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 À contre-courant [Jérôme]

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Adélina
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MessageSujet: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeDim 16 Oct 2022 - 8:33





Tariho, Ie ennéade de Karfias, An XI, Cycle XI
Diantra, Péninsule




Il était très tard, ou très tôt dépendamment de votre humeur. Quelques serviteurs étaient déjà au travail, préparant le petit-déjeuner pour les invités du Roy en sa demeure. Si quelqu’uns avait leurs hôtels particuliers, d’autres avaient préféré le confort du palais royal. Et qui pouvait les blâmer ? L’impressionnante demeure du souverain n’égalait le confort et la prestance d’aucune autre demeure. Tout ce beau monde était d’ailleurs bien endormi en ce matin de printemps, et la cour du château était tranquille, pas une seule voix pouvait se faire entendre. Pas une voix, mais une figure encapuchonnée, au milieu de cette dernière observant un bâtiment où un terrible accident s’était passé. Elle avait rapidement perdu la notion du temps, les minutes s’étaient transformé en heures, ignorant la fatigue, la baronne regardait ce bâtiment qui contenait les fameux escaliers. Elle se remémorait cette soirée, tentant de savoir qu’est-ce qui s’était passé et surtout qu’avait-elle fait à la Damedieu pour mériter pareil châtiment. Oh ! Ses gardes avaient tenté de la ramener chez elle, au chaud. Mais après multiples essai silencieux où ils se heurtèrent à un mur de silence, ils abandonnèrent. Attendant à l’entrée de la cour que leur suzeraine décide de rentrer. Au bout d’un moment, elle entendit des pas derrière elle. Un pas plus léger que les soldats en armure.


La jeune femme tourna légèrement la tête par-dessus son épaule, observant qui l’approchait. Surprise, elle ne put prendre la parole toute suite, se contentant de se retourner lentement vers l’homme qui traversait la cour. Il n’y a pas à dire, elle aurait reconnu cette carrure, ce regard à des lieux à la ronde. C’était bel et bien lui ! Le bel étranger qui lui avait sauvé la vie dans les montagnes. Le vent fit déplacer son capuchon, laissant entrevoir son visage fatigué alors qu’elle le regardait s’approcher. « Jérôme?  » Murmura-t-elle alors qu’il se trouvait assez près d’elle pour l’entendre. Elle s’en voulut de ne pas lui avoir demandé son nom complet, se sentant mal de ne pas avoir respecté la bienséance, mais bon, voyant comment ce dernier l’avait traité lorsque leurs chemins s’étaient croisés, il ne devait pas vraiment lui en vouloir. Du moins, l’espérait-elle. Adélina resta silencieuse pendant un moment, regardant le nordien d’un air interloqué, se demandant comment approcher la chose. Puis, elle passa finalement ses doigts sous ses yeux, tentant de se réveiller avant de prendre finalement la parole ; « Je… Pardonnez-moi. J’ai un air horrible. » Dit-elle en replaçant sa cape sur sa tête tentant de cacher les cernes qui s’étaient bien installés sous ses prunelles azurées. Elle savait qu’elle n’était pas nécessairement en bon état pour entretenir une conversation, mais elle se souvenait que trop bien du réconfort que ce dernier lui avait donné lors de leur première rencontre et se fit violence pour ne pas éclater en sanglots à nouveau. Elle prit une grande inspiration avant de tourner son regard vers le soldat. « Je ne m’attendais guère à vous trouver à Diantra ! Mais je suppose que les festivités des derniers jours ont attiré l’entièreté de la péninsule. » Dit-elle avec un sourire forcé, tentant de cacher la douleur qui l’habitait.


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Jérôme de Clairssac
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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeMer 19 Oct 2022 - 12:05

Encore une nuit où il s'est réveillé en sursaut, sortant d'un cauchemars, une habitude pour lui maintenant. La nuit est bien entamée, mais il ne pourra pas se rendormir aussi simplement que cela, il le sait. Il se lève donc et après s'être rafraichit, il s'habille avec des vêtements simples, il ne risque pas de croiser beaucoup de monde à cette heure. Il se dirige ensuite vers la salle d'entrainement, peut être y croisera-t-il un soldat de faction avec lequel croiser le fer. Il est venu à Diantra pour le couronnement naturellement, vu son titre de Maréchal Royal, il se doit d'être présent, mais aussi pour le mariage de Louise de Fernel qui l'a invité alors qu'elle s’unit au Duc d'Erac. Son titre lui octroie une place au Palais Royal, et c'est donc la qu'il se trouve alors qu'il arpente les couloirs en direction de son lieu préféré.

Il va traverser la cour quand il distingue une personne qui se retourne à son arrivé. Il s'agit d'une femme apparemment en regard de la silhouette, ce qui se confirme quand le vent ramène la capuche en arrière. Il reconnait le visage qu'il distingue malgré la pénombre, à la lumière des torches et braseros. Malheureusement il ne sait pas de qui il s'agit, ne lui ayant même pas demandé son nom, ni son prénom d'ailleurs. Une parfaite inconnue alors qu'il lui a sauvé la vie lors d'une attaque de gobelins à la frontière alonnaise. Il se souvient parfaitement de l'après, ayant encore perdu le contrôle durant l'affrontement. La pauvre était triste pour les hommes qui avait sacrifié leur vie pour la sienne, et elle avait éclaté en sanglot. Cela l'avait touché de voir quelqu'un avec autant d'empathie à l'égard de soldats. Il avait tenté de la rassurer comme il le pouvait, n'étant clairement pas des plus doués pour cela. Il espère qu'elle a réussit à remonter la pente après ce qui lui était arrivé.

Il se demande ce qu'elle fait ici, au Palais Royal. Il savait qu'elle était noble vu la garde qui l'accompagnait, mais étant donné qu'il n'avait rien demandé jusqu'à la ramener dans une forteresse alonnaise, mais pour loger dans ce lieu, elle ne doit pas être n'importe quelle noble, et pas une de petite naissance. L'interrogation est la, mais avant qu'elle ne ne remette sa capuche, il ne loupe pas le moment où elle passe ses doigts sous ses yeux et l'air fatigué qu'elle dégage. Il l'écoute tout en lui souriant du mieux qu'il peut, un sourire avenant afin de la mettre dans de bonnes conditions

"Ne vous inquiétez pas, vous n'avez absolument pas un air horrible. Fatigué sans nul doute, j'espère qu'il ne vous ai rien arrivé de fâcheux ?"

Il était étrange de rencontrer une personne deux fois, et de ne même pas savoir avec qui il parlait, mais pour l'instant, il n'avait pas ressentit le besoin de lui demander expressément son identité

"Je suis aussi étonné que vous de vous retrouver ici même." Il rit en y pensant "Le destin semble avoir fait que nos chemins se croisent à nouveau. Mais comme vous le dites, les évènements à venir attirent la noblesse sans aucun doute. Personne ne voudrait manquer le couronnement de sa Majesté après tout ce qui a eut lieu pour qu'il soit présent.

Etant donné leur dernière rencontre, rien ne laissait supposer que Jérôme, qui voyageait léger et avec peux d'hommes, disposait d'un titre ou d'une charge l'amenant à côtoyer le Palais Royal

"Je suis ravis d'être ici, mais même si ce n'était pas le cas, ma fonction m'oblige à être présent pour Sa Majesté. Et vous ? je suppose que vous êtes aussi enthousiaste que tout le monde ? Mais votre fatigue m'interpelle, quelque chose vous tracasse-t-il ?"
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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeMer 19 Oct 2022 - 13:00






Il y avait quelque chose de rassurant chez cet homme. Peut-être était-ce la proximité qu’ils avaient partagée pendant un court moment. Ce qui sembla faire rosir légèrement les joues de la jeune femme alors qu’elle se rappelait l’étreinte qu’ils avaient échangée. Enfin, étreinte… Elle avait complétement perdu le contrôle à ce moment-là, et le curieux inconnu ne s’était guère gêné pour tenter de la réconforter, ce qui, soyons honnête avait définitivement aidé la jeune femme à l’époque. La nordienne eut un léger sourire gêné avant de regarder le sol, se sentant immédiatement coupable de pouvoir ressentir un tel sentiment alors que son mari venait à peine de mourir. « Je… Oui. Disons fatigué. Disons que mes nuits sont tourmentées… » Dit-elle en relevant son regard vers le mystérieux sauveur. N’osant guère l’avouer, cela lui faisait du bien de ne pas avoir à subir de nouveau les excuses et les vœux qu’on offrait à une personne en deuil. Car peu importe ce que les gens diraient, cela ne ramènerait guère son aimé. Et voir quelqu’un de souriant et rieur qui lui faisait la discussion comme si rien ne s’était passé était rafraîchissant. Adélina eut un léger sourire pensif, remontant son regard vers la tour pendant une seconde, ayant une pensée pour Théodoric. « En effet. Ma maison a énormément donné pour retrouver notre Roy. Je n’aurais guère manqué cette occasion pour tout l’or du monde. » Au moins, on se souviendrait de son mari comme une personne extraordinaire. Mais la suite sortit rapidement la jeune femme de ses pensées réconfortante, et pendant un moment, elle sembla oublier le drame qui la tourmentait. « Votre fonction ? » Demanda-t-elle en haussant un sourcil. Pour être honnête, elle ne s’était guère attendue à ce que ce dernier soit un noble. Les hommes qui l’accompagnaient l’appelant par son prénom, ce semblant de familiarité l’avait poussé à croire que le dénommé Jérôme n’était point un seigneur… Sa gorge se serra un moment, alors que son air se referma, évitant volontairement la question que ce dernier venait de lui poser. Elle eut un soudainement un mauvais pressentiment.



Jérôme…



Y avait-il d’autres seigneurs Serraminois qui avaient ce nom? Son esprit sembla oublier la peine qui la possédait pendant un moment, cherchant dans la moindre parcelle de sa mémoire qui était l’homme devant elle. En réalité, elle avait bien une idée, mais cela lui semblait être la plus cruelle des blagues. La jeune nordienne donnait sans arrêt à la Bienveillante, elle ne pouvait croire qu’en plus du drame qui venait de s’abattre sur elle, qu’un cruel tour du destin viendrait la tourmenter ainsi. Elle tenta de se rappeler ce qu’elle avait appris sur l’homme qui avait donné le premier coup contre sa famille. Mais il fallait dire que ce qui se disait n’était guère positif, et rien qui ne détaillait l’apparence de ce dernier. La jeune femme expira doucement avant de tourner face à son sauveur. « Maintenant, que vous me le demandez, oui, plusieurs choses me tracassent… » Elle observa ce dernier, ne cachant guère l’incertitude et la peine qui l’habitait. « Je crois que j’ai assumé quelque chose que je n’aurais point du. La familiarité de vos hommes m’ont porté à confusion, et je crains ne pas avoir respecté la bienséance qui vous soit due. » Adélina inspira profondément, le souffle tremblant. Elle eut l’impression que l’air était soudainement beaucoup plus pesant. « Peut-être devrions-nous réellement nous présenter… » Commença-t-elle avant de faire une légère révérence. « Mon nom est Adélina de Lourbier. Fille de Mathieu de Lourbier et Brigitte d’Eskil. Baronne d’Alonna, Dame de Lodiaker et de Bransat. » La jeune femme se redressa surveillant avec attention la réaction du dénommé Jérôme. Peut-être se faisait-elle une idée… et que ce n’était pas la personne à qui elle pensait. Mais elle le verrait bien.


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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeVen 21 Oct 2022 - 6:38


Un tout petit sourire s'esquisse sur les lèvres de la jeune femme, peut être qu'il n'est pas si mauvais que cela pour réconforter les gens après tout. Pourtant rapidement elle regarde le sol, est-ce de la timidité ou autre chose ? il n'en sait rien. Ainsi, ses nuits sont tourmentées, voila ce qu'elle lui dit. Pour sur qu'il sait ce que cela veut dire, et qu'il compatit, surtout en comparaison de son jeune âge. Il a lui même de nombreux cauchemars qui l'empêchent de dormir, il sait donc ce qu'il en est de manquer de sommeil. Il est bien en peine de pouvoir l'aider une nouvelle fois. Elle finit par relever la tête, les regards azurés se renvoyant l'un à l'autre. Jérôme étire son sourire pour plus de bienveillance, alors qu'il a un peu perdu l'habitude de cet exercice.

Elle parle de sa maison qui a apparemment participé à la recherche du Roy, Jérôme aurait bien voulu en faire partie, en bon vassal, mais il ne s'était pas inscrit au tournoi qui avait désigné les heureux élus. Il commence alors à réfléchir, puisque s'il ne se trompe pas, car il y avait d'autres façons d'aider, sa maison avait participé aux recherches. Tandis qu'il recherche les noms des élus, il est perturbé, percevant un changement chez celle qui lui fait face et qui s'interroge sur sa fonction. Qu'est ce qu'il se passe donc ? avait il dit quelque chose qu'il ne faut pas ? Elle semble vraiment ébranlée alors qu'elle reprend la parole sur ce qui la tracasse. Le retournement d'attitude est surprenant et incompréhensible, du moins jusqu'à ce qu'elle ne reprenne un nouvelle fois la parole. L'attitude et les mots qu'elle emploie, tout indique un drame à venir. Et elle se présente, chose qu'aucun des deux n'avaient fait jusque la, sans savoir pourquoi, une communication plus libre alors qu'on ne connait pas son interlocuteur ?

Le choc est important aussi pour Jérôme lorsqu'il apprend qu'il s'agit de la Baronne d'Alonna, mais surtout d'une Lourbier. Son sourire s'efface complètement alors que les souvenirs remontent des tréfonds de son être. Vu le comportement de la belle, il n'y a pas besoin de se présenter, elle a sans nul doute comprit quelle était son identité. Le drame dans tout cela, c'est qu'il n'avait absolument rien de personnel contre la famille des Lourbier, à l'époque comme aujourd'hui. Juste ceux-ci s'étaient alliés au Baron d'Oësgard pour se rebeller contre le Royaume, et c'est cela qui avait donné son titre Royal à Jérôme afin de les ramener dans le droit chemin. Sans cette rébellion, il n'aurait jamais levé la main sur les baronnies, et il n'y aurait eu nul grief entre les deux. Pire, le baron qu'il avait mis en place, fidèle à la couronne, était sous la coupe de son épouse, Alanya de Broissieux, qui s'était parjurée dès la mort suspecte de son époux, quelques jours à peine après le serment de fidélité. Elle avait conservé celui envers la Couronne, et le fait d'être en pleine campagne en Oësgard, ne voulant pas d'ennemi dans le dos avait laissé tout cela comme c'était. L'ancien Seigneur d'Etherna avait conservé un gout des plus amer à l'encontre de cette femme qui s'était parjurée de nouveau alors elle avait promis de lui envoyer des renforts, en se rétractant quand le besoin était présent, deux fois en très peu de temps. Quel gâchis que toute cette histoire. La bienséance veut tout de même qu'il aille jusqu'au bout

"Je suis Jérôme de Clairssac, Maréchal Royal, et Seigneur de Froissart, de La Ferté-Gauvain, et de Rouilly"

Voila qui est fait, deux personnes qui s'entendaient bien, et qui allaient sans doute ne plus se parler, et nourrir un ressentiment, du moins de la part de la Baronne. Lui même était passé à autre chose, cette époque faisant partie des cauchemars qui le poursuivent. Mais comment voulez-vous raisonner une personne qui, d'après son attitude, à été élevé dans une haine à votre égard sans même vous connaitre ?

A aucun moment il n'a baissé les yeux, gardant bien son regard dans le sien, son visage ne s'est pas refermé, mais il y a désormais de la lassitude, avec peut être un peu de tristesse. Est-ce que le fait de lui avoir sauvé la vie, ce qu'il referait même en sachant qui elle est, permettra de se défaire des préjugés qu'elle a contre son nom de famille ? il ne le pense pas eu égard à son changement d'attitude, mais après tout il ne la connait pas non plus. Il reste figé sur sa présentation, étant bien en peine de trouver quoi dire d'autre alors qu'il ne sait pas à quoi s'attendre de la part de son interlocutrice.
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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeVen 21 Oct 2022 - 11:38





Son changement d’expression, lorsqu’elle lui annonça son nom, ne fit que confirmer ses soupçons. Oh, bien entendu, elle eut l’espoir de ne pas entendre la suite. Mais, Adélina eut l’impression qu’il n’y avait plus d’air autour d’elle. Sa respiration se coupa pendant un moment alors qu’elle observait Jérôme, ce dernier ne bougea point, ne brisant pas leurs contacts alors qu’il confirmait ses doutes. Elle ne bougea pas pendant quelques secondes, comme si elle n’arrivait pas à réaliser ce qu’il venait de lui dire. Comme si son cœur - ou ce qu’il en restait - c’était arrêter. Elle avait envie de hurler, et pourtant rien ne pouvait sortir. Ce ne fut qu’au bout de quelques longues secondes de ce silence pesant qu’elle reprit finalement la parole. « La bienveillante a un bien curieux sens de l’humour. » Commença-t-elle en secouant la tête. Elle ferma les yeux pendant une seconde, alors que ses doigts rejoignirent ses tempes, commençant à les masser doucement, tentant de se soulager de l’immense mal de crâne qui venait soudainement d’apparaître. Adélina avait l’impression de se faire écraser par une immense pierre. Elle n’avait pas envie de se battre. Pas ce soir. Pas là, maintenant. Son cœur était déjà en miettes, elle n’avait guère besoin que quelqu’un d’autres ne le détruise. Qu’aurait fait son père à ce moment précis ? Certes, ce dernier était une des innombrables causes du pourquoi elle avait perdu la baronnie. Mais il n’était pas responsable des actions de la Broissieux. De toute façon, elle avait dû lui montrer ses vraies couleurs lorsqu’elle l’avait trahi à son tour.



Et puis ce fut trop, ne pouvant se contenir plus longtemps la jeune femme éclata en sanglots. Trop d’émotions, trop de peine s’était accumulé. « Je devrais vous détester. » Commença-t-elle en laissant s’échapper un sanglot. « Vous détestez pour ce que vous m’avez pris. Pour la perte de ma famille. Pour toutes les épreuves que cette stupide guerre m’as fait. » Elle déglutit, avant de prendre la parole ; « Je viens de perdre mon mari… » Sa voix s’étrangla alors que ses yeux se fermèrent laissant s’échapper une larme avant de reprendre la parole ; « C’est cette solitude… je ne peux l’endurer. Je ne peux penser logiquement… Je ne peux rien faire… » La baronne se retourna, essuyant de nouveau ses larmes avant de prendre une grande goulée d’air. Tentant tant bien que mal de reprendre son calme, de tenter de contrôler cette respiration. Elle ferma de nouveau les yeux, alors que les pensées se bousculaient dans sa tête.



Et c’est à ce moment précis qu’elle sut quoi faire. Elle se retourna légèrement, regardant le Maréchal par-dessus son épaule, avant de reprendre la parole ; « Je crois que vous et moi, faisions partie d’un plan plus grand que nous pouvons comprendre. Que si la Damedieu guide nos pas ainsi, c’est pour une raison qui m’échappe encore pour le moment. » Ou pour lui donner un quelconque réconfort après l’épreuve qu’elle venait de survivre, mais cela, elle ne l’avouerais guère au Serraminois. Son regard se planta dans celui de Jérôme, expirant doucement alors qu’elle observait l’homme qui lui avait sauvé la vie, l’air sérieuse, sans s’en rendre compte, elle s’était retourné pour lui faire face à nouveau. « Ma cousine était tyrannique. Si elle a pris la baronnie de force, elle ne méritait guère de la garder après ses actions. Alanya de Broissieux n’était guère mieux, et c’est fait un malin plaisir à nous détruire. Mais de ce que j’ai entendu, nous ne sommes pas les seuls à qui elle a montré sa vraie nature… » Si la baronne observa la réaction du maréchal, elle ne s’attendait pas vraiment à une réponse de sa part. « Vous, sans le vouloir, avez rétabli l’ordre des choses en sauvant ma vie. Me donnant la chance de reprendre légitimement ce qui me revenait de droit en prouvant ce que je valais tout en prouvant ma fidélité envers notre Roy. » Adélina se rapprocha d’un pas de l’homme en face d’elle avant de relevant la tête pour garder son regard dans le sien. Elle se sentit petite comparée à ce dernier, mais ne laissa guère ce sentiment l’arrêter. « Si vous n’avez pas l’intention de vous soulever à nouveau contre moi sans raison valable, je crois que nous pouvons laisser tout cela derrière nous. » Son visage redevint soudainement triste avant qu’elle ne fasse un pas de reculons, comme gêner par sa réaction, Adélina, baissa à nouveau son regard vers le sol, attendant patiemment la réponse du Maréchal. Peut-être que lui-même, réalisant à qui il avait affaire, ne pourrait supporter le fait de se tenir avec une Lourbier…


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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeLun 24 Oct 2022 - 7:19


Sur ses gardes, Jérôme attend la prochaine réaction de la Baronne d'Alonna. Il la voit déjà le gifler de sa petite main, et il ne l'esquivera pas, parce qu'il l'a mérité ? ou parce que cela la soulagera peut-être ? il n'en sait rien, mais il se laissera faire. Il ne détourne les yeux à aucun moment, la fixant d'un regard qui en dit long sur ce qu'il a accompli, et des regrets qui sont les siens, mais qu'il endosse avec tout le poids des responsabilités qui sont les siennes. Il a des regrets, mais si c'était à refaire, il recommencerait, du moins pour la partie à l'encontre d'Oësgard et d'Alonna. La respiration saccadée d'Adélina montre qu'elle encaisse la nouvelle et un long silence s'installe, pesant, avant qu'elle ne reprenne la parole. Etonnement, elle n'est pas lapidaire dans ses mots, parlant de Nééra et des amusements des Dieux. Le Châtelain la regarde secouer la tête, fermer les yeux et se masser ses tempes comme pour faire passer des maux de tête, sans doute toujours en train de digérer l'information qu'elle vient de se prendre en pleine face.

La vive réaction qu'il attend après lui révélé son nom n'arrive pas, et au contraire, contre toute attente, elle éclate en sanglot, ce qui perturbe le Maréchal qui la voit pleurer pour la seconde fois, et qui est bien en peine de savoir comment réconforter une femme. Un nouveau silence qu'il ne veut pas rompre, puisqu'elle doit bien avoir des choses à lui dire, des mots d'insultes ou acerbes bien placés pour le rabaisser. Mais non, une fois de plus, elle prend le contrepied, déstabilisant le pauvre qui pensait avoir anticipé sa réaction. Les bras ballants, il l'écoute alors énumérer toutes les raisons pour lesquelles elle devrait le détester avant d'énoncer qu'elle vient de perdre son époux. Il est vrai qu'il a entendu parler de cette tragédie, maintenant qu'il sait qui elle est. La pauvre, si jeune et déjà veuve, traversant des épreuves importantes, comme lors de leur première rencontre. Si la Déesse est derrière tout cela, alors elle doit avoir une dent contre la jeune femme ou la mettre au défi, par jeu ? ou pour un dessin plus grand ? il n'en sait rien

"Votre Honneur..."

Il peut lui donner un titre maintenant, mais les mots qu'il s'apprête à dire restent étouffés dans sa gorge. Peut être qu'elle ne l'a même pas entendu puisqu'elle lui tourne maintenant le dos et qu'elle continue. Nééra est une fois de plus dans la bouche d'Adélina qui énonce un plan divin auquel lui aussi ferait parti. Vrai ou non, il sait ce que c'est que de perdre son épouse, alors que la sienne est disparue, et que son corps n'a jamais été retrouvé. Il a toujours gardé espoir, mais il est le seul, après quelques années, les chances qu'elle soit toujours vivantes sont inexistantes. Son regard devient soudain distant alors qu'il pense à tout cela, mais il revient rapidement à l'instant présent quand la jeune femme parle de Constance, puis d'Alanya. Chose étonnante, la rancœur de Jérôme va plus à l'encontre de cette dernière, toujours vivante et Marquise de Sainte-Berthilde, que contre la cousine de la Baronne. Et si elle pense que le fait de lui avoir sauvé la vie à remit les choses comme elle aurait du l'être, il ne va pas la contredire, plan divin ou non. Elle s'avance d'un pas vers lui comme pour le défier, sa petite taille se faisant ressentir à cette distance vu celle de Jérôme. La distance entre eux deux est petite, malaisant peut être. Elle termine en lui expliquant qu'elle est prête à passer à autre chose si lui même n'a plus l'envie de se soulever contre elle.

Les deux regards d'azur fixés l'un dans l'autre, elle attend maintenant une réaction du Maréchal, un pardon ? une promesse ? il n'en sait rien, mais la voila à reculer d'un pas en baissant les yeux au sol, son visage redevenu triste. Lui même n'a rien contre la Baronne, mais une fois de plus il est bien en peine de savoir comment réagir. Sans réfléchir donc, il décide de faire ce que son instinct lui dicte. Il s'avance vers Adélina, écartant les bras et il la prend, la serrant contre lui tel un père pour sa fille dans un moment de détresse, pour la réconforter, et lui apporter de la chaleur humaine. Il ne lui présente pas ses condoléances, elle a déjà du en recevoir un nombre incalculable de fois de gens qui ne le pensaient même pas, ou juste pour la forme. Il l'enserre tout contre son torse vu la différence de taille, un bras dans son dos, et sa main droite derrière sa tête, geste indécent au possible vu leurs statuts, mais qu'il n'a pas calculé. Il se mit en devoir de lui répondre, d'une voix douce, assez bas comme pour dire que cela ne les concernait qu'eux deux

"Adélina, je ne sais pas si Nééra est derrière tout cela, et si elle m'a mit sur votre chemin pour vous aider dans votre quête, mais vu la personne qu'est Alanya de Broissieux, je suis heureux que vous ayez pu reprendre le titre qui était à votre famille. Je n'avais rien de personnel contre votre cousine, elle a fait les mauvais choix, et je suis intervenu en tant que Maréchal Royal. Si demain Oësgard se retournait contre le Roy, et qu'il vous demandait de les ramener dans son giron, je ne doute pas que vous le feriez, tout comme moi à cette époque."

Voila pour les justifications, et le fait qu'il n'avait absolument rien contre son nom et sa famille

"Tant que vous resterez loyal envers le Roy, alors vous ne risquez absolument rien de moi, et si Alonna venait à demander l'aide de sa Majesté, et qu'il m'envoyait vous aider, je le ferais sans aucune hésitation, et aucun grief à votre encontre, je vous l'assure, bien au contraire, surtout après notre rencontre de cette nuit."

Peut être que les mots de la belle apaiseraient une partie de son fardeau, et retireraient quelques cauchemars qui le submergeaient chaque nuit, à moins que ce ne soit lui qui ne se pardonne pas ses actes, ou encore une punition divine

"Comme vous l'avez dit, laissons tout cela derrière nous et entamons une nouvelle page vierge, croyez moi j'en serais ravis"

Peut-être que les nobles alonnais ne seront pas d'accord avec les choix que venaient de faire leur Baronne, et qu'elle reviendrait sur ce qu'il se passait maintenant, elle était très jeune, et les seigneurs étaient prompts à vous reprocher vos choix, quels qu’ils soient. Il ne l'écrasait pas, mais il la serrait tout de même avec un peu de force, sans brutalité

"Vous devez trouver la force de surmonter tout cela pour votre avenir, votre famille, et vos gens."
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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeLun 7 Nov 2022 - 11:44





Il n’y a pas à dire, ses mots semblaient avoir touché le seigneur serraminois. Il resta de nombreuses secondes silencieux. Un silence pesant alors que la jeune femme elle-même ne pouvait supporter son regard. Elle se demandait ce qu’il en ressortirait de cette discussion. Elle doutait que ce dernier ne s’excuse, après tout, il n’avait suivi que les ordres du Roy. Peut-être que ce dernier lui dirait qu’il avait fait une erreur lorsqu’il avait mis les Broissieux au pouvoir ? Cela serait déjà un point positif. Ou peut-être une quelconque promesse qui la protégerait pour repentir de ses erreurs ? Qui sait ? L’inverse aurait pu être possible aussi. Peut-être que ce dernier vouait une haine contre les Lourbier comme les Brochant. Après tout, n’était-ce pas Aymeric lui-même qui avait dit qu’ils devraient se débarrasser de toute la famille ? Lorsque qu’elle vit Jérôme s’avancer, la jeune femme s’apprêta à reculer d’un pas. L’air perplexe au premier abord, se demandant si elle ne risquait pas quoique se soit. Dire qu’elle s’attendait à la suite aurait été un odieux mensonge. Mais elle n’eut guère le temps de terminer son mouvement que le maréchal la prit dans ses bras. Surprise, la jeune femme se crispa un moment, incertaine de savoir quoi faire. Si la bienséance lui disait que cette étreinte était totalement inconcevable, son coeur, quant à lui, sembla se réchauffer pendant un moment. Puis elle s’abandonna à cette étreinte aussi surprenante que réconfortante. Ses mains se posèrent sur le torse de Jérôme, alors que sa tête en faisait de même. Ses yeux se fermèrent alors qu’elle sentit la main du maréchal sur sa tête. Son corps sembla se relaxer. Adélina n’osa guère l’avouer, mais là, à ce moment précis, elle se sentait en sécurité dans les bras de celui qui aurait dû être son ennemi. C’était comme si elle était de retour à la maison et ses troubles s’étaient soudainement évaporé.



Ses paroles la rassurèrent d’une certaine façon. Le simple fait qu’il lui mentionne qu’il était heureux qu’elle reprenne son titre était une certaine confirmation comme quoi elle avait fait la bonne chose. Qu’elle était réellement celle que la baronnie avait besoin. Il ne la connaissait pas réellement, mais ce qu’il avait vu semblait suffir à le convaincre qu’il y avait du bon en elle. « Cela n’est guère mon premier deuil. On dirait que Tyra se prend un malin plaisir à enlever ceux que j’aime. À croire que je suis un mauvais présage. » Il fallait dire que ce deuil-ci était particulièrement difficile. Après tout, trouver son bonheur après toutes ces années, et se le faire arracher aussi drastiquement n’étaient faciles pour personne. Elle serra de nouveau ses poings contre le torse de Jérôme avant de serrer les dents, comme si elle retenait une nouvelle crise de larmes. « Je ne sais où trouver cette force. J’ai l’impression de me battre sans arrêt encore et encore. Et aussitôt que j’ai quelqu’un pour me protéger, pour m’aider, je le perds… À quoi bon continuer… » C’était un discours noir, mais en ce moment, c’était la seule chose qui semblait tourner autour. Un complot de sa belle-sœur. Un pour son oncle… Difficile de voir le positif lorsque l’on vit constamment dans la peur. La jeune femme se sépara doucement du Serraminois avant de lever son regard vers ce dernier. « Je vous remercie, Jérôme. Vous êtes le seul à avoir réussi à me réconforter ainsi et je dois vous avouer que c’était nécessaire. » Elle sentit le rouge monter sur ses joues encore brillantes de larmes, avant de regarder le sol, puis ses gardes qui attendaient patiemment à l’entrée de la cour. Les pauvres, cela faisait bien des heures qu’ils attendaient ainsi. La baronne frissonna, comme si la fatigue et la fraîcheur de la nuit l’avait finalement rattrapée. « Je crois que je devrais rentrer. Cela fait un bon moment que je suis ici. » Un trop long moment d’ailleurs, à voir la fatigue qui commençait à se faire sentir. « Puis-je vous inviter à venir à mon manoir ? Je suis consciente que l’heure est tardive… » Ou trop tôt. Mais enfin, ce n’était pas comme si le manque de bienséance les avaient arrêtés dans le passé. « Enfin, si vous n’avez rien de mieux à faire. Je ne suis guère de plaisante compagnie récemment. » Dit-elle gênée.

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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeMar 8 Nov 2022 - 8:01

Lorsqu'il la prend dans ses bas, il la sent se figer, ce qui est on ne peut plus normal vu le geste indécent et imprévisible qu'il vient de faire en l'amenant tout contre lui. Peut-être est-il allé trop loin ? sans se rendre compte de l'impact de sa réaction non calculée. Pourtant rapidement, il sent Adélina se détendre, et même plus quand elle pose ses mains et sa tête contre son torse. Cela fait deux fois qu'il la tient dans ses bras avec leur première rencontre, la portant à ce moment. Finalement, peut-être que Néera est derrière tout cela, et qu'elle a décidé de le placer sur la route de la Baronne quand elle en a le plus besoin. Vrai ou pas, cela l'importe peut, et s'il parvient à lui fournir un quelconque réconfort, à cette femme qui traverse tant d'épreuves à un si jeune âge, grand bien lui fasse. Il est tellement rare de nos jours de pouvoir instiller un peu de soutien sincère, dans ce monde ou tout est calculé, manipulé, et ou l'égoïsme bat son plein, tout comme l'hypocrisie d'ailleurs. Le retour à une vie plus simple avait fait un bien fou à Jérôme, qui n'arrive toutefois pas à se détacher de son passé. Cette rencontre, et au final le pardon qu'elle lui a accordé, lui a fait plus de bien qu'il ne le pense à ce moment. Il ne voit pas qu'elle ferme les yeux, mais il fait tout pour lui envoyer de la bienveillance, une épaule, et un ancrage solide qui semble nécessaire en cet instant précis.

Jérôme l'écoute s'apitoyer sur son sort, chose qu'elle ne doit pas pouvoir faire avec beaucoup de gens vu son statut, et il ne la juge pas, car il sait que c'est un besoin et une nécessité. C4est u passage obligé même afin de pouvoir passer à autre chose. Il sent alors le point se resserrer, et la force qui revient en elle, ce qu'elle aura bien besoin pour les épreuves qu'elle doit franchir. Elle se sépare de lui, il constate à la lueur de la lune l'humidité sur ses joues, mais il n'y a plus de larmes qui coulent. Elle le remercie, et ses mots touchent le Maréchal, plus qu'elle ne le pense. Elle frissonne et décide enfin de rentrer. Vu l'heure , cela doit faire longtemps qu'elle se trouve en ce lieu, et le froid est toujours présent en ce tout début de printemps. Il ne s'attend par contre pas du tout à l'invitation qu'elle lui lance, alors que l'on est en plein milieu de la nuit. Un peu gêné, il ne sait trop quoi faire, mais il se voit mal refuser, ne serait-ce que pour le protocole, alors qu'il vient tout juste de lui dire d'ouvrir une nouvelle page entre leurs deux familles, et de balayer le passé. Un refus pourrait signifier que ses mots étaient creux, et il ne souhaite pas cela. De plus elle a ses gardes, garants de la bienséance de l'ancien Baron. Il se décide donc pour marquer sa bonne volonté, et aussi parce qu'elle semble avoir bien besoin d'un peu de compagnie D'un geste, Jérôme retire sa cape qu'il dépose sur les épaules de la belle pour la réchauffer. Il prend son menton entre son pouce et l'indexe de sa main droite pour lui relever doucement la tête alors qu'elle regarde le sol, puis il essuie de son pouce sa joue gauche, lui tendant ensuite son bras

"Rentrer est une bonne idée, l'heure est très avancée, et vous serez mieux au chaud. J'accepte votre invitation si cela vous permet de vous sentir un peu mieux, même très légèrement. Appuyez vous donc sur moi"

Bien qu'étant la capitale, et les quartiers où ils se trouvent les plus beaux de la cité, cela reste un lieu dangereux, surtout en plein milieu de la nuit. Il ne remet aucunement en doute la compétence des gardes alonnais, leur bravoure n'est plus à démontrer, mais une épée de plus n'est pas du luxe, surtout pour une noble dame marchant dans les rues. Ils entament donc le chemin vers le manoir d'Adélina, les gardes les suivants

"Si Tyra a décidé de s'amuser avec vous, peut-être en effet que Néera à prit la peine de me mettre sur votre chemin pour vous aider à traverser les épreuves qui sont les vôtres. Les Dieux sont parfois cruels, à moins que nous ne soyons trop prompt à mettre nos malheurs sur leur dos. Je n'en sais malheureusement rien, mais sachez que chaque fois que vous aurez l'envie ou le besoin de parler à quelqu'un qui ne vous jugera pas, vous pouvez venir me voir, je serais à votre écoute en toute sincérité. J'ai traversé quelques épreuves similaires, et je sais la solitude qui pèse sur nos épaules malgré les gens venants vous assurer de leur soutien"

Il sait aussi que beaucoup des gens qui viennent vous voir le font par pure protocole, ou de manière calculée, sans aucune sincérité, les mots sonnant creux. Mais de toute façon, vu la vide que les morts laissent en vous, il est difficile de trouver un réel réconfort dans son entourage. Il ne sait pas trop où se situe le Manoir de la Baronne, aussi bien qu'avançant il se laisse guider. Il ne sait pas si la jeune femme croit un seul instant ce qu'il dit, mais au moins il lui aura offert son soutien avec franchise et sans arrière pensée. Sans s'en rendre compte, le voila à lui parler de choses qu'elle sait sans nul doute déjà

"Votre fonction va vous obliger à être très forte, mais pour avoir réussi à reprendre la Baronnie, je ne doute pas que vous en ayez beaucoup. Pourtant, pleurer n'est pas un défaut en soit vous savez, je ne trouve pas que ce soit une faiblesse, au contraire, c'est un besoin. Je ne vous accablerais jamais si vous en avez besoin, cela soulage même énormément, aussi il ne faut pas retenir ses larmes, juste choisir avec qui vous pouvez le faire."

Il lui avait déjà dit lors de leur première rencontre qu'elle pouvait pleurer sans se retenir. C'était une chose que certains trouvaient inadmissibles de la part de la noblesse, et que c'était une honte qu'il fallait dissimuler. Mais n'étaient-ils pas des êtres humains avant d'être noble ? et le chagrin est un sentiment comme les autres qu'il faut respecter. Chemin faisant, doucement, ils finirent par arriver devant les portes du Manoir. Même s'il avait été invité, Jérôme se dit qu'elle doit être épuisée, et que l'invitation était par pure forme. Vu l'heure et la détresse qui est la sienne, il ne veut pas s'imposer non plus

"Vous voila arrivé, sans doute allez-vous vous coucher pour récupérer de toute la fatigue que ces épreuves imposent."

Il lui offre une porte de sortie afin de se défaire de lui.
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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeMer 9 Nov 2022 - 13:05





Sentant que ce dernier prenait son menton, la jeune femme, surprise par cette marque d’affection, remonta rapidement son regard d’azur pour rencontrer celui de Jérôme. Elle l’observa un moment, entendant les paroles de ce dernier. Il se voulait rassurant, c’était indéniable, et pourtant, ses gestes auraient été inconcevables il y a quelques jours. Adélina sentit le pouce du serraminois balayer les dernières marques qu’avaient laissées ses larmes. Elle aurait dû être incertaine, se braquer encore une fois, mais elle n’en avait guère la force, ni même l’envie. Étonnamment, ce contact la réchauffait, la faisait sentir un peu mieux. Si Jérôme se voulait comme une figure paternelle, il réussissait à merveille. Sans rien répondre, la jeune femme prit le bras que lui tendait le maréchal, avant qu’elle ne se mette à marcher, le guidant à travers la cour, puis les chemins sinueux de la ville. Le manoir n’était pas très loin du château, et soyons honnête, n’avait rien de la prestance de certains hôtels particulier, mais Adélina l’avait trouvé particulièrement chaleureux et confortable. Après tout, elle n’avait pas besoin de plus grands et était loin d’être le genre de personne à faire miroiter l’argent qu’elle avait. Ils marchèrent en silence pendant un moment, alors que le cliquetis des armures des gardes alonnais semblaient être le seul bruit qui ornait leur chemin. Loin d’être un silence inconfortable, au contraire, la jeune femme se sentait en paix pour la première fois depuis plusieurs jours. Comme si on l’avait enveloppé d’un petit cocon. Puis, Jérôme fut le premier à briser ce silence. Elle le laissa parler sans l’interrompre, regardant devant elle. Si elle avait l’air distraite, elle ne manqua pas une seule parole du maréchal, et ce ne fut qu’une fois qu’il eut terminé qu’elle prit finalement la parole.



« Je le sais que trop bien ce qui m’attend. On s’attend à ce que je fasse comme si rien n’était. De me relever, reprendre mes fonctions, ce que j’essaie de faire depuis quelques jours. Je me connais assez pour savoir que je peux le faire, que j’ai le caractère et la force pour. » Après tout, la jeune femme n’avait plus à prouver sa force de caractère. Tous l’avaient vu lorsqu’elle s’était attaquée à Alanya de Broissieux, tous l’avaient vu lorsqu’elle avait renversé cette famille d’hérétique. Adélina n’avait d’ailleurs pas arrêté. Si elle avait pleuré son mari pendant quelques heures, cela ne l’avait pas empêché de rencontrer Duc et Seigneur qui s’était accumulé à sa porte après les funérailles. Pour lui offrir un quelconque soutien, ou même proposer une alliance. Et elle avait tous reçu ces vautours, sachant trop bien ce qui les amenait chez elle. Stoïque, elle leur avait fait face. Même si à l’intérieur, elle avait eu envie de leur hurler à la figure. Et une fois tous ces devoirs faits, lorsqu’elle se retrouvait seule dans ces appartements, c’est là que la solitude et sa tristesse venait faire surface. « Je passerais au travers… Tout cela est juste trop récent. C’est une chose de perdre quelqu’un qui souffre, mais s’en est une autre de perdre soudainement quelqu’un que vous pensiez passer le reste de votre vie avec. » Son regard se redressa vers Jérôme, sondant son humeur avant de lui poser la question qui la tracassait. « Comment avez-vous fait ? Ou comment faites-vous pour passer au travers ? » Puis remarquant que cette dernière pourrait raviver une quelconque blessure chez le Maréchal, elle secoua la tête, avant de retourner son regard vers l’avant. « Pardonnez-moi je suis allez trop loin. » Le duo arriva finalement au manoir, alors que Jérôme s’arrêta pour lui demander à nouveau si elle avait besoin de sommeil. Chose qu’elle apprécia, la fatigue commençait définitivement à peser. Surtout avec l’enfant qui grandissait en elle. « Je vous avouerais que j’aimerais bien m’allonger un peu. Si cela ne vous dérange pas, peut-être, pourrai-je vous inviter à une heure plus convenable ? » Sans attendre, l’alonnaise enleva rapidement la cape du Seigneur avant de la lui tendre. « Je vous remercie de votre bonté, Jérôme. Encore une fois, je vous dois beaucoup. »

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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeJeu 10 Nov 2022 - 12:50


Chemin faisant, juste avant d'arriver au manoir alonnais, Jérôme écoute la Baronne lui répondre. Elle est indéniablement consciente de ce qui l'attend et de ce qu'elle va devoir faire, et vu son âge, et la tragédie qu'elle vient de vivre en perdant un être aimé, c'est étonnant et encourageant pour son avenir

"Je ne vous connais pas suffisamment pour me permettre un jugement, mais ce que je vois confirme que vous avez la force nécessaire en vous"

Il la regarde intensément malgré la pénombre, au clair de lune, surpris il doit l'admettre d'autant de vaillance. L'on peut penser qu'étant donné qu'à chaque fois qu'il la vu, elle pleurait, il se ferait une opinion en la voyant comme une femme fragile, mais il voyait par delà tous ces préjugés. Il l'avait dit, pleurer n'est pas une tare, ni une faiblesse à ses yeux. Les sentiments et les actes sont des choses distinctes, et en entendant Adélina, il se dit qu'elle fera sans doute une bonne dirigeante. Cela l'attriste aussi de savoir ce qui l'attend, et que malgré son âge, elle ne va pas pouvoir profiter de sa jeunesse, murissant trop vite en raison de sa fonction et de ses obligations.

"Je ne doute pas un seul instant que vous parviendrez à faire face, mais comme vous le dites, c'est récent. Si vous me permettez un conseil, n'écoutez pas tous ceux qui voudront vous pousser à reprendre votre vie comme s'il ne s'était rien passé, prenez le temps de faire votre deuil, c'est important. Beaucoup de gens négligent ce besoin, surtout pour un être aimé. Vous êtes la Baronne, et vous avez des gens à votre service, déléguez ce qui n'est pas important."

Lui même ne suivrait sans doute pas son propre conseil, mais il est intimement convaincu que c'est ce que tout le monde devrait faire. Jérôme se raidit, très peu et sans doute qu'Adélina ne le voit pas avec la nuit, au moment où elle lui demande comment il a surmonté ses défis. Heureusement, elle s'excuse immédiatement, et il ne relève pas. Cela le soulage aussi quand elle lui annonce qu'en effet, elle veut dormir, tout en lui demandant s'il accepterait une invitation ultérieure. Comment peut-il refuser alors qu'il vient tout juste de lui dire qu'il serait la pour elle si elle en a besoin

"Il n'y a aucun dérangement, vous savez où je loge, si vous avez besoin, envoyez quelqu'un venir me chercher"

Jérôme reprend la cape qu'il lui a donné pour lui tenir chaud, la repliant sur son bras. Il la remettra plus tard

"Cherchez le repos, c'est un très bon remède."

Ce n'était pas vrai pour tout le monde, lui même étant sujet à de nombreux cauchemars, quotidiens même, mais tout le monde n'est pas comme lui, heureusement, et il a souvent constaté dans son entourage que c'était un très bon moyen de récupérer et remonter. Il s'incline avant de partir

"Ne me remerciez pas, vous ne me devez absolument rien. Cela devrait être naturel pour tout le monde"

Il repart, mais au lieu d'aller dans l'arène d'entrainement comme il l'avait prévu après son réveil en sursaut, il décide de rentrer au Palais et de retourner dans sa chambre. C'est que la belle lui a demandé quelque chose qui l'interpelle, et qui l'empêche de dormir. Doit-il lui dire la vérité ou lui mentir ? mentir permettrait sans doute de l'aider à se reconstruire plus vite, mais il a l'impression qu'en faisant cela, il la trahit, et qu'il détruit ce lien qui est en train de se forger. Alors maintenant qu'elle lui a donné son pardon, il est des plus réticent à la tromper. Il trouve le sommeil des plus tardivement, et son sommeil est des plus agité.


-------


Le lendemain, il ne s'attend pas à avoir des nouvelles aussi vite de la Baronne, mais un émissaire le convie à revenir la voir au manoir. Il s'exécute donc, faisant le chemin, puis il attend d'être intronisé à l'endroit ou Adélina le reçoit

"Dites moi, comment allez vous ? êtes vous parvenu à vous reposer un peu ?"

Il ne lui souhaite pas bonjour, comment peut-il être bon quand votre aimé est mort. Il sait que même quand on est fatigué, le chagrin empêche souvent de trouver le sommeil. Il décide de commencer par répondre à la question qu'elle lui a posé la veille

"Hier vous m'avez demandé comment j'ai fais pour passer au travers. Je veux être honnête avec vous, je n'y suis pas parvenu. Je fais régulièrement des cauchemars et je suis hanté par pas mal de choses de mon passé, des conséquences de certains choix que j'ai fais. Mon épouse avait le pouvoir de m'apaiser, je me sentais bien quand j'étais à ses côtés, mais depuis sa disparition, cela revient. Mes enfants sont des moments de bonheur, mais je ne suis jamais parvenu à me libérer de tout cela. Le pourais-je un jour, je n'en sais rien. Alors comment je fais ? et bien comme on me l'a apprit, je me fais un masque et je donne l'illusion à ceux qui m'entourent, mais il y a des signes qui me harcèlent"

Peut-être se rappelait-elle de leur première rencontre, quand il avait perdu le contrôle sur lui même, découpant ses ennemis avec une force et une hargne peu commune.

"Mais heureusement tout le monde n'est pas comme moi, souvent le temps fait son office, et la plupart des gens parviennent à surmonter les épreuves, et à avancer, retrouvant une vie normale. Je suis certain que ce sera le cas pour vous, vous êtes jeune et forte, vous n'oublierez jamais votre époux, mais vous irez de l'avant."

Voila, ses mots n'aideront surement pas la pauvre à se relever, mais au moins est-il honnête, et c'est la moindre des choses qu'il lui doit.
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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeDim 13 Nov 2022 - 16:30





La jeune femme releva rapidement le regard vers Jérôme alors que ce dernier lui dit avec certitude qu’elle avait la force en elle. Adélina savait malheureusement ce qui se passerait. Elle l’avait déjà vécu. D’abord, lorsqu’elle avait perdu son frère, ensuite sa mère. Puis ce fut son père qui la quitta. Et depuis tout ce temps elle portait ses deuils. Ne se remettant jamais totalement de leur perte, mais apprenant à vivre au jour le jour avec leur absence et le trou béant qu’ils avaient laissés. Elle savait qu’elle guérirait éventuellement et rebâtirait une nouvelle vie. Mais même avec cette nouvelle vie, cette nouvelle étape qui s’approchait, la jeune baronne ne serait jamais la même, ne serait jamais entière. Elle ne serait jamais plus la même. Pour le moment, la perte de son mari était trop récente, trop brutale pour qu’elle ne passe à autre chose, mais le poids de ses responsabilités se laissait sentir, cette fois, Adelina n’avait pas que deux seigneuries à s’occuper, mais à une baronnie entière. Une baronnie qui se remettait à peine des plaies qu’avait laissées sa prédécesseure. Le poids de ses responsabilités était encore plus grand, ça, elle le savait déjà. Par chance, elle avait toujours eu son oncle qui l’avait aidé. Du moins, jusqu’à ce que Théodoric revienne de sa mission sacrée.


Ce ne fut qu’une fois qu’elle fut dans le manoir qu’elle constata à quel point elle était fatiguée. Elle enleva rapidement ses vêtements, les laissant choir sur une des chaises, avant de se diriger vers son lit, puis s’y écroula, avant de se blottir sur le côté qui était auparavant celui de son époux. Elle s’endormit rapidement, dans un sommeil sans rêve, sans cauchemar, ce qui n’était pas mal en soi, vu celui qu’elle endurait en ce moment. La baronne ne sortit guère de son lit cette journée-là, ne voulant recevoir personne et tentant de contrôler la peine qui l’accablait. Ce ne fut que le lendemain qu’elle invita le maréchal à lui rendre visite. Elle le reçut dans le salon, une pièce confortable, bien décorée, bien que cela devait paraître sobre à comparer à l'opulence de certains seigneurs. Cette fois, la jeune femme avait l’allure qu’on la connaissait. Toute de noire vêtue, la robe noire couvrait entièrement son corps, épousant ses formes avant que la généreuse jupe ne se déploie jusqu’au sol. Une tenue sobre en soit, mais particulièrement élégante. Ses cheveux étaient impeccablement peignés, sans bijou, après tout, l’heure n’était guère aux frivolités. Une vision quelque peu différente de ce qu’il avait pu constater la veille. Clervie le conduisit dans le salon, et à peine sortit, ce dernier prit la parole. Faisant fi des salutations d’usage, ce qui surprit légèrement la baronne. Cette dernière lui fit un sourire rassurant, avant de lui répondre rapidement ; « Oui, merci. Je crois que cela était nécessaire. » En soi, elle était heureuse que ce dernier ne lui pose pas de question sur sa présence dans la cour du château, et pourquoi elle semblait si obnubilée par une partie de ce dernier. Mais Jérôme eut un autre discours en tête, ce qui sembla déstabiliser la jeune femme pendant un moment.



« Je ne sais pas ce qui est le pire… » Elle prit une pause avant d’inviter Jérôme d’un mouvement de doigt à s’asseoir. Adélina s’installa dans l’un des divans, avant d’expirer doucement. « Le choc de cet événement tragique, impromptu ou la douleur de ce qu’il n’arrivera jamais. » La jeune femme supporta le regard du maréchal, s’il était clair que la douleur était toujours présente, au moins, cette fois-ci la baronne la contenait assez pour ne pas perdre le contrôle. « C’est si curieux. » Son expression sembla pensive pendant un moment. « Moi et Théodoric avons passé la majorité de notre temps séparé. D’abord par la mission que Néera nous a donnée. Il est parti quelques jours après notre mariage, pour revenir deux mois plus tard. Ensuite, un autre appel de la Bienveillante nous a appelé, me guidant à Soltariel pour aider le Duc à en apprendre plus sur les sectes draconique qui s’y trouvait. » Elle eut un léger sourire, alors que son regard se porta au sol. « Et malgré toute cette distance, je n’ai jamais été aussi heureuse. Car je savais que peu importe ce qui arrivait, il m’appuyait, me confortait à son retour. Et je n’avais aucun doute qu’une fois tout se serait calmé, que l’on pourrait vivre en paix avec notre enfant… » Son sourire devint un peu plus triste, alors qu’elle baissa la tête pendant une seconde, avant de la remonter pour rendre un regard bienveillant au maréchal. « Je crois que ni vous, ni moi, pourrons jamais les remplacer. Le deuil est malheureusement le prix que l’on paie pour l’amour. » Elle soupira, avant de poser son regard vers les fenêtres « Ne reste plus qu’à avancer. » Cette phrase lui avait fait mal au cœur, comme si quelqu’un venait de la poignarder, avant de remuer la lame dans la plaie. C’était la dernière chose qu’elle avait envie en ce moment et il semblait que cela fût la même chose pour son interlocuteur. Ses mains se rejoignirent un moment sur ses genoux alors que la jeune femme retourné son attention vers Jérôme. « Peut-être devrions-nous changer de sujet. Tenter réellement de regarder en avant… Quelle est votre destination après Diantra? Retournez-vous à Serramire? »

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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeJeu 17 Nov 2022 - 7:56

Les deux fois où ils s'étaient rencontrés, la jeune femme était en détresse, mais ce jour, il la voit sous un tout autre jour. Il se doutait bien qu'elle avait la force, mais il ne l'avait pas encore vu ainsi. Elle a tout de la parfaite veuve, couplé à la parfaite Baronne. Ses vêtements sont très élégants et lui vont à merveille malgré le fait qu'ils soient noir, mais parfait pour le veuvage, et le sourire qu'elle affiche lorsqu'elle annonce avoir bien dormi est parfait pour son statut de Baronne. Cela amène deux sentiments contradictoires chez le Châtelain, le premier, du contentement, elle démontre parfaitement que les épreuves seront franchies les unes après les autres. Le second est de la tristesse, de savoir qu'elle est obligée de refouler son chagrin, de l'enfermer au plus profond d'elle, et de faire bonne figure en raison de son titre. Ne parlons pas de la suite, Jérôme sait déjà que dès la fin de son deuil elle va être harcelée pour se remarier, et vu son titre, couplé à sa beauté, nombre de prétendants viendront la courtiser. Mais comment fera-t-elle pour choisir le bon parti, en sachant qu'il sera bien difficile, si ce n'est impossible, de trouver l'amour envers quelqu'un qu'elle aura choisit par devoir, et aussi vite après avoir perdu un véritable amour.

L'ancien Baron s'installe qu'elle lui désigne, après qu'elle même se soit assise, et il l'écoute, parce que c'est ainsi qu'il pense qu'il faut faire. Ecouter et un exercice que beaucoup de gens, surtout nobles, ont du mal, et c'est pourtant une chose primordiale si l'on souhaite réconforter quelqu'un. La question qu'il se pose est de savoir si elle a des gens de confiance avec lesquels elle peut se confier, se laisser aller car il est important d'extérioriser son chagrin et de ne pas le refouler. A cet instant, il est silencieux, présent pour elle comme il l'a dit, mais la laissant s'exprimer librement, sans contrainte. Tout du long, il a les yeux rivés sur elle, pour lui monter qu'elle a toute son attention, et son regard n'est a aucun instant dans le jugement. Au contraire, il est compatissant, bienveillant s'il y parvient, réconfortant si c'est possible. Il ne sourit pas, parce qu'il ne souhaite pas qu'elle pense qu'il se moque de ce qu'elle traverse, c'est dans les yeux qu'il tente de faire passer le message.

Tout en l'écoutant, Jérôme cherche les mots qu'il pourrait dire pour accompagner sa volonté, mais elle lui coupe l'herbe sous le pied en disant qu'elle souhaite changer de sujet, lui posant une question sur ce qu'il va faire par la suite. Il se permet tout de même un dernière chose avant de lui répondre

"Même si ce sera long et difficile, j'espère que vous trouverez la paix un jour. Sachez que si vous avez besoin, si vous voulez parler sans être jugée ou obligée de jouer un rôle, ou juste avoir une présence rassurante, je serais la pour vous."

Il déteste les deuils, il trouve tellement injuste de perdre quelqu'un, surtout si c'est une personne chère à son cœur. Il se dit que les Dieux sont parfois tellement cruels. Il balaye tout cela dans son esprit, puisqu'Adélina souhaite passer à autre chose, il doit essayer de lui changer les idées, ce qui est presque impossible

"Serramire ? non pas tout de suite, en tant que Maréchal du Nord, j'accompagnerais d'abord Sa Majesté à la rencontre des rois. Irez vous ? Je pourrais vous tenir compagnie si c'est le cas."

Ce n'était pas très glorieux, ni vendeur de rêves, il continua donc avant de la laisser répondre à son tour à sa question

"Voyez-vous, le combat est une sorte d'exutoire pour moi." il aurait bien rajouté que c'était les seuls moments depuis la disparition de son épouse qu'il ne pensait pas de manière négative, mais ce serait malvenue alors qu'elle voulait changer de sujet "Je me suis donc fixé comme but de devenir le meilleur bretteur qu'il soit." Il veut essayer de la faire voyager un petit peu, il s'y emploie donc pour la suite "Je pense qu'après cette rencontre, j'irais faire un séjour chez les elfes, et aussi chez les nains. Enfin tout cela, si la rencontre se passe bien et si je peux entrer chez eux, ce n'est pas si simple que cela"

Les nains surtout, ont leurs frontières fermées, il est impossible de voyager sur leurs terres. De ce qu'il a apprit, seuls deux villes sont ouvertes, mais sera-t-il la bienvenue ? Concernant son art, il avait déjà une réputation bien faite, construire sur ses nombreuses campagnes et victoires, mais elle ne devait sans doute pas être au fait de ceci vu son jeune âge, et sans doute un désintérêt pour les armes.
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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeDim 27 Nov 2022 - 8:38





Le deuil venait toujours en deux parties. La première était la perte de votre être cher, sachant très bien que peu importe ce que vous faites, ce dernier ne reviendra point. La deuxième est comment vous allez refaire votre vie. Elle savait au plus profond d’elle-même qu’elle ne pouvait contrôler tous les événements qui lui arrivaient. Tous les deuils, toute la tristesse, ils allaient et venaient, s’entremêlaient avec les instants de bonheur et de réconfort, avant de tomber de nouveau dans une aura de tristesse. Adélina pourrait tenter de les arrêter, mais elle savait que trop bien qu’ils continueraient à la toucher. Par contre, elle pouvait décider de ne pas se laisser réduire par eux. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’elle surmontait ce qui était censé la détruire. Cette fois, cela sera simplement plus difficile, car elle était certaine qu’elle finirait ses jours avec son mari. À entendre la phrase de réconfort de Jérôme, Adélina ne put s’empêcher de faire un sourire triste. L’offre du maréchal du nord était… Réconfortante. Cela faisait plaisir de savoir que quelqu’un offrait son support ainsi sans réellement rien attendre en retour ; « Je l’espère aussi. » Commença-t-elle, « Je ne peut que vous remercier pour votre offre. Vous ne pouvez vous imaginer à quel point cela me réchauffe le cœur. » Après tout, les gens qui étaient venus lui avaient majoritairement donné l’impression qu’ils attendaient quelque chose en retour pour leur bon mot. Adélina croyait que ce n’était pas le cas avec Jérôme. Après tout, que pouvait-il vouloir ?



Chose certaine, le seigneur serraminois respecta son vœu, et changea rapidement de sujet, lui révélant qu’il allait suivre la délégation royale pour rencontrer leurs voisins. « Oh… » Commença-t-elle sans surprise, car en effet, elle avait aussi reçu l’invitation. « Malheureusement, je ne serais pas présente. » Elle eut l’air mal à l’aise pendant un moment, se demandant quoi répondre. Certes, il lui avait dit qu’elle pouvait tout lui dire, mais elle ne voulait guère que ce dernier la prenne pour une folle ou pire comme quelqu’un qui voyait des complots partout. « J’ai besoin de temps pour faire mon deuil et l’Alonnan a besoin de moi après ce qu’il s’est passé. Qui plus est, je n’ai guère de position importante auprès du Roy. Je ne suis ni conseiller, ni Pair. » La baronne eut un léger sourire tentant tant bien que mal pour tenter de détendre l’atmosphère. « Je ne suis qu’une baronne. Le Roy n’aura pas besoin de moi. » Ce qui n’était pas faux. Pourquoi Bohémond prendrait en considération son opinion alors qu’elle était si basse dans la noblesse. Adélina se disait qu’elle aurait beaucoup plus d’utilité chez elle et elle se devait de prendre soin de ce qui comptait réellement. Le Roy était entre de bonnes mains. « Néanmoins, je vous remercie de votre offre. Cela aurait été un grand plaisir de passer plus de temps avec vous. » Une façon assez simple de clore le sujet, et d'éviter de dévoiler les drames qui semblaient s’approprier de son existence.



Si le fait que le combat était une sorte d’exécutoire pour ce dernier ne la surprit guère, le reste fit par contre hausser le sourcil de la jeune femme. Pas quant au fait qu’il voulait devenir le meilleur bretteur - car soyons honnête, la réputation du Maréchal n’était plus à faire. C’était le reste qui était surprenant, sa rencontre chez les elfes, mais aussi chez les nains… Adélina resta silencieuse un moment, tentant de trouver les bons mots. Elle n’avait jamais rencontré d’elfe, donc elle ne pourrait réellement dire quoique se soit pour eux, mais ce qu’elle savait des nains par contre… Et surtout avec tout ce qu’il venait de se passer dans le Langehack était toujours frais dans sa mémoire. « Vous croyez réellement avec tout ce qui s’est passé récemment, que les nains accepteraient de vous entraîner ? » Elle lui fit un sourire timide avant de continuer ; « Je n’ai guère de grief contre les nains, mais avec tout ce qui s’est passé récemment, je doute qu’entraîner le Maréchal du Nord ne soit dans leurs plans… » Du moins, si les rumeurs étaient vrais et que ces derniers étaient extrêmement rancunier. « Néanmoins, je vous souhaite succès dans cette entreprise. Je suppose que cela sera une expérience de vie hors du commun. »


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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeVen 16 Déc 2022 - 12:42

Jérôme ne comprenait pas l'égoïsme et la méchanceté qui règne au sein de l'humanité. Le sourire qu'Adélina fait quand il lui a proposé son soutien est au final un bienfait pour lui même. Le bonheur d'avoir pu aider quelqu'un, et ce sentiment de bien-être lui donne du plaisir, celui d'avoir fait quelque chose de bien. La conversation continue maintenant qu'ils ont changé de sujet, et la Baronne annonce qu'elle ne se rendra pas à la rencontre des rois. C'est compréhensible vu la terrible épreuve qu'elle est en train de traverser, elle n'est pas d'humeur à festoyer. D'autant qu'elle peut se permettre de ne pas être présente, n'étant pas Pair du Royaume. Cela aurait pu lui changer les idées, mais il sait que lorsque l'on perd quelqu'un, l'on n'aime pas forcément quand on tente de nous détourner de notre chagrin. Il faut faire son deuil, et personne ne réagit de la même manière, aussi laisser les gens surmonter cela à leur façon est important. C'est pour cela qu'il lui a apporté son soutien sincère, au cas où elle en ressentirait le besoin d'avoir une épaule pour la consoler ou l'aider, mais sans la brusquer

"Je comprends"

Lui même avait été Baron et il comprend aussi ce sentiment qu'ont parfois les gens de penser qu'ils ne sont pas si important que cela. Il a muri depuis et il a compris bien des choses qui lui auraient été précieux à l'époque

"Vous êtes Baronne oui, et cela est un titre important, il ne faut pas vous dénigrer. Et même si vous avez un suzerain et que vous pensez que le Roy n'a pas besoin de vous, c'est faux. Sans vous, Alonna ne serait pas dirigé comme il le faut. Les Barons sont un maillon important d'une longue chaine, et vous faites partie des grands, n'en doutez pas"

Il a parlé un peu vite, il espère que ses mots ne vont pas être un poids supplémentaire sur ses petites épaules, ce n'était pas le but. Il veux surtout balayer cette auto critique qu'il a souvent entendu, et lui même pensé, sur le titre de Baron. Ils ont beaucoup de châtelains sous leur coupe, pour penser n'être pas important.

Le haussement de sourcil et le silence qui s'installe après avoir énoncé son souhait d'aller à la rencontre des elfes et des nains est éloquent, pointant sans doute la folie de son idée. Pour sur que rien n'est gagné, il le sait, et il devra s'armer de patience, et même ainsi peut être qu'il n'y parviendra pas. Mais au moins il se doit d'essayer, pour le but qu'il s'est fixé. Il écoute Adélina exposer ce qu'elle pense de son idée, et il lui fait un sourire en retour, ironique à son encontre envers lui même. Pour sur que s'il expose son idée, beaucoup de monde va le prendre pour un fou, mais lorsqu'on se fixe un objectif, il faut tout faire pour l'atteindre.

"Pour tout vous dire, je comprends parfaitement votre ressentie, et moi même j'ai de gros doutes. Comme je vous l'ai dis, je ne sais même pas si je parviendrais à entrer sur leurs terres, que ce soit les nains ou les elfes. Qu'ils m'entrainent est sans doute une pure chimère qui s'est développé dans mon esprit, et il est fort possible que ce n'arrive pas. Mais je dois tout mettre en œuvre pour essayer, et si je parviens ne serait-ce qu'à entrer, je me serais enrichis de connaissances rien qu'à les observer."

Il était clair pour lui que parvenir à poser le pied en Anaëh serait déjà une victoire, tout comme au Zagazorn. Regarder évoluer les gens dans leur élément, si vous restez assez longtemps peut aussi être une manière d'en apprendre. ses yeux se perdirent un instant dans son rêve avant de revenir se poser sur Adélina

"Si je parviens à mes fins, et si vous le désirez, je vous raconterais ce que j'ai vu et vécu la bas, qu'en pensez vous ? "

Cela serait une manière aussi de lui changer les idées. Mais vu qu'il ne comptait pas y rester que quelques jours, elle sera sans doute passé à autre chose

"Mais je pense bien que d'ici la, vous aurez sans aucun doute bien d'autres choses à faire et vous m'aurez oublié avec toute la charge qui est celle d'une Baronne"

Il rit avec ces derniers mots, mais au fond, vu son titre, sa beauté, sa jeunesse, et tous les prétendants qui vont la suivre, un vieux Seigneur serramirois sera rapidement effacé de son esprit

"Que pensez vous des elfes et des nains ? avez vous quelques conseils qui pourraient m'aider dans ma quête ?"

Alonna avait une enclave naine en son sein, et la Baronnie à une frontière avec Anaëh. Serramire aussi concernant les elfes, mais Jérôme n'en avait jamais vu non plus malgré son âge.
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MessageSujet: Re: À contre-courant [Jérôme]   À contre-courant [Jérôme] I_icon_minitimeLun 19 Déc 2022 - 21:28





Ce n’était pas parce que l’on était noble ou même pair que l’on était meilleur ou plus intelligent que les autres. Si l’on voulait que la noblesse oblige à ne pas céder à la bassesse, la jeune baronne avait trop vu pour dire que cela était une règle de base chez les grands de la péninsule. Après tout, combien avait-elle vu d’hommes et de femmes tombés sous leur ambition ? Sa cousine Constance en avait été l’un des meilleurs exemples. La dame sanglante qu’ils l’avaient appelée… Tout cela pour couler sa terre pour un homme aux ambitions débordantes. « La véritable noblesse consiste non pas à être supérieure à un autre homme, mais à ce que l’on était auparavant. » Adélina souffla du nez avant de baisser la tête, évitant volontairement le regard de la licorne. « Si je peux me lever en me disant que j’ai été meilleur que le jour d’avant, je saurai que j’ai fait les bons choix pour mes liges. Être baronne ne met que plus de responsabilités pour mes épaules. Je vous avouerai que l’on me considère ou non comme un grand de ce monde m’est égal. La chose qui m’importe réellement est ce que les alonnais ont besoin. » La jeune femme releva finalement les yeux, se rendant compte de ce qu’elle venait de dire. « Enfin, ainsi que la volonté du Roy, mais je crois que vous avez compris que la terre qu’il m’a demandé de diriger et le serment que je lui ai voué est SA volonté. » Elle avait senti le besoin de s’expliquer. Non pas qu’elle ne respectait pas sa majesté, mais simplement pour rappeler qu’elle était loyale à ce dernier, et se vouait à la tâche qui lui avait donné.



Adélina eut un léger sourire en attendant la réplique du Maréchal. Pour être honnête, jamais elle n’aurait emprunté ce chemin, mais si c’était ce que ce dernier voulait faire, qui était-elle pour l’arrêter ? Elle joignit ses mains sur ses jambes, avant de faire un léger sourire à son interlocuteur. « Je comprends tout à fait et je suis la première à vous encourager dans cette entreprise. J’espère que votre rêve deviendra réalité, et qu’il sera à la hauteur de vos attentes. » Ses mains se serrèrent doucement avant qu’elle ne reprenne la parole ; « Je suppose que c’est la raison pour laquelle vous accompagner aussi le Roy à cette rencontre ? Vous faire remarquer par ces derniers ? » C’était une chance sans équivoque, et il ne pouvait pas la manquer. Quant aux conseils qu’elle pourrait lui donner ; « Je dois vous avouer que je n’ai guère aucune expérience avec l’un ou l'autre. » Elle eut un sourire timide, presque gêné d’avouer que les relations diplomatiques à laquelle elle avait pris part n'étaient qu’en péninsule. Il fallait dire qu’il n’y avait guère d’action du côté de l’Arduram pour le moment. « Nous avons une communauté naine en Alonna. Mais je ne crois pas que ces derniers aient la même mentalité que ceux du Zagazorn. Disons qu’ils sont beaucoup plus ouverts d’esprit. Enfin, c’est ce que je crois comprendre. »



Après tout, si les nains d’Alonna étaient restés même après les événements du Langehack, ils devaient certainement avoir une coupure quelconque avec leurs confrères du nord. « Vu les derniers événements avec feu, mon beau-père, moi et mon mari n’avons guère tenté de les approcher, juste pour s’assurer de conserver la bonne entente. » La jeune femme haussa les épaules avant de continuer ; « Qui plus est, nous ne croyions pas à l’époque que les nains du Zagazorn seraient interessé à parler à un De Langehack. » Sans oublier le fait qu’elle avait été incroyablement occupée par les sectes qui pullulaient la péninsule…« Mais oui, n’hésitez pas à vous arrêter en Alonna une fois vos aventures terminées. Je vous accueillerai avec plaisir. Ce genre d’histoire m’a toujours fasciné. » Ses yeux semblaient briller d’une certaine curiosité, alors qu’elle répondait à la disons - invitation - du maréchal.


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