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Sujet: Tourmenté est l'avenir Lun 21 Aoû 2023 - 10:31
2ième énnéade de Karfias, 21:XI Alëandir -Caserne de l'armée Royale
Le vent siffla sur le terrain d’entrainement qui se trouvait au-devant de la caserne de l’armée royale. Aegden fit tourner sa lance une ou deux fois dans sa main alors qu’il fixait les alentours laissés quasiment sauvages et délimitant le peu de terre battue du périmètre. Interrompant son exercice l’espace d’une seconde il laissa soudain ses pensées voguer dans les sous-bois paisibles.
Depuis la visite imprévue du lieutenant des Aigles, son esprit n’était plus tourné que vers la maudite Aduram, et l’inconnu dans lequel quelques dizaines d’elfe se plongeraient à nouveau. Reviendraient-ils ? Rien n’était moins sûr. Aegden avait la sensation de presque vivre en sursit ces derniers jours de flottement, alors qu’ils devaient bientôt achever les préparatifs et définitivement sceller leur sort.
Enfin, peut-être que les pas qui résonnèrent finalement dans son dos, le tirant de ses macabres pensées, trouverait un moyen de lui changer les idées… -Heru Árólindë. Salua-t-il le nouveau venu, d’un sourire amical mais qui ne cachait pas tout à fait son air préoccupé. Je ne t’attendais pas si tôt.
La fin de la matinée devait sonner le début des préparatifs véritables de l’expédition mais Aegden avait cru avoir encore quelques minutes de répit avant l’arrivée des principaux intéressés, notamment les Berceurs venants de bien loin. Alors, soldat qu’il était, il avait d'abord cherché le réconfort des terrains d’entrainement et de l’exercice machinal. Visiblement, de l’armée royale ou des aigles, c’était un réflexe propre à tout elfe d’arme...
Árólindë Yuitë
Ancien
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Sujet: Re: Tourmenté est l'avenir Ven 1 Sep 2023 - 11:49
Árólindë portait son arme en bandoulière, la sangle passant sur son plastron léger en cuir, et tenait la Lueur d’Histraxë serrée dans sa main, le lacet enroulé autour de son poignet. Trois autres Aigles s’étaient joints à son entraînement à peine l’aube levée. Trois fidèles compagnons avec qui il avait partagé la plupart de ses combats, dont un qui était désormais vétéran de la forêt viciée. Ils étaient de ceux à qui il avait demandé de l’accompagner en Aduram et qui porteraient avec lui le fardeau de leur prochaine lutte. Il le leur avait demandé avec la certitude qu’ils accepteraient cette mission dont ils ne reviendrait pas indemne et en sachant sa responsabilité dans le fardeau qu’il leur faudrait porter – s’ils en revenaient simplement.
Jusque dans l’effort d’une course matinale aux pieds des remparts Nord de la Cité, le souvenir d’Aduram l’obnubilait. Avec une acuité qu’il aurait préféré s’épargner, le Lassörn revoyait les frondaisons oppressantes et les racines rampantes s’infiltrer en lui. Il ne parvenait à oublier la coercition du Linoïn et l’horreur des trépassés assujettis par le Sorcier-Nécromant. Ces souvenirs térébrants étaient devenus des maux familiers et, à l’endroit où on les lui avait infligés, il allait entraîner d’autres Souffles, dans l’espoir d’en préserver des milliers d’autres.
Sur leurs dernières foulées, ils longèrent les canaux des Telüime et respirèrent la sérénité de l’Harmalaica avant de retrouver la caserne, fourmillant de son activité matinale. Les Aigles se séparèrent sur une accolade fraternelle et Árólindë se dirigea vers les quartiers où il s’était installé, y fit quelques ablutions et récupéra son bouclier. Machinalement, il déroula le cordon de cuir de son poignet et le passa autour de son cou, enfouissant la fiole luisant faiblement dans la lumière du jour sous sa cuirasse.
Sur les terrains d’entraînement, il avisa le Commandant, qu’il observa un instant manier le puissant héritage qu’il maniait avec une précision exercée, le rejoignit et le salua.
« – Bonjour, Mainyth. J’espérais me joindre à toi pour quelques passes avant l’arrivée des Berceurs. »