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 [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé]

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Renaud d'Erac
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MessageSujet: [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé]   [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé] I_icon_minitimeJeu 21 Juil 2022 - 13:12


2ème journée, 1ère ennéade de Karfias
Harren


Il s'en était passé des choses depuis son départ d'Erac pour se rendre à Fernel. La première, et la plus importante de toute, il avait demandé la main de Louise qui avait accepté immédiatement, le comblant de bonheur. Il avait aussi apprit par l'un de ses gardes de l'Ordre du Merle, que son épouse s'était entraînée à Serramire, et qu'elle s'était battue avec un noble du cru. Cela ne le surpris pas énormément, sachant par Aldir la volonté de Louise de combattre et d'être armurée, et même si ce n'était pas la coutume, rien n'interdisait formellement aux femmes d'apprendre à se battre. Ajoutez à cela qu'il lui pardonnerait tout, du moins pour l'instant où ils étaient dans la phase du tout début de leur idylle, le moment ou rien ne pouvait entacher leur amour aveugle. Depuis ils étaient passés par Aretria, et ils avaient continué en prenant leur temps. Ils finirent par franchir la frontière entre Sainte-Berthilde et Erac.

Louise était restée au Duché afin d'apprendre à connaitre les gens, l'hiver permettant de prolonger son séjour. Elle avait également rencontré sa future belle-mère et Alcippe, la seconde des deux jumelles, sœur de Renaud, et qui était restée à Erac, mais ça c'était une autre histoire...La veille, Renaud avait décidé d'emmener sa belle à Harren, pour lui faire découvrir cette forteresse à flanc de montagne, et aussi dedans. Ca lui appartiendrait aussi quand elle serait Duchesse. Le chemin plus long en raison de l'hiver, ils avaient chevauchés, Louise aimant monter plutôt que de s'assoir dans un carrosse, ils mirent plus de temps que Renaud ne l'avait pensé au début. Ils étaient arrivés tard le soir mais Renaud avait insisté pour continuer et ne pas s’arrêter en chemin, malgré la nuit, voulant absolument dormir à Harren. Après une collation rapide, il avait raccompagné Louise à ses appartements, lui demandant si elle était d'accord pour se lever très tôt, avant même la levée du soleil, et qu'il avait une surprise pour elle. Il lutta, comme chaque nuit, à l'envie irrésistible de la rejoindre dans son lit, trouvant le sommeil très tardivement.

Le lendemain donc, alors que c'était encore la nuit, Renaud se trouvait déjà habillé, simplement par rapport son statut, et chaudement vu la saison et la hauteur où il se trouvait. Il se dirigea, avec une escorte restreinte à deux hommes devant la porte de la belle qui avait volé son cœur, et il frappa à la porte. Quand elle ouvrit, subjugué par sa beauté comme à chaque fois qu'il la voyait, qu'elle soit habillée de la plus belle tenue ou en portant des vêtements plus simples. Il lui proposa son bras afin de l'emmener avec lui

"Bonjour ma bien aimée, tu es très en beauté, comme toujours. Il n'y a pas un jour sans que je ne remercie la Damedieu de t'avoir mise sur ma route, savourant la chance qui est la mienne. L'idée de t'avoir à mes côtés pour le reste de mes jours est un vrai bonheur.

J'aimerais te montrer quelque chose, malheureusement, il y a du chemin à faire, j'espère que cela ne te dérange pas ?"


Intelligente comme elle l'était, nul doute qu'elle avait déjà saisie ce qu'il voulait lui montrer, mais il espérait, tout au fond de lui, que peut-être, elle n'avait pas encore devinée, ou qu'elle n'avait pas voulue chercher, préférant garder la surprise.


Dernière édition par Renaud d'Erac le Sam 17 Sep 2022 - 7:15, édité 1 fois
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé]   [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé] I_icon_minitimeJeu 28 Juil 2022 - 6:15


L'hiver dans le Médian est à peine plus tolérable que l'hiver nordien. La température extérieure est pourtant presque douce en comparaison de ce qu'elle connait depuis sa naissance: un froid mordant, une neige compacte qui gèle et perdure toute la saison, un vent qui érode les pierres, les doigts et les nez. A cheval sur Lasgalen, en compagnie de Renaud et de sa suite emmitouflés jusqu'aux yeux dans des fourrures et dans la laine, Louise se permet d'être moins couverte, l'expérience de la route et du Nord lui permettant de garder toute sa liberté de mouvement, assez pour observer les paysages, ravissants au demeurant, qui composent le Duché d'Erac. Avec un léger sourire, elle se dit que certains d'entre eux ne sont pas sans lui rappeler Fernel.

Entrer en Erac au côté de son Duc a été une épreuve surprenante pour Louise a bien des égards mais probablement pas autant que la plus redoutable d'entre toutes: rencontrer la famille de son fiancé et surtout...sa mère. La châtelaine enfouit son nez dans son épais tour de cou en fourrure en songeant à la mine sévère, l'oeil froid et la stricte bonne tenue protocolaire de Dame sa mère. Elle ne lui a adressé que les quelques paroles de bienvenue que l'on peut entendre partout, sans aucune chaleur. Alcippe a par contre été charmante, ce qui en soit n'est pas tellement une meilleure attitude aux yeux de Louise. Dans la Haute Noblesse, elle sait très bien que plus les gens sont souples et courtois, polis à l'extrême, souriant, parés des plus belles vertus que l'on puisse espérer, plus on découvre la crasse sous le joli vernis doré. La crasse, les complots, les horreurs. Autant dire que pour l'instant, même si elle demeure à leur égard d'une exemplaire politesse, Louise préfère sagement conserver son habituelle réserve et laisser le temps faire son office. Ce n'est de toute façon pas avec ces Dames que la châtelaine compte passer le reste de sa vie.

Elle tourne la tête pour observer son fiancé à cheval, tout comme elle, dissimulant un sourire. Non...Ce sera avec lui, cet homme qui est juste là, à portée de main. Louise détaille le profile noble de son fiancé, l'oeil émeraude fixé droit devant lui avant qu'il ne tourne la tête vers elle, ressentant sans le moindre doute l'observation dont il est la cible.

- Je t'aime, articule-t-elle lentement, sans pourtant prononcer le moindre mot.

Une déclaration muette qui la fait sourire au milieu de toute cette escorte eraçonne. Même si elle épouse un Duc...Louise restera Louise.

La forteresse d'Harren se découpe enfin dans la nuit. Une rapide collation ne lui permet pas d'envisager les lieux dans toute leur envergure mais elle se promet d'y être attentive dès le lendemain. Comme tous les soirs, Renaud la raccompagne jusqu'à sa chambre pour n'y jamais entrer, se contentant de laisser sur la peau douce de sa main un baiser brûlant souligné par un regard de braise qui la fait rougir. L'envie de le rejoindre dans son lit est intense...Tellement intense. Pourtant, elle a fait un voeu et s'y tiendra, trouvant dans cette attente un doux et mordant plaisir qui ne fait que s'accroître un peu plus chaque jour...

- Je serai prête bien avant l'aube, mon amour, souffle-t-elle à son fiancé avant de rentrer dans sa chambre et de fermer doucement la porte.



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Le lendemain matin


Le lever aux aurores est une habitude à laquelle Louise ne déroge pas, même en étant sur des terres étrangères. Cette habitude lui permet d'être au calme pour gérer ses affaires, pour prendre le pouls de sa seigneurie, dans une paix relative et tranquille. A Fernel, cela lui permet de chevaucher Lasgalen en toute quiétude, alors que son domaine s'éveille. Une sensation qu'elle apprécie particulièrement.

C'est donc une femme habillée pour le voyage que Renaud découvre, vêtue de chauds habits de monte, de bottes souples et d'un pantalon, sa lame discrètement dissimulée sous une épaisse et longue cape de laine bleue bordée de fourrure s'arrêtant à ses genoux. Ses longs cheveux bouclés sont soigneusement maintenus par ce diadème de métal simple qui discipline les épaisses tresses tombant sur ses épaules. Un sourire large l'accueille avant qu'elle ne s'approche et se hisse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue, espiègle.

- Bonjour Amour...

Elle passe sa main sous son bras et le suit, écoutant le programme du jour.

- Tant que nous sommes ensemble, peu importe le chemin et le temps que cela prendra, répond-t-elle simplement tout en le regardant d'un oeil pétillant. Alors, dis moi, de quoi s'agit-il?

Elle ignore sincèrement de quoi il retourne mais que Renaud ait fait tout chemin signifie que cela en vaut la chandelle.

- Serait-ce un élevage de chevaux éraçons? Ou alors..., dit-elle en se frottant le menton. Oui...Ne me dis rien. Je te laisse me surprendre!, ajoute-t-elle en un petit rire qui se répercute sur les épaisses pierres des murs du couloir. As-tu bien dormi?, lui glisse-t-elle à l'oreille.
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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé]   [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé] I_icon_minitimeVen 29 Juil 2022 - 14:30


Tout en écoutant et savourant la voix et les mots de sa bien aimée, il la regarde de la tête aux pieds, savourant la vu qu'elle lui offre avec ses belles boucles qui retombent sur ses épaules, ornées d'un diadème, tout comme ses yeux qui l'hypnotisent littéralement. Ses formes dissimulées par l'épaisseur des vêtements qu'elle porte, il les connaît tout de même, et le tout fait de lui un homme heureux, encore plus lorsqu'il entend les surnoms qu'elle lui donne. « Amour », voilà un surnom qu'il n'aurait jamais cru se voir attribué un jour, mais cela sonnait tellement bien à ses oreilles. La sensation qu'il ressent quand elle passe sa main sous son bras fait battre son cœur tel un enfant devant ses premiers émois. Joue t elle le jeu ou est ce qu'elle n'a pas deviné ou il l'emmène ? Quoique ce soit, ça lui convient parfaitement, espérant secrètement que cela en vaudra la peine, et qu'elle sera en émerveillement. Il hésite à lui répondre, mais le temps qu'il réfléchisse, elle finit par ne pas vouloir connaître le motif de leur levée si matinale. D'humeur taquine, tout en conservant la vérité stricte, il sourit béatement tout en lui répondant

"Et bien mon cœur, figure toi que je n'ai pas très bien dormi, et cela chaque fois que tu es aussi proche de moi sans l'être. Mais t'avoir à mes côtés est une bénédiction qui pallie à tout cela."

Les idées impures qui le torturent l'empêchent de trouver le sommeil, et il ne voit pas l’intérêt de lui cacher, tout comme il ne désire pas lui mentir, jamais il espère.

"J'ai tellement hâte de faire chambre commune" il allait dire partager ta couche mais il s'est retenu "qu'il me tarde que notre mariage soit terminé."

Il n'y allait pas par quatre chemins, mais il sait que Louise n'est pas la frêle et prude jeune demoiselle en détresse que beaucoup de péninsulaires peuvent être. Elle a du caractère, et elle est mature. Et puis ce qu'il dit est sans doute grisant, du moins il l'espére.

"Je ne te dirais pas ou nous allons, et puisque tu es d'accord pour être surprise, j'espère que ce sera fait, et que tu apprécieras mais je ne pense pas me tromper en y réfléchissant."

Le rire qu'elle laisse se répercuter sur les murs est d'une douceur de miel pour Renaud qui se dit qu'elle est heureuse, et qu'il est responsable, du moins en partie de cet état. Tout cela, de son odeur à sa coiffure, sa gestuelle tout comme son comportement lorsqu'elle se sent bien, nourrit son amour pour elle.

Il l'emmène à travers les couloirs, descendant dans la cour puis vers les écuries ou leurs montures les attendent, déjà prêtes comme il l'avait demandé la veille aux palefreniers. Louise n'a pas besoin d'aide, mais il lui propose quand même, ayant ce besoin de galanterie indéfinissable. La future Duchesse n'a rien vu d'Harren, étant arrivée la nuit et repartant de nuit aussi, mais il sera temps de lui faire visiter plus tard, quand ils seront revenus de la ou il veut l'emmener.

L'air est vivifiant, froid mais sec, et c'est la buée sortant de leur bouche qu'ils évoluent pour sortir de l'enceinte de la forteresse. L'un des gardes est partit en avant, en éclaireur, mais les lieux sont surs, « normalement », l'autre reste en arrière à une distance suffisante pour laisser toute l'intimité qu'il faut aux deux tourtereaux, pouvant converser sans être entendu. Rapidement, ils quittent la route principale, prenant un petit chemin qui s'élève d'abord doucement, puis de plus en plus fort pour marquer la montagne et non une petite colline. Ils peuvent tout de même chevaucher cote à cote, doucement puisque c'est la nuit et que le but n'est pas que leurs montures se blessent, et aussi parce qu'il s'y est prit assez tôt pour se permettre de prendre leur temps, et de profiter de ce moment privilégié qu'ils partagent ensemble. La nuit est sombre, la lune étant à sa premier quartier, éclairant très peu. Cela n'aide pas à se diriger, mais cela ne dérange pas Renaud qui connaît le chemin par cœur, mais venant seul d'habitude. Il dirige sa monture de main de maître, vigilant tout de même sur le chemin étroit obligeant Louise à serrer sa monture contre celle de Renaud. La montagne est dangereuse, surtout lorsque vous empruntez une route escarpée, et la végétation évolue au fur et à mesure qu'ils prennent de la hauteur. Cette partie du Duché est boisée de grande forets, et la montagne n'est pas épargnée. La pénombre empêche Louise de les deviner mais les châtaigniers, frênes, chênes, et pins sylvestres laissent leur place à des hêtres, des mélèzes, mais aussi des sapins et des pins sylvestres, ou encore des épicéas

"Tout va bien mon ange ? Je te sais bonne cavalière, c'est pour cela que je n'ai pas hésité à te faire venir la bas. C'est la première fois que je vais partager cet endroit avec quelqu'un, je l'ai découvert par hasard durant mon adolescence."

Il sait que chevaucher dans la montagne, avec un chemin qui monte dur est compliqué, mais Fernel n'est pas en reste, et il n'a aucun doute quand aux compétences équestres de sa moitié. Cela ne l'empêche pas de s'inquiéter, parce qu'il l'aime. Ils chevauchent deux heures pleines, ce qui est long, surtout lorsqu’il fait nuit. Il a envoyé le second garde chercher le premier et soudainement il bifurque, quittant le chemin, et passant sous les arbres, se baissant pour éviter des branches basses.

Encore dix bonnes minutes avant qu’il ne stoppe son cheval et qu’il descende. Il s’approche de Louise, lui offrant son aide pour qu’elle mette pied à terre

"Nous sommes arrivés ma bien aimée, me fais-tu confiance ? Ferme les yeux"

Il attend qu’elle le fasse, et il fait signe aux gardes de rester la. C’est une chose qu’il désire partager avec elle seule , un moment sans doute futile mais qui lui tient à cœur. Les dix dernières minutes sous les fourrées ont masqué le jour qui commençait tout juste à se lever, avec le ciel qui sort de la pénombre.

Renaud emmène très doucement Louise puis il la place à un endroit. Il la laisse la et il se met derrière elle, l’entourant de ses bras, très forteresse

"Tu peux ouvrir les yeux"

Elle doit sentir le vent sur sa figure avant qu’il lui dise cela et lorsqu’elle ouvre ses yeux, elle se trouve pas très loin d’un précipice, raison pour laquelle il la tient, pour éviter une réaction non voulue pouvant se révéler mortelle. Une fois qu’elle a compris ou elle se trouvait, et le danger passé, il dépose sa tête sur son épaule, sa bouche tout prêt de son oreille

"J’espère que le spectacle va te ravir"

Il dépose un baiser dans son cou.

De la où ils se trouvent, ils ont une vue imprenable sur la forteresse d’Harren et sur la vallée qui se trouve très bas. Et enfin, ce qu’il attendait arrive, le soleil se lève rendant des lumières sur les arbres et la montagne juste magnifique. Fernel étant aussi dans les montagnes, cela doit moins la toucher, mais il voulait partager cela avec elle, et le paysage est différent de celui de sa châtellenie.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé]   [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé] I_icon_minitimeJeu 18 Aoû 2022 - 20:15


Les grands yeux noisette lancent un regard chafouin au Duc qui avoue sans la moindre honte être torturé par des troubles qui le maintiennent éveillé, des pensées qu'elle partage sans jamais les évoquer à qui que ce soit, encore moins à lui, parce qu'elle sait qu'il brûle littéralement d'impatience. Elle le sait à tous ces gestes subtiles qu'il a envers elle, elle le ressent en chacun de ses regards posés sur elle, à tout moment de la journée lorsqu'ils sont ensemble. Pourtant, c'est la première fois qu'il en parle de manière aussi directe, sans retenue aucune, ce qui fait sourire Louise. Le voeu qu'elle a prononcé est difficile à tenir, vraiment très difficile, et pourtant il y a dans cette attente, cette langueur passionnée, quelque chose d'incroyablement excitant qui ne fait qu'attiser la flamme qui les consume tous les deux. Les petits doigts de la châtelaine serrent la main de Renaud avant qu'elle ne porte cette même main masculine à ses lèvres pour un baiser appuyé. Brûlant. Une promesse. Ce sera la seule réponse qu'elle lui donnera à ce sujet, une réponse qui vaut bien des milliers de mots.

Les chevaux les attendent dans la cour et Lasgalen piaffe d'impatience en apercevant Louise, renâclant bruyamment tout en frappant le pavé de ses sabots avant. Le grand hongre gris se calme pourtant lorsque la petite main caresse le chanfrein avant de lui parler en cette langue des palefreniers fernelois. Le sourire aux lèvres, elle passe sa main sur la jolie robe couleur de perle avant de refuser d'un sourire le soutien de Renaud. Elle est la meilleure cavalière de sa seigneurie, elle n'a besoin de l'aide de personne et en une succession de mouvements rapides, la châtelaine est assise sur le dos de sa monture, occupée à la flatter avec un sourire malicieux.

Il fait froid, l'air qu'ils exhalent, hommes comme animaux, s'échappe en volutes tièdes, et celui qu'ils inspirent pique le bout du nez mais qu'importe. Louise est heureuse, juchée sur son cheval au côté de celui qu'elle aime. Comble du luxe, ils sont presque seuls alors Louise en profite, regardant droit devant elle tout en discutant librement avec son fiancé. Le mariage, les invités, les préparatifs, tout en évitant soigneusement le sujet de la robe. Le meilleur couturier d'Erac est déjà en train de la confectionner grâce aux éléments qu'elle lui a fait porter. En y songeant, Louise a d'ailleurs un sourire rêveur, imaginant le regard de Renaud posé sur elle alors qu'elle avance vers l'autel.

- Tout va très bien...A Fernel, je me lève avant l'aube chaque jour pour sillonner ma seigneurie et rencontrer mes gens. Le froid ne m'effraye pas, pas plus que l'obscurité, répond-t-elle doucement, tout en regardant le paysage en clair obscur qui se déploie à ses pieds. Cela me permet de réfléchir et de prendre les bonnes décisions loin du bruit et des tumultes du château.

Et ce qu'elle aime ça, le contact avec les Fernelois! Ils sont heureux de voir leur châtelaine, ils parlent, ils racontent, ils se sente écoutés, importants! Et aux yeux de Louise, chacun d'entre eux l'est, important. Unique. Pourra-t-elle faire de même quand elle sera Duchesse? L'ombre honnie d'une tapisserie et de petits chiens ridicules jouant sur des tapis épais devant une cheminée revient la hanter. Louise est une femme de terrain, pas une femme au foyer. Qu'attend-t-on d'une Duchesse? Elle se souvient fort bien de choses tout à fait déplaisantes concernant les seigneuries voisines, la façon dont les épouses sont traitées, comme des enfants mignons, attendrissants et imbéciles qu'il faut à tout prix épargner du moindre embarras, de la moindre décision, du plus petit problème politique. C'est à peine si on leur laisse, parfois, gérer un poulailler...Louise ne veut pas d'une prison dorée. Elle en mourrait, à coup sûr.

Elle a un regard pour Renaud. Il lui a déjà fait part de sa volonté de régner à deux et non seul, ce qui l'a rassurée grandement. Quoiqu'il en soit, un duché ne se résume pas à un seul homme. Convaincre le Duc est aisé. Convaincre un Duché l'est beaucoup moins. Ce sont sans doute des choses qui se règleront sur le court terme mais il n'en demeure pas moins que Louise ressent une légitime inquiétude à ce sujet.

Lorsque leurs chevaux s'arrêtent, elle prend la main de Renaud et rejoint souplement le sol d'un bond, avant de sourire à sa requête.

- Je te fais confiance, murmure-t-elle en fermant les yeux pour le laisser la guider.

Le coeur battant à un rythme fou, elle le suit, en prenant mille précautions sur un terrain qu'elle ne connait pas. Le chemin n'est pas bien long, fort heureusement, et déjà il la fait asseoir avant de nouer ses bras autour d'elle. Le vent glacial du matin souffle dans sa chevelure, s'insinuant dans sa cape qu'elle ferme, amusée.

- Tant de mystères!, dit-elle en un petit rire heureux.

Petit à petit, après qu'il lui ai demandé d'ouvrir les yeux, les paupières de Louise s'ouvrent sur un paysage grandiose, teinté d'indigo et de pourpre, ces couleurs fabuleuses qui annoncent l'aube. Et quelle aube! Dans les bras de son fiancé, elle observe la lente ascension du soleil qui éclaire des pics et des crevasses enneigés, des pans entiers couverts de pierres grises et de connifères qui se découpent dans la lumière comme des milliers de silhouettes noires. Magnifique.

Louise ne dit rien durant de longues minutes, jusqu'à ce que le soleil soit bien visible derrière la montagne.

- Je t'aime Renaud, dit-elle, la voix nouée par une émotion qu'elle ne peut pas contenir davantage. C'est magnifique...

Ce genre d'instant magique, de pur échange entre deux personnes qui tendent vers le même objectif, elle en a rêvé si longtemps avant de cesser d'y croire. Et au creux de la vague des sentiments, il a surgi, tendant sa main pour une danse qui avait décidé de leur avenir commun.

- Je t'aime, répète-t-elle. Ce que tu viens de me montrer là, c'est tout ce que je voulais voir...Erac. Toi. Nous, dit-elle en resserrant l'étreinte de Renaud contre son propre corps. Merci pour ça..., ajoute-t-elle avec un sourire.

Sa main se lève pour se caller dans la chevelure de son fiancé avant qu'elle ne se tourne et attrape ses lèvres en un baiser d'une exquise douceur, les joues roses. Le souffle un peu court, elle caresse son nez du bout du sien et ajoute, en frôlant ses lèvres:

- J'ai un cadeau pour toi, moi aussi. Mais...pas ici. Il faut que nous soyons absolument seuls. Penses-tu pouvoir nous ménager cela ce jour, amour?
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MessageSujet: Re: [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé]   [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé] I_icon_minitimeMar 23 Aoû 2022 - 7:17


Louise est une habituée pour se lever tôt, ce qui n'est pas trop la norme au sein de la noblesse. Renaud comprend ce qu'elle dit quand elle évoque le calme et l'éloignement du tumulte du château, lui même n'est pas coutumier des grasses matinées, ou à l'occasion seulement, et on ne l'embête pas en doléances incessantes dans ces moments la ou il profite. Seul le ballet incessant des serviteurs s’activant avant le levé de leurs Seigneurs est de mise, à croire qu'il ne dorment jamais, mais ils savent se faire discret et ne faire quasiment aucun bruit, et ils ne l'importunent pas. En revanche, le Duc n'est pas un habitué des rencontres de sa populace. Déjà parce qu'Erac est beaucoup plus grand que Fernel, mais aussi parce qu'on ne lui pas enseigné cela, et même s'il a rompu avec pas mal de choses du protocole, il n'a pas franchit ce pas d'aller vers ses gens, et il doit s'avouer qu'il n'en ressent pas le besoin non plus. Il faudra que les deux tourtereaux trouvent un terrain d'entente ensemble la dessus, à moins que Renaud ne trouve un intérêt ou il ne sait quoi d'agréable dans ces moments puisqu'il semble que sa bien aimée apprécie particulièrement cela. Peut être juste par amour pour elle, mais peut être qu'elle n'aura plus le temps de son côté, mais il sera temps de s'en inquiéter quand le moment sera venu.

En cet instant, il n'est pas question de tout cela, le silence s'est installé entre eux, mais il n'est pas gênant, au contraire, c'est un moment de partage et chacun semble comprendre qu'il n'y a pas besoin de parler, juste profiter et l'inscrire dans ses souvenirs d'activités à deux. Le soleil est bien levé maintenant, à une rapidité stupéfiante, sa couleur changeant au fur et à mesure comme si l'astre solaire revêtait un habit différent. Conquis une nouvelle fois par ce spectacle qu'il n'a malheureusement pas assez souvent le temps de prendre, il souhaite que Louise ait apprécié. Heureux d'être en sa compagnie pour le savourer, il espère pouvoir le faire plus régulièrement, peut être à Fernel, ou c'est lui qui appréciera le paysage de sa future compagne.

Le silence est brisé, et pas avec n'importe quels mots, Renaud en frissonne de contentement. Elle le redit encore, et il apparaît que son attention de cette matinée soit une bonne idée, partagée, ce qui, de manière générale, n'est pas forcément gagné, certaines dames n'appréciant pas du tout le grand air. Sans être péjoratif, il est de nouveau évident que le fait que Louise ne fasse pas partie de la Haute Noblesse soit finalement une force et un atout, qu'elle soit satisfaite plus facilement que les pauvres nées avec une cuillère dorée dans la bouche, blasée, insipide, et souvent n'appréciant absolument rien d'autre, et encore, que le luxe dans lequel elles se pavanent. Tout est parfait avec Louise, elle est celle qu'il n'aurait jamais pu rêver avoir, et il faut lui dire

"Je t'aime aussi, mon cœur, et je suis le plus heureux des hommes en ce moment de partager ce simple levé de soleil en ta seule compagnie. Chaque jour passé à tes côtés est un rayon de soleil, et je suis convaincu que nous avons été fait pour être l'un avec l'autre. Je suis aussi le plus chanceux de t'avoir auprès de moi maintenant et bientôt pour toujours."

Il n'a jamais donné de surnom à ses épouses, à part peut être bien aimée pour l'illusion, mais pour Louise, il les emploiera tous, et après « mon ange », c'est au tour de son cœur qu'elle a ravit qu'il fait allusion, il espère que cela ne l'embête pas, mais c'est la première fois qu'il en a l'envie. Comme chaque individu, Renaud pense que les Dieux ont un regard sur lui. Cela a été le cas lors des deux décès de ses femmes précédentes, pensant à une punition divine, et se demandant pourquoi, en voulant à Néera malgré son statut divin. Naturellement, les Dieux n'ont guère de temps à dépenser pour poser leur regard sur un simple mortel, tout Duc qu'il soit, mais égoïstement, chaque personne, de la basse engeance à la plus haute demande des faveurs en étant persuadé que les divinités les entendent. Aujourd'hui, il est persuadé que c'est la Bienveillante qui a mise Louise sur son chemin, précipitant le décès de Neyrelles en ayant constaté que la Châtelaine et le Duc se sont bien entendu, parce que c'était son dessin que les deux la soient ensemble, un mariage d'amour pour changer, et pour quelqu'un se situant au sommet de la Haute Noblesse, comme une preuve que c'est possible, et qu'elle désire des mariages d'amour et non de convenance. Il ne pense pas que cela changera les coutumes, mais tant que lui peut en profiter, il ne va pas s'en priver.

Tout l’enivre chez sa partenaire, et ce simple geste de sa main venant dans sa chevelure, est inespéré pour lui, comme quelque chose qui était hors de sa portée et que Louise à rendu possible. La douceur de ses lèvres sur les siennes, ce contact, ce plaisir qui fait monter la température, il les chérie, et il lui rend avec joie et passion. Il l'entend lui dire qu'elle a un cadeau pour lui, et quand il comprend qu'ils doivent être seul, il ne peut pas s'empêcher d'imaginer qu'elle va se donner à lui, des idées plein la tête, sachant pourtant qu'ils sont plutôt dans l'attente du mariage, mais que voulez-vous, ce n'est qu'un homme

"Je pense être tout à fait capable de nous arranger un tête à tête, et c'est d'ailleurs ce qui est prévu pour la suite. Mais doit-on revenir à Harren ou n'importe ou te convient ? Si tu veux bien me suivre."

Comme elle lui dit qu'il n'y a pas besoin de retourner à la forteresse, il se retourne, desserrant son étreinte de Louise, tout en lui gardant la main dans la sienne. Ils sont toujours proche du précipice, et il ne voudrait pas la perdre sur un mouvement malheureux.

"Retournons aux chevaux, et allons à l'endroit suivant."

Il l'emmène avec lui, ou un seul garde les attend, tenant les trois montures. Renaud n'aide pas sa promise à monter tout en restant la au cas ou elle lui demanderait, ne serait ce que par envie. Mais elle est excellent cavalière, et elle a sa fierté. Il enfourche sa monture à son tour et ils partent, Louise à ses côtés, le soldat de l'Ordre du Merle les devançant à une distance leur permettant d'être dans une semi intimité, pouvant du moins parler sans être entendu

"Je pense que le spectacle était à ton goût, je suis content de pouvoir partager des moments comme cela avec toi, et ce n'est bien entendu que le début. Et même s'il nous sera difficile de nous retrouver seul, je m'y emploierais car j'apprécie vraiment ces moments ou il n'y a que toi et moi."

Il n'est pas facile pour un noble d'être tranquille, et plus l'on monte dans la hiérarchie, pire c'est.

Le couple chevauche encore une bonne demi heure avant d'arriver dans une petite clairière ou se trouve une petite maison un bois. Il s'agit d'un relais, utilisé pour la chasse si elle doit durer plus qu'une journée. De la fumée sort de la cheminée, et un cheval est attaché près de la porte. Le second garde en sort quand il entend les sabots des montures. Renaud descend et sa monture et il tend sa main à Louise, plus pour lui prendre que pour l'aider. Il se tourne vers les deux soldats

"Laissez nous maintenant !"

Bien évidemment, ils ne rentreront pas à Harren, restant pour les escorter au retour, il est impensable de laisser leur Duc et la future Duchesse seuls, mais ils s'éloignent, suffisamment loin pour que ce soit comme s'ils n'étaient pas.
Le bâtiment est entièrement en bois, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur, avec de la décoration bien entendu. Renaud avait prévu cette ballade et il avait donc tout organisé. Un canapé se trouve devant le feu qui ronronne dans la cheminée, agréable, et une peau de bête est au sol entre les deux. Une petite table à côté est ornée de la fleur préférée de Louise, avec du vin, de l'eau et de quoi se restaurer

"Voila la suite des festivités,et comme tu le vois, nous sommes absolument seuls tous les deux, sans personne pour nous voir, ni nous entendre, je te le garantis. L'endroit te plaît il ?"

L'endroit est rustique mais beau, il espère au fond de lui que ça lui plait, rien n'est trop beau pour sa dulcinée, mais il sent que ce n'est pas que lui offrir un bijoux ou une robe luxueuse qui lui fera plaisir, mais bien pleins de petites attentions qui sortent de l'ordinaire pour quelqu'un comme lui, du moins il l'espère. Au fond de son ventre, une petite boule se forme, ne sachant pas à quoi s'attendre de la part de Louise, et avide de savoir ce qu'elle a en tête.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé]   [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé] I_icon_minitimeLun 29 Aoû 2022 - 21:01


Un énigmatique sourire étire ses lèvres alors que Renaud confirme qu'ils seront seuls. C'est tout ce qu'elle avait besoin de savoir. la perspective d'une absolue solitude en compagnie de son fiancé, loin des gardes, loin du château, loin de toute oreille ou de tout oeil indiscret, de tout témoin. Juste lui et elle. Pourtant, elle reste encore un peu là, dans ses bras, au bord du précipice, à contempler l'aube comme si c'était la première fois qu'elle voyait un spectacle pareil. Avec un autre sourire, elle ne peut s'empêcher de penser qu'elle aura vu bien des paysages ces dernières années, depuis le soleil ardent des terres d'Estrevent jusqu'au spectacle à couper le souffle des terres du Zagazorn en compagnie de son roi. Oui, elle en a fait du chemin, au sens propre comme au sens figuré, et cela n'a pas toujours été simple, très loin de là. Pourtant, elle est là, fidèle à elle-même, dans les bras de l'homme qu'elle aime et dont elle est aimée, bientôt duchesse, l'une des femmes les plus puissantes de Péninsule.

Là où d'autres auraient multiplié les ors, les fourrures et les mignardises couteuses pour afficher leur statut et leur pouvoir, elle a choisi de demeurer d'une extravagante simplicité. Pour Louise, il n'y a guère besoin de parader en toutes circonstances en affichant ses richesses...Être elle-même dans un monde d'homme est déjà une richesse extraordinaire dont elle a pleinement conscience. Une paix intérieure, bienfaisante, se dépose sur son coeur à cette simple pensée. Les doigts gantés de mitaines de cuir, un peu usagées sur les paumes, s'emparent de ceux de Renaud qui l'entraine alors vers leurs chevaux. Tout au long du chemin, elle a gardé sa main dans la sienne, savourant le bonheur, le vent froid qui pique le nez, l'air vivifiant des montagnes, le plaisir d'une promenade avec lui...Des choses simples.

A cheval alors qu'il lui dit que peut-être il leur sera plus compliqué de passer du temps ensemble, Louise ne peut s'empêcher de décocher une œillade parfaitement évocatrice à son fiancé.

- He bien, il ne me reste donc qu'à trouver le meilleur moyen de vous retenir, Votre Altesse, dit-elle d'une voix douce et parfaitement innocente.

Le menton haut, l'oeil pétillant, elle suit le chemin emprunté par Renaud jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent devant le refuge de montagne duquel s'échappe une fumée odorante. Des buches de bois flambent dans l'âtre, une fragrance douce de feu de bois transportée par un léger vent froid emplit l'air, chatouillant son nez. Descendant de cheval en souplesse, elle s'empare à nouveau de la main de Renaud, s'entêtant à ne pas le lâcher y compris lorsqu'il congédie les deux gardes. A l'intérieur, tout est prêt à les recevoir. Une sensation de bien-être envahit Louise qui est en sa zone de confort: la montagne, un refuge, du bois. Il n'y a guère de dissemblance avec ces refuges de montagne dispersés à quelque endroits stratégiques de sa seigneurie. Les murs sont fait de gros rondins enduits d'une résine odorante, il y a une cheminée et de quoi s'asseoir confortablement. Cependant, il n'y a guère ces petites attentions chez elle: du vin, de la nourriture et des fruits. Et...des fleurs. Louise approche du vase contenant trois énormes boutons de fleurs d'un rouge sang éclatant sur de longues tiges vertes. Ôtant ses mitaines avec émotion, elle touche ensuite les pétales si serrés qui répandent une odeur qu'elle reconnaitrait entre mille, semblable à aucune autre en ce monde:

- Des carmines...Mais comment as-tu...?

Elle se tourne vers Renaud, se longues boucles brunes suivant le mouvement sur la cape de laine.

- Tu es incroyable...Et oui, l'endroit me plaît énormément, cela ressemble aux refuges que l'on trouve à Fernel. En plus grand, précise-t-elle avant de le rejoindre et de renouer ses doigts aux siens.

Ils sont seuls.

Alors elle se hisse sur la pointe des pieds et noue ses bras autour de son cou, juste pour enfouir son visage dans le creux de son épaule.

- Et donc personne ne peut nous voir ou nous entendre, alors..., dit-elle en effleurant la peau fine sous son oreille du bout de son nez, un large sourire aux lèvres. Voilà qui me convient bien...Ce que j'ai à t'offrir ne peut souffrir la présence d'autres yeux que les tiens, souffle-t-elle encore.

La petite main de Louise se dirige vers le fermoir de sa cape qui cède en une fraction de seconde. L'étoffe tombe à ses pieds dans un doux bruissement, révélant une tenue de voyage assez simple mais dont la qualité du tissu témoigne du statut de celle qui le porte. Une seyant gilet de velours marron brodé de feuilles de chêne laisse voir, sous les noeuds et les laçages, la présence d'une chemise de tissu épais, de la laine douce et soyeuse dont le chatoiement est perceptible à la lueur des flammes. A sa ceinture de cuir noir, la longue lame de Thaar offerte par Dante, une arme dont elle ne se sépare pratiquement jamais. Une paire de pantalon de cuir noir et des bottes souples complètent la tenue de Louise qui entraîne Renaud, non pas vers le canapé, mais vers la peau de bête à même le sol. Elle le fait asseoir, le repoussant espièglement d'un geste de la main sur sa large épaule, avant de se détourner de lui et de revenir vers la nourriture et le vin. Quelques instants plus tard, la châtelaine le rejoint, une aiguière remplie de vin dans une main, deux coupes dans l'autre. Elle est d'un naturel et d'une simplicité à toute épreuve, agissant avec lui ainsi qu'elle le fait avec tout le monde.

- Un peu de vin?, dit-elle en s'agenouillant familièrement, servant une coupe, puis l'autre, avant d'en tendre une à son fiancé. J'ai une histoire à te raconter, Amour...et j'ai besoin que tu écoutes avec la plus grande attention.

Mystérieuse jusqu'au bout, elle prend le temps de s'asseoir aux côtés du Duc puis...entreprend, le plus familièrement du monde, en femme qui a l'habitude des chemins et des haltes sans caméristes, de défaire le laçage d'une de ses bottes encore humide de neige fraîche.

- Toutes les jolies histoires commencent par "Il était une fois..." alors...Il était une fois, dans une seigneurie du Nord oubliée de tous, une jeune fille qui avait des rêves.

Louise dénoue lentement le laçage, ponctuant chaque arrêt dans sa narration par un mouvement de sa main sur le lacet, tout sourire.

- Des rêves! Plein la tête! A propos de tout et surtout à propos de ce monde qu'elle ne connaissait qu'à travers les livres que ses parents avaient mis à sa disposition. Il y avait tant de choses à lire, à savoir, à apprendre! Elle passait des heures à lire, jusqu'à s'en abîmer l'oeil à la lueur des bougies, jusqu'à ce que sa mère la gronde gentiment en lui rappelant l'heure tardive...Des Elfes majestueux et éternels, des guerriers à nul autre pareils à ce qu'on lui avait raconté! Des Nains, tout couvert d'or, secrets et mystérieux! Des Dragons mangeurs de chair! Des Noiraudes par milliers! Puis les Eldéens...Cette affreuse engeance d'un monde obscur...Et ce qu'elle était belle, sa mère...Une apparition blonde aux grands yeux de ciel, toujours habillée de la meilleure façon qui soit, une image même de la noblesse...Elle aimait tellement sa mère, cette jeune fille pleine de rêves! Ses chevaux...Son petit château des montagnes...Les gens qui lui souriaient, juste parce qu'elle était la fille du Seigneur, toujours gentille et douce envers quiconque...Il semblait que rien ne pouvait jamais l'atteindre là-haut, loin de la folie des hommes. Et pourtant...

La botte cède sous la pression des doigts de Louise, révélant un petit pied bandé de laine douce.

- Elle n'avait que peu d'amis. Il n'y avait que ceux qu'elle rencontrait dans ses livres, des créatures de légende, inabordables. Inaccessibles. Et cela lui convenait plutôt bien, elle s'était résignée à cette vie-là, une vie d'obéissance et de mesure, de discrétion et de componction. Parce que la vie d'héritière d'une seigneurie, aussi petite soit-elle, est une chose grave et sérieuse, avec laquelle il ne faut pas badiner. Alors, elle a pris son devoir très au sérieux...elle a appris tout ce qu'il fallait savoir pour gérer ses terres, protéger ses gens, ses biens, son château, elle a appris l'amour et l'honneur de servir plus grand qu'elle, en son coeur, il y avait une indéfectible fidélité envers son suzerain et envers son Roi. Pourtant, un jour, cet amour a été mis à l'épreuve et elle a réalisé que son suzerain n'était, in fine, qu'un déplaisant seigneur plus intéressé par ses courbes que par son réel malheur.

Elle entame le délaçage de la seconde botte avant de s'interrompre et de boire une gorgée de vin. Un sourire plein d'amour et de tendresse s'affiche sur le visage de Louise alors qu'elle regarde Renaud.

- En chemin vers le château de son suzerain, la jeune fille a fait deux rencontres auxquelles elle ne s'attendait pas et qui ont pourtant une grande importance dans la suite de son histoire. Le premier était un homme qui avait l'âge de son père. Il voyageait avec son fils et il avait le regard le plus doux du monde aux yeux de la jeune fille. Il était grand. Sage. Bienveillant. Chevaleresque, comme les princes de toutes ces histoires dont elle raffolait...Le second était un voyageur, sale et portant quatre dagues à sa ceinture, un voyageur au teint de miel et au regard d'ambre et d'émeraude. Un herboriste à la voix si profonde et à l'accent si doux à ses oreilles qu'elle ne pouvait s'en passer. Il avait d'excellentes manières, il sentait l'aventure, le danger, toutes ces histoires dont elle s'est littéralement gavée alors que son esprit aspirait à d'autres horizons. L'un et l'autre l'ont suivie en son château.

Louise boit une gorgée de vin à nouveau avant de s'assurer que Renaud est confortablement installé.

- Tout va bien? souffle-t-elle à son oreille, déposant un nouveau baiser sur sa joue. Tu me dis si cela t'ennuie...Je m'en voudrais de te contrarier à cause d'une histoire...


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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé]   [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé] I_icon_minitimeMer 31 Aoû 2022 - 7:21


La fraîcheur de Louise à elle toute seule est un vrai délice pour Renaud, tellement habitué à un monde surfait de personnes lui léchant les bottes, mielleux pour la plupart, tous ambitieux, et ne voyant en lui qu'un tremplin pour plus d'argent, de prestige, et de pouvoir. Il regarde sa promise retirer ses mitaines et se diriger vers les fleurs. Il ne manque pas le mouvement de ses cheveux lorsqu'elle se retourne vers lui, superbes, tout comme ses yeux. Ses lèvres s'étirent en un sourire de bonheur

"Quand on est Duc, il suffit de le vouloir et il est facile de trouver quelqu'un pour satisfaire à mes attentes. Le tout est d'avoir cette envie et d'en faire la demande"

Il aurait bien voulu les trouver lui même, mais il avait préféré garder le secret, et faire la surprise à celle qui illuminait ses jours depuis qu'il l'avait demandé en mariage. Il n'a jamais eu autant les mains prises de toute sa vie, mais comme il s'agit de les nouer avec ceux de sa moitié, c'est un vrai régal dont il n'est pas prêt de se lasser, bien au contraire. Et que dire lorsqu'elle lui entoure le cou de ses bras semblant si fragile, alors qu'elle ne l'est pas. Il avait entendu la confrontation qu'elle avait eu avec le Maréchal du nord, dont la réputation n'est plus à faire, et la manière dont elle l'avait mise en difficulté, ce qui était un exploit que l'on pouvait souligner. Une femme à l'allure si fragile, mais apparemment bien plus forte qu'il ne le paraît. Et cette femme est pendue à son cou, sa tête sur son épaule. Il penche sa tête, sa joue touchant les cheveux de Louise, un câlin qui vaut les efforts fournit pour trouver ces fleurs

"Non absolument personne, nous sommes tout à fait seul, et pour aussi longtemps qu'il te plaira"

Il l'écoute, et la chair étant si faible, il entend comme une promesse qui le fait frémir. Il regarde ce geste qui défait le fermoir de la cape de Louise, la faisant tomber au sol, frissonnant de la suite. Il sait pourtant, pour en avoir discuter avec elle, qu'elle veut attendre le mariage, et même s'ils ont déjà partagé leur couche à Kirgan, il ne désire pas lui faire rompre son vœux. Il est donc perplexe, et l'espace d'un instant, il réfléchit à l'arrêter. Il l'imagine en robe avec ce même geste, et celle-ci tomber au sol révélant son corps nu, mais elle n'a présentement pas une robe. Il se laisse guider vers le tapis tout à sa réflexion, la dévorant bien entendu des yeux qui transpirent d'une fièvre qui n'en est pas une. Il se fait asseoir comme un abrutit, puis repousser, observant avec minutie chaque mouvement. Il ne répond même pas alors qu'il se saisit de la coupe qu'elle lui tend, la gardant béatement dans sa main avant de se ressaisir quand elle lui dit qu'elle a besoin de son attention. Attention mise durement à l'épreuve alors que Louise entreprend de retirer le laçage de ses bottes. Il résiste à l'envie de l'étreindre avec passion, même si certaines parties de son corps réagissent instinctivement, sans contrôle, il parvient à se retenir, le regard sur les doigts agiles qui défont les lacets avec une lenteur pouvant faire penser qu'elle aime à le torturer, l'allumant à souhait comme certains diraient. Il l'écoute entamer son histoire, à laquelle il ne comprend pas grand chose pour l'instant, mais pensant naturellement que la jeune fille c'était elle, ce qui accroît son intérêt, se disant qu'elle allait lui révéler des choses sur elle. Fasciné par sa manière de retirer ses bottes, il lutte pour rester attentif, ravis du sourire qu'elle lui lance, lui même en affichant un reflétant l'amour qu'il a pour elle.

"Tu ne m'ennuie pas du tout ma bien aimée, je t'écoute le plus attentivement qu'il m'est possible, attendant de voir jusqu'où cette histoire va mener."

Intérieurement, il commençait à se dire que ça n'allait peut être pas lui plaire, mais tout comme lui, elle avait eu une vie avant qu'ils ne se rencontrent, et il en savait assez sur Louise pour savoir qu'elle n'avait pas du être une sainte. Mais il s'en moquait, tant que c'était avant, et si elle lui en parlait, ce n'était sans doute pas pour rien, il devait donc garder sa concentration pour comprendre les raisons qui l'amenaient à lui raconter. Il devait aussi saisir l'importance de leur rapport si elle lui faisait des confidences, à voir si c'en était une.
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MessageSujet: Re: [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé]   [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé] I_icon_minitimeMer 31 Aoû 2022 - 20:14


La réponse de Renaud provoque un sourire vague, flottant brièvement sur les jolies lèvres roses de la châtelaine.

- Tu devrais ôter tes bottes, toi aussi. La neige et le cuir ne font pas bon ménage...Il serait regrettable qu'une méchante fluxion t'atteigne juste avant nos noces, ne crois-tu pas?, dit-elle en terminant le délaçage de sa seconde botte révélant un pied bandé à l'identique de laine douce.

Louise se lève et s'en va déposer ses chaussures non loin des flammes, ses petits pieds fouillant avec délice l'épaisse peau de bête étalée devant la cheminée. Non loin de l'âtre, sur un support en métal, des tisonniers de tailles différentes sont suspendus et Louise s'empare de l'un d'entre eux pour attiser le feu, ainsi qu'elle le ferait en voyage ou chez elle. Il est ensuite abandonné là pour qu'elle puisse reprendre sa place près de Renaud, tout sourire.

Reprenant sa coupe de vin, assise confortablement à ses côtés, elle regarde les flammes, pensive.

- C'est une histoire un peu triste, je le sais, mais...tu vas comprendre où je veux en venir, Amour.

Elle boit une gorgée de vin et regarde le liquide rubis brillant dans le fond de sa coupe avant de poursuivre.

- En son château, ces deux hommes providentiels lui ont sauvé la vie, chacun à leur façon. Le père de famille en déjouant un complot destiné à obliger la jeune fille à épouser un homme qui convoitait ses terres. L'autre, en lui montrant sa vraie nature. Alors, cette jeune fille douce et peu instruite en matière de coeur, a fini par baisser sa garde. Ils ont chacun reçu une partie de ce coeur ardent. Le premier l'a détruit en quittant la jeune fille un soir d'hiver avec une lettre incompréhensible, dénuée de tout sens...

Le regard de Louise sur ces flammes qui dansent sur les bûches vient de conséquemment se durcir. Le souvenir de cette lettre atroce l'a longtemps hantée. A cause de cela, elle s'est estimée indigne d'être aimée de qui que ce soit puisque celui qu'elle aimait est parti en l'abandonnant à son sort sur un prétexte vague qui n'avait ni queue ni tête. Ce sentiment affreux d'être une moins que rien...une minable...Moins que le souvenir d'une défunte chérie, la mère de son fils...Moins qu'un groupe de personnes inconnues pour lesquelles il est parti, tel un voleur...Il lui a fallu du temps, beaucoup de temps pour remonter la pente.

La main de Louise se lève vers le laçage de son gilet, qui cède peu à peu, pour révéler une chemise de laine chaude, soyeuse et douce.

- L'autre, lui, a protégé ce morceau de coeur. A sa façon.

Le gilet tombe. La chemise, elle, libérée de son emprise de velours marron, glisse sur l'épaule nue de Louise, révélant une petite marque juste dans le plis du bras gauche, pas bien grande, mais dont on devine plus qu'on ne reconnait le contour. Un petit dragon, toutes griffes tendues vers son coeur, une marque qu'il connait pour l'avoir déjà vue.

- J'étais effondrée, perdue et seule. Jamais, de toute ma vie, je n'ai autant haï quelqu'un que cet homme qui est parti en me laissant comme ça, sans espoir de le revoir, alors que je l'aimais. Je l'ai haï autant que je l'ai aimé. Et celui qui m'a fait cela, dit-elle en passant son doigt sur la cicatrice, l'a fait pour me rappeler que mon coeur n'appartient qu'à moi. Et que tant que ce dragon sera là, personne ne pourra lui faire de mal. Me faire du mal. Pendant de très longs mois, il a été ma barrière, mon garde-fou, mon talisman contre toute tentative masculine de s'emparer de mes sentiments...jusqu'à ce que je te rencontre.

Le regard noisette cherche les deux grandes orbes émeraude de Renaud. Tout l'amour qu'il pourra lire dans ces yeux-là...une petite main fraîche se pose sur sa joue, le pouce de Louise caressant brièvement les lèvres du Duc. Elle le regarde comme si c'était la première fois qu'elle le voyait, émerveillée.

- Ce que je veux t'offrir, Renaud, c'est cela...Mon talisman, mon garde-fou, ma barrière. Je n'en ai plus besoin...parce que tu as conquis mon coeur par ta douceur, ta prévenance, tout ton être incroyable...Tu es magnifique, Renaud d'Erac, et cette beauté que tu dévoiles au monde est celle de ton coeur...Et c'est pour cela que je t'aime. Alors, je te le demande, Amour, en guise d'acte de foi envers notre union, veux-tu reprendre ce talisman que tu as brisé?

La petite main ne quitte pas la joue de Renaud, dans l'attente de sa réponse.
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MessageSujet: Re: [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé]   [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé] I_icon_minitimeVen 9 Sep 2022 - 7:27


Retirer ses bottes ! c'est une bonne idée en effet vu l'état dans lequel elles sont. Il le fait donc, mais bien plus rapidement que Louise avant de les jeter négligemment dans un coin. Elle prend beaucoup plus soin de ses affaires, allant déposer les siennes prêt des flammes pour les aider à sécher plus rapidement. La fourrure est très douce comme l'on peut s'y attendre, mais ce sont les pieds de sa promise qui attirent son attention, jusqu'à ce qu'elle ne se procure un tison qu'elle met au feu. Attiser le feu est une bonne chose, mais laisser l'objet dedans est plus anormal, ce qui le surprend, mais il a d'autres choses en tête qu'un tison laissé dans les flammes. Elle s'est rassise à ses côtés, ce qui lui procure une joie surprenante pour ce simple geste, puis elle reprend son monologue.

Ce que la futur Duchesse dit amène de nouvelles questions, comme de savoir qui était donc ce prétendant qui ne s’intéressait qu'à ses terres, et mieux encore qui était donc celui qui lui avait montré sa vraie nature ? Et comment s'y était il pris ?, sans doute cette histoire vaudrait le coup d'être contée plus tard si elle ne l'était pas ce jour, mais il se doutait qu'elle ne lui plairait pas alors qu'en même temps il mourrait d'envie de la connaître. Tout à son récit, Louise était concentrée sur les flammes, preuve qu'elle se remémorait tout cela en même temps qu'elle le racontait. Eprouvante histoire que cela devait être, ce qui nécessitait une écoute attentive. Pourtant elle le mettait au supplice alors qu'elle continuait de délacer ses affaires, s'attaquant à son gilet qui laisse apparaître la chemise blanche qu'elle porte, et qui à son tour glisse doucement. Le regard de Renaud est attiré immédiatement vers la poitrine de la Dame, et les idées les plus perverses traversent son esprit à la vitesse d'un étalon au triple galop. Il ramène toutefois ses yeux vers l'épaule dénudée de la belle, avec sa peau d'une blancheur absolue. Il reconnaît le tatouage qu'elle a découvert puisqu'il déjà vu Louise dans le plus simple des appareils à Kirgan. Ce symbole l'avait intrigué, mais l'ivresse de la promesse de ce corps l'avait vite éclipsé. Ce dragon avait donc une signification plus forte, et qui méritait aujourd'hui son attention. En l'écoutant, il apprend l'importance qu'il a revêtu pour elle, pour sa santé mentale, et la blessure qui avait suivit le départ de cet homme étrange qui n'avait pas su voir la perle qu'elle était.

Les yeux noisettes de Louise accroche ceux d'émeraude de Renaud qui la regarde, prenant conscience que le moment serait d'une importance capitale pour eux. Il doit oublier la luxure qui s'est emparée de son esprit, dissiper la brume de la chaleur et de son état pour être le plus attentif possible. Il profite de la caresse de cette main qui va de sa joue à ses lèvres, lui renvoyant son amour, fou qu'il est de cette personne qui se trouve à ses côtés comme jamais il ne l'avait été de toute sa vie, et cela malgré ce qu'elle avait vécu et fait. Il sentait que cet instant allait les lier d'une autre manière, ce souvenir qui n'appartiendrait qu'à eux deux.

Il écoute encore la fin du monologue de Louise, alors qu'elle lui demande de reprendre ce talisman qui l'a protégé toute ses années, lui a permit d'avancer, mettant rien de moins que son salut mental entre ses mains. Quel beau cadeau, bien plus précieux que tout objet, quelque soit sa valeur. Il l'écoute le louanger, et au fond de lui, quelque chose se noue. Parce qu'il sait qu'il n'est pas aussi magnifique qu'elle le dit, qu'il a une part sombre, très sombre, en lui. Ils s'aiment, c'est indéniable, mais ils en savent au final pas tant que cela l'un sur l'autre, du moins de leur passé. Il hésite, une fraction de seconde, sans dévoiler son stresse à sa promise.

A aucun moment, il n'a baissé le regard, soutenant celui de sa dulcinée alors qu'il s'interrogeait. Et il s'est décidé, car il sait que malgré ce qu'il a fait par le passé, il l'aime à la folie, qu'elle est son rayon de soleil, et celle qui l'a aussi, de son côté, sortie de sa torpeur, de son égoïsme, et de sa paranoïa. La première, outre sa famille, à ne pas lui avoir demandé quelque chose, à ne pas avoir profité de son statut. Elle a aussi de la noirceur en elle, il s'en doutait, mais elle vient de le confirmer, et il se dit qu'ils devront faire beaucoup de chemin mais qu'ensemble, cela devrait être plus facile. De nouveau, il pense à Néera et sa volonté, et il est convaincu qu'ils étaient fait pour se rencontrer, et panser leurs blessures, chacun pouvant comprendre l'autre mieux que quiconque

"C'est toi qui est magnifique, mon ange, et tu m'as aussi sauvé de bien des façons. Ce que tu me demande est si fort qu'il me serait bien ingrat de refuser. J'accepte de reprendre ce talisman, et je promets de tout faire pour me montrer à la hauteur de tes attentes. Je vais le protéger ce cœur, de tout mon être, et devenir son écrin pour le reste de notre existence. Comment veux tu que je fasse cela ?"

C'est à ce moment que le feu se rappelle à lui, alors qu'une bûche craque, se séparant en deux, chaque morceau retombant d'un coté, le tison juste en dessous. Il comprend alors ce qu'elle attend de lui, et quelque part, son cœur à lui se sert. Il n'a jamais exercé cela, mais il sait la douleur intense que cela procure. Il se lève alors, et s'approche de l'âtre, prouvant à Louise qu'il sait ce qu'elle veut qu'il fasse. Il prend un seau d'eau qui se trouve à côté, au cas ou et il le pose juste à côté de Louise, une louche se trouvant à l'intérieur. Il saisit le tison, rouge à souhait après être resté dans les flammes et il s'approche.

"Es tu vraiment certaine que c'est ce que tu désire ? Ton histoire m'a suffit, et je n'ai pas besoin d'aller aussi loin pour te savoir sincère à mon égard."

Il se doute bien qu'elle va vouloir aller jusqu'au bout, et il s'y prépare mentalement, mais il lui laisse un échappatoire tout de même.
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MessageSujet: Re: [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé]   [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé] I_icon_minitimeSam 10 Sep 2022 - 20:04


Les mots qu'ils prononcent sont à présent gravés en sa mémoire. Toute l'intensité de ce moment à nul autre pareil la traverse de part en part alors qu'il vient sans le moindre doute de prononcer les voeux les plus importants qui soient: la promesse de ne jamais piétiner ses sentiments, de protéger ce coeur ardent qui brûle pour lui, pour tous ceux qui qu'elle aime et qu'elle défend de tout son être.

Lorsqu'il promet, de sa belle voix douce, de toujours garder ce coeur à l'abri, le sourire de Louise se fait plus large, le regard noisette scintille littéralement de tous ces sentiments si forts, si profonds qu'elle n'avait pu partager à personne pendant de si longs mois...Oui, le Duc d'Erac, cet homme qui se tient là, juste là devant elle, a dérobé son coeur en une seule danse. Il y avait de la tendresse dans ses gestes, de la prévenance, une infinie douceur et un respect qui l'a séduite. Et au-delà des gestes, il y a la personne. Renaud. Peu importe le Duc. Peu importe le puissant parmi les puissants. Ce qu'elle voit, ce qu'elle aime, elle, c'est l'homme. Pas le titre. Pas le rang. Pas les terres. Non, ce qu'elle épouse, c'est cet homme là, parfait d'imperfections, tout comme elle l'est. Un homme qui a sa part d'ombre tout comme elle possède la sienne...ses cicatrices et ses blessures...C'est aussi cela qu'elle épouse et cela ne l'effraye en rien.

La magie de l'instant, de toutes ces paroles tendres et sincères, tout cela est perturbé, rompu par le craquement sonore d'une bûche qui cède sous l'intense chaleur de l'âtre. Parmi les étincelles de bois brûlés qui virevoltent brièvement avant de venir mourir au sol, le tison de métal, rougi à son extrémité, heurte la pierre comme pour rappeler sa présence. Là encore, Louise sourit, observant le métal et la poignée de bois, avant de regarder son fiancé. A l'éclat indéfinissable des grands yeux émeraude, elle sait qu'il a compris et c'est cet instant là qu'elle redoutait le plus, bien plus que l'insoutenable douleur qu'elle éprouvera sans le moindre doute. Allait-il y consentir? Allait-il seulement l'envisager? Accepter? Un hochement de la tête et elle sait, elle comprend qu'il accepte, sans condition, se levant souplement pour s'emparer du tison.

Elle se lève à son tour, observant le Duc se préparer avant de défaire le lacet qui retient le haut de sa chemise. Le pan gauche du tissu vient de chuter jusqu'à son coude, révélant une peau douce et blanche, ronde et ferme. La naissance d'un sein est visible sans pour autant qu'il ne soit dévoilé et elle avance jusqu'à lui, ressentant déjà la chaleur du brandon d'acier à travers ses vêtements.

La châtelaine écoute ses dernières préventions avant d'à nouveau poser sa main sur sa joue, cherchant le regard de son fiancé.

- J'ai souffert mille morts lorsque mon coeur s'est brisé, j'ai souffert encore lorsque ce talisman a été gravé dans ma chair à la pointe d'une lame. Je ne crains pas les flammes...

La petite main glisse sur la nuque du Duc, frôlant quelques unes de ses mèches avant de murmurer, sur ses lèvres:

- C'est la preuve de mon amour pour toi, Renaud...Celle que personne ne pourra jamais comprendre à part toi, à part nous...Reprends ce talisman, efface le de ta main...et prends la mesure du coeur qui ne bat que pour toi...

Les paroles meurent en un souffle alors qu'elle lui donne un chaste baiser, d'une tendresse et d'une dévotion absolue. Avec la rapidité que confère une habitude acquise le long des chemins, la ceinture de Louise est défaite, repliée en deux et glissée entre ses dents. Un dernier échange de regards et la main de Louise guide celle de Renaud vers ce talisman qui est détruit, effacé en une fraction de seconde. Un affreux grésillement se fait entendre tout autant que l'effroyable odeur de la chair brûlée.

Cela n'a duré qu'un instant, un long instant d'atroces souffrances avant que le brandon ne soit ôté de la chair. En la ceinture de cuir de Louise, l'empreinte de ses dents vient de laisser une profonde trace indélébile. Une vague terrible de sentiments plus confus les uns que les autres viennent de s'emparer de l'esprit de la châtelaine qui tombe, chancelante, contre le torse du Duc, les yeux mi-clos. Elle l'entraîne dans sa chute, à même cette peau de bête sur laquelle ils étaient assis un peu plus tôt. Snas perdre un instant, Renaud est en train de verser de l'eau en continu sur la brûlure pas assez profonde pour noircir la chair mais suffisante pour effacer la trace d'un reliquat de passé révolu. En sueur, Louise jette un regard vers la plaie apaisée par le ruissellement continu généré par son fiancé et a un sourire timide...

Le talisman n'est plus.

Le dragon a cédé sa place à la marque d'un amour profond, scellé dans le feu.

- Il y a dans un des coffres qui me suivent depuis Fernel trois pots scellés. L'un d'eux m'aidera à apaiser et guérir cela..., dit-elle en voyant le regard inquiet de Renaud.

Le bras valide se lève pour chercher le contact. Elle n'évoque pas sa douleur, il sait qu'elle souffre, il pourra le voir à la pâleur de son teint et au tremblement de sa main libre qui cherche la sienne. Pourtant, elle sourit...Elle sourit parce qu'elle est heureuse d'avoir pu lui offrir cela. Les soins dureront pratiquement une heure durant laquelle le Duc ne cesse de couvrir la blessure d'eau ce qui a le mérite d'au moins apaiser le feu qui s'était répandu en sa chair. La neige a rapidement trouvé son office en cette circonstance, servant de cataplasme et de baume à la châtelaine allongée sur cette peau de bête, un sourire étrange flottant sur ses jolies lèvres un peu pâles.

- Pouvons-nous rester ici, ensemble, quelques heures, Amour?, souffle-t-elle alors que, sans relâche, Renaud prend soin de sa fiancée. Je me sens bien ici, avec toi à mes côtés...

Les petits doigts tièdes serrent ceux de Renaud avec force.

- Je t'aime, souffle-t-elle allongée sur la peau de bête, ses longs cheveux ondulant sur le sol comme une auréole automnale.


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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé]   [Harren] Se faire des souvenirs communs [Louise] [terminé] I_icon_minitimeMer 14 Sep 2022 - 9:25


Louise s'est dénudée un peu, mais ce n'est absolument pas pour copuler, et Renaud, à cet instant présent, n'a plus la tête à cela non plus. Il se déroule en ce moment, un événement majeur entre les deux fiancés, et il se doit d'être présent pour sa dulcinée. Il tient toujours le tison, attendant de savoir si elle décide d'aller jusqu'au bout, ce dont il n'a pas besoin, sa déclaration lui suffisant amplement. Le moment est suspendu entre eux, leurs yeux se fixant, plein d'amour réciproque, brillants intensément. La naissance de son sein lorsqu'elle fait tomber sa chemise un peu plus l'aurait d'habitude émoustillé, mais pas cet fois. C'est son visage qu'il regarde, et ensuite, si elle se décide, toute son attention se portera sur son tatouage, ce « talisman » ayant une si profonde signification pour elle, et ce geste qu'il devra faire, qui aura un sens tout aussi important pour leur futur commun. Elle s'avance vers lui et les mots qu'elle dit sont pleins de certitudes. Ce moment n'est qu'à eux, et il restera gravé dans leur mémoire pour l'éternité, la leur en tout cas. Il profite de son contact, et il lui rend ce baiser, doux, et non passionné, agréable.

La Dame de Fernel défait sa ceinture pour le porter à sa bouche, consciente que la douleur va être intense comme elle vient de le dire, ce qui ne rend pas la tâche facile malgré les mots qu'elle prononce, donnant son cœur à son futur époux. Après avoir laissé sa châtellenie à laquelle elle tient tant, ce geste supplémentaire est un crève cœur pour le Duc qui se demande ce que lui pourra faire, afin de lui prouver qu'elle ne s'est pas trompée ? Etre présent déjà c'est certain, et ne pas la reléguer à une simple dame péninsulaire, car il sait qu'elle ne le veut pas, et qu'elle est trop forte pour être vu de cette manière. Ils devront régner ensemble, conjointement sur le Duché, et il devra chercher comment la satisfaire à chaque instant.

Elle lui prend la main et il se laisse guider jusqu'au tatouage qu'elle porte. Le son qui sort de la brûlure est horrible, tout comme l'odeur qui se dégage. Il voit les dents se resserrer sur la ceinture, et il devine le supplice qu'elle endure. Elle chute contre lui, et il l'enserre de son bras libre afin de le retenir, et de la garder tout contre lui. Il tombe avec elle au sol, et malgré tout ce qu'il veut faire, il doit faire attention au tison, car la cabane est entièrement en bois, et il serait préjudiciable de laisser le feu prendre. Il rejette donc cette tige de fer rougit dans l’âtre, s'assurant qu'il est bien dedans. Puis il s'empare de la louche qui se trouve dans le seau, prenant de l'eau et la versant sur la marque qui jamais ne disparaîtra.

Il avait entendu un médecin dire, après qu'un serviteur se soit gravement brûlé, que les chairs continuaient de brûler même si cela ne se voyait pas, et qu'il fallait arroser longuement afin de faire cesser cela, et c'est ce à quoi il s’attelle pour sa moitié. Il sait aussi que la fraîcheur apaise la douleur. Il a effacé le talisman qu'elle portait et c'est maintenant lui qui doit jouer ce rôle, et il ne compte pas manquer à ce serment qu'il lui a dit juste avant. Ce qu'il vient de faire n'est pas non plus anodin, et alors qu'il la regarde, les yeux de Louise mi-clos, il est tout de même inquiet. Elle tremble et elle est d'une blancheur peu rassurante, mais elle sourit étonnement. Il l'écoute, il faudra qu'il aille chercher ce remède qui se trouve dans ses bagages à Harren lorsqu'ils y seront, mais c'est trop loin, et il n'a pas la volonté de la faire voyager dans son état. Leur main est jointe avec force, voulant qu'elle ressente sa présence, qu'elle sache qu'il est la pour elle.

"Autant de temps que tu le souhaite, mon cœur, toute la nuit si tu le veux. C'est à tes côtés que je me sens le mieux, mois aussi, et si l'on pouvait rester ainsi pour toujours, cela m'irait parfaitement. Je t'aime aussi, Louise, pour toujours."

Ces derniers mots souligne le fait qu'il ne l'abandonnera pas comme le premier personnage de son histoire. Il s'occupe de sa brûlure longuement, sans faire attention au temps qui s'écoule. Ce n'est pas non plus une blessure mortelle, et il finit par arrêter de verser de l'eau dessus. Il s'allonge à ses côtés, remet en place une mèche rebelle de Louise derrière son oreille, délicatement, amoureusement. Il approche son visage du sien, avant de déposer un doux baiser sur son front, puis un autre sur sa joue, son cou, ses lèvres. Il la couvre de baisers, ne sachant pas qu'elle attention faire de plus pour prouver son amour, sa dévotion, à son encontre.

"Je ne sais pas comment te rendre ce geste si fort que tu viens de faire, mais je trouverais."

Il sentait au fond de lui qu'il devait trouver une symbolique aussi forte qu'elle, même si elle dirait sans doute qu'il n'a pas besoin de le faire. Mais à l'instant présent, il n'avait aucune idée qui lui venait, toute son attention étant dirigée vers sa futur épouse. Il l'aimait, et son cœur battait fort pour elle. Il n'avait pas de symbole concernant son cœur, mais elle lui avait bel et bien volé, et cela dès leur première rencontre. Qui aurait pu imaginer qu'une simple invitation banale à danser finisse ainsi ? Certainement pas Renaud qui était aujourd'hui le plus heureux des hommes.
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