Premiers pas.. Première mousse...

C'était un Arkuisa en fin d'après midi que Thorgen Gregan foula de ses pieds pour sa première fois la terre des hommes, dans le sud de la Baronnie d'Alonna. Il venait de débarquer du navire de marchandise en provenance des terres naines, avec pour toutes possessions : son arme et son bouclier rangés dans son dos, sa bourse attachée à sa ceinture et, jeté sur son épaule, une grande besace contenant sa cotte de maille et quelques vêtements de rechange. Ce voyage sur le fleuve l'avait en effet contrains à quitter sa cotte de maille, pour la simple et bonne raison qu'il n'en avait pas l'utilité, et avait encore moins envie de l'user à cause l'humidité.
Le nain poussé par une irrépressible envie de bière, accosta un marin, en train de décharger une cargaison non loin de là :

- Dit moi l'ami ! Où pourrais-je trouver une bonne taverne dans l'coin ? Il faut que je m'envoie quelques godets !

Le marin en question se retourna, et d'un air pensif répondit :

- Hum... Alors... Attends un peu... Oui !! S'trés simple ! Tu vois la caisse la bas ? Ben c'est après un peu plus loin sur la gauche...

Thog regarda dans la direction indiquée et vit la caisse dont parlait le marin.

- Merci bien !

Le marin se remit à la tâche et le nain se dirigea dans la direction indiquée. En effet, juste après la caisse, une rue partait vers la gauche et, un peu plus loin se tenait un écriteau, en plutôt mauvais état, qui indiquait « Le bol flotant », flottant oui avec un seul « t ». Au moment où Thorgen allait ouvrir la porte, celle ci s'ouvrit, laissant passer un homme saoul de la quarantaine.
« Ah! Voilà une taverne comme je les aimes ! » pensa Thorgen Gregan un sourire aux lèvres.

Le nain poussa la porte à son tour pour découvrir un salle bondée, de taille moyenne contenant une dizaine de tables, ayant un plafond plutôt bas. Thorgen connaissait bien ce genre de milieu, bien que jamais sur un territoire humain, c'était un amateur de bière et de franche camaraderie. Il se fraya donc un passage au travers de la foule et, quand il parvînt au bar, héla le tenancier d'une voix forte :

- Hé ! Tavernier ! Sert moi une mousse !

Le tenancier toisa le personnage venant de lui adresser la parole, un nain, dont le comptoir arrivait à hauteur de ses épaules, et qui avait posé ses coudes sur le zinc. Alors que cette vision lui donnait des envies moqueuses, il est de notoriété que les nains se vexent facilement a ceci s'ajouta le fait que le nain transportait une hache et un bouclier dans son dos, ce qui indiqué qu'il appartenait à un corps d'armée quelconque et était donc un guerrier. Il répondît alors modérément :

- Hé l'nabot, t'as d'quoi payer ?

Thorgen était quelqu'un de bonne nature donc celui-ci balaya l'insulte. Il déposa sur le comptoir, devant le tavernier, une piécette. Celui ci hocha de la tête, approbateur, s'empara du paiement et se dirigea vers le fût situer derrière le bar. Il revint quelques instant plus tard avec un chope de bière dont la mousse coulait sur son poignet. Thorg s'assit sur le haut tabouret de sa droite dont l'occupant venait de quitter, et bût une longue gorgée.
« Peuh ! C'est ça ce que les humains appèlent de la bière ! » pensa t'il la moustache pleine de mousse. « Bon je la fini hein?! Mais après je m'en vais, il me faut trouver une auberge qui puisse servir une bière digne de ce nom ! »

[HRP : Ravie d’avoir trouvé une taverne en Alonna. J’allais justement m’enquérir d’une demande de RP correspondant à merveille à ce fantastique sujet auquel je me permets de m'inviter, Maître nain. ^^]

« Le prochain poème s’appelle…

- Mais on n’en veut pas de ta poésie. Casse-toi !

- Il va pas finir par la boucler le sincier.

- Va vendre tes balivernes aux seigneurs de Diantra et fout nous la paie ! »

La populace des hameaux les plus reculés du royaume humain n’était guerre plus civilisé que les nains, leur voisin les plus proches. En essayant de leur porter des nouvelles de la capitale et des contrées plus au Sud, le poète se confronté souvent à cet attitude peu enviable de manant qui faisait que le faussé entre eux et les gens du centre était si grand, bien plus que leur différence de richesse. Evitant de justesse, une énième chope en fer grossier volant a travers la pièce jusqu’à lui, Anthraäsis compris alors après avoir lutté assez longtemps que ce public constitué d’homme et de femme que la guerre civile a transformé en ennemi de la royauté contre qui ils luttaient n’était pas prêt à se comporter comme de véritables hommes.

Il referma sèchement son dernier recueil en date et s’extirpa du devant de la cheminé d’où il de dominé son public en conteur mais d’où il ne réussi qu’à se faire dominé par ce public qui l’écœure. En passant entre les table, il garda sa main sur son ceinturon et quand une nouvelle timbale se mis à voler à travers la salle dans sa direction, une dague de jet alla à sa rencontre et la dégomma. Le public hostile se calma alors soudain, jugeant que le poète en eu assez pour son crime : la naïveté.

Il s’installa alors au comptoir entre un guerrier somnolant ivre mort et un petit bonhomme bourru sirotant une choppe de bière semblant lui être peu désaltérante. Il remarqua rapidement que l’homme n’en était pas un mais une de ces créatures que l’on trouve par delà la forêt d’Aduram et donc du territoire des hommes. Cet étrange individu était un nain. Il en avait déjà vu dans les marchés et d’autres lieux malfamés du territoire, mais il n’avait pas eu l’occasion jusque là d’en approcher d’aussi près qu’aujourd’hui. L’aventurier se mit alors à dévisager de façon ostensible et presque grossière le petit homme velu avant que le barman toujours aussi désagréable ne vienne l’interrompre dans son émerveillement.

« Il veut quoi, le nobliau ? Un vin des caves de sa majesté. » Lança-t-il en servant avec ça un rire gras et indigeste.

Anthraäsis tapa de la paume de la main sur le comptoir qui raisonna, faisant se retourner tous les soiffards de la salle. Puis il releva la main et une pièce se présenta devant lui, le rassurant sur les intensions de l’homme sombre.

« Sert moi de cette mixture imbuvable que tu oses appeler bière. »

L’aventurier savait très bien qu’en s’attaquant à sa bière, le tavernier réagirait aussitôt en s’énervant bien plus qu’il ne l’était continuellement. Au lieu d’aller chercher sur le comptoir une choppe à remplir, l’homme gras posa lourdement ses deux mains sur le dit comptoir, en face d’Anthraäsis. A ce même son brutal, toute la salle se retourna de nouveau vers nos protagonistes. Le tavernier commença alors.

« On aime pas trop les gars dans ton genre, sincier. Alors si tu veux pas … »

Le tavernier baissa alors progressivement de ton quand l’aventurier commença à taper du bout de la pointe d’une dague de jet sur le comptoir.

« J’attend, tavernier. »

L’homme gras pris sa pièce et s’empressa de préparer la chope de mousse. L’aventurier en bu péniblement une gorgée et le tavernier recommença à essuyer ses verres comme si de rien n’était.

Le nain n'avait pas loupé un seul instant de cet échange entre l'homme et tout les autres occupants de la taverne. N'ayant aucune envie d'une rixe lors de son premier jour chez les humains, Thorg était bien décidé à laisser l'homme se faire rosser, après tout il le cherchait bien. Ce n'est pas dans un tel endroit qu'il trouverait un public intéressé par ce qu'il avait à proposer.

Alors qu'un soiffard lança sa timbale au visage de l'homme, celui ci intercepta en plein vol l'objet avec une dague de jet, geste vif qui impressionna Thorgen qui lui même était incapable d'un tel exploit, mais le geste ne lui était pas destiné. C'était en réalité un message passait à toute l'assemblée, indiquant que celui qui voudrait prouver sa virilité au contact du poète serait bien reçu mais pas forcement bien renvoyé. Respectant le geste, Thorg poussa légèrement son voisin quand l'homme voulu s'installer au comptoir, afin de lui laisser un peu de place.

« Sert moi de cette mixture imbuvable que tu oses appeler bière. »

Cette phrase, qui exprimait haut et fort ce que le nain pensait tout bas, l'interpella et s'intéressa alors de plus prés à son voisin qui faisait tout pour ce faire remarquer, chose pourtant pas très judicieuse dans un tel endroit. C'était un homme de grande taille et plutôt fin de noble naissance, fait incontestable par sa tenue. Celui ci n'aimait visiblement pas vraiement non plus la bière servie dans cet établissement, le nain lui fit donc une proposition :

« Apparemment cette bière n'est pas plus à votre goût qu'au mien, c'est pourquoi je vous propose d'aller ailleurs, histoire de se désaltérer dignement. Toutefois je ne suis pas d'ici comme vous pouvez le voir, alors je vous laisse maître de la destination. »

Sur ces paroles, le nain vida le reste de sa chope par terre, ce qui passa inaperçu tel était l'état du sol.