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| [Tylère] Chaque fin annonce un nouveau départ. | |
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Adélina
Ancien
Nombre de messages : 404 Âge : 124 Date d'inscription : 08/02/2021
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans Taille : 1m68 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: [Tylère] Chaque fin annonce un nouveau départ. Sam 16 Déc 2023 - 16:17 | |
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Fin de journée, Elenwënas, Neuvième ennéade de Favriüs, Tylère, Comté d'Ydril
« Elle est belle, hein? »
Adélina releva rapidement la tête pour apercevoir un homme à la peau hâlée qui mâchouillait un fruit. Les yeux bruns, barbe brune finement taillé, ce dernier était la description même du typique marchand estréventin. Son attitude était calme, presque lasse, comme si rien dans ce monde ne le dérangeait réellement. Cela faisait plusieurs heures qu’elle était assise sur la plage, le regard accrochée sur cette immense caravelle accostée au port. Le navire avait une élégance hors du commun avec ses voiles d’un rouge vibrant, les marins semblaient occupés à revitallé le navire, embarquant caisse après caisse dans les entrailles du navire.
« En effet… » réponda-t-elle tout simplement avant de porter son regard de nouveau sur le navire.
« Dure relation avec ton mari? » Adélina remonta rapidement son regard vers l’homme, l’interrogeant de son regard azuré, ce dernier désigna les innombrables ecchymoses qui ornaient ses épaules, son visage et ses bras avant de continuer; « J’dois avouer que ça me fait toujours mal au coeur de voir à quel point les péninsulaires maltraitent leurs femmes. Chez moi, ça ne se passe pas comme ça… Nos femmes ne sont pas du bétail.» « Chez vous… en estrévent? » demanda-t-elle curieuse. « Oui. J’habite à Thaar… Exubérante et riche ville. Là où le plus simple marchand peut devenir la personne la plus puissante de la ville. »
Adélina eut un léger sourire avant de reporter son regard vers la caravelle, imaginant cette dernière dans le port de la ville qui lui semblait si inaccessible.
« Je dois avouer que c’est une vision que j’aimerais bien voir un jour… » « Qu’est-ce qui t’en empêche? » Adélina haussa un sourcil avant de reporter son attention sur l’estréventin qui coupa un nouveau morceau de son fruit avant de le porter à sa bouche. « Je n’ai aucun moyen pour m’y rendre. Pas d’argent… Comment repartir à zéro lorsqu’on a rien? Et j’ai ma famille ici… » Tenta-t-elle d’expliquer, ce qui ne sembla guère convaincre son interlocuteur.
L’estréventin hocha la tête plusieurs fois avant de dire; « Ouais… C’est pour cela que tu passes des heures sur une plage dans cette bourgade pourrie à rêvasser devant mon navire. » Ce dernier jeta le coeur de sa pomme plus loin, avant d’essuyer son couteau à l’aide de sa veste avant de le ranger sans aucune presse. « Tu sais repriser? Nettoyer? Faire à manger? » L’étranger reposa finalement son regard sur la nordienne ne lui laissant guère le temps de répondre; « C’est assez pour payer ta traversée et d’accumuler un peu de souverains. » Il s’étira avant de continuer; « Je suis généreux… Mes gars reçoivent 25 écus par jour - Une quinzaine de jours de route - Ca te donnerais environ 4 souverains juste pour l’allée… »
Adélina resta silencieuse, écoutant attentivement ce que l’homme lui proposait. Elle se demandait si elle pouvait lui faire confiance. Si ce dernier ne tenterais pas d’abuser d’elle d’une quelconque façon, ou pire de la vendre en esclavage. La nordienne resta silencieuse un moment, évaluant le pour et le contre. Puis son regard azurée se porta de nouveau sur le marchand avant de rétorquer: « Et pourquoi vous ferais-je confiance? » Le marchand éclata de rire avant de répondre; « Et qu’est-ce que tu penses que je te ferai? Quelque chose de pire que tu as l’air d’avoir vécu ici? » Le marchand souffla du nez, amusé par sa réplique, avant d’hausser les épaules; « Si cela peut te rassurer, on fait un arrêt à Olijanne. Tu peux débarquer là si tu changes d’avis. Nous partons dans deux heures, juste avant le coucher du soleil. » Sans attendre plus longtemps, il tourna les talons pour quitter la plage, ses sandales s’enfonçant dans le sable. Les innombrables bijoux qu’ils avaient cliquetèrent avec ses pas alors que la nordienne fixait ce dernier… En effet, elle n’avait rien à perdre. La nordienne se releva, avant de retourner de nouveau son regard sur le navire accosté au port. Elle savait pertinemment qu’elle ne pouvait rester là. Ce n’était qu’une question de temps avant que son portrait soit placardé partout dans le sud. Soit par Norbert, soit par Adriano… Rester ici était dangereux. Prendre la route à cheval était dangereux. Il y avait les soldats et les brigands… Il n’y avait qu’une option… Adélina ferma doucement les mains avant de tourner les talons pour retourner à la chaumière où elle séjournait, elle avait quelques petites choses à faire avant de prendre la mer.
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| | | Adélina
Ancien
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| Sujet: Re: [Tylère] Chaque fin annonce un nouveau départ. Sam 16 Déc 2023 - 16:25 | |
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La jeune femme entra dans la chaumière et eut littéralement l’impression que les chevaliers lui sautèrent dessus. Lui demandant sans cesse où elle était passée et qu’elle ne devait pas refaire un pareil tour. Ne pouvant placer un mot, elle ne se contentant d’hocher la tête, avant de se retirer dans la pièce qui devait être sa chambre. Elle s’assit sur le lit grinçant avant de soupirer. Était-ce réellement la bonne décision? Louis lui avait dit de l’attendre, mais ce dernier ne semblait pas comprendre dans quelle situation elle se trouvait, ni les risques. Les gens parleraient. Cette accusation - aussi fausse qu’elle était - avait été faite en public et elle ne pourrait être oubliée de sitôt dans la mémoire des gens. Adriano ne pourrait tolérer un tel affront de sa femme, et c’était possible que cette dernière finisse réellement la corde au cou ou pire, tuer par son mari lui-même dans un excès de colère. Elle passa la main sous son oreiller, sortant un petit sac contenant les bijoux qu’elle portait lors de son arrestation. Des bracelets scintillants, boucles d’oreilles ornées de pierre colorée, bagues, et surtout le collier de sa mère. Un collier bien simple comparativement aux autres pièces - mais qui avait une place bien particulière dans le coeur de la nordienne. « Qu’est-ce que tu ferais à ma place? » murmura-t-elle, alors que sa main se refermait sur le collier. Difficile à dire, car jamais Brigitte de Lourbier ne se serait trouvée dans pareille situation. La nordienne soupira, avant de remettre les bijoux dans la pochette de lin, refermant cette dernière soigneusement. Elle attrapa la taie d’oreiller, avant d’enlever cette dernière, puis enveloppa les deux robes que les chevaliers avaient réussit à lui dénicher - enfin robe - à se point, c’était plus des haillons destinée à la faire passer incognito, et cela avait bien fonctionné jusqu’à maintenant. Adélina s’approcha de la fenêtre, avant de l’ouvrir doucement. Il fallait qu’elle parte… Son instinct lui ordonnait de partir avec ce marchand, comme si cela était le chemin que la nordienne devait prendre. Mais son cœur manqua un battement alors qu’elle entendit la porte de sa chambre s’ouvrir. Se retournant rapidement, la nordienne fit face à Antioche qui venait d’apparaître dans la pièce. « Messire ! » Dit-elle en un souffle, alors qu’elle tentait de camoufler la panique qui venait de l’assaillir. « Que puis-je pour vous? » « Ma dame, » dit-il en s’inclinant respectueusement avant de remarquer la fenêtre ouverte. Il s’arrêta un instant, puis referma précautionneusement la porte. « Il fait un peu trop froid pour aérer ce soir, ne trouvez-vous pas ? » Sa tête se pencha légèrement sur le côté. Lors de leur longue cavale jusqu’à Tylère, le noble n’avait presque pas parlé. Chevauchant derrière l’un des chevaliers qui les escortaient, on l’avait aidé à se nourrir pour reprendre des forces, mais il restait toujours faible. Il faudrait du temps à ses vieux os et muscles pour se remettre de cet incident. Son incarcération avait duré plus d’un mois au final, et s’il ne s’était pas accroché à la vie aussi fort, l’ancien régent serait probablement mort à l’heure qu’il était, et il le savait très bien. Sa faiblesse ne l’avait pas empêché de penser et de réfléchir à la situation. L’homme mûr avait bien remarqué que quelque chose s’était créé entre Adélina et Louis, son petit protégé qu’il avait un peu trop délaissé au profit de Norbert. Cette relation qu’il n’estimait qu’amicale le soulageait un peu : le cadet saurait se débrouiller sans mal dans la noblesse s’il savait se faire des alliés si puissants. Il s’était également penché sur la question de la situation de la duchesse, et les accusations qu’on lui avait portées. L’archonte n’aurait pas inventé de toutes pièces cette histoire, il devait avoir eu vent de quelque chose, peut-être un pirate, ou une preuve de sa culpabilité. Norbert était loin d’être un homme stupide, il n’aurait rien fait sans être certain qu’Adélina était bien liée à la piraterie, et donc, intimement, il savait cette femme coupable, mais il ne savait pas pourquoi. Sa situation était critique, en tout cas, il le comprenait, et il voulait en savoir plus. La nordienne expira doucement, avant de hocher la tête. « Je dois vous avouer que j’ai l’impression d'étouffer dans cette pièce. » Ce qui en soi, n’était définitivement pas un mensonge. Le noble souffla du nez, il n’y croyait pas vraiment. La duchesse semblait cacher quelque chose d’autre. Adélina s’approcha doucement du noble avant de lui tendre doucement la main, l’invitant à s’asseoir sur le lit, ce qu’il fit en la remerciant sobrement. Difficile de camoufler son air à ce moment précis. Un mélange de tristesse, de peur mais aussi de pitié pour l’homme qui, au final, n’aurait jamais dû recevoir un tel traitement de la part du félon qu’était Norbert. « J’aurais aimé vous recevoir autrement, mais je crois que les circonstances ne me le permettent pas vraiment. » Adélina s’assit à ses côtés, plantant son regard azuré sur le noble. Si Antioche semblait relativement intact, ce n’était pas le cas de la duchesse qui portait les marques violacées laissées par son tortionnaire au visage et au cou. « Que puis-je pour vous, Messire? » La remarque de la duchesse le fit sourire et il s’inclina de nouveau. « Votre magnanimité me touche, ma Dame. Ne vous inquiétez donc pas, c’est déjà beaucoup plus confortable que la cellule qui m’accueillit pendant ces longues ennéades. » Il planta son regard dans le sien et son sourire disparut. « Mais cessons ces palabres. Qu’avez-vous donc en tête, Altesse ? Vous n’êtes pas en mesure de retourner à Soltariel dans cette situation. Adriano étant Adriano, il y a de grandes chances que lorsqu’il vous verra échappée, il donne l’ordre de vous retrouver pour vous tuer lui-même. Je doute que messire Louis parvienne à le convaincre autrement. S’il essaie, il y perdra peut-être simplement la vie lui aussi. Alonna vous laissera peut-être rentrer, mais ce serait l’équivalent de déclencher une guerre dont la Péninsule n’a vraiment pas besoin. Alors, qu’allez-vous donc faire ? »L’air de la jeune femme sembla se refermer alors qu’elle entendit la remarque de l’homme. Il avait raison. Elle ne pouvait rentrer. Supportant son regard, son air changea, devenant triste. « Vous me parlez comme si vous me croyiez coupable, Messire… » Adélina soupira avant que son regard ne se porte sur le sol. « On peut me reprocher beaucoup de choses… certaines plus graves que d’autres. Mais ce crime-là ne fait pas partie des fautes que j’ai commises . » La jeune femme leva son regard vers le vieil homme, se doutant que ce dernier ne la croyait pas. Après tout, cela ne venait que de confirmer les raisons pour lesquelles elle voulait fuir. « Je sais pertinemment tout ce que vous m’avez dit. Je ne peux rentrer en Alonna. Ce mensonge m’a ruiné… Je ne peux que prendre la fuite… Et il n’y a qu’un seul endroit qui m’accueillerait peu importe mon statut… » Les paupières de l’ancien régent se refermèrent, et il soupira longuement. Il s’attendait à une telle réaction de sa part. « L’Estrévent » dit-il simplement. C’est vrai, il n’y avait que là-bas qu’elle serait vraiment en sécurité, pour l’heure. Rouvrant les yeux, il regarda par la fenêtre la lumière bleutée de la soirée. « Messire Grégoire vous a délivrée, je doute donc que vous soyez entièrement coupable. Je pense que Norbert a tendu un filet, et que vous avez été prise dedans. Vous savez… L’archonte veut tuer Adriano. » Il marqua une pause, observant la réaction de la femme. Étonnamment, la jeune femme ne broncha pas à cette remarque. Ne répondant que par un murmure; « Je sais. Il veut prendre sa place. D’où il a tué notre enfant… » Adélina se retourna, fixant un point devant elle, complètement perdue dans ses pensées. Dire qu’elle ne s'inquiétait pas pour ce dernier aurait été un mensonge. Il avait été bon avec elle, certes il y avait eu quelques accrochages, mais il ne méritait pas de tomber devant un homme comme Norbert. « Qu’il y parvienne ou non, cela ne change rien au fait que vous soyez en danger. Et même si messires Louis et Grégoire, ainsi que les chers chevaliers qui nous accompagnent souhaitent vous protéger, ils ne pourront pas le faire éternellement. » Adélina se retourna finalement vers le vieil homme avant d’hocher la tête. Il ne lui apprenait rien. Ce cher Antioche était définitivement une perle rare. Faisant un léger sourire rêveur, cette dernière reprit la parole; « Encore une fois, je sais… J’aurais aimé vous avoir comme mentor, Antioche. Peut-être que ma fin n’aurait pas été sordide si vous aviez été à mes côtés. » C’était un compliment sincère, franc. Adélina sembla pensive pendant un moment, cette dernière osa finalement dire; « J’ai appris à survivre à Meca… Faire en sorte que je m’en sorte vivante. Je devrais reproduire l’expérience en Estrévent. » Ses mains se tordirent avant qu’elle ne reprenne; « Si les choses tournent bien, peut-être pourriez-vous faire un message à Louis de ma part ? » Le noble lui fit un sourire tendre et acquiesça en silence. « Ne parlez donc pas de votre fin, tout n’est pas perdu. Ce n’est qu’une pause dans votre vie de noble, mais votre place est bien ici, dans le duché de Soltariel. Vous avez conquis la noblesse ydrilote pendant le couronnement de Norbert, et je doute que vous n’ayez fait de même lors de votre mariage. Tout cela n’est qu’un léger contretemps… Si vous vous en sortez vivante. » Le sourire d’Antioche disparut et il soupira. « Vous êtes encore si jeune, vous avez encore beaucoup à vivre. Des superstitieux pourraient croire que le chaos vous suit et que votre existence est signe d’un mauvais présage, mais je crois en la Mère et en son jugement. Nous sommes peut-être au centre de l’un de ses plans complexes, qui nous dépassent tous. Oui… Cachez-vous, et lorsque tout sera rétabli, nous reviendrons vous chercher. » La demande de la noble ne le surprit qu’à moitié, bien moins que son attitude étrange. Il l’observa un moment en levant un sourcil et hocha de nouveau la tête. « Bien sûr, dîtes-moi. » Adélina resta silencieuse un moment alors qu’Antioche lui exprimait sa façon de pensée. Il fallait dire qu’elle avait un doute sur ses paroles. Conquérir les nobles Ydrilotes lui semblait bien peu important maintenant, elle avait probablement perdu tout ce qu’elle avait réussi à prendre avec une fausse accusation. La nordienne se retourna vers le vieil homme, l’observant silencieusement de ses prunelles azurées. Voulait-elle réellement être retrouvée ? Après tout ses malheurs, toutes ses épreuves la jeune femme avait apprit sa leçon, et voulait réellement passer à autres choses. « Vous l’avez dit vous-même, cher Antioche. Louis ne pourra me protéger de la colère de Norbert ni celle d’Adriano. » La nordienne eut un sourire triste avant de reprendre; « Vous savez autant que moi que je ne pourrais revenir. » Elle posa sa main délicatement sur son épaule, comme pour le rassurer avant de reprendre; « Remerciez-le pour tout ce qu’il a fait. Pour sa fidélité notamment. Je vais chérir les moments que nous avons passés ensemble. Mais il doit passer à autre chose, m’oublier. » Son regard sembla s’obscurcir un moment avant de porter son regard à la fenêtre, elle devait partir. « Je dois partir, sinon je vais manquer ma chance. » murmura-t-elle avant de jeter un dernier regard au vieil homme. L’ancien régent ne la lâcha pas des yeux, et frissonna en sentant sa main sur son épaule. Il plaça la sienne sur celle de la duchesse et secoua doucement la tête. « Vous nous sous-estimez. Laissez le temps faire son affaire, et je vous assure que vous pourrez retrouver le duché un jour. » Il la relâcha et, au bout d’un petit moment, ferma les yeux en soupirant encore. « Je lui dirais. Si j’en crois ce que vous me dîtes, il ne sera pas bien heureux de vous savoir partie. Ce jeune Louis… À mon tour de vous demander quelque chose. Pensez-vous qu’il saura se remettre de tout ça ? Croyez-vous qu’il pourra succéder à Norbert ? » Adélina lui fit un sourire rassurant en entendant sa réplique. « Je suis certaine que Louis sera un Comte exceptionnel. » Elle souffla du nez avant de baisser le regard, fixant un point au sol, l’air perdue dans ses pensées. « J’ai appris à le connaître plutôt bien, et je peux vous dire qu’il a un bon fond et ce qu’il vient de faire le confirme. » Son regard rejoint celui d’Antioche, avant de rajouter; « Avec vous à ses côtés, je n’ai aucun doute, ni peur. » Antioche eut un sourire rassuré et hocha encore une fois de la tête, avant de se relever. « Je vous remercie, Adélina. » Il pointa la fenêtre du doigt. « Maintenant, partez, avant qu’il ne soit trop tard. Je vous couvrirais, et prierai pour vous. » La jeune femme lui fit un sourire sincère, avant de prendre sa main, elle serra doucement celle du vieil homme comme pour le remerciez, avant de se relever. Elle prit la cape de voyage que lui avait donné le chevalier avant de la mettre sur ses épaules. Attrapant le sac de tissus, elle jetta un dernier coup d’oeil à Antioche, lui envoyant un dernier sourire pour ensuite sortir par la fenêtre, s’engouffrant dans la nuit. Il était temps de commencer cette nouvelle vie.
Dernière édition par Adélina Di Alcacio le Dim 17 Déc 2023 - 21:21, édité 1 fois |
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Ancien
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| Sujet: Re: [Tylère] Chaque fin annonce un nouveau départ. Dim 17 Déc 2023 - 21:20 | |
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Le boutre à la coque noircie voguait depuis peu dans les eaux de Tylère et pourtant, cette attente paraissait une éternité pour son capitaine qui, peu de temps après avoir abordé son premier navire marchand sans obtenir de réponses perdait déjà sa courte patience. Fallait-il qu’il coule un à un chacun des bateaux qui se présentaient à lui ? Impossible, l’armada péninsulaire arriverait aussi rapidement que la houle en pleine Eris s’il se lançait dans cette initiative. Non, il lui fallait un peu plus de patience et surtout, beaucoup de chance. Et la chance, ce jour-là, le forban allait en avoir. La nuit était tombée depuis plusieurs heures maintenant quand, au loin, la vigie remarqua des flambeaux glisser à la surface d’eau. Un sifflement aigü descendit alors de son poste et arriva aux oreilles des marins sur le pont, qui déjà s’activèrent à étendre les voiles pour sortir de leur cachette naturelle. Croqueuse alla chercher Rokvenha qui s’était allongé dans sa cabine pour tuer le temps. “On en a un autre Rok’, il vient d’Tylère celui là pour sûr, au vue d’sa direction.” L’homme se releva et ajusta son veston en se saisissant de ses lames jumelles et courbées. “Aye aye…” Quelques secondes après, les pirates étaient armés, tous présents sur le pont et n’attendaient que les ordres de leurs officiers pour agir. Lentement, le boutre avança sur les eaux sombres, profitant de l’obscurité pour approcher suffisamment près de sa proie du soir. “Si j’tire rien d’ce navire-là, j’veux aucun quartier d’vot’ part… Mais avant qu’j’ai pu discuter un p’tit peu, j’veux qu’vous touchez à aucun civils qui s’défend pas.” Les ordres étaient clairs et compris de tous, les défenseurs seraient tués sans pitié et les civils ou personnes qui souhaitaient se rendre seraient prisonnières. Enfin, le navire arriva à portée, la vigie estréventine ne remarqua qu’au dernier moment la lourde masse qui vint s’écraser contre le flanc de la coque dans un éperonnage franc. Le pont du navire vaani fut secoué et les marins n’eurent pas le temps de trop comprendre ce qui se passait qu’une vague de mécan déferla sur eux dans des cris mêlant à la fois la joie, l’horreur et l’impatience. La force du choc fit tomber la nordienne au sol. Restant sous le choc pendant quelques secondes, elle observa la coque éventrée du navire et l’eau qui commençait doucement à faire son entrée. Adélina se leva d’un bond alors qu’elle entendit les cris. Ses sens aux alertes, elle comprit rapidement ce qui se passait. Sans attendre, elle se mit à courir dans la cale, montant deux à deux les escaliers pour se rendre au pont supérieur. Mais à peine eut-elle monté les escaliers, qu’elle tomba sur un homme à l’allure menaçante. Adélina n’eut guère du mal à le reconnaître… Un pirate. Son allure. L'excitation qui brûlait dans ses yeux pendant cette attaque ne voulait dire qu’une chose. Adélina tenta de l’éviter mais ce dernier l’attrapa rapidement, la maîtrisant en la menaçant d’une lame à sa gorge. La duchesse leva doucement les mains dans les airs… Le laissant la guider jusqu’au pont supérieur, avant qu’il ne la force assez brutalement à s'agenouiller. Quiconque osa sortir une arme, ou se mettre dans une position d’attaque se retrouva submergé par plusieurs pirates qui se jetèrent comme des rapaces sur une pauvre proie, tailladant dans la chair sans se poser la moindre question. Le reste, les hommes, les femmes et les enfants ne voulant pas s’opposer furent amenés un par un au centre du pont, tirés par les cheveux, les bras, secoués et frappés par les marins rustres. L’attaque aussi soudaine que violente ne dura en réalité que quelques instants, l’effet de surprise ayant fait la réussite de l’assaut, les mécans n’eurent aucun mal à s’approprier le navire. Caleb, accompagné de ses officiers marcha sur le bois et observa les différentes scènes autour de lui d’un regard froid et mauvais. “Rocaille, prend des gars et servez-vous… Ca sent l’vaani et l’or autant qu’ça nous serve, tout c’qui rent’ sur l’bout’ vous l’prenez … Et si y’a d’belles donzelles aussi.” Le colosse opina et fit signe à quelques autres de le suivre, se dirigeant vers la cale pour voir ce que pouvait contenir ce navire. Adélina, les yeux aux sols étaient tétanisés par la peur. Elle n’avait reconnu aucun des pirates pendant l’attaque. Son regard s’était ancré au sol alors que ses long cheveux bruns couvraient une partie de son visage - tentant tant bien que mal de passer inaperçue. Ses poings se refermèrent alors que sa respiration sembla s’accélérer de plus en plus. La nordienne jeta un regard vers la rambarde - ce demandant si elle pourrait l’atteindre avant que quelqu’un ne puisse l’arrêter, mais baissa rapidement la tête alors qu’un groupe de pirate passait. Son coeur battait la chamade - elle ne pouvait se faire prendre. Pas maintenant… Le calme retomba doucement, quelques pleurs et cris continuèrent de percer la nuit et tous les prisonniers tenus au respect se trouvaient maintenant face au capitaine mécan. “Bon… Bah… héhé Bonsoir.” Il leva les mains comme s’il venait de faire une surprise. “J’vais pas vous mentir ça sera peut-êt’ vos derniers instants, mais… Si vous êtes d’bonnes personnes j’ferai en sorte qu’ça s’passe bien pour vous aut’, vite et prop’ ou vous trouvez une aut’ fin, bien clair ?” Il toisa les visages éclairés par les flammes des torches environnantes. “J’sais pas si celui qui commande est toujours en vie ou non… Mais qui s'fait porte-parole pour l’reste du navire ?” Son coeur sembla manquer un battement alors qu’elle entendit la voix. Sans attendre les prunelles azurées se levèrent, s’arrêtant sur l’homme qui venait de prendre la parole. La jeune femme eut l’impression que son coeur s’était arrêté. Retenant son souffle, elle eut l’impression que le temps venait de s’arrêter. Le tremblement de ses mains avaient aussi cessé. Adélina semblait dans une transe, figée devant le spectacle qui s’offrait à elle. Il était là… devant elle. La nordienne déglutit avant que sa voix ne traverse ses lèvres, sans qu’elle ne s’en rende réellement compte… « Moi » Puis, elle se leva sur ses pieds. Sa respiration semblant de plus en plus profonde alors que son regard était fixé sur le Capitaine devant elle. Entre eux, d’innombrables victimes - et pourtant on aurait dit qu’il n’y avait qu’eux sur ce navire. La jeune femme se tenait droite, figée comme si des liens invisibles la retenait. Elle aurait voulu hurler, lui sauter dans les bras, mais elle eut l’impression que son corps ne lui obéissait plus. Une boule s’était créée dans son ventre, alors que ses mains vinrent se poser sur sa jupe de coton, tentant d’arrêter le tremblements de ces dernières.. Adélina expira de nouveau, avant de finalement ajouter; « Je vais être porte-parole pour le reste du navire… » Machinalement, lorsque la voix s’éleva parmi les prisonniers, Caleb pointa dans la direction sa lame pour y désigner la personne. “Alors approche toi.” Il ne reconnu pas la jeune femme sur le moment, l’éclairage et l’adrénaline jouant en sa défaveur. Quand la porte-parole s’avança et dépassa le groupe pour se positionner aux devant le Capitaine avait déjà détourné son attention sur le reste des victimes. “J’vais vous poser une question, une seule…” Il n’eut pas le temps de terminer qu’un cri perçant arriva dans son dos, Croqueuse elle, avait reconnu Adélina. “Rok !! D’vant toi !!!” Le forban tourna d’abord la tête vers sa Seconde, haussant un sourcil, puis devant lui. La jeune femme désignée par la sang-mêlée capta alors le regard du forban et il marqua une courte pause. Dire qu’il l’aurait reconnu entre plusieurs autres femmes aurait été un mensonge, l’état d’Adélina ne lui permettait pas d’être facilement reconnaissable et il fallut quelques secondes au mécan pour s’y retrouver. Finalement, impassible, il abaissa sa lame lentement et garda ses yeux rivés sur celle qu’il cherchait. “... Te voilà enfin.” Aucun geste, aucun son et aucune expression n'accompagnèrent la suite, il était figé dans le temps et l’incertitude de l’instant présent. Croqueuse quant à elle, prit les devants et vint chercher Adélina par les mains, lui prenant délicatement les poignets “Viens… Tout est fini maint’nant.” Peu à peu, elle l’emmena en direction du Second Souffle et Caleb détourna le regard vers les hommes qui continuaient de charger les marchandises. Dans un dernier geste, comme un dépit, il leva sa lame dans un mouvement sec. “Massacrez l’reste.” Ses hommes n’eurent guère besoin de plus pour se ruer sur les prisonniers qu’ils tuèrent à grands coups. Certains furent torturés, pendus vivants et encore bien d’autres. Les femmes et les jeunes filles de grandes beautés subirent un traitement différent et elles furent envoyées dans les cales du boutre, attachées et bâillonnées. Finalement, lui et les siens retournèrent sur le pont de leur propre navire après avoir vidé, saccagé et saboté le bateau vaani. Caleb quant à lui s’était enfermé dans sa cabine, étrangement silencieux, laissant Adélina en compagnie de son cousin et de sa Seconde. Le navire mécan reprit alors les eaux, se détachant de la carcasse qui sombra peu à peu. L’ordre remonta aux gabiers, le cap donné ; Vers le large et Méca. Adélina resta silencieuse un long moment, comme perdue dans ses pensées. Elle suivit la seconde sans rien dire, clairement sous le choc d’une telle rencontre. Il l’avait cherchée… Ce fut une voix bien familière qui la fit sortir de ses pensées. Celle d’un géant qui ne gêna guère pour la prendre dans ses bras après l’avoir interpellé. « …Aubry? » murmura-t-elle avant de jeter un regard interloqué à son cousin. Tout cela lui semblait si surréaliste… Comme un rêve dont on va se réveiller à tout moment. Le chevalier la lâcha au bout de quelques minutes, semblant finalement se calmer à son tour lorsque Croqueuse l’assura qu’elle n’irait nulle part. « Tu me raconteras ce qui s’est passé plus tard… » Adélina, toujours sous le choc, fit un rapide signe de tête avant de suivre la seconde à la cale. Le médecin du navire vint rapidement à son tour, s’assurant que cette dernière allait bien. Les questions semblèrent interminables alors que ce dernier lui demandait comment telle et telle marque étaient arrivés sur son corps. Puis, lorsque ce dernier fut satisfait, il la laissa tranquille, pour lui permettre de se faire une toilette. Croqueuse avait eu l’amabilité de lui préparer une large bassine. Lui permettant de submerger dans le bassin remplie d’eau chaude. La nordienne y resta un moment, tentant tant bien que mal de mettre de l’ordre dans ses pensées… Elle était de retour sur son navire… Ce ne fut qu’au bout d’une bonne heure que la nordienne sembla avoir récupéré ses esprits. Elle enfila les vêtements que la mécane lui avait donnés. Ses épaules dégagées ne cachèrent pas toutes les ecchymoses, mais au moins, Adélina eut l’impression de revenir un peu plus à la normale. D’ailleurs Croqueuse fut particulièrement douce pendant ce temps, la rassurant le plus possible. Lorsqu’elle eut finalement terminé, la jeune femme monta rapidement sur le pont, pour ensuite s’arrêter devant la cabine du capitaine. Là où elle cogna. « C’est moi… » Dit-elle doucement, incertaine si lui parler était réellement une bonne idée. Il entendit frapper, laissant alors un instant de silence. Il avait cherché à s’isoler pendant tout ce temps et n’avait pas cherché à la voir pourtant c’était bien la raison de sa venue en Péninsule, la retrouver. Il ne saurait dire pourquoi il avait agi ainsi, préférant s’éloigner et laisser aux autres les soins de la retrouver en premier, de la rassurer et lui apporter les premiers soins. Il avait attendu un bon moment, Croqueuse ayant fait traîner l’auscultation et la toilette pour s’assurer qu’Adélina soit “présentable” et le capitaine le savait. Qui sait comment il aurait réagi en la voyant ainsi, en haillon, marquée de bleu et sans avoir eu de toilette. La Seconde le savait, il aurait surement agit par instinct, impulsivement et aurait mené une guerre sans mercie à quiconque aurait fait subir pareil sort à la jeune femme, ainsi en laissant une heure ou deux de battement, elle avait su éviter le pire. Finalement, après ces quelques secondes de silence, il vint ouvrir lui-même la porte. Son regard se posa sur la jeune femme et il la détailla des pieds à la tête d’un air sévère. Il releva chaque bleu et chaque cicatrice qu’il pouvait voir et se retourna vers l’intérieur en laissant la porte ouverte pour qu’elle puisse le suivre, lui alla s’installer à sa place, sur son fauteuil sur lequel il se laissa lourdement tomber. Adélina le suivit, faisant un pas dans la pièce avant de refermer la porte derrière elle. La nordienne prit un moment pour expirer avant de se retourner finalement vers le Capitaine. Son regard se porta d’abord sur la cabine, observant la différence entre celle-ci est celle dans laquelle elle avait passé un mois en sa compagnie. La jeune femme fit un pas vers le Capitaine, avant de s’arrêter net, comme indécise. Les deux prunelles azurées se posèrent sur Caleb, le fixant avec intensité. Elle avait l’impression que les mots s’étranglaient dans sa gorge. Incapable de les laisser sortir, emprisonnés. Adélina brisa finalement la tension qu’elle avait créé, déplaçant son regard au sol pendant quelques secondes. Puis, comme prise d’une certaine rigueur, la jeune femme releva le regard avant de murmurer; « Tu es venu… » Il releva alors la tête de ses cartes et la fixa en retour. Son visage était grave, mais une lueur naissante était tout juste visible dans son regard. Il opina simplement en guise de réponse. “Aye, j’te l’avais dis que j’viendrai.” Il était venu, oui, il avait même déclenché la tempête sur la botte péninsulaire comme il lui avait promis. Il avait tué bien plus d’hommes et de femmes en peu de jours qu’il ne l'avait fait auparavant. Il ne dit rien de tout ça, laissant simplement Adélina à ses imaginations. Il ne s’attarda pas plus et tendit simplement sa main dans la direction d’Adélina, ne se levant pas de son fauteuil. “Viens. Raconte-moi c’qui s’est passé.” Sa voix était calme et posée, il se voulait réconfortant et rassurant, comme pour montrer que tout le cauchemar enduré par la jeune femme était maintenant bel et bien terminé. Il était venu… La nordienne se le répétait sans arrêt dans sa tête. Encore et encore. Ces dernières ennéades elle avait cru qu’il lui avait fait une promesse bidon. Que ce qu’elle avait cru voir n’était pas vrai, qu’une vague invention de son imagination. Mais maintenant qu’elle le voyait ici, devant elle, tout changeait. Adélina avait eu raison de croire en lui. Sa respiration sembla s’accélérer un moment, alors qu’elle fixait cette main tendue. Puis, la jeune femme s’avança doucement vers ce dernier, encore incertaine de la suite. Mais c’est alors qu’elle vit son regard, et cette lueur qu’elle connaissait que trop bien. Son pas s’accéléra alors qu’elle sembla perdre totalement le contrôle. Rapidement, elle rejoint le forban, ses mains encadrèrent doucement son visage, alors qu’elle approcha le sien. Son pouce caressa doucement la mâchoire du capitaine. Les prunelles azurées accrochées aux siennes, la respiration de la nordienne se firent plus profonde, alors que son expression changea doucement. Un mélange de peur, d’envie, comme si les deux se faisaient une guerre sans merci à l’intérieur. Puis, elle se résigna, ses lèvres rencontrèrent les siennes pour la première fois. Le forban accueillit les lèvres de la jeune femme, bien qu’un brin surpris au départ de cette occasion. Ses mains glissèrent autour de sa taille et il la tira alors doucement à lui. Le baiser trahissait l’envie et la passion de l’instant, les dernières heures d’inquiétude et le temps passé à l’écart de la Rose. Puis, peu à peu, il rompit le contact et la regarda, l’invitant alors à s’installer sur lui en la gardant à ses côtés. “C’est pour m’remercier d’êt’ venu sortir ton p’tit cul des emmerdes ?” Il sourit simplement en la regardant, sa main remontant dans le dos jusqu’à la nuque pour finalement se poser dans sa chevelure qu’il caressa du plat de sa main.
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| | | Adélina
Ancien
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| Sujet: Re: [Tylère] Chaque fin annonce un nouveau départ. Lun 18 Déc 2023 - 20:58 | |
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Adélina se laissa guider par le forban, s’installant sur les genoux du Capitaine. Curieux à quel point elle se sentait bien à ce moment précis. Adélina n’avait pas besoin de jouer un jeu, pas besoin de paraître noble. Elle pouvait être elle-même, sans frivolité. Elle frissonna alors qu’elle sentit la main de Caleb remonter sa colonne avant qu’un sourire ne vienne orner ses lèvres. L’une de ses mains glissa doucement sur son torse, tandis que l’autre resta sur la mâchoire du pirate, caressant doucement sa joue de son pouce. Le corsaire ferma un instant les yeux sous cette caresse qu’il sembla apprécier après la rudesse de ces derniers jours. « Non… » murmura-t-elle alors que son regard devint légèrement taquin. « C’est simplement parce que j’en avais envie. » Adélina ne pouvait détacher son regard de Caleb. Elle était heureuse de le retrouver, et ce malgré tout ce qui était arrivé auparavant. Elle lâcha doucement la joue du mécan avant de continuer d’un air amusé; « Je me doute que le prix pour venir me chercher sera bien plus élevé.» Il sourit et opina. “C’est d’jà en partie réglé, j’suis simplement v’nu récupérer c’qui m’appartient… Pour l’affaire d’ton accompagnant c’t’une aut’ histoire, mais il est au courant d’c’qu’il me doit.” Il baissa les yeux alors sur la peau dénudée à différents endroits, sa main vint caresser une des cicatrices du bout de ses doigts. “On prend l’cap d’Méca dès ce soir, alors r’pose toi…” Il semblait vouloir finir sa phrase par d’autres mots, peut-être plus doux et tendres que le reste, mais il s’arrêta simplement. La jeune femme haussa un sourcil en attendant les paroles du Capitaine. C’est une chose qu’elle devrait discuter avec son cousin. Comment s’était-il retrouvé sur ce navire? Et surtout quel marché avait-il pu faire avec le Rokvenha… Elle suivit le regard du Rokvenha, alors que ce dernier fixait l’une des innombrables marques qui ornaient son corps. Puis, son sourire se fit plus doux, alors qu’elle fit non de la tête. « Je viens de te retrouver… Tu crois que je vais aller me reposer? » Amusée, elle caressa doucement la main du forban, avant de l’observer de nouveau. « Il n’en n'est pas question, Capitaine. » Puis reprenant un air légèrement sérieux, elle observa le pirate avant de reprendre; « Je devrais faire attention à Meca… Cela ne me surprendrait pas que le Duc veuille me récupérer pour me mettre sous terre lui-même… » Il fronça les sourcils à l’énonciation du Duc et émit un léger son désapprobateur. “L’Duc n’a pas su tenir l’Rokvenha sur ses prop’ eaux… T’crois qu’il serait en mesure d’faire quoi qu’ce soit sur mon territoire ?” Il pencha la tête, sérieux dans sa question. “Y’a pas mal d’choses qu’on changé, t’verras ça par toi-même.” Il eut un petit sourire en coin, gardant l’effet de surprise des prochaines annonces. Adélina haussa un sourcil en entendant les paroles du Capitaine, puis son expression changea, un nouveau sourire orna ses lèvres, avant qu’elle ne reprenne la parole; « Ton territoire…? » La jeune femme l’observa silencieusement pendant un instant avant de reprendre; « J’ai entendue… » Ses mains montèrent doucement sur son torse, et son regard s’accrocha à son cou. La nordienne bougea doucement sa chemise, apercevant sa bague. Son sourire sembla s'agrandir avant qu’elle ne reprenne la parole; « J’ai entendu du palais Soltarii que le Grand Rokvenha voguait avec le Wagyl… Qu’il lui avait même fait face devant Meca. » Adélina avait un air fière, heureuse. Il était évident que les exploits du Mécan avaient réveillé quelque chose chez cette dernière. « J’ai vu un Duc trembler devant la tempête qui t'a amené alors qu’il a ramené ses troupes du large. » Elle déposa un nouveau baiser sur ses lèvres avant de conclure; « J’ai entendu les légendes qui courent autour du Rokvenha… Mais je vais t’avouer quelques choses… » Adélina devint légèrement plus sérieuse; « J’ignore ce que tu as planifié à Méca… Mais je ne peux pas être qu’un pion. » Elle expira doucement avant d'ajouter; « Le Rokvenha est déjà une légende…Mais je veux devenir quelqu’un. Pas dépendre d’un autre. » Il l’avait écouté en souriant, sans dissimuler une certaine fierté dans l’énonciation de ses exploits. “Y’a tant d’aut’ choses aussi qu’tu n’sais pas encore…” Dit-il sur un air mystérieux et surjoué. “J’ai rencontré les Elfes d’l’extrême Est… J’ai traversé l’grande Brume en pleine Oliyenne qu’est gardée par l’Wagyl lui-même.” Il sourit de nouveau “Mais ça s’ra pour une aut’ fois ces histoires…” Il arrêta ses taquinerie et reprit un certain sérieux à la demande d’Adélina. “Doucement, doucement… T’auras l’temps d’faire ce genre d’r’vendication là, tout l’temps même…” Il mit sa main sur la bouche de la jeune femme comme pour la museler. “J’entend c’que tu dis, aye… On en r’parlera l’moment venu.” Il chercha à calmer les ardeurs et l’impatience de sa compagne de l’instant en souriant, l’heure n’était pas aux plans, il fallait qu’ils rentrent avant tout. Adélina ne pût cacher sa surprise alors qu’il lui raconta une vague partie de ses aventures. Les elfes…? La brume? Tout cela lui semblait surréaliste, comme un songe incroyable. La main sur la bouche de la jeune femme la firent trésahillir, lui rappellant un souvenir qu’elle tentait tant bien que mal d’oublier. Sa main retrouva celle du forban, alors qu’elle entrelaçait ses doigts aux siens. Puis, elle éloigna sa main de sa bouche, avant de hocher la tête, faisant un sourire que très peu convaincu. La vision ayant laissé un goût âpre dans sa bouche. Elle prit quelques secondes pour reprendre contenance avant de reprendre la parole; « Bien sûr. » Il l’avait rassuré - c’était le plus important. Elle n’était plus un tas d’or pour lui. Plus prisonnière, mais libre de prendre la parole et de prendre ses propres décisions. Adélina sembla se détendre, avant de reprendre la parole; « Ramène moi à la maison alors… »Il ne remarqua pas la contrariété d’Adélina avec son geste et sourit en l’entendant parler de maison. Un bref instant, une envie de faire une blague à ce sujet lui saisit les entrailles, mais il se tut pour ne pas briser l’instant. Gardant sa main enlacé dans celle de la jeune femme il vint y déposer un baiser au dos. “Aye, j’te ramène t’en fais pas… L’chemin va êt’ long et tu dois avoir envie d’te reposer… T’en fais pas, on aura l’temps d’profiter dès d’main et tu pourras tout m’raconter.” Il détourna un instant son regard de l’azur de la jeune femme pour le porter sur ses cartes nautiques. “J’ai encore un peu à faire d’mon côté.” Adélina hocha la tête, avant de faire une dernière caresse sur la joue du Capitaine. Elle le connaissait assez pour savoir ce que “Tu devrais te reposer” voulait dire. La jeune femme se leva rapidement, avant de s’approcher de l’armoire dans la pièce. Sans gêne, cette dernière l’ouvrit, attrapant l’une des chemises du capitaine qui lui sembla relativement propre. La nordienne referma doucement cette dernière avant de se retourner, remarquant l’expression du Forban, cette dernière haussa les épaules; « Je croyais que tu appréciais cela… » Elle eut un léger sourire avant de détacher rapidement le corset prêtée par Croqueuse pour se diriger vers le lit. Puis haussant les épaules, elle continua; « De toute façon tu m’as dit de me reposer… » Sans aucune gêne, la nordienne enleva sa propre chemise avant d’enfiler celle du capitaine. Retirant par après ses bottes et dénudant ses jambes - oubliant l’état de ces dernières - puis, elle mit le tout au pied du lit, avant de s’y faufiler. Remarquant que ce dernier la regardait toujours, elle lui lança un regard amusé avant de murmurer; « Tu ne vas pas avancer ton travail si tu continues à me regarder… » Il ne l’avait pas lâché du regard, profitant de chaque instant comme s’il s’agissait d’un souvenir lointain et agréable. La jeune femme s’était servie et habillée, avant de se jeter dans le lit du mécan comme s’il lui appartenait depuis toujours. Rokvenha expira du nez, amusé par la non gêne de la jeune femme et secoua la tête. “Aye, t’as bien raison…” Il lui sourit une dernière fois avant de détacher difficilement son regard pour le porter sur son travail ; Des cartes, des annotations et autres qu’il semblait prendre très au sérieux sur l’instant. Le Capitaine laissa la jeune femme s’endormir dans son lit, lui offrant ce moment de répit qu’elle désirait plus que tout visiblement. Ils seraient de retour bientôt chez eux et pourraient savourer leur retrouvailles d’ici là. Caleb le savait, aux côtés de sa Rose, il pourrait réaliser tant de choses et il comptait bien que tout se concrétise.
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| | | Adélina
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| Sujet: Re: [Tylère] Chaque fin annonce un nouveau départ. Lun 18 Déc 2023 - 22:31 | |
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Adélina se réveilla le lendemain matin, elle n’eut pas besoin d’ouvrir les yeux pour savoir que Caleb était à ses côtés. Elle se lova contre son épaule, les yeux toujours fermés. Elle se sentait en sécurité pour la première fois depuis un moment d’ailleurs. Son parfum légèrement salin la fit sourire. Puis, lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle remarqua que ce dernier était toujours endormi. Elle déposa un léger baiser sur sa joue, avant de se redresser. La jeune femme pouvait entendre les cris des marins, l’agitation du navire. Elle sortit du lit, faisant bien attention pour ne pas réveiller le Capitaine, puis s’habilla silencieusement, avant de sortir de la cabine. Aussitôt sur le pont, elle put sentir l’attention qui se porta sur elle. Les regards curieux se posèrent sur la nordienne. Adélina expira doucement, les ignorant avant de saluer d’un vague mouvement de tête Rocaille qui se trouvait non loin. Puis, elle s’avança vers Croqueuse, prête à se mettre à la tâche. La nordienne n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche qu’elle put entendre un des marins beuglé dans les voilages comme quoi que la voile avait un problème. Une déchirure apparemment. La jeune femme eut un léger sourire avant d’attraper l’échelle de corde; « Je m’en occupe » dit-elle tout simplement, sous le regard amusé de la seconde. Sans crainte, la jeune femme monta rapidement, rejoignant les pirates qui se trouvaient déjà là haut. Elle les rejoignit en peu de temps, trouvant rapidement la soi-disant déchirure. Profitant du fait qu’elle était bien menue, elle passa son corps, au travers de l’échelle, roulant son pied dans la corde pour avoir un deuxième appui, avant de s’approcher du tissu de la voile. Il fallait dire que ce n’était guère une grosse déchirure. « Passe moi le fil et libère la pendant quelques minutes. » demanda-t-elle à un de ses compères qui se tenait pas loin. Ce dernier lui lança, et Adélina l’attrapa sans problème, avant de s’étirer - à moitié dans le vide - pour attraper le tissu qui battait au vent. La ramenant vers l’échelle, la nordienne se mit à réparer le tissu. Si il y a bien une chose qu’elle savait faire sans problème était définitivement de réparer un morceau d’étoffe. Ce n’est que près d’une demi-heure plus tard que le Capitaine fit son apparition sur le pont du navire. L’air encore groggy de la veille, il se fit assaillir par les vifs rayons de soleil qui le forcèrent à plisser les yeux puis à porter une de ses mains pour les couvrir. Un fin sourire vint se dessiner sur son visage quand il remarqua que sous ce beau temps d’automne, bien que frais, tout l’équipage était déjà au travail. Lentement, il parcouru le pont supérieur en saluant les siens et les gratifiants d’un signe amical à chacun, puis lorsqu’il arriva au niveau de Croqueuse cette dernière, souriante et taquine, lui pointa la grande voile du menton, forçant le mécan à lever la tête. Dans la voilure il vit Adélina, accrochée avec assurance au cordage afin de se maintenir en place. La jeune femme était en train de recoudre une petite déchirure et le Rokvenha souffla par le nez, satisfait. Son regard se porta ensuite sur les autres semblant à la recherche de quelqu’un en particulier. “S’tu cherche l’aut’, j’crois qu’il est à la proue… Il a pas trop l’air d’vouloir y mettre du sien.” Fit la sang-mêlé en souriant. Jetant un dernier coup d'œil à la Rose, Rokvenha se dirigea alors vers la proue pour trouver Aubry. Une fois à portée de voix, il l’interpella. “J’sais pas si tu t’y connais un p’tit peu en navigation, l’Cousin, mais si tu t’demandes laisse moi t’rassurer.” Il avança alors, reniflant. “ J’vous ramène pas au Duc ni à qui que ce soit d’aut’ et j’vous ramène pas non plus à Alonna… On prend l’cap d’Méca là et qu’ça t’plaise ou non on n’changera pas.” Il n’était pas là pour l’intimider ou quoi que ce soit, mais son ton ne laissait pas de place à une quelconque discussion possible quant à leur destination. “Ta cousine est d’jà dans les voiles et elle s’y plait… C’est p’t’êt’ qu’y’a une raison ou quelque chose à en tirer d’tout ça, pour c’qui t’concerne, j’m’attend pas à c’que tu sois l’meilleur des marins, mais toi aussi va falloir qu’tu y mettes du tiens… J’vais êt’ sympa et j’vais pas t’laisser ent’ les mains d’Rocaille ou d’Croqueuse, j’veux pas qu’vous vous jetez au cou, mais tu s’ras avec La Rose et elle t’apprendras un peu c’qui faut faire sur un navire.” Il sourit alors en direction du Chevalier. “J’crois qu’une des premières choses à faire s’ra d’aller nourrir les donzelles à la cale… J’préfère qu’ça soit vous deux qu’un aut’, ils ont tendance à êt’ un p’tit peu trop à leur aise dans c’genre d’cas-là.” Son sourire devint légèrement carnassier et l’idée de voir les deux nobles se charger des femmes prisonnières et futures esclaves semblait le ravir. Le nordien plissa les yeux alors qu’il entendit le dernier commentaire. L’esclavage n’était guère une pratique louable pour les péninsulaires. Aubry expira profondément, semblant vouloir ravaler un certain agacement avant de reprendre la parole; « Je me doutais que l’on ne pouvait revenir à Alonna, surtout après les accusations que ce salaud de Norbert a profanée. Adélina n’y ait plus en sécurité… Mais Meca? Je croyais que tu la voulais en sécurité? » Demanda-t-il en fixant le Capitaine. « Tu crois que personnes va venir tenter de profiter du prix qu’il va avoir sur notre tête? » Après tout, cela ne serait pas surprenant que des êtres sans honneur tentent d’obtenir un soi-disant pardon des Soltarii en leur donnant leur duchesse accusée de piraterie. « À moins que suivre “la Rose”...» commença-t-il non sans bouger son regard du Mécan, « Donc, suivre le marché que l’on a déjà conclu… Mais je suppose qu’il y a peut-être plus que ça que tu attends de moi. » A mesure qu’il l’écoutait, le sourire du capitaine grandissait, comme si peu à peu Aubry mettait en lumière les idées non dites par le forban. “Ah-ah” dit-il enfin en pointant le nordien de son index. “Tout juste l’Cousin… L’Rose est chez elle à Méca et là-bas… Rares sont ceux qu’oseront m’chercher les emmerdes… Ils l’ont vu d’leurs prop’ yeux, j’suis celui qui vogue avec l’Wagyl et qu’est rev’nu d’la Brume… L’Fidèle d’la Médée et tant d’aut’... Eris m’observe, donc rassure toi de c’point là… Par cont’...” Il s’approcha de nouveau vers lui. “J’vais pas pouvoir laisser Rocaille tout l’temps derrière son p’tit cul, surtout qu’elle l’voudra pas… Mais toi, l’Cousin, elle dira rien. Tu m’rend service, tout en f’sant c’que tu sais faire d’mieux et qu’tu veux faire, la surveiller et l’protéger… Tout c’que j’te demande, c’est qu’tu sois mes yeux et mes ‘reilles et qu’à la moind’ merde qui l’approche… Ni toi, ni elle n’ait à s’salir l’mains, si on peut faire autrement, tu vois c’que j’veux dire ?” Il lève les mains semblant signaler que le marché est évident. “Mais aye, Méca, t’verras tu t’sentiras bien là-bas, on dit qu’l’air d’Méca rend l’Nobliaud plus heureux !” Finalement, il se détacha du chevalier, sans attendre une quelconque affirmation ou non du marché, après tout, Aubry n’avait pas le choix et il avait accepté d’en payer le prix avant qu’Adélina soit libérée. Rokvenha retourna peu à peu sur le pont supérieur, sifflotant une mélodie enjouée.
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| | | Adélina
Ancien
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| Sujet: Re: [Tylère] Chaque fin annonce un nouveau départ. Dim 31 Déc 2023 - 16:31 | |
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Adélina se redressa une fois sa besogne faite, avant de regarder le fruit de son travail. L’un des marins siffle en tendant la voile. Une façon quelque peu rustre de la remercier, mais la jeune femme n’en prit pas offense. D’ailleurs, elle n’eut même pas le temps d’agripper l’échelle de cordage qu’un nouveau marin pris la parole, cette fois non pas pour la remercier. « Bouge ton joli petit cul la noble… Y’a encore du taf pour les vrais. »« Les vrais cons, oui. »Les autres pirates se mirent à rire alors que celui qui lui avait adressé la parole resta surpris pendant quelques secondes, puis se joignant aux autres, il se mit à rigoler à son tour, avant de poursuivre son chemin, allant rejoindre ses camarades. Adélina secoua la tête, avant de descendre rapidement du cordage. Ses bottes tombèrent durement sur le pont du boutre, alors qu’elle balaya ce dernier du regard. Croqueuse lui fit un vague mouvement du menton, et Adélina put apercevoir son cousin à la proue du boutre. Elle resta silencieuse un moment, observant Aubry qui semblait être complètement perdue dans ses pensées, avant de se diriger vers lui. Silencieuse, elle s’assit à ses côtés, portant son regard sur l’océan à son tour. Pour la première fois de sa vie, la jeune femme ne savait pas trop comment parler à son cousin. Aurait-il honte d’elle ? Pourquoi était-il sur ce navire ? Il y avait tellement de questions imposée, de mystère. Au bout de quelques silences, l’alonnaise réussit finalement à briser le silence. « Pourquoi es-tu là, Aubry ? Que s’est-il passé ? »Ce dernier lâcha un soupir, avant de prendre la parole ; « Je cherchais Holden… Pendant deux jours, je l’ai cherché sans arrêt, sans succès. J’ai vu son portrait tapisser dans la ville. Du coup, je me suis dit qu’il devait se cacher à quelque part. J’ai parcouru toutes les tavernes un peu louche de la ville, posant des questions à quiconque passait. Mais personne ne l’avait vu. J’étais sur le point d’abandonner et de rentrer au château lorsque j’ai croisé Grégoire, le chevalier qui accompagnait Louis d’Ydril. Il avait l’air un peu blême, alors je l’ai accosté. Il cherchait Louis… Il avait besoin de lui pour te secourir. »Ce fut au tour d’Adélina de devenir blême. Elle devait sa liberté à Grégoire et à Louis. Elle qui avait douté de leur loyauté lors de son arrestation, elle se sentait soudainement mal. Un jour, elle devrait réellement se faire pardonner par ces deux derniers… Enfin, s’ils voulaient bien la revoir sans la remettre en gêole. « Qu’est-ce qu’il t’a dit ? »« Il m’a raconté que Norbert t’avait fait emprisonner pour piraterie. Qu’il avait quelque chose de pas net qui se passait. Ensuite, il m’a mentionné qu’il avait un plan pour te sortir de là. Que trois chevaliers seraient à la porte d’Ydril pour t’escorter jusqu’à Tylère à la nuit tombé. Je ne pouvais pas aller dans le château. C’était trop risqué. J’ai dit que je vous rejoindrais, mais les dieux en ont décidé autrement. Je suis tombé sur Holden… »L’expression d’Adélina se referma. Ses poings se resserrent, alors que la colère montait en elle. « Il m’a dit qu’il était revenu pour toi avec de l’aide. »Aubry fit un mouvement de menton vers le capitaine. Adélina le suivit du regard un moment, s’imaginant la scène entre le Rokvenha et Holden. Surprenant que ce dernier était toujours en vie après cette rencontre. La nordienne se retourna vers son cousin, l’incitant à continuer ; « Il m’a dit qu’il t’avait trahi dans le but de t’avoir. »« De m’avoir ? »Adélina ne put cacher sa surprise. Quelle idiotie ! Qu’avait-il cru ? Qu’après que ce dernier l’ait trahi, elle tomberait dans ses bras ? Cela expliquait pourquoi Caleb n’était pas revenu près d’elle tout de suite. Qui sait ce qu’il avait pu lui dire ? « Pour se faire “pardonner”, il te donne ça. »Aubry farfouilla dans sa poche un moment avant de lui tendre une clé. Adélina l’attrapa, avant de la regarder un moment. « Clé de son échoppe. Pour t’aider à repartir à zéro et à ne pas être dépendante du Rokvenha. Il m’a parlé d’une cache aussi sans me donner plus de détails… »Adélina cligna des yeux pendant un moment. Tout cela lui semblait si surréaliste. Elle ferma son poing avant de saisir la bourse dans sa poche, l’ouvrant pour mettre la clé avec ses bijoux. Décidément, ce cadeau serait utile. « Et où est-il ? »« Il est mort. Sous l’impulsion de la colère, je l’ai tué. Par après j’ai suivi l’autre pirate qui m’a mené au Rokvenha. De là, je lui ai dit où tu étais, et nous avons eu la chance de te retrouver… »La nordienne hocha la tête, semblant prendre toute l’information que venait de lui dire Aubry. C’était beaucoup… Mais il fallait croire que pour une fois la chance lui avait souri. Son regard bleuté se porta droit devant elle, regardant l’horizon. « Tu es vraiment sûr de toi ? »« Oui. »Aubry soupira avant de regarder un point au sol devant lui. Tout abandonné ainsi, n’était pas facile. Toute sa vie, il avait tenté de se faire accepter… Et il avait l’impression qu’il venait tout juste d’arriver à un niveau où on le considérait réellement comme autre chose qu’un bâtard. Que le fils d’un noble et sa servante. « Ce n’est pas une décision que je prends à la légère Aubry…»« Non, je sais. Passer de duchesse à rien, ce n’est pas aisé. »Adélina retourna son regard vers le chevalier, le regardant avec une certaine surprise. Sur le moment, elle avait cru qu’il la connaissait mieux que cela. Qu’il comprendrait réellement les raisons de son départ précité. « Être duchesse ne voulait rien dire. Que plus de responsabilité, plus de malheur… J’ai perdu mon enfant Aubry… Tout cela parce que j’étais l’épouse du Duc.»« Un duc qui commençait à avoir des sentiments pour toi…»« Après lui avoir dit que je portais son enfant… » L’interrompit-elle d’un ton sec. « Tu sais aussi bien que moi comment est cet homme. Tu le sais aussi bien que moi qu’aussitôt que ces allégations ont fait surface, ma vie était en danger. Les soupçons que nous avons sur la mort de Théodoric sont fondés. »« Tu étais quand même Baronne, Lina… Tu n’étais pas rien avant ce mariage. Tu aurais pu dire non si cet homme n’en valait pas la peine. »« Peut-être. » Répondit-elle simplement avant de porter son regard vers l’océan. Un silence pesant se créa entre les deux êtres alors qu’ils étaient tous les deux pris dans d’intenses réflexions. « Pourquoi rester dans une position que je n’ai jamais voulue… Avec les malheurs que cela nous a apportés…» Le chevalier se tourna vers sa cousine cette fois, l’interrogeant du regard. « Je n’ai jamais voulu cette position. Je l’ai fait pour notre famille. Pas pour moi.»Adélina se tourna à son tour vers son cousin avant de reprendre ; « Je voulais avoir une vie simple. Sans problème. Voir mes enfants grandir sans problème, mais cela semble impossible dans notre famille. Ça où je porte malheur. » Aubry ouvrit la bouche pour rétorquer, mais Adélina le coupa rapidement. « Je ne suis plus la même personne Aubry. Je ne veux plus rester en péninsule. Cet endroit ne nous a qu’apporté du malheur. Je veux être libre de mes décisions, des devoirs qui me sont imposés. Plus besoin de poursuivre les ambitions de ma famille, de mon mari, de mes vassaux et du duc. Je veux faire mon propre nom. »Adélina eut un léger sourire avant de reprendre ; « Je ne serais plus jamais la même femme qu’à Lodiaker. » Dit-elle dans un souffle. « Cette personne est morte… » Un soupir s'échappa de ses lèvres avant qu'elle ne conclue; « Je ne me souviens même plus ce qu’elle était. »Elle était sa propre étoile. Brillant, étincelant dans le noir. Elle avait raison. Aubry baissa les yeux, prenant les mains de sa cousine, semblant retenir un trop-plein d’émotions. Il avait fait la même chose… Toujours dépendant d’une personne. Toujours en train de poursuivre les attentes de quelqu’un. « Et Gabriel ? »La gorge de la nordienne sembla se serrer, avant de prendre un air triste. « Je dois lui laisser la chance de faire ses propres choix… Je le reverrai un jour… Mais pour le moment, il ne pourrait pas être entre de meilleures mains que celles de notre oncle et Elyanna. »
C’était difficile d'abandonner son enfant. Mais cela était nécessaire. Il devait comprendre, faire son choix. Adélina se retourna, avant de regarder le Capitaine qui parlait à ses hommes d’un air enjoué avant de lui jeter un rapide coup d'œil. Leurs regards se croisèrent, la faisant instantanément sourire. Elle l’aimait. Aussi rustre qu’il était, il y avait une connexion entre eux. Quelque chose qui s’était créé à Bransat dans cette auberge. Il avait enlevé le voile qui recouvrait sa vision. Lui faisant découvrir un monde bien différent. Il avait cru en elle comme personne d’autres et surtout lui avait permit de devenir la femme qu’elle aurait du être. Et pour cela, elle l’aimait plus qu'il ne le comprendrait jamais, et au fond d’elle-même, elle savait qu’il l’aimerait plus qu’il lui montrerait jamais. « Tu pourras prendre un navire pour retourner en péninsule une fois à Meca. Je ne te demanderais pas de t’accompagner où nous allons. »Aubry souffla du nez, ce qui fit retourner rapidement sa cousine vers lui. « Crois-tu vraiment que je t’abandonnerais ? »Adélina haussa un sourcil, observant son cousin. « Tu as raison… Faisons notre propre histoire…. Qui plus est, j’ai donné ma parole au Rokvenha que je prendrais soin de toi. »Adélina ne put s’empêcher de sourire. Ainsi soit-il… Les deux êtres commenceraient une nouvelle vie. Certes, cette dernière s’annonçait beaucoup plus difficile, mais au moins, ils feraient réellement leurs propres voies. Un nouveau chapitre dont les pages seraient écrites que par eux.
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