Un bruit étrange... (libre)

[size=12]Le soleil se levait, pointant le bout de son nez à l’horizon. Lastalaica observa avec lassitude ce piètre spectacle qui se présentait à lui. Ce n’est pas vraiment que cette scène le rebutait mais le demi-drow ne trouvait rien de beau tout simplement. La seule chose qui l’émerveillait était le sang qui coulait et coagulait lorsque son porteur agonisait dans d’atroces souffrances. Ses cris de douleur qui parvenaient alors à ses oreilles le faisaient frémir d’excitation.

Il se détourna et trouva un petit coin d’ombre au pied d’un vieux chêne afin de faire ses comptes. Que lui restait-il ? Son arc et quelques flèches, sa dague et de quoi manger pendant quelques jours seulement. Ces stupides humanoïdes ayant volé son cheval, il ne se déplacerait pas trop vite. Il sortit la vieille carte de son jadis grand-père et pointa la ville la plus proche : Aleandir. Bien qu’une petite visite de la capitale des elfes le tentait, il n’était pas fou à ce point. Bien que n’étant pas un drow de pure souche, sa présence là-bas serait sans doute loin d’être bienvenue.

Bon, quel était son objectif ? Se venger de tous ces humains, êtres vicieux et inférieurs. Ils seraient nombreux à goûter de ses flèches, ça il se le promettait. Il pria Zmadarsith Ol’Hean de l’aider dans sa tâche et prit la route.

Il retournerait dans le sud, au pays des drows. Bien que Galithramir lui avait conseillé de ne jamais y retourner, il savait que c’était là-bas qu’il trouverait l’équipement nécessaire pour mettre à ses projets à exécution. Peut-être trouverait-il une quelconque aide par la même occasion. Il n’avait aucune idée du chemin à parcourir mais il était persuadé qu’en ne s’arrêtant que pour se reposer, il arriverait en moins d’une semaine.

Lorsque la nuit tomba ce jour-là, il était déjà loin de son campement mais aussi de son passé. Il décida de se reposer quelques instants et se créa un petit abri qui ne payait pas de mine mais qui le protégerait des risques d’intempéries. Il partit en quête de nourriture mais ne trouva rien d’autres que quelques lapins qu’il ne réussit pas à tirer. Tant pis, il se contenterait de la viande séchée appartenant au dernier gibier attrapé juste avant la mort de Galithramir, son grand-père.

Etant en plein été, les nuits étaient encore chaudes, il fut donc heureux de ne pas avoir besoin de faire un feu. Mais alors qu’il allait commencer à manger, un craquement de branche attira son attention. Il resta immobile, les sens en alerte. Il ne devait pas son nom au hasard, « Oreille fine » savait discerner un bruit naturel d’un autre. Et ce qu’il venait d’entendre entrait dans la deuxième catégorie… Il fit un petit tour de son campement des yeux, son arc était trop loin pour qu’il puisse l’attraper sans éveille de soupçons. Il prit glissa ses longs doigts sous sa botte et en sortit une dague. Il fit mine de continuer à manger, qu’allait-il se passer ?[/size]

Voilà deux jours a présent qu’Elrándra avait quitter Alagaësia, petite cité drow à deux jours à l’ouest d’Alëandir. La jolie cité au maison de pierre blanche, couverte de lierre et de chèvre-feuille, allait certes lui manqué mais la guerre entre les drow et les elfes sylvain, allait bientôt débuter… La jeune drow, à l’apparence d’une jeune fille de 18 ans, se devait d’être présente au coté de son souverain, dans une bataille qui se révélait très importante pour leur peuple. Depuis de nombreux siècles, leur peuple était laisser pour compte. Comme s’il était la honte du monde. Cette guerre prouverait à tous qu’ils étaient de loin supérieur à ce que l’on pensait d’eux.

Vêtue d’une tenue de cuire noir, de cuissardes et d’une cape à capuchon la protégeant du soleil, Elrándra chevauchait Shruikan , sur le long chemin qui la ramènerait au Puy d’Elda. L’étalon ébène semblait prendre ça comme une vil balade, mais quatre à cinq jours le séparait encore de la grande cité drow.

Dans le ciel, le ciel déclinait doucement, offrant un peu plus d’ombre à chaque seconde passée. Très bientôt, il faudrait se mettre en quête d’un endroit où passé la nuit. De plus, Elrándra devait chasser. Heureusement pour elle, la jeune drow était armée jusqu’aux dents. Dans son fourreau, bien attaché à sa ceinture, pendait Zar’roc, son épée. Légère, elle avait autrefois été taillé par les anciens dans un métal plus dur que l’acier. Elle possédait de plus un arc… Très pratique pour la chasse ou le combat à distance. Fines et silencieuses, ses flèches se révélaient être des armes mortelles. De plus, deux dagues, était attaché sur la selle de son cheval. Bien mal avisé était celui qui tenterait de l’attaquer en la croyant faible femme.

La nuit commençait à tomber doucement, Elrándra ralenti l’allure de Shruikan, cherchant du regard un endroit pour passer la nuit. La jeune drow finit par trouver un endroit tranquille au bord d’une petite rivière sauvage. Elle installa son campement pour la nuit avant de s’occuper de son étalon, le dessellant alors qu’il s’abreuvait à la rivière. Elle caressa quelques seconde son compagnon de route avant de s’emparer de son carquois et de son arc. Peut être trouverait-elle un lièvre… Du moins, elle l’espérait.

- Ne bouge pas d’ici Shruikan…

La jeune fille s’enfonça dans la forêt à la recherche d’un quelconque gibier. Alors qu’elle avançait sans aucun bruit, son pied se posa sur une branche morte. Un craquement sonore se fit entendre. Ce n’était certainement pas de cette manière qu’elle allait attraper quelques chose.

Loin derrière les arbres, elle aperçu du mouvement. Encochant lentement une flèche, elle banda doucement son arc, usant de ses talent d’archère. La flèche, silencieuse, se fondit rapidement parmi les arbres pour se ficher au sol et par la même occasion au pied de l’abri de Lastalaica.

Le ciel qui, ce jour-là, avait une magnifique couleur orangée, inspirait à Erluthiel de nombreuses choses. Dans sa tête, une centaine d’images fantasmagoriques se battaient pour avoir la meilleure place sur les pages parcheminées qu’elle tenait entre ses mains, et qui, au fur et à mesure que la matinée passait ; se remplissait d’étranges inscriptions elfiques mais toutefois sublimes, écrites en lettres courbées presque royales, et racontant certaines légendes urbaines qu’elle avait soit inventé pour les enfants ; soit recueilli par des passants pour les plus curieux des rois. Mais à quoi bon rêver, pour l’instant ses livres plaisait à la basse population ; ceux qui se grisaient de pouvoir acheter de tels livres écrits par un elfe sans avoir à y payer le prix fort. C’était en quelque sorte cela qui plaisait à Erluthiel, dans ce dur métier qu’était celui d’être écrivain. Midi décrochait déjà dans le ciel quand elle dû reprendre la route, inspirée par le bruit des feuillages et des branches qui craquaient sous ses pas ; comme elle l’avait dit à Ervan, la nature lui soufflait le chemin à prendre, et elle était presque persuadée qu’elle suivait ainsi son destin. Laâe, ce grand cheval noir à la musculature imposante, demeurait non loin de là, surveillant son arc et ses flèches ; et profitant également de brouter quelques brins par-ci par-là ; car il ne fallait absolument pas sacrifier l’heure du déjeuner. La jeune Elfe, quant à elle, se contenta de grignoter un morceau de pain elfique, qui la raviva bien plus qu’elle ne l’était. Très vite, elle se retrouva sur le dos de son plus fidèle compagnon, et s’engagea sur le chemin, en direction d’Aelandir.

Erluthiel ne savait pas vraiment si elle était loin de sa destination, mais grâce à quelques conseils demandés à de bons voyageurs, elle avait su quel chemin prendre et quel chemin éviter. A cheval, celui-ci était donc le meilleur ; et elle profitait également du plaisirs de pouvoir galoper à vive allure, passant les virages avec l’élégance de ne pas même pencher sur le côté. L’air frais produit par la vitesse s’immisçait dans sa longue chevelure blonde, presque blanche ; caressait sa nuque et ses joues pour lui procurer une si intense sensation de liberté qu’elle en avait fermé les yeux, l’espace de quelques instants. Quelques instants, quelques minutes…quelques heures ? Elle n’en su rien, mais constata que la nuit était très vite tombée sur les terres de Miradelphia, s’écroulant sur ses épaules comme un lourd fardeau. Certes, la lune décrivait de jolis sentiers lumineux de par et d’autre du chemin, mais elle se devait de faire une courte pause pendant la nuit, histoire de se rafraîchir et surtout de se reposer. Elle n’était probablement plus très loin de la capitale des Elfe, mais il valait quand même mieux faire attention. Elle ralentit donc l’allure, et au bout de quelques instants ; alors qu’ils avançaient dans le plus grand silence…un craquement étrange : il y avait quelqu’un ici. Une flèche décochée sifflant l’air la fit sursauter, et elle descendit de sa monture.

Elle se dirigea vers l’endroit où elle avait perçu les sons et, traversant deux buissons, déboucha sur une autre partie du chemin…et où se trouvait déjà un homme. Enfin, un homme était vite dit. Un elfe ? Ou peut être un Drow, qui sait ? Erluthiel n’avait jamais eu à faire à ces créatures, puisque ayant été élevée dans la plus grande discrétion, loin du monde et de tous ses secrets. L’être mangeait, et avec toute la naïveté possible, celle qui n’existait probablement que chez les enfants, la jeune demi Elfe prit la parole, presque interdite. Elle n’avait pas remarqué la présence d’une autre Drow, parce que l’obscurité était trop intense également pour qu’elle ne remarque la dague de l’étranger. Il n’était plus question de faire demi-tour, elle avait été vue.

« Ah, pardonnez-moi de vous avoir dérangé… ! »

Et une question trotta dans son esprit…d’où venait la flèche ?

Lastalaica gardait ses cinq sens en éveil, s’attendant à une attaque qui pouvait venir de partout à cause de la nui tombée qui donnait à l’offenseur bon nombre d’angles d’attaques. Le demi-drow respirait lentement, comme s’il craignait que son souffle le trahisse. Il ne savait s’il avait été découvert… Il eut sa réponse quelques secondes plus tard.

Une flèche siffla dans l’air et se planta à moins d’un mettre de lui. On l’avait loupé, trois solutions possibles : soit on ne connaissait pas sa position exacte, soit c’était un mauvais archer ou soit on cherchait simplement à montrer sa présence. Il était plongé dans sa courte mais intense réflexion lorsqu’une parole vint le faire sursauter.

« Ah, pardonnez-moi de vous avoir dérangé… ! »

Lastalaica ne répondit pas, il tourna simplement la tête et fixa la silhouette difficilement déchiffrable dans la pénombre. D’après ce qu’il avait reçu comme informations de la part de son grand-père, la personne se trouvant à quelques mètres d’elle ne pouvait être qu’un elfe. Elancée, la peau claire tout comme ses cheveux. Mais elle n’était pas celle qui venait de décocher cette flèche qui avait failli le toucher. Il suffisait de la regarder fixer la flèche, une interrogation qui pendait au-dessus de sa tête.

Comme guise de réponse, elle ne reçut de la part de Lastalaica qu’un petit geste de la main lui ordonnant de s’accroupir et de ne pas faire de bruit. Il ne voulait pas être totalement découvert par sa faute.

Subitement, le demi-drow bondit et alla se poster derrière un arbre afin d’une nouvelle attaque, si c’en était une. Il tâcha de repérer son assaillant depuis sa « cachette » mais ne discerna rien de particulier dans le noir.

Il se sentait nu sans son arc, mais il était à l’autre bout de son campement, on aurait le temps de lui tirer quatre flèches le temps qu’il aille le chercher. Mais il n’avait pas non plus l’envie de se retrouver face à un adversaire équipé de lances, d’épées ou autres armes sanguinaires simplement avec sa petite dague, aussi utile pouvait-elle être.

Bon, il faillait faire une petite diversion le temps qu’il puisse attraper son arme fétiche à quelques mètres de là. Il prit le premier petit caillou qu’il trouva et le lança. Ce petit piège n’avait pas beaucoup de chances de marcher totalement mais peut-être cela ferait diminuer la vigilance de l’archer durant quelques secondes.

Lorsque la pierre atterrit dans un bruit sourd, il s’élança…

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