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 Philsem, gamin à la dérive.

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Philsem
Humain
Philsem


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MessageSujet: Philsem, gamin à la dérive.   Philsem, gamin à la dérive. I_icon_minitimeDim 7 Nov 2010 - 20:22

Je représente mon personnage. Il faudra peut-être déplacer cela à mon ancienne fiche, dans le cimetière e. Et puis le tout chez les Humains. Enfin je propose, étant donné que je semble validé et que ma fiche a déjà été validé...

Philsem, gamin à la dérive. Foxdus10
"Philsem en tenue d'écuyer, lors de son premier service, au chevalier Ortagir."


[ La majeure partie de cette fiche est reprise de mon ancienne fiche., qui date d'il y a trois ans ,j'en avais, moi, treize. J'ai souhaité ne pas trop la toucher afin de garder l'essence de mon PJ. ]

Nom/Prénom :
Philsem Aranth
Âge : 21 ans
Sexe : Beaucoup Masculin
Race : Humain
Particularité : Fait plus jeune que son age. Il parait 16 ou 17 ans alors qu’il en a déjà 21.

Alignement :
Neutre bon
Métier : Voudrait être écuyer. Actuellement il s’est fait chansonnier par loisir (quoi qu’il y gagne des sous en faisant la manche).
Classe d’arme : Corps à corps / Défensif.

Équipement : L’équipement de Philsem est assez complet. Il comporte :

-Un petit luth banal, volé à l’époque où Philsem était militaire à un sergent.

-Une guitare, assez jolie, qui « s’appelle » Marion. C’est une guitare classique (dite espagnole) Philsem l’a volé, elle aussi, dans la maison d’un riche particulier. Ce qui est étrange, c’est qu’elle est bien faite de trois parties distinctes, qui sont le manche, la tête et la caisse. Sont rendu au niveau du son est très bon, car la caisse de résonance est de la meilleure qualité. En revanche, les cordes sont usées, ce sont des cordes en boyaux de chèvres.

Philsem, gamin à la dérive. Gitara10
"Marion"
Spoiler:


-Une épée qui lui fut donnée pour avoir été volontaire pour s’engager dans l’armée.

-Une bourse rondouillette de pièces dérobées.

-Une cape de voyage dont l’achat est douteux.

-Une carte du royaume Humain.

-Une pipe et de quoi la bourrer

- Une sac de voyage que Philsem attache à son épaule gauche lorsqu’il chemine.

-De quoi écrire des chansonnettes (Ortagir, son premier chevalier, lui a apprit à lire et à écrire)

-De la corde, des clous et des tissus pour fabriquer tentes ou pièges à gibier.

Description Physique : Grand et de carrure respectable, Philsem impose un certain respect de par son physique impressionnant. Ses cheveux mi-longs sont bruns, tout comme ses yeux. Souvent vêtu d'une cape riche, dérobée sur le cadavre d'un marchand malhonnête, ainsi que de loques et de guenilles sur tout le corps. Cela, bien qu'il ait, entre la cape et sa peau, son armure. Le jeune homme porte aussi des gants de cuirs, car la garde de son épée est souvent pleine de sang. Du sien parfois lorsqu’il en serre trop la poignée. On peut le dire beau, ce qu’on appelle mignon même plus exactement. Si son apparence n’est que très rarement grandiose, elle se compose généralement de vêtements simples, arrangés pour qu’il paraisse un peu plus fréquentable qu’il ne l’est. Généralement, il poste son épée, piètre en qualité, au coté, et sa guitare (son luth aussi mais, c’est un petit modèle qu’il peut ou désassembler ou porter sous la guitare sans qu’on ne le voit trop. Lorsqu’il voyage, il attache son sac à son épaule, la gauche (pour pouvoir en cas de besoin tirer l’épée).

Description mentale : Juste et loyal, courageux et fier. Voilà les qualités majeures de Philsem, il a appris à partager justement tout ce qu'il gagne au sein d’un groupe. Il peut être lent à la réflexion mais détient un sens aigu de la justice. S’il peut parfois se laisser marcher sur les pieds. Les pensées de Philsem vagabondent souvent vers la liberté, il aspire à celle-ci, il voudrait voler, courir, chanter et ne plus se battre. Ce n'est pas par plaisir qu'il se bat encore moins qu'il tue. La maturité lui a apporté une ténacité et un fort désir de vivre une vie riche que ce soit émotionnellement ou dans les actes. C’est un bon vivant, souriant et aimable, quoi qu’on le décrive parfois comme un véritable ours, ce qui est faux. Il rit de bon cœur, pousse de temps à autres la chansonnette car il joue de la guitare et du luth, et est toujours prompt au manger comme au boire. On ajoutera également qu’il est un incorrigible ami des femmes, agréable de conversation, à l’esprit libre et indépendant, c’est d’ailleurs pour ça qu’il espère devenir chevalier. Pour errer aux autre coins du Monde sous aucune bannière ni oriflamme.

Histoire : Philsem était un jeune homme, fils de paysan, petit fils de paysan et arrière petit fils de paysan. Son destin semblait voué au même sort que celui de ses parents, de ses grands parents et de la majeure partie de ses aïeux. Depuis des années maintenant, il maniait la fourche, la pelle, le râteau, travaillant sans cesse la terre, récoltent le fruit de son dur labeur. C'était un jeune homme qui ne rechignait jamais à la tache, serviable et travailleur.

Alors que l'hiver touchait à sa fin, l'été revenant, la région de la plaine d'Atral tout entière fut secouée. L'on raconta d’abord que l'ennemi était venu en grand nombre et que les pertes avaient été nombreuses. Alors que l'on chantait les chants pour célébrer le retour du beau temps, l'on vit au loin un nuage de poussière immense. L'on s'interrogea, puis l'on entendit un vacarme assourdissant qui résonnait loin dans les collines, loin dans les vallées, qui réveillait les ruisseaux et faisait fuir les oiseaux. Rapidement, il fut évident qu'il s'agissait du bruit que seule une puissante troupe en arme pouvait faire. Alors que la poussière qu'elle soulevait obstruait la vue, les habitants du village ne pouvaient s'empêcher de craindre pour leurs vies. Les rumeurs de guerre s'étaient amplifiées, et chaque année, les batailles semblaient avoir lieu toujours plus près. Les détails commençaient à fleurir et n'étaient pas fait pour rassurer le cœur de ceux qui les entendaient. L'on racontait que des armées de Drows étaient dans le pays. Certains criaient aux racontars, aux superstitions et aux mensonges, mais d'autres assuraient qu'il n'y avait pas de fumée sans feu. L'on racontait que de leurs sombres contrées étaient descendus douze mille Drows sur des dragons noirs chacun de la taille d'une capitale. Sans doute le tiers de ces mots étaient faux.

L'approche de la guerre semblait signifier que les armées humaines étaient incapables de les freiner dans leur progression. L'année précédente, deux familles avaient quitté le village dans l'espoir de s'éloigner avant d'être rattrapés par la violence et la mort. Pourtant, ce lieu était celui de la naissance de tous ces villageois, et ils avaient bien l'intention d'y mourir plutôt que de fuir. Nombreux furent ceux qui entrèrent dans leurs maisons ou leurs granges, ressortant avec ce qu'ils pouvaient trouver comme armes, couteaux, fourches, haches. Ils avaient l'intention de vendre chèrement leur peau. On avait même armé les enfants les plus jeunes et Philsem lui-même suivit le mouvement : c’était à présent un homme et l’on devinait en lui, une force grande. Accompagnant son père chez lui, il ressortit avec une fourche solide. Il savait que c'était une arme bien piètre, mais cela valait mieux que de rester les mains vides. Les humains étaient un peuple fier, ils se barricadèrent. Chacun prêt à vendre chèrement sa peau, son logis.

Alors que la troupe approchait, ce fut avec soulagement que les villageois reconnurent l'étendard de leur seigneur, le comte Emeric de Forwald. Rapidement, celui-ci apparut, monté fièrement sur son destrier blanc comme la neige. Son armure resplendissante brillait de mille feux, et son heaume surmonté d'une tête de loup était le symbole d'une sauvagerie propre à inspirer la crainte à ses adversaires. Il était accompagné d'un prêtre portant une aube sur laquelle un corbeau couleur d'or avait les ailes ouvertes, le symbole du dieu Lug* tous vouaient un culte sans faille, espérant qu'il les protègeraient des affres de la défaite. Tous les villageois posèrent leurs armes, firent tomber les barricades et se préparèrent à accueillir leur seigneur avec les acclamations que méritait celui qui les protégeait, formant deux haies d'honneur de part et d'autre de la rue principale du village, s'assurant de ne pas entraver la progression de la troupe. Nombreux furent les chants qui furent entonnés , ils chantait la gloire de Gerthol, D'Oromir, des grands Chevaliers d'antan, les exploits des armées humaines qui déferlaient sur les gobelins, les Drows et tous leur ennemis. Mais survint un événement qui confirmait les dires des vieillards qui avaient longtemps hurlé qu'un jour, le comte recruterait dans les villages qui seraient privés des bras robustes et vigoureux des jeunes hommes. Car, en effet, et contrairement aux attentes des villageois, l’ost s'arrêta. Un héraut s'avança et fit sonner sa trompette avant de proclamer à voix haute :

"Oyez, oyez,
Vilains, Paysans, gens du peuple, des récoltes, fiers habitant de nos contrées,
Le Comte de Forwald s'en va en guerre protéger ses terres et ses serfs, au nom du Roi de Diantra. Face à la menace grandissante des hordes d'ennemis qui déferlent, la nécessité de réquisitionner autant de bonnes volontés que possible a été requise par le haut commandement unifié des armées humaines. Le Comte Emeric De Forwald requiert donc que la présence de vingt habitants de ce village dans son armée, qu'ils soient volontaires ou non. Le Comte de prie les volontaires de s'avancer en premier.
A bons entendeurs bonnes gens !"


Les villageois firent silence, ils échangeaient des regards silencieux, une telle annonce dans une village soudé, ou chacun avait durement travaillé pour la récolte, ou chacun s'entraidait. Et déjà vingt hommes devaient s'en aller. Ils ne s'étaient certainement pas attendus à ce que certains d'entre eux doivent partir à la guerre, comptant sur la seule armée de métier de leur seigneur pour les protéger. Et pourtant, ils constatèrent que derrière les soldats fringants qui formaient le début de la procession se trouvaient des hommes à l'allure nettement moins guerrière, et à l'équipement presque misérable. Il s'agissait de toute évidence de ceux qui avaient été réquisitionnés dans les villages précédents. Hélas les vieux avaient dit vrai.

Rapidement, les yeux se baissèrent. Chacun avait peur qu'en continuant à regarder autour d'eux ils donnent l'impression d'un certain courage et ne soient réquisitionnés. Chacun faisais silence, gardant sa langue derrière ses dents. La peur les rongeait tous. Oui, comme le disais la chanson, "Nous partons en guerre, la gloire au petit matin, les corbeaux au crépuscule, de ton corps se régaleront. Philsem regarda de côté vers son père et celui-ci compris. Il était sur le point de perdre son unique fils. Le jeune homme était trop jeune pour réaliser combien la vie était fragile, et il était à l'âge où l'on rêve d'accomplir de hauts-faits. L'occasion idéale venait de se présenter à lui, et son père pouvait lire l'étincelle de l'aventure dans ses yeux. Il se voyait déjà, guerroyait de-ci de-là, terrassant sans difficulté des adversaires qu'il s'imaginait trop peu habiles. Une larme coula du coin de l'œil du vieil homme, mais il savait qu'il était vain de retenir son fils, et il hocha légèrement de la tête. Ayant l'assentiment de son père, le jeune homme n'aurait pas à supporter l'impression de l'avoir trahi. Il n'aurait pas à porter ce poids inutile, alors que celui de la guerre et de l'horreur allait bientôt le ronger. Philsem leva les yeux et s'avança le dos droit, fier, mais apeuré. Il parla d'une voix qu'il voulait forte, mais qui trembla sous l'émotion.

Philsem, gamin à la dérive. All_gl10
[spoiler 1]


"Il se voyait déjà, guerroyait de-ci de-là, terrassant sans difficulté des adversaires qu'il s'imaginait trop peu habiles."

- Moi... Moi je, je viendrai... Je suis volontaire !

Un cri de femme déchira le ciel, la terre, fendit les eaux et le coeur des personnes présentes. La mère de Philsem, celui-ci la serra dans ses bras. Une dernière fois. Pendant ce temps là huit autres jeunes hommes s'avancèrent. L'un d'eux avait adressé un clin d'oeil à son meilleur ami qui venait de le devancer, Gerdeth, le fier poète, partirait en guerre. Il tomberait deux ans plus tard, sa courte vie tranchée comme son coup par les hordes Drows. Les débris de son corps, renvoyé au village feraient pleurer des jours et des jours toute la populace. De nombreuses femmes pleuraient, mais aussi des hommes et des enfants. Les chiens, mêmes les chiens jappaient, hurlaient à la mort. Ce fut un sinistre spectacle. Philsem laissa sa mère dans les bras de son père, salua celui-ci, lui promettant de revenir, mais le vieil homme savait. Il ne reverrait plus son fils, hélas. Les volontaires furent rassemblés près du Comte. Il attendit une demi heure puis il fit un signe en direction d’un jeune homme, Fjorel, qui s'effondra. Il avait été choisi contre son gré, il marcherait sur les longues routes pleines de solitudes, entourées d’âmes courrant à la mort, déjà mortes quelque part, que le soleil soit chaud ou qu’il soit froid. Mais le pire, ce serait que tout au long de son infernal voyage vers la chambre de Tira, il espérait rentrer chez lui et retrouver Léna, sa fiancée qu’il aurait dût normalement épouser quelques semaines après avoir été levé. Les deux familles se réjouissaient grandement, mais la tragédie les a pourchassé et voilà désormais Lena, ici et là, non marié et vieille femme au cœur brisé. Il avait crié, mais personne ne vint. Il s’était débattu quand il avait été empoigné par deux militaires le menèrent avec les volontaires. Léna, aussi s’était jeté, inconsciemment sur la soldatesque pour libérer son fiancé qui suffoquait sous la prise d’étranglement. Elle fut frappé à la tête d’un terrible revers du poignet par un soldat en armure et s’écroula, assommée. Le village était sous le choc. Philsem avait honte de s’être livré à cette armée qui frappait les femmes abattues et étranglait ses frères. Mais personne n’éleva la voix, ses parents et celui qui aurait devenir son beau-frère enlevèrent le corps inerte de la jeune femme pour l’emmener chez le praticien et la soigner, dans un silence de mort. Le calme rétabli, de nouveau, le comte leva la main, pointa le doigt et cette fois, Tremal se mit à supplier, à hurler, il implorait le Compte de prendre quelqu'un d'autre, sans même réaliser à quel point c'eut été cruel. Il aurait à vivre toute sa vie en sachant que quelqu'un d'autre était parti affronter la mort à sa place. Habitué maintenant à de telles scènes, le Comte ne fléchit point et ordonna à deux soldats de relever le pleurnichard. D’autres choix furent effectués. Puis ensuite chacun eut le droit de prendre un bagage, léger. Philsem évita ses parents. Il partit ainsi. La mort au matin.

La journée fut entièrement occupée par la marche. L'urgence de la situation imposait une marche rapide, ne laissant guère l'occasion aux jeunes recrues de parler. Tous se contentant de suivre silencieusement le rythme imposé. Observant ceux qui s'étaient portés volontaires à sa suite, Philsem vit leur regard perdu vers quelque glorieux futur. Lui-même imaginait les scènes des victoires auxquelles il allait participer. N'ayant aucune expérience de la guerre, ses batailles se déroulaient dans la facilité, les ennemis se laissant découper avec facilité par l'épée étincelante qu'il tenait, ne parvenant pas à percer son armure invincible. Il creusait des tranchées dans les rangs ennemis, laissant derrière lui des amoncellements de corps chitineux, tels des insectes écrasés. Par contre, il abandonna rapidement l'idée de regarder ceux qui avaient été désignés contre leur gré. Il pouvait lire le désespoir et la peur dans leur regard. Tremal s'était résigné et suivait maintenant la cadence imposée par le Comte, mais on pouvait voir sur son pantalon des traces de souillure. Cela ne rendrait que plus difficile son intégration dans l'armée. Fjorel, en revanche, était aux arrêts et, privé de repas, il commençait à se laisser mourir de faim. Le pire serait qu’il n’arriverait pas à mourir ainsi et qu’il devrait continuer son chemin de croix encore longtemps, même malgré tous les événements et combats qui arriveraient, il ne serait finalement libéré que lorsqu’il commencerait à prendre de l’avancement et à entrevoir l’espoir de rentrer chez lui couvert de gloire, de retrouver celle qu’il aimait et de fonder sa famille comme il l’avait rêvé. Si les rumeurs disant que les déserteurs étaient pendus sans autre forme de procès, il était quasiment certain que l’un d’eux, au moins se balancerait bientôt au bout d'une corde. Ne dit-on pas que le lâche préfère le suicide plutôt que le risque de mourir, mais aussi la chance de vivre en faisant son devoir ?

Alors que le crépuscule commençait à s'annoncer, la troupe fit halte. Un sergent regroupa les nouvelles recrues. Il s'agissait de l'homme qui avait été responsable de traîner ceux qui n'étaient pas volontaires. Philsem put voir une lueur meurtrière traverser le regard de Tremal, ses poings se serrer, mais il était certain qu'il ne ferait rien. Ils étaient trente-neuf en tout puisque l'armée avait traversé un autre village avant d'arriver à celui de Philsem. Manquait seulement Fjorel. Naturellement, ils formèrent deux groupes, un pour les membres de chaque village. Le sergent leur parla d'une voix forte et autoritaire. De toute évidence, il était rompu à la traite des recrues.

-Ce soir, dit-il, vous allez apprendre à préparer le camp avec célérité. Une fois que cela sera fait, je vous amènerais voir le forgeron pour vous équiper. Que Mogar vous garde !

On leur assigna un chariot, leur expliquant comment choisir un terrain, monter les tentes et préparer les feux de camp. Philsem observa que plusieurs chariots vers la fin du convoi restaient intouchés. Probablement s'agissait-il des chariots contenant le matériel pour les futures recrues, à mesure que l'ost grandirait. Il constata également que la préparation du camp était essentiellement réservée aux paysans. Les soldats de métier profitaient du répit pour s'entraîner. Il fut impressionné par la maîtrise avec laquelle ils faisaient tournoyer leurs armes, paraient les coups se déplaçant à l'unisson lorsqu'ils faisaient des exercices de groupe. Il était tellement absorbé qu'il ne vit pas venir le coup. Le souffle coupé, il fut plié en deux. Relevant laborieusement la tête, il vit le sergent qui le regardait avec sévérité.

-Hé bien jeune homme ! On rêve de se prendre pour un soldat ? Commence par faire ce qu'on te dit au lieu de lambiner où tu ne feras pas long feu ! Quand je pense que ta mère la traînée était si douce avec moi.

Puis il lui cracha à la figure. Quand Philsem se releva péniblement, se remettant à la tâche en grognant sous la douleur, il avait de plus en plus la rage contre cet ost de voleurs, de traîtres et de salauds. Le sergent ne s'était pas retenu. Lorsque tout fut prêt, le sergent dirigea le groupe vers une autre partie du camp. En premier il désigna Philsem et un des habitants de l'autre village et leur fit signe d'approcher. Le forgeron sortit de sa tente, tenant deux épées ayant de toute évidence beaucoup servie. Le métal était terni et les lames légèrement ébréchées en plusieurs endroits. Le sergent parla à nouveau pour l'ensemble des villageois.

-Comme c'est la tradition, le premier volontaire de chaque village se voit attribuer une épée pour récompenser son courage.

Il se tourna ensuite vers Philsem, le toisant avec mépris.

-Sache néanmoins que si on te reprend à rêvasser, elle te sera retirée. Il va te falloir mériter le fait de la conserver, montrer que tu en es digne.

Après avoir remis les deux épées, il désigna ensuite les autres volontaires, cinq dans le village de Philsem, trois dans l'autre, et ils se virent attribuer des lances avec des pointes en métal et des couteaux. Ceux qui avaient été désignés d'office reçurent de simples poignards en bois.

- Si vous voulez avoir mieux, il va vous falloir le mériter également, montrant votre ardeur et réunissant votre courage. C'est la décision de notre Comte que ceux qui se montrent capables seront mieux armés et mieux traités que les tire-au-flanc et les mauviettes. Chacun d'entre vous va maintenant être attribué à une section où il apprendra à manier ses armes.

C'est ainsi que Philsem fut séparé de tous ceux qu'il connaissait. En s'éloignant, il pensa "si on laisse les courageux avec les courageux et les lâches avec les lâches. Comment ces derniers vont-ils apprendre le courage ?". Son autre pensée fut pour son épée "Qu'est-ce que c'est lourd !".

Fier de son premier équipement, Philsem rejoignit sa nouvelle unité alors qu'il était l'heure de se coucher. Il se sentait quelque peu perdu, ne connaissant personne autour de lui. Jetant un coup d'œil sur l'autre nouveau, il vit qu'il ressentait la même chose. Il s'approcha.

- Je suis Philsem. Comment t'appelles-tu ?

- Merjelon. Heureux de te connaître. C'est une grande aventure qui commence. Nous allons enfin pouvoir faire quelque chose pour défendre nos familles, et nous pourrons ensuite revenir en héros. J'espère pouvoir ramener assez de richesses pour pouvoir enfin nourrir ma famille comme il le faut.


Philsem le regarda. L'homme était un peu plus âgé et semblait vigoureux.

- Ta famille ? Tu as des enfants ?

- Deux. Un garçon et une fille. Mais je n'avais même pas de quoi les nourrir. Au moins quand je reviendrai, tout ira mieux.


Philsem était presque abasourdi par les propos de Merjelon. Même si cela lui paraissait lointain, il avait conscience qu'il pourrait mourir et n'aurait jamais abandonnée ses enfants volontairement s'il en avait eu. De plus, comment allaient-ils pouvoir survivre si la guerre durait longtemps et que Merjelon n'était pas là pour s'en occuper ? Il préféra ne pas décourager la seule personne avait qui il avait pour l'instant quelques affinités et entra dans son jeu. Après tout, lui aussi rêvait de gloire et de richesses. Surtout de gloire ! Il parla à voix haute, pour que tous entendent dans la tente.

- Si l'armée dont nous faisons partie n'est qu'une petite portion de l'armée humaine, je ne vois pas comment nous pourrions perdre. Maintenant que les chefs humains se sont enfin décidés à mettre les moyens, nous allons écraser ces démons, ces saletés et les renvoyer d'où ils viennent. Mieux encore, nous allons les massacrer jusqu'au dernier et nous serons à l'abri de leurs menaces pour toujours. Nos descendants chanteront nos louanges jusqu'à la fin des temps.

Le visage de son premier compagnon d'arme s'éclaira à ces paroles, et il vit que d'autres faisaient pareil. Tous ici étaient de jeunes paysans partageant cette même quête de gloire et tous comprenaient et approuvaient ses paroles. Philsem sortit son épée et la regarda un instant avant de la lever au-dessus de lui.

- Pour la gloire de Lug et des hommes !

L'ensemble des jeunes gens présents dans la tente sortit son épée et répéta d'une seule voix les paroles de Philsem. Celui-ci se sentit à sa place, après une journée pourtant tellement dépaysante. Quelques instants plus tard, un soldat souleva le rabat de la tente.

-Que se passe-t-il ici ?

Philsem leva à nouveau son épée, suivit instantanément de neuf autres.

-POUR LA GLOIRE DE LUG ET DES HOMMES !

Le soldat eut un sourire de bonne humeur et ressortit après avoir dit.

-Voilà un enthousiasme qui fait plaisir à voir !

Juste avant de fermer le rabat, il jeta un dernier coup d'œil dans la direction de Philsem, lui adressant un léger signe de tête. Le jeune homme comptait bien mériter son épée et se forger aussi rapidement que possible une bonne place dans l'armée, qui lui demanderait moins de temps pour monter les tentes et lui laisserait plus de temps pour s'entraîner. Il se coucha en même temps que les autres et s'endormit rapidement. Alors que l'aube n'était pas encore là, un sergent entra dans la tente.

-Debout là-dedans. Un repas rapide et on lève le camp.

Philsem suivit les autres membres de sa chambrée jusqu'à une tente d'où sortait de la fumée. A l'entrée un cuisinier servait des bols de porridge. Il eut une hésitation quand Philsem et Merjelon se présentèrent. Celui qui venait d'être servi avant eux dit au cuisinier.

-C'est bon, ce sont les nouveaux qui nous ont rejoint hier, vieux parano, va.

Le cuisinier dévisagea encore les deux jeunes pendant un instant avant de les servir. De toute évidence, tout le monde n'avait pas droit au même traitement et le commis faisait attention aux personnes qu'il servait. Il serait inutile de chercher à se faire servir deux fois. Tous s'installèrent par terre autour d'un feu. Pendant quelques instants ils se regardèrent silencieusement, commençant à manger pour se réchauffer un peu, puis les conversations commencèrent. Ils parlaient autant de leurs espoirs de gloire que des villages dont ils venaient, partageant des anecdotes, des histoires, et même parfois quelques conseils sur la culture des champs. La plupart pensaient revenir un jour dans leurs villages, couverts de gloire, pour pouvoir en profiter, même si l'hésitation dans les paroles de certains montrait qu'ils avaient conscience que la mort pouvait également être au bout du chemin. Pendant un certain temps, Philsem et Merjelon se contentèrent d'écouter, jusqu'à ce que quelqu'un leur adresse la parole.

- Vous verrez, tous ceux de notre groupe progressent rapidement. Nous serons bientôt de vrais soldats capables de donner du fil à retordre à tous ces démons. Comment vous appelez-vous ?

- Philsem.

- Merjelon.

- Moi c'est Telkin.


Il était de relativement petite taille mais bâtit comme un minotaure, sa musculature semblant prête à rompre ses vêtements à chacun de ses mouvements. Philsem avait la sensation qu'il devait être le meilleur escrimeur du groupe, et que c'était un peu la raison pour laquelle il en vantait la qualité. Au moins, cela était mieux que de rabaisser ceux qui ne parvenaient pas à suivre son rythme. Telkin reprit la parole.


Philsem, gamin à la dérive. Tremal10
"Il était de relativement petite taille mais bâtit comme un minotaure, sa musculature semblant prête à rompre ses vêtements à chacun de ses mouvements."

- Pas mal ton petit discours d'hier soir. Avec un moral comme ça et une armée aussi nombreuse, je ne vois pas ce qui pourrait nous arrêter. Bienvenue parmi nous.

Cela dit le repas fut terminé, et ils durent se lever pour plier la tente. Philsem pouvait voir que plusieurs équipes de paysans avaient déjà commencé à plier une partie du camp, tandis que les soldats travaillaient à l'entretien de leur équipement, affûtant leurs lames, huilant leurs armures et astiquant leurs boucliers. Ils seraient encore une vue impressionnante à l'entrée du prochain village qu'ils allaient traverser.

Ils reprirent le chemin aussitôt le camp plié. En chemin, Telkin leur expliqua qu'ils étaient privilégiés. Ils n'avaient que leur propre tente à gérer, et une fois installée le soir, il leur restait encore pas mal de temps pour s'entraîner sous la direction d'un sergent d'arme. Rapidement, la marche forcée les poussa tous au silence. Philsem commençait déjà à répéter dans sa tête certains des mouvements qu'il avait vu les soldat faire. Il maniait déjà son épée avec facilité.

Les jours suivants furent durs, Telkin s’était peu à peu imposé comme chef du groupe, et Philsem perdit, au fil des journées tout espoir de revoir ceux de son village, tant il se rendait compte de la taille gigantesque de l’armée humaine. Il apprendrait plus tard que les Comtes avaient reçu ordre du Roi de rassembler le plus de forces possible et de se rendre ensuite dans divers lieux tenus secrets où ils se battraient enfin. Mais, alors qu’ils n’avaient pas croisés le moindre village depuis plus de trois jours, le jeune homme voulut savoir pourquoi. Il fut convenu, avec le reste du groupe que l’un d’eux approcherait Ortagir, le capitaine de la Cavalerie, dès qu’ils auraient finis de monter les tentes. Philsem fut désigné lors du concours de ricochets avec les galets.

Peu après que les tentes furent montés, il s’approcha furtivement de celle du robuste soldat qu’il aperçu près d’un feu avec deux hommes, qui n’étaient autres que ses serviteurs. Le fils de paysans mit un genou en terre et garda la tête baissée, sollicitant ainsi, en respectant le protocole, un peu d’attention. Il ne dû pas attendre longtemps car le soldat, dont les bras faisaient au moins trois fois chacune de ses cuisses bien qu’il ne fut pas un avorton, et que les travaux de la ferme l’aient endurcis, le regarda d’un air neutre, occuper à lire un morceau de parchemin jauni et qui n’était plus de la première jeunesse. Déglutissant avec difficulté, le paysan se releva et dit d’une voix peu assurée, conscient que ses compagnons le regardaient tous en ce moment même :

-Monseigneur… Je.. .Je voulais vous demander, car les soldats eux-mêmes l’ignorent, ce que nous ferons dans les prochains jours. N…Nous n’a…n’avons pas croisé de villages depuis plusieurs lunes, alors nous nous demandions si…

Philsem laissa sa phrase en suspens, mais il regretta aussitôt ses mots mal choisis, car l’homme s’était levé, le surpassant de son hauteur, les yeux du jeune homme s’étaient découverts un intérêt soudain pour ses bottes usées et détériorées. Le militaire, dont l’armure couleur de cristal resplendissant répondit d’une voix rauque :

-Tu as du courage mon jeune garçon, ce que tu viens de faire est un acte noble, garde la même hardiesse face à l’ennemi ! J’aime les jeunes impétueux ! Quel est ton nom ?

-Philsem, fils de Pherkel et d’Aranée, du village des Hauts de la Colline, Monseigneur. Répondit le gamin sans cesser de fixer ses bottines ruinées. Il avait été flatté par les compliments de celui que l’on surnommait le Chevalier d’Argent de Ringadelf, en raison de la couleur de son heaume et du village dans lequel il avait vu le jour béni où l’été chasse le printemps.

-Hé bien Philsem suis-moi immédiatement !!


Le ton ne souffrait guère la contestation, il était clair que cet homme, guerrier, guerrier aguerris, n’avait pas l’habitude que l’on désobéisse à ses directives qu’il donnait toujours d’une voix forte. Le pas de géant, que faisait le Chevalier d’Argent de Ringadelf, forçaient le paysan à courir derrière lui. Ils entrèrent dans une forge comme celle où on lui avait remis son épée. La voix puissante du Chevalier Ortagir retentit dans la forge où résonnait le marteau contre le fer tout chaud.

-Holà !! Qu’on mon trouve une armure pour ce jeune homme et qu’on lui donne une lance !

Le travail fut rapide, son nouveau protecteur voulait lui fournir une autre épée, mais le garçon refusa, cette épée, il l’avait gagnée, il ne la troquerait pas contre une autre qu’on lui donnerait. Trouver une armure ne posa pas de problème, mais la lance au contraire fut problématique. Il la tenait comme une fourche ce qui lui valu les railleries des forgerons, après plusieurs essai, il lui trouvèrent un court javelot qui lui ferait office de lance, car il était léger, de lance ou de râteau, comme le firent remarquer en s’esclaffant les façonneurs d’armes. Lorsque Philsem fut équipé, le Chevalier l’invita dans sa tente somptueuse et lui dit :

-Il est maintenant temps pour moi de répondre à ta question. Nous faisons actuellement route en direction de la forêt d’Aduram, mais nous nous arrêterons peu avant la lisière et de façon à pouvoir lancer notre cavalerie d’un point surélevé. Nos ennemis ne seront pas uniquement les Drows… On raconte que des gobelins et des trolls sont sous le contrôle des Elfes Noirs.

Philsem qui ne connaissait rien en géographie hormis Diantra et le fait que de nombreux villages qu’ils avaient tous, ou presque visités, se trouvaient dans la plaine d’Atral dû se remémorer les histoire du vieux Père Fougon les soirs d’hivers et les nuits d’été aux coins du feu. Certaines parlaient de la Forêt d’Aduram, une forêt où se trouveraient le Kertanc, un monstre légendaire qui avait la forme d’un énorme loup gris et qui dévoraient les récoltes, les troupeaux, les enfants, les charrettes, les oiseaux, les arbres, les abeilles et leurs ruches, les pierres et même les adultes. Lorsqu’il se souvint ce détail, il crut bon de demander d’une voix paniquée :

-Mais !! Le Kertanc vit dans la forêt d’Aduram !!!

Le Chevalier éclata de rire, tandis que Philsem, lui, se mit à penser qu’il était complètement inconscient et entrepris de lui raconter les histoires du Père Fougon puisqu’il ne voulait décidemment pas le croire… Mais rien n’y fit…

-Allons Philsem, ce ne sont que des histoires de vieillards, destinés à faire en sortes que les enfants restent tranquilles, ne t’en souci pas davantage.

Le paysan n’osa plus le contre dire, lorsque quelques instants de silences furent passés, le Chevalier dit enfin :

-Tu dois sans aucun doute te demander pourquoi je te prends sous ma protection… La raison est simple, mon Ecuyer est tombé au combat, alors que j’avais été fait prisonnier, et ce parce qu’il n’avait pas suivis mon ordre de ne pas s’engager dans la bataille si je n’y étais pas ! Enfin… Philsem, fils de Pherkel, veux tu devenir mon Ecuyer, moi, Ortagir, Chevalier d’Argent, Capitaine de la Cavalerie du Comte de Forwald, Seigneur et Intendant des villages du Grand Lac à la Couronne, fils d’Origa et d’Hamila.

En disant cela, il s’était levé et avait tendu la main droite dans laquelle Philsem avait déposé son épée et en lui désignant de la gauche un parchemin jauni sur lequel on pouvait lire de nombreuse règles, des valeurs que l’Ecuyer puis le Chevalier devaient respecter. Il les récita devant le cavalier puis il jura devant Lug :

-Puisse Lug m’apporter l’abnégation et l’honneur qui seront mes armes, la fierté, l’amour, le courage et la force seront mon bouclier tandis que la loyauté à mes souverains et mes seigneurs mais aussi à ceux qui seront sous mon commandement seront mon destrier. Moi, Philsem, fils de Pherkel et d’Aranée, du village des Hauts de la Colline, Soldat de son Excellence, le Comte Emeric de Forwald, je jure sur mon honneur à ma vie que Lug reprendra si je ne respecte pax ces engagements que toute ma vie sera désormais dédiée à la justice. Nul ennemi ne pourra se targuer de m’avoir vaincu sans que je ne sois mort, alors là où mon sang aura coulé, pousseront drus et épais les oliviers, porteur de vie.

-Reçoit alors, cette épée, la première de toutes, abandonne là au profit d’une meilleure car elle représente pour le moment ta témérité, aller droit à la mort ne sert de rien. Relève-toi maintenant, Philsem, fils de Pherkel et d’Aranée, du village des Hauts de la Colline, Soldat de son Excellence, le Comte Emeric de Forwald et Ecuyer du Chevalier d’Argent, et va, défend la justice ! Cependant n’oublie pas ton profit !

Lorsque après avoir terminé la cérémonie improvisée dans la de son maître, Philsem sortit, il était plus de trois heures du matin et l’Aurore allait venir tirer de leurs tentes, les guerriers portant la bannière Humaine. Cependant, lorsqu’il entra le plus discrètement possible et rangeant ses nouvelles acquisitions dans son jusqu’alors, maigre bagage, tous les jeunes garçons l’attendaient le suppliant de raconter, encore et encore sa délirante histoire. Alors que l’Aube approchait et que l’Ecuyer renonçait à pouvoir dormir cette nuit là, Telkin ordonna à Merjelon de se taire prit la parole :

-C’est un signe de Lug, incontestablement, je ne puis prendre le contrôle d’une groupe au dépends de l’Ecuyer de Chevalier d’Argent, alors, prend donc notre commandement, Philsem.

L’ex-paysan eut beau s’employer dire qu’il ne voulait pas, les autres n’en avaient cure, Merjelon, Telkin, Gardna et les autres eurent finalement raison de lui à grand coups de diplomatie et il accepta de prendre le contrôle du groupe. Tous se réjouissaient le cette victoire, le sourire aux oreilles, lorsqu’un soldat souleva le rabat de la tente.

-Au b… Déjà debout les gars ?! On peut dire que vous avez le don de me surprendre, quand vous n’êtes pas d’un enthousiasme à couper le souffle, vous êtes debout avant le soleil ! Allez mes gaillards, tous au boulot, le camp doit être levé dans deux heures, on ne perd pas de temps, sinon vous n’aurez pas le temps d’avaler quoi que ce soit.

______________________ Quelques années plus tard.

C’avait été la débandade absolue. Un grand n’importe quoi. Il n’y avait pas eu tant de morts que cela quand les Drows avaient attaqués : la plupart de l’armée avait été déroutée, disloquée, dispersée sans même combattre.

Voici le souvenir qu'il en a :

Philsem était somnolant, en faction devant la tente d’Ortagir, le chevalier au service de qui il se trouvait depuis peu. Le froid commençait à se faire sentir, la fatigue n’y arrangeait rien. Baillant, Philsem, au départ debout, glissait lentement, vers le sommeil comme vers le sol. A quelques pas de lui ronflait un feu intense autour duquel étaient couchés deux autres soldats. Les tours de gardes passaient pour inutiles aussi, autant roupiller un bon coup, semblait-ils lui dire. En ce qui le concernait, le jeune écuyer était persuadé que n’importe qui pouvait se permettre de venir déranger son seigneur et maître, ce qu’il ne souhaitait pas, donc il veillait, sa courte lance, qui était en fait un long javelot, et son bouclier aux poings. La marche forcée était épuisante, de plus que plus aucun village n’était croisé. Ceux qui connaissaient les environs disaient qu’ils étaient même évités. A quel dessein ? Ils avaient remontés très haut la plaine d’Atral et toute leur armée s’était ébranlée direction de la forêt d’Aduram à un train fou pour une armée de cette taille. Le gros de celle-ci les avait quitté quelques jours plus tôt et était parti rejoindre la capitale Diantra. Et puis après que dire. Ceux qui n’étaient pas morts avaient fui. Ceux qui n’avaient pas fui, étaient morts.

Vous l’aurez compris, le fils de paysan n’était pas ceux-là. Il s’était terré, de honte d’abord plusieurs mois. Comment retourner chez lui où son départ pour la guerre avait fait tant de maux en déserteur ? Il savait qu’on l’y eut aidé à prendre le maquis, mais…Quel apport ? Une simple cabane en des lieux peu habités fut son abri. La chasse, il connaissait, tout comme les travaux manuels et cela lui permit de vivre à peu près aisément. Parfois, il regrettait cet ermitage, la compagnie des Humains, et son ancienne carrière d’écuyer. Ce fut la raison pour laquelle il quitta sa retraite, finalement. Sa vie sauvage l’avait quelque peu mis à l’épreuve de l’existence. C’était bien ainsi. Il ne savait exactement combien de temps il mit avant de revenir à la civilisation, barbu et sale. Il atterrit donc, en pareil état, dans la cité de Merval.

Philsem, gamin à la dérive. Philse10
"Il figurait néanmoins quelque paysan"

Son apparence était assez étrange. Il figurait néanmoins quelque paysan, ayant fui sa famille pour braconner et ayant dépouillé des soldats du roi, car il en portait quelques effets. Une épée, les jambière et, peut-être quelque bourse d’or dans sa poche, devait-on se dire. En réalité la vérité n’était guère loin et, s’il n’avait pas dépouillé de soldats vivants, il ne s’était pas privé le moins du monde de récupérer l’or des morts. Ils n’en auraient pas besoin là où ils étaient à présent. Philsem arrivait par les routes des champs, vêtu d’une cape ample et large qu’il avait ramassé sur un cadavre, derrière un tripot de campagne. Il allait entrer à Merval, connue pour sa méfiance radicale à l’égard des classes populaires. Aussi il ne comptait pas y rester. La charrette dans laquelle on le faisait entrer en ville cahotait tranquillement sur ces vieilles, usées par de très nombreuses gens depuis des siècles.

Philsem, gamin à la dérive. Horse_10
La charrette dans laquelle on le faisait entrer en ville cahotait tranquillement


-Alors, lui demanda l’homme qui l’avait pris sur son véhicule, tu comptes faire quoi ici gamin ? D’où qu’t’es ti ?

Philsem détailla l’inconnu ; c’était un homme d’une cinquantaine d’année, qui mâchait ses mots comme un paysan et le regardait avec un grand sourire bienveillant comme s’il eut été son fils. La cité était encore à une petite lieue lorsque commença ce dialogue.

-Je viens du village des hauts de la Colline, dans la plaine d’Atral. J’ai été levé de mon village, volontairement en ce qui me concerne, par et pour les armées royales sous la direction d’un duc de pacotille, mort maintenant et son duché a été englouti. C’était il y a environ quatre ans et, bien que je puisse avoir l’air de l’enfant sorti de son tendre age, j’ai déjà quelques vingt et un printemps. Les Drows ont attaqué, j’ai fui et prit le maquis. J’espère ne pas trop avoir à affronter les conséquences d’une débandade dans laquelle je ne suis pour rien. D’où ma discrétion.

Le vieillard acquiesça, il fut sans doute un peu surpris par la loquacité et la bonne disposition de son interlocuteur, mais l’histoire s’explique surtout par le fait que Philsem, avait trouvé des feuilles et de l’herbes à pipe dans la matinée, peu avant de trouver un chauffeur, qu’il s’était donc essayer à l’art de la pipe et que cela l’avait mis dans un état quelque différent ; plus joyeux et plus enjoué.

-Foutues guerres. Quat’ d’mes mômes qu’ai m’ont pris.

Et l’homme de cracher au plancher de la carriole, de mépris. Philsem ne dit plus rien. Il se contenta de saluer l’homme et de quitter sa voiture une fois que la charrette eut franchit les portes de la cité. Au passage, il lui avait raflé sa bourse. Celle-ci, malheureusement était quasiment vide. Il y avait tout juste de quoi boire un verre. Philsem entra donc dans un bar de Merval, bien que celui-ci ne lui inspirait pas particulièrement de sympathie. Mais lorsqu’il eut poussé la porte, il demeura bouche bée, scié. Il claqua la porte et fit encore quelques rades, mais non… C’était partout pareil. Oh ! Vision d’horreur ! Partout, des bourgeois se prélassaient dans de beaux fauteuils ou sur de belles chaises, il n’y avait pas de voyageurs louches (ou très peu), absolument aucune forme de buveurs excessifs, rien de tout cela. Pour achever Philsem, alors qu’il remontait l’une des rues principales dans l’espoir mince de trouver un vrai caboulot, il entendit le tonnerre et vit passer, à cheval la troupe armée la plus célèbre de Merval. Les chevaliers cataphractaires. Ils paradaient mais étaient impressionnants. Lorsqu’ils lui passèrent à coté, Philsem prit sa décision, il serait un jour chevalier ! Il lui faudrait pour cela peut-être, revenir dans l’armée ou reprendre une forme d’entraînement mais il le serait. Et puis, il avait déjà une expérience d’écuyer, cela pouvait grandement être. Philsem quitta Merval, deux jours plus tard, pourchassés et mit dehors par les gardes. Il opta pour une ville non lointaine mais souhaitait maintenant quitter définitivement cette ignoble baronnie. Les seules choses qui y ait valu le coup furent une beuverie avec deux ou trois patrouilleurs et l’observation d’une miss nue dans sa salle des eaux. Qu’à cela ne tienne, il y a de bien plus belles gamines ailleurs et la boisson n’est pas exclusif apanage de Merval.

Baluchon sur l’épaule, Philsem se rendit donc à Missède, sur pattes. S’arrêtant deux fois en deux villages retrousser deux jupons. Bientôt, il fut. Là, il travailla quelques temps dans une taverne, en fut renvoyé pour bagarre, et travailla comme cordonnier. Il continua ainsi à enchaîner pas moins d’une vingtaine de petits boulots, ce qui lui donne une grande expérience du travail. C’est là que recommence l’histoire.

*Le dieu Lug : il semblerait que les villageois des lieux les plus reculés aient pour culte une forme de paganisme, assez simple et bien entendu largement polythéiste mais dont les figures majeures sont relativement proches de la religion la plus connue sur Miradelphia. Ainsi on rapprochera aisément Mogar de Lug.

Comment trouves-tu le forum ? : beuh, c’est nul c’forum Wink
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J’ignore l’artiste malheureusement.

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