L'oublié [PV Ant'zar]

RP non conforme au BG actuel

Ce Rp a été écrit à une époque ou le contexte de Miradelphia n'était pas le même qu'aujourd'hui. Il décrit des éléments d'univers, des personnages et/ou des évènements qui sont susceptibles d'avoir été modifiés par les refontes successives.
Nous le laissons à la disposition des lecteurs curieux. Vous pouvez y trouver de l'inspiration et quelques éléments à remanier à votre manière, mais les BG actuels et le jeu récent priment sur son contenu.

Date estimée : Barkios 995:X

- Rp suivant >>

Illiv’aere était dos au mur de sa prison, les yeux clos, reprenant doucement des forces. Voila plus de cinquante ans qu’il était enfermé dans cette prison. Cinquante longues années où son corps avait été torturé, mutilé dans le but de le faire parler. Son dos, son torse, ses bras, tout son corps avait été soumis à la torture, rien n’avait été épargné, pas même l’intérieur de son corps. Son geôlier, un noble en quête de puissance, avait usé de tous les stratagèmes qu’il connaissait pour lui délier la langue, sans succès. Il l’avait brûlé au fer rouge, lui avait brisé les os, saigné, empoisonné, drogué… Tout avait été testé, mais rien n’y fit, si bien qu’il s’était résolu à éliminer l’aveugle.

Grave erreur ! En cinquante ans, le Gardien n’avait pas eu une seul journée de répit, se faisant charcuter tous les jours, ne lui laissant pas le loisir de récupérer de ses blessures. Pour la première fois depuis qu’il avait été enfermé, il se reposait, regagnant doucement des forces. Quand on viendrait pour l’exécuter, il serait prêt à les recevoir. Il les tuerait, puis s’occuperait de leur chef, prenant tout son temps pour le tuer. Il allait souffrir, oh oui. Peut-être même le garderait-il un quart de siècle enfermé, à le torturer comme lui avait été torturé. Voire pire. Il y avait certaines techniques auxquelles n’avait pas pensé son tortionnaire, mais ça, il s’était bien abstenu de lui dire.

Illiv’aere se dégagea doucement du mur, retenant un léger grognement. C’était désagréable mais supportable après tout ce qu’il avait vécu. Au moins il ne risquait pas de gémir à la moindre blessure désormais. Le Gardien se releva et commença à marcher tout autour de cette prison qu’il connaissait comme sa poche. Il faisait le bilan de ces cinquante ans enfermé ici. Il portait les même vêtements que lorsqu’il avait été capturé, si bien qu’ils étaient troués, sales, et puants de sang, de transpiration et de déjections. Mais ce n’était pas important, pas pour Illiv’aere. Ce qui lui importait, c’était qu’en un quart de siècle, son maître, son Dieu ne lui avait pas parlé. Pas une seule fois il ne lui avait adressé la parole, ni même fait part de sa présence. Il l’avait abandonné.

Au début, le Gardien pensait qu’il lui en voulait de s’être fait avoir, mais il savait très bien que ce n’était pas ça. Illiv’aere avait beau être l’un, si ce n’est le plus grand combattant de toute la nation Drow, il avait ses limites. Ses adversaires avaient été trop nombreux, et lui, seul contre tous, avait ployé sous le nombre. Même son Dieu savait qu’il n’avait eu aucune chance. Non, s’il ne lui parlait plus, c’était parce qu’il le testait. Il voulait tester sa foi et sa dévotion envers lui. Et le Gardien ne céda jamais. Il ne vivait que pour son Dieu. Il ne révéla donc pas l’emplacement des artefacts, ni même se plaignit de son sort. Il n’était pas faible, il ne l’avait jamais été. Ce n’était qu’une épreuve, rien de plus. Il fallait tenir jusqu’au bout.

Au bout d’un moment, quelque chose changea. Une présence se fit sentir. Pas dans la pièce, mais en lui. Cette présence si familière… oui, c’était lui ! Il était revenu. Il manifestait de nouveau sa présence en lui. Son Dieu lui était revenu. Il ne dit pas un mot. C’était inutile et Illiv’aere n’en avait pas besoin. Il n’était pas un enfant ayant besoin d’un mot réconfortant de son père lorsqu’il le revoit après des années de séparation. Non, s’il avait été de ceux-là, Uriz ne serait pas revenu le voir.

Le fait qu’il manifeste sa présence lui disait deux choses : un, son épreuve était terminée, et il l’avait réussie. Deux, quelque chose allait changer. Normalement, Calymentar l’aurait laissé se débrouiller pour s’échapper, aussi quelque chose d’inhabituel allait se passer, Illiv’aere en était persuadé. En silence, il attendit, se tenant debout devant la porte de sa prison. Bientôt, un bruit se fit entendre. La porte menant à la prison, suivit de bruit de pas. Il connaissait tous les pas de ceux qui habitaient dans la maison, mais celui-ci n’en faisait pas partie. Un étranger au domaine. Qui donc ? Son exécuteur ? Peu probable. Surtout qu’il était seul, il pouvait l’entendre. Alors qui ?

L’étranger arriva en bas de l’escalier et se dirigea vers la cage, droit sur le Gardien. Ce dernier ne bougea pas, attendant qu’il parle le premier. Il sentait l’odeur de sang sur l’inconnu. Il avait tué. Et récemment en plus. Il avait du massacrer tous les habitants de la maison. Dommage ! Illiv’aere aurait bien aimé s’occuper de son tortionnaire. Maintenant, restait à savoir si cet inconnu était venu pour le libérer, ou pour obtenir à son tour quelque chose de sa part.

Le colosse qui passa la porte devait bien faire plus de deux mètres de haut. Son armure de cuir noir moulait son corps en lui offrant toute la souplesse d’un voleur et d’un épéiste a la fois. Une musculature bien faite, des yeux rouge sang, des cheveux de neige et une magnifique cicatrice barrant son visage d’ange. Il était beau cette homme grand a l’allure de combattant sanguinaire et d’un pas félin et sur de lui, sans doute trop prestigieux, Ant s’approcha la créature qui se tenait dans la cage en lui murmurant.

« Je t’ai trouvé petit oiseau… »

La voix avait quelque chose de terrifiant, trop sombre, trop cruel, pas une once de colère non… c’était pire. Pire que la colère et la haine. Quelque chose d’insondable entre la folie et l’horreur. Glissant la clé tachée de sang dans la serrure il la fit claquée en un bruit de m’étal qui s’ouvrait. Voila, la porte était ouverte et le drow s’approchait. Le colosse enfourna ses deux sabres dans leurs fourreaux. Laissant ainsi un bruit de métal qui glissait se faire entendre. Si proche l’homme pouvait sentir une odeur de sang si forte que le drow en était surement presque recouvert.

« Voila Gardien… vous êtes libres. Mais je vais vous demandez d’accepter de me suivre. J’ai une personne qui souhaite vous voir. Rassurez-vous, cette personne n’est autre que le joyau d’Uriz, la grande prêtresse parlant en son nom. »

Ant’zar glissait son regard sur le gardien et vérifiait ainsi qu’il s’agissait bien de lui reprit.

« On as besoin du retour d’un homme comme vous. J’ai mit du temps pour trouver votre trace, mais je vous ai évité le plaisir jouissif de sentir votre tête se détacher de votre corps. Bien sur cela a demandé quelque petit sacrifice… »

Comment pouvait’ il parler du massacre qu’il venait de commettre avec un si grand calme ? Il avait tué femme, enfant, noble comme bourreau. Tout y était passé sans exaction aucune. Sans même lui demander son avis Ant’zar pris le bras de l’aveugle et le passa sur son épaule.

« Je suis Ant’zar Zaumtor… Un plaisir d’enfin vous revoir au dehors Illiv'aere Det'tar »

La voix de l’inconnu aurait fait frémir la plupart des Drows. Elle était jeune, mais emplie de tant de cruauté et de folie qu’Illiv’aere se demandait s’il n’allait pas tenter de le tuer aussi. Mais c’était ridicule. Il n’avait pas tué tout le monde dans la maison juste pour venir le tuer lui, il voulait autre chose. Depuis le début il le cherchait. Restait à savoir ce qu’il voulait.

D’une voix rauque, dû au fait qu’il n’avait pas parlé depuis un bon moment, il répondit :

« Petit oiseau ? Tu as de mauvais yeux, petit. Je ne suis pas un faible petit oiseau, mais un tigre en colère. J’ai peut-être l’air misérable dans cette cage, mais je suis tout à fait capable de te mettre une raclée. »

Ce qu’il détestait par-dessus tout, c’était qu’on le croit faible, même si en ce moment il l’était vraiment. Pas étonnant après ce qu’il avait vécu. N’importe qui serait comme lui. Quoique… Ils seraient sans doute morts à l’heure qu’il était, s’ils avaient subis ce que lui avait vécu.

Le Gardien entendit l’inconnu mettre la clé dans la serrure et ouvrir la cage. Il entendit ensuite, le bruit caractéristique d’une épée que l’on range dans son fourreau. Non, deux épées. Des lames courtes, forcément. Il avait tué tout les habitants de la maison avec, donc. Pas mal pour un jeunot, bien qu’il ne savait pas vraiment quel âge avait l’inconnu. A sa voix, il ne devait pas avoir dépassé le siècle et demi.

Ainsi, on lui avait demandé de le retrouver. Un mercenaire. Cette racaille le répugnait, mais en ce moment il était bien content que l’un d’entre eux soit venu le sortir de cette cage. Par contre, l’identité de son employeur l’intriguait. C’était la grande prêtresse de son Dieu, mais il ne se souvenait pas qu’elle était surnommé le joyau d’Uriz. Quelqu’un d’autre avait pris sa place pendant son absence ?

*Alyryne*

La voix de Calymentar avait résonné pour lui donner l’information dont il avait besoin. Alors, la petite novice était devenue grande prêtresse ? Impressionnant. Si jeune et déjà si puissante. Il sentait bien qu’elle pourrait devenir importante lorsqu’il l’avait rencontrée, mais il ne pensait pas qu’elle le serait si vite.

« Bien, je vous suivrais, mais il me faudra d’abord passer chez moi. Je ne suis guère présentable, et je ne me vois pas rencontrer la grande prêtresse Alyryne dans mon état. J’ai besoin de me laver, de me reposer et de me changer d’abord. »

Illiv’aere commença à avancer doucement, lorsque la voix de l’homme retentit à nouveau. Ils avaient besoin de lui. Voila seulement la raison de sa libération tardive. Evidemment. Il n’aurait pas été libéré par charité. Mais il était intrigué. Pourquoi n’était-ce que maintenant qu’on était partit à sa recherche ? Ils s’étaient bien passés de lui pendant plus d’un demi-siècle.

« Besoin de moi ? La situation est-elle à ce point désespéré qu’on ne se rappelle que maintenant de mon existence ? D’ailleurs, comment m’avez-vous trouvé ? Et bien que la réponse ne me satisfera pas, pourquoi ne s’est-on pas mis à ma recherche plus tôt ? »

Ce n’était pas un mercenaire, comme le pensait Illiv’aere au début. Non, un mercenaire se moquait de celui qu’il tuait ou sauvait, mais pas lui. Il avait un intérêt, autant qu’Alyryne, à le voir sortir. C’était probablement un serviteur, ou une connaissance de la grande prêtresse qui lui avait demandé de le libérer.

Le Drow commença à lui prendre le bras pour le guider, sans lui demander son avis. Illiv’aere était répugné par cette compassion à son égard, mais il ne fit rien. Il était trop faible pour sortir d’ici sans aide. Il lui fallait accepter de l’aide, même si cela lui en coûtait de l’admettre. Il se laissa donc faire, et se fit guider par le jeune Ant’zar Zaumtor, un nom qui n’était pas inconnu au Gardien, même s’il ne lui en fit pas part.

« Et pour moi, c’est un plaisir de pouvoir enfin sortir de cette cage. Merci de m’avoir libéré, Anz’zar Zaumtor. »

Ils montaient doucement l’escalier qui menait au reste de la maison. Ant’zar pouvait s’estimer heureux, il ne remerciait que rarement les gens, surtout quand ils l’aidaient. Il avait appris à se débrouiller seul, et la compassion que certains éprouver pour son état le rendait malade. Il avait eu beau en avoir souffert jeune, ce comportement n’était pas digne d’un Drow.

Une fois en haut, il sentait l’odeur de sang partout. Un sourire naquit sur le visage du Gardien.

« Vous vous êtes bien amusé à ce que je sens, jeune Ant’zar. Il y en a partout. »

Un sourire allongea les lèvres d’Ant’zar. Pas un de ses sourires amusé ou mièvreux non, un sourire carnassier à faire pâlir n’importe qui. Oui il avait deviné parfaitement, Alyryne, c’était pour elle qu’il avait fait toute ses recherches et qu’il avait fini par le trouver.

« Oui… Mon joyau d’Uriz sera au comble du bonheur de vous voir. Pour ce qui est de vous changer pour pouvoir Honorer la présence d’Alyryne ne vous en faite pas. Je vous conduis dans ma demeure, la votre est encore sous surveillance, un passage la bas et j’irais chercher votre armure et vos effet personnel dont vous aurez besoin. Pour le moment ma priorité était de vous sortir de la. A quelques heures prés vous auriez eu la tête détaché de votre corps… ce qui n’aurait bien sur pas servit nos intérêts commun. »

Tout en guidant l’aveugle, le soutenant du mieux qu’il pouvait pour alléger son fardeau que devait sans doute représenter son propre cœur il reprit.

« Ce n’est pas elle qui as formulé la demande de vous rencontrer. Je sais qu’elle désir vous voir tout naturellement, mais la raison de votre délivrance tiens a deux choses. Le premier est qu’il me faut l’appuie d’Uriz pour mettre à bien mon plan… Depuis que Tebryn est devenue notre chef je ne souhaite que le détrôner, guettant chaque seconde la moindre faiblesse, comme un félin attend patiemment que sa proie oublie sa présence et se fatigue. Il est devenu faible, effacé, se refusant à nous honorer de sa seule présence. Les dieux hurle et réclame le sang qui leurs a été promis. Que se soit Uriz où Teiweon il faut craindre la colère de nos dieux et Tebryn s’en rit de toute évidence. »

Reprenant la main du gardien dans la sienne pour le soutenir de manière plus aisée il sentait que le vieux bougre n’appréciait pas l’aide ou plutôt le sentiment de faiblesse que cela engendrait.

« La seconde raison est que je veux la guerre, Uriz m’as parlé, aux travers d’une jeune prophétesse et m’as ouvert la voie de la guerre. Je ne suis pas son plus grand fidèle, je respecte néanmoins ce dieu que j’honore. Je veux rassasier Uriz et Teiweon… et sans votre soutien cela me sera délicat. Bien sur déclencher une nouvelle guerre sera profitable pour vous et votre dieu. Je ne demande jamais rien sans être sur d’offrir une contrepartie suffisante. »

Voila déjà les marches, cela allait être délicat, bien sur le jeune colosse n’eu aucun mal à alléger de son poids l’homme, mais il y avait du sang sur les marches, sur les murs même. Les remerciements du gardien ne trouvaient pas d’éco, comme si Ant ne les avait pas entendu ou plutôt, qu’il les avait repoussé pour ne pas avoir à se sentir d’avantage gêné de se sentiment qui s’appelait, l’aide. La charité ne lui allait vraiment pas. Enfin, il l’avait libérer avec des raisons précise tout de même. Quand une nouvelle fois la voix du maitre s’éleva-t-il pu sentir le plaisir et l’amusement dans la voix du jeune homme.

« En effet, quel dommage que vous ne puissiez voir cela… Faite attention ou vous posez les pieds, j’ai quelque peu abusé sur le carnage. Ses pauvres gens et leur seigneur se répande dans toute la pièce. Tout comme l’odeur de leur sang… Vous auriez adoré les cries des femmes quand je me suis amusé avec elles. J’ai eu un malin plaisir à violer la fille cadette de cet homme sur le cadavre de sa femme, devant ses propres yeux. C’est rare de voir un drow supplier en pleurant d’épargner sa progéniture. Dommage pour lui… un autre drow aurait peut être pris le temps de lui laisser la vie sauve… mais pas moi. Cela aurait été moins amusant si il était mort en pensant avoir réussi à sauver son enfant ne trouvez vous pas ?»

Illiv’aere écoutait les paroles d’Ant’zar, enregistrant les informations qu’il lui donnait volontairement. Il nota particulièrement le fait qu’il appelait la grande prêtresse non pas par son titre, mais par son prénom. Ca et le fait qu’il l’appelle « son » joyau d’Uriz, lui fit comprendre qu’ils n’étaient pas des étrangers l’un à l’autre, et qu’ils étaient même très proches. S’il se permettait ce genre de familiarités, cela voulait sans doute dire qu’il était son compagnon. Intéressant.

Mais tandis que le jeune Drow parlait, une autre voix se fit entendre. Uriz lui parlait, lui livrant toutes les informations qu’il jugeait utile de lui donner, à savoir, ce qui avait attrait à la guerre. Pour n’importe qui il serait difficile d’entendre deux conversations en même temps, mais pas pour Illiv’aere. Il avait l’habitude, bien qu’il soit un peu rouillé. Il enregistrait tout ce qu’ils lui disaient. Bientôt, Calymentar se tut, et il n’y eut plus que la voix d’Ant’zar.

« Je vois. Vous êtes franc Ant’zar, et honnête. Certains trouveraient cela stupide, mais pas moi. Vous n’inventez pas une histoire abracadabrante pour mettre dans votre poche, non. Vous m’avez donné vos vrais raisons, et motivations. Ca me plait. J’en ai assez d’avoir affaire à des menteurs sans cervelle, qui se croient plus intelligent que moi. Ce qu’ils oublient c’est que je suis aveugle, mais en aucun cas stupide. »

Un sourire commençait de naître sur son visage. Ca lui faisait bizarre. Voila bien des années qu’il n’avait pas sourit. Pourquoi souriait-il ? D’un part, parce qu’il était fier du jeune Drow à coté de lui, et d’autre part, parce qu’il se remémorait ce qu’il avait fait subir à ceux qui s’étaient crus plus malin que lui. C’était surtout cette deuxième raison qui le faisait sourire.

« Ainsi donc, vous voulez prendre la place de Tebryn ? Quelle ambition. J’espère pour cela que vous des appuis, car il a de nombreux partisans, et je ne pense pas qu’ils seraient heureux de vous voir à sa place. Vous avez sans aucun doute Alyryne avec vous, étant son compagnon. Mais, ce ne sera pas suffisant. Il vous faudra l’aide d’autres puissants. Comme moi j’imagine. M’avoir de votre coté vous serait d’une grande aide. Deux grandes figures de l’ordre d’Uriz avec vous, qui ne serait pas convaincu que vous êtes bien digne de devenir notre nouveau chef, n’est-ce pas ? »

Le Gardien devait s’appuyer un peu plus sur Ant’zar, ses jambes étant trop fatiguées par les tortures et le manque de repos. Il était frustré de devoir faire cela, mais il ne le montra pas, ou du moins pas trop. Quelle pitié de se retrouver ainsi, dans un tel de faiblesse qu’il ne pouvait marcher seul.

« Pour ma part, je veux bien vous apporter mon soutien. Tebryn n’est qu’un enfant qui s’amuse. Il a lancé le poison et la peste sur les elfes et les humains juste pour s’amuser. Pensait-il qu’ils ne comprendraient pas qui était derrière tout ça ? Maintenant, les elfes se préparent à la guerre. De nouveaux soldats sont formés chaque jour, et d’anciens reviennent prendre du service. A cause de lui, un vieil adversaire revient parmi eux. Une figure légendaire, qui nous a conduit bon nombre de fois à la défaite. Le commandant des armées elfes du Sud, Rima-Marcil Eregcül, que vous connaissez mieux sous le nom du Faucheur. Il prépare un plan pour nous attaquer, alors que Tebryn ne fait rien pour qu’on se défende. Pour la première fois depuis le début du conflit, la Communauté de la Lumière va venir nous défier chez nous. Et nous ne sommes pas prêts pour cela. Et d’autres menaces encore dont vous n’avez pas idées se profilent à l’horizon. Je ne vous en dirais pas trop dessus pour le moment. Le fait qu’Uriz vous ai confié la prophétie montre bien qu’il vous veut comme champion pour nous sauver de la défaite. Nous ne pourrons probablement pas gagner la bataille à venir, mais nous pouvons faire en sorte de ne pas la perdre. »

Une fois en haut, Ant’zar le guida, tentant de l’empêcher de glisser sur les morceaux de cadavre qui traînaient un peu partout dans la maison. Il n’y était pas allé de main morte. Il lui raconta même le viol de la fille de son geôlier. Quelle ironie tout de même. Vengé par Ant ‘zar. Uriz devait bien s’amuser en sachant cela.

« Oui, c’aurait été dommage. Je me serais bien occupé de lui ou de sa fille, histoire de lui faire payer pour ces cinquante années, mais vous m’avez devancé. Peut-être est-ce mieux ainsi. J’aurais été trop occupé à le faire payer pour m’occuper de choses plus importantes. En parlant de cela, vous m’avez dit que ma maison était sous surveillance tout à l’heure. Pourquoi cela ? Pour la protéger, ou bien pour avertir Tebryn de mon retour ? »

« Avoir deux grande visage du dieu Uriz pour me soutenir ne suffit pas gardien. Je me suis arrangée pour être soutenue par d’autre, des puissant, des assassins, des combattant, jusqu’au valet. Diva, notre adorée grande prêtresse de Teiweon, soutien aussi mon chemin. La prime sorcière, hélas je n’ai pas eu le temps de me mettre totalement dans ses bonnes grâces. Tout a été plus vite que mon plan.»

Pus Ant étira à nouveau ses lèvres.

« Pour ce qui est de la guerre je sais déjà tout ça. La prophétie se met en place Illiv, et manque de chance pour eux je ne suis pas idiot, je ne paraisse pas non plus dans mes draps de velours. Les choses changes gardien. J’ai déjà commencé à parler des moyen de défense, a élaborer moi-même certain plan et déjà on commence a regarder ce qui est nécessaire pour les mettre en place. Mais il me manque le pouvoir pour donner les ordres et que nos défenses soit mise en place en trois jours tout au plus. Tout est déjà prés ! J’ai les pieds et les poings lié alors que se Tebryn est libre mais ne fait rien ! »

Ant’zar avait une nouvelle fois preuve de son sang froid et de son charisme. Il avait osé nommer un court instant Illiv par se surnom qu’il venait de créer. Doucement il se liait avec les gens sans qu’ils ne s’en rendent compte, tel un serpent s’insinuant avec un savoir faire et une finesse déroutante. Bien sur Ant’zar savait bien que le gardien le verrait, c’est aussi pour ça qu’il n’essayait pas de l’embobiner. Bref, Ant’zar reprit d’une voix calme en se dirigeant ver la sortie.

« Attention… il y a de la cervelle au sol et c’est particulièrement glissant. »

Puis une fois le danger passé il reprit.

« Pour votre demeure oui… Je pense que Tebryn guette votre retour, mais je refuse qu’il soit au courant tout de suite. On vas devoir vous cacher le temps que vous alliez mieux Illiv, une fois votre état satisfaisant vous pourrez relever la tête dignement et montrer a tous que vous êtes de retour et qu’il vont devoir a nouveau craindre le Gardien d’Uriz et de sa folie destructrice. »

Puis les paroles furent étrangement sereines.

« Vous devez prendre votre temps pour retrouver toute votre splendeur. N’en ayez aucune honte, je suis admiratif qu’une autre personne que moi soit capable de résister a tant de violence. Et si physiquement j’avais supporté la même chose, il n’est pas dit que ma santé mentale, déjà passablement entamé, n’y aurait pas survécu. Alors ne prenez pas mon aide pour de la compassion, je n’en ai aucune, ce n’est que du respect envers un homme comme vous. Et croyez bien que ce n’est pas le manipulateur que je suis qui parle, mais le guerrier. »

Les voila devant la porte, une voiture les y attend, personne ne dois voir l’homme et personne ne le verra.

Le jeune Ant’zar n’était pas n’importe qui, Illiv’aere s’en rendait bien compte. Non content d’avoir Alyryne et maintenant lui de son coté, il avait d’autres alliés, notamment la grande prêtresse de Taiweon Danath’Korr, et il tentait d’avoir la prime sorcière avec lui. Il ne faisait rien à la légère. Il préparait son plan depuis longtemps, mais apparemment les bêtises de Tebryn l’avait obligé à accélérer les choses.

« Je vois que vous avez le soutien de grandes figures. Deux grandes prêtresses, et peut-être la prime sorcière en personne. Je suis impressionné. Vous ne faites pas les choses à la légère. C’est sans doute pour cela qu’Uriz vous a choisit pour nous guider. »

Il lui parla des défenses qu’il avait l’intention de préparer pour protéger leur peuple de la prochaine invasion de la Communauté de la Lumière. Selon lui tout était prêt, ne manquait que l’autorisation de commencer les travaux. Trois jours selon lui, et ils seraient prêts. Si seulement il avait le pouvoir de donner des ordres.

« Vous êtes un esprit brillant et clairvoyant Ant. Je me demande pourquoi Tebryn ne l’a pas vu. Il aurait bénéficié de vos conseils. Sans doute était-il trop occupé à écouter sa compagne sang-mêlée pour se rendre compte de votre génie. Vous êtes quelqu’un de dangereux, quelqu’un qu’il vaut mieux avoir pour allié… Comme moi. On ne risque pas de s’ennuyer avec vous, lorsque vous serez au pouvoir. »

Il n’avait pas dit si, mais lorsque. Car pour lui, il fallait qu’il soit au pouvoir. Uriz l’avait élu, et Illiv’aere comprenait pourquoi. C’était un stratège, et un fou. Il aimait le carnage, le meurtre et la guerre. Un homme comme les aime son Dieu, sauf que lui avait un cerveau. Oui, il l’avait bien choisit, il choisissait toujours bien ses élus.

Le Gardien avait bien noté le fait qu’Ant’zar l’ait surnommé Illiv, ne prononçant pas son nom en entier. Il en donnait à tout le monde apparemment : Joyau d’Uriz pour Alyryne, Diva pour la haute prêtresse de la déesse des âmes (ce n’était pas son nom, c’était sûr) et Illiv pour lui. Il instaurait ainsi une complicité entre eux, insidieusement et sournoisement. Personne jusqu’ici ne l’avait surnommé comme ça. Enfin, si une seule personne. Une personne spéciale, pour lui comme pour Ant’zar, mais ce dernier l’ignorait. Pour l’instant.

Ant’zar l’avait appelé Illiv, lui l’avait appelé Ant. Quoi de plus logique ? S’il n’aimait pas cela, il cesserait de l’appeler ainsi, et Illiv’aere cesserait aussi. Si une autre personne que lui l’avait appelé ainsi, il l’aurait sans aucun doute frappé. Il ne permettait pas ce genre de familiarité, surtout de la part d’étrangers. Mais Ant ‘zar était différent. Pourquoi ? Parce qu’il n’était pas si étranger que ça au Gardien, et parce qu’il était fier de lui. Il était content de l’homme qu’il était, du génie, du guerrier, du stratège qui se tenait à coté de lui. N’importe quel père aurait été fier de l’avoir pour fils. Mais aucun ne pouvait revendiquer ce statut, Illiv’aere le savait mieux que personne.

Se laissant porter, plus que guider par le jeune Drow, ils évitèrent la cervelle qui était répandue par terre. Il fallait cacher Illiv’aere, le temps pour lui de reprendre des forces. Tebryn guettait son retour. En bien ou en mal, là était la question, aussi valait-il mieux être prêt pour le savoir. Une fois qu’il aurait récupéré toutes ses forces, il pourrait se dresser face à lui et ses hommes. Il avait les moyens de convaincre les Drows de se rallier à Ant’zar. Il aurait juste à leur parler de ce qu’il savait, cela suffirait.

Les paroles qui suivirent auraient fait craindre pour la vie d’Antzar toute personne connaissant un tant soit peu le Gardien. On aurait pu croire qu’il jouait les lèches-bottes, mais ce n’était pas le cas, Illiv’aere le savait. Il l’entendait dans sa voix, et commençait à connaître le bonhomme. Il ne lui avait pas mentit jusqu’à maintenant, il le savait. Il l’aurait sentit. C’était l’avantage d’être aveugle. On sentait d’infimes variations dans la voix qui indiquaient quand on vous mentait. Mais Ant’zar jouait franc-jeu depuis le début avec lui. C’était l’attitude la plus raisonnable et la plus sage à adopter face à lui. Illiv’aere se demandait s’il agissait ainsi qu’avec lui, ou tout le temps.

« Si nous avions du temps pour cela, je me reposerais volontiers, mais hélas le temps nous manque. Chaque minute qui passe, nos ennemis gagnent en force. Je ne me reposerais que le temps de pouvoir marcher sans votre aide Ant. Ensuite, nous agirons. »

Il ne dit pas un mot de plus, laissant Ant’zar l’aider à monter en voiture. Il s’assit et entendit Ant’zar s’assoir à coté de lui. Il l’entendit donner l’ordre de rentrer chez lui, et Illiv’aere sentit la voiture partir. Bientôt il se reposerait enfin depuis longtemps. Pas trop longtemps, mais juste le temps nécessaire pour son corps de récupérer. Et ensuite… la bataille commencerait.

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée