Avant que les flammes n'arrivent...

3ème jour, 2ème ennéade de Bàrkios.
Second mois de l’Automne | Année XXI | XI Cycle.
Lante – Palais de la cité.

A peine le Haut-Conseil de Thanor était-il terminé, et le repas, consommé avec les conseillers désireux de ripailler sobrement avec le Roi, qu’Harald, déjà, avait reprit la route en direction de Lante. Lancé au triple gallot sur son fidèle Bouc, escorté par sa garde royale, dont son fils Baldwin – car Hilda était occupée par une mission d’escorte dans le Grand Nord avec le conseiller Hjolgrim – Harald avala la distance entre la cité portuaire la capitale du Brissalion en quatre jour, ne prenant que très peu de repos entre les étapes.

Lorsqu’il arriva, ce fut la cohue. Le Roi était en effet un produit de la région. Thane de son clan des plaines, ancien capitaine, ancienne première hache et ancien gardien de cette plateforme militaire d’exception, il était devenu une célébrité par ici. Nul doute que se trouvait, dans les plaines, la ville et le Lörn, les plus fidèles soutiens de ce Roi décrié aujourd’hui. Aussi, à l’entrée de la ville, la cohorte simple du Roi avait gagné en individus et en sonorité, tant les échos des sabots et les cris et les chants animaient le chemin du Roi d’un esprit presque festif.

Alors, Harald fit un petit détour par fort Hardrek – comme à son habitude. Là, il fut accueilli avec les honneurs militaires par les officiers et soldats en faction, et en formation. La chose était belle, pour un militaire. Et s’il gratifia tous ces cognards d’un petit discours et d’attentions plus personnelles, rien de ce qui fut dit ne mérite concrètement de figurer ici… Nul discours grandiloquent, ni grande décision. Juste… Un enfant du pays de retour chez lui, profitant alors de tout ce que son statut peut lui offrir.

Il se rendit, donc, au palais de Lante. Là se trouvait Brynhild, avertie de l’arrivée du Roi par la cohue générale dans la partie centrale de la ville. La bavette était… Grosse ! Mais grosse comme peut l’être une Naine sur le point de donner la vie. Ses formes étaient donc magnifiques, son teint admirable, son attitude glorieuse. Elle portait la vie, et pourtant, semblait toujours aussi prompt à retirer la tête d’un Grobi en un seul coup de hache… A nouveau, le Grand-Roi tomba amoureux de sa liée.

Descendant de sa monture, il ouvrit grand ses bras. Et, sans demander son reste, accueillit la jeune bavette dans une étreinte de romance, d’amour et de retrouvailles. Il resta là quelques temps… Il ne voulait point quitter l’étreinte de sa douce aimée trop rapidement, car cela faisait trop longtemps qu’il ne l’avait point eu dans ses bras. Œuvrer dans deux cités différentes était difficile pour une vie de famille… Mais ainsi en allait la vie, en effet.

« Tu m’avais manqué, ma liée. » Dit-il, s’éloignant enfin d’elle. « Comment vas-tu ? Comment se porte la ville ? As-tu pu préparer nos armées ? »