Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe
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Kha'linas Do'ath
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 466 Ans Taille : 1m83 Niveau Magique : Avatar
Sujet: Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe Jeu 27 Avr 2023 - 20:27
Julas, Dernière ennéade de Verimios, An XX, Cycle XI Sol’Dorn, Ithri’Vaan
Son hurlement la posséda. Son corps sembla se crisper, alors que sa tête tombait vers l’arrière, la capuche rougeâtre tombant lâchement dans son dos. Ses longs cheveux d’un blanc immaculé tombèrent dans son dos, effleurant ses reins, alors que les prunelles qui semblaient si vide disparurent pendant une seconde. Elle inspira profondément, avant qu’un hurlement ne s’échappe derrière le masque. Un hurlement effroyable, saisissant. On aurait presque dit le cri d’une créature de l’au-delà. Un cri qui ne laissa personne indifférent.
Ce n’est que lorsqu’elle eut l’impression que ses cordes vocales se tordirent qu’elle arrêta, alors qu’elle eut l’impression d’avoir ce goût métallique qui lui emplissait la bouche. Un goût qu’elle aimait tant… Ses yeux s’ouvrirent, et elle posa finalement son regard vers les adeptes devant elle. Un sourire carnassier vint orner ses lèvres encore parfaites, alors qu’elle baissa légèrement le menton. L’heure avait sonné.
C’était le moment…
Regarde ce que tu es devenu... Elle est devenue ce qu’elle devait être. Pour elle. Oui, pour le visage hurlant. Elle a trouvé son hurlement, sa voix, son cri…
Son pas était déterminé alors qu’elle traversait le temple. Ses adeptes la suivant de près derrière elle. Alors qu’elle les guidait vers un nouveau monde. Un monde qu’ils devraient s’emparer. Corrompre… Elle avait enduré plus de douleur que n’importe qui. S’ils pouvaient vivre ce qu’elle a vécu, ils demanderaient la mort. Alors qu’elle, elle s’était souvenue à quoi ressemblait le hurlement et elle leur apprendrait. La leçon qu’ils apprendront ne sera pas enseigné avec des mots... Seulement avec des actions.
À l’entrée de l’immense bâtiment de pierre, un des prêtres lui tendit Xuz zhah doerin, qu’elle attrapa d’une main experte sans arrêter sa course. La chaîne sembla se serrer sur son bras, comme si elle ressentait à son tour l’excitation. Le groupe traversa rapidement Sol’Dorn, les ilythiiris se poussant pour leur laisser le passage. Si quelqu’un semblaient vouloir fuir la présence des adeptes de l'Orthae Dek'za, d’autres semblaient curieux d’assister au départ de la première vague. C’étaient eux qui commenceraient le travail. Eux qui sèmeraient la terreur dans le nord… Le groupe arriva rapidement au port. Là, deux cogues vaanis les attendaient. Des esclaves humains s’affairaient sur leurs navires, mais s’arrêtèrent net alors que les ilythiiris montèrent à bord. L’Obok Yatharil, monta rapidement les escaliers, rejoignant le pilote. Ses mains torturées se posèrent sur le bois, alors que son regard se promena sur ses adeptes qui montaient à bord. Tous étaient armés, tous étaient prêts. C’était le début de leur mission. Le début de la guerre sainte.
Pyor'h Kla'athnoss
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 614 ans Taille : 1m94 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe Dim 14 Mai 2023 - 16:26
Posterné aux pieds de l’Avatar de la Déesse, prostré contre la pierre nue, ses lèvres s’agitaient frénétiquement de suppliques silencieuses. Il s’était écroulé devant l’autel pour attendre la bénédiction du Visage Hurlant après que ses prêtres aient offert son corps en offrande. Sous sa tunique, ses pectoraux suintaient des humeurs dont les séides de Kiel se délectaient. Ils avaient méthodiquement rouvert les marques qui couturaient sa poitrine, depuis longtemps cicatrisées, comme rappel de ce à quoi il devait consentir pour suivre la déesse. Rien ne devait être tenu pour acquis. Le combat était permanent.
La gorge éraillée des cris que Pyor’h avait dédié à la Maîtresse des douleurs, il avait attendu l’arrivée de Son incarnation. Quand elle avait finalement déclamé ses prières, il avait rampé devant elle et avait joint ses murmures aux scansions dévotes qui répondaient à l’Avatar. La cérémonie marquait le départ de Sol’Dorn. L’Orthae Dek'za allait se déverser sur les terres humaines et ébranler leur royaume. L’échec, déjà trop expérimenté, n’était pas permis. La mission divine devait se conclure sur la victoire éclatante que le Vatna avait attendu à Nelen, à Eraison et Naélis ; une Sainte Croisade pour paver l’Eda Vengeur.
L’ Elamshinae tut ses oraisons. Le son qui sortit de sa bouche, un cri strident et fascinant, vrilla leurs tympans. Tous les fidèles frémirent, vibrèrent, s’abandonnèrent à cette adoration, à la plus pure supplication que l’on puisse adresser à Kiel Elghinn. Après plusieurs secondes, le hurlement de Kha’linas cessa, avec lui le temps de communion, et elle fixa son assemblée de sa face de métal sans expression. L’Avatar s’engagea vers la sortie, ponctuant ses pas de déclamations que Pyor’h ne savait interpréter mais qui sonnèrent comme une sommation à la suivre. Il se leva, rajusta sa tunique noire et emboita le pas à la Haute-Prêtresse et ses serviteurs. Dans les avenues de Sol’Dorn, il entonna des versets qui furent repris par tous ceux qui suivaient la Favorite.
« – Ra'shel dosstan, erl'elee ol, Soumet-toi, embrasse-la, Jiv'undus zhah Ukt zao'n, La douleur est Son enseignement, Dosst ul'nusst zhah dosst gultahin. Ton cri est ton offrande. Ja'hai ol, ortelanth ulu ol, Accepte-la, prie-La, L'p'leik zhah xuil dos. La souffrance est avec toi. Dosst ul'nusst zhah dosst gultahin. Ton cri est ton offrande. »
Elle mena la procession jusqu’aux berges de l’Oliya, où attendaient les bateaux. Au moment de poser le pied sur le ponton qui enjambait le quai au pont de l’embarcation, le Grand-Prêtre eut un mouvement de recul. Presque tétanisé, comme s’il violait un interdit édicté divinement, il se força néanmoins à prendre pas sur le cogue. La mémoire de la défaite de Nelen était vivace ; néanmoins, il marchait avec Kiel Elamshinae. Sa croisade était une rédemption. Il s’était offert à elle.
Il la suivrait.
Vel'drin Zaurahel
Drow
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 585 ans Taille : 2m05 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe Mar 16 Mai 2023 - 11:28
Il avait quitté le temple quelques instants plus tôt pour revenir auprès de ceux qui avaient aussi répondu à l’appel. Là, au milieu de tous ces Ilythiiris qu’il salua brièvement d’un signe de tête, le Streea Jabbuk patientait alors. Vêtu de son habituelle armure d’Onous Delab, qui voyait ses reflets rouges - accentués par les rayons du soleil - se refléter davantage sur le matériaux sombre de nature. Debout, tenant fermement d’une main la hampe de sa faux, qui était reposée sur le sol, la tête érigée vers le haut. Tandis que de destre, il gardait jalousement son heaume intégral sous le coude, paré à l’enfiler dès qu’il en serait nécessaire. Il ne s’était pas approché de sa plus fidèle alliée, Tranche-Plaie, qui était encore accrochée en contrebas des marches, attendant elle aussi d’être récupérée. La morgal était elle aussi lourdement harnachée, comme lors d’une bataille livrée par le premier OST. Sa cuirasse lui donnait un air encore plus féroce qu’a l’accoutumé. Tranche-Plaie ne laissait rien paraître de son impatience, bien que cela faisait quelques temps qu’elle était attachée. Elle regardait de travers quiconque passait à ses côtés, n’agissant pas plus que par un simple regard noir laissant comprendre au passant le sort qui lui était réservé s’il outrepassait son cercle intime.
Ainsi, quand le cri infernal retentit des entrailles du temple, Vel’drin se prosterna en signe de respect et de dévotion. Le genou à terre et la tête basse, dont la longue chevelure blanche passa par devant. Ses yeux fixèrent le sol dans une prosternation respectueuse et silencieuse. Il attendit ainsi plusieurs instants, durant lesquels ses pensées se bousculèrent à un rythme effréné ; L’Appel de l’Obok Yatharil venait d’être passé et par sa voix, la croisade était lancée.
Il suivit alors le gros des troupes, silencieux, après le passage de Kiel Elamshinae. Restant en retrait, suivit par son morgal qui continua d’impressionner les badauds sur son passage. Il n’avait pas besoin de s’approcher, ni d’être aux premières loges à cet instant, non, car ce n’était pas son moment. Son moment arriverait bien plus tard, quand ses grèves fouleraient la terre péninsulaire et que sa faux virevolterait au vent. Ça sera à son tour d’être aux premières loges. Pas avant.
Il arriva enfin au niveau des navires et, comme par instinct, eu comme Tranche-Plaie, ce mouvement de recule et de dégoût quant à cette idée. Il n’avait, comme tous les siens, jamais apprécié d’être sur un navire et sur l’eau. Il se reprit un bref instant et, continuant d’être marbre gravit le bois en direction du pont. Il se glissa dans un endroit où sa monture ne pourrait pas gêner les matelots et autres personnes présentes sur la cogue. Puis une fois fait, il tourna son regard par-dessus-bord, scrutant ainsi à l’horizon -évitant de porter son regard sur l’étendue d’eau qui se trouvait en dessus de lui-
Azralith Zaurahel
Drow
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 109 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe Sam 3 Juin 2023 - 13:08
Un bon gros ramassis de conneries.
Une telle transparence aurait pourtant dû lui paraître évidence même dès le lendemain de l'ordalie. Les règles n'avaient pas changées, pas plus que ceux qui les imposaient. Elle avait cru se libérer de ses chaînes, se libérer d'un oppresseur qui n'avait que trop abusé de sa position, elle avait cru recevoir une faveur divine, une bénédiction lui assurant que cette voie était la bonne.
Mais tout ça, c'était des conneries.
La seule réelle différence était le visage qu'arborait son bourreau. Pour le reste, rien ne différait de sa vie au Puy. Un grain de plus se noyant dans cette fange grouillante où chacun se pensait spécial. La honte s'était même ajoutée à cette sublime décoction putride, battue par un serviteur de Meingal, un arpenteur de temples vivant de prières et de chants. Sa force ne s'était pas élevée, pas plus que son statut. Elle pouvait le voir dans chacun de leurs regards, un outil, une gosse méritant à peine l'attention qu'on lui octroyait. Dédain, arrogance voir même dégoût.
La plupart ne se trouvaient ici que pour s'agglutiner sur la lumière émanant de la braise de Mirshann telles des mouches sur un cadavre. Elle ne pouvait les blâmer, elle s'était comportée de la même manière. Mais il s'agissait là d'une démonstration de plus, s'il en fallait une, de la terrible fadeur suintant de ses actes depuis qu'elle se trouvait à Sol'Dorn. Une vérité qui fut particulièrement difficile à avaler, d'autant plus qu'elle fut inculquée à coup de poing dans sa mâchoire. Mais elle ne fit cependant rien pour apaiser sa colère bouillonnante, bien au contraire.
Alors, lorsque retentit le cor signalant le début de l'Orthae Dek'za, les rêves de gloire, d'honneur et de légendes s'étaient depuis longtemps évaporés, laissant la place à de noires pensées et à une volonté de s'échapper de façon définitive cette fois de ce cercle de violence et de douleur qui jamais ne se briserait.
Lorsque l'un de ses pieds se posa sur le bois craquant soudainement une complainte sous son poids, son corps s'immobilisa à la vue de l'étendue liquide clairement visible en dessous, cette surface à l'apparence paisible n'ayant pourtant de cesse d'attirer ses victimes vers ses profondeurs. Une vieille sensation refit surface, cette difficulté à inhaler alors que l'eau envahissait ses voies respiratoires, ce frisson de terreur accompagnant l'impuissance totale de la situation alors que des mains invisibles semblaient la tirer vers le bas pour engloutir son corps et le faire disparaître à tout jamais.
Face à son immobilisme, une voix tonna soudainement derrière elle.
« Dégage de là, gamine. »
Quelque chose la poussa, l'approchant du bord et menaçant de la faire tomber en contrebas. Elle se reprit rapidement, reculant pour se placer en sécurité et lançant un regard noir vers l'Ilythiiri massif qui se trouvait derrière elle. Un grand mâle qui la surpassait d'une tête, recouvert d'une armure en plaques noirs et affichant une expression dédaigneuse à son égard. La réaction de la guerrière fut immédiate, crachant sur son visage crispé.
Le dédain s’effaça soudainement pour laisser place à l'indignation, alors que l'une de ses mains gantelées du colosse se posa sur la poigne de son arme. D'autres voix s'élevèrent alors autour d'eux, leur faisant comprendre qu'il ne s'agissait nullement du lieu ni du moment. L'Ilythiiri massif s'immobilisa un instant avant de lâcher son arme, prenant néanmoins soin de faire glisser son pouce le long de sa gorge à l'intention d'Azralith. Nul doute que la traversée allait s'avérer riche en événements.
La guerrière reprit alors sa progression, s'éloignant du gros de la troupe Ilythiiri et cherchant un coin reclus de l'armature en bois pour s'y asseoir. Elle posa alors sa claymore dorée sur son épaule, pointe vers le bas, s'en servant comme d'un appui pour sa posture. Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'elle fermait les yeux, ses oreilles se dressant soudainement comme pour prendre le relais.
Elle savait peu de choses sur ce qui l'attendait, mais elle n'avait que peu de doutes sur le fait que ce nouveau voyage qui commençait serait très certainement le dernier.
Dernière édition par Azralith Zaurahel le Jeu 22 Juin 2023 - 18:40, édité 1 fois
Azralith Zaurahel
Drow
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Sujet: Re: Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe Jeu 22 Juin 2023 - 18:20
L'eau s'avérait particulièrement calme, le bois de la coque craquant plus par caprice que sous l'effet d'une quelconque pression. Sous la surface partiellement translucide, l’œil acéré pouvait remarquer le passage d'une colonie de fortunés, les petits amphibiens ne prêtant quasiment pas attention à la gigantesque embarcation voguant à leur côté, se dirigeant visiblement dans la même direction.
Au nord, les berges laissaient apparaître une végétation dense qui ne cessait de s’accroître avec la distance, le jardin de Kerhel. Un enfer émeraude qui avait vu l'extinction de nombreuses braises, le rugissement du Père des Batailles résonnant au sein même de la terre, appelant à la destruction, au sang, appelant à la vengeance.
Mais il ne s'agissait pas là de l'objectif de l'Orthae Dek'za, pas cette fois. Le navire était une promesse réservée à un tout autre adversaire, une litanie religieuse douce et macabre venant prélever son dû, l'annonce d'une fin brutale pour bon nombre d'infidèles.
La légion sainte se trouvait cependant face à une nouvelle épreuve du Créateur, une difficulté devenant de plus en plus évidente avec le passage des jours, une peur et une aversion largement répandue au sein du peuple Ilythiiri. Restreints à une embarcation en bois isolée au milieu d'une immense étendue d'eau, la tension à bord devenait palpable pour certains. Doute, appréhension et même parfois angoisse, l'importance de la mission forçait au contrôle, mais la dégénérescence menaçait, attendant patiemment son heure.
Assise dans l'un des recoins des cuisines, prostrée dans sa position habituelle avec sa claymore, Azralith feuilletait avec attention les pages d'un livre dans une pénombre qui ne la gênait nullement, ignorant le bruit des esclaves travaillant dans la pièce. Un recueil des faits d'armes et des observations d'Ang’afae Zaurahel au cours de ses nombreuses conquêtes, un ouvrage que chaque membre de la famille se devait d'étudier au cours de sa croissance, tant pour son étude approfondie de l'art militaire que pour montrer l'exemple de ce qui était attendu de chacun d'eux.
Elle en avait déjà lu le contenu plus d'une dizaine de fois au cours de son siècle d'existence, souvent la veille d'un mouvement militaire auquel elle se voyait participer, cette fois ci ne faisait pas exception. Une certaine fierté ressortait de chacune de ces pages, de savoir que ce sang coulait dans ses veines, mais aussi d'imaginer toutes les générations de héros ilythiiris qui avaient pu la précéder, versant leur sang et marquant l'histoire de leur peuple à tout jamais.
Nombre de leurs exploits s'étaient malheureusement vu ruinés par l'incompétence de dirigeants indignes de leur position. Alors qu'autrefois la puissance de l'Elda s'étendait sur tout l'Itri'Vaan, les osts allant jusqu'à frapper aux portes de la capitale Darthirii, désormais seule la citée Noire se dressait au milieu des terres stériles contrôlées par un empire décadent aux croyances impies.
Il était hors de question que le peuple ilythiiri ne fasse honte une fois de plus au Père des Batailles.
Des pas un peu plus lourds que les autres se manifestèrent dans la pièce, s'arrêtant tout proche de la drow plongée dans sa lecture. Elle leva la tête un instant et reconnut le mastodonte qu'elle avait croisé lors de sa montée à bord, son visage couturé de cicatrices la fixant d'un œil mauvais. La guerrière montra les crocs, n'ayant ni l'envie ni la patience de s'en occuper.
« Fous moi la paix. »
Un violent coup de pied la percuta soudainement et l'envoya se fracasser contre le mur derrière elle. A peine eut-elle le temps de se relever qu'une main se posa sur son épaule et l'autre à l'arrière de son crâne, la plaquant violemment contre l'une des tables en bois dans un grand fracas. Les esclaves alentour quittèrent rapidement la pièce en silence, laissant les deux ilythiiris seuls derrière eux.
L'étreinte du colosse était puissante et sa force particulièrement impressionnante, les efforts d'Azralith ne parvenant pas à la déloger alors qu'elle luttait de toutes ses forces. Elle utilisa son bras droit encore libre pour dégainer la dague à sa hanche, une manœuvre bien peu discrète et qui fut sanctionnée par un fracas répété de son crâne contre la table, la violence de l'impact l'étourdissant suffisamment pour la rendre docile quelques instants.
Luttant pour rester consciente, elle ne put se débattre pour l'empêcher de retirer ses protections en cuir, son corps massif s'écrasant contre le sien dans le but de l'humilier de la pire des manières. Elle pouvait sentir sa respiration haletante et sa peau brûlante, mais ce fut la douleur perçante qui la ramena peu à peu dans la réalité. Son regard écarlate sembla s'illuminer soudainement lorsqu'elle lâcha un hurlement de rage, se tordant dans tous les sens pour pouvoir refermer sa mâchoire sur l'un des poignets du colosse. Ses crocs s'enfoncèrent dans la chair, déchirant muscles et tendons, occasionnant le plus de dégâts possible.
Sa réaction fut instantanée, changeant de position et allégeant ainsi l'espace d'un instant son étreinte, la guerrière en profita pour fracasser son crâne contre son visage, la libérant et lui permettant de récupérer la dague au sol. Elle se retourna pour lui faire face et se fit percuter par le mastodonte qui la propulsa une nouvelle fois en arrière, la faisant traverser dans un craquement une porte menant au pont du navire.
Plaçant une main sur sa gorge, il commença à traîner la guerrière au sol, cette dernière enfonçant sa lame dans le bras de son agresseur, le ralentissant à peine. Ses yeux en revanche s’écarquillèrent lorsqu'elle réalisa ce qu'il avait l'intention de faire. Dans un hurlement, le colosse la souleva et la balança par dessus le rebord.
Soudainement en proie à une peur panique, Azralith utilisa sa dague et sa main gauche pour se rattraper en urgence le long de la coque en bois, sa peau s'empalant sur les échardes et ses tendons hurlant de douleur face à l'écartèlement soudain. Mais la terreur lui donna un second souffle, la faisant grimper à une vitesse fulgurante le long de la structure, atteignant le rebord tandis que son adversaire se penchait par dessus.
La pointe de la dague s'empala sans prévenir dans l'un des yeux du géant, la guerrière ilythiiri contractant ses muscles et tirant son adversaire en hurlant pour le faire chuter à son tour. Il se rattrapa à l'une de ses chevilles, recevant un premier coup de talon dans le visage puis un deuxième qui fit ressortir son dernier œil de son orbite et le fit lâcher prise, son corps percutant la surface de l'eau avant de la laisser lentement l'engloutir.
Sans perdre une seconde de plus, Azralith passa par dessus le rebord et se recroquevilla contre le sol, reprenant son souffle. Elle observa ses bras meurtris par les morceaux de bois et ses mains qui tremblaient. Refusant que l'on la voit ainsi, elle se releva sans grande difficulté, ses muscles toujours gonflés par l'effort et l'adrénaline, et se réfugia dans la pièce d'où elle venait. Elle avait baissé sa garde, une erreur qu'elle avait failli payer au prix fort.
Vel'drin Zaurahel
Drow
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 585 ans Taille : 2m05 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe Ven 23 Juin 2023 - 8:12
La traversée lui semblait durer une éternité. Une attente qui lui paraissait angoissante à chaque instant. Les craquements du navire sur les flots ne le réconfortaient aucunement et l’inquiétante sensation de pouvoir chavirer à tout moment venait lui saisir le cœur à chacun des roulis. C’était bien connu que son peuple n’appréciait pas la mer, encore moins naviguer dessus durant autant de temps, mais c’était là une nécessité qu’il leur fallait surpasser pour mener à bien leur sainte mission.
Il était le plus souvent sur le pont, accompagnait de près par sa mortelle compagne aux crocs acérés. Observant l’horizon, essayant d’accrocher son regard sur toute autre chose que l’eau, il flattait l’encolure de la morgal qui, quant à elle, jetait des regards noirs à quiconque s’approchait d’un peu trop près à son goût. Les montures de guerres Ilythiiris étaient réputées pour leur loyauté sans faille à leur maître, ce qui leur donnait à la fois une impression de jalousie maladive et de surprotection à tous les égards. « Tranche-Plaie » claquait des crocs et grognait à chaque instant, sentant l’angoisse que son cavalier essayait de dissimuler sous un visage inexpressif.
Les esclaves s’écartaient de plusieurs mètres quand ils s’avançaient dans la direction du Streea Jabbuk, non pas par respect, mais par crainte que l’animal ne leur arrache un bras au passage. Quant aux autres enfants du Père des Batailles, ces derniers connaissaient bien ces bêtes là, mais ne cherchaient pas à déranger le capitaine dans son silence.
Soudain, de grands bruits retentirent à la poupe de la cogue. Vel’drin se retourna alors profitant de cet évènement pour se détourner de l’étendue d’eau. Curieux, il continua de tendre l’oreille et d’observer, semblant à la recherche d’informations quant à la situation. Les bruits pareils à des chocs lui donnèrent une indication quant à leur origine. Une bagarre avait éclaté dans les cuisines.
Dans un grand craquement de bois, il remarqua alors Azralith, sa propre sœur, en proie à un guerrier. Une longue expiration nasale s’échappa du Capitaine qui savait que celle qui partageait son propre sang était coutumière de pareille esclandre et ne fit cependant aucun mouvement en sa direction. Continuant d’observer avec davantage d’attention la situation.
Quand le guerrier se saisit d’Azralith pour la mener vers le bastingage il ne pu réprimer une certaine grimace. Son cœur se serra à l’idée de finir dans la même situation, jeté par-dessus bord, noyé dans les flots et ainsi mourir autrement qu’au combat. « Tranche-Plaie » se mit à claquer de la mâchoire et Vel’drin lui répondit par un signe de main l’invitant à la patience. La morgal n’appréciait peu les autres, mais elle savait reconnaître les siens et ceux qui étaient proche de son maître, ainsi avait-elle pensait que le cavalier agirait pour aider son propre sang, mais il n’en fit rien, continuant de regarder sa sœur être jetée par-dessus bord.
Quand elle disparue au-delà du bastingage, il cru l’avoir perdu et s’apprêta à se retourner quand un cri de douleur le rappela. Azralith avait réussit à escalader la coque et mieux encore, avait inversé la tendance. Faisant alors chavirer son agresseur à son tour qui tomba lourdement et disparu aussitôt dans les profondeurs.
Alors assise sur le pont, prise de panique un bref instant. Le Streea Jabbuk vit sa cadette se redresser avec ardeur et disparaître de nouveau de là où elle avait été rejetée. Vel’drin esquissa un discret sourire en coin, qui pouvait s’apparenter à de la fierté, mais aussi à celle d’une satisfaction toute retenue quant à la vue du sang et de la violence qui venait de se passer devant lui. Enfin un peu d’action, autre chose que les roulis désagréables qu’il subissait depuis trop longtemps à son goût.
Après quelques secondes, quand tous ceux présents sur le pont avaient enfin prit conscience de ce qui s’était passé. Vel’drin entendit certains murmures ci et là. Chacun y allait de son avis ou de sa prise de position. On entendait des encouragements pour la jeune drow, mais aussi des appels à la vengeance pour ceux qui connaissaient le disparu.
Sans se soucier de tout ça, le Capitaine traversa le pont et les curieux qui tous se turent à son passage. Chacun le reconnaissait dans son armure d’Onous Delab et savait que son sang était partagé avec celle qui venait de leur offrir un spectacle gratuitement. Il arriva alors au niveau de la porte et se retourna en direction de là où il se tenait quelques instants plus tôt, capta alors l’attention de sa bête et laissa échapper un bref sifflement aigu. La Morgal jappa et se coucha alors dans son coin.
Une fois à l’intérieur, Vel’drin chercha du regard sa sœur et une fois trouvée s’en approcha d’un pas lent et lourd. Il s’arrêta à quelques mètres d’elle et l’observa en silence, cherchant à voir chacune de ses blessures qui pourraient être visibles. Pas de pitié ni de compassion dans son regard qui était simplement là pour s’informer de l’état d’Azralith. Il savait fort bien que dans pareille situation la jeune Ilythiiri serait assez virulente après pareil coup de sang alors il garda son silence encore un bref instant cherchant le bon moment pour s’adresser à elle. Sa voix était assez monotone et ne donnait pas l’impression d’une quelconque agression.
« Comment a-t-il pu t’attraper ? Tu t’es laissé faire ? Ou as-tu … fait preuve d’inattention ? »
Azralith Zaurahel
Drow
Nombre de messages : 103 Âge : 28 Date d'inscription : 19/09/2022
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 109 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe Mar 4 Juil 2023 - 16:34
Le livre reposait au sol à l'endroit où elle l'avait lâché, sa couverture légèrement piétinée. En le prenant et en le feuilletant rapidement, elle constata qu'aucun réel dégât n'avait entaché ses pages. Un soupir de soulagement traversa ses lèvres, l'idée de perdre cet exemplaire qu'elle avait conservé même au cœur de l'Anaëh lui paraissait fortement déplaisante.
Elle s'affaira alors à récupérer le reste de son équipement et de ses armes, grognant de douleur tandis que le bois qui avait investi ses avants bras se manifestait d'une bien désagréable manière. Lorsqu'une silhouette apparut près de l'entrée, elle lâcha un rapide coup d’œil dans sa direction avant de fermer les yeux en comprenant de qui il s'agissait.
Les pas de Vel'Drin imitèrent avec une précision surprenante ceux du géant qui l'avait précédé quelques minutes plus tôt, s'immobilisant à quelques mètres d'elle.
Une question dont la réponse s'imposait d'elle même. Il ne s'agissait pas là d'une réelle interrogation, il n'était pas venu ici pour comprendre. C'était un sermon, un rappel que si elle ne s'en était pas faite la réflexion elle même, elle avait fait preuve ici de faiblesse. Même si loin du Puy, en dehors des territoire contrôlés par les ilythiiris, la pression de sa famille s'avérait tout aussi pesante qu'au sein du Vatna.
Mais il n'avait pas tort. Et même si sa présence n'avait été motivée que par la moquerie et le dédain, elle ne pouvait se soustraire à cette vérité. Peu de temps encore auparavant, elle aurait sûrement fulminé d'indignation et l'aurait sans doute même attaqué pour profaner de telles insinuations. Et même si elle pouvait sentir cette vague de violence qui montait en elle, elle ne fit rien.
Si son entrevue avec Pyor'h lui avait appris quoi que ce soit, c'était bien qu'elle demeurait encore imparfaite. Quelle fierté avait-elle à défendre en ce cas ? D'autant plus que ce souhait ardent de toujours vouloir défendre la moindre petite entorse à sa fierté ne l'avait jamais mené nul part. Une gamine impulsive et violente à l'adoration mal placée, agissant comme un animal sauvage indomptable, attendant qu'on l'abatte ou qu'on la mette en cage. Un terrain sur lequel les enseignements du Grand Prêtre avaient été particulièrement précieux.
Alors, bien que ses poings se serraient et que son corps appelait à la violence comme à son habitude, elle n'y céda pas. Elle s'approcha de son frère de quelques pas, son visage trahissant clairement la colère qui bouillonnait en elle.
Il te considérera pour chaque ennemi vaincu, chaque faiblesse terrassée.
« Ça ne se reproduira plus. »
D'un pas vif, elle quitta la pièce.
***
Une ennéade s'était écoulée depuis le début du voyage et il touchait bientôt à sa fin. Le navire était à l'arrêt, les drows à son bord posant enfin de nouveau pied à terre. Une demi journée de marche en longeant le fleuve les séparaient encore de leur objectif. A l'est, la forêt d'Aduram recouvrait l'horizon, foyer de leurs ancêtres, première victime du conflit qui vit naître l'Eda Vengeur. Une terre qui leur appartiendrait à nouveau un jour, lorsque les cors de guerre résonneraient pour célébrer la victoire du peuple sombre. Mais le regard de l'Orthae Dek'za était orienté vers l'ouest. Le foyer péninsulaire, le nord d'un Royaume qui s'était de trop nombreuses fois orgueilleusement dressé contre les ilythiiris.
Plusieurs éclaireurs se dispersaient déjà aux alentours lorsqu'Azralith foula pour la première fois de sa vie cette terre de ses bottes. Elle portait sous son bras un casque de fortune, son corps recouvert de l'entrelacs familier de cuir et d'acier qu'elle avait récupéré à Sol'Dorn, sa sempiternelle fourrure surplombant ses épaules. Une protection qui palissait face aux alliages que portaient certains de ses congénères. Sa longue chevelure blanche avait été coiffée en une tresse unique et imposante, partiellement masquée par l’impressionnante claymore ambrée dans son dos.
Une légère brise accueillit son visage tandis qu'elle levait la tête, son regard parcourant un ciel particulièrement dégagé. Se verrait-elle l'honneur d'être accueillie au Nahali si elle tombait en ces lieux ? Les grands guerriers d'autrefois les observaient-ils depuis leur festin éternel ? Seule la Voilée pouvait le savoir. Elle se trouvait sans doute déjà parmi eux, guettant les premiers guerriers qui tomberaient et préparant son jugement pour leur passage à l'Elghinyrr.
Azralith se surpris à s'entendre fredonner, un air provenant d'un chant particulièrement apprécié au sein de la Flamme d'Elda. L'Orthae Dek'za représentait un groupe bien trop hétéroclite pour cela, mais le moment se prêtait parfaitement à un chant militaire. Elle s'imagina alors les diverses instruments se joignant à la mélodie, cette symphonie religieuse et apaisante qui symbolisait les liens forts unissant chaque frère et chaque sœur de l'ost.
Elle baissa un instant le regard, avisant un rassemblement de fleurs à ses pieds revêtant un azur particulièrement vif. Elle n'en avait jamais vu auparavant et leur odeur puissante lui parvenait du haut de son imposante stature. L'une d'entre elle était légèrement plus terne que les autres, quelques unes de ses pétales avaient été arrachées et sa tige brisée ne la reliait plus vraiment au sol. Azralith s'accroupit alors, plaçant sa main autour pour la récupérer sans l’abîmer davantage et la posa sur son oreille.
Elle recouvrit ensuite son crâne de son heaume qui portait encore les traces de sang séché de son ancien propriétaire et se plaça à l'avant du groupe ilythiiri, fredonnant légèrement.
Le chaos allait s'abattre autour d'elle et pourtant, elle se sentait étrangement sereine.
Vel'drin Zaurahel
Drow
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Sujet: Re: Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe Ven 7 Juil 2023 - 7:48
Quand Vel’drin avait rejoint sa cadette, il savait qu’il n’aurait pas de véritable discussion avec elle. La jeune guerrière était bien trop fougueuse et remplie de colère pour qu’ils puissent discuter. Cependant, il l’avait tout de même approché en connaissance de cause. L’aîné de la fratrie savait que ça sœur réagirait de la sorte, se refermant ou quittant la pièce pour ne pas avoir à subie davantage sa présence et c’est ce qu’elle avait fait. Le Streea Jabbu l’avait regardé s’éloigner sans tenter de l’en empêcher. Son message avait certes été court et manquait probablement de tact, mais il était sûrement passé comme il l’avait souhaité. Pour lui, il n’y avait pas de place à la faiblesse ou à l’erreur, encore moins quand il s’agissait de sa propre vie en jeu. Azralith avait fait preuve d’inattention et avait faillit le payer de son souffle. Quant à Vel’drin, tout comme Azralith, il était un Zaurahel, un Prima Sanguis et cet héritage le poussait à exiger toujours plus de lui-même ainsi que des siens, il en avait toujours été ainsi pour lui.
Sa sœur avait eu quelques erreurs de parcours, apportant son lot de déshonneur aux siens et Vel’drin voulait laver ces affronts. Il savait que sa sœur pouvait le faire d’elle-même aussi et l’avait prouvé à plusieurs reprises, c’est pour cela qu’il était encore plus exigeant avec elle cherchant à la pousser vers cette forme parfaite que chacun se devait d’avoir aux yeux de tous. Peut-être était-ce une peine perdue ? Qu’Azralith ne souhaitait pas de cette vie-là, mais l’aîné ne pouvait se résoudre à la laisser dans cette situation sans essayer de la redresser. Ainsi, derrière ses tentatives qui pouvaient paraître froides et sévère, se cachait un dessein plus noble de cœur. L’envie de voir son propre sang reprendre la place qui lui devait au sein de la société et même si cela devait passer le désaccord et le rejet de sa cadette.
***
Le reste du voyage se passa sans désagrément si ce n'est qu'il fut ordonné aux sombres de se cacher dans la cale dès lors qu'ils naviguèrent à proximité des frontières d'Anaëh. Tous les drows s'entassèrent alors dans le pont inférieur et "Tranche-Plaie" fut envoyée à son tour dans la cale comme une vulgaire marchandise. La morgal n'apprécia pas le traitement et le fit comprendre à son cavalier en claquant de nombreuses fois de la mâchoire avant de se résoudre à l'idée de rester à cet endroit en attendant. Quant à Vel'drin, rester si longtemps sans voir le jour et en plus sur les flots, ne le rassura pas davantage. Il garda son silence le reste du trajet, impatient lui aussi de pouvoir sortir de cet endroit humide qui lui donnait la nausée.
***
Les navires avaient finalement jeté l’ancre contre les rivages des terres péninsulaire. Vel’drin attendait son tour patiemment pour s’élancer sur la rampe, bien qu’il mourrait d’envie de bondir sur la terre fermer pour enfin quitter cette immondice qu’étaient les flots. Les Ilythiiris s’étaient amassé en contrebas et commençaient déjà à s’activer dans leurs tâches respectives.
Le Streea Jabbuk fit alors signe à sa morgal de le suivre, cette dernière, une fois les pattes à terre, sembla déjà s’impatienter de passer à la suite. Son cavalier lui intima le calme d’une caresse à l’encolure et l’invita alors à poursuivre son avancée. Les deux compagnons traversèrent les présents, observant les lieux comme ils découvraient ces nouveaux horizons.
C’était une terre à l’apparence agréable, bien différente du Puy dans sa composition et Vel’drin se laissa même aller à quelques rêveries passagères. Peut-être que vivre dans des conditions moins hostiles serait une bonne chose pour les siens. Pour la gloire de son peuple et son évolution. Des terres plus fertiles apporteraient peut-être la fertilité souhaitée par les siens pour faire grandir leurs progénitures correctement. Mais c’était là une bien mauvaise idée, finit-il par conclure. Si le Puy était si hostile c’était aussi pour que ses compatriotes s’endurcissent et grandissent avec l’envie de vivre et de survivre sur les terres. Les faibles mourraient et les forts vivaient, c’était ainsi et uniquement de cette façon que les siens pouvaient avancer. Vivre sur des terres bien plus accueillantes rendrait probablement les habitants plus faibles, à l’images des péninsulaires, qui n’étaient que des vermines aux yeux de Vel’drin. Des vermines qui étaient physiquement faibles, certes qui se multipliaient vite, mais qui n’avaient pas le quart de la volonté de vivre que pourrait avoir un nourrisson Ilythiiri.
Ses rêveries terminées, Vel’drin se tourna vers sa monture, vérifiant que son armure était bien attachée et qu’elle ne manquait de rien avant de poursuivre le voyage. Il y avait encore un peu de chemin à parcourir avant d’enfin mener cette sainte croisade.
Il mourrait d’envie d’y être, de se défouler après ces derniers jours d’inaction. Comme tous ici présents, ils étaient forcés à la patience, mais quand il serait temps d’agir, chacun ferait tout ce qu’il lui est possible pour assouvir leur bestialité.
Il se détacha enfin de « Tranche-Plaie » et regarda les siens, après un temps il reconnu Azralith et l’observa. Elle était elle aussi prête à répondre à Son appel. Au fond de son cœur, il espérait que sa sœur se montre digne du regard du Père et des autres dieux. Il espérait qu’elle pourrait attirer son attention et plus que tout, il espérait qu’elle reviendrait en vie de cet endroit. Périr ici sur ces terres serait une honte, du moins, de ce qu’il en pensait. Ce n’était pas une guerre, ni un combat rangé contre d’autres forces. C’était une opération surprise et le but était de causer des ravages. Pour lui l’opposition que les siens rencontreraient serait faible et ainsi, l’idée de tomber face à des paysans ou de simples gardes le répugnait.
A son tour, il cala son heaume intégral sur sa tête. Son visage disparu derrière l’armure d’Onous Delab finement ouvragée dans un simulacre d’ossement censé apporter la terreur à ses ennemis. Il monta sur sa morgal et décrocha son arme attachée au flanc pour s’en saisir. D’un geste de ses hanches, il fit avancer la créature pour suivre le pas.
Dernière édition par Vel'drin Zaurahel le Jeu 20 Juil 2023 - 6:36, édité 1 fois
Elghinn'thuul
Ancien
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Sujet: Re: Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe Jeu 13 Juil 2023 - 16:38
L’eau. L’eau à perte de vue. L’eau, puis la forêt. D’un côté, la forêt où se tapissent les petites marionnettes de Kerhel. Un heureux petit monde, ayant choisi de rester aveugle à la réalité au point de renier leur nature même, tout ça pour vivre la fausse idylle dans lequel ils se complaisent. De l’autre, les réalités qu’ils fuient. La cicatrice de l’éveil, le berceau de votre civilisation et ce qui aurait dû marquer la fin de la leur. Le Linoïn. Le laissé pour compte.
L’eau. L’eau à perte de vue. Tu n’en es pas dérangée. L’eau n’est pas ennemie des Flammes. Au contraire, en votre cas elle en est la plus précieuse alliée. Glace et Flammes brûlent ensemble en vos cœurs, et c’est – presque ironiquement – aujourd’hui l’eau qui vous porte jusqu’aux frontières du monde de ceux qui ont mis votre berceau à feu et à sang. Goûter à la vengeance avant de reprendre le chemin de la justice. Louée soit l’avidité de Kiel. La maîtresse des douleurs ne sait que trop bien comment sortir ses enfants de leur torpeur.
***
Ton cœur est mû d’une rage qu’il n’a jamais connue avant ce jour. Si bien que tu peines, tu peines plus que ton visage de marbre ne le laisse entendre à conserver ton impassible façade. Les souvenirs des mots de ton maître se voient offrir un souffle nouveau. Tu comprends, maintenant. Pour une étrange raison, tu comprends mieux que jamais quels porcs sont les habitants de ces landes d’Occidents. Tu comprends mieux que jamais quelle erreur est leur existence. Et la petite vengeance, la maigre punition que vous leur infligeriez dans les jours à venir n’en avait que meilleur goût.
Ainsi avais-tu fait quelque chose que tu ne fais que rarement. Tu avais rejoint l’avant du groupe, rejoint les plus voraces de sang d’entre les vôtres. Car tu voulais, au moins avant que le carmin ne commence à couler, partager ce moment avec eux. Danseuse habillée de noire et de blanc parmi les montagnes de cuir et d’acier noir, tu te laisses aller à goulûment sourire. Ils sont beaux, tes Frères et tes Sœurs. La puissance de leurs immenses carcasses avançant lentement vers l’inévitable. La férocité dans leurs regards. Vous êtes le calme d’avant la tempête, et tu ne peux t’empêcher de remercier Le Père des Batailles, La Gardienne… et même la Traîtresse, de vous avoir si bien faits.
Puisse le regard de Kerhel longuement s’attarder sur vous, si proche de ce qu’il reste de son Royaume, car vous vous apprêtiez à faire ce qu’elle aurait dû. À continuer le travail qu’elle a lâchement abandonné. Vous continueriez à pousser le monde qu’elle voulût figer à évoluer. Pour qu’enfin disparaisse ce qui le doit, et ne reste plus que ce qui le mérite. Pour qu’enfin ne reste plus que ce qui embellit le monde.
Pyor'h Kla'athnoss
Ancien
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Sujet: Re: Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe Ven 21 Juil 2023 - 21:57
L’embarcation grinçait et tanguait, malmenée par les eaux du fleuve. Coincé entre, d’un côté, la forêt des esclaves de la Traitresse et, de l’autre, la douloureuse et fabuleuse marque du Réveil, l’Oliya sinuait sans fin. La tension, dans les rangs ilythiiris, était perceptible. Mais galvanisés par les prières faites au Visage Hurlant, tous s’en tenaient à la confiance en Sa Voix.
Ses oraisons fiévreuses terminées, Pyor’h se releva et balaya la cale du regard. Ces drows étaient ceux qui avaient répondu au Cri. Ils étaient ceux que la Favorite avait choisi pour accompagner sa quête expiatoire. La victoire et la rédemption. Rien d’autre n’était permis. Ces guerriers le savaient, et ils attendaient impatiemment de briller sous le Regard. Le prêtre avisa les quelques esclaves, entravés et gisant en haillons, qui se recroquevillaient à l’arrière du cogue. Malgré leur faiblesse et leur état pitoyable, ils avaient leur place au sein du plan. Guidés dans la bonne direction, fût-elle pour eux complètement hors de la portée de leur compréhension, ils pouvaient servir l’Eda Vengeur.
L’un d’eux était moins misérable. Les cheveux bruns coupés courts, la peau moins pâle que ses compagnons, il se tenait plus droit, comme pour se raccrocher aux lambeaux de sa fierté d’homme impie. Probablement récemment asservi, il n’avait pas encore l’attitude de ceux que le volcan a brisé pour les façonner en serviteurs. En s’approchant, Pyor’h vit, dans ses yeux, passer une étincelle de colère avant que la peur ne domine l’éclat bleu de son regard. Pas encore éduqué, mais pas complétement fou.
« – Toi. Tu vas servir Elda. »
L’homme frémit et eut un mouvement de recul, mais il fut ramené lorsque le Grand-Prêtre tira sur sa chaîne. Pyor’h approcha son visage de l’esclave. Sans pourtant comprendre le sens des mots qui lui étaient susurrés, il trembla.
« – Tu n’as pas encore connu la souffrance. Mais tu l’embrasseras, avant d’accomplir ta tâche. Tu devras payer les tributs, rothe. »
Le prêtre tira lentement sa lame du fourreau qu’il portait à la taille, dans le dos, le chant du métal arrachant à l’hérétique un cri et bannissant définitivement de ses yeux toute lueur de défi. Il fut plaqué contre la paroi de l’embarcation et la main libre de Pyor’h attrapa sa langue. Un coup de lame, dans un hurlement strident, lui arracha la capacité à trahir par les mots. Le drow se retourna et interpela les deux prêtres en robes vert et gris de la Rampante jumelle.
« – Faites-lui couper les deux mains. Soignez-le, ensuite, car son rôle est primordial. »
À Tesso, le don du silence. À Meingal, les deux mains en tribut. À Kiel, l’épreuve de la douleur.
Celui-là servirait bientôt Elda.
***
Ils débarquèrent une demi-journée en amont de leur cible. Les arbres de Kerhel au Nord-Est avaient cédé la place aux montagnes et aux cités des hommes. Là où s’était réalisée la volonté divine lors de la première Sainte Croisade. Là où l’acier et la magie drow avaient décimé les humains, sans pourtant parvenir à leur laisser de cicatrice pérenne. Car dans les paysages qui bordaient le fleuve, aucune trace ne restait du passage des troupes du précédent Favori de la Déesse Hurlante.
Dans le cliquetis des chaînes avec lesquelles il était entravé, l’esclave marchait en queue de la colonne. Dans le regard de l’homme brillait encore une haine féroce, mais où s’alluma une lueur d’espoir lorsque, à l’orée de la forêt, les tours de Haurse-Port percèrent l’horizon. Et dans l’obscurité de leur première nuit sur la terre d’antan, se chaînes volontairement négligées lui permirent de s’en échapper. Il se précipita vers le seul salut à sa portée, portant avec lui les germes du Grand-Prêtre de la Pestilente Jumelle.
Vel'drin Zaurahel
Drow
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Sujet: Re: Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe Dim 23 Juil 2023 - 17:55
L’embarcation grinçait et tanguait, malmenée par les eaux du fleuve. Coincé entre, d’un côté, la forêt des esclaves de la Traitresse et, de l’autre, la douloureuse et fabuleuse marque du Réveil, l’Oliya sinuait sans fin. La tension, dans les rangs ilythiiris, était perceptible. Mais galvanisés par les prières faites au Visage Hurlant, tous s’en tenaient à la confiance en Sa Voix.
Ses oraisons fiévreuses terminées, Pyor’h se releva et balaya la cale du regard. Ces drows étaient ceux qui avaient répondu au Cri. Ils étaient ceux que la Favorite avait choisi pour accompagner sa quête expiatoire. La victoire et la rédemption. Rien d’autre n’était permis. Ces guerriers le savaient, et ils attendaient impatiemment de briller sous le Regard. Le prêtre avisa les quelques esclaves, entravés et gisant en haillons, qui se recroquevillaient à l’arrière du cogue. Malgré leur faiblesse et leur état pitoyable, ils avaient leur place au sein du plan. Guidés dans la bonne direction, fût-elle pour eux complètement hors de la portée de leur compréhension, ils pouvaient servir l’Eda Vengeur.
L’un d’eux était moins misérable. Les cheveux bruns coupés courts, la peau moins pâle que ses compagnons, il se tenait plus droit, comme pour se raccrocher aux lambeaux de sa fierté d’homme impie. Probablement récemment asservi, il n’avait pas encore l’attitude de ceux que le volcan a brisé pour les façonner en serviteurs. En s’approchant, Pyor’h vit, dans ses yeux, passer une étincelle de colère avant que la peur ne domine l’éclat bleu de son regard. Pas encore éduqué, mais pas complétement fou.
« – Toi. Tu vas servir Elda. »
L’homme frémit et eut un mouvement de recul, mais il fut ramené lorsque le Grand-Prêtre tira sur sa chaîne. Pyor’h approcha son visage de l’esclave. Sans pourtant comprendre le sens des mots qui lui étaient susurrés, il trembla.
« – Tu n’as pas encore connu la souffrance. Mais tu l’embrasseras, avant d’accomplir ta tâche. Tu devras payer les tributs, rothe. »
Le prêtre tira lentement sa lame du fourreau qu’il portait à la taille, dans le dos, le chant du métal arrachant à l’hérétique un cri et bannissant définitivement de ses yeux toute lueur de défi. Il fut plaqué contre la paroi de l’embarcation et la main libre de Pyor’h attrapa sa langue. Un coup de lame, dans un hurlement strident, lui arracha la capacité à trahir par les mots. Le drow se retourna et interpela les deux prêtres en robes vert et gris de la Rampante jumelle.
« – Faites-lui couper les deux mains. Soignez-le, ensuite, car son rôle est primordial. »
À Tesso, le don du silence. À Meingal, les deux mains en tribut. À Kiel, l’épreuve de la douleur.
Celui-là servirait bientôt Elda.
***
Ils débarquèrent une demi-journée en amont de leur cible. Les arbres de Kerhel au Nord-Est avaient cédé la place aux montagnes et aux cités des hommes. Là où s’était réalisée la volonté divine lors de la première Sainte Croisade. Là où l’acier et la magie drow avaient décimé les humains, sans pourtant parvenir à leur laisser de cicatrice pérenne. Car dans les paysages qui bordaient le fleuve, aucune trace ne restait du passage des troupes du précédent Favori de la Déesse Hurlante.
Dans le cliquetis des chaînes avec lesquelles il était entravé, l’esclave marchait en retrait de la colonne. Dans le regard de l’homme brillait encore une haine féroce, mais où s’alluma une lueur d’espoir lorsque, à l’orée de la forêt, les tours de Haurse-Port percèrent l’horizon. Et dans l’obscurité de leur première nuit sur la terre d’antan, se chaînes volontairement négligées lui permirent de s’en échapper. Il se précipita vers le seul salut à sa portée, portant avec lui les germes du Grand-Prêtre de la Pestilente Jumelle.
Vel'drin Zaurahel
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Sujet: Re: Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe Lun 24 Juil 2023 - 19:54
La nuit était tombée depuis quelques heures. Le ciel étoilé était illuminé par un clair de lune qui éclairé aussi la terre péninsulaire. C’était une nuit idéale, calme et reposante. Le fort d’Haurse-Porc, visible par les quelques torches allumées, était agité par les quelques âmes encore éveillées qui montaient la garde. Aucun de ces hommes et femmes ne se doutaient qu’a quelques pas d’eux, à l’abri des regards, se trouvaient ceux qui viendraient rendre cette paisible soirée digne d’un cauchemar.
Quelques instants plus tôt, au campement des Sombres, Vel’drin avait fait courir la mise en marche des guerriers. Ces derniers s’impatientaient quelque peu, mais restaient concentrés sur leur mission. Chacun s’était préparé et armé, prêt à marcher vers le fort péninsulaire. Quelques échelles de fortunes avaient été fabriquées sur place afin de pouvoir escalader les fortifications et tous attendaient l’ordre final.
Avant de partir à l’assaut, les guerriers drows finalisèrent leurs préparations. Quelques-uns s’isolèrent comme Vel’drin pour appeler le Père des Batailles, que ce dernier porte son regard sur ce jour qui lui serait dédié et pour que chacun puisse y trouver l’honneur par les armes. Puis après quelques instants de recueillements, le Streea Jabbuk s’avança alors au centre du campement et s’adressa à tous, s’assurant que sa voix soit entendue de tous, sans crier pour autant, ne voulant pas être entendu par des oreilles trop indiscrètes.
« L’heure est venue, mes frères, mes sœurs… La maladie a dû faire son effet et il est maintenant temps. » Son buste pivota légèrement et du bout d’une griffe de son gant d’onous delab il désigna Haurse-Porc. « Ce soir nous attaquerons ce fort, nous auront sûrement peu de résistance, profitons en. Profitons de la faiblesse de la vermine péninsulaire pour que les leurs tombent dans notre piège. » Il reporta aussitôt son attention sur les guerriers, certains se rapprochèrent encore. « Nous agirons rapidement et efficacement. Quand je donnerai l'ordre du repli, chacun d'entre vous le fera. » Penchant sa tête non couverte sur le côté, une mèche de sa chevelure retombant sur son visage, comme pour s’assurer que ces dernières paroles soient bien comprises de tous. « Nous avons pour mission de faire diversion pour ceux qui s’enfonceront dans les terres et pour ce faire, une simple attaque suffira. Nous entrerons, nous tuerons ceux qui se dresseront devant nous et nous brûleront le fort, mais… Nous repartirons aussitôt. Ainsi, ces chiens donneront l’alerte, leurs renforts nous donneront la chasse et ensuite… Nous aviserons et je vous promets votre lot de combats et de morts car nous devrons maintenir leur attention sur nous autant que possible. » Finalement, il attrapa son heaume et le plaça sur sa tête, masquant alors son visage derrière la visière ouvragée. Vel’drin saisit sa faux dans un second temps et se redressa, avant de poursuivre d’une voix devenue plus caverneuse sous son casque. « Le Père vous observe, soyez en dignes… En avant. »
Les drows se mirent alors en action, certains ramassèrent les échelles et avancèrent en rythme, cherchant à rester discrets et cachés à la faveur des bois et de l’obscurité. Tous avaient comprit leur mission et certains avaient même saisi l’importance de la suite. Ils ne seraient plus aptes à se reposer dans les prochains jours, chassés et poursuivit par les soldats de la péninsulaires qui voudraient une éventuelle tentative de conquête de leur part. Certains en trépignaient d’avance à l’idée, d’autres plus discrets n’en pensaient pas moins, car tous étaient là pour ça, pour Elle. Ils arrivèrent après quelques temps aux abords du fort. Ce soir-là, les gardes étaient moins nombreux que les jours précédents, probablement à cause de la maladie. Des éclaireurs remarquèrent qu’un soldat faisait sa ronde sur le créneau et que tout un pan de fortification serait à découvert après son passage. Les drow attendirent alors le moment opportun et, quand le soldat passa, s’avancèrent le plus discrètement possible et placèrent les échelles, quatre au total, sur le mur avant de commencer leur ascension.
Les premiers sombres arrivèrent agilement en haut des murs et s’approchèrent du garde qu’ils éliminèrent, attendant que d’autres de leurs frères et sœurs arrivent aussi à monter à leur tour. Quand Vel’drin arriva au sommet il jeta un regard en contrebas. Comme il s’en doutait, la peste injectée au prisonnier avait bien agit, au centre du fort se trouvaient déjà quelques cadavres calcinés et d’autres malades qui n’étaient plus très loin de les rejoindre. En une fraction de seconde, il chercha à jauger les défenses et le nombre de guerriers qui étaient déjà passés quand soudain, il déclencha le chaos.
D’un signe de tête l’officier lança les hostilités et les guerriers commencèrent à déferler de partout, rejoint rapidement par les derniers arrivés. Les drows se jetèrent sur les quelques soldats qui montèrent la garde, qui furent surprit de les voir arriver sans pour autant pouvoir réagir. Puis à mesure de leur progression, ils descendirent vers le centre du fort et se ruèrent sur les malades pour les achever. Quelques hommes attirés par les cris commencèrent à arriver et réveillèrent des renforts à grands coups de cors, ils furent rejoints par des soldats armés uniquement d’une épée, tout juste tirés du lit. Bien trop suffisants pour contenir cette attaque soudaine.
L’officier ne s’était pas jeté dans la mêlée, laissant les siens s’en donner à cœur joie à cet instant. Il marcha lentement au milieu des corps sa faux pointant vers le bas semblant se satisfaire de l’instant. Comme si les cris, l’odeur du sang et du feu qui commença à ronger les lieux ainsi que les fracas des armes étaient un plaisir à saisir sur l’instant. Il fut tiré de ses songes par un soldat qui arriva par son flanc en criant, l’épée levée prêt à lui asséner un coup. Le pauvre homme bien trop prit dans sa fureur ne vit pas la longue lame filer en sa direction et il n’eut même pas le temps d’approcher à plus de quelques pas, que la faux vint lui trancher le ventre, laissant ses tripes retomber sur le sol.
Après quelques instants, une éternité pour ceux qui venaient d’être assiégés, mais bien courts dans la réalité, Vel’Drin donna l’ordre de repartir. Les dernières torches furent lancées, les derniers coups donnés et tous repartirent dans la nuit, telles des ombres. Les Sombres repartirent alors vers l’Est du fort, retournant à leur campement duquel ils pourraient observer Haurse-Porc. Il était maintenant temps d’attendre encore, un peu, voir si leur attaque avait porté ses fruits. Un bruit de cloche retentit alors derrière eux, l’alerte avait été sonnée et la Péninsule était au courant de la venue des Drows sur leur terre. Vel’Drin souri sous son casque, satisfait de cette première nuit de combat, déjà impatient des prochaines, tous comme les autres.
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Quand l'obscurité avance même la lumière la plus brillante s'estompe