Comme deux gouttes d'eau [Harnyll]

Sujet: Comme deux gouttes d'eau [Harnyll] Lun 29 Mar 2010 - 17:53

Le printemps était plus que bien installé et la saison estivale se faisait sentir à la douceur du vent et à la chaleur des doux rayons du soleil. Les oiseaux chantaient et les arbres perdaient leur parure de fleurs pour revêtir celle de leur feuillage verdoyant. Camille était toujours auprès de moi. La relation avec mon époux allait de mieux en mieux. Tout était parfait en ce jour.
Je n'avais rien de prévu. Mes leçons avaient été annulées car mon professeur ne se sentait pas bien. Le rhume des foins certainement. En cette matinée ensoleillée, je me promenais dans les jardins en compagnie de Camille. Assise sur le rebord de granit du bassin central, je m'amusais à laisser mes doigts pénétraient les ondes fraiches. Camille me regardait avec beaucoup d'amour dans son regard. Elle avait pour moi, une tendresse particulière qui dépassait celle d'une servante pour sa maitresse. Il y avait un petit quelque chose que je ne voyais pas car il est bien connu que l'on ne voit jamais ce que l'on a devant le nez. Ceux sont toujours les autres qui révèlent la vérité au grand jour. Quelle était cette vérité que je ne voyais pas?
Il est vrai que par moment, je pouvais voir dans les yeux de Camille la même lueur que dans les yeux de ma défunte mère. Mais cette lueur n'était pas caractéristique à une personne en particulière donc je n'y prêtais pas plus attention que cela. Camille vint alors à s'assoir à mes côtés et prit dans ses mains les miennes. Assise comme cela, l'une en face de l'autre, on aurait pu voir un miroir reflétant le futur. Semblables mais pourtant si différentes.
Un bruit sur les gravillons de l'allée centrale. A contre jour, une silhouette se dessinait. C'était mon époux qui s'avançait. Tournant alors la tête, je lui souris alors que Camille se relevait pour lui faire une révérence. Il eut temps de voir cet étrange reflet de moi même en la personne de Camille. Une ressemblance sur certains traits qui ne lui avaient jamais sauté aux yeux jusqu'à maintenant. Par manque d'inattention certainement.

Mon cher, vous désirez?

Lui demandai je. S'il était venu jusque ici c'est qu'il y avait une raison. Camille prit alors l'initiative de nous laisser, se sentant de trop.

Mes seigneurs, je vais vous laisser. Je reviendrai un peu plus tard, Lucrèce.

Elle allait nous laisser seuls à notre intimité. Enfin si le baron le permettait. Quand elle annonça revenir à mes côtés plus tard, en citant mon prénom, on put entendre une très grande tendresse dans l'énonciation de celui ci.

Sujet: Re: Comme deux gouttes d'eau [Harnyll] Mar 30 Mar 2010 - 20:30

Fichu ramassis de règles idiotes.

Grommelant, Harnyll roula en boule un parchemin sur son bureau et visa la poubelle sise en face de lui.

Raté….

Se levant, le baron ramassa la boulette et la jeta puis retourna s’asseoir en pestant. Depuis son retour à Ysari, le baron s’était attelé à une vaste réforme du système fiscal de la baronnie. Travail de titan, tant les règles en vigueur venaient en fait des traditions séculières. Mais le résultat était que l’économie d’Ysari restait quasi dépendante de ses voisins, entre autre de la puissante Ydril. Bien décidé à changer le cours des choses, le baron préparait un nouveau système fiscal apte à redynamiser ses terres.

Le jour même, il devait recevoir les maîtres des principales guildes de marchands pour discuter de la première mouture de son projet… une réunion animée en perspective, se dit-il en grimaçant. Le système existant favorisant les positions de monopole, dont elles usaient et abusaient, et le leur faire lâcher serait ardu. Poussant un soupir, il referma le dossier et sortit de son bureau. Il avait quelques heures avant le début de la réunion et comptait bien les passer auprès de sa femme.

Sortant dans le jardin il marcha jusqu’au bassin ornemental au centre des jardins, un garde en faction lui ayant indiqué que Lucrèce y était. L’espace d’un instant, Harnyll se figea au coin de la haie… il aurait juré ses aïeux que deux Lucrèce se tenaient à quelque pas de lui ! Lorsque l’une des deux se leva et lui fit une révérence tandis que l’autre lui souriait tendrement, il comprit qu’il s’agissait en réalité de Camille. D’une voix douce, sa Lucrèce adorée lui demanda ce qui l’amenait.

Euh…

Pourquoi était-il donc venu ? Le coup des deux Lucrèce l’avait troublé.

Ah oui…

Ça y est, ça lui revenait.

Je venais passer un peu de temps auprès de vous et vous prévenir que je dois cet après-midi m’occuper d’une réunion avec les principales guildes de marchands qui ne se terminera sans doute qu’après que vous soyez couchée.

Les bruits de pas dans l'allée puis cette silhouette qui se dessina alors était celle de mon époux. Harnyll parut le temps d'un instant troublé car il en avait oublié la raison de sa présence ici. Je lui souris alors tendrement puis sa réponse se fit. Il venait m'annoncer que cette nuit, il viendrait me rejoindre tard suite à une réunion qui semblait être de la plus grande importance. Le fixant, d'une voix douce, je demande alors.

C'est entendu, mon aimé.

Me levant du rebord du bassin de marbre, je m'avance vers lui. Une fois à ses côtés, je pose mon bras sur le sien et lui demande alors.

Puisque vous êtes là, marchons un peu, voulez vous?

Quelque chose semblait le troubler mais j'ignorai de quoi il en retournait. Poussant alors un fin soupire, je décide de le lui demander alors que nous marchions dans une des allées parallèles à celle centrale.

Quelque chose semble vous troubler mon ami. Vous semblez tellement songeur. J'espère qu'il ne s'agit rien de grave.

[Désolée du temps de réponse, mais entre malade, boulot et plus d'écran, c'était pas évident ^^;;; ]

Non, non, une simple réflexion que je me faisais.

Pourquoi troubler Lucrèce avec de si ridicules soupçons ? Il avait du être abusé par un jeu de lumière, voilà tout. D’ailleurs il vérifierait après sa réunion et pourrait sans nul doute confirmer que ses soupçons n’étaient en rien fondés. Les deux époux marchèrent un peu tout les deux, savourant la présence de leur conjoint, savourant leur amour retrouvé, amour qui avait été si malmené quelques semaines auparavant. Mais l’heure tournait et le travail attendait le seigneur d’Ysari.

Enlaçant Lucrèce, le baron l’embrassa tendrement puis retourna au château afin de se rendre à la réunion. Passant dans son cabinet de travail, il récupéra les dossiers dont il aurait besoin et se rendit dans la salle du conseil dont il referma la porte derrière lui tandis que deux gardes veillaient à ce que nul ne vienne le déranger.

[Plusieurs heures plus tard…]

La réunion avec les guildes de marchands lui prit plus de temps que prévu, et la nuit était bien entamée lorsqu’Harnyll sortit enfin de la salle du conseil. La fatigue se faisait lourdement sentir sur les épaules du baron, car la séance avait été houleuse et il lui avait fallu plus d’une fois tapé du poing sur la table. Enfin, ils avaient finis par accepter de relâcher leurs étouffants monopoles… à contrecœur bien sur.

Baillant, Harnyll descendit quelques escaliers jusqu’à la salle des archives. En ces lieux étaient gardés les grands registres où se trouvaient consignés naissances, mariages, décès, dons, contrats… tout l’historique économique et démographique de la baronnie. Si la chance était de son côté, il pourrait infirmer l’étrange sentiment qui l’avait saisi en début d’après-midi en voyant Lucrèce et Camille côte-à-côte.

Fouillant dans les étagères, le baron retrouva ce qu’il cherchait : le registre des naissances datant d’une vingtaine d’années. Il sortit le lourd volume, le posa sur une table, l’ouvrit… et grimaça. L’un des premiers actes de sa mère en tant que régente avait consisté en une harmonisation des relevés dans ces registres, malheureusement celui-ci était antérieur à cette mesure. Il fallut près d’une heure de patiente recherche au baron pour trouver ce qu’il cherchait : l’acte de naissance de la servante de sa femme. A voix basse, il marmonna :

Par devant nous… bla bla… fille née hier… bla bla… Camille… bla bla… père Jon Tèvigis, mère Adara Whintor, blanchisseuse au château.

Harnyll resta un long moment penché sur le lourd registre, les yeux dans le vague. Une mention ajoutée par un scribe en marge attira son attention : « père inconnu aux archives, est resté en retrait, utilise vraisemblablement un nom d’emprunt ». Ainsi donc Camille était la fille de l’une des blanchisseuses du château et d’un homme inconnu, sans doute marié puisqu’il n’avait pas donné son véritable nom et avait veillé à ne pouvoir être reconnu.

Ce genre de cas n’était pas rare lorsqu’une grossesse arrivait hors mariage, mais qui diable était cet inconnu qui avait accompagné la jeune Adara ? Réfléchissant, le baron relut le nom donné par le père. Ce nom lui était inconnu, et pourtant il lui rappelait vaguement quelque chose. L’aurait-il rencontré à la cour ? Non, ce n’était point cela…alors où diable ?… à moins que…

…Tèvigis…

…Vitigès…

Flavius Vitigès, le vicomte d'Adamantine !

…le père de Lucrèce…

Alors que le couple seigneurial déambulait paisiblement dans les jardins du château, Harnyll répondit à mes inquiétudes. Ce n'était qu'une réflexion mais je voyais bien que cela le troublait. Ne voulait il pas m'inquiéter tout simplement? Il est fort probable. Au bout d'une bonne demi heure de marche, mon époux m'embrassa avant de s'en retourner en direction du château pour préparer sa réunion de cet après midi.
Je ne le revis plus de la journée. L'après midi se passa lentement et paisiblement dans le grand salon. J'avais pris place sur un moelleux fauteuil sur lequel je lisais un ouvrage parlant des légendes de ce monde pour faire passer le temps qui semblait ne jamais vouloir se finir. La soirée se passa comme la journée, seule. J'avais demandé à ce qu'on me fasse monter mon diner dans la chambre, je ne voulais pas diner dans cette vaste pièce qu'est la salle à manger seule, sans mon époux. Le repas fut assez vite avalé car je n'avais pas tellement faim. J'avais à peine touché le deuxième service. Ce soir, un simple potage de légumes avait suffit.
Je sentais que quelque chose n'allait pas. Cette impression n'avait toujours pas disparu depuis la ballade avec mon tendre époux. Avant de me coucher, je décidai alors de me délasser dans un bain. Cela me fera du bien et en plus cela m'aidera à me détendre pour mieux dormir ensuite. Camille me déshabilla et m'accompagna dans la salle de bains. Elle me frotta le dos en silence. Elle voyait que je semblais inquiète mais n'osait pas en demander la raison aussi avait elle préférait le silence.
Ce fut l'heure du coucher. Une fois allongée dans le lit et les lumières éteintes, je ne réussis pas à trouver le sommeil. Les heures passèrent sans que je n'arrive à m'endormir. Un bruit de pas puis celui de la clenche se firent entendre. Une silhouette se dessina dans la pénombre. C'était Harnyll qui venait enfin se coucher. Je l'entendis se déshabiller sans pour autant le voir. Je le sentis se glisser dans les draps soulevant la fraicheur de ceux ci. Quand je le sentis près de moi, je lui demandai alors d'une voix fatiguée.

Comment votre réunion s'est elle passée? Vous vous couchez bien tard ce soir...

Après de longues minutes d’immobilisme, Harnyll recopia sur un papier les éléments qu’il avait relevé puis rangea le registre et quitta la salle des archives, refermant à clé derrière lui.

Lentement, il traversa les couloirs silencieux du château, perdu dans ses pensées. Camille était-elle la demi-sœur de Lucrèce ? De cela il n’avait que des preuves indirectes, un nom sur un registre… mais son instinct lui disait qu’il avait mis le doigt sur la vérité. L’intuition ressentit le midi même en voyant les deux jeunes au bord de l’étang n’était pas du au hasard, la ressemblance était flagrante lorsqu’on y faisait vraiment attention… ce qui d’habitude n’arrivait pas, personne ne comparant attentivement une servante et la maîtresse des lieux.

Entrant dans sa chambre, Harnyll se déshabilla discrètement et se glissa sous les draps aux côtés de Lucrèce, toujours troublé par ce qu’il venait de découvrir. Apparemment sa petite épouse adorée ne dormait pas car elle lui demanda d’une voix ensommeillée si sa réunion n’était bien passée.

Classique… ils veulent le beurre, l’argent du beurre et la crémière avec. J’ai du haussé le ton pour leur rappeler qu’Ysari n’était pas leur propriété privée.

Ouais, ca pour hausser le ton, il l’avait haussé, et pas qu’un peu.

Enfin, nous avons bien avancé et j’ai bon espoir de publier les premiers décrets à l’été.

Tout en parlant, Harnyll continuait à tourner et retourner le problème de Camille dans sa tête. De fait, le problème était complexe, car il ignorait la réaction de Lucrèce. Serait-elle heureuse ou marrie de se découvrir une potentielle demi-sœur ? Devait-il lui en parler ? Devait-il se taire ? Plus que tout Harnyll désirait éviter de troubler sa femme, d’où son hésitation. Finalement, le baron décida d’amener le sujet sur la table en attaquant par la bordure extérieure. Cela éviterait de brusquer sa femme et lui permettrait de reculer précipitamment en cas de besoin. Se retournant dans le lit, il fit face au doux visage de Lucrèce et lui demanda :

Que savez-vous de Camille avant qu’elle n’entre à votre service ? Que savez-vous de ses parents ?

La réponse d'Harnyll quant à sa réunion fut donnée. Visiblement elle ne s'était pas bien déroulée mais il fallait s'y attendre. Les commerçants essaient toujours de s'enrichir aux dépends des autres. Mais visiblement malgré cela, il avait tout de même put faire quelque chose de constructif. Il espérait ainsi qu'un nouveau décret verrait le jour durant l'été qui se faisait désiré. Se retournant dans le lit, il me fit face. Je sentais qu'il voulait parler de quelque chose mais qu'il hésitait profondément à m'en faire part. Finalement il me questionna sur Camille.

Camille, dites vous? Et bien elle est ma servante depuis que je suis âgée de six ans. Ma mère la mise à mon service. Elle en avait seize à cette époque. Pourquoi cette question? A t-elle fait quelque chose de mal?

Pour qu'il me pose cette question c'est qu'il y avait bien quelque chose qui clochait. J'ignorai quasiment tout de la vie de Camille avant qu'elle fut mise à mon service. Mais il était une chose dont j'étais sure et certaine. C'est que Camille ne ferait jamais quoique ce soit qui puisse me nuire. Elle me protégeait et veillait sur moi depuis que j'étais petite. Je la considérais comme une fidèle amie, comme une soeur. Etant fille unique,j'aurai tellement aimé avoir une soeur ou un frère. Aussi Camille avec le temps malgré qu'elle ne soit qu'une simple servante issue du bas peuple, je m'étais prise d'affection pour elle.

Si vraiment elle a fait quelque chose de mal, soyez indulgent avec elle! Voulez vous? Comme je ne peux répondre à vos interrogation à son sujet, demain, je vous l'enverrai afin qu'elle réponde d'elle même.

C'était la seule solution que j'avais trouvée. Maintenant que mon époux à mes côtés, le sommeil se fit sentir. M'approchant de lui, je l'embrassa tendrement avant de m'endormir contre lui. Le reste de la nuit fut calme. Le lendemain matin quand Camille vint me réveiller, je lui dit demanda de me laisser pour aller voir mon époux. Une révérence et elle s'éclipsa de la chambre pour se diriger vers le bureau de mon époux. Toquant à la porte, elle attendit d'avoir l'autorisation d'entrée. Elle fit alors une révérence pour saluer le baron et dit.

Madame m'a dit que vous aviez besoin de moi, mon seigneur!

Elle ignorait ce pour quoi je l'avait envoyée.

Comme à son habitude, Harnyll se réveilla dès les premières lueurs de l’aube et déposa un baiser sur le front de sa douce endormie. Se levant, il s’habilla sans bruit, se rendit dans son cabinet et se mit au travail, lisant les derniers rapports que Nicolaï KalonErc’h lui avait envoyé de Dyriet. Un coup toqué à la porte le tira brusquement de ses pensées.

Entrez.

Camille entra dans son cabinet, esquissa une révérence et lui expliqua que Lucrèce l’avait envoyée. Ah oui, exact.

Rangeant le dossier qu’il parcourait dans un tiroir, Harnyll croisa ses doigts sous son menton et fixa la jeune femme. De fait, lorsque l’on cherchait bien, on trouvait en elle des signes révélateurs de sa parenté avec Lucrèce… la forme du nez, la couleur des yeux… oui, lorsque l’on savait quoi chercher, on le trouvait.

Amusant et surprenant que cela ne lui ait pas sauté aux yeux depuis longtemps. Bien sur, ce qui est trop évident est invisible.

Mais au fond, que savait réellement Camille ? Sa mère lui avait-elle révélé le vrai nom de son géniteur ? Au vu de l’affection plus qu’évidente qu’elle portait à sa maîtresse, cela semblait assez probable. En y réfléchissant bien, le baron se souvenait de multiples fois où elle avait quasiment joué le rôle d’une grande sœur. Et pour cause !

Restait à jouer la partie sans brutalité. Sortant la feuille sur laquelle il avait noté les éléments concernant l’acte de naissance de la jeune femme, il demanda d’un ton neutre :

Dites moi Camille, pourquoi ne m’avez-vous jamais révélé l’identité de votre père ?

Entrant dans le bureau suite à la réponse positive d'avoir frappé à la porte, Camille fit une révérence à son seigneur avant de lui demander la tache pour laquelle il avait besoin d'elle. Elle ne s'attendait certainement pas à ce qui allait se produire. La servante vit le baron sortir ses notes avant de lui demander d'un ton calme et posé pourquoi elle n'avait jamais parlé de sa famille. Camille n'était pas du genre à s'étaler sur sa vie car il n'y avait pas grand chose à dire. D'un ton avec une pointe de tristesse elle répondit au seigneur des lieux.

Car j'ignore qui il est, mon seigneur. C'est ma mère qui m'a élevée... Je sais juste qu'il s'agit d'un noble dont elle était tombée amoureuse et que c'était réciproque. Elle n'a jamais voulu me révéler sa véritable identité et maintenant c'est trop tard car elle est morte...

Camille disait la vérité, elle ignorait qui était son géniteur et qu'elle était la demi soeur de Lucrèce, sa maitresse. Harnyll allait devoir y allait avec des pincettes pour ne pas choquer la jeune femme qui ne s'était pas attendue à ce qu'elle soit mandée pour parler d'elle.

Harnyll ne répondit pas. Ainsi donc Camille ignorait tout de sa filiation ? Mais alors… devait-il le lui révéler ? Quel bien, ou quel mal, en sortirait-il ? Une décision bien compliquée et qui pourrait entraîner des conséquences difficiles à calculer pour le moment.

Peut être les deux jeunes femmes seraient-elles ravies de se découvrir une parenté… peut être. Ou peut être cela briserait-il leur relation, leur complicité ? Dès lors qu’elles ne seraient plus servante et maîtresse mais sœurs, pourraient-elles continuer comme avant ?

Trop d’inconnues, trop de paramètres, et pas assez de temps pour y réfléchir. Non, il ne pouvait pas prendre cette responsabilité comme cela.

Je vous remercie Camille, vous pouvez disposer.

Une fois la jeune femme partie, le baron regarda une dernière fois la feuille sur laquelle il avait noté les éléments relevés dans le registre la veille au soir, puis la jeta au feu. Pour le moment, il resterait le seul dépositaire de ce secret.

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