La vie n’est toujours qu’un cycle sans fin - Solo

«  Mes chers amis…

Dans le Grand Hall des Mille-Caves, rayonnait un rayon iridescent, chaleur et lumière aux rendez vous d’une date qui serait marqué les mémoires. Dans la Cité de Thaar, on avait fait vider les échoppes et les troquets, les venelles et les banquets. Plus un seul nain des dunes n’officiaient en ce terrible instant, car ils étaient tous venus voir et entendre l’écho fondateur de la maison mère de leur foyer aimant. On pouvait réunir en cet endroit, toutes la population – ou presque, c’était d’ailleurs à cette fin qu’elle avait été construite ainsi : si par malheur, on viendrait à en vouloir aux fiers barbus jusqu’à chercher à en chasser toutes traces de la cité, les bienheureux seraient retrouver confort et sécurité dans une bâtisse aussi impressionnante qu’imprenable. Tenir un siège y était une sinécure et on disait que le fou qui s’y risquerait, finirait manger par les vers avant qu’un nain ne trépasse. Dans le réseau souterrain de galeries et de boyaux, les durgazdawis pouvaient patienter et attendre,  vivre plus que survivre et cela, jusqu’à que le plus terrible des dangers ne soient passés.

Malgré la solidité de cette bâtisse, en atteindre à cette institution et à ses membres était choses bien plus aisées. La récente situation le prouvait et il était certain, que les choses allaient changer après une  grossière et franche attaque envers l’intégrité des nains. Alors dans la foule bien sûr, point de liesse ni visage aimable, encore moins de chants et d’odes ; on avait troqué la légèreté pour une lourdeur bien plus approprié. La nouvelle de l’attaque envers le convoi de l’Ambreroc avait voyagé à la vitesse d’une épidémie de syphilis dans un bordel des bas-quartiers, bien avant qu’ils ne soient en vue des murailles de Thaar, toute la communauté avait été abreuvé des récits plus ou moins fantasmagoriques d’une épopée qui finissait toujours pas le même résultat : le Maître des Caves vivotaient entre la vie et la mort, gravement blessé. On imputait la faute à un dragon des sables, à une expédition noirelfique, à un pas malchanceux dans un nid de vipère ou comme il était bon de le rappeler : à une attaque de pillards Zurthan.

Dans le cœur des nains des dunes, la colère couvait comme un scorpion prêt à frapper. La majorité y voyait une grave atteinte à leurs honneurs, bien que d’honneur, ils n’en disposaient pas tous. D’autres encore, s’inquiétaient pour le flou et le message renvoyer à la face du monde ; d’autres moins nombreux, se posaient moults questions sur le comment et le pourquoi et entrevoyaient des réponses qui n’étaient guère agréable à imaginer. Mais s’ils possédaient tous un point commun, c’était de se questionner et de nourrir des craintes et des angoisses, fussent-elles à différents but et raisons. Et il n’était jamais bon pour un peuple d’avoir peur, car la peur vous menez à de terrible extrême, aussi, Ozkun le Magnifique, était là, droit devant tous, afin d’apaiser les craintes de chacun.

Depuis son retour des murailles de Valrrès, il avait longuement imaginé se moment et le voila, qu’il se matérialisait enfin. Vêtu des plus richement, ostentatoirement orné d’une bonne dizaine de kilos d’or, de diamants et de pierreries en tout genre, véritable incarnation d’un golem mythique tiré des anciennement du demi-dieu Fortuné. Cette image de force et de pouvoir, les durgazdawis devaient en avoir besoin en ces temps sombres et il se réjouissait aujourd’hui, plus que tout, de l’incarner.  Alors le voila qu’il prosait aux yeux de tous, les terribles circonstances qui l’avait vu grimper sur cette estrade aujourd’hui. Par d’habile discours mêlés à des mots mielleux et réconfortant, il se faisait le parangon des deniers instants conscient de l’Ambreroc, qualifiant par dizaines de façons différentes, le terrible sort que les Mille-Caves réservaient aux Massabonds. Les nains des dunes restaient des nains et le concept de vengeance leur parlait à tous. Ozkun ne s’en priva pas pour appuyer la cela faisait mal. Dans ce combat de verve face au peuple, il était le prestigieux orateur qu’une vie entière avait formé.
Marzaban était aujourd’hui entre la vie et la mort, enfermé en lui-même autant qu’il l’était dans une des geôles dorée qu’Ozkun lui avait aménagées dans la Dernière Cave. Invisible aux yeux de tous, handicapé à jamais, gardé sous bonne garde et bon œil, le Magnifique lui réservait un sort qui en réalité était bien pire que la mort. Une existence sans but, à respirer et à se nourrir grâce a des procédés ésotérique, rien qui ne vaille la peine d’être vécu. Quand viendrait le temps de l’achever, il le ferait, mais point encore. Aujourd’hui Ozkun le Magnifique, fils d’Ozir, accédait à ce statut qui lui avait été volé injustement et cela seul comptait.

…tous fiers. »

La foule n’éclata pas en furie, aucunes trompettes n’annoncèrent sa nomination, mais on le célébra à la manière rustre et simple que méritait l’instant. S’étant présenté comme l’héritier choisit, ayant placé tout ses pions voila des années à l’avance, personne ne contesta ouvertement sa légitimité. Ô, ils seraient nombreux à essayer dans un futur proche, mais sa Pansité le savait aussi et s’y était préparé.

Aujourd’hui, il n’était plus le simple Intendant des Pavés, mais le Maître des Caves et Souverain des durgazdawi. Aujourd'hui, il était Prince-Marchand de Thaar.