Les cuisines...

Jeter un dernier coup d'oeil aux alentours lui avait confirmé l'absence de quidam. Bien, très bien ! Elle n'avait pas de formation martiale, loin de là, mais elle était capable de se mouvoir dans les ombres sans trop de problème. D'ailleurs, elle jetterait sans nul doute une chape de silence sur leur déplacement. Après tout, elle maitrisait ce sort a la perfection maintenant. Elle avait décidé d'ignorer la sécheresse du ton employé par Johann, après tout, il était presque normal qu'elle lui en veuille. Assommée, témoin de choses qu'elle n'aurait pas dut voir, entravée, attachée...Menacée...Ah ça oui, la liste des choses que la jeune Duchesse avait a se reprocher frisait le chaos ! Une petite partie de cette noirceur qui parfois la prenait. Ceci dit, elle ne put se défaire d'une certaine pointe de culpabilité en baissant son regard sur Johann. Elle retint au bord de ses lèvres de nouvelles excuses, jugeant qu'elle en avait assez fait pour aujourd'hui sans tomber dans le pitoyable. Enfin ! ce n'était pas le problème pour le moment.

-J'ai toujours rêver de jouer a cache-cache..

grommela-t-elle en avisant un groupe de personne qui déambulait dans les jardins, le nez en l'air pour admirer le ciel étoilé. Enfin bref, il était peut être temps de se décider a bouger, elles n'allaient pas resté éternellement cachées dérrière ce massif !

Furtivement, demandant d'un signe a Johann de la suivre, elle se faufila hors de la protection éphémère du bosquet. En son coeur dormait une étrange crainte qui n'était pas la sienne...Allons bon, Incanus tremblait de peur dans son coin. En retour, elle lui envoya un doux soupir d'apaisement...Il n'avait rien a craindre, elle s'occupait de tout. Si tout allait bien, d'ici une heure, elle irait le chercher et, ensemble, ils regagneraient le chateau. Il lui faudrait aussi convaincre son frère que tout ce passerait bien.

-Essayons de se faire le plus discret possible...

murmura-t-elle l'oeil pétillant.

-Nous allons contourner le bâtiment et se faufiler par les portes arrières de la cuisine. A partir de là, ce sera un jeu d'enfant !...Enfin, j'espère...

Soulevant sa jupe a deux mains, elle se mit a marcher discrètement, gardant bien entendu l'attention sur les ombres qui pouvaient les accueillir en leur seins. Et non sur le sol joncher de botte de terre et autre branche d'arbre...Elle aurait dût y prêter plus d'attention ! Surtout lorsque sa chaussure se retrouva coincée et que son équilibre se retrouva mis à mal...Subitement attirée vers l'arrière, ses bras se mirent a faire des ronds tandis que sa bouche s'ouvrait sur un juron silencieux ! Peine perdue, elle aurait rencontrer le sol sans coup férir si ce n'était Johann qui la suivait...En deux temps trois mouvement, Astéride se retrouva appuyée contre le soldat avec, sur le visage, un air renfrogné.

-Désolée...Je ne suis pas très douée on dirait...

Chuchota-t-elle en se redressant vivement, une mèche de ses cheveux barrant son front

Finalement, au bout de quelques minutes de marche minutieuse, elle s'arrêta devant une porte de bois, discrète et sans fioritures. Un dernier coup d'oeil sur le paysage et...

-Allons y !

Déterminée, Astéride ouvrit la porte et laissa le passage a Johann.

*Astéride semblait vraiment s'amuser dans cette sorte de partie de cache-cache pour être discrète pour arriver jusqu'aux cuisines... Vraiment... Aucune conscience de ce qui était le plus discret... Faire ainsi était justement le meilleur moyen de montrer que l'on avait quelque chose à cacher... Le mieux aurait été de sortir des fourrés et d'y aller l'air de rien car on attire moins l'attention en ayant l'air naturel plutôt que dissimulant quelque chose... Mais elle n'avait pas trop le choix de la suivre...
Se dépêtrant comme elle le pouvait avec cette maudite robe elle avait même faillit balancer ce qu'elle avait au pied le temps de cette "fête"... Ses bottes lui manquaient cruellement aussi... La noble qui ouvrait le chemin finit évidemment par trébucher... Ce genre de tenue n'étant pas vraiment adaptée pour marcher sur un tel sol. Elle n'aurait rien dit si celle-ci ne lui était pas tombée dessus en plein sur la poitrine...
Intérieurement Johann fulminait, s'était à s'en demander qu'elle était la force qui l'empêcher d'étriper la noble devant elle... Peut-être le fait d'assommer quelqu'un qui malgré tout semblait totalement sans défenses physiques face à une beigne de la cavalière... Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qui lui paraissaient interminables qu'elles arrivèrent à la porte de derrière pour accéder aux cuisines qui étaient en effervescence.
Johann ne lui avait pas adressé un mot de tout le chemin, après tout elle n'avait rien à lui dire. Rien que lorsque la porte de derrière avait été ouverte plusieurs regards s'étaient tournés vers elle, notamment un comi de cuisine. Le reste du personnel semblant totalement absorbé par la tâche qu'était de s'occuper de leurs fourneaux...*

"Et maintenant ?" *Dit-elle simplement.*

*Visiblement elle ne comprenait pas vraiment pourquoi elles devaient forcément passer par les cuisines... Rejoindre un des nombreux couloirs par une porte fenêtre puis le poste de garde afin de récupérer ses vêtements aurait été bien plus court et surtout bien plus simple que de se faufiler ici...
Après tout elle n'avait pas vraiment de choix possible, dans ce cas là pour elle s'était surtout suivre ou combattre en étant sûre de perdre peu importe l'issue d'un combat physique... Évidemment cela ne l'empêchait pas vraiment de chercher discrètement du regard un éventuel couteau à dérober le temps qu'elle récupère son épée.*

Inconsciente des pensées qui agitaient sa voisine, Astéride les mena jusqu'aux cuisines. Evidement que Johann avait raison dans son raisonnement muet, en voulant se fondre dans les ombres, on ne faisait que de se faire repérer. A sa décharge, il fallait dire que là était sa première partie de cache-cache...Enfant, elle était demeurée le plus souvent seule dans son coin, Melisandre ne supportant pas les enfants pour leur chahut, elle avait laissé sa fille dans une certaine solitude. Fort heureusement, elle avait eut son frère et son père pour lui ouvrir le coeur sur les choses primordiales. Sinon, elle serait devenue aussi aigrie que sa mère, pas de doute là dessus !

Evidement, elle n'avait pas choisit le chemin le plus facile, ni le plus simple, mais il fallait prendre en considération son peu d'expérience en matière de...euh...Espionnage ? oui, peut être le terme n'était il pas bien choisit, mais c'était le seul qui lui venait à l'esprit sur le coup. Bref, passons sur son inéxpérience et continuons. Une fois entrées dans la cuisines, elles se confrontèrent a un commis qui ouvrit de grands yeux étonnés a leur apparition. Une fois encore, Astéride revêtit les traits d'une aristocrate méprisante...Quelle chianlit !

-Retourne a ton travail toi !

C'était sec, méprisant, tout a fait dans le ton..Bref, detestable au possible, ce n'était pas ça qui allait aider Johann a réviser son jugement sur elle, décidement, elle faisait tout de travers ce soir ! Finalement et totalement prise dans son rôle, Astéride souleva le bas de jupe et traversa les cuisines en glissant un discret :

-Venez..

A Johann. Sans perdre de temps, elle bifurqua sur sa droite, sure d'elle, a croire qu'elle connaissait la maison par coeur ! Alors que ce n'était pas le cas du tout, mais toutes étaient a peu près faite sur le même modèle de toute manière. Dérrière la porte qu'elle poussa se trouva un couloir, a entendre les rumeurs, les salles de bal n'étaient pas loin...Mais un doute la saisit soudain. Enfin, un doute, plutôt une certitude...Astéride se tourna vers sa voisine, un air embeté sur le visage.

-Johann..Ahum..Comment dire...Je ne sais pas où se trouve la salle de garde.

Avoua-t-elle dans un souffle contrit.

*Le pauvre commis et sa curiosité du cuisto qui défend sa cuisine se ne fit pas très bien "accueillir" par Astéride qui l'envoya carrément bouler avec un ordre sec et méprisant... Le mépris en moins Johann aurait fait de même et sur le point d'avoir été sèche elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir... Cependant elle n'avait pas eut à le mépriser...
Le rôle parfait de l'aristocrate pas du tout apprécié et l'image que l'on pouvait s'en faire dans les campagnes au point que même certains paysans allaient jusqu'à détester le seigneur féodal en possession des terres cultivables... Bref, autant dire qu'Astéride ne remontait pas vraiment dans l'estime de la cavalière...
S'était vraiment à contre cœur qu'elle la suivait. D'un coté la garder à l'œil n'était pas une mauvaise chose, mais pendant ce temps l'autre qui l'avait assommée était toujours dans la nature et elle avait perdu Trystan et Lilianna de vue... Ce qui ne faisait qu'augmenter la tension dont elle était victime... Astéride semblait vraiment sûre d'elle quant à la direction à prendre, et l'une des salles de bal ne semblait pas très loin aux vues des bruits qui résonnaient dans les couloirs. Sûrement derrière une des grandes portes à double battant non loin d'elles... Cette réflexion fut coupée par la noble qui malgré son air assuré sur la direction... Était perdue... Johann soupira...*

"Pour trouver le poste de garde il suffit de retrouver l'entrée et donc la sortie, là bas un des garde pourra nous y emmener sans faire trop de difficulté." *Dit-elle d'un ton sec.*

*Maintenant qu'elles étaient là, par ou devaient-elles aller ? Elle n'avait pas eu les plans du manoir pour pouvoir les mémoriser, non... Elle ne connaissait que les chemins qu'elle avait déjà emprunté. Si elles retournaient dans la salle de bal, là elle pourrait retrouver le chemin vers la sortie... Mais cette solution semblait impossible car "Miss Astéride" ne voulait pas que l'on voit sa robe dans cet état... Tout ça pour cette foutue robe... Vraiment n'importe quoi... Elle se tourna alors vers le pauvre commis de cuisine qui n'avait rien demandé à personne mais qui néanmoins continuait à les surveiller d'un coin de l'œil... Une courte discussion s'ensuivit entre Johann et le jeune homme qui avait vraisemblablement retenu un sourire devant l'une des explications qu'avait pu lui sortir Johann.*

"Il suffisait simplement de demander la direction à suivre" *Dit-elle simplement* "Il suffit de suivre cette coursive qui va finir par longer la salle de bal pour arriver non loin de la sortie et de la salle des gardes."

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