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 Changement « d'ère ». [Seamus]

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Clélia d'Olyssea
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Clélia d'Olyssea


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MessageSujet: Changement « d'ère ». [Seamus]   Changement « d'ère ». [Seamus] I_icon_minitimeMar 10 Mai 2011 - 21:52

    Quel ennui.

    Profond, d’une lenteur épouvantable, il est de ces compagnons qui n’a aucune envie de vous laisser tranquille. Pire que la solitude, il vous enveloppe et vous absorbe dans une torpeur aussi douce qu’un sommeil éveillé. Et dire que cela durait depuis le début de sa « petite nomination spéciale », comme aimait l’appeler son bougre d’intendant. La bonhomie et les petites rumeurs de cour d’Innocent lui manquaient un peu, au fond. Un soupir s’extirpa de ses lèvres pâles. Décidément, elle se retrouvait presque un peu trop solitaire dans ces grands appartements qui étaient devenus siens.

    La ville d’Olyssea défilait sous ses yeux lointains. S’étendaient à l’horizon les ombres des quartiers encore tout animés de la nouvelle baronne qui avait fait son arrivée il y a peu. Le sang qui coulait dans ses veines avait agité une population attiédie par la présence d’une tête affiliée à celle de Semoras. Si bien vite les avis s’étaient réchauffés et apaisés devant le minois doux et d’apparence amène de la créature, ils s’étaient d’autant plus vivifiés qu’on ne cernait pas le personnage. La dite Clélia d’Olyssea avait vécu recluse de toute la famille du feu fêlon, et n’avait jamais fait l’ombre d’un mouvement pour se montrer au sein de la société noble de la région. On n’avait peut-être que trop peu imaginé qu’une autre descendance attendait, tapie dans l’obscurité de l’ignorance, un moment où saisir l’opportunité pour s’installer confortablement à la place tant convoitée. Ainsi ne savait-on comment imaginer la toute jeune enfant qui prenait place en ces domaines qu’elle découvrait avec des yeux aussi fascinés qu’intéressés. C’était comme un terrain de jeu si vaste qu’il en donnait des vertiges aussi vibrants qu’exaltants. Longtemps son père avait rêvé d’ambitions enterrées au fil du temps, mais pourtant avait-il au moins réussi à transmettre ce goût-là à sa progéniture.

    La mort de Teudéric n’arrangeait pourtant pas la situation familiale. Seule, sa mère gérait à présent l’ancien domaine de son enfance en compagnie d’Innocent, resté à Sharas pour la « bonne » cause. Pourtant Clélia se doutait que l’ambiance serait d’autant plus électrique que ni l’un ni l’autre ne se supportaient. Il faudrait bien qu’elle laisse totalement les rênes à celle à qui elle accordait trop peu de confiance. La jeune femme ne pouvait plus penser à sa vie d’avant. Tout changement entraînait des bouleversements et des concessions, en échange de quoi l’on pouvait alors voir les choses en bien plus grand.

    Un sourire paresseux s’esquissa sur ses lèvres, tandis que d’un geste de la main elle repoussa la plume et quelques paperasses trônant sur le lourd bureau massif. Elle s’occuperait de tout ça plus tard. Repoussant le fauteuil où elle avait passé un temps plus qu’indécent à rédiger des missives à n’en plus finir, Clélia s’étira tranquillement et prit la porte du bureau, laissant derrière elle l’atmosphère confinée et studieuse pour suivre la direction de son instinct qui avait bien envie d’aller s’aérer et de profiter du verdoyant parc qui s’étendait autour de la demeure.

    Les longs couloirs ornés de tableaux avaient été fraîchement nettoyés, et les grands rideaux avaient été tirés, laissant filtrer une agréable lumière qui s’épandait au sol comme un guide vers la fraîcheur salvatrice des jardins. Peut-être son valet geindrait-il de remarquer à son retour, les bras chargés d’un encas tordu comme aimait les demander la jeune femme – elle prenait un soin tout particulier à demander des plaisirs culinaires qui prenaient souvent un temps fou à exécuter et qui généralement n’étaient que peu entamés, histoire de tester la résistance du personnel -, l’absence d’une baronne bien peu sérieuse, mais à vrai dire, c’était bien là le cadet de ses soucis. Les parchemins ne s’envoleraient pas.

    Alors qu’au détour d’un virage, les pans marine de sa robe voletèrent pour s’effacer derrière le mur, ses pieds eurent à peine le temps de sautiller quelques marches avec un enthousiasme croissant que la voix de l’intendant officiel – un homme un brin aigri qui lui avait flanqué dès son arrivée sans préavis et dont l’air était aussi austère que peu appréciable – croassa à son encontre, annonçant l’apparition du maigrelet aux cheveux sombres qui se planta face à la baronne, lui intimant d’une courtoisie à la fois bancale et rouillée.

    « Votre Honneur, vous tombez à pic. Messire de Roncelieu a été annoncé et tient à vous rencontrer. Vos pérégrinations attendront donc, si vous voulez bien me suivre ... »

    Ce qu’il pouvait être d’un désagréable, celui-là, songea avec une froideur hérissée la blonde tête sage, qui ne put s’empêcher de deviner à quel point le personnage devait être agacé d’avoir à subir pareille baronne. Une jeune petite écervelée mal élevée qui n’était bonne qu’à faire des niaiseries, voilà ce qu’il avait derrière ce crâne bosselé.

    Malgré tout, ses yeux étincelèrent à l’entente du nom. Il était autant, si ce n’était plus, chargé d’histoires et de dires dont la moitié n’était guère vérifiable. Tout au long de l’atonique discours où nombre d’informations avaient été lâchées à son adresse sur les divers personnages qu’elle serait amenée à rencontrer et à peut-être côtoyer, la famille Roncelieu avait émergé, vaguement évoquée comme des gens dont on ne savait « pas grand-chose, et peut-être était-ce mieux ainsi ». Tout ceci n’avait fait qu’intriguer davantage Clélia, qui avait fini par noter dans un coin de sa tête l’idée sans y donner suite.

    D’une voix chantante et ravie, aussi enjouée que débordante d’une ironie feinte, la délicieuse peste rétorqua, sourire aux lèvres, passant devant le nez de l’intendant.

    « Vous m’en voyez sincèrement enchantée, un peu de chaleur humaine me fera le plus grand bien ! Je ne sais pas ce que je ferais sans vous mon brave Balthazar. Allez vous reposer un peu, vous devez être éreinté. »

    Sans attendre sa réponse – qui se signerait sous la forme d’un grommellement mal abouti -, la jeune olysséenne dévala le reste des escaliers donnant sur la spacieuse entrée dont les larges pans de la porte principale avaient été poussés afin d’accueillir le petit cortège qui venait de fouler l’allée de graviers du parc, la baronne atteignant le pas de la porte tandis que ses yeux d’aigue-marine guettaient avec une curiosité mal contenue le fameux Seamus de Roncelieu ...
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