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 Daphnée Astrann [Danseuse]

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Daphnée Astrann
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Daphnée Astrann


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MessageSujet: Daphnée Astrann [Danseuse]   Daphnée Astrann [Danseuse] I_icon_minitimeMer 27 Jan 2010 - 10:01

Nom :
Astrann
Prénom :
Daphnée
Âge :
20 ans. En paraît néanmoins 17.
Sexe :
Plaît-il ?
Race :
Demi-Elfe en vérité, mais se pense humaine
Particularité :
Daphnée pense être suivie en permanence depuis sa toute petite enfance par un fantôme dont elle ne connaît ni le nom ni la race. Parfois, au détour d’un rayon de soleil, elle croit apercevoir sa silhouette et lui parle lorsqu’elle se trouve seule. C’est pourquoi sa mère l’a toujours pensée folle. Lorsqu’elle danse, elle s’imagine danser avec lui, ce qui donne à ses pas un relief admirable et inattendu, dont elle n’a pas conscience.
Alignement :
Neutre bon
Métier :
Danseuse
Classe d'arme :
A distance
Équipement :
Un arc de bois elfique, hérité de son père – qui l’avait lui-même obtenu d’un ami nommé Loth – ainsi qu’une longue série de flèches, de bois et de métaux variés. Daphnée l’utilise assez peu depuis la mort de ses parents, mais le conserve précieusement et l’entretient avec amour. Elle transporte aussi souvent une flûte traversière.

Description physique :
Malgré certaines caractéristiques qui pourraient éveiller les soupçons, de subtils détails susceptibles d’attiser la méfiance, Daphnée a toujours possédé un physique globalement peu apte à lui attirer les problèmes et les médisances. Bien au contraire, les prétendants chargés de compliments multiples sur sa fraiche beauté juvénile paraissent se faire chaque jour plus nombreux devant sa porte.
Ses grands yeux verts ourlés de fushia sont comparés à deux jeunes roses sur le point d’éclore, ou aux fruits à peine mûrs. Les longues mèches, de blond et de brun mêlés, qui encadrent son joli visage et tombent sur ses épaules, bien souvent assimilées à la chevelure d’une déesse auréolée de soleil. Les métaphores poétiques sont encore nombreuses pour son visage grave, pour son nez un peu long et pour sa bouche charnue. Que dire de l’étrange couleur, toute à la fois laiteuse et ambre, de sa peau brillante ? Même le plus grand des peintres ne saurait rendre parfaitement la grâce et la délicatesse des minces veines qui parcourent son corps et se laissent parfois entrevoir. Et enfin l’apothéose, l’Eden des poètes sans talents, qui cherchent des muses si belles que même un mauvais vers pourrait passer pour beau, et des apprentis Don Juan à la caresse facile, ses petits pieds menus que l’on voit souvent nus lorsqu’elle arpente de son pas dansant le sol de sa maison.
Pourtant, lorsqu’un miroir passe à sa portée, Daphnée ne manque pas d’être critique. Elle se tient sur la pointe des pieds, trouvant son mètre 63 bien trop insuffisant. Elle rapproche ses deux seins, et les toise en fronçant les sourcils, tant elle les trouve petits. Ses yeux se posent alors sur ses mains potelées, ses deux mains de bébé, et elle ne peut que se consoler en contemplant sa taille fine et sa musculature discrète, ou la souplesse féline et gracieuse qui fait onduler son corps au rythme de la musique. Vous ne la verrez jamais relever ses cheveux, car elle vous dévoilerait alors la pointe discrète mais bien présente qui se dresse sur chacune de ses oreilles et que la jeune fille a toujours refusé de voir.
Ses tenues de prédilection se résument aux robes légères, blanches ou claires qu’elle porte au quotidien, et souvent pour danser. Parfois quelques bracelets viennent orner ses poignets, mais elle ne possède que peu de boucles d’oreilles et n’est pas versée dans l’art de porter des colliers.
Description mentale :
Elevée dans un culte au savoir à la sagesse, Daphnée peut se targuer d’en connaître bien plus sur les plantes que le moindre de ses prétendants, mais aussi sur les langues, les sciences et l’astronomie. Contrairement à la tradition, c’était son père qui lui enseignait la théorie des sciences, et sa mère la pratique des armes. Elle-même archère durant un court moment de sa vie - son caractère et sa santé fragile l'ayant fait opté pour une vie de mariage -, elle avait insisté pour que sa fille apprenne à manier un arc dès son plus jeune âge, allant même jusqu’à négliger l’épée, pourtant plus répandue et jugée plus utile. Les aspirations de ses deux parents divergeaient d’ailleurs : Agathe aurait voulu que Daphnée entre dans les rangs des Faiseurs de nuit, tandis que son père la voyait déjà grande érudite, voire alchimiste. Daphnée, elle, exprimait en secret sa passion pour la danse et la musique, grâce au grand ami elfe de son père : Loth.
Elle l’a toujours beaucoup aimé, peut-être même trop, sans jamais soupçonner ne serait-ce qu’un seul instant leur filiation. Les disparitions successives de ces trois êtres chers l’ont plongée dans une profonde mélancolie, qu’on retrouve encore aujourd’hui dans son visage. Mais son petit air inquiet vient plutôt du fait qu'elle hésite parfois quant à sa vraie nature et que, plus les années passent, plus la vérité cogne fort contre les murs de négation qu'elle s'est forgés. Tenue plutôt recluse du monde extérieur, en particulier par sa mère, elle a conservé une candeur et une innocence toute enfantine. Jamais, dans sa courte vie, elle n’a déjà pensé faire du mal à autrui, et on la trouve souvent naïve, même si cette naïveté peut cacher une grandeur d’âme surprenante. Cette réclusion a aussi développé chez elle un goût de la solitude et de la tranquillité.
Elle possède une capacité de négation et de refoulement absolument sidérante. A la moindre remarque sur ses oreilles pointues, elle sourit avec indulgence en esquissant un non de la tête, et devient vite agressive si l'on pousse la hardiesse à insister. Il lui est arrivé d’avoir de grandes crises et de commettre quelques actes irréparables, dont elle n’a aucun souvenir tant ils sont refoulés aux tréfonds de sa mémoire. Son père pensait que ces crises étaient liées au fantôme qu’elle voyait et que c’est cette folie qui menait à son génie dans des domaines tels que la musique ou la danse. Il écrivit d’ailleurs de nombreuses études, qui doivent traîner dans son bureau… En vérité, les meurtres qu’elle commit trois fois dans sa vie (un chien sans importance, un oiseau et son père) sont en rapport direct avec l’inceste qu’elle sentait chez sa mère et chez Loth, qu’elle aimait d’un amour profond. Adulant sa mère, elle transpose parfois sa haine refoulée sur un objet, au hasard.
Elle est très renommée pour ses talents à la flûte, en plus de la danse, et sa douceur avec les enfants et les animaux.
La reine Lilianna a toujours été son grand modèle.

Histoire :
Il y a trente ans de cela, un jeune ou moins jeune elfe – selon que l’on se base sur son apparence ou sur son âge – de passage dans la cité humaine de Diantra, rencontra un humain, un vieillard un peu fou, aux cheveux gris épars et à la mine joyeuse, qui se disait fasciné par la culture elfique et lui demanda un simple entretien. Il eût été impoli de répondre non, et le vieillard s’empressa donc de le conduire chez lui, un petit hôtel particulier au Sud de la ville, où il fit servir un repas fastueux et lui présenta son épouse. Celle-ci arriva à la fin du repas, ayant dîné dans la pièce d’à-côté, à l’écart des discussions d’hommes et, la voyant entrer, l’elfe, jusqu’ici insensible aux charmes des femelles humaines, ouvrit grand ses pupilles ourlées de rose. Ca n’était pas une femelle, mais une femme, une vraie. Elle se tenait le front fier, le menton haut, dans une posture irréprochable, presque militaire. La fermeté naturelle de son caractère transparaissait jusque dans son corps et lui donnait un côté elfique, auquel s’ajoutait sa faiblesse exquise d’humaine. Il se leva et prit la main qu’elle lui tendait, y posant un baiser dans une révérence gracieuse.
« Mon nom est Agathe, étranger. Agathe Astrann. Sois le bienvenu dans cette demeure. » dit-elle du ton doux et ferme des femmes de caractère, en soulevant légèrement les pans de sa robe.
« Agathe… » murmura-t-il de manière inaudible. « Me voici enchanté de rencontrer la maîtresse des lieux, Dame Astrann. Je m’appelle Loth, et je viens d’un village à l’Ouest d’Alëandir. Votre mari… »
« Je sais ce qu’à fait et dit mon mari. Vous allez donc rester parmi quelques temps. »
« C’est tout à fait cela, ma chère ! » s’écria son époux en frottant ses mains d’un air réjouit. « Je vais enfin pouvoir avoir des réponses à toutes ces questions ! »
Agathe posa les yeux sur lui et l’observa quelques secondes avec tristesse, puis s’excusa et sorti de la pièce. Loth cru voir des larmes rouler sur son visage.

Il passa des nombreuses journées dans cet hôtel particulier. Des semaines, des mois parfois. Chaque fois qu’il était de passage à Diantra. Il comprit peu à peu quels conflits secouaient cette famille peu orthodoxe.
Agathe avait étudié l’art de la guerre depuis son plus jeune âge, étant fille unique d’un guerrier. Elle avait longtemps hésité à se marier, puis la passion l’avait emporté, pour cet homme, ce mari d’aujourd’hui dont elle était délaissée. Car elle l’avait aimé pour sa culture, et admiré pour le cœur et l’âme qu’il mettait dans ses passions. Mais sans compter la place qu’elles prendraient dans leur couple… Les premiers mois avaient été pleins de désir et d’amour, puis elle était tombée enceinte et le désir s’était éteint. Au bout de deux mois de grossesse, la jeune épouse tomba gravement malade, et du garder le lit. Pour se distraire, son mari s’appliqua encore plus sérieusement à étudier les sciences et les astres. Trois mois plus tard, elle perdait leur fils. Depuis, il avait presque délaissé sa couche, et ne dormait même plus que très peu. Elle, regrettait sa carrière militaire et plus encore de ne pas avoir d’enfant, mais une épouse se doit d’être fidèle à ses devoirs domestiques et silencieuse devant son mari. Sa vie s’était alors résumée à un ennui profond et perpétuel et, à chaque visite de Loth, son visage s’éclairait, car il était une inépuisable source de distraction. Lui-même était heureux de la revoir, tant elle lui paraissait belle, douce et dure à la fois ; intéressante. De plus en plus, le mari lui était indifférent. Il était trop fou, trop obnubilé par ses études pour prêter attention à une femme qui pourtant ne demandait pas beaucoup. L’elfe lui en aurait voulu s’il n’avait pas été si doux.
Un jour il fut mandé dans le jardin par Agathe – ils avaient la chance d’avoir un grand jardin derrière l’hôtel –, dans le petit recoin confortable où ils avaient coutume de se retrouver. Il la trouva souriante, comme toujours, et s’assit à côté d’elle.
« Mon mari a reprit ma couche » lâcha-t-elle au bout d’un long moment, d’une voix aux accents bizarres. « Je vais peut-être enfin avoir des enfants ».
Il ne pouvait bien sûr pas lui dire qu’il avait effectivement entendu, cette nuit-là, les grognements rauques de Monsieur.
Elle leva la tête lui et exposa ses yeux soudain pleins de larmes. Il resta profondément stupéfait.
« Que se passe-t-il ? » murmura-t-il en la scrutant avec inquiétude. « Vous avez l’air si triste… »
Elle posa sa main sur sa joue fraîche, ce qui l’eût fait sursauter s’il avait eut moins de contrôle sur lui-même.
« Je ne veux pas d’enfants… »
Elle hésita. Il ouvrit grands ses yeux.
« … de mon mari. »
Sa main s’agrippa à la joue.
« Je veux des enfants de vous. »
La jeune épouse honteuse baissa les yeux en rougissant, mais l’ancienne guerrière, la femme impétueuse refoulée derrière elle, lui fit relever la tête et poser avec fermeté ses lèvres sur les siennes. Loth, incapable de lutter contre cet assaut d’un genre nouveau, armé en vrac d’amour et de désir, accueillit son baiser avec passion. Il empoigna sa taille fine et l’attira contre lui puis l’allongea sur le banc de pierre. Chacune de ses caresses éveillait en Agathe une passion aussi ancienne que le désir : ils ne firent pas l’amour cette nuit-ci, mais la guerre.

~

« Monsieur ! » s’écria une servante à bout de souffle (la pauvre s’était mangé tous les étages depuis la chambre jusqu’au bureau). « Monsieur, Madame est délivrée ! ».
Ledit Monsieur leva des yeux surpris et ne réagit pas tout de suite, comme s’il tâchait de comprendre de quoi cette petite pouvait bien parler. Puis il s’exclama un grand « AH ! » joyeux et descendit en courant les escaliers que la servante avait eut tant de peine à monter. En passant devant une porte de bois clair, il frappa, et une grande silhouette élancée en sortit immédiatement. Tous deux descendirent vers la chambre d’Agathe, et la virent, contemplant son bébé, les larmes aux yeux. Elle leva la tête et leur adressa un sourire.
« Regardez mon beau bébé » dit-elle avec une fierté lasse de tant d’efforts. « Regardez comme elle est belle ».
Les deux hommes (ou plutôt, l’homme et l’elfe) s’approchèrent de la forme étonnamment blanche pour un nouveau-né, et admirèrent effectivement son calme. Le mari, satisfait d’avoir une héritière, s’en retourna à son bureau, et Loth s’agenouilla près d’Agathe au visage rêveur. Elle lui tendit sa main et il la baisa tendrement.
« Agathe, dîtes-moi, dîtes-moi vite de qui est cet enfant, » supplia-t-il en pressant doucement les doigts blancs entre les siens.
L’interpellée lui jeta un regard amusé.
« C’est ta fille bien sûr… Regarde ses yeux. Regarde ses oreilles. »
L’enfant, coopérative même dans ses premières heures, découvrit à cet instant ses prunelles vertes ourlées de rose. L’elfe, presque aux nues, lui caressa la joue avec délicatesse, et elle poussa une sorte de roucoulement d’oisillon. Puis elle tourna la tête pour dormir, et, la vue de la pointe discrète de ses oreilles, l'inquiétude revint.
« Mais ton ép… »
Agathe secoua la tête. Evidemment, son époux était trop distrait et trop confiant pour penser un seul instant que cette enfant pourrait être d’un autre.
Ils se penchèrent tous deux sur le petit visage paisible et elle referma les yeux.

~

Daphnée descendit les escaliers en sautillant, ignorant les grommellements de son père. Elle suivait ses pieds agiles, laissait ses bras réassurer gracieusement son équilibre lorsqu’il venait à manquer et virevoltait lorsque des servantes passaient. Le fantôme près d’elle la tenait par la main, puis soutenait sa taille pendant un saut plus long que les autres, et disparu à l’instant même où elle entrait dans la salle du repas, où un visiteur inattendu se tenait. La jeune fille se jeta dans ses bras, poussant des cris de joie. Il l’accueillit souplement, et esquissa avec elle trois pas tourbillonnants, puis ils stoppèrent tout naturellement lorsque les foulées d’Agathe se firent entendre, et celles, plus lourdes, de son époux. Loth se détacha de Daphnée et s’agenouilla devant sa mère qui entrait justement. Celle-ci esquissa le doux sourire qui lui était si rare.
« Comment vous portez-vous, ma Dame ? » demanda-t-il.
Agathe ne répondit pas immédiatement et, d’un signe autoritaire, fit comprendre a sa fille qu’elle la rejoignait pour sa leçon quotidienne de tir à l’arc. Daphnée obéit sans discuter et fila dans le jardin. Là, elle prit sa flûte qui traînait sur un banc, et se mit à jouer doucement.
« Elle a encore grandi » murmura Loth en la contemplant par la fenêtre.
« Pour toi, peut-être. Moi, je vois sa croissance ralentir un peu plus chaque année. Regarde-la, elle a 17 ans et elle en paraît presque 14… » répondit la mère inquiète. « Même mon mari commence à trouver cela bizarre. Elle apprend beaucoup avec lui cela dit – elle peut parler l'elfique, ou peu s'en faut, la musique, la danse, et elle commence à pouvoir manier correctement un arc – et elle l'aime, alors il fait mine de ne rien voir. Elle n'a pas l'air d'être très disposée pour l'arc. Elle est trop frêle... Oh, et elle parle toute seule parfois. Je m’inquiète vraiment pour elle. C’est la danse qui la rendue folle… »
« Oui, la danse… » acquiesça l’elfe sans insister, sachant combien Agathe était contre la pratique de cet art.
« Je voudrais qu’elle rentre dans l’armée, plus longtemps que je ne l'ai fait, mais mon mari veut en faire une alchimiste. Comme si une femme avait sa place dans ce domaine… Je m’affaiblis trop pour lui faire entendre ma volonté… » Elle toussa, comme pour appuyer ses paroles. « S’il-te-plaît, jure-moi que tu… ».
L’époux arriva enfin, mettant un terme à cet aparté. Agathe ne put donner de leçon à sa fille et du s’aliter quelques semaines plus tard.

~

« Père, votre épouse se meurt. »
Ca n’était pas un jour de pluie. Presque un jour d’été comme les autres. C’était peut-être le goût des larmes qui avait changé… Ou le son de la flûte. Ou encore le bruit de la flèche se plantant dans la cible. Les corps qui sublimaient ces bruits avaient disparus. Il ne restait que Daphnée et son père. L’innocente et le scientifique. Peut-être étaient-ce les plus inutiles.
Après l’enterrement, Loth ne reparu plus jamais, soit de chagrin, soit de culpabilité. Il avait laissé un arc magnifiquement taillé, et s’était enfui. Le mari se consacrait à ses études, la fille à la danse. Le fantôme était là, plus présent qu’avant, comme pour combler un manque. La maison redevenait silencieuse, comme aux jours où Agathe s’ennuyait. Daphnée se consolait en pensant qu’elle avait été heureuse les dernières années. Danser la faisait se sentir coupable, mais plus libre. Elle avait arrêté l’arc. C’était comme renier sa mémoire, mais elle n’y avait jamais mis de cœur.
« Tu crois que Mère m’en veut ? » demanda-t-elle un jour au fantôme. « Tu crois qu’elle me crierait dessus ? »
Un long silence lui répondit.
« Tu n’en sais rien. Je m’en doutais. ».
Elle agita ses petits pieds dans l’eau claire de la bassine, brouillant son reflet.
« Tu sais que Papa dit que je suis folle aussi ? Il dit que c’est fascinant. Je me demande quand est-ce qu’il me quittera aussi… » murmura-t-elle avec tristesse.
Silence.
« Je m’en doutais. »
Un mois plus tard, son père décédait brutalement.

Restait donc Daphnée. Daphnée la jolie, Daphnée l’innocente. Une jeune fille non-mariée, et déjà affranchie de ses parents. Trop éprise de liberté pour se laisser apprivoiser par ces hommes dont elle ne sait rien. Les hommes sont rustres : tous à l’image de son père. Les elfes lui rappellent trop douloureusement Loth. Les drows sont trop violents pour sa douceur. Les nains n’en parlons pas. Elle veut exercer son propre métier. La danse, bien sûr, la danse ; quoi d’autre ? Elle est déjà renommée. Souvent, elle danse dans les rues. Les musiciens – ça court les rues, ces petites bêtes, à défaut de danser – l’accompagnent souvent de bon cœur. Le fantôme est toujours là. Il l’aide à danser. Il l’aide à pallier sa solitude, son chagrin. Quand elle est trop triste, il la console, il la fait sortir, conduit les pas pour elle.
Un jour où un vent frais et une pluie fine la rebutaient, il la prit par la main et l’entraîna hors de la maison, lui fit parcourir un dédale interminable de rues, puis s’évapora brusquement alors qu’elle arrivait enfin sur l’une des places de Diantra. Peut-être était-ce la pluie ou l’heure tardive, mais l’endroit était quasiment désert. Daphnée se tourna et se retourna, cherchant le fantôme des yeux, mais ne trouva qu’un musicien et deux passants qui discutaient tranquillement. Elle jeta une piécette au premier des trois, et lui demanda un rythme entraînant, espérant secrètement qu’il ferait revenir le fantôme. L’or fait toujours briller les yeux les plus ternes et l’homme s’empara de son violon avec vélocité. Les premières notes d’un air tour à tour endiablé et plus doux la firent littéralement décoller du sol et elle s’envola au-dessus du pavé, effleurant à peine la pierre entre deux bonds souples. Les deux passants relevèrent la tête, soudainement attentifs.
La pluie rendait sa robe blanche plus lourde mais le vent la secouait encore d’ondulations irréelles. La danseuse senti enfin les mains spectrales se poser sur sa taille et l’emporter plus haut et plus loin qu’à l’accoutumée. Son corps se mit alors à ondoyer tel un serpent de manière presque impudique, accentuée par le vêtement qui collait maintenant à sa chair comme une peau translucide. Le violoniste, subjugué, en oublia de jouer, et Daphnée s’arrêta tout naturellement. Le fantôme disparut une nouvelle fois, comme toujours quand quelqu’un s’approchait d’elle. L’un des deux passants, en effet, esquissa une courbette polie.
« Demoiselle, vous dansiez à merveille, » susurra-t-il en guise de salutations.
La jeune fille remua ses lèvres dans un remerciement inaudible tout en essuyant l’eau qui ruisselait maintenant sur son visage. L’homme sourit.
« A qui ai-je l’honneur ? » demanda-t-elle de sa voix fluette.
« Vous m’appellerez Chance quand vous aurez compris quelle est celle que je vous apporte. Je viens vous proposer un… contrat. » Il lui lança un coup d’œil à la fois flamboyant et calculateur. « Avez-vous déjà entendu parler du Clair-Obscur ? »
Son interlocutrice fit non de la tête. Elle n’était pas très au fait des nouvelles guildes à la mode. L’homme fronça les sourcils, puis lui expliqua en quelques mots. Elle parut hésiter.
« Vous serez grassement rémunérée… » ajouta-t-il.
Ca n’était pas le genre d’argument qui influait sur elle. L’argent n’avait jamais été sa priorité. Mais quitte à en gagner, pourquoi pas en gagner beaucoup. Ils échangèrent encore quelque parole, puis Daphnée hocha la tête.
« Vous devrez vous rendre à l’hôtel des arts. On vous y attendra… Adieu Demoiselle. »
Et il disparut dans l’une des rues sombres qui partaient de la place.

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Dernière édition par Daphnée Astrann le Dim 31 Jan 2010 - 14:41, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Daphnée Astrann [Danseuse]   Daphnée Astrann [Danseuse] I_icon_minitimeVen 29 Jan 2010 - 9:29

Salut Daphnée !

Illusionniste et moi-même sommes d'accord pour t'accepter au sein du Clair-Obscur si tu le souhaites.

Il n'y a plus qu'à attendre les commentaires de notre staff chiwie pour ta validation ^^

Bonne journée.
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MessageSujet: Re: Daphnée Astrann [Danseuse]   Daphnée Astrann [Danseuse] I_icon_minitimeSam 30 Jan 2010 - 13:58

Je m'en occupe ce soir.
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MessageSujet: Re: Daphnée Astrann [Danseuse]   Daphnée Astrann [Danseuse] I_icon_minitimeSam 30 Jan 2010 - 17:20

Alors ! On est parti.

Citation :
elle est absolument persuadée que tous les humains sont capables de voir la nuit.

Like a Star @ heaven Je crois que c'est plus de la naïveté là, mais un tout autre niveau... il suffirait d'une conversation avec un jeune de son âge, ou avec un adulte, pour s'en rendre compte. Non, pour moi, soit elle est stupide, soit c'est pas possible, or ton perso me parait pas stupide... x) Pourquoi ne pas supprimer simplement cette habilité ?

Citation :
Elle l’a toujours beaucoup aimé, peut-être même trop, sans jamais soupçonner ne serait-ce qu’un seul instant leur filiation

Like a Star @ heaven Ils ont les mêmes yeux et les mêmes oreilles... et elle ne se doute de rien ? Pareil, ça me parait guère possible x)

Citation :
Elle, regrettait sa carrière militaire et plus encore de ne pas avoir d’enfant, mais une épouse se doit d’être fidèle à ses devoirs domestiques et silencieuse devant son mari.

Like a Star @ heaven Pour rappel, étant humaine, une carrière dans l'armée n'aurait pas été simple... et au vu de ce que je lis, elle n'aurait jamais pu s'imposer. Après, elle peut soupirer auprès de rêves impossibles, mais le fait d'être douée au maniement d'une arme n'ouvre pas les portes de l'armée à une femme, il faut un caractère très très bien trempé pour ça.

Citation :
« Pour toi, peut-être. Moi, je vois sa croissance ralentir un peu plus chaque année. Regarde-la, elle a 10 ans et elle en paraît presque 6… » répondit la mère inquiète. « Même mon mari commence à trouver cela bizarre. Elle apprend beaucoup plus vite que les petits humains, cela dit. Elle maîtrise déjà de nombreuses langues, l’arc, ou peu s’en faut, la musique, la danse… Elle parle toute seule parfois. Je m’inquiète vraiment pour elle. C’est la danse qui la rendue folle… »

Like a Star @ heaven La croissance des elfes est plus lente, mais leur maturation aussi. Si elle parait six ans, elle va pas pouvoir parler plusieurs langues, et encore moins... maitriser l'arc o_ô. A modifier absolument x)

Citation :
« Je voudrais qu’elle rentre dans l’armée, mais mon mari veut en faire une alchimiste. Comme si une femme avait sa place dans ce domaine…

Like a Star @ heaven Alchimie, ça s'apparente à la science, donc oui, c'est en effet pas le domaine d'une femme. Mais ça l'est quand même plus que l'armée. Razz

Citation :
Un mois plus tard, son père décédait brutalement.

Like a Star @ heaven Comment ? *curieux* =o

Commentaire annexe sur l'histoire : Que le père ne se rende pas compte seul des oreilles et des yeux, j'ai vraiment du mal... au début, ok, mais il la côtoie plusieurs années Daphnée Astrann [Danseuse] 657689250 x) Et en plus, on ne lui a jamais dit ? Je bloque. C'est difficile de cacher un secret, alors quand c'est évident... ça bug de mon côté, va falloir argumenter ou changer.
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MessageSujet: Re: Daphnée Astrann [Danseuse]   Daphnée Astrann [Danseuse] I_icon_minitimeSam 30 Jan 2010 - 17:46

*a prié deux jours pour ce moment x)*

Daphnée Astrann [Danseuse] Star3 Pour la vision nocturne, pourquoi pas supprimer, oui. Moi je m'en fiche un peu, mais j'avais cru comprendre que c'tait un espèce de caractère obligé pour les demis, au même titre que les oreilles, donc je l'ai rajouté. Out, donc.

Daphnée Astrann [Danseuse] Star3 Mais ça c'parce qu'elle est doté d'une force de négation admirable x3 Je le rajoute dans la description morale ? Pareil pour ses oreilles, elle ne veut pas les voir, et elle nie en bloc les avoir pointues. Et idem pour les meurtres aussi.

Daphnée Astrann [Danseuse] Star3 Je parle de la mère là, hein ? o.O Mais j'me souviens pas avoir trouvé tellement d'infos sur la place des femmes dans une armée. J'y suis allée un peu à l'aveuglette. Comment j'peux faire pour qu'elle puisse y avoir été quand même ? Pas forcément haut-placée, juste archère.

Daphnée Astrann [Danseuse] Star3 Oui, en fait je devais changer parce que ça correspondait pas du tout entre la maladie puis mort de la mère et l'âge de la fille x) Si je mets 17 ans et 12 ça ira ? Pour la maturation je savais pas, par contre. J'aurais même dit le contraire. Mais je peux... la faire commencer à maîtriser mieux l'arc...?

Daphnée Astrann [Danseuse] Star3 Bah, j'ai fait exprès de rien dire x) Je précise que c'est elle qui l'a tué dans la description morale mais j'avais un peu la flemme de détailler, surtout qu'elle n'est censée se rappeler de rien. Mais si tu veux vraiment une explication, dis-toi qu'elle a été prise d'une méchanceté et d'un désir de tuer très violent, et à versé une bonne dose de poison dans un verre qui traînait et... Ah bah c'était celui de Papa ! =D

Daphnée Astrann [Danseuse] Star3 Ouais mais aux yeux de la mère la science c'est encore plus absurde qu'une place à l'armée pour vous, voyons Daphnée Astrann [Danseuse] Icon_razz

Daphnée Astrann [Danseuse] Star3 J'argumente : 1.Il est trop absorbé par ses études
2. Même s'il l'a vu, il s'en fichait, ses études c'tait plus important et Daphnée le considérait comme son vrai père, donc...
3. Le perso du père m'intéressait pas des masses, donc j'ai carricaturé un peu sa psychologie. Mais je peux approfondir.
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MessageSujet: Re: Daphnée Astrann [Danseuse]   Daphnée Astrann [Danseuse] I_icon_minitimeDim 31 Jan 2010 - 12:43

Like a Star @ heaven Ok

Like a Star @ heaven Y a une différence, je pense, entre ne pas vouloir les voir et ne pas les voir... Mais quelqu'un lui aura forcément dit qu'elle n'était pas humaine, donc il doit exister un doute, même si elle le refoule... Tu vois ce que je veux dire ?

Like a Star @ heaven Elle peut y avoir été, pas de sushi, et le fait qu'elle ait pas le caractère peut justement expliqué qu'elle se soit faite "évincer" et qu'elle ait opté pour la vie de mariage. Elle peut regretter ensuite de ne pas s'être accrochée, tu vois ?

Like a Star @ heaven Le tir à l'arc demande une grande force physique... De plus, vu ton rapport 20/17, quand elle approche les 27 ans réels elle ressemble à une gamine de 14/15 ans ^^

Like a Star @ heaven J'avais pas vu pour la description mentale qui l'explique... Mea Culpae Embarassed

Like a Star @ heaven Si ça reste aux yeux de la mère, ok

Like a Star @ heaven Il est encore pire que sa fille niveau refus de la réalité, alors... Honnêtement, je doute que ce soit possible à un tel point :S
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MessageSujet: Re: Daphnée Astrann [Danseuse]   Daphnée Astrann [Danseuse] I_icon_minitimeDim 31 Jan 2010 - 14:23

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MessageSujet: Re: Daphnée Astrann [Danseuse]   Daphnée Astrann [Danseuse] I_icon_minitime

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