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 Charrié par les vents [Harald]

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Nimir le Rouge
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MessageSujet: Charrié par les vents [Harald]   Charrié par les vents [Harald] I_icon_minitimeMer 4 Aoû 2021 - 13:43

8ème de la 2ème de Verimios, premier mois d'été
An 18 du XIe Cycle




Un vent s'éleva, loin à l'Ouest. Alors qu'il n'existe ni début ni fin à l'évolution de la trame et du temps, ce vent était un début. Parcourant les cieux, zébrant les cumulus et hurlant à travers les averses, il ce parcourut le monde avec l'avidité d'un carnassier à l'estomac creux. Changeant de cap, s'orientant en direction de l'altitude qu'affectionnait les vivants, il coiffa les sommets des hautes cimes, faisant voleter les neiges éternels du Septentrion. Sans sembler vouloir s'arrêter, il emprunta un goulot et une passe puis un autre goulot avant de fouetter les parois des montagnes du Kirgion. Se sentant puissant, rien ne semblait pouvoir l'arrêter et c'est sans peur qu'il se jeta des falaises d'Arkan pour prendre la grande mer et louvoyer sur l'écume de l'Eris. Zigzaguant, furetant, tonnant, ce vent, trouva sa fin en balayant la joue du Rouge, Nimir de la lignée de Grim.

Dans l'existence d'un nain, il existe certains instants, certains événements, certaines nouvelles, qui sont prétextes à rentrer dans la roche et dans la pierre pour l'éternité. Le peuple des montagnes étant friand de gravures en tout genre, dixit les nombreuses sagas et épopées naines recouvrant les grandes salles des mégalopoles souterraines d'aujourd'hui et de jadis ; on peut sans crainte affirmé que coucher certains mots issus de maux sur la pierre, est une habitude récurrente et apprécié de tous.

Celle que le Rouge avait reçut en ce huitième ennéade de Verimios alors que lui, ses frères et ses sœurs, jouaient toujours les habiles videurs pour les Külmiens, faisait sans contexte partit de cette catégorie. D'ailleurs, Nimir l'avait fait graver, dans le cœur et dans le marbre, dans la flamme et le métal, chacun des siens avaient reçus détails et explications afin qu'aucun ne puisse l'oublier. Cris et jurons avaient retenti comme une armée de marteau de forgeron frappant l'enclume, et quand ils s'étaient enfin taris, n'était alors resté qu'un simple résumé : des hommes avaient tué des nains.

« On y est. » Commenta Kram sans une once d'émotion. En avait-il d'ailleurs celui-là ? Autrefois bouvier pour des nains de basses extractions à la barbe fendues, il avait rejoint les rangs de la Fraternité du Marteau récemment, pas forcément guidé par sa foi, mais plutôt par ses bourses. Un nain de bien, un bien de nain, pourrait-on dire. Avec ses morpions, le dit Kram avait amené dans ses escarcelles quatre magnifique Gazam'Groms. Des bêtes immenses, de la taille d'un poney et à la mâchoire aussi large que la tête de leur maître. Ses chiens étaient des gardiens, des tueurs, des renifleurs et des foutus bouffeurs de viandes. S'ils causaient quelques problèmes à l'occasion, Nimir était tout simplement sublimé par leur beauté.

Relevant du chef, le Capitaine porta son regard au loin. Dans l'immensité bleue qu'on prénommait l'Eris, mais que lui aurait bien aimé renommé La Grande Flaque Dégueulasse, Nimir aperçut alors les montagnes. Les Montagnes.

Un frisson lui parcourut l'échine et lui défrisa un poil du joufflu, une petite larmichette perla à la garde de ses yeux fous et un sourire carnassier commença à lui barrer les lippes. Le Zagazorn s'étendait à sa vue, fier, imperturbable et presque sans défauts. Adressant une prière bruyante aux Pères des Batailles, Nimir finit par souffler entre deux vagues tout en toisant le ciel.

« Enfin, nous voilâmes rentré à la maison...»

Et dans les cieux, une ombre lointaine frémit et disparus dans un crissement presque inaudible.
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Nimir le Rouge
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MessageSujet: Re: Charrié par les vents [Harald]   Charrié par les vents [Harald] I_icon_minitimeJeu 5 Aoû 2021 - 17:58

9ème de la 2ème de Karfias, second mois d'été
An 19 du XIe Cycle



Alors qu'il n'existe toujours ni début, ni fin, dans l'existence, la trame et le temps dans de sombre endroit, naquit un vent. Ce vent n'était pas le début, mais un début. Simple petite bourrasque à l'origine, il grandit en puissance et en force, choisissant de dévaler la pente plutôt que de la monter. Alors qu'il n'existait aucunes lumières en cet endroit, le vent se dirigea dans un tunnel étroit et humide, sombre et odorant ; un lieu malfamé qui ne portant point de nom et qui s'étendait sur des kilomètres et des kilomètres en aval. Sa route chaotique échangeait entres lignes droites et virages serrées et il était difficile de savoir il se rendait précisément, mais pourtant, ce vent cherchait une sortie. Alors qu'il enchaina une passe serrée et un goulot d'étranglement, c'est avec majesté et un bruit retentissant, qu'il s'expulsa d'un poilu fondement.

« Par les saintes Baloches Kram, qu'as-tu donc becté au réveil ?! Pour sûr que les brouetteurs que tu recelais sur les places Külmiennes poquaient bien moins du joufflu que toi ! Va donc , va ! J'ai le conduit en feu à force d'humer tes flatulences depuis le réveil. Gredin. »

L'intéressé haussa un sourcil, ne dit mots, se leva, et changea de direction comme une pierre dotée de sa propre conscience. Prenant la direction avant, Nimir le regarda s'en aller lentement en se posant une question on ne peut plus importante : dans quel sens allait donc le vent ? Car il aurait été dommageable de sentir une nouvelle fois le fumet de ce faquin alors qu'il enfournait sa portion de viande un feu ou deux plus loin.

Mais les ruines matinal n'était pas l'unique sujet d'importance de l'instant, loin de là même, car à l'Est, un nuage de poussière s'élevait dans les airs.

La Fraternité du Marteau avait posé ses affaires au Brissazlif la veille au soir après une éreintante journée de marche depuis Thanor. Cet immense carrefour était le principal point de jonction du Grand Royaume Nain et on pouvait donc le penser relativement sûr ; des caravanes plus ou moins importantes l'empruntaient d'ailleurs régulièrement et en cette nuit ils ne furent pas les seuls à poser bagages. On trouvait même quelques marchands itinérants ayant déposés leurs bardas en attente du client. S'étant équipé, les frères et les sœurs de Nimir avaient aussi investis dans des montures. Presque tous chevauchés maintenant des béliers. Pas de première fraîcheur pour sûr - Nimir en avait même vu un possédant trois pattes, ils remplissaient suffisamment leurs offices. Tous se réveillaient lentement, prêt à reprendre la route quand les ordres serraient donnés et le Capitaine ne devait pas être le seul à avoir remarqué le ramdam en approche.

Nimir n'était pas du genre à paniquer, surtout en territoire nain. Mais c'était la curiosité qui titillait son esprit, car à la vue de la poussière déplacé, il ne s'agissait sans doute pas d'une caravane marchande. C'était une troupe armée qui approchait. Balançant des ordres à ses ouailles, le Rouge essaya de ramener l'ordre aussi vite que possible afin de faire meilleurs figures possible. Le tentes furent pliées, les feux éteints, les ustensiles rangés et ce fut tout. Les armures ne furent pas briquées, les armes ne reçurent pas une once d'huile, mais quand les nains qui approchaient furent enfin en vue, la troupe eu l'allure de ce qu'elle était, une troupe.

En tête, le Rouge put alors observer les montures : des bêtes superbes, de premières qualités et en forme. Puis son regard se riva sur les nains : tous en armures, rutilantes et d'une fracture qui ferait pâlir les rois des terres des hommes. De blanc et d'or pour une dizaine, un autre lui arborait des plates noire comme la nuit. Ce nain aurait put sembler plus banal que les autres, si on ôtait un détail qui rachetait tout le reste : sa couronne. Du Mogarium. Plus que Nimir aurait crut pouvoir en voir en une seule vie, voir deux. Alors il sut.
Écartant les bras comme s'il s'agissait d'aile, sa longue natte fouetta l'air et sur son visage nacquit son sourire fou.

« Baruk ! Baruk ! » Clama t'il alors que les bruits des sabots s'élevaient toujours.« Mes frères, mes soeurs, voyaient la chance que nous possédons en cet instant, car de l'avant s'en vient Celui-qui-ceint-la-couronne !  Baruk Harald Barbe-Sanglante, Grand-Roi du Zagazorn ! »

Nimir c'était avancé sans s'en rendre compte, prêt à se faire piétiner, il bloquait à lui seul le passage à l'escorte royale. Dans le ciel, un cri déchira les nuages, lointain mais puissant.
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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: Charrié par les vents [Harald]   Charrié par les vents [Harald] I_icon_minitimeLun 9 Aoû 2021 - 1:32


Dichotomie. Etrangeté que ce mot-ci, à la définition pourtant bien compréhensible, explicite, et connue de tous, au moins une fois dans toute vie. Le fait d’être en inadéquation entre ce que l’on fait, et ce que l’on ressent ; ce que l’on dit, et ce que l’on pense ; ce que l’on projette, et ce que l’on est.

L’esprit de Harald était tel le volcan impétueux : en ébullition. Depuis son retour d’Anaëh, il avait appris les étranges et tristes évènements qui secouèrent le palais de Langehack, et qui provoquèrent la mort de deux nains. Un soldat Lantais, ancien de l’infanterie lourde reconverti dans la protection de l’émissaire le temps de la mission commerciale, et un runiste, Scriberune de son état, maître du feu et de la terre. Deux morts, et un émissaire fait prisonnier pendant deux ennéades entières… Deux morts, et l’effondrement total et immédiat, de tout le commerce né entre la Péninsule et le Zagazorn. Commerce né des efforts d’un souverain désireux d’apporter plus d’or, plus de possibilités, plus de revenues à son peuple, après 5000 ans d’autarcie, et un Voile destructeur.

Mais voilà, aujourd’hui, tout était à refaire… Ou du moins, tout était à sauver. Et alors que le galop régulier du Bélier de Harald apportait un certain réconfort, un rythme régulier, presque dodelinant, de quoi endormir ou apaiser un esprit troubler… Le feu de la guerre, de l’incompréhension et de l’avenir incertain, ranimait sans cesse le brasier qui brûlait l’esprit du souverain de tous les Nains. La seule chose positive à tout cela : le trajet passait très vite.

Ils arrivèrent bien vite au Brissazlif, la trouée entre le Brissalion et les Terres d’Arkhan, de Basse et Haute-Virnée. Une trouvée jadis lieux de tous les échanges, lorsque les Humains se trouvaient encore dans le village de Sardar. Un lieu qui sert encore aujourd’hui de plaque tournante des voyageurs et des commerçants itinérants, protégés qu’ils sont tous par les multiples fortifications armées en permanence par les troupes Lantaises et Thanoriennes.

La cohorte arriva, et bien vite, le garde royal en tête de colonne indiqua la nécessité de ralentir la cadence. On entendit alors les Béliers pousser quelques râles et grognements, signe que ladite cadence devait finir tôt ou tard. Qu’un peu de repos, pour les montures, ne serait point de refus. Ils finirent les quelques mètres séparant la démarcation des fortifications à l’allure du trot, puis de la marche, alors que les yeux des gardes, et de Harald, balayaient la zone à la recherche de trognes familières, ou d’un danger quelconque.

Baldwin fut le premier à mettre pied à terre, car c’était lui qui guidait la colonne. Le propre fils de Harald guidait ce dernier sur les routes et les sentiers du Zagazorn, afin que le Groman-Rik puisse retrouver son trône, et faire ce qu’il devait faire : régner. Car aujourd’hui plus que jamais, le Zagazorn avait besoin d’un Roi fort, puissant, courageux, sage… Mais peut-être aussi implacable.

Quand soudain, une voix se fit entendre. Une voix typiquement naine, à l’accent bien trempé, même pour un natif du Zagazorn. Une voix si ferme, si forte, qu’elle ne peut être que celle d’un guerrier, ou d’une Braise-Vie ardente, à n’en point douter. Harald posa alors ses mires sur celles qui s’étaient levées vers lui. Il ne reconnaissait point ce nain, mais cette robustesse et cette élan presque sauvage – il avait été le seul nain à se tenir debout face à une cohorte montée sur Béliers de guerre – lui était presque familière. Nul doute que ce Nain-ci était fort, à sa manière.
« Baruk, fier Dawi ! Qui es-tu, toi qui se dresse face à moi ? » Demanda-t-il, avant de passer sa jambe droite par-dessus le dos du Bélier, et de sauter au sol, ses appuis solides le transformant en un bloc dur et fier. En quelques foulées, il vint se planter face à ce Nain qui l’invectivait avec respect. « Voici mon fils, Baldwin, fier garde du Roi. Et voici ma cohorte. Je reviens des terres des Elfes, et je retourne jusqu’à mon trône, car l’heure est grave. Que faites-vous ici vous autres ? Vers où vous rendez-vous ? »

Beaucoup de questions, car Harald, en plus d’avoir l’esprit en ébullition, avait toutes les raisons d’être méfiant. Mais aussi, il s’agissait d’un moyen de penser à autre chose, à quelque chose de plus concret…
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MessageSujet: Re: Charrié par les vents [Harald]   Charrié par les vents [Harald] I_icon_minitimeVen 13 Aoû 2021 - 23:48



Au premier abord, le nain qui lui faisait face ainsi haut perché ne possédait point grand différence avec le commun du peuple des siens. Voyez vous, il était toujours facile d'imaginer, voir de fantasmer, un lieu, un être ou voir même les deux en même temps ; et quand la réalité vous rattrapez ainsi brutalement, il n'était pas rare de tomber de haut. Même pour un nain, c'est dire. Ne sachant pas à quoi s'attendre, Nimir se rendait compte qu'il s'était attendu à rencontrer une incarnation du Père-Créateur fait barbe sur cette terre, un détenteur de la couronne et du marteau, un avatar de la colère, une furieuse braise prête à ravager le monde et à punir les mécréants. Hors, il n'en était. Le Groman-Rik était un nain, comme les autres bien qu'il possédait une barbe des plus soigné, une aura imposante et par dessus, tout les signes extérieurs d'une tracasserie quotidienne lié à son statut unique : celui de dirigeant du royaume nain.
S'il avait pensé à de la vénération dans un primo-temps, la vraie vie le conduisait plus en direction d'une empathie presque non feinte en faveur d'un nain à l'esprit occupé par des niaiserie d'on lui, le Rouge, ne s'encombrerait pour rien au monde.

La lippe plus que carnassière, le Rouge salua d'un signe de tête à l'œillade fol, le fils et garde paternel ; un baruk qu'il aurait valut moins sec, mais trop emporté dans sa liesse de croiser ainsi le dirigeant de la race, n'en remarqua pas la finalité. Tête à nouveau tourné en direction de Harald, Nimir apprécia un instant son armure alors que ce dernier avait mit pied à terre. Une telle pièce portait surement la valeur d'un château sur la terre des hommes, peut être deux. Dans son regard c'était éveillé une curieuse flamme.

« Mon nom est celui que mes pères me donnèrent, Nimir Trimisson de la lignée de Gimir. Dernier membre de cette branche séculaire que fut le clan Croasse-Chronique d'on je suis, toujours et jusqu'à que ma braise ne s'éteigne, le représentant et Thane. Aujourd'hui on me surnomme le Rouge dans bien des lieux, d'on celui-ci même et pour des raisons, qui dépassent parfois mon propre entendement. Voila qui je suis, Grand-Roi. »

Il ponctua son verbiage cinglant par une inclinaison de la tête aussi théâtral que solennel. Avec Nimir, les choses simples ne l'étaient jamais réellement et au contraire, celles plus compliqués lui passaient sur le cuir avec une facilité déconcertante pour certains observateurs curieux.

« Voici mes frères et mes sœurs. » Présenta t-il en tendant une paluche en direction des guerriers aux trognes patibulaires qui ceignaient tous un marteau de taille plus ou moins important. « Ils sont la Fraternité du Marteau et j'en suis leur humble mais infaillible guide. Nous venons de la terre des hommes, terre qui n'a aujourd'hui, plus rien d'hospitalière pour ceux des nôtres. Mais cela, tu dois déja le savoir. Et comme toi, mon Roi, nous nous pressons en avant, poussé par le besoin, celui de servir une cause qui nous dépasse. »

Quelques rires gras s'élevèrent du rang de la troupe de mercenaire, mais la plupars des faces restèrent neutre, voir grise, pour ne pas dire sombre. Très sombre.

« Souhaiterais tu partager la bière mon Roi ? Quelles nouvelles de la terre des elfes ? »

Oui, Nimir questionnait le dirigeant suprême de la race naine comme s'il était un simple colporteur. Mais comment pouvait-il faire autrement ? Bien qu'il fut éloigné depuis longtemps, les coutumes n'avaient point changer. Tout les nains étaient égaux au yeux des dieux, n'en différait que la quantité de respect attribué.
Le Rouge avait réussit à ne pas cracher en parlant des Elgis, mais ce fut difficile pour lui et cela se ressentit sûrement. Dans les airs, un cri plus déchirant encore, s'éleva avec une force loin d'être discrète.
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MessageSujet: Re: Charrié par les vents [Harald]   Charrié par les vents [Harald] I_icon_minitimeSam 14 Aoû 2021 - 1:56

Croasse-Chronique… Un nom de clan qui était inconnu à la mémoire et aux pensées de Harald. Mais le souverain connaissait très bien son peuple, et il savait pertinemment qu’un nom de clan, ou à défaut, un pseudonyme, donnait plus d’informations sur ledit clan, ou ledit nain, que ce que l’on pourrait croire.

Ainsi, Harald était le thane du clan Brise-Os, un clan résolument tourné vers la guerre, comme il le laissait sous-entendre. Briser des os à la guerre, briser des os à coups de haches ou de marteaux, en fonçant sur l’ennemi avec violence et fermeté, avec acharnement, et sans aucune pitié. Celui qui aurait une plus grande habitude de l’étude des clans, ou de la sociologie du Zagazorn, pourrait alors y faire un distinguo religieux. Qui, dans le panthéon Nain, était le plus à même de prôner telle violence, que l’on en viendrait à broyer les os de ses adversaires, morts ou vivants ? Quel dieu pourrait promouvoir une telle cruauté ? Une telle opiniâtreté ? Le Père, bien évidemment. Ainsi, il apparaît évident à l’œil affuté, que le clan Brise-Os était composé de guerriers violents, dédiés tout entier au culte du Père des Batailles.

Alors, qu’en était-il de ce fameux clan, les Croasse-Chronique ? Une analyse plutôt basique laisserait sous-entendre l’utilisation de corbeaux, croassant dans leurs demeures, ou lors de leurs longs voyages. Alors, seraient-ils des éleveurs de ces volatiles très utiles ?

Ou alors, seraient-ils tels ces volatiles, prompts au voyage, distillant à chaque battement d’aile, des récits fantastiques de contes pour enfants aux clans désireux de les entendre ? Ou de sagas, pour celles et ceux avides d’histoires autour d’un feu dans l’âtre ? Ou alors, sont-ce ils des messagers d’une cité, chargés de la communication qu’importe les moyens ?

Ou alors, sont-ils des scribes, couchant sur tablettes et vélins les runes de l’histoire du royaume avec un grand « H » ? Ou celles de leurs clans ? Sont-ils responsables de certaines sagas qui, bien longtemps après la mort de leurs héros, demeurent connues, et parfois même enjolivées ?

Mais une autre information pouvait être intéressante… Enfin, deux autres informations. Il se surnommait « Le Rouge », et il était le chef d’une compagnie de guerriers, vraisemblablement mercenaires, puisqu’ils s’en reviennent des territoires des Umgis. Harald avait alors ressenti comme une intuition. La franchise et la manière de parler de Nimir, son titre, et son occupation… Harald avait l’impression de faire face à ces êtres qu’il côtoyait régulièrement avant le Voile, ceux-là qui prêchaient pour le Père, ces autres-ci qui parlaient de lui… Nimir était-il Mogarite ?
« L’a-t-elle jamais été, hospitalière, la terre des imparfaits ? » Siffla-t-il, ses dents se serrant sous l’assaut de sa mâchoire contractée.

Harald n’avait ni confiance, ni respect, ni même une once d’estime, pour ces fameux imparfaits. Il avait ouvert le royaume des nains au commerce avec eux, par nécessité d’injecter des capitaux étrangers dans l’économie du Zagazorn. La décision avait été la bonne, car depuis presque deux années que cet essor économique avait été envisagé, et même débuté, les caisses des divers clans, cités et du royaume, s’emplissaient doucement, mais sûrement. Taxes, impôts, loyers et autres dépenses imposées par les cités et le royaume, s’entassaient dans les caisses Naines, pour le plus grand bonheur des commerçants, argentiers, et autres dignitaires Nains.

Mais s’il y avait bien un aspect du Père que Harald avait gardé, c’était cette aversion pour cette création fortuite, cette naissance non désirée, cette existence obscène, que celle des êtres Humains. En bien des pensées, Harald souhaiterait vivement les voir mourir sous sa botte tous ces Umgis. Et savoir que cette compagnie-là, dirigée par ce chef-ci, revenait tout juste de ce royaume honni… Ne le mettais point en joie.
« Pour sûr, une bière serait le meilleur des traitements pour mon gosier asséché par toute cette poussière. » Dit-il, avant de se tourner vers sa cohorte. « Sortez les fûts, et installez le camp. Nous allons nous reposer avec nos frères ! »

Tous s’exécutèrent. Harald, lui, ne s’occupa que de ses propres affaires, les gardes s’occupant du reste. Bien vite – car monter le camp était agréable pour tout le monde puisqu’il indiquait l’heure de la bière et de la viande – tout fut prêt, tous pouvaient s’asseoir ensemble.
« De bonnes nouvelles en provenances des terres des Elgis. Bien meilleures que celles provenant de chez ces foutus Umgis. Que faisais-tu là-bas, Nimir Le Rouge ? Pourquoi n’étais-tu pas d’ores-et-déjà sur les terres de tes ancêtres ? »

Car nombreux furent les appels aux retours, et nombreux furent les combats qui auraient nécessités plus de haches, plus de bras, et plus cognards. Et cela, Harald ne l’oublierait jamais…
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MessageSujet: Re: Charrié par les vents [Harald]   Charrié par les vents [Harald] I_icon_minitimeSam 21 Aoû 2021 - 21:49



« A tes ordres, Grand-Roi. »

Réussit-il à croasser tel le volatile qui lui servait d'emblème clanique. Une emblème que Nimir d'ailleurs, n'arborait plus. A dire vrai, la vue d'un simple croasseux virevoltant dans les cieux et les vents, réussissait à le plonger dans une sombre période de mélancolie. Car les vieilles nuées de choucas à la langue bien pendue faisaient aujourd'hui partie d'un passé lointain, une ère révolu d'on il était la seule mémoire encore dotée de conscience. Peut être, parmi les plus vieux oiseaux, trouvait-on encore quelques spécimens qui dans l'intelligence collective à ceux de leur race, avait pour souvenance quelques spécimens barbus ayant fait partie des semblables de Nimir. Mais cela, en plus d'être une autre histoire, n'avait pas grande intérêt en cet instant et pour cause : on venait de le dédier à la bière.

Signant du menton en direction des membres de la Fraternité, il obligea ses ouailles à se réinstaller autours de leurs feux respectifs. Si quelques uns trouvèrent l'ordre surprenant, la majorité se contenta de profiter du message sou jacent : la période de repos venait d'être prolongé. Oui, car les Frères et Sœurs du Marteau avaient eux pour ordre, très peu de temps auparavant, de reprendre la route. Mais qui pouvait réellement échanger le confort d'un âtre à l'âpreté du chemin ? Sans doutes pas les nains ci-présent.

Une fois que l'ouragan de grognements, de ricanements et du sons sourd des tonnelets qu'on éventrait fut passé, Le Rouge prit place, accompagné de ses lieutenants, autour des bûches brûlantes de l'âtre royal. Les questions ne tardèrent pas à affluer et bienheureusement pour lui, il possédait déjà un bock plein.

« Nombreuses sont les raisons, mais peut être que la plus simple d'entre elle, restera la plus convaincante : nous avons été très occupé. Passant une main aussi forte que frénétique sur ses longues moustaches, il en chassa la mousse et la bière qui dégoulinait. Les hommes font fassent à de nombreux problèmes, pour les plus mineurs, ils réussissent à se sortir eux même de leurs ronciers ; mais quand débutent les réels ennuis, à qui d'autre confier cette tâche que des nains ? Moi et les miens, avons toujours apprécié jouer du marteau, car vois-tu, il nous rappel qui nous sommes. A chacun de nos coups, nous envoyons quelques précis messages, imprimés directement sur la face de nos ennemis et en runes assez grosses pour qu'elles soient consultables par le Père des Batailles à tout instant. »

Portedeuil émit un grognement tandis qu'il déchirait avec force un morceau de lard sec et de pain pas encore totalement dur. Manifestement son taciturne lieutenant était d'accord avec lui.

« Mais comme tu vois Grand-Roi, nous revoila en Zagazorn, car il est difficile pour un nain, d'être éloigné trop longtemps de la terre de ses pères. Et nous en possédons tous un non ? Maintenant, permet moi une curiosité mais, quelles sont donc ces nouvelles venant des Elgis ? »

Il avait craché ses derniers mots avec un dégout qu'il ne parvint presque pas à dissimuler par sa curiosité. Une nouvelle fois, dans les cieux, s'éleva un hurlement strident, aigu, qui semblait se faire plus proche. Nimir ne leva pas du chef et ses lieutenants non plus, mais serait-ce le cas de tout le monde ? 
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MessageSujet: Re: Charrié par les vents [Harald]   Charrié par les vents [Harald] I_icon_minitimeLun 23 Aoû 2021 - 14:37


Ah, les voici donc, les raisons pour lesquelles toute une communauté guerrière, toute une troupe de lames, de haches, de marteaux et de guerriers surentraînés, aura décidé de se battre sur les terres Humaines, au lieu de se battre sur les terres Naines, là où elles auraient été bien plus nécessaires. Harald ne put réprimer une grimace, qui aurait été invisible pour un œil non exercé, tels que ceux des Humains, ou des Elfes. Pour un Nain, deviner un rictus entre les poils d’une barbe tressée et correctement peignée, devient presque un jeu d’enfant. Nul doute, donc, que tous purent la voir, cette grimace. Et Baldwin, son propre fils, n’en manqua point un instant, conscient que cette discussion n’était point pour plaire au souverain de tous les Nains.
« Ainsi donc, vous n’avez point renié le père, malgré tout ce qu’il aura provoqué sur nos terres ? » Demanda-t-il, son regard d’acier se plantant dans celui de son vis-à-vis. En lorgnant ainsi la pupille de celui qui se nommait « Le Rouge », Harald cherchait l’étincelle de la folie, ou celle du mensonge, ou celle de la trahison. « Et vous êtes donc partis, voilà plusieurs années, pour mettre vos lames aux services bien payés de ceux qui, aujourd’hui, se destinent peut-être à être nos ennemis ? Ceux qui ont été créés depuis les scories, sans la volonté du père ? Alors qu’ici, vos lames auraient eu fort à faire. »

Tous les grognements et les cris, fussent-ils produits par la cinquantaine de cognards derrière « Le Rouge », ou par les cieux eux-mêmes, ou les sous-sols de ces lieux, ne pourraient faire tressaillir les mires, les pognes, et les larges épaules, du souverain des nains sous les cieux du Nord. Il avait une idée derrière la tête… Oh, il entendait déjà les critiques : « Et toi, Grand-Roi, comment as-tu pu aller chez les Elfes pour demander leur aide ? Leur accorder un droit de pèlerinage au Lörn ? Négocier un partage des savoirs agraires ? Et comment as-tu pu accepter l’or des Humains, en développant un commerce aujourd’hui bourgeon d’une guerre à venir ? ». Mais, ici, seul Harald posait les questions.
« Cette curiosité ne trouvera de réponse, que quand j’aurais moi-même eu les miennes, Nimir. »

L’aura de Harald changea du tout au tout. Lui qui, depuis des années qu’il avait obtenu le poste de Gazanundi, puis celui de Groman-Rik, avait su adoucir son tempérament, adoucir son sang bouillant, sa violence digne du Père des Batailles, posait sur Nimir les yeux d’un guerrier sanguinaire. Sa voix se fit plus forte, moins encline à la négociation pourtant si bien maîtrisée depuis des années. Sa posture toute entière, changea, et seuls ceux qui eurent connus Harald voilà des années, alors qu’il exécutait la volonté du Père, sous l’égide d’un Zagazorn point encore meurtri par le Voile, pouvaient revoir cette bête sanguinaire, prendre peu à peu possession du corps du Roi.
« Pourquoi avoir quitté le territoire sacré des Nains ? Pourquoi avoir offert aux Umgis les pouvoirs de vos lames, pouvoirs et savoirs issus de traditions issues du Père, et du Puissant ? Pourquoi être revenus maintenant, Nimir Le Rouge ? » Insista Harald, martelant ses questions comme le forgeron martelant son acier rougie par le feu. « Vois-tu, Nimir, je ne suis Roi que depuis l’an XVII de ce cycle. Car feu Hardrek Poing-de-Fer, puisse-t-il festoyer dans les Derniers Halls, fut tué, terrassé par la maladie du Grand Froid du Nord. Toi qui étais aussi loin dans les terres Umgis tu n’as point voté pour moi, aussi, je ne suis point ton Roi, tout comme tu n’es point un Nain du Zagazorn, point devant mes yeux. » Il se lève soudainement, déployant toute son armure. Agrippant sa hache, avec la vigueur du combattant transit, il pointa l’acier en direction de Nimir, et tint ces quelques mots. « Un Nain du Zagazorn ne peut se tenir éloigné bien longtemps des terres qui virent naître ses ancêtres, cela est vrai. Et ton absence, ces dernières années, s’est faite alors que bien des changements apparurent par chez nous, et que notre peuple aurait eu besoin de lames comme les vôtres. Alors, je te le demande, Nimir Le Rouge…. Es-tu un Nain du Zagazorn ? Es-tu un Nain qui voit face à lui son Roi ? Ou serais-tu un menteur ? »

Harald ressentait une vive colère pointer en sa poitrine, et un feu dévorant lui brûler la gorge, et lui obscurcir les yeux. Il ressentait à nouveau cette terrible pulsion qu’il ressentait jadis sur les champs de batailles. Les Humains avaient tués des Nains, ces mêmes Humains pour lesquels Nimir et les siens s’étaient battus durant des années. Des Humains qui, aujourd’hui, prirent le risque de déclencher une guerre meurtrière entre ceux du Zagazorn, et les déchets de la Péninsule. Et Nimir, lui, avait loué ses services issus des savoirs du Zagazorn, à quelques bourses pleines de Péninsule… Qu’avait-il bien pu leur dire ? Qu’avait-il bien pu leur montrer ? Que savent les Humains, sur la guerre et le Zagazorn, du fait de ce guerrier trop avide d’or facile ?
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MessageSujet: Re: Charrié par les vents [Harald]   Charrié par les vents [Harald] I_icon_minitimeLun 23 Aoû 2021 - 21:40



Dans le lointain, très lointain Sud, Nimir avait observé pareil phénomène. Alors que lui et les siens crapahutaient dans un décor de dunes, de rochers et de rivières arides en quête d'un point d'eau salvateur, ils s'étaient tous fait surprendre. Pourtant, rien en cet instant ne lui avait mit le morpion à l'esgourde, c'était un jour banal, sous un soleil banal et une époque tout aussi banal. Alors qu'ils arrivaient en vue d'un oasis comme l'appelait les locaux - et fort heureusement ou ils auraient sûrement tous canés, simple tas d'os blanchis au soleil, c'était simplement arrivé.
Une légère brise c'était levé dans le vent, pas plus forte qu'un pet au départ, elle augmenta et augmenta sans concession, sans trouver d'obstacle sur sa route. Les poils des barbes voletèrent, les cheveux des tresses s'emmêlèrent et de la cinquantaine de gorge naquirent une bordée de jurons. A l'Est, dans ce paysage morne, plat, un mur semblant immense, recouvrant l'horizon, avançait vers eux avec la puissance d'un ouragan. Du sable, du foutu sable. Tempeste furieuse de silice qui s'apprêtait à leur transpercer le cuir. La Fraternité c'était alors débandé devant ce spectacle, cherchant le salut dans la fuite et dans un hypothétique abris.
En réalité, plus de peur que de mal, mais tout de même. Harald Barbe-Sanglante, Grand Roi du Zagazorn, était en cet instant, en tout point semblable à cette tempête. Mais face à lui, personne ne prit la fuite.

« Paix, Harald, la paix. » Susurra Nimir entre ses quenottes serrées. Si lui et ses lieutenants n'avaient pas bouger d'une pouce, les réactions des frères et soeurs de la Fraternité du Marteau se firent un brin plus sonore à la vue de l'acier pointait sur leur chef. Heureusement, aucuns ne fut assez stupide pour penser, ne serait-ce, que lever du battoir en retour. Ils étaient avares, vénaux, brutaux, mais pas stupide.

De son regard fou, aux fumerolles qui dansaient au dessus du feu, les runes tatouées sur son crâne semblèrent s'agiter comme douées d'une vie propre. Nimir se contenta de mâchonner lentement, comme si le fait d'être ainsi jugé par un supérieur ne l'atteignait pas plus que son premier poil pubien. C'était le cas, car seul le Père avait réellement emprise sur lui.

« Nombreuses sont les questions et nombreuses devront être les réponses, car comment pourrait-il en être autrement ? Vint d'abord le pourquoi ô Grand-Roi, pourquoi avoir choisit le Sud alors que le monde éclatait, alors que les frères s'entretuaient, alors que la folie foulée le monde de son emprise. Dois je réellement t'expliquer pourquoi Harald ? Toi aussi tu as vus, toi aussi tu as vécus, alors ne sois pas trop prompt à juger sans connaitre, nombreuses furent les épreuves qui poussèrent les notres à quitter nos terres pour leur salut. Ce fut mon cas, et le cas de ceux et celles qui me suivent. Mais si tu veux tout savoir, et le je sens, c'est le Père lui même qui poussa mes pas sur ce chemin, comme il le fait en réalité, pour nous tous, depuis les premiers jours du monde, jusqu'à cet instant précis. Venons en maintenant au parce que, car comment justifier autrement nos actions ? Nous n'avons jamais trahis nos secret Harald et ils sont nombreux, mais qu'avions nous comme autre choix pour trouver pitance ? Aurais tu préféré que je laisse mourir mes frères dans une terre lointaine ? Me blâmes tu réellement d'avoir cherché à trouver la fortune et la gloire ailleurs qu'en Zagazorn ? Ils sont pourtant nombreux ceux des nôtres à avoir fait idem sentier, qu'avons nous de différents avec ces fameux ? Si nous sommes de retours aujourd'hui, c'est poussé par le vent des sombres nouvelles qui arrivèrent à mes esgourdes, je ne pouvais, tu t'en doutes, tolérer et continuer à vendre mes services à ceux qui ont fait couler le sang des nôtres. »

Lentement, Nimir descendit une paluche en direction de son ceinturon. Cette réaction rendis sans douter nerveux quelques uns des garde royaux qui le reluquaient avec un visage de dogue prêt à l'écharper. Mais le Rouge sortit un simple brûle-gueule de son paquetage et le bourra lentement d'une herbe à pipe grasse et odorante. Elle s'embrasa sans l'aide d'une flamme, trahissant le caractère spécial de ce petit objet de bois. Dans la fumée rougeâtre qui s'éleva, il continua sur le même ton mélodieux et fou.

« Permet moi de te contredire, Grand-Roi, je me permet de penser que les lourdes charges qui pèsent sur tes épaules actuellement flouent ton jugement : tu es mon Roi tout comme je suis un nain ayant vu le jour sur ces terres et un de tes sujets. Ma présence à l'Althinkalan est regrettable, mais point nécessaire pour t'adjoindre ma loyauté, car quand l'Assemblée des Thanes à parlé, la décision en devint irrévocable, devant les Dieux et les Barbes. Désignerais-tu comme non soumis à ta loyauté tout les absents à cette glorieuse réunion ? Car si j'en fais partis, je ne fus sans douter point le seul, hors, nous restons sous ton giron, comme il en fut par tout les temps et à travers toutes les époques. Tes devoirs ont dût alourdir le poids des heures en une journée, mais Harald des Barbe-Sanglante, que représente donc une vingtaine d'année dans la vie d'un nain ? Aujourd'hui, nous sommes prêt utiliser nos marteaux contre nos ennemis. Aujourd'hui comme hier, tu as face à toi un nain qui toise son Roi et il en va de même pour ceux qui me suivent. Mais devant le Père, je ne me laisserais pas faire passer pour un menteur et un apatride. »

Sur ces derniers mots, dans le levant pointa la silhouette d'un immense aigle qui décrivait des ronds autour du campement installé dans le Brissazlif. Il ne criait plus, mais sa présence maintenant visible de tous, devait servir à imposer sa présence.

« Maintenant, moi qui fus et qui est toujours été proche de mes ouailles, je ne le sais que trop bien, l'acte par devant les mots. Qu'attends tu de moi Grand-Roi ? Dois je t'exposer tout mes buts ? Car ils existent, comme nous tous, j'en dispose. Ou vas tu, ici devant tous, m'abattre pour des fautes que nous furent nombreux à partager ? »

Nimir n'affichait plus aucuns sourire, mais dans ses yeux grands ouverts dansaient une flamme ardente prête à se muer en un fou brasier.  
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MessageSujet: Re: Charrié par les vents [Harald]   Charrié par les vents [Harald] I_icon_minitimeLun 23 Aoû 2021 - 23:02


Harald s’élevait au-dessus de Nimir et des siens, comme le plus grand des monts s’élevant au-dessus des plaines. Son ombre trahissait son immensité, sa robustesse témoignait de sa solidité, sa force montrait toute l’étendue de son pouvoir. La lame pointée vers celui qui, d’un instant à l’autre, pouvait être cané par la justice royale sans que quiconque n’y voit quelconque inconvénient, Harald jaugeait chacun de ses dires, pesait chaque mot et analysait chaque réaction.

Et finalement, il reconnut l’un des siens. En son for intérieur – et ce, qu’importe la présence de l’immense créature dans les cieux – Harald avait l’impression qu’une voix lui susurrait que le Nain ici présent, n’était autre qu’un frère, éloigné pendant un temps, de retour au bon moment. L’impression d’un déjà vu, comme un frère pourrait l’avoir face à un autre membre de sa fratrie, parti depuis longtemps sans jamais être totalement oublié.

Finalement, après la diatribe du Rouge, Harald abaissa doucement sa hache, les mots du capitaine cognard trouvant un chemin au creux des oreilles et des songes du souverain de tout le Zagazorn. Finalement, alors que Nimir demandait si le souverain de tous les Nains – et donc son souverain également – allait exécuter une sentence dont il serait à la fois le juge, le juré, et le bourreau, Harald adoucissait son regard, sans en ôter l’aspect sérieux.
« Ainsi as-tu parlé, Nimir le Rouge. »

Harald rengaina alors sa hache, son manche de bois s’agençant dans son fourreau avec le bruit caractéristique et si agréable aux oreilles de tout soldat. Soufflant comme le ferait un Beärog, Harald prit à nouveau place assise, et sortit de son barda à ses côtés, sa propre pipe, son brûle gorge à lui. Bourrant le tabac avec la plus grande des patiences, et le plus ardent des sérieux, Harald en oublia presque l’importance de l’instant. Finalement, après des secondes qui parurent longue tant le silence se fit pesant, il craqua une allumette, et le doux mélange d’herbes fortes et épicées pu poindre dans les narines alentours. Sa grande aspiration provoqua ensuite une très longue expiration, et un panache de fumée tout à fait correct, pour ne point dire semblable à la gueule d’un dragon.
« Ainsi la glace est brisée, et la flamme rejaillie. Le poison des Umgis est lent, mais efficace, et il corrompt aussi bien les esprits que les cœurs. C’est avec joie que j’accueille ton esprit, et ton cœur, ainsi que ceux des tiens, sur les terres de nos ancêtres. Frères nous sommes, et ton Roi je demeure. Bienvenue, Nimir le Rouge. » Conclut-il, avant de faire venir, d’un signe de la main, quelques mets qui pourraient rassasier les ventres affamés de ceux qui cavalèrent toute la nuit durant. La nourriture arriva, le feu fut rallumé, et la cohorte royale se mélangea à celle formée par la fraternité du Marteau. « Où comptais-tu te rendre Nimir ? Toi, les tiens, et ta créature ? »
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MessageSujet: Re: Charrié par les vents [Harald]   Charrié par les vents [Harald] I_icon_minitimeJeu 26 Aoû 2021 - 22:07



« Aye. » Affirma Nimir en signant de la caboche une fois la tirade ritualisé du Grand-Roi terminé. Dans le nuage rougeâtre qui s'élevait son brûloir, il prit quelques courts instants pour se poser les bonnes questions. Harald des Barbe-Sanglante se comportait-il toujours ainsi ? Car à son avis, le dirigeant du royaume nain semblait tiraillé entres un nombres incalculables de chemins et aucuns, ne devaient lui sembler convenable. Était-il mal conseillé ? Qui donc soufflait à ses esgourdes ? Depuis quand, ne c'était-il pas rendu dans un temple pour défaire sa braise des volutes de cendre qui la recouvrait ? Avait-il oublié qu'il existait en ce monde, des forces bien supérieurs à celle des vivants ? Des juges disposants d'une autorité bien plus puissante que la sienne ? Le devoir était semblable à une montagne et aucuns nains, fussent-ils le plus solide, ne pouvait faire face à ce dernier sans le soutient des Dieux. Cette leçon, Nimir l'avait apprise et transmise, souvent à grand coup de maillet dans la trogne ; mais depuis qu'il l'appliquait dans sa vie, il n'avait plus de problèmes. Plus aucunes problèmes. Plus un seul foutus problèmes.
En conclusion, Harald devrait sans doute un jour, prendre exemple sur lui n'est ce pas ?

Appréciant l'odeur épicé du royal tabac, il ouvrit des soucoupes grandes comme des saucières quand furent apportés les premiers mets. Car c'était la de la boustifaille de luxe, loin de la barbaque pleine de gras et de nerfs que l'on servait dans les contrées plus au sud de ce monde.
Se permettant d'emprunter sans remboursement la nourriture partagée, le Rouge mit un temps considérable à reprendre le fil de la conversation, jonglant entre coup de mâchoire et inspiration bruyante d'herbe à pipe.

« Almis. » Finit-il par avouer après un rot sonore qui ponctuait une chope vide.

On aurait put croire que le nom de la Perle du Nord face office de signal entre lui et la terreur qui rôdait dans les cieux. Car une fois qu'il eut éructé, un effroyable cris stridents percuta les parois des monts. Son écho fit trembler l'air et les herbes folles avant qu'il ne s'abatte comme un ouragan quelques mètres au dessus du campement, sur une corniche rocheuse.
Akvar était venu. Déployant ses longues ailes, il était a porté d'un tir d'arbalète mais agissait comme s'il était conscient de sa stature et de sa souveraineté sur les airs.

« Voilà ou nous comptions nous rendre Grand-Roi. Le Père me guide, je le sens. Dans les souterrains de l'antique cité se jouent dit-on, un combat perpétuel. Quel meilleur endroit pour les Frères et Soeurs du Marteau ne crois-tu pas ?! Ô j'entends déjà les bruits du fer. Je sens déjà l'odeur des flammes et des cendres, quel merveilleuse prière cela ser...Mh...Ne prend pas ombrage de mon égarement et de ma passion Harald, je ne fais pas partis de ceux ayant renié le Créateur et au contraire de nombreux autres, j'assume la franchise de mes croyances. Maintenant, tu connais notre destination, mais sache, Grand-Roi, que je t'apporterais l'aide nécessaire à la question humaine, je dirais même, toute l'aide en mon pouvoir, voila plus de vingt ans bientôt que je fréquente ces faquins, ils doivent être peu nombreux ce de nos frères à avoir autant d'expérience à ce sujet. Dans ce cas la, nous remettrons notre expédition à plus tard, cela va de soit. »

Nimir avait tant parlé que sa langue avait sans douter séché dans sa glotte. Il souriait à nouveau, de sa lippe folle.  
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MessageSujet: Re: Charrié par les vents [Harald]   Charrié par les vents [Harald] I_icon_minitimeLun 30 Aoû 2021 - 18:26

Almis… La Fraternité du Marteaux… Le Père, point renié, ni jadis, ni aujourd’hui, et sans doute jamais demain. Le Père, Mogar, autrefois adulé par toute une race, aujourd’hui à moitié détesté, à moitié craint, et parfois, même, totalement renié. Totalement, au point que les anciennes vies soient elles-aussi reniées et oubliées. Harald, pendant un temps, avait fait partis de ceux-là.

Mogarite convaincu, il rendait gloire au Père à chacune de ses batailles, à chacun de ses combats. Chaque vie terminée de sa pogne, était dédiée à Mogar. Mais quand ce dernier aura provoqué la mort de plus de la moitié de la population Naine, alors Harald fut plein de rancœur et de tristesse, de colère et d’amertume. Les quelques années durant lesquelles il n’avait plus d’yeux pour LE dieu, Harald ne voulait point s’en souvenir. Ses combats avaient été plus brouillons, moins violents, et surtout, il avait failli mourir.

Aussi s’était-il raccroché à la figure du Puissant, sous l’égide du très fameux Thorgrel Poing-de-Fer, aujourd’hui Fils du Puissant, Ikthor, Premier Fils de la Première Forge. Et depuis, il suivait les principes du Puissant, principes parfois diamétralement opposés à ceux qu’il avait suivi toute sa vie.

Et aujourd’hui ? Alors que la guerre était proche, toute proche, ne voudrait-il point laisser le Père revenir en son cœur ? Lui qui avait dirigé l’expédition vers Molgrunn, le renouveau des Runes aujourd’hui ; lui qui avait maintenant toute autorité sur Almis, cité pour laquelle il avait combattu plusieurs fois, et qu’il comptait bien reprendre et sécuriser ; lui qui avait tant de violence à laisser courir, et qu’il combattait par moults efforts, encore et encore, n’attendant toutefois qu’un adversaire, qu’une raison pour reprendre ses anciens vices. La guerre avec la Péninsule, qui couvait au-delà des frontières, qui grondait, tel l’orage lointain annonçant la violente foudre qui s’abattrait sur des terres arides, serait-elle la justification d’un retour vers le Père ?

Mais bien vite, les délicieuses fragrances arrachèrent Harald à ses pensées. Comme le reste des soldats d’ailleurs. Eux qui jaugeaient la troupe du Marteaux, qui montaient le camp sans réellement faire attention à ce qu’ils faisaient après que Harald ait presque condamné Nimir et les siens, chassèrent la buée de leurs esprits dès lors que les cuisiniers sortirent les tournes broches, les feux et les fûts de bières. De petits fûts, bien-sûr, car l’expédition devait seulement rallier Lante à Kirgan, aussi valait-il mieux être rapide.

Mais suffisamment de fûts pour faire bombance. Sur trois broches tournaient des porcelets, tandis que sur une grille d’acier posée au-dessus d’un grand feu, grillaient de belles pièces de viandes rouges issues de certains élevages bovins du Brissalion. Quelques épices étaient parsemées ça et là, agrémentant l’odeur des fumées d’une touche très agréable. Finalement, boustifaille et bière eurent tôt fait de rassasier les estomacs, et d’apaiser les esprits.
« Almis, la Perle du Nord… » Commenta alors Harald, après avoir croqué une immense bouchée dans cette pièce de viande rouge tout à fait saignante. Passant une pogne dans sa barbe déjà garnie d’une sauce tout à fait succulente, le souverain se régalait, et surtout, il appréciait cette bière au houblon très fort. « Je ne peux m’empêcher d’y voir une certaine ironie. Une troupe de cognards, dédiés au Père, qui tente de rejoindre la cité d’Almis, cœur ésotérique du Zagazorn, celle-là même qui aura été fondée par un des premiers Hauts-Prêtres du Père. » Oui, être Roi s’accompagnait d’un devoir de connaissance et de mémoire. Une mémoire qu’il devait transmettre aux jeunes en quête de témoignages, et aux anciens qui, parfois, pouvaient oublier d’où leurs ancêtres venaient. « Moi aussi, j’ai suivi le Père toute ma vie. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, bien qu’il hante certains de mes rêves… et de mes cauchemars. Peut-être continues-tu de l’aimer parce que tu n’as point dû faire face à tout ce qu’il aura provoqué par ici. Peut-être pas… Mais ainsi tu es, et ainsi je suis. Oui, ton expérience me sera forte utile. » Car inutile d’être un génie, un érudit, ni même un devin pour savoir que les Frères et Sœurs du Marteaux, et Nimir en premier chef, pouvaient être d’une utilité nouvelle. « Je gage que des Humains se présenteront tôt ou tard à nos frontières, pour parler de paix. Votre présence, et vos us, pourraient me permettre de voir plus clair aux travers de leurs mensonges et de leurs manipulations. Venez à Kirgan. Et ensuite… Ensuite, nous verrons. »
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MessageSujet: Re: Charrié par les vents [Harald]   Charrié par les vents [Harald] I_icon_minitimeLun 30 Aoû 2021 - 21:14



Ces royaux cognards en avaient manifestement dans les braies : personne n'avait réellement bronché en admirant le plumage brunâtre de l'aigle géant hurlant en amont ; Nimir en fut surpris l'espace d'un instant mais l'explication lui vint assez vite et elle était simple, il était en compagnie de guerrier nain. De vrais guerriers nains. Des vétérans sans douter, ayant sûrement miré maints et maints dangers à travers les cycles de leurs vies passées à arpenter les routes en vêtement d'acier et de fer. Akvar ne pouvait les impressionner ainsi, ils n'étaient pas des corniauds à longues guibolles se chiant dessus des que la menace dépassé le bout de leurs nez crochus. Cette surprise lui arracha un petit rictus, il c'était tant habitué à cette réaction épidermique, que ne pas la percevoir lui faisait l'effet d'un vide. Peut être avait-il finalement passé quelques années de trop, loin des siens.
Peut être.

Alors qu'il bourrait un nouveau brûlot de son gros pouce, le Rouge apprécia la rigidité de ces mêmes guerriers qui s'affairaient maintenant à ouvrir le cellier de route royal. Par les Saintes Baloches du Père, pensa t-il la bavante aux lèvres, ce petit arrêt impromptu prenait maintenant des proportions qu'il n'aurait jamais imaginé. Dans les flammes des feux qui s'élevèrent alors, Nimir ne put s'empêcher d'y distinguer la main du Créateur ; comment pouvait-il en être autrement ? Il jaquetait, fumait et mangeait en compagnie du Roi des siens, cette rencontre était manifestement de l'ordre d'un début de saga légendaire qui resterait, un jour ou peut-être, dans les annales du peuple nain.
Peut être.

Finissant rapidement son herbe à pipe dans une inspiration qui lui brûla les poumons, Nimir se prépara à accepter cette offrande de viande et de bières. Portedeuil en était tout retourné le salaud, il haussait un sourcil ! Une preuve d'étonnement chez lui qui équivalait à voir un cailloux sourire. Quant à Oda Mange-Magma, la bavette elle, agressait un morceau de barbaque comme si elle allait calencher dans l'heure. Un vrai spectacle. Nimir lui, essaya de rester dans une tempérance plus digne de quelqu'un de son rang : il ne se servit qu'un gigot de porcelet bien gras, d'on le saindoux se mit à dégouliner à grosse lampée sur son menton velus, recouvrant ses moustaches d'une couche blanchâtre opaque.

Fait de ton corps un temple Nimir, soit comme la roche primaire : parfaitement parfait. Sans défauts, ni failles d'aucunes sortes. Tu le dois, car nous le devons tous. Trop nombreux sont nos frères à s'être égaré sur le chemin de la paresse et de la gaverie, trop nombreux sont ceux ayant choisit de se vautrer plutôt que de respecte le don que le Père-de-Tout nous à transmis à nous, nains. Soit comme la roche primaire, soit un temple partout ou tu te rends.

Sage parole que celle de Maître Hilmar. Cette ritournelle tournait en boucle dans son crâne et une idée par dessus tout l'obsédé en cet instant : ce vieux corniaud avait-il un jour ressentit la faim, lui qui vivait des oboles du peuple, lui qui jamais n'avait humé la misère ? C'est sans concession que le Rouge s'admit à lui même, qu'il aurait volontiers lui même tondu son vieux maître contre une bouchée de cette viande jeune et maturée. Peut être serait-il punit un jour, pour de telle pensée. Mais pas aujourd'hui.

Car il venait d'écouter Harald, sa longue tirade entre deux bouchées n'avait fait que confirmé ce qu'il savait déjà. Ils ne s'étaient pas rencontré par hasard.

« Qu'il en soit ainsi Grand-Roi, la Fraternité te suivra Grand-Roi. Ceux du Marteau sont nombreux à redouter les murs de la cité détruite, car comme tu le sais, elle est l'épicentre, symbole de la colère du Père et s'y rendre pourrait...avoir quelques fâcheuses conséquence sur la dette que nous contracterons à Son encontre. Mais nous irons Grand-Roi, nous irons. Voit cela comme une première preuve de notre bonne foi, car il n'existe rien de pire que le parjure et j'ai moi même juré, de t'être utile face aux épreuves venir. »

Se levant prestement de son séant, Nimir se tourna vers ses ouailles.

« Mes Frères, Mes Soeurs. Nos plans viennent de changer. Nous nous rendons à Kirgan ! »

A ces mots, Akvar l'Aigle géant bâtit des ailes et reprit son envole, disparaissant loin dans le ciel. Parmi ceux du Marteau, certains frémirent, certains jurèrent, certains pestèrent, certains crachèrent, certains s'enfoutèrent et d'autres vomirent à terre, certains encore choisir de s'en battre avec brio, d'autres affichaient manifestement la trogne de ceux à qui cela en touchait une sans bouger l'autre et pour finir, ils furent même quelques uns, à n'avoir rien entendus.
Mais Nimir lui savait, que tous seraient bientôt saisit à la gorge devant la vision qui s'offriraient à eux dans les jours prochains, car aucuns n'avaient contemplé la Maudite depuis la terrible époque qui vit la fin bouillante de l'existence qu'ils avaient connu dans le passé.  
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