[solo] - Après l'orage

Deuxième Ennéade de Favriüs, An XX du Onzième Cycle
suite de ce rp

Difficile avait été la soirée pour les chefs de l'Aile Blanche.

A peine la drow décampée, il avait fallu agir. Ren avait retrouvé son chef quasi au même endroit qu'il l'avait laissé et il avait fallu quelques bonnes longues minutes pour le convaincre de se relever et de doucement le suivre en sécurité.

Quand à la troisième et dernière tête. Par personne ne savait qu'elle moyen, elle était parvenue à anticiper et les attendait déjà perchée sur le balcon de l'appartement de Ren lorsqu'il arrivèrent.

Tout les trois étaient alors réunis autours de la toute simple table de bois de l'appartement. Ren semblait comme à son  habitude le plus emporté des trois. Mais comment lui en vouloir après avoir vu par trois fois la mort frôler son meilleur ami ? Lui, gardait le silence, se contentant de fumer en réprimant quelques tic nerveux. Il n'y avait qu'elle, la pie voleuse qui semblait avoir gardé son calme.

-Ren réfléchit. Si on l'abandonne, on ira où ?
-J'en sais rien. Autres part. Là où on nous fera pas de mal !

Il était question de cette taverne dont ils avaient fait leur chez eux, six ans plus tôt. Le menace de ce jour là avait toujours pesé sur eux, tôt ou tard, mais ils l'avaient toujours plus ou moins écarté de leur pensée. Comme si cela aurait suffit à l'annihiler. Mais voilà. Ce soir, une ennemie avait semé le chaos. Ce n'était pas comme le guet qui se contentait de quelques verres pour ne pas fouiller trop loin. Non, elle, elle était prête à tuer. L'endroit n'était plus un lieu sûr pour eux.

-On est pas prêts...
-On l'a jamais été. Le blond la coupa sèchement. Clarisse si on prend le temps d'attendre que les choses passent rien n'arrivera.
- Je veux juste que tu prenne le temps d'y réfléchir Ren.
-La dernière fois que j'ai réfléchi trop longtemps on sait tout les trois ce qui est arrivé. S'énerva l'ancien marchand. Je ne veux pas devoir retrouver l'un de vous à moitié mort  pour avoir pris trop de temps à agir. Si c'est toi la prochaine fois, ou Esgalön..? Ou...Egar ? Je...

La suite de sa réplique fut coupé par un coup de poing brutal sur le bois de la table branlante. Le chef de la petite troupe s'était levé d'un bond. Appuyé comme il était sur la table, Ren ne pouvait pas vraiment capter son regard. Il y eut un silence avant qu'il ne relève le menton vers ses lieutenants. Ses yeux brillaient d'une colère sourde.

-Deux jours.Gronda t il. Ensuite, on devient l’Aile Blanche telle qu’on l’a toujours voulue.

3 jours plus tard
"la plaine" - Abords de Thaar

-Et donc c’est ça votre nouveau bastion ?

Le bastion en question que toisait la jeune femme à la robe bleue n’étaient en réalité qu’un épais groupe de bâtiments de pierres et de bois, presque creusés à même les roches rougeâtres qui formaient une petite clairière de sable.

Si la maison ne payait clairement pas de mine, l’endroit avait des avantages largement non négligeables pour le bandit. Ancienne cache d’un groupe aujourd’hui disparu depuis longtemps, le chemin qui menait jusqu’ici s’était effondré et il avait fallu déplacer e réaménager un peu le paysage pour pouvoir atteindre le fond de la clairière. Ces quelques aménagements avaient été fait de manière à conserver le discret et la difficulté du lieu pour qui ne le connaissait pas et, surplombant légèrement les environs, il était facile à surveiller…

-Bastion peut-être pas, mais on y sera en sécurité pendant quelques temps.

Tout en discutant, le bandit avait poussé la porte du bâtiment principal, laissant entrer quelques rayons du soleil mourant doucement. Sur ses talons, un chien se glissa dans l’entrebâillement de la porte et, comme s’il avait déjà pris ses marques, s’en alla se caler dans un coin de la petite pièce. A l’intérieur, parmi le rare mobilier, le bandit alluma quelques bougies, et profita du feu de l'une d'elle pour embraser un peu du tabac séché qu’il tenait entre les doigts avant de se laisser tomber sur une vieille chaise qui grinça sous son poids. Esperanz l’observa faire avant de se percher sur la table, d’une façon qui aurait certainement put paraitre bien suggestive pour un autre homme que le chef de l’Aile blanche.

-Et votre taverne ? Demanda-t-elle en passant ses doigts sur une fine couche de poussière.

-Pour l’instant on la garde. Il souffla un peu de fumée et haussa les épaules. J’ai donné mes consignes et je te recommande de faire de même pour tes sœurs. On agit comme avant, mais cet endroit devient notre point de ralliement d’urgence.

-Mes sœurs sont en sureté. La réponse était plus froide que le bandit ne s’y attendait. Elle sembla s’en apercevoir car elle s’adoucit aussitôt. Je m’occupe d’elle comme nous l’avons convenu. Sourit-elle d’un air félin.

-Je maintient. Il ne se démonta pas. En cas de danger, elle pourrons se réfugier ici, comme ceux que nous libèrerons. A condition de s'assurer de leur silence ou de leur incapacité à faire fuiter l'information.

Alors qu’elle s’apprêtait à répondre en se penchant un peux vers lui, la porte s’ouvrit en grand sur la silhouette d’une autre femme. Plus petite, les cheveux blond et coupés courts, une petite moue qui ne semblait jamais vouloir quitter son visage. Clarisse remarqua et fixa l’ancienne prostituée qui lui rendit son regard en silence, un sourire en plus au coin des lèvres. Puis, lorsque ce duel silencieuse sembla trop durer, cette dernière se leva brusquement.

-Il est temps de vous laisser je crois.

Un temps passa avant que la pie ne lâche la porte d’où Esperanz disparu du regard.

-Je ne lui fait pas confiance. Finit-elle par souffler. Si je ne te connaissais pas, j’aurais eu peur de ce qu’elle essaierait de tirer de toi.

-Moi non plus Clarisse, je ne lui fais pas confiance.

-Tu n’aurait pas dû lui montrer cet endroit.

-j’ai besoin de ses informations…Il soupira, conscient de l'inimitié entre les deux jeunes femmes. Elle a contribué à nous obtenir cet endroit. Pour l’instant, elle a autant besoin de nous que nous d’elle, si ce n'est plus. Essayons d’en profiter.