et observa la châtelaine sans un sourire. Il se dirigea vers la petite table près de la porte où trônait des bouteilles de vin et des gobelets en terre cuite. Il se reversa une rasade et en versa dans un autre qu’il tendit ensuite à Louise. « N’ayez crainte. C’n’est p’la pisse qu’on n’a servis à table. C’sont l’dernières bouteilles d’la cave d’mon père. D’vin d’Hautval. J’me l’garde quand j’ai envie d’oublier certaines choses. »Il retourna alors s’asseoir face à la cheminée mais porta son regard sur Louise et lui fit signe de s’asseoir sur le canapé voisin. Il se mit à soupirer et annonça la couleur. « P’commencer. J’n’ai pas l’habitude d’dire cela mais j’n’ai pas l’habitude d’êt’ pris au dépourvu. V’llez m’excusez p’mon comportement d’ce soir. L’nation noirelfique et moi même avons un … passif. » Il but alors une gorgée de son vin tout en reportant son regard sur la cheminée. |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Jeu 22 Avr 2021 - 19:01 | |
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Elle avait regagné sa chambre après le repas. Un repas qui s’est terminé dans cette ambiance un peu pesante commune à toutes les soirées qui tournent court à cause d’un incident. Point positif, elle n’a pas eu à terminer cette abominable tourte de cocalse et avait pu quitter la pièce assez rapidement. Point négatif, elle est seule en pays étranger. Elle est donc assise sur une petite chaise en train d’écrire sur un petit journal qu’elle emporte toujours en voyage quand on vient lui demander de rejoindre le Comte. Une chance, à quelques minutes près, elle était en chemise pour aller dormir.
Elle suit donc le serviteur sans dire un mot, toujours habillée et coiffée comme elle l’était pour le repas. Une tenue simple, une coiffure simple, en parfaite adéquation avec le décorum général de la citadelle qui l’héberge. Lorsqu’elle entre dans le salon privé, elle voit juste une paire de jambes issues d’un fauteuil de velours rouge. Et elle exécute une légère révérence avant de s’avancer vers le fauteuil. Son guide, lui, a déjà quitté la pièce, laissant le Comte et la Châtelaine seuls tous les deux.
Il la regarde sans sourire, elle lui rend son regard non sans se poser des questions. Quel curieux homme que ce Comte, qui abandonne sa table et son invitée sans raison pour ensuite l’appeler quelques heures plus tard. Elle prend le gobelet qu’il lui tend et le garde entre ses deux mains, même en prenant place sur le siège qu’il lui désigne. Oublier, c’est donc cela…
- Vous n’avez pas à vous excuser, Monsieur le Comte, vous êtes ici chez vous et vous agissez selon vos propres codes de conduite. Il n’y a rien à excuser. La nouvelle n’était pas des plus plaisantes, je vous l’accorde très volontiers.
Puis elle se tait, elle l’écoute, et regarde le liquide rubis qui miroite entre ses mains. Quel âge peut-il avoir ? C’est souvent difficile à dire, en Péninsule, surtout chez les hommes. La guerre, les conflits, les batailles, la gestion de territoire, les soucis que cela génère, tout cela vieillit un être humain avant l’heure. Elle l’observe rapidement. Des cheveux blancs, une voix rocailleuse, le front creusé de profonds sillons, il est âgé. Et pourtant toujours alerte. La petite cinquantaine peut-être. Elle boit une gorgée de vin et réagit à ses propos :
- Toute la Péninsule a un passif avec les Noirelfes. Je vous crois, Monsieur le Comte, quand vous dites que vous en avez un. Cette nouvelle que j’ai annoncée tout à l’heure réveille probablement des souvenirs en vous…
Elle se tait, elle l’observe et ajoute :
- Voulez-vous m’en parler ?
Sa voix est douce et posée, elle n’est absolument pas en train de le juger, juste…elle l’écoute. Avec la plus grande attention.
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| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Ven 23 Avr 2021 - 6:58 | |
| Magnus se mit à sourire. Est-ce qu’il voulait en parler ? Non, certes, non. Il ne voulait pas se souvenir de la fois où il avait failli y passer lors d’un affrontement avec un Drow qui le toisait d’une bonne tête et qui avait massacré tout un escadron avant de périr sous la pluie de flèches des Hautvalois. Voulait-il se souvenir de ce nécromancien qui avait levé ses camarades morts et qui les avait envoyé contre lui ? Il n’en avait guère envie, effectivement. Il but à son gobelet avant d’observer le feu un peu plus attentivement. Il revoyait les cadavres se faire consumer par les flammes vengeresses d’Othar.
« L’passé reste l’passé, genre dame. Même s’il nous rattrape t’jours. »
Il se mit à soupirer. Oui, sa maison, ses règles. Mais il tenait plus de l’enfançon contrarié que du comte d’une terre ancestrale des Marquisats du Nord. Cela faisait un an et demi qu’il avait reprit les rênes de cette terre que sa famille convoitait depuis des générations mais aujourd’hui, il le regrettait presque. Il ne s’était plus posé tranquillement devant une cheminée en pensant à ce qu’il allait faire le lendemain, depuis des lustres. Depuis un an et demi , il combattait le banditisme. Il combattait ses vassaux qui avaient décidé de lui mener la vie dure et maintenant la famine. Même pour un seigneur endurci, c'était bien trop. Il avait besoin de décompresser un peu.
"A moins qu'vous n'ayez l'parole divine … parler n'suffira malheureusement pas. Sauf-ci l'dieux daignent v'nir en personne m'aider à r'mettre c'comté à flots, ravagé par l'guerre et par s'propre suzerain." il but alors d'une traite sa coupe tout en continuant d'observer les flammes.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Ven 23 Avr 2021 - 16:10 | |
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Louise baisse la tête vers son petit gobelet rempli de vin. Il n’a pas envie d’en parler et elle le comprend très bien. Elle-même n’a qu’une seule petite rencontre à son actif et elle n’en garde pas un fier souvenir. C’est même quelque chose qui la taraude et qui l’empêche souvent de dormir. Alors imaginer le nombre de Sombres qu’a du rencontrer le Comte au long de sa vie…
- Il est vrai que le passé nous rattrape toujours et que nous ne tenons pas toujours compte de ses enseignements, la preuve en est qu’au moins deux d’entre eux se promenaient librement dans les Monts d’Or sans avoir été inquiétés, ce qui est plutôt interpellant, vous en conviendrez. Si nos frontières sont à ce point perméables, rien ne les empêchera de revenir. C’est bien pour ça que j’ai pris la liberté d’écrire et d’avertir tout le monde.
Elle prend une gorgée de vin et garde les yeux rivés sur le liquide qui s’agite dans son gobelet.
- Je ne voulais point réveiller en vous de mauvais souvenirs. J’ai juste fait…mon devoir.
Elle relève la tête pour l’observer. Il parle de sa terre, il a l’air d’avoir besoin de repos. De beaucoup de repos. Un repos qui ne lui sera pourtant pas accordé compte tenu de l’état du Comté. La guerre, la maladie, la famine, il y a ici de quoi pourrir une terre pour des années mais il s’efforce, selon toute vraisemblance, de pallier cela et de trouver des solutions, ce qui est tout à son honneur. Louise esquisse un sourire.
- Vous faites tout ce qu’il est humainement possible de faire pour Arétria, Monsieur le Comte. Ma présence ici en est une preuve, ne croyez-vous pas ?
Elle sourit gentiment. Bien sûr, Louise n’a pas la prétention de croire qu’elle pourra sauver tout un Comté à elle toute seule. C’est impossible, il faudrait des dizaines de charrettes comme celle qu’elle a fait mener ici pour nourrir tout le monde et Fernel, même si y vit bien et en suffisance, n’a pas de ressources extensibles. Cela dit, si elle peut aider et apporter un peu de nourriture, elle le fait. Parce qu’elle est comme ça, tout simplement.
- Pourquoi m’avez-vous fait mander ?
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| | | Magnus de Terresang
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Ven 23 Avr 2021 - 16:46 | |
| Elle n ‘avait pas tort la cavalière … les espions péninsulaires, du moins ceux du Nord, étaient totalement aux fraises. Comment une Noirelfe pouvait-elle se balader ainsi dans le Nord sans que ne serait-ce un espion, un éclaireur, ne la voit. ‘tain fallait vraiment mais vraiment revoir tout ça. Une pensée lui vint à l’esprit … l’EGIDE, ce fameux groupe Öesgardien dont Arétria n’avait pas daigné adhérer (encore une belle connerie de Leudaste) ne devait-il pas prendre en charge ce genre d’accident ? Encore une chose qu’ils ne savaient pas faire en plus de gagner des guerres d’indépendance.
Il hocha la tête en signe d’acquiescement et but une seconde fois à sa coupe qui se retrouva très vite vide. Il posa cette dernière sur l’accoudoir de son canapé et eut un léger sourire triste. Oui, il faisait ce qui était humainement possible pour ce maudit comté. Il était le père des Arétans au moins pour les prochaines années et vous savez ce qu’on dit : Les enfants sont ingrats. Il tentait de faire l’impossible, mais ce n’était jamais suffisant. Il y avait toujours une couille dans la tambouille. Fort heureusement, ses appels à l’aide n’avaient pas été ignorés.
Louise de Fernel entra alors dans le vif du sujet. L’objet de sa demande en ses lieux … dans cette salle avait eu lieu les mêmes tractations, ce que Magnus espérait, quelques ennéades plus tôt. Il regarda alors la damoiselle, cette fois sans un sourire et avec le plus grand des sérieux.
« M’dame. Sachez tout d’abord c’que n’allons n’dire c’soir doit rester dans c’te pièce. Qu’vous soyez ou non d’accord ‘vec moi, j’aimerais qu’vous n’disiez mot d’ce que v’allez entendre. T’d’abord … qu’pensez vous d’vot’ suzerain, l’Duc d’Brochant ? » |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Ven 23 Avr 2021 - 18:37 | |
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La conversation semble dévier sur un sujet bien plus sérieux. Louise se pose bien des questions. Qu’est-ce qui requiert donc un tel secret ? Elle n’a fait qu’apporter des vivres et des artisans irréprochables et talentueux, rien qui ne soit sujet à caution en tout cas. La châtelaine penche quelque peu la tête en souriant :
- Monsieur le Comte, j’ai l’habitude des secrets.
Si seulement il savait…Sa question la désarçonne quelque peu, par contre. Louise s’attendait à peu près à tout sauf à évoquer Arnaud de Brochant ici, en Arétria. Et là, c’est elle qui regarde les flammes, prenant soin de peser et réfléchir ses mots, perdue dans la danse hypnotique des lueurs orangées issues des bûches.
« Je pense que c’est un homme suffisant, parfaitement hautain et détestable, qui n’a aucune considération pour les petits seigneurs qui demandent son aide mais qui soutient les grands vassaux, fussent-ils de parfaits assassins. Je pense que c’est l’homme que je déteste le plus au monde, pour s’être moqué de moi, de Fernel, de tous les seigneurs de Fernel qui ont toujours servi Serramire, bien avant qu’il ne devienne Duché. Je pense que je lui arracherai volontiers les yeux avec mes doigts et que je le forcerais à les avaler, pour lui rappeler qu’il est de toute façon aveugle à tout et que ses jolis yeux ne lui servent à rien. Je pense que je le laisserais volontiers dans mes geôles pour qu’il devienne ma jolie poupée servile, si j’en avais l’occasion. Je pense aussi que tout ceci n’arrivera jamais alors…je pense que je me contenterais sans doute de lui rappeler qu’il est indigne de son trône et de la confiance des Serramirois, par tous les moyens dont je dispose. Oui, c’est ce que je pense »
Elle boit une gorgée de vin et répond alors, balayant toutes ces sombres pensées d’un battement de cils :
- C’est un homme de son temps, Monsieur le Comte. Je ne l’ai rencontré qu’en de rares occasions mais…il a conscience très aigüe de sa personne, c’est le moins que je puisse dire à son sujet.
Elle tousse un peu, pour dissiper l'émoi qu’ont provoqué ces étranges pensées.
- Pourquoi cette question ? L’avez-vous déjà rencontré ?
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| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Ven 23 Avr 2021 - 19:42 | |
| La question du comte a décontenancé la damoiselle et il le voit. Elle tente de réfléchir à une possible réponse qui ne soit ni mauvaise, ni bonne et c’est ce qu’elle fit. Il se mit à ricaner en entendant cette dernière. Un homme de son temps … un homme de son temps ? Ah ! Il se leva alors de son siège et retourna aux sources près de la porte pour s’y servir une nouvelle coupe de ce délicieux vin d’Hautval.
Il désigna la dame avec sa coupe avant d’en boire une gorgée et lui répondre :
« J’ne rencontre d’jà pas l’mien d’suzerain alors c’lui d’autres … c’est une bonne blague. »
Il retourna alors vers les canapés mais ne se rassied pas, il s’adossa au mur près de la cheminée tout en fixant toujours la châtelaine avec ce sourire.
« V’yez vous … peu après l’départ d’seigneur d’Terrefière, j’ai accueilli en m’ville, la dame du Lodiaker, Adélina de Lourbier. »
Il but une gorgée de son élixir qui lui réchauffait la gorge …s’il continuait dans très peu de temps, il n’aurait pas les esprits très clair.
« N’avons discuté d’choses et d’autres. Parmi c’choses, l’Duc d’Serramire en f’sait parti… v’n’êtes pas sans connaissances d’l’affreux déconvenue qu’j’ai eu avec l’regretté Gaubert d’Prademont dont s’cousin s’est miraculeusement hissé au pouvoir après ‘voir découvert un terrible complot familial ! »
Nouveau sourire … Magnus était au courant de tout ça. Il avait même envoyé l’assassin au blondinart. Cela lui avait fait un plaisir monstre de recevoir la main du coquelet en cadeau de convalescence mais bref.
«J’failli perdre m’tête. Par quel miracle ? Par l’miracle d’alliances. Mon rival connaissant bien l’régent et donc m’suzerain, a décidé d’me faire passer pour l’agresseur … c’maudit rufiant m’a envoyé s’catin de femme, Alayna de Broissieux et s’chien servile, le Kelbourg, pour une mascarade de procès. »
Son sourire avait disparu. Cette fois, on voyait la colère et la haine qui abritaient ses yeux. Il but une nouvelle rasade … bon sang, les bouteilles ne feront pas la soirée.
« Seul l’hiver m’a sauvé. L’hiver et l’mort d’cette reine d’la dramaturgie qu’était d’Prademont. N’avons donc discuté d’la Broissieux et il s’avère qu’le Corbeau bride l’parole d’certains d’ses vassaux. J’vous répète donc m’question, gente dame. Qu’pensez vous d’Duc d’Brochant ? » |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Sam 24 Avr 2021 - 12:03 | |
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Sa réponse l’amuse. Ha bon. Elle permet d’imaginer tout, tout en ne disant rien de compomettant, mais elle n’a rien de particulièrement drôle, en réalité. Louise ignore presque tout du Comte à l’instant où elle lui parle, dans ce petit salon, à une heure si avancée de la soirée. Ils boivent du vin et elle sait très bien l’effet que cette boisson a sur elle. Si elle en boit par politesse, elle essaye justement de restreindre sa consommation. Son addiction à cette boisson a fait des ravages et elle en est parfaitement consciente. Heure tardive + alcool + douce chaleur du feu = perte de vigilance, cela aussi elle le sait, aussi reste-t-elle extrêmement attentive à son attitude. Est-il là pour la jauger ? Marc-Aurèle de Terrefière a décrit le Comte comme un homme d’honneur. Or, il n’y a rien de plus chatouilleux sur la loyauté envers un suzerain qu’un homme d’honneur. Est-elle elle-même une femme de cette sorte ? Louise fronce un instant les sourcils. En y réfléchissant, elle est loyale oui. Extrêmement. Cela dit, elle l’est envers le Roi, le Duché et par-dessus tout, envers les gens qui l’habitent et le font vivre. Pas envers Arnaud de Brochant, triste sire s’il en est un en ce monde… Elle l’observe toujours, y compris lorsqu’il évoque la Dame de Lourbier, dont elle connait le nom sans avoir jamais rencontré la personne. Et là, c’est Louise qui sourit en coin avant de dissimuler son amusement dans une toute petite gorgée de vin. Si elle a connaissance du petit miracle qui a fait asseoir l’actuel Comte sur le trône d’Odélian ? Bien entendu. Elle sait tout. Et pour cause, la main sombre qui a dispensé la mort est celle du seul être en qui elle a confiance en ce monde… - Une chanson se fait entendre un peu partout à ce propos, Monsieur le Comte. Je dois bien avouer que le peuple qui voit les choses d’un peu plus loin les voit peut-être un peu mieux…Il fait preuve parfois d’un discernement dont semble totalement dépourvu le Duc. L’accession de Charles de Prademont au trône d’Odélian est en effet…miraculeuse, vous avez utilisé le juste mot.
Il a l’expérience de l’âge, il a doit donc pouvoir déchiffrer l’attitude de la châtelaine. Et si c’est le cas, il comprendra qu’elle sait. Et que si elle n’en parle pas ouvertement, elle a quand même connaissance de toutes ces choses sans les évoquer à haute voix. L’habitude de voir se méfier de tout, y compris des murs qui abritent bien souvent des oreilles indiscrètes, est tenace. Elle sait à quel point les Ombres peuvent entendre et écouter. Louise sourit encore en entendant ce sobriquet dont est affublé le Duc de Serramire. - Je ne suis qu’un humble seigneur qui dirige une petite terre aux confins du Duché, Monsieur le Comte. Vous évoquez des choses dont j’ignore le détail, puisqu’il s’agit de politique jouée entre grands de ce monde. Je ne fais pas partie de cette élite et même si j’ai bien ouïe quelques dires ici et là, je ne suis pas au courant des détails dont vous faites mention. Cela étant…
Elle boit une gorgée de vin avant de reprendre, toujours de cette voix douce qui est la sienne. - …s’il s’avère que le Duc bride la parole de ses vassaux, c’est extrêmement problématique. D’autant que j’apprends ceci d’un seigneur étranger au Duché, signe donc que les choses sont connues et discutées sous le vent, si je puis dire…
Un long silence, un peu gênant s’installe. Si le Comte a évoqué des faits qui lui sont parvenus sans être développés, elle n’a jamais, elle, raconté à aucun noble ce qu’il s’est passé ce jour-là dans la cour du palais ducal. C’est un souvenir particulièrement pénible, survenu en période de troubles au domaine alors qu’elle allait rendre hommage pour la première fois à son Duc. - Je pense qu’il ne mérite ni la confiance du roi, ni de ses vassaux, ni de son peuple. C’est un homme vain pour lequel je n’ai absolument aucune estime et cela pour des raisons qui me sont toutes personnelles. Toute ma loyauté et ma fidélité va au Duché de Serramire et à son peuple. Pas au Duc.
Elle boit une gorgée de vin à nouveau, non sans avoir pour le Comte un regard entendu. - Comment avez-vous été informé de ce qu’il se passe dans le Duché ? Est-ce la Dame de Lourbier ?
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| | | Magnus de Terresang
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Mar 27 Avr 2021 - 15:39 | |
| Magnus se rendit compte que la Fernel savait les tenants et aboutissants de la mort due la dramaqueen des Prademont. Il eut un sourire intérieur. Comment diable une damoiselle qui se tenait reculé de tous et qui se disait ne pas faire partie de « l’élite » dont la passion était le complot, pouvait être au courant de cette opération à grande échelle qu’avait été la mort de la branche dirigeante des Prademont ? La rosière devait avoir plus d’un tour dans sa besace et Magnus se disait que mêler celle-ci au complot pouvant faire tomber la Broissieux et par la même occasion, le Corbac, ne serait pas une mauvaise idée.
« L’grands d’ce monde ? Allons bon, chère dame. I’ n’y a pas d’grands en c’bas monde. On n’né pas grands, on l’deviens. Regardez moi. J’ne suis qu’un seigneur dans l’basse-cour d’Arétria à l’base. Un seigneur d’la Malelande. J’n’suis qu’au pouvoir d’ce comté qu’depuis une année. Une longue année. »
Il posa alors sa coupe sur le dessus de la cheminée tout en écoutant la châtelaine. Elle vidait son sac, elle n’appréciait aucunement son suzerain et c’était tant mieux. Cela faisait l’affaire de Magnus, il avait besoin d’alliés et il sentait qu’elle pouvait en être une tout comme en était une la châtelaine du Lodiaker. Elle avait de la rancune pour le saligaud. Les lippes du vieil homme se déformèrent pour former à nouveau un sourire et il croisa les bras.
« C’est effectivement, l’dame d’Lodiaker qui m’en a parlé. Voyez vous, j’entretiens l’même animosité ‘vers m’suzerain et plus particulièrement ‘vers sa putain. »
Magnus y allait franc jeu. Il n’y avait pas de raison qu’il s’en cache, maintenant que l’on parlait librement.
« J’conclu un accord avec Adélina d’Lourbier. N’nous entraidons pour f’tomber l’bâtarde sur l’trône d’Alonna dans l’même temps n’brisons l’catin d’Cerf qui a voulu m’tête en ne m’écoutant pas. Il a laissé m’peuple d’la tourmente d’la faim et d’la maladie. M’mère et l’famille d’mon jeune frère ont péri à cause d’ce maudit hiver et sans aucune aide d’Cerf. N’avons perdu cinq milles cinq cent Arétans. »
Le sourire avait disparu. Les yeux du Malelandois rayonnaient de colère.
« R’joignez nous, Seigneur d’Fernel. J’vous aide à f’tomber cet homme qu’vous décrivez comme un haut-seigneur d’bas d’plafond. Faisons l’tomber et … v’m’aidez à assouvrir m’vengeance en tuant l’Flamme d’Nord et l’Cerf. L’Nord mérite mieux qu’des marquis et des ducs n’pensant qu’à l’petite personne. » |
| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Mar 27 Avr 2021 - 19:19 | |
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- Vous êtes alors, très probablement, une exception confirmant cette maxime, Monsieur le Comte. Vous n’êtes pas sans savoir que les nobles sangs de Péninsule aiment nouer de fastueuses alliances qui leur permettent de rester au pouvoir. On n’est jamais assez bien né pour ces personnes et vous le savez très certainement. Cela dit, je suis d’accord avec vous sur un point : la vraie noblesse n’est pas innée, elle s’obtient avec les années et la confiance. C’est une valeur précieuse, à mes yeux.
Elle boit à nouveau une tranquille gorgée de vin. Aux yeux de Louise, la noblesse s’acquiert donc par les actes et pas par la naissance. Une façon de penser bien loin des standards communément acquis. Son sang à elle…Elle baisse la tête, un peu, regardant pensivement son gobelet. Peut-être est-ce pour cela qu’elle attache tant d’importance à la valeur des actes. Peut-être.
Le franc parler de Magnus de Terresang, ce phrasé et cette diction qui n’appartiennent qu’à lui, tout cela ne l’inquiète ni ne la choque plus. Elle a vu dans son regard, dans son sourire, cet éclat si semblable à celui qui étincelle si souvent dans le regard dichotomique de son frère. Elle n’est pas mal à l’aise, ce serait même plutôt l’inverse en réalité, comme si elle reconnaissait en Magnus toute l’immense canaillerie, la rouerie et les manigances des ruffians qui hantent les rues de Thaar. Cela la fait sourire tandis qu’elle fait bouger le vin dans son petit récipient. Les Péninsulaires peuvent bien jouer les seigneurs, les grandes vertus effarouchées, les dignités offensées, mais quand il s’agit d’obtenir ce qu’ils veulent…ils ne valent pas mieux que le plus petit voleur de bourse de la cité des sens. Elle ne juge pas meilleure que les autres, loin de là, mais elle comprend pourquoi les Hommes ont si mauvaise réputation auprès des Nains…
Louise comprend vite. Elle sait que ce qui est en train d’être dit ici est et doit rester absolument confidentiel. Le Comte ne cache rien, il est même plutôt direct, ce qui est en réalité une source d’inquiétude pour la châtelaine. Elle a appris la mesure et la discrétion, ces derniers mois, ce n’est pas pour tout jeter aux orties inconsidérément.
Elle lève un regard vers son hôte bien après son laïus et dit alors, de sa voix douce :
- Monsieur le Comte, de deux choses l’une, soit vous avez une confiance immodérée en ma personne, soit vous ne craignez personne en vous confiant de la sorte. Puis-je vous avouer que je ne sais laquelle de ces deux considérations m’inquiète le plus ?
Un sourire espiègle, un éclat étrange dans le regard, habilement dissimulés par une petite toux courtoise.
- Vous ne me connaissez pas, vous ignorez pratiquement tout de moi, tout comme j’ignore qui vous êtes et vous n’avez pas perdu un instant pour me parler de ce…projet. Y a-t-il d’autres personnes auxquelles vous avez confié ou avez le désir de confier tout ce que vous venez de me dire ?
Plus il y a de monde au courant d’un secret, plus la situation sera dangereuse. Ce n’est pas pour rien que le journal de sa mère, la seule preuve écrite de sa véritable filiation, est désormais dispersée aux quatre vents, brûlée sous ses yeux et réduite en cendres…Si elle aime sa famille, elle aime aussi ses terres et sa tête bien vissée sur ses épaules…
- Le Nord mérite bien mieux, je suis d’accord. Mais c’est une entreprise qui va nécessiter des moyens, humains comme matériels. Monsieur le Comte, loin de moi l’idée de vous offenser bien entendu, mais puis-je vous rappeler que je suis à la tête d’une petite seigneurie ? Et que je n’ai probablement pas les moyens d’une telle…opération ? Et que d’ailleurs…vous non plus, sinon je ne serais pas là à parler avec vous ? A moins bien entendu que vous ne sortiez un atout de votre manche…Qu’avez-vous conclu comme marché avec la Dame de Lourbier ?
Il propose, elle questionne, cela semble plutôt cohérent compte tenu de l’énormité de ce qu’il vient de dire.
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| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Jeu 29 Avr 2021 - 20:16 | |
| Magnus se doutait bien que cela n’allait pas être facile. Comme il l’avait prévu, la Dame de Fernel était prudente. Prudente et curieuse, il lui avait énoncé le projet de renverser une partie de la grande noblesse du Nord sans lever le petit doigt. Etait-il confiant au point de l’être auprès d’une damoiselle qu’il ne connaissait ni de Néera, ni d’Othar ? Non. Il ne faisait confiance à personne et mis à part la Louve et la Rose, personne n’était au courant de ce projet. S’il y avait des fuites dans les prochains jours ça viendra forcément de l’une d’elles. Il se dirigea alors vers le petit meuble vers la porte et se servit une nouvelle rasade. Il prit la cruche avec lui et se repositionna à côté de la cheminée tout en positionnant le récipient contenant le précieux élixir sur celle-ci.
Il but une gorgée tout en observant la rosière. Il la désigna alors avec sa coupe et reprit :
« Z’avez raison. J’ne v’connais pas. Mais v’non plus. Et v’n’avez p’hésité à venir jusqu’dans m’terres après l’visite d’un seigneur qu’se disait Premier Conseiller d’Arétria. C’la aurait pu êt’ faux. Mais z’êtes comme même v’nu en sachant qu’une terre ‘vait b’soin de v’maigres ressources. L’confiance s’mérite. Mais z’avez été assez confiante p’venir ici c’soir, z’avez été assez confiante p’me dire c’que vous pensiez d’votre allumé d’suzerain. »
Nouvelle gorgée. Nouvel instant de silence.
«Mis à part l’dame d’Lodiaker, vous z’êtes l’seule au courant. Certains d’mes plus proches amis en c’gouvernement n’sont même pas au courant d’la véritable venu d’la Lourbier et d’ce qui s’en est suivi. Même l’seigneur d’Terrefière n’est p’au courant d’ce qu’se trame. »
Il ne voulait pas impliquer son nouveau beau-frère dans cette affaire, si elle tombait à l’eau, il n’y serait pas mêler. Ainsi, Alicia est protégé tout comme sa famille dans son entièreté.
« T’comme m’famille. Personne n’est au courant sauf l’personnes concernés c’t’à dire vous, Adélina d’Lourbier et moi. »
Magnus regarda le fond de sa coupe, les accords conclus avec la rivale de la bâtarde Broissieux ? C’était une question intéressante. Un demi sourire se vit sur ses lippes. Il porta son regard injecté de sang ,dû à la fatigue et sûrement à l’alcool, sur la Louve.
« Une alliance permanente ent’ n’deux maisons. D’terres. En échange, j’l’aide à défaire s’rivale et elle m’aide à faire tomber l’Flamme du Nord et s’mari. J’n’ai certes pas l’moyens d’un marquisat ou d’un duché, vous encore moins. Mais c’ce qui fait not’ force dame d’Fernel. Pensez vous réellement que c’géants penseront qu’la pierre qui viendra fendre l’crâne s’ra celle de la fondre de petits comme nous ? Loin d’la. L’dame d’Lodiaker s’occupe d’moyens … y paraît qu’il fait beau d’le Sud. »
Son sourire s’étira et but une rasade de pinard.
« J’ne vous d’mande pas d’nous suivre aveuglément. Mais pensez à c’que peut faire un Frelon-Archer seul p’pensez à l’colonie. » |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Lun 3 Mai 2021 - 12:44 | |
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Louise plisse les yeux en observant le Comte. Un pli marque un instant son front, un pli soucieux.
- Monsieur le Comte, ma seigneurie est peut-être fort éloignée de la vôtre, obscure mais il n’en demeure pas moins que j’ai reçu l’éducation qui convient à une héritière. Votre messager portait une claymore et une armure de plate, ce que nous ne trouvons pas à chaque coin de rue. Je sais que ce genre de messager est envoyé par un autre seigneur, parfois bien lointain. Et il se trouve que je l’ai patiemment observé sur la route, sur tout son chemin depuis son entrée sur mon territoire jusqu’à l’entrée de mon château. Cela m’a permis de savoir à qui j’avais affaire bien avant de lui dire un seul mot.
Elle esquisse un sourire espiègle. Elle était vêtue de braies, d’une chemise et d’une cape ce jour-là, la tête couverte d’une fine capuche de toile et le visage à moitié caché par un tissu afin d’éviter les attaques d’insectes ou la poussière du chemin. Impossible pour le seigneur de Terrefière de savoir que son hôtesse l’a espionné tranquillement avant de se dévoiler. Une technique qu’aime beaucoup appliquer Louise. Les gens se révèlent bien plus quand ils se taisent et quand ils ne se pensent pas observés ou écoutés.
- Quant au reste, il y a une notable différence entre dire ce que l’on pense d’une personne et comploter contre elle. La confiance se gagne avec le temps, Monsieur le Comte. Quel que soit le terrain dans lequel on s’engage.
C’est à son tour de se lever, dignement, le gobelet toujours à la main, avançant vers les flammes. Ce que vient de dire le Comte l’amène à considérer quelque chose qui le concerne et dont il ne semble pas tellement être conscient.
Pensivement, elle revoit ces dames à table, ce gamin qui doit succéder à son père, dans l’ensemble une bien jolie famille, disparate mais qui semble soudée et faire corps derrière le patriarche qui se trouve juste là. Que ce qui se trame ici soit éventé et elles finiront au mieux dans la boue des champs à travailler la terre, si on le leur permet, bien sûr…Le regard plongé sur les flammes, elle, elle se dit qu’elle peut tout perdre aussi. Son château, sa seigneurie, ses chevaux bien-aimés…l’affection de son peuple…Le rappel du comte à propos du fait qu’ils ne sont que trois au courant ne lui échappe pas non plus. Une manière peu subtile de lui faire comprendre que si trahison il y a, il saura d’où elle vient.
- Ce qu’on me confie sous le sceau du secret demeure secret. Je vous l’ai dit, j’ai l’habitude de cet état de fait.
Elle l’écoute ensuite évoquer ces accords établis entre lui et Adélina de Lourbier. Un échange de longue durée. Ce qui signifie sans doute un mariage. Aussitôt le visage de Louise se crispe. La Dame de Lourbier a bien plus d’atout que n’en possède Louise. Alors…
- J’avoue que j’ai un peu de mal à voir où vous voulez en venir, Monsieur le Comte. Que vous établissiez des relations de « longue durée » avec la Dame de Lourbier en échange de services rendus mutuellement, cela ne concerne in fine…que vous deux. Ce n’est pas moi qui viendrai nuire à vos projets communs, bien entendu. Cela étant…Que viens-je faire dans cette équation, moi, au juste ? Pourquoi me parler du Duc de Serramire qui n’est pas votre suzerain direct et dont vous n’avez, selon toute vraisemblance, rien à faire ? Pourquoi me dire tout ça, à moi ?
Elle penche la tête, le regard directement vrillé à celui du comte. Un regard sans équivoque.
- Pourquoi moi ?
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| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Mar 4 Mai 2021 - 16:13 | |
| Magnus eut un demi sourire lorsque la damoiselle lui posa la question fatidique : Pourquoi elle ? Il avait enregistré le monologue de la châtelaine et cela lui donnait encore plus confiance de parler de cela avec elle. Elle était intègre, une Nordienne avec des déconvenues avec son seigneur. Elle était parfaite et le seigneur de la Malelande pressentait qu’elle pouvait être utile même si elle se dénigrait , même le plus petit des seigneurs pouvait faire quelque chose à son échelle. Même le plus misérable des voleurs pouvait détrousser un Duc et s’en sortir vivant. Même le plus audacieux des Wandrais pouvait sortir des Wandres et vivre en Péninsule.
Son sourire s’étira. Les flammes de la cheminée lui réchauffait le corps, il se trouvait juste à côté et il avait l’impression de presque s’endormir mais l’ambiance de la pièce le tint éveillé. La tension, le complot se ressentait. C’était un peu de la peur aussi. Le cerveau du seigneur lui envoyait des petits chocs électriques. Du moins, il en avait l’impression.
« Pourquoi pas ? » Demanda alors Magnus . « Z’êtes une dame pleine d’ressources, j’en suis certain. Insoupçonnable, au dessus d’tout soupçons. »
Le Malelandois but la dernière gorgée de son picrate d’excellence et posa sa coupe sur l’âtre de la cheminée tout en observant la dame.
« J’n’irais pas par quat’ chemins, m’dame. J’veux tuer l’Cerf. S’vous renverser vot’ suzerain et que vous vous asseyez s’le trône ducal, v’pourrez assurément m’soutenir dans c’te entreprise. S’j’en ai l’occasion, j’prendrais l’trône marquisale mais j’n’aurais pas l’soutien qu’je veux et un pair n’ayant p’le soutien nécessaire n’fais pas long feu… v’voyez où j’veux en venir, Dame d’Fernel ? Allions nous. Prenons l’trône d’chacun d’nos suzerains et soyons unis. Un Nord uni comme il n’l’a jamais était auparavant. » |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Mer 5 Mai 2021 - 14:53 | |
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Au-dessus de tout soupçon ? Oui sans doute. Au premier abord, Louise l’est. Une naissance noble, des terres, des relations avec une autre race, elle a une réputation sans tache, une influence aussi, quoiqu’on en dise. Elle prend un soin infini à conserver ces apparences, pour d’excellentes raisons. Que le Comte lui dise cela la conforte au moins sur ce point : ses efforts semblent payer. Cela l’amuse un peu, en réalité. Un fin sourire s’étire sur ses lèvres tandis qu’elle opine aux paroles de Magnus, sans ajouter quoi que ce soit. Elle l’écoute, c’est ce qu’il y a de mieux à faire dans ce genre de situation.
Il est tout proche, juste à côté d’elle désormais. Et cette atmosphère, cette tension presque palpable, elle la ressent elle aussi. La tension qui épaissit l’air et qui le charge de milliers de petites étincelles qui piquent la peau, qui fait battre le cœur un peu plus vite et qui apporte un peu de moiteur aux mains. La tension d’un complot qui se trame, un complot d’envergure. Un complot qui se précise quand des mots funestes sont prononcés. Louise cesse de contempler les flammes, un instant, déviant son regard noisette sur le Comte, sans rien dire.
Nuire à la réputation d’une personne est une chose, la renverser en est une autre, surtout quand il s’agit d’un pair du Royaume dont la famille est éminemment respectée par la Cour de Diantra.
Quant à ce meurtre qu’il évoque en toute décontraction…
Une petite toux s’échappe de sa gorge avant qu’elle ne reporte son attention sur les flammes. Il n’a pas bu énormément, de ce qu’il semble à la châtelaine. Elle-même reste sur ses gardes à ce propos, ne buvant que de légères gorgées. Il est donc parfaitement sain d’esprit et clair dans ses paroles. Et il vient d’imaginer Louise sur le trône de Serramire.
- Monsieur le Comte…
Elle serre son gobelet un peu plus fort, avant d’aviser le liquide rubis qui y luit tranquillement. Un bref instant, elle se revoit, dans sa si jolie robe qui lui avait coûté une fortune, dans la cour du palais ducal, trempée jusqu’aux os, la coiffure ruinée, grelottant de froid sous une couverture sale tendue par un gentil palefrenier qui l’avait fait parler de sa seigneurie, de son château et de ses chevaux en attendant que la pluie cesse. De sa mère mourante aussi. De ce qui l’amenait à Serramire-la-Ville. De ses craintes. De ses peurs. De ses espoirs, surtout. Elle s’en souvient comme si c’était hier. Il était grand, plutôt bel homme, cela lui avait fait du bien de se confier un peu, elle qui n’avait jamais l’occasion de le faire, elle qui manquait alors si cruellement d’expérience de tout, en tout. Et quelle leçon fut ce jour de pluie…Ce palefrenier qui n’était autre que le Duc en personne…Un soutien refusé. Un sourire condescendant. Une humiliation dont le cœur de la châtelaine saigne encore bien des ennéades plus tard. Annoncer son échec à ses hommes a été une épreuve, rentrer à Fernel pour découvrir le cadavre de sa mère encore plus mais ce n’est rien, rien du tout, en comparaison de ces rires qu’elle a entendu. De ces regards moqueurs qu’elle a croisés ce jour-là dans la cour du palais ducal. De cet atroce sentiment d’avoir été ridicule au-delà de toute expression…
Jamais elle ne l’a revu depuis et elle s’en porte fort bien. Elle ignore comment elle réagira la prochaine fois qu’elle le rencontrera mais il est certain qu’elle se limitera au strict minimum recommandé par l’étiquette. Jamais elle ne pourra pardonner cela à cet homme. Jamais.
Les lèves plissées à l’évocation silencieuse de ce souvenir particulièrement pénible, elle réfléchit. Elle ? A la place du Duc ? Elle ? Duchesse ? Ferait-elle seulement mieux que lui ? Peut-être bien. Seul l’avenir peut le dire mais c’est décidément être bien prompt à la besogne que de rêver cela.
- …il est vrai que la plus humble personne peut changer le monde si elle a un cœur vaillant et une foi inébranlable en ses convictions, mais la vaillance et la foi ne font pas tout. Il faut des appuis et, par-dessus tout, des moyens. Or, des moyens de faire tomber le Duc, je n’en dispose pas. Ma rancune personnelle n’en est pas un, en tout cas.
Un regard direct sur le Comte, sans équivoque. Un échange de bons procédés, c’est ce qu’il propose.
- Ce qui ne semble pas être votre cas, je me trompe ? Alors quel atout gardez-vous dans votre manche pour pouvoir me faire pareille proposition sans trembler des genoux ? Il faut être bien sûr de vous pour oser parler de la sorte devant une personne que vous connaissez à peine...
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| | | Magnus de Terresang
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Ven 7 Mai 2021 - 20:48 | |
| « Il est vrai qu’j’ne vous connais peu, m’dame … voire p’du tout. »
Il tapota le somme de l’âtre de ses doigts, témoignages d’une longue vie de guerrier, tout en observant la damoiselle. Evidemment, ce n’est pas un dîner écourté, une brève entrevue lors de son arrivée, que le comte allait prétendre qu’il connaissait la femme en de lui. Mais… il ne savait pas, il y avait quelque chose en elle qui lui semblait prêt à tout déballer. Une chose qui lui faisait faire confiance en sa personne. Allez savoir, peut être que c’était parce qu’elle montait à cheval et qu’elle avait une épée au flanc … naaan ! Tout de suite ! Non. Magnus semblait vraiment prêt à lui faire confiance.
« J’n’ai guère d’atout, m’dame. D’moins p’le moment. S’vous acceptez m’proposition, n’ferons tout de A à Z. Des gens n’rejoindront probablement. Vous n’êtes pas la seule à vouloir la mort d’vot’ suzerain à n’en point douter et j’ne suis p’le seul à vouloir l’mort d’la famille d’Saint-Aimés. »
Il pointa du doigt la femme quelques secondes avec un petit sourire.
« L’voilà not’ atout, comme j’vous l’disais. Not’ innocence. Personne n’pensera à n’prendre p’des coupables, vous une jeune seigneure, voyageant constamment et moi, un vieux connard tentant d’mettre un semblant d’ordre d’un comté à l’abandon d’rant d’années dont l’autorité est mis à rude épreuve. »
Il laissa un flottement de quelques secondes puis reprit.
« Avec Adélina d’Lourbier, z’avez un appui dans Serramire. Rencontrez là, parlez ‘vec elle. V’saurez qu’vous n’le regretterez pas en n’rejoignant et en soutenant c’complot. » |
| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Sam 8 Mai 2021 - 15:28 | |
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Il y a un long silence. Louise ne répond rien dans un premier temps, simplement parce qu’elle réfléchit. Elle rompra le calme de la pièce en vidant la coupe d’un trait sans que le vin n’amène la moindre grimace sur son joli visage. L’habitude.
- Pour être tout à fait honnête avec vous, Monsieur le Comte, je pensais que vous m’aviez fait mander pour discuter ensemble de cette incursion Drow que j’ai brièvement évoquée à table, pas tellement pour fomenter la chute de nos suzerains respectifs.
Elle dépose le gobelet vide sur une petite table avant de reporter son attention sur le Comte.
- Je ne souhaite pas sa mort. Il m’a fait du mal, oui, il prend des décisions discutables et en dépit du bon sens, c’est une certitude et il n’a pas respecté son serment envers Fernel qui a pourtant toujours été loyale servante du Duché ainsi que du royaume.
Un soupir faussement contrit.
- Voyez-vous, l’on chante bien des choses en Serramire et en Odélian en ce moment, au sujet de la mort de Gaubert de Prademont et de ses héritiers. Des décès qui tombent fort à propos pour servir les vues d’une seule et unique personne qui a pu s’asseoir sur le trône comtal alors qu’il était encore chaud, si je puis me permettre l’expression. Les gens du peuple et les trouvères semblent donc voir ce que même le Duc refuse de reconnaître, voyez-vous…Donc oui, je pense que le Duc de Serramire possède de magnifiques œillères qui lui permettent d’occulter ce qu’il n’a pas envie de voir. Doit-il pour autant mourir pour cela ? Non, je ne le pense pas.
Elle passe sa main sur le devant de robe, le visage tranquille mais le regard inflexiblement posé sur Magnus. Louise est d’une volonté de fer et a soif de vengeance mais pas au point d’en arriver à tuer le Duc de Serramire. Un sourire entendu s’affiche sur son visage pourtant.
- Par contre, il y a bien d’autres façons de tuer un homme de son envergure. Il a le soutien du conseil royal, il est respecté à la Cour, il est à de nombreuses alliances en Péninsule. Le perdre aux yeux de la Cour et le discréditer sera à mon sens une bien plus terrible punition que la mort. Si je parviens, avec votre concours et celui de la Dame de Lourbier, à ce résultat et si je parviens à me hisser au plus haut alors…vous aurez en Fernel une amie et un soutient.
Elle ne bouge pas, elle a même croisé ses mains sur le devant de sa robe, dans une sage attitude placide, bien loin des paroles violentes et dures qu’elle vient de prononcer d’une voix douce.
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| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Mar 11 Mai 2021 - 13:28 | |
| Voilà que la sorcière Drow est de retour sur le tapis. Magnus entreprit de bloquer les images passées de guerre contre les Noirelfes et eut un demi sourire. Il n’avait pas fait que bouder lorsqu’il était parti de table, laissant Louise là avec sa famille. Il se mit à soupirer.
« S’c’te Drow s’amuse à v’nir faire d’tourisme en Arétria, elle s’ra bien accueilli. J’ai fais déployer l’double d’mes effectifs aux frontières. »
Des messagers avaient été envoyé à Wenden, Stern et aux petits bourgs protégeant certaines parties des frontières. En plus de l’état d’urgence décrété quelques ennéades plus tôt, les frontières étaient de toute façon restreintes et tout les convois étaient fouillés.
Magnus s’étonna alors du discours Fernelois. Avait-elle seulement les épaules pour un tel complot ? Le seigneur de la Malelande en doutait de plus en plus. Pourquoi ce soudain revirement, me direz vous ? Eh bien, le fait de ne pas vouloir tuer cet homme qui avait tant de soutien pour prendre sa place. Etait-elle idiote ? La damoiselle semblait au courant pour Odélian, ce n’était pas l’effet qu’il avait d’elle pourtant. En faisait-elle exprès ?
« S’vous pensez qu’il vaut mieux c’la qu’tuer un homme issus d’l’famille dirigeante d’puis des années, dont d’frères n’attendent qu’cela pour monter s’le trône ducal. Très bien. N’ferons donc ainsi. »
Il attendit alors ensuite quelques instants pour reprendre la parole.
« N’devons donc parler maintenant d’une possible alliance entre n’deux maisons comme avec les Lourbier. J’ne vous parle pas d’un accord pour d’la nourriture car v’pensez bien que c’n’est qu’temporaire … n’devons penser s’le long terme et ainsi renforcer c’te alliance, qu’en pensez vous ? » |
| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Mar 11 Mai 2021 - 15:07 | |
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- Tuez un noble sang et il y en aura un autre pour lui succéder, souvent de la même famille. Tuez la famille et vous n’aurez plus qu’à vous servir. La famille de Brochant est illustre. Qu’elle perde ce lustre et vous verrez que personne ne voudra plus jamais la suivre, où que ce soit.
Elle parle avec aplomb, les mains toujours nouées sur le devant de sa robe.
- Le sang et l’épée règlent quantité de soucis, je suis la première à en convenir, mais pas dans le cas présent. Qu’ils perdent d’abord leur prestige. Plus personne ne souciera de leur sort dès l’instant où ils seront tombés. Et là…Il sera toujours temps de tremper le métal dans le sang. Peut-être. Pas avant.
Ce n’est pas qu’une question de succession, on trouve des alliés de cette famille à tous les niveaux de pouvoirs, partout en Péninsule. Jeter le discrédit sur cette famille au complet est le seul moyen de faire tomber le Duc qui en est son plus visible représentant et d’empêcher quiconque qui lui soit apparenté de prétendre au trône. Le déshonneur est un handicap extrêmement lourd à porter en Péninsule. Toutes les familles tentent de garder une dignité sans tâche, une réputation irréprochable. C’est par ce biais là qu’il faut opérer, en finesse et avec beaucoup de subtilité, du moins c’est ainsi que Louise voit les choses.
- Un homme déchu n’a plus d’amis et sa famille le suit dans le déshonneur. S’il tombe, le reste suivra. Nos mains resteront propres. Le sang, Monsieur le Comte, fait de très vilaines taches qu’il est difficile de faire disparaître, je ne vous apprends rien.
Qu’il ne commette pas cette erreur de la ranger sur la même étagère que ces poupées de porcelaine drapées d’or et d’argent qui hantent les couloirs des plus beaux palais de Péninsule. Louise connait le prix du sang et le poids qui l’accompagne. Si elle peut éviter de le porter, ce poids, elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour y parvenir. Par contre, si on ne lui laisse pas le choix, là…Elle se défendra. Avec toutes les armes dont elle dispose et qu’on ne peut guère soupçonner chez une toute petite femme toute fragile et toute délicate.
Elle fronce alors légèrement les sourcils à l’évocation soudaine de cette alliance dont fait mention le Comte d’Arétria.
- Monsieur le Comte, nous venons pratiquement de sceller nos avenirs respectifs en une seule et longue conversation. Ne s’agit-il pas déjà d’une alliance à long terme, selon vous ?
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| | | Magnus de Terresang
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Mar 11 Mai 2021 - 20:44 | |
| Etonnament, Magnus était d’accord avec la Dame de Fernel … l’épée n’était pas toujours la réponse à un problème. Peut être était-il entrain de vieillir et de s’assagir mais il commençait à en avoir marre de dégainer pour x raison. Le banditisme était entrain de lui ronger les nerfs, lui, le guerrier qui avait été le bras armé aussi bien d’Othar que de Tyra. Ou alors, c’était les intrigues. Peut être que les couteaux dans le dos n’était plus son fort … ce qui l’avait marqué c’était peut être le massacre des Prademont. Il avait été heureux de savoir la mort du coquelet mais … la mort de ses jeunes enfants, il l’avait moins digéré . Seul le vieillard lui avait causé du tort, pas ses gosses.
Il hocha alors la tête lui signifiant qu’il avait compris. La Fernel n’était peut être pas si bête que cela. Mais il faudra tout de même régler la question ducale. Il faudra les surveiller, une famille qui avait été aussi puissante durant de longue années aurait toujours des alliés même dans le déshonneur.
Le Seigneur Malelandois arqua alors un sourcil en voyant la damoiselle se mettre sur la défensive … il avait parlé d’une alliance à long terme, cette discussion en était peut être une mais l’Arétan voyait là une opportunité à ne pas manquer. Il eut néanmoins un sourire :
« J’ne vous parle p’d’un mariage, Dame d’Fernel. J’suis bien trop vieux pour c’bêtises et j’n’ai pas d’enfants en plus. Non. Voyez vous, mon héritier, Harben. L’jeune homme curieux qu’vous avez vu à notre table c’soir. C’est un gamin curieux. Un peu trop idéaliste, p’t’être. Mais fin diplomate, altruiste … il s’ra un bon dirigeant, j’en suis sûr. »
Il regarda alors sa coupe près de lui puis reporta son attention sur la jeune femme.
« L’problème, c’qu’il est mon seul fils. M’famille est encore faible en influence d’ce comté. N’le sommes dans la Malelande mais p’dans l’reste d’ces terres… et il n’suffit qu’d’un claquement d’doigts pour qu’certains vassaux s’décident à n’mettre dehors. Fort heureusement, d’puis mon ascension au trône, l’opinions changent mais trop lentement. »
Il laissa quelques instants à Louise pour enregistrer les informations et reprit :
« J’aimerais qu’Harben d’ vienne vot’ pupille. J’cru comprendre qu’vous voyagiez beaucoup, qu’vous rencontriez d’nombreuses personnes. Prenez le sous vot’ aile. Apprenez lui c’que vous savez. Il rejoindrait Fernel après le mariage de sa tante Alicia, si vous êtes d’accord. » |
| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Mer 12 Mai 2021 - 19:54 | |
| A dire vrai, la châtelaine s’attendait absolument à tout sauf à cela. Un soulagement mesuré et convenable s’affiche sur son visage alors qu’en elle son cœur bat un peu moins vite. Elle inspire profondément, rassurée par les premiers propos du Comte mais beaucoup moins par la suite qu’il énonce. Harven ? Louise bat des cils un peu plus vite, incertaine.
- Monsieur le Comte…Vous placez votre fils sous ma protection ?
Elle penche la tête, vraiment perplexe.
- J’en suis extrêmement honorée, bien sûr, mais il faut que vous sachiez que je voyage en effet beaucoup. Enormément. Et que les endroits que je fréquente, même s’ils sont convenables, ne sont parfois guère adaptés aux enfants. Sans compter que nous chevauchons pendant des ennéades entières, souvent.
Elle ne s’inquiète pas tellement pour elle, mais plus pour cet enfant. S’il ne sait pas monter à cheval, cela risque d’être problématique à très court terme. Sans parler du fait qu’elle lisse volontairement les traits. Elle fréquente parfois des endroits fort peu recommandables. Elle chevauche partout, depuis le Zagazorn, jusqu’à l’Estrevent et dort là où elle le peut, sans rechigner, sans se plaindre. En sera-t-il de même pour un gamin qui a encore de la morve au nez ? Louise se détourne de lui et déambule dans la pièce.
Héberger un petit garçon de plus ou un de moins à Fernel n’est pas un problème. Il y a de la nourriture en suffisance, il y a de l’espace, il y a tout ce qu’il faut pour parfaire l’éducation d’un enfant. Par contre, on parle ici d’un héritier. Un jeune noble qui aura besoin de toute l’éducation que requiert son rang : escrime, héraldique, histoire, équitation, prières, lecture et écriture, arithmétique et autres leçons de choses…Elle peut procurer tout cela évidemment, sans le moindre souci mais sans aussi oublier le véritable danger de Fernel pour l’heure.
Il y a un homme là-bas, un homme qu’elle ne peut chasser pour de puissantes raisons d’affection mais dont elle connait très bien les travers. De coupables travers et son penchant contre nature pour la jeunesse et pour les jeunes garçons en particulier. Ce travers a fait des ravages chez l’être qui compte le plus aux yeux de Louise. Et il est à craindre que le jeune Harven ne suscite chez cet homme de bien sombres désirs qu’il ne pourra peut-être pas réprimer. Cela étant, elle ne peut refuser cette proposition qui montre la confiance que place le Comte en Louise. La refuser serait probablement pire qu’une insulte.
Elle s’arrête et inspire profondément.
- Il me suivra uniquement dans les endroits que j’estimerai adaptés à son âge et à son éducation. Il apprendra ce qu’il faut apprendre, aussi longtemps que vous jugerez cela nécessaire et je veillerai sur lui.
Louise se tourne vers le Comte, l’œil luisant d’une étincelle étrange.
- Tout Fernel aura à cœur de veiller sur lui. Je lui apprendrai ce que je sais de ce monde.
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| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Ven 14 Mai 2021 - 16:52 | |
| Magnus mettait-il réellement son jeune fils et seul héritier mâle dans les mains d’une inconnue à qui il venait de mettre dans la confidence d’un complot de grande envergure ? Oui. Il sentait qu’il pouvait lui faire confiance et le seigneur de la Malelande ne pouvait pas lui inculquer ce qu’une femme pourrait lui apprendre. Tout les seigneurs de Terresang et même les comtes Arétans avaient reçu une éducation rude de guerrier mais également une éducation de noblesse de la part d’une figure maternelle, une mère. Au grand dam de Magnus, il avait perdu sa femme, la mère de son fils. Il ne l’avait jamais connu et il ne connaissait rien d’autre que ses tantes ou sa sœur, et elles ne pouvaient pas lui apporter ce qu’une véritable dame pouvait lui apporter.
Louise semblait déjà prendre son rôle à coeur, Magnus se mit à sourire. Le jeune Harven avait déjà les bases en équitation, il avait reçu un roncin Malelandois pour son huitième anniversaire. Une monture bourrue mais efficace. Il hocha alors la tête. Il savait qu’avec une dame tel que Louise de Fernel, son jeune fils aura l’ouverture d’esprit nécessaire pour continuer son projet de remettre sur pied Arétria. Il se doutait bien qu’il ne verrait probablement pas de ses yeux, de son vivant, la remontée du comté. Et l’esprit fermé de Magnus, ce même esprit qui lui disait que Arétria s’en sortirait mieux tout seul au risque de perdre quelques dizaines de milliers d’habitants.
« J’sais qu’Harven s’ra bien éduqué ‘vec vous. Il a d’sang d’Malelandois mais j’me rend compte qu’les pulsions d’Malelandois ne peut régler l’problèmes qu’arrache Arétria. J’souhaite qu’il reçoive l’meilleure éducation et j’sens qu’vec vous, une femme qu’plus est, une Dame, il pourra êt’ c’que j’souhaite pour c’comté. »
Il se rassied alors sur le canapé tout en prenant sa coupe avec lui. Il restait un fond de vinasse et il le but d’une traite. Magnus semblait … quelque peu perdu. Venait-il réellement de dire qu’il ne pourrait rien faire pour les terres Arétannes ? Il semblerait que le vin lui ait monté à la tête. Ce n’était guère étonnant.
« Merci. » |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Sam 15 Mai 2021 - 14:39 | |
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- Quand ce mariage doit-il avoir lieu, Monsieur le Comte ?
Elle a dans ses coffres des petits cadeaux pour la fiancée de Marc-Aurèle, des petites choses de Dame, délicates attentions pour une jeune fille qui sera bientôt mariée. Elle les lui donnera quand elle en aura l’occasion. Pour le reste, il y a bien évidemment toute une organisation à prévoir. Tout le monde a été averti de l’événement qui se profile à Diantra, le sacre du petit Roy. Il y a donc cela à prévoir, en plus de devoir organiser la venue d’Harven, juste après ce mariage arétan. Des dispositions seront sans doute prises à son retour à Fernel pour que des appartements soient prévus pour lui et pour que des serviteurs lui soient officiellement attachés. Avec un sourire, elle songe à Maximilien. Ce garçon vif et débrouillard, un peu plus âgé que le fils du Comte, sera parfait pour le guider au quotidien. Elle demandera également à l’Intendant de faire quérir un instructeur de renom pour le garçon. Le reste…Elle s’en chargera personnellement.
Elle a un regard pour le Comte qui semble soudain bien abattu. Ou bien sous l’influence de la boisson, c’est difficile à dire. Quoiqu’il en soit, elle le rejoint et prend place sur le canapé, les mains jointes sur ses genoux, tout en le regardant d’un air tranquille.
- Le Seigneur de Terrefière a eu l’occasion de voir mon domaine, mon château, il vous racontera Fernel avec ses mots. Quiconque vient en ami chez moi sera reçu comme un Roi. N’ayez crainte pour Harven, il aura tout ce qu’il faut et même plus encore.
Le remerciement du Comte confirme l’état de lassitude dans lequel il se trouve. Elle regarde un instant ses mains et parle, de sa voix douce, pensive :
- Même si je n’ai jamais fait face à vos difficultés, sachez que je comprends votre fatigue et votre désir de faire de votre mieux pour redresser votre Comté. Il faut bien du courage pour laisser son unique héritier entre des mains étrangères en espérant qu’il en revienne meilleur. Et…
Elle le regarde, avec un sourire :
- Je vous sais gré d’avoir eu cette élégance de dire qu’une Dame sera parfaitement adaptée à cette tâche. C’est très important pour moi…
Elle espère ne pas le choquer en disant ce qui va suivre :
- Mon père m’a enseigné la conscience de celle que je suis. Une femme dans un monde d’hommes. Et je m’estime aussi compétente que ceux qui voudraient me voir demeurer au salon avec un ouvrage de tapisserie dans les mains. Les Dames de Péninsule méritent qu’on leur rende hommage autrement qu’en leur laissant un enfant dans le ventre.
Oui, elle a osé. Absolument.
- Alors, votre demande est bien plus importante que vous ne pensez. A mes yeux, c’est la preuve qu’une Dame, en Péninsule, peut faire de grandes choses, pour autant qu’on lui en donne l’occasion. C’est donc moi qui vous remercie, Monsieur le Comte.
|
| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Mar 18 Mai 2021 - 20:38 | |
| « I’ d’vrait avoir lieu un mois après Diantra… L’seigneur d’Terrefière v’devoir rester ici régenter l’domaine. Il en profit’ra pour organiser c’fameux mariage en m’absence. »
Oui, Magnus comptait bien laisser le comté entre de bonnes mains et ce mariage aura lieu. Arétria avait besoin de ces festivités, le comté avait besoin de joie pour oublier les affres de l’hiver. Pour oublier ce que les Arétans avaient perdu. Oui, cela allait être un événement digne des plus grands nobles du royaume selon les moyens à disposition bien évidemment. Il voulait que Harven voit cela. Il voulait qu’il voit sa tante se marier avant de partir vers l’inconnu. Fort heureusement, il y aurait un horizon en la personne de la Dame de Fernel et il savait qu’il ne mettait pas son jeune fils entre de mauvaises mains.
Il regarda alors les bûches au feu qui crépitaient, dans moins d’une heure, il n’y aurait plus de combustible. Le seigneur de la Malelande se voyait un peu comme ces bûches. Il se faisait consumer par l’état d’Arétria et si cela ne se voyait que très peu dans la sphère du professionnel, son état se ressentait quand il était dans le privé, comme ici. En une année et demie, presque deux années, s’occuper d’Arétria commençait à le ronger de l’intérieur.
Tandis qu’il était dans ses pensées, il se mit à sourire. Il entendait la damoiselle le remercier pour son état d’esprit. Elle le remerciait pour sa confiance. Il l’observa alors quelque instant puis répliqua :
« M’rivaux m’caractériseront d’brute épaisse. L’étrangers diront qu’les Malelandois s’des idiots sauvages.Mais sachez qu’nous avons été éduqué d’le respect d’la femme. Ici, elles peuvent hériter et n’sont pas uniquement d’objets d’reproduction. M’mère était une noble d’Sainte-Berthilde. Elle a épousée m’père et n’a jamais eu à subir d’sévices quelconque. Elle était une vraie crème, une femme d’caractère … elle gérait notre famille d’puis d’décennies, elle n’a éduqué d’le respect d’la femme également, Elle est morte d’rant c’t’hiver. »
Il attendit quelques secondes. C’était toujours un passage douloureux à évoquer pour Magnus qui était assez proche de la femme qui avait été sa gardienne durant toute sa vie.
« M’femme est morte en couche en m’ttant au monde, Harven. Il n’a pas eu d’figure maternelle, d’exemple féminin … oh, il a s’sœur et s’tantes mais c’ne sont pas d’dames. Il a b’soin d’une figure seigneuriale, une femme ayant d’pouvoir et j’pense qu’vous êt’ plus à même d’lui apprendre c’qu’il doit apprendre pour êt’ un véritable seigneur digne d’ce nom. »
Son sourire ne disparut pas, il continua sur sa lancée.
« N’êtes pas l’première à penser c’la mais v’devez êt’ l’première à l’dire tout haut surtout face à un homme. Mes pairs v’aurez dit d’partir mais ici en Arétria n’partageons… d’moins pour l’plupart vot’ pensée. L’femme est souvent l’égal d’l’homme et n’sommes fiers d’cela. » |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Dim 23 Mai 2021 - 10:18 | |
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Louise écoute, dignement assise, les doigts croisés et posés sur le doux tissu de sa robe. Elle laisse le Comte s’exprimer, tout comme elle vient de le faire, non sans établir en silence une certaine ressemblance entre la Montagne d’Arétria et sa propre personne.
L’habit ne fait pas le prêtre, tout comme un air ne fait pas une chanson. On peut avoir une réputation exécrable et se révéler un être plutôt doux, compréhensif et empathique. On peut tuer à tour de bras pour faire respecter les lois et en rentrant, quand l’armure tombe, prendre un enfant dans ses bras en priant qu’il n’aura jamais à faire couler le sang. La châtelaine est parfaitement consciente des qualités du Comte, de ses défauts aussi, mais cela n’empêche pas qu’une certaine estime est en train de la gagner, une estime envers un vieux guerrier qui a la décence de voir, lui aussi, bien plus loin que le bout de son nez et qui a aussi l’intelligence de se fier à son instinct en ce qui concerne la châtelaine de Fernel.
Pour l’immense majorité de la noblesse péninsulaire, Louise n’est rien. A peine plus qu’un noble sans terre, juste une femme qui a eu la chance d’être fille unique et d’hériter d’une petite seigneurie qui lui permet de ne pas crever de faim. Une femme à la tête d’une tout petit fief obscur, perdu dans les Montagnes du Nord, un endroit absolument méconnu de quiconque n’a jamais mis les pieds à Serramire. Qui a entendu parler de Louise de Fernel dans le Sud, hormis ces quelques nobles à chaque fois rencontrés sur les routes de Péninsule ? Personne. D’un point de vue péninsulaire, Louise n’est donc qu’un ventre disponible, un ventre qui a un petit lopin de terre dont personne ne veut.
Et pourtant, c’est ce ventre, cette petite noble de rien du tout qui a conclu des marchés avec les Nains, toute seule, sans aide.
C’est cette petite châtelaine toujours sur les routes, habillée comme un homme pour chevaucher pratique, vêtue en société de velours et de bijoux somptueux offerts par les Nains dont elle est désormais l’Amie, qui a assisté au mariage royal de Kirgan, sur invitation du Roi Harald.
C’est cette femme repoussée de toutes parts que le Roi des Nains a jugé assez digne de voir le sépulcre des Rois, de prendre un contact avec cette magie des runes si particulières, de voir enfin tout le Zagazorn depuis un endroit jamais foulé par aucun humain.
C’est cette petite femme étrange qui manie la dague, qui se bat pour sa survie et celle des personnes qui vivent sur ses terres qui a averti tous les pairs du Royaume, le roi en personne, pour prévenir que des Drows rôdent librement en territoire nordien.
C’est à cette rien du tout que le Comte d’Arétria vient de confier son unique héritier.
Alors oui, si quelqu’un sait à quel point la réputation et les préjugés peuvent peser lourd dans une balance sociétale, c’est Louise. Parce que même en tenant compte de ce qui précède, elle ne sera visiblement jamais rien de plus qu’un ventre à féconder pour quiconque voudrait d’un petit fief dans le Nord. Une pourvoyeuse d’héritier. Une putain gratis.
Elle regarde ses mains en songeant à cela. Est-ce que tout ceci vaut vraiment la peine de se battre ? Est-ce donc si impensable qu’une dame de Péninsule puisse agir brillamment pour son pays ? Louise regarde ailleurs, fatiguée. Vraiment fatiguée et bien forcée de l’avouer à demi-mots au Comte, qui semble dépeindre un idyllique tableau de la condition féminine en Arétria.
- Arétria est une exception sur bien des points, Monsieur le Comte. Je suis heureuse de voir qu’il existe des endroits en Péninsule où les Dames ne sont guère limitées à leurs courbes et à leur fécondité, à leur petit titre et à leur réputation. Vous ne pouvez imaginer à quel point cela est…rafraîchissant.
Elle a un regard triste, vraiment triste pour le Comte, avant de continuer :
- Je ferai en sorte que votre fils reçoive la meilleure éducation et qu’il soit digne de reprendre Arétria. Je le ferai comme j’agis à chaque fois que je m’engage, Monsieur le Comte : avec beaucoup de passion, de persévérance et de gratitude pour la confiance dont vous m’honorez.
Elle se lève enfin et dit, d’une voix douce :
- Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, j’aimerais me retirer et réfléchir à tout ce dont nous venons de parler. Il y a beaucoup de choses à mettre en place à mon retour à Fernel, les festivités de Diantra, et ce que vous venez de m’apprendre risque fort de me tenir éveillée quelques heures. J’aimerais prendre le temps de réfléchir à cela, seule.
Un sourire.
- Nous pourrons peut-être reprendre cette conversation demain ?
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| | | Magnus de Terresang
Humain
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| Sujet: Re: Soirée de picole en perspective [Louise] Mer 26 Mai 2021 - 17:29 | |
| Arétria une exception ? Si seulement … le comté avait peut être des mœurs plus évolués que la plupart des terres péninsulaires mais les Arétans n’en restaient pas moins des Nordiens. Il y aura toujours des traditionalistes même si le passage de la Damoiselle de Wenden aura fait changer les choses. Ah, cette douce femme … douce mais guerrière, brûlante. ‘fin bref ! Oui, le comté était effectivement une exception à la Péninsule. C’était la seule terre du Nord qui mourrait de fain alors qu’elle était censée être le grenier des humains. C’était le repaire grandeur nature des bandits de tout le continent pouvant même rivaliser avec la Dross mais au moins, ses hommes étaient presque civilisés envers les femmes, c’était déjà ça.
Il voulait se démonter la tête à ce moment là, boire jusqu’à tomber raide comme il en avait l’habitude quand il était un seigneur de la Malelande. Il voulait picoler avec ses amis, festoyer comme avant mais non. Il était assis sur ce canapé de velours acheté avec l’argent Arétan dans une citadelle financée par l’argent du peuple au temps où Arétria pouvait se le permettre. Ce temps où le comté pouvait faire banquet sur banquet, rivaliser avec les grandes puissances de la Péninsule, ce temps où même un petit coquelet d’Odélian ne venait pas en ces terres ancestrales pour insulter le comte. Au moins, les Arétans respectaient les femmes.
Il regarda alors la Dame de Fernel qui demanda congé. Effectivement, il y avait beaucoup à faire, il devait lui même aller se coucher au moins dormir une petite heure avant que son sommeil ne soit interrompu par ses gardes qui le réveilleront pour lui annoncer une mauvaise nouvelle, depuis quelques mois c’était ça pratiquement toute les ennéades, il s’y était fait.
Un sourire se dessina sur ses lippes :
« Bien entendu, Dame d’Fernel . N’verrons tout c’la d’main. Et j’ne m’en fais point p’mon fils. Même s’je connais peu, j’sais qu’il est entre d’bonnes mains. Passez une bonne nuit. |
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