Une soirée calme [Libre]

Cela faisait quelques jours que la famille de Langehack avait prit place à la cours du Roi sur son invitation. SaYoLe n’y était pas étranger, même si visiblement, il n’était pas le seul à avoir fait cette demande et que le Roi lui-même y avait déjà songé. Quoi qu’il en soit, il se trouvait maintenant dans le château de la capitale humaine, loin de la sœur bonté et du domaine ducal… La première étape avait été franchit, il ne manquait plus qu’à extirper Ashenie des griffes de sa mère sans encombre…

En cette soirée, SaYoLe déambulait dans les jardins, sa protégée étant en entretient avec le Roi auquel il n’avait été convié, il avait décidé d’en profiter pour prendre l’aire, reprendre ses forces et rassembler ses idées. Sa longue marche s’arrêta au pied d’un arbre pour le moins imposant. Pendant un instant, le Garde du Corps se surpris à une curieuse question : « Combien de guerre, combien d’histoire, combien de vie cet arbre avait vu défiler devant lui ? »

Doucement, le jeune homme s’installa contre lui, le dos calé contre l’écorce du centenaire avant de retirer son masque avec d’infinie précaution. Le blanc lisse du masque laissa place à une peau douce et claire alors que la larme de sang peinte laissa la place à une cicatrice qui fendait la gauche de son visage…

Avec méthodologie, il sortit une petite boite qu’il ouvrit. Elle comportait deux rangements, un pour le tabac, l’autre pour les feuilles. Machinalement, il prépara son tabac tout en gardant ses yeux sur les étoiles qui faisaient leurs apparitions. Lorsqu’il eut finis, il porta la roulée à ses lèvres avant de l’allumée avec un briquet. Une fois qu’il eut la confirmation que le tabac se consommait, il s’installa plus confortablement contre l’arbre et laissa ses pensées montées vers le ciel à l’image de la fumé qui s’échappait de ses lèvres.

Comme à son habitude, Arthur arpentait en silence les couloirs du château une fois la nuit tombée, prenant une petite pause dans la lecture des rapports qu’il recevait régulièrement et dans la gestion de ces informations. Il aimait aller dans les jardins, profiter quand le temps le permettait, de la douce brise, des températures plus fraiches certes, mais si agréable la nuit… Mais surtout, il avait cette passion pour les astres, ce ciel étoilé pouvait le happer tant et si bien qu’il en perdait la notion du temps.

Alors qu’il regardait les jardins depuis l’aile qu’il parcourait, il y vit une silhouette qu’il ne pouvait reconnaître, mais il savait qu’il partagerait ce ciel cette fois. Il reprit alors son parcours, jusqu’à sortir dans les jardins et les parcourir, saluant d’une voix basse et douce la nouvelle nuit, la remerciant pour ce nouveau cadeau qu’elle lui faisait.
Marchant sans se soucier des bruits de pas que ses bottes laissaient s’échapper, il déambula jusqu’à apercevoir une petite lueur dans l’obscurité atténuée par la clarté céleste. Son compagnon de ce soir était l’auteur de cette lueur.

Il finit par arriver à proximité, ne faisant rien pour se cacher, il ne reconnut pas d’abord celui qu’il avait devant lui, il n’avait vu de Sayole que ce masque qu’il se plaisait à porter, alors, sans chercher à plus savoir qui il était, il se contenta d’un amical :

- C’est encore un beau spectacle que nous offre la nuit, n’est ce pas ?

Toujours cette chaleur, cette sympathie dans la voix autant que dans ses traits à demi voilés par ses sœurs les ombres. Il jeta un œil une nouvelle fois au ciel et repensa à la robe d’Ashenie, à ses traits ravissants malgré le deuil… Comme il s’en doutait, cette image le hanterait, sans le déranger pour autant. Il soupira doucement, fermant les yeux avant de baisser la tête et s’attarder à nouveau sur cet inconnu qui ce soir serait son compagnon.

SaYoLe laissait ses pensées se perdre alors que son regard vide restait figé dans les étoiles comme s’ils cherchaient à trouver quelques choses sans même le chercher. Son esprit lui vagabondait, passant d’une chose à l’autre aussi rapidement que ses souvenirs allaient et venaient. Il repensait à Ashenie, à ce qu’elle représentait pour lui, professionnellement, et maintenant personnellement. Il savait qu’il n’était pas bon de mélanger les deux, et il allait rapidement à avoir à faire un choix…

Soudain, il sortit de son petit nuage lorsque la voix d’un inconnu se fit entendre. Il s’était tellement laisser absorbé qu’il ne l’avait ni vu, ni entendu approcher. Une erreur à ne pas renouveler. Ses yeux gris devinrent glace rapidement et son visage renforça cette expression de neutralité constante. Même sans le masque, il donnait l’impression de n’avoir aucuns sentiments. Il laissa place au silence, le temps que son esprit remette les choses dans l’ordre tout en tirant une longue bouffé. Le foyer qui se consumait donna lieux à une lumière plus intense qui révélait plus amplement la longue balafre qui recouvrait son visage. Un lourd nuage naquit de cette bouffée avant qu’il ne prenne la parole d’une voie calme mais froide.

Mon Seigneur Arthur de Melasinir…

Il n’oubliait jamais un nom ou un visage, car c’était les noms et les visages qui tuent et non les armes qu’ils utilisent. Il observa le grand homme, se remémorant rapidement les questions et la discussion échangée avec la Duchesse et sa protégée. Il se rappela le regard qu’il avait porté sur lui.

Spectacle ? Certain pensent que ces étoiles sont le résultat d’explosions continue de monde comme le notre. Pouvons-nous appeler spectacle la vue de ces mondes qui disparaissent ?...
Nous sommes différents mon seigneur…
Vous êtes une personne dont la vie compte, moi je suis un personne dont la vie est saccarifiable pour qui peut y mettre les moyens.
Vous vous y voyez un spectacle fascinant, moi j’y voix une nuit plus éclairé qu’une autre et donc plus propice aux mouvements de troupe…

Il n’y avait aucune animosité dans son flot froid et continue de parole, uniquement une constatation plate et sincère. Mais déjà il en avait trop dit. Lui qui n’aimait pas la compagnie des gens et qui préférait sa solitude venait de parler d’avantage à cette homme qu’à la très grande majorité des personnes vivants au duché de Langehack. Est-ce cette impression de chaleur et de sympathie qu’il dégageait ? Afin de lutter contre ce phénomène, il laissa de nouveau un léger blanc avant de reprendre entre deux bouffées de tabac.

Que peut faire le Garde du Corps d’Ashenie de Langehack pour le Seigneur Arthur de Malasinir en cette nuit ?

Ainsi, ce visage appartenait à Sayole ? Au moins, il connaissait désormais ce qui se cachait sous ce masque, les véritables traits qu'il semblait vouloir cacher, avait il du mal à assumer ce qu'il était, tentait de se dissimuler derrière cet objet... Il ne savait peut-être pas se contrôler, malgré ce qu'il semblait montrer... Il était vain de laisser à penser qu'on avait pas d'émotion, et lui ne comprenait pas ce comportement... Ces choses là étaient un très bon outil de communication, capable de palier les vides que les mots ne savent exprimer. Pourquoi les cacher ?
Il obtint une partie dans les propos de Sayole, mais ce dernier allait sans doute être surpris par la réaction et la réponse que lui ferait Arthur, car ce jeune homme était loin, oui, très loin de comprendre comment fonctionnait et pensait le noble, et cette discussion était l'occasion de faire connaissance, même si cela devait être au travers d'une conversation amicale, et il n'hésiterait pas à décevoir le garde du corps dans ses attentes, ne lui offrirait pas ce qu'il veut voir... Un noble hautain, l'un de ces hommes qui ne le considèrent pas.
Avec cette intonation, cette voix toujours douce, pleine de cette sympathie qu'il exprimait et dégageait, il entreprit une réponse à Sayole.

- Messire Sayole... Que voila de biens sombres paroles, de biens sombres pensées.
Pour répondre à cette réflexion très intéressante, surtout pour saisir un peu mieux votre conception assez triste des choses... Je vais confirmer une chose, nous sommes différents... Mais vous vous trompez quant à ce qui change entre vous et moi.
Vous voyez le mal, la destruction, peut-être même la mort partout, vous vous rabaissez et vous estimez mal...
N'êtes vous pas capable de simplement profiter de cette douce nuit, admirez ces étoiles pour ce qu'elles nous offrent ? Ce ciel est beau, mais vous devez simplement vous perdre au dedans, cessez donc de penser que ce sont des mondes explosant, cette vision est si sombre, si triste qu'elle dénature la beauté d'une chose...
Quand vous voyez une belle femme, pensez vous qu'elle n'est qu'un amas de chair, de sang et d'os ? Ou bien la verrez vous pour cette beauté qu'elle dévoile à vos yeux... Je parle au premier abord bien sûr, une femme a cette profondeur et cet intérêt que l'on prend plaisir à découvrir que la nuit et son manteau étoilé n'ont pas, mais le principe demeure. Oubliez les explosions, oubliez la troupe en balade, elle sera sous notre regard quoiqu'il advienne... Laissez vous emporter, laissez à la nuit vous dévoiler ce qu'elle sait faire de plus beau.

Une légère pause avant de continuer, gardant un ton agréable... Il n'y avait aucun reproche, c'était un constat sincère mais prononcé sans cette pointe hautaine que pouvait avoir certaine personne... Non, Arthur le traitait comme un ami.

- Dites moi, vous y croyez vraiment à cette histoire de vie qui compte plus qu'une autre ? Vous avez votre importance, tout dépend du point de vue de la personne... A vos yeux, vous estimez que je suis une personne qui compte, certains verront en ma vie une stupidité et voudront m'en priver, d'autres en ignoreront jusqu'à l'existence... Croyez vous que pour ceux la ma vie compte ? Hm... J'en doute, et vous ?
Votre cas est le même... Certains y accorderont un intérêt, d'autres non, mais c'est le lot de tous, il n'y a pas d'exception, aucun ne vient faire le malin en disant qu'il ne la suit pas.
J'imagine que tout ça vient du rapport entre un noble tel que moi et vous, garde du corps, n'est ce pas ?

Une nouvelle pause, un sourire complice et amusé et il reprit une nouvelle fois la parole.

- Vous vouliez savoir ce que le garde du corps pouvait faire pour le seigneur ? Et bien, pour être sincère, je n'en sais rien... Quand je viens ici, je ne suis plus un seigneur, la nuit me retire mon titre de noblesse, mon devoir de représentant... Je ne suis plus qu'un homme car elle, elle ne prend pas en considération ces choses là.
Ce qu'Arthur de Melasinir veut de Sayole en revanche, cela je le sais... Partager un peu de cette nuit, de ce présent qu'elle nous fait une nouvelle fois... Mais si vraiment vous voulez demeurer sérieux, vous pouvez me parler du Marquis de Sainte Berthilde, votre opinion à son sujet, vos impressions et son comportement vis à vis des Dames de Langehack...
Si vous ne le voulez pas, ou ne désirez pas en parler, alors passons à autre chose, voulez vous ?

SaYoLe écouta l’homme sans dire un mot, continuant de fumer doucement, créant un nuage de fumé à intervalles réguliers. Il en était maintenant à la moitié de son tabac et la cendre d’écroula brusquement, ne laissant place qu’au foyer qui éclairait faiblement son visage. Son interlocuteur savait manier les mots et sa voix, il devait le reconnaitre, mais il ne lui accordait aucun crédit ou confiance, surtout après se qu’il avait fait lors de l’entretient avec la Duchesse et sa fille. Il s’adossa plus amplement contre l’arbre et répondit d’une voix calme mais toujours aussi froide :

La tristesse, l’estime, le mal et le bien… C’est se qui nous différencie le plus. Je ne crois en aucune de ces choses, c’est ainsi que l’on ma éduqué, c’est ainsi qu’un Garde du Corps doit voire les choses pour remplir ses fonctions… Sur quels critères pouvez-vous dire qu’une chose est bien ou mal ? Belle ou horrible ?
La nuit n’est qu’une étape de la vie, de la journée. Elle n’est qu’un ennemi ou ami de plus dans la mission que j’effectue…

Il marque doucement une pause. Il parlait beaucoup, mais contrairement à d’habitude, il aimait la compagnie de cet homme, du moins, elle passait le temps.

Votre vie compte dans le sens ou elle vous est propre. Vous pouvez décider d’en faire ce que vous voulez, vous pouvez décider de la protéger ou de la risquer. La vie d’un Garde du Corps est dans les mains du titulaire de son contrat, et il doit être prêt à la sacrifier pour protéger celle de son colis…

Doucement il ramassa son masque qu’il présenta devant lui.

Vous voyez ce masque ? Beaucoup pensent qu’il ne sert qu’à cacher la cicatrice récemment acquise qui traverse mon visage, d’autre pense que c’est pour cacher mes émotions. Je vais vous faire une confidence… Ce n'est aucune de ces deux raisons. Ce masque est la car il m’enlève toute identité. Un nom sur un visage, voila se qui fait de nous des hommes. Enlever le visage qui va avec le nom, et ce n’est plus un homme. Si un jours je viens à disparaitre, mon remplaçant portera ce même masque et le nom de SaYoLe… Ainsi, pour n’importe quel noble de cette coure, le Garde du Corps d’Ashenie ne veillira pas, ne mourra pas et sera toujours à ses cotés jusqu'à ce que le contrat prenne fin… Voila l’utilité de ce masque.

Là encore, aucune tristesse, aucune émotion visible sur son visage ou dans sa voix. Il expliquait juste platement les choses, comme s'il démontrerait qu’un arbre pousse mieux sur de la terre que sur de la pierre.

Ma vie n’a d’intérêt que tant qu’elle sert à protéger mon colis. C’est une vie saccarifiable et utilisable, voila le propre d’un Garde du Corps, et c’est pour cela que nos services sont si recherché et onéreux. Je ne cherche pas à être prit en pitier, c'est une voie que j'ai choisi de mon plein droit.

Doucement il posa le masque sur le sol là où il était quelques secondes plutôt et repris une longue bouffé. Enfin on en venait au sujet qu’Arthur était venue chercher :

Les clauses du contrat son ainsi faite que je ne peux parler de l’entourage et de tout les évènements se rapportant à mon colis…

Il marque un pause, sa respiration s’arrêta quelques instants, trahit par l’arrêt de son nuage de fumé qui revint quelques secondes pus tard. C’était la première fois qu’il utilisait le mot Colis en parlant d’Ashenie… Peut-être cela valait-il mieux…

Sachez que je ne trahirai pas cette clause… Je suis amené à partager une grande partie de la vie privé du domaine de Langehack, d’où l’utilité de cette clause et ma situation. Mais je vous engage à poursuivre cette equête…

En réalité, il ne l’encourageait pas pour trouver le coupable de la mort du Duc, car s’il s’avérait que c’était un Drow, la culpabilité d’Ashenie n’en serai que décuplée après avoir fait relâcher un de leur congénère… Mais il l’encourageait à poursuivre pour qu’il trouve les secrets de la Duchesse et de la None…

Arthur était surprit, très surprit du comportement du garde du corps... Il ne s'attendait pas à ce qu'il voit comme une aussi importante ouverture à lui, cet inconnu qu'il en est venu, à tord, à percevoir comme un ennemi et une menace pour son "colis", ce qui en soit est une imbécilité que le noble ne s'était pas permit de juger, et il n'avait pas répondu à ce simulacre de tentative pour l'impressionner ou l'effrayer. Ce garde du corps avait du cran, de la prétention et une certaine arrogance... Mais dans cette rencontre, il aurait été seul responsable du trouble, et si le sang avait du couler, il aurait du l'assumer seul, des excuses formulées à la jeune fille, par un homme pleinement dévoué au Roi et à sa famille ne peuvent être prise comme une menace sérieuse, mais Arthur avait comprit une chose...
Il allait bien trop loin dans son "travail" et plus que de la protection, il voyait en Sayole une cage qui enfermait la jeune demoiselle, la privant de contact... Même de gens aussi sûr qu'il l'était. Car il était sans doute même plus sûr que ce garde du corps qui travaillait au fond uniquement pour de l'argent, par respect d'un contrat... Sa loyauté à lui, envers la couronne et la famille était un héritage ainsi qu'un enseignement tenu depuis son plus jeune âge... Sa fidélité, sa dévotion, ainsi que celle de sa famille était connue de tout ceux qui y prêtaient attention... Alors qu'est ce que ce jeune homme pouvait remettre en question sans tomber dans le ridicule ?
Mais il n'y prêtait pas plus d'attention... Au fond, ce garde du corps subissait le charme de son "colis" et il usait de son contrat pour se montrer possessif, trop sans doute...
Il exerçait sans doute à la lettre, à excès même, sa profession... C'était une bonne chose... Mais cracher sur un allié potentiellement intéressant, avec autant de pouvoir et d'influence qu'Arthur, qui l'aiderait dans sa tâche, en prévenant des dangers car lui pouvait les voir venir et intervenir là où Sayole ne pourrait pas, si il y portait assez d'attention... Ca, c'était une mauvaise idée.

Ses paroles étaient celle d'un de ces hommes qui prétendent à certaines choses, mais la notion de bien et de mal, Sayole était bien forcé de la connaître... Il y avait forcément ce qui était bon et ce qui était mauvais dans et pour l'entourage de Ashenie, alors prétendre en ignorer l'existence...
Il y eut ensuite le récit du masque, et encore une fois, Arthur ne comprenait pas... Du moins, il concevait l'idée en elle-même, le principe... Mais à quoi bon faire cela ? Qu'est ce que cela apportera de penser qu'un garde du corps demeure le même au travers des années ? Il y avait dans ce raisonnement une subtilité que le Chef du SSR s'avouait ne pas comprendre. Mais il le laissa continuer, il lui donnerait son opinion une fois qu'il pourra répondre à cela.
Puis il en vint à ce petit commentaire sérieux qu'avait glissé Arthur, et à ces propos sur une clause qu'avait anticipé le noble... Obtenir quoique ce soit de ce garde du corps n'allait pas être évident, et il allait devoir dévoiler quelques... cartes de son jeu pour tenter quelque chose en ce sens.

Il allait déjà éclaircir le souci de sa demande... Car le garde du corps avait étendu bien trop l'envie de savoir d'Arthur, beaucoup trop.

- Sire Sayole... Même si, puisque votre décision est prise, je n'insisterais pas plus... Je vais tout de même vous préciser une chose.
Je me doutais bien d'une telle clause, en vous amenant à parler de cela... Mais avant tout, vous êtes chargés de protéger Ashenie, n'est ce pas ? Sachez que notre tâche, à nous, c'est d'agir en amont, prévenir dans la mesure du possible cet éventuel danger, et agir. Vous me voyez comme un danger pour Dame Ashenie, votre "colis" comme vous la nommez ici... Pourtant je suis un des alliés sur lequel vous devriez compter.
Il est possible, ça n'est pas certain, mais c'est justement pour cela que je suis venu à la Duchesse, pour déterminer si un risque existe réellement, que le Marquis soit dangereux pour votre "colis"... Mais vous, Sire Sayole, vous serez impuissant s’il décide d'agir, car il sera sans doute trop tard.
Je ne vous demande pas des secrets capitaux, et votre participation sera bien entendue jamais connu... Mais je dois savoir la façon dont le Marquis s'est comporté, envers la Duchesse et envers Dame Ashenie...
Ce service ne sera pas gratuit, et au besoin, vous pourrez toujours compter sur nous...
Vous pouvez y réfléchir, mais je ne vous obligerais à rien, je comprends votre contrat, votre respect à celui-ci. Mais passons.

Oui, passons à autre chose... Il voulait revenir sur le détail du masque, ce qui l'intéressait le plus puisqu'il ne comprend pas.

- Je m'interrogeais sur le sens de ce masque... Vous savez, que le garde du corps ait un visage ou non, qu'il change ou non... Cela n'importe pas je pense pour les nobles, pour la cour. Vous vous perdez dans des choses je pense inutile pour votre travail... Vous devez la protéger, mais le contrat ne stipule pas que vous êtes privés d'une identité, n'est ce pas ?

La fumée s’échappa de nouveau atour du visage du Garde du Corps. Il écoutait doucement, pesant le pour et le contre du discours de son interlocuteur. Ses propositions étaient tentantes, mais son contrat le liait… D’un voix toujours aussi froide, il reprit la parole, les yeux vers les étoiles :

Le fait que vous soyez du SSR m’assure de votre loyauté envers le Roi, pas envers Ashenie. Si celui-ci décidait qu’elle devait mourir, que feriez-vous ? Vous feriez sans doute la même chose que moi : Votre devoir, ce pour quoi vous avez signé, ce pour quoi on vous paye…

Il avait tilté au mot colis, il savait qu’il l’utilisait pour masquer son attachement à la demoiselle. Il marqua une pose nécessaire au choix de ses mots et reprit :

Si j’avais une preuve que Aegar est mit en danger Ashenie ce soir là, j’aurai prit des mesures… C’est la seule chose que je peux vous dire. Le contrat est la seule et unique chose qui me lie à la famille de Langehack, et il leur garanti mon silence sur se qu’il s’y passe. Je ne peux donc pas vous aider.
Je vous accorde que personne ne saura rien, mais moi je le saurai, et cela me suffit… Croyez bien que cette clause me coute beaucoup…

Une légère référence à se qu’il avait subis là bas pour s’être opposé aux purifications exercé sur Ashenie. Son regard se baissa alors sur son masque puis sur le sir :

Vous savez, l’identité d’un homme dont l’espérance de vie n’est que légèrement supérieur à celle d’un soldat n’a que peut d’importance. Néanmoins, vous qui êtes sur SSR, vous devriez le comprendre mieux que quiconque.
Ce masque permet de protéger le Garde du Corps en coupant tout liens avec sa famille ou ses amis. Cela joue également sur la psychologie de l’agresseur, car il ne sait pas combien ils sont exactement, si il est toujours la ou pas lorsqu’il n’a pas son masque.
Quoi de plus décourageant lorsque l’on veut tuer quelqu’un que lorsque l’on croit que la personne qui le protège ne dors pas, ne mange pas, ne bois pas, ne meurt pas…

Il se tu pour de bon. Malgré son ton, il appréciait la compagnie de cet homme. Pourquoi ? Il ne savait pas, mais cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas parlé aussi longtemps avec quelqu’un…

Le garde du corps pensait connaître l'homme qu'il avait en face de lui, et le comportement qu'il aurait face à une certaine situation. Il ne lui dirait pas, mais son exemple concernant le Roi était.. erroné. La première erreur, à son sens, c'était de penser le roi capable d'ordonner la mort de sa cousine.. Cela pouvait arriver, mais la deuxième erreur paliait à ce problème. Arthur n'était pas un soldat, ne l'avait jamais été.. Il n'était pas de ceux qui obéissent aveuglément à des ordres, il fallait qu'ils soient justifiés ou du moins, possède une logique.. Le meurtre d'Ashenie, si il devait en venir à là, devrait posséder un motif valable, et encore que.. Arthur lui-même si il n'apprécie pas saurait la faire passer pour morte sans la priver de l'existence, l'avantage d'être celui qui manipule et contrôle les informations.
Bien sûr, il espérait ne pas en venir à cette situation ou les principes morals s'opposent à la loyauté et au serment.. Il faisait confiance au Roi là dessus.

Des mesures ? Un garde du corps contre un marquis aussi puissant qu'Aegar ? Cela lui valu un petit sourire intérieur, cette pensée était assez naïve, trop sans doute mais bon, cet homme semblait penser qu'il pouvait tout faire seul, Arthur espérait qu'il ne serait pas trop tard quand il se rendrait compte de son erreur. Puis on en revint à cette clause de confidentialité, et Arthur fut heureux de relever sa fidélité à ses engagements, cet homme avait un très bon fond et il decida qu'il ne tenterait pas plus de lui demander de trahir cette clause, mais il devait trouver un moyen de la contourner ou bien tout simplement, de s'en débarasser.
La Duchesse avait déjà fait mention du comportement d'Aegar, mais sans cette clause, Sayole pourrait devenir un allié très intéressant si il demeure auprès de Ashenie et à Langehack, dans ce Palais où ses yeux ne pénétraient pas encore. Si cette clause était un réel souci et que lui pouvait l'en débarasser...

Comme d'habitude, il le laissa parler jusqu'à attendre son "tour" et écouta avec attention ces propos qui permettaient tout de même une meilleure compréhension du personnage, de cet homme qui intéressait suffisamment Arthur pour qu'il consacre ce qu'il voit comme de la détente se transformer en nouveau temps de travail. Mais qu'importe, c'était l'occasion d'en parler après tout.
Il commença par des sujets moins... Important, cette histoire de masque.

- A la limite, les explications sur les feintes, les moyens pour perturber et ennuyer un éventuel agresseur convienne mieux... Mais une vie est une vie, quelque soit sont espérance de vie, elle a son importance, c'est tout ce que je veux dire. Votre vie sera sans doute moins longue, mais n'oubliez pas que de la votre dépend celle d'une personne... Alors se dire sans importance, au fond c'est stupide, vous l'êtes puisque vous la protéger... N'oubliez pas ça, et qu'importe que vous soyez remplacable ou non... C'est vous pour l'heure qui en êtes chargé.

Il tenait à continuer là dessus malgré tout, sans doute que certains nobles ne le considéraient pas, ne le voyaient pas... Mais Arthur n'était pas un de ces nobles. Il savait la valeur d'une vie, surtout celle d'un protecteur, qu'importe qu'il soit noble ou non.
Il en vint maintenant au sujet délicat, sérieux.

- Cette clause vous empêche de parler des histoires de Langehack, n'est ce pas ? Alors je n'insisterais pas plus.
Mais je m'interroge sur autre chose, dites moi si c'est sujet à cette même censure, ou bien si vous pouvez en parler librement, surtout.
Je ne sais pas tout des contrats qui lient un garde du corps à son patron, peut-être pourriez vous me renseigner un peu... Y a t'il un quelconque moyen de faire passer le contrat entre les mains d'une autre personne, qui pourrait manipuler le contrat et les engagements qu'il pose si le propriétaire actuel s'y refuse ?

Si vraiment Sayole était au courant de secrets à Langehack, passer par la Duchesse pour tenter de faire sauter cette clause était vain... La raison d'être de celle ci était justement de faire tenir sa langue à ce garde du corps... Si vraiment il existait un moyen d'annuler ce que même cet homme semblait détester, il était le mieux placer pour savoir. Il avait amené sa question de tel sorte que cela n'affecte pas Langehack, ne touche qu'au contrat d'un garde du corps en général... C'était grossier et Sayole en verrait la manoeuvre qu'Arthur ne tentait pas de dissimuler un seul instant, c'était juste pour la forme et contourner le problème...
La clause lui interdisait de parler de Langehack, pas du fonctionnement des contrats.

Alors qu’Arthur expliquait sa vision des choses sur la valeur d’une vie, SaYoLe écoutait d’une oreille discrète. Il observait le château, se demandant où en était Ashenie avec son entretient auprès du roi. Il lui avait expliqué qu’il allait se balader dans les jardins proches. La raison était simple, il était quasiment sûre que si il lui avait dit qu’il l’attendra derrière la porte, elle aurait raccourcie l’entretient pour ne pas me faire attendre. En prétextant une ballade reposante, il ne mettait aucune pression de temps derrière sa jeune protégée…
Alors qu’Arthur finissait, SaYoLe était déjà entrain de préparer une nouvelle cigarette. Ses explications ne souffraient d’aucune réponse. Chacun des deux avait son opinions, et chacun avait assez de caractère pour la garder, le sujet tournerai en rond. Néanmoins, lorsqu’il arriva sur le sujet du contrat et de ses clauses, le Garde du Corps sortit rapidement de sa rêverie, ses yeux redevinrent froids, signe qu’il accordait une importance flagrante à la situation. Il n’avait jamais penser à cette éventualité, mais elle pourrait… Il arrêta sa rêverie et tendis sa cigarette à Arthur :

Vous semblez vous intéressez aux Gardes du Corps c’est derniers temps, une nouvelle fonction du SSR ?...

Son ton était ironique et n’avait pour fonction que de faire comprendre à son iterlocuteur qu’il avait saisit le sens de la question. Celui-ci ayant refuser la cigarette, SaYoLe se l’alluma pour lui-même et commença son récit.

Lorsqu’un Garde du Corps signe un contrat, il met en avant plusieurs clauses importantes :
Le nom de la personne à protégé
Le prix de ses services
La durée du contrat
La durée de résiliation, se qui signifie combien de temps il reste au service de la personne après que l’un des deux parties est désiré rompre le contrat. Cela permet de laisser au garde du corps le temps se trouver un nouvel emploie et au commanditaire de trouver un remplaçant.
Les services annexes, c'est-à-dire le logement et la nourriture mise à sa disposition
Les pouvoirs qui lui sont accordés, donc savoir se qu’il à comme pouvoir de décision lorsque la vie de son colis est en jeu.
La confidentialité qu’il doit observer le temps du contrat. Concernant cette clause, elle dure le temps du contrat et continue même une fois le contrat terminé.

Ce sont les termes le plus courants, ils en existent bien d’autre que l’un des deux partis peut choisir d’intégrer. Un contrat dure généralement 2 à 3 mois et est renouvelé autant de fois que nécessaire. Lors de ces renouvellement, des clauses peuvent être rajouté ou enlever.

Il marque une petite pause, le temps de préparer ses mots puis repris.

Un contrat peut être racheté par un tiers. Pour cela, il faut l’accord des deux signataires, donc du garde du corps et du commanditaire. Pour cela, la personne qui rachète le contrat propose souvent des compensations aux deux parties. Si l’un de deux ne veut pas, le rachat ne peut pas être effectué.

Lorsque Sayole proposa une cigarette à Arthur, celui ci refusa poliment d'un signe de la main accompagné d'un "Je ne fume pas" bas, qui ne s'insérait pas dans la discussion. Même si la question de Sayole ne devait pas trouver de réponse puisqu'elle n'avait pour but que de prouver qu'il avait comprit où il voulait en venir, il se dit que de toute manière, sa fonction en était proche, quoique bien plus étendu. Servir les intérêts de la Couronne et la protéger ainsi que sa famille, c'était une part du travail qu'il menait, la différence était dans la manière d'exercer la protection.
Mais qu'importe, là n'est pas le sujet, il devait écouter avec attention le fonctionnement du contrat de Sayole si il voulait trouver le moyen de supprimer la clause et ainsi d'accéder au puit de connaissance et d'informations que devait être l'homme, et pourquoi pas, s'en faire un allié puisqu'il le débarasserait d'une chose qui l'ennuie.
A la fin de ses explications résidaient un problème, un assez gros problème... Il allait falloir convaincre la duchesse d'accepter le rachat du contrat de Sayole, mais le laisser à sa place était judicieux...

Il y avait toujours moyen d'utiliser la demande de la duchesse en ce sens... Les SSR prendraient pour eux les charges financière de Sayole pour assurer la protection d'Ashenie... Mais cela ne suffirait pas, elle pourrait entrevoir le projet qui se cachait derrière si elle repensait à la clause, ce dont il ne doutait pas, malheureusement. Trouver et utiliser un moyen de pression aussi était une solution, sans doute la meilleure, mais il ne voulait pas toucher à une possible bonne relation avec Langehack et dévoiler de mauvaises intentions, surtout que le but de tout ceci était avant tout de déterminer avec précision les ambitions du marquis, non d'amener à une confrontation entre ses services et le duché, chose qui serait sans doute peu apprécier par le Roi.
Cela le ramenait à sa première idée, qui, si elle était bien amenée, bien posée pouvait passer... Après tout, pour protéger Ashenie de ses prétendants, il fallait savoir qui ils étaient, leurs comportements pour en saisir les intentions... Il fallait donc un oeil sur ce qu'ils faisaient et se passaient autour de la damoiselle. Plutôt que d'intégrer un nouvel agent, un nouveau visage à Langehack... Il pouvait proposer Sayole dans ce rôle, s'en serait plus simple et moins troublant pour Ashenie, tout en permettant d'assurer le service promit à la duchesse..
C'était une chose à tenter, mais il devait bien préparer la manière d'amener la proposition.

- Et bien... Il est toujours bon de savoir le fonctionnement précis de certains métiers, n'est ce pas ?
Je vous remercie pour m'avoir éclairé sur votre profession, la curiosité est sans doute parfois un vilain défaut... Dans mon boulot, on dit qu'elle est l'une des plus grande qualité, mais c'est aimable à vous de l'avoir nourrit avec autant de précisions.
Mais passons à autre chose... Que faites vous là sans Ashenie, Sir Sayole ? Il parut réfléchir un instant.. Ah oui... Dame Ashenie est en compagnie de sa Majesté, c'est ça ?

Question dont il connaissait déjà la réponse, mais il voulait amener à un nouveau sujet... Sayole lui avait donné la direction à creuser, c'était ce dont il avait besoin.

Vous savez, le rachat de contrat est très rare dans notre milieu… Les rares cas sont des rachats entre membre d’une même famille. Les commanditaires rechignent souvent à laisser partir quelqu’un ayant partagé leur quotidien… Et généralement, les Garde du Corps eux même sollicitent de gros avantage pour acquêter ce rachat…

Puis Arthur lança le sujet sur Ashenie et le lieux où elle se trouvait…
Encore une question piège ? Les yeux gris de SaYoLe se posèrent sur lui, lui signifiant qu’il doutait fortement que l’envoyer du SSR ne savait pas que son Roi était en entretient… Qui plus est avec Ashenie dont il semblait nourrir un intérêt particulier. Le Garde du Corps pencha la terre en arrière, passant la main dans ses cheveux afin de se rafraichir et de se recoiffer. Sa cigarette continuait de son consommer au rythme de ses aspirations. Son épaule craqua lorsqu’il effectua un léger mouvement afin de ne pas rester inactif avant qu’il ne rebaisse sa tête et réponse calmement :

En effet, elle est en compagnie du Roi. Je pense que vous le savez n’est-ce pas ?...
Je suppose qu’il lui explique se que sera sa vie ici, ses droits et ses devoirs… Peut-être même que ce sera lui son tuteur ici, maintenant que la reine à eut son enfant..

Les rôles étaient inversés, il savait qu’Arthur devait avoir quelques informations sur le sujet, et il cherchait à l’obtenir…

Les premières paroles que prononça le garde du corps au sujet du rachat ne dérangea pas outre mesure Arthur, puisque de toutes manières, l'idée était de laisser Sayole au service de Langehack... Simplement, celui qui le paierait serait externe et des petites lignes dans le contrat changerait. Par contre, la dernière précision le gêna. Il sous entendait qu'il demanderait de gros avantage si lui agissait en ce sens... Si ces demandes n'allaient ni à l'intérêt, ni à l'avantage d'Arthur, il devrait revenir en arrière. Il pouvait aider le garde du corps à se débarasser d'une clause qui semblait le contraindre à des choses qui ne lui plaisait pas, mais si ce dernier en demandait trop au chef des SSR, ça ne pourra pas être possible... Si il fait ça, c'est avant tout pour son travail, son devoir, pas pour Sayole, il fallait donc voir ce qu'il allait demander, mais c'était une possible source de problème.

- Oh, et bien... Si un jour je suis confronté à pareil situation, nous verrons ce qu'il se passera. J'espère simplement que le garde du corps auquel je tenterais de racheter le contrat n'essayera pas d'abuser de ma générosité et saura se montrer raisonnable... Il serait dommage que trop de gourmandise gâche une telle affaire, si un jour je suis amené à en traiter une.

Il avait prit la décision d'avertir indirectement Sayole... Trop en vouloir n'était pas sain.
Puis il répondit à la question dont Arthur avait déjà la réponse, mais c'est la suite qui l'amusa... Sayole essayait de grapiller quelques informations, mais là dessus, il allait le décevoir. Si le garde du corps respectait sa clause de confidentialité, lui s'en tiendrait à son travail. Il n'était pas celui qui en parlerait à Sayole, pas non plus celui qui le mettrait au courant de ce que lui savait. Ashenie ou bien la duchesse seraient les seules à l'informer, si elles estimaient qu'il devait savoir.
Il dû néanmoins trouver la manière la plus courtoise de lui dire non, car il fallait toujours savoir jouer avec la forme.

- Il est probable que je sache, ce sont des choses qui peuvent se savoir... Et puis, par simple déduction. Si vous n'êtes pas en sa compagnie, elle est dans un lieu assez sûr pour que vous n'ayez pas à y être, et vous ne la laisseriez pas avec un courtisan... Vous avez déjà manqué de vouloir me trancher la gorge parce que j'ai murmuré quelques mots qu'elle était seule en droit d'entendre sans la toucher, alors la laisser avec un courtisan, je ne l'imagine pas.
Le Roi est le seul homme je pense que vous ne pourriez pas menacer, le seul auquel vous ne pouvez refuser ainsi un entretien privé avec sa cousine, n'est ce pas ?
Ensuite, vos suppositions sont peut-être juste, peut-être erronée... Qu'en sais je ? Vous n'aurez qu'à la questionner à sa sortie, je ne saurais vous répondre.

La réponse plutôt cinglante d’Arthur eut pour effet immédiat de renfermer le visage de SaYole, alors que ses yeux reprenaient une couleur glaciale. Il tira un long moment sur sa cigarette, expulsa la fumée et écrasa le restant de tabac juste à coté de lui. D’une voix froide mais calme il répondit :

Dans ce cas, il faudra que le Garde du Corps en question y trouve son compte, à vous de découvrir ce qui pourrait le motiver à accepter que vous rachetiez son contrat…

Son visage se tourna vers son interlocuteur. Son regard n’était pas un regard de défis, mais il voulait qu’il comprenne clairement que se qu’il allait dire n’était pas des paroles en l’aire.

Si je l’ai laissé seule avec le Roi c’est uniquement parce qu’elle pourra lui parler librement et se concentrer totalement sur leur discussion. De plus, le Roi ne pourrait se permette d’assassiner sa propre cousine alors que beaucoup sont au courant de cet entretient.
Néanmoins, SSR ou pas, si un jour le Roi se montre menaçant pour la sécurité d’Ashenie ou qu’il tente quoi que ce soit, je peux vous assurer que ma lame ne fera pas la différence entre la chaire d’une roi ou d’un paysan..

Il ne menaçait pas, mais il voulait démontrer clairement que les rangs ne signifiaient rien pour lui. Il en connaissait les conséquences, mais elles ne valaient rien par rapport à son contrat. D’une main, il ramassa sa boite de tabac qu’il rangea calmement, puis se tourna vers son masque. Il l’agrippa, l’observa quelques secondes avant de le mettre. Immédiatement, son souffle devait plus diffus à cause du masque. Il se releva doucement et se tourna vers Arthur.

Je vous laisse à votre contemplation, je pense que l’entretient sera bientôt fini, je vais aller l’attendre ...

Pourquoi tenter de se cacher, chercher à dérober aux yeux d'Arthur le ressenti de sa demande de modération ? Il l'avait vu, lu dans le visage du garde du corps, ce choc, cette fermeture comme si cela pouvait le protéger, couvrir quoique ce soit pour celui qu'il avait en face. Ce jeune homme avait déjà une idée de ce qu'il demanderait, tout ce qu'attendait son interlocuteur, c'était de se montrer un minimum raisonnable, ne pas céder à tous les caprices que pouvaient faire naître cette situation... Un peu de maturité envers un garçon bien trop protecteur, qui repoussait même ceux qui lui tendaient la main.
Arthur pouvait offrir son aide, accéder à certaine requête, mais tout ne serait pas permit, et c'est cette notion de limite qu'il avait voulu exprimer, que Sayole ait conscience qu'on ne pouvait pas tout obtenir. Il l'avait mal prit, mais lui irait d'abord à l'écoute des demandes, de ces motivations dont avait besoin ce garçon pour accepter cette démarche qui le libèrerait. Il ne devrait pas oublier qu'Arthur l'en sortira, le libèrera du clause semble t'il lourde à tenir pour lui... Si plus que la main tendue, il tentait de dévorer le bras, pourquoi lui, devrait il se montrer généreux envers un individu qui se montrera à l'image de cette cour ?

Il ne répondrait plus rien, pas pour l'instant en tout cas, il devait réfléchir avant de décider d'aller dans ce sens car une fois le processus engagé, il ne pourrait faire marche arrière. Et puis, cet entretien avec le Roi pouvait être déterminant... Si décision était prise qu'à présent, Ashenie resterait sous la tutelle de sa Majesté, ici, à Diantra, alors l'idée d'user de la demande de la Duchesse pour s'accaparer ce contrat serait bien plus évidente à faire passer... Mais il devait attendre... Attendre que ces différents facteurs se confirment et que s'eclaircissent la situation. Si la jeune damoiselle restait ici ou si elle repartait pour Langehack changeait tout le discours, la manière d'aborder la Duchesse.
Quand il aurait prit la décision d'agir, il demanderait d'abord à ce garde du corps ses exigences avant d'attaquer la pénible tâche de convaincre celle qui possèdait ce contrat.

Les paroles qui suivirent auraient pu le faire rire mais rien n'y paru, il gardait ce sérieux et ce calme chaleureux, rien ne changeait. Le Roi ne fera rien à sa cousine, de cela, Arthur en était certain, il faisait confiance à son souverain pour cela... Mais Sayole se trompait, il existait une différence majeure entre un roi et un paysan... Cette différence se trouvait dans les chances d'atteindre le souverain avant de périr, et à ce petit jeu, les hommes d'Arthur et lui même malgré qu'il s'éparnait désormais souvent ces tâches qu'était l'assassinat. Alors il pouvait bien afficher l'arrogance et la fougue de la jeunesse... Son interlocuteur affichait ce calme et cette sérénité face à ces mots... Qu'importe les menaces, si il n'avait pas peur de bientôt provoquer un marquis... Un garde du corps comme ce garçon ne l'impressionnait pas un instant.

Quand Sayole fut parti, il demeura assit encore de longues minutes avant de retourner à ses appartements... Une soirée de travail et une nuit de sommeil l'attendait.

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