Plus vite, plus vite
Personne ne court après elle, personne ne la poursuit. Pourtant, d’un pas rapide et léger, presque digne d’un elfe sylvain, elle court plus vite que son ombre. C’est scientifiquement impossible, mais sur le coup elle n’y songe pas. Ses pieds touchent à peine le sol rugueux de la forêt, elle a la sensation onirique de voler. Ses pieds son des ailes, qui accélèrent le mouvement. La météo est clémente, elle sera bientôt à Diantra.
Arrivée à la ville, elle repli son souffle. Sa course effrénée l’avait sérieusement fatiguée. Elle eut même du mal à maitriser son souffle, un point de côté se faisait douleureusement sentir à sa droite. Puis, elle regarda et admira une nouvelle fois l’immense ville mondaine. Diantra avait quelque chose de terriblement attachant, surtout le soir. Les maisons closes, les quartiers glauques, les bars d’ivrognes. Une permanante odeur d’alcool. Mais, ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était le fait qu’à Diantra, tout le monde était partant pour tout essayer. Un peu d’alcool et paf, ils acceptaient tout. A cet instant-ci, Chimène sortait ses précieuses herbes qu’elle garde dans sa poche. Elle évite de les sortir le jour, de peur que l’armée humaine lui interdise l’utilisation. On ne sait jamais ce qu’elle contient. Et, mieux vaut ne pas le savoir. En tout cas, les effets sont très prometteurs, ils sombrent littéralement dans les vapes après avoir essayé. Les effets secondaires par contre, elle n’en parlait pas du tout, et ouais, pas folle la petite Chimène.
C’est après avoir longuement médité, qu’elle s’aperçut que les passants la dévisageaient. Elle se regarda dans la vitre d’une échoppe, sa robe rouge était dans un épouvantable état, mais le pire c’était ses cheveux, complètement décoiffés par le vent, une véritable écheveulée ! Ses pieds, ternis de boue, témoignaient de sa folle course de dépravée. Elle s’assit, enfila es petites chaussures, recoiffa avec sa main ses cheveux, du mieux qu’elle le pouvait, et continua sa marche. C’est là qu’elle tomba sur un magnifique énergumène. Qui semblait avoir tout le mal du monde à desendre les marches, en plus il fallait qu’il regarde le ciel. Quel idiot… Avoir autant de mal à desendre relève de l'absurdité. Les passants, certains hilares, défiguraient le bouffon. Et ce qui devait arriver arriva, il tomba.
-Alors, on sait plus descendre les marches ? T’es un sacré cas toi.
Et elle l’aida à se relever.