-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

 

 Divine Requête [PV Agrarald]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Tebirahc Zaurahel
Ancien
Ancien
Tebirahc Zaurahel


Nombre de messages : 964
Âge : 35
Date d'inscription : 07/10/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  859 ans
Taille
:
Niveau Magique : Spécial.
Divine Requête [PV Agrarald] Empty
MessageSujet: Divine Requête [PV Agrarald]   Divine Requête [PV Agrarald] I_icon_minitimeLun 10 Oct 2011 - 9:03

Depuis Serramire, il était remonté avec l’aide de guides grassement payés pour braver l’Hiver et ses dangers dans les Montagnes du Nord. S’il était venu en Péninsule quelques jours seulement pour des motifs personnels, la raison d’un tel voyage était divine, quant à elle. Une mission que seule la Voix et la Main de l’Ardent et Divin Guerrier pouvait accomplir afin que le peuple puni par son Père connaisse quelques vérités, qu’ils courbent l’échine plutôt que se révoltent et réclament le pardon et la clémence du Divin.

Aux frontières naines, il du continuer seul un temps avant de trouver un nain que l’or et les pierres précieuses convainquirent d’oublier ce rejet systématique de l’étranger. Les demandes pourtant que le Gardien formula était étrange, mais la promesse de quelques pierres supplémentaires eurent raison de la curiosité et le nain se mit si tôt au service du riche et généreux seigneur étranger – et le nain pensa être tombé sur un pigeon qu’il saurait plumer comme jamais, surtout qu’il était aveugle.
Ils se rendirent jusqu’au relief qui abritait autrefois le Grand Temple de Mogar, malgré quelques tentatives du nain de perdre son fortuné client qui avait curieusement le nez pour ces petits tours et le rappelait à ses obligations. Là, à l’entrée des ruines, le nain refusa de continuer tant les risques étaient grand… On parlait d’immenses créatures mangeuses de nains, d’une chaleur à faire fondre les armures, aussi ne voulait-il pas s’y rendre, de la malveillance du Dieu Colérique à l’égard des intrus qui osait y pénétrer.

Tebirahc, indifférent à ces dangers lui demanda de l’attendre ici, et malgré les avertissements répétés du nain, il pénétra dans une ouverture, progressant lentement afin d’éviter le moindre piège, le moindre faux pas de ce chemin creusé par les tremblements de terres qui précédèrent et suivirent l’éruption du volcan le plus proche. La chaleur grimpait sans pour autant le ralentir, lui nuire… Il était Feu à présent, presque autant que le Dieu qui le choisit parmi les créatures terrestres, il ne craignait plus sa morsure, quelque soit son intensité. Il se laissait guider par les lueurs lointaines mais toujours présentes de quelques uns des Esprits Gardiens, création divine protectrice de ce lieu, autrefois, et motif de sa venue ici.
Le cheminement prit plusieurs heures, là où les fidèles ne devaient mettre que quelques minutes peut-être, mais c’est par des chemins détournés et dangereux, dans des conditions mortelles pour la plupart des êtres, qu’il parvint jusqu’au Grand Temple encore en partie intact, à l’exception d’énormes blocs de pierre jonchant l’ancien lieu de culte et de prière, preuve de l’ingéniosité des nains à construire des lieux capable de résister au pire, ou presque.
Là, guidé par les lueurs caractéristiques, il put récupérer, toujours incrusté dans la roche, trois des cinq Esprit Gardiens, le réceptacle des deux derniers avaient était brisé, mais peu importait, trois suffirait pour ce qu’il avait à faire, et un jour, Mogar sans doute lui montrerait comment en créer lui-même, mais c’était encore trop tôt pour lui.

Après un chemin de retour tout aussi périlleux et long que l’aller, il retrouva son guide qui cassait la graine, sans doute avait-il également été dans la taverne la plus proche pour ravitailler, ne revenant que par pure conscience professionnelle, surprit de retrouver parfaitement intact son client. A la surprise du nain, le Gardien désira se rendre en un lieu désormais encore plus dangereux que les ruines de Kirgan et ses alentours… Il voulait se rendre dans la Vallée de Nerania, aux ruines d’Almia, car la seconde et véritable raison de sa venue ici s’y rendait, des renseignements qu’il avait pu glaner et acheter… Un pèlerinage vers ces terres à présents dominés par les gobelins, l’ennemi de toujours des nains.
Après avoir assuré le guide qu’il était en mesure de repousser les créatures verdâtres, ce que ce dernier voulu bien croire de la part d’un être qui avait pu se rendre dans un tel enfer, ils se mirent en route.

Aux chaleurs infernales succédèrent la rigueur et la morsure des vents glacés du nord qui contraint le Gardien à s’entourer d’une « aura » suffisante pour le protéger des conditions les plus froides qu’il rencontra en sept siècles d’existence, regrettant ses terres et la clémence des températures qu’on y trouvait, malgré l’aridité des Terres Stériles.
Le chemin fut long et difficile à travers l’épaisse couche de neige qui couvrait les montagnes et leurs bois, mais il parvint finalement à destination, information qu’il sut lorsque son guide, plus que réjouit, averti de la présence d’une colonne sombre plus bas, c’était les pèlerins.

Avec plus d’entrain, ils couvrirent la distance qui les séparait encore des voyageurs… Une chance pour le Gardien, sa venue ici, la rencontre et le message porté, dans un tel contexte, pèserait d’autant plus lourd qu’elle apparaîtrait comme une réponse à ce voyage, une réponse directe du Dieu qu’ils priaient.
Là, et malgré la curiosité que ses traits d’hybride faisait certainement apparaître sur le visage des gens qu’il aborda, il fut guidé jusqu’au Haut Prêtre quand ils montèrent un campement. Durant ce lapse de temps, Tebirahc put réfléchir à la manière d’aborder cette haute personnalité du Culte, et comment profiter d’un tel contexte.

Il s’invita finalement dans la tente du Haut Prêtre après avoir été annoncé comme un voyageur étranger, sans autre prétention alors. Il s’adressa alors à lui en elfique, espérant qu’une telle personnalité saurait le comprendre.

« Haut Prêtre Agrarald Dolbarg’Ma, je suis heureux d’enfin vous rencontrer, j’attendais ce moment depuis près d’un an maintenant. Mes mots vont vous paraître étranges, je comprendrais votre stupeur mais il faut me croire… Je suis celui qu’Il a choisit pour être Sa Volonté, je suis le Gardien de Mogar et j’ai un message, une mission et un présent pour vous. Voulez-vous m’entendre ? »

Revenir en haut Aller en bas
Agrarald Dolbarg'Ma
Nain
Agrarald Dolbarg'Ma


Nombre de messages : 97
Âge : 40
Date d'inscription : 15/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  178
Taille
:
Niveau Magique : Maître
Divine Requête [PV Agrarald] Empty
MessageSujet: Re: Divine Requête [PV Agrarald]   Divine Requête [PV Agrarald] I_icon_minitimeLun 24 Oct 2011 - 22:23

Cette nouvelle journée de marche avait été particulièrement éprouvante. Au sommet du col de Karbag Lazz, les congères avaient empêché le passage des chariots. Les Nains, malgré la fatigue qui les gagnait, avaient dû détacher une nouvelle fois leurs robustes poneys et tirer eux-mêmes leurs provisions. La neige, déjà haute pour la saison, ralentissait la manœuvre tandis que le froid mordant sapait la résistance des plus faibles. Pour ne rien arranger, les éclaireurs avaient mentionné la présence de Gobelins dans les parages, exigeant des pèlerins une veille de tous les instants. Quelques années plus tôt, la simple idée qu’une colonne de Nains puisse subir une attaque des peaux vertes aurait eu de quoi faire sourire, mais depuis la Colère de Mogar il en allait tout autrement. Et, si les tribus ne marchaient plus en ordre de bataille, certains clans semblaient avoir pris goût à chasser le Nain.
Pourtant, malgré ces difficultés, les Nains gardaient courage. Ils savaient qu’ils touchaient presque au but. Quelques efforts supplémentaires et ils seraient enfin en vue du Passage de la Perle du Nord, ce long tunnel qui s’enfonçait sous l’Azgard Larg. Ou de ce qu’il en restait désormais car les rares rescapés qui avaient réussi à rallier Lante, et qui avaient accepté de se confier au Haut-Prêtre de Mogar, avaient tous parlé de combats sauvages qui avaient fait trembler la montagne elle-même. A les en croire, Almia n’était plus que ruines noyées sous le sang et la roche.
C’était pourtant là, en direction de la cité la plus septentrionale de l’ancien Royaume, sur un territoire où le peuple Troglodyte n’avait plus sa place, à la recherche d’une grandeur probablement disparue, qu’Agrarald Dolbarg’Ma, quarante deuxième Haut-Prêtre de Mogar, conduisait ses fidèles. Il ne savait pas lui-même ce qu’il espérait y trouver : peut-être était-il poussé par quelque ferveur mystique ? Peut-être aspirait-il simplement à contempler une dernière fois la région où il avait grandi ? A moins qu’il ne désirât rien d’autre que fuir Lante et les vastes plaines qui l’entouraient. Cette ville n’était pas… ne pouvait pas devenir la nouvelle capitale des Nains. De cela au moins il était certain. Son peuple n’était pas fait pour labourer des champs et marchander les maigres denrées qu’il ferait pousser. Les Nains ne pouvaient s’épanouir qu’au cœur des Montagnes par la pioche, le marteau et le sang. Toute autre vie serait une insulte aux préceptes de Mogar. Aussi s’était-il finalement mis en route, seize jours plus tôt, pour un périple à l’issue incertaine.

* * *

Le vent du Nord s’était renforcé tout au long de la journée. Il soufflait désormais sans discontinuer sur la vallée où les pèlerins avaient installé leur bivouac. Les toiles des tentes claquaient sous ses assauts tandis que de toutes parts tourbillonnaient de véritables murailles de neige et de glace mêlées. De loin en loin, aux abords du camp, les feux des sentinelles vacillaient sous les plus violentes bourrasques. Les rares Nains à n’avoir pas encore trouvé refuge au fond de leurs abris ou à proximité des feux se hâtaient dans les allées improvisées. Ils avançaient péniblement, protégés par d’épaisses capes en peau d’ours et le visage caché sous de lourdes étoffes. Au loin, derrière les pics d’Azgarb Larg et d’Artarg Lek, le soleil finissait sa course, plongeant progressivement le campement dans les ténèbres et l’abandonnant complètement à la nuit et ses dangers.
Agrarald, pour sa part, était déjà dans sa tente où un grand brasero prodiguait chaleur et clarté. Il s’était installé devant un coffre de voyage. Ce dernier, clos pour l’instant, était recouvert de cartes anciennes et d’ouvrages divers. De nombreuses annotations couvraient ces derniers. Le menton posé sur son poing, le Haut-Prêtre de Mogar fixait une carte d’un œil morne. Plus les pèlerins progressaient en direction du Nord, moins les indications semblaient fiables. Voilà déjà plusieurs jours qu’Agrarald peinait à s’orienter. La Colère de Mogar avait été telle ici que certains fleuves paraissaient s’être détournés de leurs cours originels. Des forêts entières avaient disparu. Quant à la route, il n’en subsistait plus que des portions éparses. Vestiges d’une civilisation disparue, ou presque. Aussi, Agrarald n’avait-il d’autre choix que de se fier au sommet de l’Azgarb pour guider les siens et prendre des points de repère pour les futurs voyages … s’il devait y en avoir.
S’étirant longuement, il repoussa d’un geste cartes, livres et plume. Rajustant la cape qui couvrait ses épaules, il tendit la main vers la coupe posée près de lui et but une longue gorgée de vin chaud épicé. Ce breuvage n’était généralement guère prisé par ceux de son espèce, mais le Haut-Prêtre, lui, en appréciait la chaleur et le goût sucré. Réchauffé, il tourna son regard en direction des flammes et se perdit un instant dans leur contemplation. Combien d’heures avait-il passées ainsi, lorsque dans son temple de Kirgan il cherchait à deviner les desseins du Père des Nains. Aujourd’hui, alors qu’il avait plus que jamais besoin de réponses, les flammes demeuraient muettes. Tout au fond de lui, le Haut-Prêtre sentait que son dieu ne l’avait pas abandonné. Pourtant il était incapable de comprendre Sa volonté. Une barrière semblait se dresser entre eux et Agrarald savait qu’elle était faite de doutes. Au cours des longues nuits passées, quand il parvenait enfin à trouver le sommeil, ses rêves étaient emplis de cadavres de Nains que des Gobelins charriaient pour ériger les fondations d’un temple dédié à Mogar. Cette vision le hantait et il ne savait comment l’interpréter.
Un bruit le tira de ses réflexions. Relevant la tête, le Haut-Prêtre vit la toile de sa tente s’écarter et un acolyte passer une tête hirsute par l’entrebâillement. Ce dernier lui annonça qu’un étranger s’était présenté aux gardes et souhaitait être reçu.
Demandant qu’on leur fasse porter de quoi se restaurer, Agrarald pria le messager d’escorter le visiteur.

Alors que l’inconnu pénétrait dans la tente, une violente douleur éclata dans la tête du Haut-Prêtre, le forçant à fermer les yeux. Au même instant, la cicatrice sur sa main droite s’embrasa. Sa souffrance était telle qu’il sembla au Nain sentir le fer porté au rouge brûler à nouveau ses chairs. Mais avant même qu’Agrarald n’esquisse un geste pour apaiser ses peines, ces dernières cédèrent la place à une douce chaleur. Portant la main à son front, Agrarald sentit son tatouage irradier. Pareille manifestation ne s’était plus produite depuis le Voile.
Rouvrant lentement les yeux, le serviteur de Mogar vit qu’un Elfe se tenait en face de lui. Il était grand, même pour ceux de sa race. Son visage arborait des lignes dures mais non dénuées d’une certaine beauté et sur lequel traits humains et sylvestres se mêlaient avec harmonie. Ses pupilles, d’une teinte rappelant l’or brut, étaient légèrement voilées bien que rien dans son attitude n’indiquât qu’il fût aveugle. Plus Agrarald l’observait plus l’individu lui semblait familier sans qu’il soit capable d’en expliquer la raison.
Lorsque l’Elfe prit la parole, il s’exprima en elfique, langue qu’Agrarald avait apprise mais qu’il n’avait pas employée depuis des années. L’homme se présenta de façon sibylline et, sous réserve d’une erreur de traduction, prétendit être venu à la demande du Dieu Aveugle.

Caressant son tatouage, Agrarald demeura longtemps silencieux. Sous ses arcades et ses sourcils broussailleux, le Nain observa longuement l’Elfe. On n’entendait nul bruit sinon le sifflement ininterrompu du vent qui jouait dans les cordages des tentes et le ronflement des flammes du brasero.
Lentement, avec une certaine solennité, le Haut-Prêtre se releva en s’appuyant sur son sceptre. Penchant la tête de côté, il riva son regard aux yeux de celui qui se présentait comme le Gardien de Mogar. L’espace d’un instant, il fut tenté de tracer sortilège de grand pouvoir qui lui permettrait de sonder le cœur et l’âme de celui qui lui faisait face. Mais il se ravisa au dernier instant.
Prenant une longue inspiration, il parla d’une voix rocailleuse qui ne semblait absolument pas destinée à prononcer la langue du peuple éternel :


Je crois que vous êtes ce que vous dites. Il émane de votre personne, une aura que je pourrais reconnaître entre mille. Tout en parlant, Agrarald se toucha le front avant de s’agenouiller. Relevant les yeux, il poursuivit : Mais je crois aussi que vous ne me dites pas tout ce que vous êtes. Seulement mon peuple a appris jusque dans sa chair qu’il n’est pas sage de transiger avec le Père, aussi ne vous poserai-je aucune question sur ce que vous cachez.

Sans attendre de réponse, Agrarald se redressa et, s’écartant légèrement, proposa à son hôte de prendre place sur le petit siège où il s’était tenu avant l’arrivée du Gardien.
Le Haut-Prêtre n’avait aucune idée de l’attitude qu’on s’attendait à le voir adopter. Il avait toujours observé fidèlement les préceptes de son dieu, mais jamais encore il n’avait eu à se tenir devant sa vivante incarnation. En outre, il aurait été vain de cacher qu’il était troublé de découvrir que Mogar, Père des Nains, avait choisi un Elfe pour s’incarner.
Trop de choses se passaient en trop peu de temps. Voilà des semaines qu’il avait perdu tout contrôle sur sa vie. Et alors qu’il avait enfin pris une décision, qu’il avait arrêté une ligne de conduite, son Dieu paraissait devant lui.
Inclinant la tête, le Haut-Prêtre dit simplement :


J’ignore si je suis encore digne de Vous écouter, Père, mais si vous me jugez tel, j’écouterai avec attention.

Revenir en haut Aller en bas
Tebirahc Zaurahel
Ancien
Ancien
Tebirahc Zaurahel


Nombre de messages : 964
Âge : 35
Date d'inscription : 07/10/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  859 ans
Taille
:
Niveau Magique : Spécial.
Divine Requête [PV Agrarald] Empty
MessageSujet: Re: Divine Requête [PV Agrarald]   Divine Requête [PV Agrarald] I_icon_minitimeVen 28 Oct 2011 - 7:46

Le trouble… Il ne saisissait tout d’abord pas pleinement la raison de ce qu’il percevait du Haut-Prêtre, mais en y réfléchissant davantage, c’était ses traits qui devaient provoquer un tel sentiment. Attendait-il, espérait-il qu’un nain seul puisse et mérite d’incarner la Volonté du Père ? Ou ne comprenait-il pas qu’une engeance elfique tienne un tel rôle ? Il préféra accorder plus de poids à la seconde option, et prit une décision appuyée par le fait que le nain semblait percevoir la tromperie, sans pour autant pleinement savoir ce dont il s’agissait.

« Je vous sens troubler par mes traits et ma nature, et puisque nous serons certainement amenés à nous revoir à l’avenir, je vais vous faire une révélation. Je vous prie de demeurer calme, d’avoir la sagesse d’une réaction discrète et intelligente. Comprenez également que votre peuple ne doit pas l’apprendre. »

Dans le cas contraire, il y aurait un massacre, c’était certain, et si la nouvelle se savait, si les nains se détournaient définitivement de Mogar à cause de ce choix, alors il n’était pas assuré qu’ils aient le moindre avenir… Qu’un hybride soit là était sans doute une chose déjà délicate à accepter, que ce soit un drow et ils chercheraient à l’éliminer, il en était certain, et tous regretteraient lourdement d’avoir défié la Volonté du Père. Mais il n’était pas venu pour cela, bien au contraire…

« Vos yeux sont abusés par une magie très puissante, et derrière les traits hybrides que j’arbore pour vous, je suis un Drow. » Il savait que cette annonce serait un choc, mais il poursuivit tout de même afin que le Haut-Prêtre comprenne lui-même le choix divin. « Avant que le Père ne me désigne pour être sa Volonté, que j’oublie mes serments et mes attaches, je fus un seigneur de guerre parmi les miens, commandant près de dix milles âmes au combat depuis plusieurs siècles, pour la grandeur de mon peuple et pour la Gloire du Père, car il est le nôtre autant que le vôtre, Haut Prêtre. »

Il ne dit rien de plus, ne chercha pas même à rassurer le Haut-Prêtre quant à la « neutralité » qui serait la sienne… Il devait avoir la foi, faire confiance en les choix du Divin Père, sinon, c’est qu’il n’était pas digne de son titre. Il percevait les émotions mais ne s’y intéressa pas davantage, il n’attendait pas la moindre joie.

« Quant à vous demander si vous êtes digne de m’écouter, Haut Prêtre… Je suis ici devant vous, si vous étiez indigne d’un tel message, d’une telle mission, ça ne serait pas le cas, à moins que vous ne désapprouviez son choix, alors votre manque de foi ne ferait plus de vous le guide qu’il vous faut incarner… Est-ce le cas ? »
Revenir en haut Aller en bas
Agrarald Dolbarg'Ma
Nain
Agrarald Dolbarg'Ma


Nombre de messages : 97
Âge : 40
Date d'inscription : 15/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  178
Taille
:
Niveau Magique : Maître
Divine Requête [PV Agrarald] Empty
MessageSujet: Re: Divine Requête [PV Agrarald]   Divine Requête [PV Agrarald] I_icon_minitimeMar 1 Nov 2011 - 18:21

Une réaction discrète et intelligente… le Gardien en demandait beaucoup à Agrarald. Car s’il lui avait déjà été pénible de découvrir que le Dieu de la Guerre avait préféré s’incarner en un hybride, la révélation qui venait de lui être faite était pire encore : Mogar, le Père des Nains, avait choisi un Drow pour être le réceptacle de ses pouvoirs. Qu’avaient bien pu faire les Nains pour que leur Dieu leur retire ainsi sa confiance et la place entre les mains de leurs ennemis ?
Avant même de s’en rendre compte, obéissant à un instinct ancien, à une haine profondément gravée en ses chairs, Agrarald avait tendu sa main droite en direction du marteau de guerre qui reposait près de lui sur le sol. En une fraction de seconde, le visage du Nain s’était modifié, proposant une expression où la colère le disputait à la peur.
Les souvenirs des combats qu’il avait menés contre le Peuple Sombre refaisaient surface. Il se rappelait la violence des affrontements, les flèches qui sifflaient en tous sens et, par-dessus tout, il revoyait les runes tracées à la hâte dans la poussière, la boue et le sang. Il pouvait presque sentir les flots de flammes qui se déversaient de ses mains pour frapper les ennemis de la Lumière. Les cris des blessés, le crépitement du feu rongeant les chairs, l’odeur des entrailles fumantes, tout lui revenait en mémoire. Il faisait face à un Drow…

Ce ne fut que lorsque ses doigts se refermèrent sur le manche de son arme, qu’Agrarald sembla reprendre conscience. La sensation du bois poli au creux de sa paume l'avait ramené à la raison. Le marteau de guerre était le symbole de son dieu, celui-là même qui était gravé sur sa main et tatoué sur son front. Comment avait-il pu ne serait-ce qu’oser penser le brandir contre le Gardien de Mogar ?
Lentement, comme s’il exécutait un rituel complexe, Agrarald relâcha son arme. L’acier venant frapper les peaux recouvrant le sol produisit un son terrible. Après les souvenirs qui avaient afflué à la mémoire du Nain, c’en était presque effrayant. Sinistre écho d’un temps qu’il avait cru révolu. Peu à peu, alors que les hurlements du vent se substituaient aux plaintes des mourants dans l’esprit du Haut-Prêtre, ce dernier recouvrait son calme. La tête baissée, les yeux hagards, il observait sa main avec effroi.


J-Je… incapable d’en dire davantage, Agrarald se tut.

Ses deux mains posées au sol, il s’inclina devant Tebirahc jusqu’à effleurer le sol de son front. Demeurant ainsi, immobile et prostré pendant de longues secondes, il murmura une courte prière à son Dieu.
Cela fait, il se redressa. Ses jambes peinaient à le soutenir et il serait sûrement tombé s’il n’avait pris appui sur le coffre lui faisant face. Quoiqu’il en fut, Agrarald finit par se mettre debout. Redressant son menton, il fixa le Gardien de ses yeux bruns, cherchant peut-être à deviner quels traits pouvaient bien se cacher sous l’enchantement qui abusait ses sens.
Il allait prendre la parole lorsque qu’un acolyte pénétra dans la tente les bras chargés d’un lourd plateau. Sur ce dernier, deux assiettes garnies de jambon braisé et de lentilles attendaient le bon vouloir du prêtre et de son hôte. Fidèles à la réputation de leur race, les Nains y avaient adjoint deux grandes choppes débordantes de bière.
L’acolyte dut avoir conscience de la tension qui régnait dans la pièce car il se dépêcha de poser son fardeau sans prononcer le moindre mot.

Sitôt qu’il fut parti, Agrarald esquissa un pâle sourire qui ne parvenait qu’à grand peine à masquer son trouble. D’un geste de la main, il désigna l’assiette posée devant le Gardien.


Je ne sais pas si vous avez faim… ni même, à vrai dire, s’il vous faut manger… ajouta-t-il après une courte hésitation Mais si le cœur vous en dit, n’hésitez pas. Pour sa part, le serviteur de Mogar demeurait debout, ses mains croisées derrière son dos. Se raclant la gorge, il dit : Vous venez de me donner de nombreux motifs de réflexion et probablement de nombreuses heures d’insomnies par la même occasion. Je ne sais pas encore que penser de toutes ces révélations. Marquant une pause, Agrarald tendit la main en direction d’une choppe mais se ravisa de peur que son hôte ne s’offusque d’un pareil geste. Levant les yeux au plafond, il reprit sur le ton de la conversation. J’ai combattu votre race lors des dernières guerres. Vous faites de vaillants adversaires et vos sorciers sont redoutables. Je crois comprendre pourquoi mon dieu vous a choisi… même si je n’essaierai pas de vous cacher que j’aurais préféré qu’il en aille autrement. Jetant un regard coupable en direction de son marteau de guerre, Agrarald haussa les épaules Néanmoins les évènements récents m’ont appris qu’il est vain de chercher à comprendre la volonté des Dieux. Votre présence ici prouve bien qu’il est impossible à un simple Nain d’appréhender la pensée du Père.

Prenant une profonde inspiration, le Haut-Prêtre ferma brièvement les yeux avant d’expirer doucement.
Dehors la lune était sûrement apparue, il pouvait presque se l’imaginer : ronde et brillante, dispensant juste assez de lumière pour rassurer ceux qui craignent les ténèbres. Le vent se renforçait, il l’entendait siffler dans les cordages. Pour peu qu’il se concentrât, il arrivait presque à percevoir le son de la neige qui continuait de tomber. Nul doute qu’au matin les sentinelles seraient épuisées. Au loin, un loup hurlait sa peine ou son exaltation, le serviteur de Mogar n’aurait su le dire.
Durant la brève seconde qu’il passa dans l’obscurité de ses yeux clos, Agrarald perçut tout cela avec une clarté irréelle. Bien conscient de se trouver à un carrefour de sa vie. Il savait que lorsqu’il rouvrirait ses paupières, il devrait faire face non seulement à son destin mais aussi à celui de tout son peuple.


Je suis prêt à entendre ce que le Père des batailles attend de moi !
Revenir en haut Aller en bas
Tebirahc Zaurahel
Ancien
Ancien
Tebirahc Zaurahel


Nombre de messages : 964
Âge : 35
Date d'inscription : 07/10/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  859 ans
Taille
:
Niveau Magique : Spécial.
Divine Requête [PV Agrarald] Empty
MessageSujet: Re: Divine Requête [PV Agrarald]   Divine Requête [PV Agrarald] I_icon_minitimeSam 5 Nov 2011 - 8:44

Il était demeuré immobile tandis que la haine profonde, quasi-instinctive du Haut-Prêtre à l’égard d’un représentant du Sombre Peuple se manifestait. Il ne s’en était pas amusé comme il en aurait été avec un autre, mais demeurait attentif certes, mais d’apparence parfaitement calme et serein. Il saurait réagir suffisamment vite si le nain décidait d’aller trop loin.
Il comprenait ce que le Haut-Prêtre ressentait, tout du moins, il pouvait se l’imaginer, si d’aventure il était demeuré Obok Senger d’Thalack et qu’Uriz eut choisit un elfe, il aurait ressenti cette haine tout autant que cette impression d’être abandonné et trahi.
Pourtant, c’était une forme de mauvaise compréhension de la nature même du Père, de son Œuvre, mais il n’en tiendrait pas rigueur, lui-même aurait partagé sa pensée si il n’avait pas vécu son « Illumination » et contempler ces flammes qui lui brûlèrent les yeux, en rêve tout au moins.

Il entendit le son du métal retomber au sol et sut que le Haut-Prêtre serait raisonnable et ne tenterait pas une attaque, il était conscient de la folie autant que du sacrilège que se serait. Il était là pour offrir un avenir aux nains, s’aurait été dommage que ce dernier ne les condamne.
Il demeura silencieux, se plaçant en observateur des quelques émotions qu’il pouvait percevoir, laissant le temps au nain de digérer une délicate nouvelle… Il ne le presserait pas, n’exigerait pas qu’il comprenne et accepte plus vite que son esprit et son cœur ne le pouvaient. Non, il se montrerait patient.
Il ne réagit pas, même lorsque le Haut-Prêtre s’inclina si bas, murmurant une prière, il demeura là, dresser debout, le contemplant de ses yeux vides, ses traits ne laissant filtrer aucune émotion sans pour autant apparaître dur. Il ne bougea pas non plus lorsqu’un nain pénétra dans la tente, chose qu’il avait perçu aussi ne fut-il pas surprit. Ce dernier se pressa lorsqu’il saisit la tension de l’instant et sortit bien vite.

Il écouta les mots, mais pas uniquement, et il nota l’hésitation et le renoncement à prendre en main sa choppe, aussi ses premiers mots ne furent aucunement au sujet de ce que le nain venait de dire.

« N’hésitez pas à boire, Agrarald, si vous en avez besoin et envie. Je n’en tiendrais pas rigueur, et si cela peut vous aider dans ce moment que je sais délicat à digérer, faites donc. »

Pour sa part, il n’avait ni l’envie de manger, ni l’envie de boire, non qu’il en fut dépourvu comme semblait le croire le Haut-Prêtre, laissant entendre que les Gardiens étaient des entités dénués des besoins essentiels, et pourtant, ils demeuraient parfaitement mortels.
Là-dessus, et décida de donner quelques pistes supplémentaires pour ses réflexions à venir, principalement sur Mogar et sur le motif d’un tel choix.

« Pourtant, vous devriez posséder une compréhension de sa Volonté nettement supérieure à celle qu’un simple nain peut concevoir, vous êtes tout de même le Haut Prêtre. »

Il est vrai que la chose le surprenait… Le Haut-Prêtre possédait de Mogar la même vision qu’il avait d’Uriz lorsqu’il n’était qu’Obok Senger d’Thalack, et non celle d’une personnalité qui devait guider toutes les autres. Mais il donnerait les pistes, tout en n’offrant pas les réponses.

« Je pense que vous vous contentez d’une vision trop locale, vous ne vous placez, pour essayer de saisir la pensée du Père, que du point de vue du nain que vous êtes, rien de plus. Raisonnez à une échelle plus importante, prenez en compte qu’il est partout, même chez les Sombres. Tenez également compte du fait qu’il est le Dieu de la Guerre autant qu’il est le Père des Nains et vous saisirez mieux ses choix et ses décisions, et peut-être même la raison de sa Colère et des épreuves qui vous attendent. »

Il appartenait maintenant à l’esprit du nain de s’ouvrir davantage pour embrasser la réalité dans sa totalité, de toucher les liens de cause à effet et de saisir le motif de tout cela, la pensée du Père, tout au moins partiellement.
Le Haut-Prêtre se décida et il prit ce que le Gardien estimait être la bonne décision, il acceptait son rôle, même dans la crise et dans l’égarement qui était le sien, se ressaisissant, aussi décida t-il qu’il était temps de lui donner sa prochaine tâche.

« Le Père attend de toi que tu commandes la construction d’un nouveau Grand Temple en son honneur dans les Terres Naines. Tu peux choisir l’endroit, tu es libre de la manière mais n’oublie pas qu’il devra être digne de Lui. Pour t’aider dans cette mission, je t’ai apporté les premières pierres. » Il passa sa main dans son manteau et saisit une bourse à sa ceinture, la dénoua et fit tomber le contenu dans sa main. « Voici trois rubis… Trois des cinq Esprits Gardiens qui gardaient autrefois le Grand Temple de Kirgan. Quand ton Temple sera prêt à accueillir ses fidèles et ses rituels, tu conduiras une cérémonie et les incrustera dans le roc, alors ils reprendront leur mission millénaire : protéger le Temple et les fidèles. Es-tu prêt à le faire ? »

Et il tendit les trois pierres.
Revenir en haut Aller en bas
Agrarald Dolbarg'Ma
Nain
Agrarald Dolbarg'Ma


Nombre de messages : 97
Âge : 40
Date d'inscription : 15/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  178
Taille
:
Niveau Magique : Maître
Divine Requête [PV Agrarald] Empty
MessageSujet: Re: Divine Requête [PV Agrarald]   Divine Requête [PV Agrarald] I_icon_minitimeMer 15 Fév 2012 - 18:48

Tendant sa main avec révérence, Agrarald prit les pierres dans le creux de sa paume. Le vieux Nain sentit alors une étrange énergie pulser entre ses doigts. L’espace d’une seconde, il entrevit un univers entier empli de feu. Entre les hautes flammes, émergeant de sombres volutes de fumée, un étrange ballet dont il était le seul témoin se jouait. Il voyait des formes aux contours flous se livrer une lutte sans merci. Des lames s’entrecroisaient, des boucliers se heurtaient avec violence. Tout n’était que fureur. Et pourtant, ce spectacle était aussi empreint d’une étrange beauté. Agrarald contemplait ces formes éthérées évoluer avec grâce en un ballet mortel mais magnifique. Alors qu’il cherchait à percer le mystère des fumeroles qui gênaient sa vue, son regard fut attiré par un détail qui retint son attention : un immense temple apparut au loin et oblitéra son esprit. Il vit un autel entouré de larges braseros, une nef splendide et décorée avec soin. Des fidèles s’y pressaient en une masse nombreuse. Ils évoluaient lentement et avec solennité entre les colonnes soutenant un plafond scintillant de mille feux. La masse de pierre emplissait toutes ses pensées.
Mais, avant que son esprit n’en saisisse tous les détails, la vision se dispersa aussi rapidement qu’elle était apparue, comme la flamme d’une bougie soufflée par le vent.
Demeurant interdit durant quelques secondes, Agrarald finit par resserrer son poing avant de le plaquer contre son cœur. Inclinant la tête, il remercia le Gardien pour son cadeau.


Je ne connaitrai pas de répit tant que le temple n’aura pas été restauré et les fidèles ramenés dans le giron du Père des Batailles. J’en fais serment.

Alors, avec une révérence sincère, le vieux prêtre de Mogar se releva. Se tournant à demi il ouvrit un coffre et en tira une bourse ventrue. Répandant sur le sol les pièces qu’elle contenait comme si elles n’avaient aucune valeur, il y rangea les trois pierres gardiennes. Nouant solidement les liens de cuir, il attacha la poche à sa ceinture. Visiblement satisfait, il tapota à deux reprises le renflement que la bourse faisait sous sa tunique.
S’installant à nouveau face au Gardien, Agrarald prit une longue inspiration avant de déclarer.


Je remercie Mogar pour ce cadeau princier mais j’aurais une question à vous poser. Notre culte a toujours encouragé ses fidèles à montrer bravoure et force au combat. Mais aujourd’hui, mes semblables ne sont plus qu’une poignée. Lorsque je les aurai réunis, contre quel adversaire les tournerai-je ? Dans quelle direction se tourneront marteaux et haches ? Baissant les yeux une seconde, Agrarald osa poser la question qui lui brûlait les lèvres : Respecterons-nous les anciennes alliances et lutterons-nous contre le peuple sombre ?

Bien conscient de l’incongruité de sa question, le vieux Nain se tut, guettant un semblant de réponse sur le visage du Gardien.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Divine Requête [PV Agrarald] Empty
MessageSujet: Re: Divine Requête [PV Agrarald]   Divine Requête [PV Agrarald] I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Divine Requête [PV Agrarald]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Requête au clair de lune
» Mémoire n'oublie pas | Agrarald Dolbarg'Ma
» Agrarald Dolbarg'Ma - Haut Prêtre de Mogar
» La Reconquête d'Almia – I. Egarés, esseulés. [PV Agrarald]
» Ils ont vécu de profundis, les joyeux lurons de jadis [PV | Agrarald]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: ZAGAZORN :: Monts du Septentrion :: Almion-
Sauter vers: