Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme]

Sujet: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Lun 17 Sep 2012 - 7:10

C’était le cœur de la nuit, plus personne ne se baladait dans les couloirs, seuls quelques gardes se tenaient devant les entrées du château mais pour la plupart ils avaient déjà sombrés dans les bras de Morphée. Cependant une ombre se déplaçait rapidement et sans bruit vers le quartier des domestiques. Une porte grinça légèrement et se referma sans faire de bruit. Mathilde, fille cadette de la famille des De Clairssac, était en train de secouer sa fidèle Janis alors qu’il ne devait pas être loin d’être une heure du matin. Quelle était cette nouvelle lubie ? Mathilde avait toujours l’image d’une fille superficielle et quelque peu capricieuse mais elle ne s’était jamais amusée à torturer un domestique pour le plaisir ! Bon nous sommes bien loin des tortures sanglantes pratiquées dans certains cachots, mais tout de même ! Une brave domestique dont le travail épuisant commence avant le lever du soleil pour s’achever bien après son coucher, pourquoi diable venir la sortir de son précieux sommeil ?

Le premier réflexe de la jeune femme fut de se rouler dans les couvertures et de tourner le dos à la source de son dérangement. Mais c’était sans connaître la ténacité de Mathilde qui la secoua plus fortement en lui intimant l’ordre de se lever tout de suite et de s’habiller sans tarder. Les brumes du sommeil s’évaporèrent rapidement et à voir l’angoisse peinte sur le visage de sa maîtresse, Janis ne fit plus d’histoire. Une dizaine de minutes plus tard, les deux femmes marchaient sur la pointe des pieds dans les écuries du château. Etant donné que les chevaux présents dans les box appartenaient à sa famille il ne s’agissait pas d’un vol mais d’un simple emprunt aussi Mathilde n’eut aucune gêne de seller et monter la jument qu’elle avait l’habitude de prendre pour ses balades. Janis en fit autant et avant même qu’une heure ne se soit écoulée, elles avaient quitté le château et galopaient sur les routes sombres menant à Etherna.

Elles arrivèrent devant les portes du château baronnial au point du jour aussi furent-elle accueilli par des gardes fraîchement réveillés.

- Halte là ! Que font deux jeunes femmes sur les routes à une heure aussi matinale ?

- Faites savoir au Seigneur Jérôme de Clairssac que sa sœur est arrivée et qu’elle demande à le voir dès que possible.

Surpris, les gardes la laissèrent entrer tandis qu’un homme était dépêché pour avertir le Baron de la venue de cette invitée inattendue. Epuisées et quelque peu malmenées par ce voyage nocturne, les deux jeunes femmes n’avaient pas le teint frais des Dames de Cour. Mais peu importait. La situation était bien trop urgente pour que Mathilde retarde son entrevu avec son frère aîné. Certes elle appréhendait leur rencontre car elle savait combien il serait fâché par ce qu’elle avait à lui dire, mais elle ne pouvait se résoudre à en parler à nul autre que lui. Leur mère n’aurait pas supporté pareille nouvelle et depuis qu’elle s’était mise en tête de la marier à cet homme hautain et mal élevé qu’elle lui avait présenté la veille, il s’était avéré urgent qu’elle quitte le château familial pour trouver refuge chez son frère. Lui trouverait bien un moyen de l’aider… Du moins l’espérait-elle.

Et puis, peut-être que Guillaume serait là lui aussi. Peut-être qu’il pourrait appuyer sa demande sans trop s’attarder sur les réprimandes inévitables. Guillaume avait toujours été plus protecteur avec elle, il s’était souvent accusé de beaucoup de chose pour lui éviter les punitions. Jérôme aussi, mais il était un peu plus âgé qu’elle et son futur rôle l’avait vite détourné des jeux d’enfant.

Un homme, probablement le chambellan, la fit conduire jusqu’à une pièce qui rappelait un petit boudoir, un espace de détente. Janis avait été mené vers les appartements qu’occupés les domestiques. Et déjà Mathilde regrettait la présence rassurante et réconfortante de sa servante. Seule face à son frère, il allait lui falloir pas mal de courage pour avouer les raisons de sa venue et surtout….pour subir sa colère sans broncher !

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Lun 17 Sep 2012 - 8:36

Avec les préparatifs de la guerre qui s'annonçaient, Jérôme ne dormait plus beaucoup. Bien que n'ayant en réalité rien à faire à part attendre que le ban soit levé et les hommes rassemblés, il passait un temps très important à observer tous les préparatifs et à organiser tout ce qui était engendré par cet état de fait. Nourrir toute une armée avait un cout et même en ayant l'argent nécessaire, il fallait trouver de quoi manger dans les fermes alentours, heureusement que ce n'était pas un soucis pour une région comme Etherna. La logistique n'était pas non plus des plus facile à gérer entre les chariots nécessaires pour le transport du matériel et de tout ce que nécessitait un tel déploiement de soldats, tentes, outils...

Ainsi il était allé se coucher très tard la veille, ayant été obligé d'accorder du temps au trésorier et au chambellan, il mettait aussi un point d'honneur à voir son frère qui était arrivé depuis peu. une fois qu'il eut terminé toutes ses obligations, il s'était dirigé vers ses appartements et avait rejoint avec plaisir son lit. Toutefois, le sommeil semblait le fuir, il s'était tourné et retourné dans son lit en le recherchant mais il ressassait les plans qu'il échafaudait, cherchant les points faibles afin de se préparer à toutes les éventualités possible et être prêt à les modifier au dernier moment selon les évènements. Il essayait de voir tellement loin qu'il lui arrivait d'avoir des migraines.

Lorsqu'un domestique vint le réveiller, il ne reçu donc pas un accueil chaleureux, même s'il n'avait pas non plus été renvoyé purement et simplement car ce n'était pas dans le caractère du Baron. Les cheveux hirsutes en se redressant de son lit, il demanda ce qui était suffisamment important pour que l'on écourte sa nuit. L'étonnement fut au rendez vous lorsqu'on lui expliqua que sa sœur était arrivée au château et qu'elle avait demandé à le voir. La joie remplaça la surprise alors qu'il se disait que sa famille se réunissait autour de lui en ce moment important de sa vie mais elle fut vite douchée en se rappelant le caractère d'urgence que Mathilde avait mise dans sa requête de voir son frère "dès que possible". Il s'habilla donc en hâte, n'attendant pas que son serviteur habituel soit levé et en refusant l'aide de celui qui était venu le réveiller, il ordonna qu'on introduise Mathilde dans un boudoir plus sympathique après le voyage harassant qu'elle avait dû avoir entreprit malgré le danger des routes la nuit.

Vêtu d'une tunique cramoisie et de chausses noires, il marchait d'un pas rapide dans les couloirs du château, il était aussi heureux de la voir que craintif, était il arrivé quelque chose à leur mère ? La famille est ce qu'il y a de plus important, c'est la leçon principale qu'il avait reçu de son apprentissage et Jérôme était content de savoir la sienne soudée. Il n'avait certes pas eu tout le temps qu'il aurait désiré pour le passer avec sa famille en raison des obligations qui étaient celle de l'ainé qu'il était et avec les années, il avait oublié tous les mauvais tours que lui avait fait sa sœur, des jeux d'enfants, rien de bien méchant. Arrivé devant la porte, il tourna la poignée et entra, refermant le battant derrière lui, il hésitait entre un sourire radieux de la revoir ou un mouvement de sourcils inquiet devant la raison de sa visite, il ne s'était pas coiffé et les mèches de ses cheveux étaient en bataille. Il s'approcha de la benjamine de la famille et sans plus attendre la prit dans ses bras tel un frère protecteur

"Mathilde, comme c'est bon de te revoir"

Une fois ce premier geste affectueux fait avec toute la chaleur qu'un frère aimant pouvait donner à sa sœur, il lui prit les épaules et la mit à bout de bras, cette fois il avait les traits de quelqu'un qui a eu peu de sommeil et qui était soucieux

"Qui a t il donc de si urgent pour que tu te déplace en personne et que tu voyage la nuit sans escorte ? j'espère qu'il n'est rien arrivé à mère ? et toi comment vas tu ?"

Voila il avait lâché le motif de son inquiétude, quelle allait être la réponse qu'il allait recevoir, il priait Néera que ce ne soit pas une mauvaise

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Lun 17 Sep 2012 - 8:58

Fatiguée, il était indéniable qu’elle l’était. Elle avait toutes les raisons du monde d’avoir sa belle toilette bleu nuit froissée et ses cheveux défait. Sa folle chevauchée nocturne n’avait pas été tendre avec ses atours. En revanche ce qui était moins explicable s’était la grise mine de son frère. La coiffure dérangée, passe encore, mais les cernes profonds qui marquaient son regard voilà qui était plus inquiétant. Lui non plus n’avait pas du dormir beaucoup cette nuit. Oh mais quelle idiote elle faisait là ! Elle avait complètement oublié le rassemblement imminent de l’armée… Pourtant sa mère le lui avait rabâché un nombre incalculable de fois cette semaine. Le rouge lui monta aux joues alors qu’il l’étreignait contre lui. Juste le temps pour elle de retrouver un peu de contenance. Elle s’efforça de lui adresser le même sourire qu’à l’accoutumer tout en l’écoutant l’accueillir. Son inquiétude à propos de leur mère la surpris tellement qu’elle ne put s’empêcher de hausser les sourcils. Effectivement, elle n’avait pas non plus imaginé que son arrivée si matinale pouvait présager d’un malheur…encore une étourderie de sa part qui n’arrangea en rien l’angoisse qu’elle sentait grandir en elle.

- Je suis heureuse de te revoir aussi. Tu ne viens que trop rarement nous rendre visite, je commençais à me languir de toi. Ne t’inquiète pas pour mère, elle espère seulement te voir plus souvent.

Un nouveau sourire pour rassurer son frère et tenter de détendre l’atmosphère. Ce n’était pas simple vu son état de nerf mais elle parvint tout de même à regarder son frère droit dans les yeux sans se mettre à sangloter comme une petite fille. Réaction qu’elle avait toujours eue face à leur père ou, depuis son décès, devant Jérôme, lorsqu’elle avait fait une bêtise. Sauf que cette fois ce n’était pas une petite bêtise qu’elle avait faite, du moins pas de celle qu’une enfant peu faire, aussi devait-elle se conduire en femme et assumer jusqu’au bout son idiotie.
D’un commun accord silencieux, il fut décidé qu’ils pouvaient s’asseoir sur les divans présent dans la pièce. Mathilde en profita pour retrouver quelques uns de ses réflexes de Dame en plaquant une mèche blonde derrière son oreille et en plissant le devant froissé de sa robe. Bon, bon, bon… par où commencer ? Baissant les yeux sur ses mains, Mathilde tenta de faire un rapide tri dans ses pensées. Pendant tout le trajet elle avait imaginé mille façons d’annoncer les choses à son frère et aucune ne lui avait paru intelligente ! Elle était même allée jusqu’à s’imaginer l’accusant de tout ce qui lui arrivait parce qu’il avait abandonné dans ce vieux château avec leur mère entremetteuse. La seule finalité évidente de cette possibilité était une gifle magistrale aussi avait-elle immédiatement imaginé un autre angle, une autre approche. Mais maintenant qu’elle se trouvait devant lui, c’était le flou total.

- Janis m’a accompagné.

Lamentable. Totalement ridicule. Bon il fallait prendre le taureau par les cornes et cracher le morceau d’un seul coup, au moins se serait fait et elle n’aurait plus qu’à attendre que l’orage cesse. Facile !

- J’ai besoin de ton aide. Il faut que je reste ici, à Etherna…quelques mois. Il me faut éviter d’approcher mère quelques temps… Je t’en supplie Jérôme, quand elle t’écrira pour te dire que…que j’ai disparu…hum …. Dis lui que je suis avec toi et que tu penses que la cour d’Etherna me ferait le plus grand bien…. Ou n’importe quoi d’autre du moment que tu me permets de rester ici.

Tout était dans le désordre et franchement pas très clair. D’abord elle voulait éviter leur mère, ensuite elle avouait avoir fui le château familial et en plus elle l’implorait de lui servir d’excuses. Le tout sans lui dire pourquoi. Levant les yeux, Mathilde croisa le regard surpris de son frère. Un léger frisson la parcourut et elle baissa aussitôt les yeux.

- Si je retourne là bas… elle sera…et je pourrais la tuer…. il ne faut pas qu’elle me voit pendant un moment….c'est mieux pour tout le monde...

De mieux en mieux ! Maintenant elle bafouillait et en plus elle émettait l’idée de tuer sa mère ! Il fallait qu’elle arrête le carnage, qu’elle rembobine tout et qu’elle recommence. Mais Jérôme avait entendu tous ses propos décousus aussi était-elle certaine que l’option « retour en arrière » était impossible. Et à bien y réfléchir avec tout ce qu’elle venait de dire, il pouvait tout aussi bien là prendre pour une gamine égoïste voulant fuir les prétendants que sa mère lui présentait par centaine depuis des mois ! C’était certes très loin de la réalité un brin plus tragique mais qui ça aurait pu coller à son image de capricieuse !

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Lun 17 Sep 2012 - 9:30

La première surprise de voir sa sœur dans son château seule après un voyage dangereux passée, Jérôme était tout absorbé par l'inquiétude de la nouvelle que Mathilde était (on n'en doute à aucun instant) venue lui donner. Sa tenue négligée montrait la hâte qu'elle avait mise dans son voyage mais elle le rassura en lui rendant ses salutations chaleureuses et en expliquant qu'il manquait à sa famille et qu'il pourrait donner des nouvelles plus souvent. Il était vrai qu'il avait négligé ses devoirs familiaux avec tout ce qu'il s'était passé dans la péninsule et il n'avait aucune excuse, même s'il n'avait pas le temps, une lettre n'en prenait pas beaucoup à rédiger, il devrait remédier à cela. Le soupir de soulagement qu'il poussa en entendant que sa mère allait bien fut perceptible tellement il le poussa fort. Le sourire que lui fit Mathilde finit de le rassurer et il en oublia de se demander ce qui l'amenait ici si ce n'était pas la mauvaise nouvelle qu'il avait craint.

Les deux nobles s'assirent en même temps sans y être invité, les membres d'une même famille, surtout les De Clairssac pouvaient se passer du protocole, surtout lorsqu'ils étaient seuls et sans témoin. Sa sœur ne le lâchait pas des yeux et elle reprit ses habitudes féminines en replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille et en lissant le devant de sa robe. Ce geste insignifiant amena instinctivement une réaction chez Jérôme qui passa à son tour sa main dans ses cheveux comme pour les remettre en ordre.

Un silence gênant s'installa durant lequel elle baissa les yeux sur ses mains. Jérôme mit ce laps de temps à profit pour remettre en marche son cerveau et se souvenir que Mathilde était coutumière des mauvais coups, rien de bien méchant et souvent infantile mais il se rappelait de sa facilité à se retrouver la ou il ne fallait pas, voir même en étant l'instigatrice. Elle arrivait bien sur toujours à s'en sortir avec un sourire ou sa capacité à fondre en larme pour apitoyer tout le monde sur son sort. Ce retour en arrière lui tira un sourire jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole, annonçant d'abord qu'elle avait été accompagné de sa domestique. Jérôme commença de nouveau à froncer les sourcils, si Mathilde avait du mal à dire ce qu'elle était venue faire ici, ce n'était pas de bon augure. Elle finit par débiter une flot continu de paroles sans s'arrêter que le Baron eut du mal à comprendre, il dû faire un effort de concentration et de mémoire afin de réussir à tout ingérer. Au final il était question de lui porter de l'aide en la gardant à Etherna et en évitant sa mère d'approcher. Il détestait mentir, encore plus si c'était à sa propre mère mais il sentait bien qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas du tout entre sa sœur et sa mère. Pendant qu'il mettait ses idées en place, il devait avoir l'air ahurit et perplexe, il n'arrivait toujours pas à répondre, Mathilde frissonna et reprit de nouveau, cette fois elle bredouillait, il était question de tuer sa mère si elles se voyaient et de la tenir à l'écart durant un certain temps.

Jérôme ne savait pas trop comment répondre, il ne comprenait rien, surement en raison de son appartenance à la gente masculine mais il savait qu'il devait faire quelque chose. Déjà parce que sa sœur semblait paniquée, ensuite parce que c'était lui l'ainé et que de part sa condition aussi bien familiale que son statut de Baron, il aurait des responsabilités et des décisions importantes à prendre. Tout en restant assis, il se remit bien droit et il s'approcha de Mathilde, leurs genoux se touchants. Il lui reprit les épaules dans ses mains et il mit un masque de tranquillité sur son visage, même si intérieurement ce n'était pas du tout le cas. Il lui parla sur un ton posé et réconfortant

"Mathilde, si tu ne te reprends pas, cela ne va pas aller. Je ne comprends rien à ce que tu me dis. Calme toi et dis moi clairement pourquoi je devrais faire tout ce que tu me demande ?"

Il savait que sa mère essayait de la marier vu son âge et qu'elle ne se sentait pas prête, était ce donc pour cette raison qu'elle était venu à Etherna

"Qui a t il donc pour que tu t’enfuis au milieu de la nuit ? mère t'as trouvé un prétendant qui ne te convient pas ? ce n'est pas la première fois que tu fais échouer les démarches qu'elle entreprend. A moins que cette fois tu sois amoureuse mais que tu ne te sente pas prête ?"

Les hommes ne comprenaient jamais rien mais ça ce n'était pas nouveau, les femmes étaient d'un compliqué.

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Lun 17 Sep 2012 - 9:46

Amoureuse ? Effectivement c’était l’origine même de son problème actuel ! Si elle n’avait pas cette fâcheuse tendance à tomber en pâmoison devant le premier bellâtre qui passait, elle ne serait pas dans cette position délicate. Les mains de son frère sur ses épaules la rassurèrent et lui donnèrent un brin de courage. Il avait raison, il fallait qu’elle se calme, qu’elle respire un grand coup et qu’elle lui explique clairement le problème une bonne fois pour toute. Sauf que ce n’était pas aussi évident que cela pouvait paraître. Baissant les yeux une nouvelle fois, Mathilde laissa échapper un long soupir à fendre le cœur. Ses propos sur sa capacité à faire échouer plus d’un plan de sa mère lui redonnèrent un fin sourire mais ce n’était pas suffisant pour calmer l’angoisse qu’elle ressentait.

- S’il n’avait s’agit que d’un de ses énièmes prétendants, crois-tu que je t’aurais dérangé au petit matin quelques jours avant ton départ en campagne ?

Cette question était posée sans effronterie (pour changer) mais avec une pointe d’agacement. Elle n’aimait pas qu’on la traite encore comme une gamine capricieuse. Certes, cette image lui collait à la peau depuis de nombreuses années et il fut un temps où elle avait aimé cultiver cette idée qu’on pouvait avoir d’elle, mais aujourd’hui elle aurait aimé qu’on la prenne au sérieux. Dans sa famille on connaissait sa passion pour les livres, sa culture et ses quelques talents pour la peinture ou la couture, aussi avait-on cessé de ne lui parler que de froufrous et de bel homme.

Ne tenant plus en place, Mathilde se leva et commença à faire les cents pas devant le divan sur lequel se trouvait son frère, toujours aussi perplexe. Bon allez, les De Clairssac n’était pas connu pour leur lâcheté ! Alors on redresse les épaules, on respire à fond et on avoue tout d’une voix calme et claire. S’arrêtant devant son grand frère, la jeune femme braqua son regard droit dans le sien et malgré le nœud qu’elle avait au ventre, elle se lança. En commençant par un petit préambule nécessaire.

- Avant de te dire la véritable raison de ma demande, il faut que tu saches que ce qui m’amène ici devant toi n’était pas prévu du tout, il s’agit même d’une terrible erreur de jugement… mais j’assumerai toutes les conséquences qui en découleront. Je veux seulement que tu comprennes que je n’ai jamais voulu souiller notre nom et que notre famille est ce qui compte le plus pour moi.

Avec de telles paroles elle n’avait sûrement fait qu’inquiéter son frère davantage, mais cette fois, elle était décidée à aller jusqu’au bout de ses explications. Sauf que dans le cas présent ses jambes s’étaient mises à trembler un peu trop et son estomac semblait vouloir se rebeller aussi. Janis l’avait mise au courant de ces nausées matinales qui pouvaient gâcher la vie des futures mères, mais c’était bien la première fois qu’elle en ressentait les prémices. Se laissant glisser sur ses genoux, Mathilde leva la tête vers son frère et lui prit sa main dans la sienne.

- Mon tendre frère…Si je te demande de me tenir loin de chez nous c’est parce que…parce que je suis enceinte….Je n’ai jamais voulu une chose pareille et Mère ne supporterait pas de l’apprendre….

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Lun 17 Sep 2012 - 10:16

Les gestes affectueux que Jérôme avait prodigué à sa sœur semblèrent faire de l'effet, elle se calmait. Voila une chose qui était bien faite et qui portait ses fruits, au soulagement du Baron. C'était d'ailleurs le sentiment qui semblait dominer depuis qu'ils s'étaient retrouvés, ainsi que la nouvelle manie qu'avait Mathilde de baisser les yeux, chose qu'elle n'avait pas l'habitude de faire. Elle fit revenir son frère sur terre en lui expliquant qu'elle ne serait pas venu pour une broutille aussi ridicule, Jérôme rougit légèrement devant l'affront de sa naïveté.

Elle se leva et commença à faire les cent pas sur le tapis, ce qu'elle était lui dire ne semblait pas facile du tout, qu'avait elle donc encore pu faire pour en arriver la ou elle était ? Jérôme préféra ne pas l'interrompre, ni la couper dans son élan si elle se décidait, du coup il ne dit rien mais ses yeux bleus étaient braqués dans ceux de sa sœur, pratiquement identique, il faisait un effort afin de ne pas froncer encore une fois les sourcils, allait elle se décider oui ou non ?

Elle reprit son discours et fidèle aux principes de la famille, elle annonça qu'elle n'avait rien prévue de ce qui était arrivé et qu'elle assumerait l'entière responsabilité de ses actes et les conséquences qui en découleraient. Cela rendit Jérôme perplexe mais aucun signe ne le montra sur son visage impassible. Il se dit intérieurement que ce n'était plus la petite fille qu'il avait connu et qu'elle avait bien grandit. Il aurait été fier d'elle si elle ne lui avait pas annoncé la suite. Elle s'agenouilla, prenant la main de son frère dans les siennes, il ressentait qu'elle tremblait légèrement lorsqu'elle lui annonça qu'elle était enceinte.

Jérôme sentit quelque chose se déchirer en lui, ce n'était en effet pas une petite plaisanterie sans incidence, cela avait une importance énorme. Il se releva immédiatement, retirant sa main de celle de Mathilde et il entra dans l'une de ses rares colères

"QUOI ??? COMMENT EST CE POSSIBLE ? ET.."

La porte s'ouvrit à cet instant, un domestique apportait du thé, du vin et de quoi se restaurer, il n'eut pas le temps d'ouvrir complètement celle-ci

"SORTEZ ! et ne revenez pas sans que je vous le demande"

Le pauvre domestique ne se le fit pas répéter deux fois, il reclaqua la porte derrière lui et si Jérôme n'avait pas tempêté et vociféré, on aurait pu entendre le claquement de ses sandales partir à vive allure sur le carrelage. Cette minuscule interruption ne ramena pas le Baron à la raison mais son ton diminua et il reparla sur un ton moins fort, bien que toujours précipité

"Ma sœur, te rends tu compte de ce que tu as fais ? te prends tu pour une simple paysanne ou pour une fille de joie ? il me semble que ton éducation a été correcte pourtant et qu'on t'a inculqué tes devoirs envers la famille et les dangers de succomber à la chair non ?"

Tout en parlant, il continuait de marcher en rond et il ponctuait ses mots de grands gestes, montant ses mains au dessus de sa tête ou faisant semblant de tout balancer devant lui. Mathilde s'attendait elle à une telle réaction ? en tout cas nul doute que la nouvelle avait fait l'effet d'un coup d'épée en plein cœur et qu'elle avait réussit sa déclaration. Elle était toujours à genou devant le divan qu'il avait déserté, lui réfléchissait aussi vite que possible, nul doute que maintenant il était bel et bien réveillé.

"Je comprends maintenant pourquoi tu disais que cela pourrait tuer notre mère, la pauvre, voila comment tu la remercie de t'avoir élevé au mieux ?"

Jérôme fulminait, il s'attendait à tout sauf à ça, allait elle laisser la tempête se calmer ou réagir en répondant à son frère ainé, nul doute qu'elle ne devait pas se sentir à l'aise

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Lun 17 Sep 2012 - 10:32

La tempête qu’elle avait tant redoutée venait tout juste d’éclater. Elle savait parfaitement que cette nouvelle serait accueillie avec colère et elle avait quitté sa mère dans la nuit pour éviter de lui faire autant de mal qu’elle était en train d’en faire à Jérôme. Son grand frère serait probablement déçu, très en colère et long à la pardonner mais c’était toujours mieux que de faire souffrir leur pauvre mère. Cela, ni Guillaume, ni lui ne le lui aurait pardonné. Ses yeux bleus fixés sur ceux de Jérôme, elle l’écouta pester, rager contre elle (et cette pauvre domestique qui venait d’entrer). Elle était entièrement fautive aussi fit-elle profil bas. Après tout elle venait de lui dire qu’elle assumerait entièrement cette faute qu’elle avait commise et cela commençait maintenant, face à lui.
Il était très agité, marchant de long en large, lui reprochant son manque de discernement, sa légèreté et ses vils sentiments qui l’avaient abaissé à succomber aux plaisirs de la chair. Oui, on l’avait mise en garde contre la luxure, on l’avait enfermé dans une cage dorée, la couvrant de belle parure pour ne pas qu’elle pense à autre chose. Mais elle n’était plus une gamine de douze ans à qui le moindre bout de dentelle fait plaisir. Elle était devenue une femme qui aimait sa liberté, qui aimait les bonnes choses mais qui n’avait jamais pensé faire le moindre mal à sa famille. Et puis, pour ce qui était de sa légèreté, à coup sur cette grossesse la calmerait rapidement.

Mathilde voyait à quel point elle venait de faire mal à son frère et cette vision trouva un écho en elle. Son cœur se serra et elle aurait même pu verser une vraie larme de culpabilité mais ses dernières paroles lui firent froncer les sourcils. Se redressant malgré cette nausée persistante qu’elle ressentait, elle fit face à son frère et se tint fièrement devant lui.

- C’est justement pour l’amour de notre mère que je préfère m’éloigner d’elle plutôt que de la faire souffrir.

Visiblement il ne s’attendait à ce qu’elle lui réponde si vertement. Son visage fermé et sérieux contrasté énormément à son éternel air joyeux et souriant. Cette grossesse non désirée n’était pas l’un de ses nouveaux caprices, ce n’était pas non plus une façon de se venger de sa famille ou d’embêter son frère. Cette grossesse était déjà une punition pour elle, mais pour l’heure son frère était trop en colère pour s’en rendre compte. Si elle ne se cachait pas pendant quelques mois, le temps que l’enfant vienne au monde, alors sa réputation serait à jamais perdu. Pour l’heure, deux personnes seulement étaient au courant… Il était évident que l’enfant né, elle s’en séparerait sans tarder. Ce n’était pas le premier nourrisson qui finirait sur les marches d’un temple…mais aurait-elle le courage de le faire le moment venu ? Inutile de se tracasser avec cela pour le moment.

S’approchant de Jérôme, la jeune femme ne tenta même pas de lui prendre à nouveau la main, elle n’aurait pas supporté de se faire repousser aussi brutalement que la première fois. Cependant elle voulait qu’il la regarde bien, qu’il voit qu’il ne parlait plus à une enfant et qu’à cet instant sa sœur avait terriblement besoin de lui.

- Je sais la peine que je suis en train de te faire…et cela me fait mal …. Je ne te demande pas de ne pas me punir pour ça, ni même de me pardonner car je n’arrive même pas à le faire moi-même… Je te demande juste de me garder sous ton toit le temps que ce bébé naisse… Tu ne seras même pas obligé de me voir si tu ne le désires pas… Je me tiendrais loin de toi je te le promets… J’accepterais tout ce que tu me demanderas mais par pitié…Ne m’abandonne pas…pas toi...

Cela lui paraissait inconcevable qu’il la laisse tomber, qu’il la remette sur son cheval direction le château des De Clairssac.
Maintenant qu’elle s’était déchargée du fardeau qu’elle portait sur ses épaules il lui était plus facile de s’exprimer clairement. Cela faisait déjà plusieurs semaines qu’elle connaissait son état aussi avait-elle eu suffisamment de temps pour pleurer sur sa bêtise et cette punition qu’elle portait en elle. Il était évident que Jérôme aurait besoin de temps lui aussi pour accepter l’idée que sa sœur, non mariée, attendait un enfant.
Il se posait tout de même le problème d’apparaître à la Cour du Baron dans son état, cela entraînerait inévitablement des rumeurs et ces mêmes rumeurs pourraient parvenir à l’oreille de leur mère… Une idée lui vint subitement.

- Janis me ressemble beaucoup et nous avons sensiblement le même âge…Elle pourrait se faire passer pour moi…et moi pour elle… Ainsi personne ne saurait … Jérôme, au nom de tout l'amour que nous nous portons … aide-moi.

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Lun 17 Sep 2012 - 12:12

A peine finissait il de parler que Mathilde se relevait et se plantait devant Jérôme. Elle semblait avoir reprit du poil de la bête et son tic de baisser les yeux fut oublié. Elle faisait face à son frère et elle le défia de toute sa fierté alors qu'elle annonçait que c'était pour ne pas faire de mal à leur mère qu'elle avait quitté la demeure familiale. Cette réaction eut déjà pour effet de stopper net le Baron dans ses allers et venus dans la pièce. Ses traits étaient tirés encore plus que lors de son arrivé, ils étaient passés de la lassitude en raison du manque de sommeil et des soucis qu'il avait à une colère et une rage non contenue. C'était inhabituelle chez lui d'entrer dans des états comme celui-la, d'habitude il était plutôt souriant et avenant mais cela se produisait pour la deuxième fois après sa mini esclandre envers le conseil qu'il avait renvoyé. Comment avez il pu se perdre aussi loin alors que sa sœur état venue lui demander de l'aide. En tout cas pour le moment, la tempête faisait rage, Mathilde s'avança afin d'être bien en face de lui et qu'il ne manque pas de regarder celle qui était de sa famille et qu'il s'était juré d'honorer et de protéger.

Les mots qu'elle employa ensuite furent très dur pour l'ainé de la famille, sa petite sœur adorée avait bien muri et outre sa grossesse qui le prouvait au niveau physique, elle planta au fer rouge la maturité qu'elle avait acquise dans l'élocution, chaque mot faisait mouche et les flammes qui auraient pu se voir dans le regard de Jérôme s'affaiblirent tout en étant toujours présentes. Il revenait doucement à la raison et recommençait à réfléchir comme il devait le faire, ne se laissant plus emporter pas la vague de folie qui s'était emparée de lui. Le pragmatisme dont fit preuve Mathilde et la façon qu'elle eut de lui dire qu'elle comprenait s'il ne voulait plus jamais la voir finir de le doucher et le moment ou elle lui dit de ne pas l'abandonner le terrassa. Ses épaules s'affaissèrent et il souffla de résignation, non qu'il lui pardonnait son erreur mais les liens familiaux étaient d'une importance extrême pour lui et il n'avait pas le droit de faire faux bond à sa sœur alors qu'elle venait lui demander de l'aide.

Il n'avait plus l'attitude d'un forcené mais au fond de ses yeux bleus, l'on pouvait toujours déceler les braises qui se consumaient doucement et qui pouvaient repartir si on les ravivait. Son pragmatisme revint et sa cervelle se remit en action plus intensément que jusque la où elle était bloqué par la fureur. De toute façon ce qui était fait l'était et il était maintenant temps de faire face, deux questions vinrent à l'esprit de Jérôme alors que sa sœur cherchait une solution au problème dont elle était la victime. Le Baron ne lui répondit pas immédiatement, il lança un simple

"Qui ?"

Oui voila une question qui était intéressante, qui était donc le père de cet enfant et qui allait s'attirer les foudres du Baron qui (nul n'en doutera) serait même prêt à le défier dans un duel à mort afin de noyer la rumeur dans le sang du fou qui s'était cru plus fin en volant la chasteté de sa sœur. Il redemanda avec plus de précisions, se sentant surement obligé de le faire pour plus de clartés

"Qui est le père ? est il au courant de ta condition ?"

La deuxième chose qu'il s'apprêtait à dire était moins tendre et plus cruel et il y avait des risques pour la vie de sa sœur, il n'était donc pas certain qu'il était prêt à la laisser faire mais il fallait bien au moins amener la discussion sur ce sujet

"Veux tu le garder ? envisage tu de le faire partir ?"

Ensuite il revint sur ce que Mathilde avait dit

"Je ne peux pas permettre que ta servante prenne ta place. Même si vous vous ressemblez, il est inévitable que quelqu'un remarquera la supercherie lorsqu'il tu sera de nouveau possible d'arpenter la cour. Oui tu as bien compris, je ne te jetterais pas dehors malgré ce que tu as fais, ce serait indigne de moi et père reviendrait surement me hanter."

Une très courte pause avant qu'une autre idée ne germe dans son esprit

"Pense tu que si nous faisons courir le bruit que tu es malade, tu supporterais de ne pas parler avec beaucoup de personnes durant ta grossesse ?"

La cacher, c'était peut être un peu honteux d'en arriver à cet extrémité mais l'honneur de la famille était en jeu et bien que sa sœur passe avant le reste à ses yeux, il ne voulait pas entacher le nom de sa famille de déshonneur et la voir replonger alors qu'il avait continué l’œuvre de ses ancêtres proches et qu'il avait ressortit les De Clairssac de l'anonymat dans lequel ils étaient tombés.

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Lun 17 Sep 2012 - 12:26

Sa colère était loin d’être passée mais elle semblait plus tempérée, plus retenue, aussi Mathilde sentit qu’elle se décrispait à mesure que les minutes passées. Le problème était loin d’être résolu mais les paroles de son frère la soulagèrent. Il n’allait pas la mettre dehors…c’était déjà pour elle un grand point. Evidemment ce genre de nouvelle entraînait un nombre incalculable de question, mais la jeune femme ne s’était pas attendue à ce que les deux principales viennent sur la table si rapidement. Pour ce qui était de l’identité du père, elle n’avait pas envie d’en parler. La blessure de son départ précipité était encore à vif et même si elle n’éprouvait plus pour lui que colère et dégoût, elle n’avait pas envie de le voir mourir pour avoir pris ce qu’elle lui avait offert librement. Sa seule faute à lui avait été de l’abandonner et encore, était-ce une faute puisqu’il ne lui avait promis aucun engagement ? Non la véritable fautive s’était elle qui s’était laissé embobiner si facilement.

En revanche pour l’avenir du bébé c’était tout à fait différent. Sa première pensée était de l’abandonner aux portes d’un temple et c’est probablement ce qu’elle ferait mais elle trouvait cruel de laisser ce petit être qu’elle porterait en elle de longues semaines, seul et sans défense. Peut-être qu’elle pourrait le confier à quelqu’un de sa connaissance ? Non, il ne valait mieux pas qu’elle puisse le voir grandir… Ce serait sûrement difficile de l’abandonner alors le voir tous les jours sans pouvoir lui dire qui est sa véritable mère… La seule solution était bien la première, même si elle ne lui plaisait guère.

- Son père …disons que c’est le vent. Il a disparu aussi vite et brusquement qu’il était arrivé. Si vite d’ailleurs qu'il ne peut pas être au courant de ma grossesse, ni même de l’état dans lequel il a laissé mon cœur en partant.

Elle était bien obligée d’avouer qu’elle n’était pas tombée enceinte par goût pour la luxure ! Non elle était réellement tombée amoureuse de cet homme. Mais il était loin maintenant et même si cet enfant le lui rappellerait tout au long des mois à venir, elle ne comptait pas le pleurer davantage. D’ailleurs mieux valait pour lui qu’il ne recroise jamais sa route.

- Mon honneur est suffisamment souillé pour que je pense une seule seconde à garder cet enfant. La seule chose que je souhaite pour lui c’est qu’il vive…juste qu’il vive. Ensuite tu pourras le confier à qui tu voudras je ne m’opposerais pas à ta volonté le concernant.

Maintenant que cela était dit, elle pouvait réfléchir à la proposition qu’il venait de lui faire. Effectivement Janis ne pouvait pas se faire passer pour elle pendant des semaines et changer de voix et de visage une fois l’enfant né. Jérôme avait raison, pour la tenir loin du monde il fallait prétexter une maladie, suffisamment grave pour tenir leur mère éloignée mais pas trop non plus pour l’inquiéter outre mesure et la voir rappliquer dès le lendemain.

Mathilde adressa un regard rempli de gratitude à son frère. Malgré sa colère, malgré son état à elle, il lui demandait encore son avis au lieu de l’enfermer à double tour dans une chambre. Elle avait dit la tête haute qu’elle assumerait jusqu’au bout sa faute et elle le ferait sans broncher, mais voir à quel point son frère l’aimait…. Cela faisait vaciller sa solidité apparente tant elle en était émue. Tournant la tête vers la fenêtre elle respira longuement pour tenter de refouler les larmes qu’elle avait senti monter à ses yeux. Ce n’était plus une pleurnicharde et elle comptait bien le prouver. Quand elle se fut reprise, elle tendit la main pour prendre celle de son frère.

- Si je dois rester enfermée des mois entiers pour sauver notre nom du déshonneur je le ferais sans broncher, je t’ai dis que j’assumerais mon erreur et je le ferais. Janis me tiendra compagnie….et toi aussi j’espère.

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Mar 18 Sep 2012 - 9:50

Ainsi donc elle refusait de lui dire qui était le père, cela ranima un bref instant les braises qui se consumaient au fond de son regard pourtant couleur océan. Mathilde avait toujours été quelqu'un de caractère et qui n'en faisait qu'à sa tête mais manquer à ce point de jugement était étonnant venant de sa part. Elle semblait vraiment s'être éprise de cet homme mais son frère ne fit aucune relation entre le fait qu'elle soit enceinte et la luxure propre aux filles de petites vertus, sa sœur n'en était pas une, cela au moins il le savait (enfin l'espérait). Il laissa pour le moment cette question de côté mais nul doute qu'il finirait par revenir dessus, voulant une réponse et connaitre l'identité de celui qui ne venait pas de se faire un ami. Enfin maintenant que c'était fait, Jérôme ne pouvait rien faire pour revenir en arrière, sa sœur disait qu'elle assumerait les conséquences mais il s'agissait de bien plus qu'elle, toute la famille pouvait en pâtir. Elle avait finalement de la chance que la fibre familiale soit si fortement ancrée chez eux.

Elle ne voulait pas que l'enfant meurt, ce choix était donc déjà écarté et de toute façon il était en désaccord envers tout ce que le culte de Néera tentait d'apprendre à ses fidèles. Mais elle était prête à l'abandonner, voila une option intéressante, bien que dangereuse, il ne faudrait pas que la famille prenant en charge l'enfant sache d'où il venait, ni de qui, cela ne serait pas facile à faire surtout sans prévenir tout le monde autour du Baron. Il se prit le menton entre le pouce et l'indexe de sa main droite, se "massant" la mâchoire tandis qu'il réfléchissait comment faire, son regard se fit lointain. Faudrait il le déposer aux pieds d'un temple pour plus de facilité et n'avoir de compte à rendre à personne ?

Une autre chose devint préoccupante

"Etant donné la tournure qu'à prise la conversation, j'en déduis que Janis est au courant et mère non, es tu certaines de sa discrétion ? les domestiques parlent toujours entre eux et toutes les rumeurs peuvent survenir. Qui d'autre est au courant du fait que tu sois enceinte ?"

Plus il y avait de personnes au courant et plus il y avait de risques que l'affaire s'ébruite. Il était difficile d'empêcher les gens de parler et tout finissait toujours par se savoir dans un château, il ne serait pas facile de cacher Mathilde sans une bonne raison. La maladie en était une, les gens du peuple n'aimaient pas côtoyer les gens malades de peur d’attraper ce qu'ils avaient, le tout étant de savoir de quel genre de maladie on peut être atteint, méritant l'isolement mais pouvant être soigné. Et cela mettrait un médecin dans la confidence, décidément tout devenait compliqué.

Le regard de gratitude que Mathilde envoya à Jérôme fut un baume au cœur, non il ne lâcherait pas sa sœur, il ferait tout conserver l'union qui existait dans sa famille et c'est quand les coups durs arrivent qu'il faut être encore plus proche.

"Il ne faudra pas te mettre en quarantaine immédiatement, il faut que tu tienne ta place tant que tu le peux afin que tu reste isolée le moins possible. Nous trouverons bien des robes plus amples pour dissimuler ton ventre, il faut espérer que tes symptômes ne seront pas perçus par les femmes"

Une courte pause

"Tu sais que je vais malheureusement devoir m'absenter, je pars avec le Comte d'Odélian en campagne sous peu mais dès que je serais de retour, je te tiendrais compagnie dès que je le pourrais. Guillaume est arrivé il y a quelques jours à peine, je ne doute pas qu'il sera présent aussi pour toi, vous êtes encore plus proche l'un de l'autre que nous deux."

Cela était une vérité et même si Jérôme était attristé que son frère et sa sœur s'entendaient mieux ensemble qu'avec lui même, il n'y pouvait rien, les obligations dû à sa qualité d'ainé l'avaient forcément éloigné plus.

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Mar 18 Sep 2012 - 10:49

La réponse qu’elle apporta à son frère concernant l’identité du père de l’enfant ne sembla pas lui convenir et malgré la petite étincelle de colère qu’elle vit briller dans ses yeux, il eut la délicatesse de ne pas revenir à la charge. Connaissant son frère elle était certaine qu’il ne lâcherait pas le morceau et qu’il la relancerait à ce sujet. Son attention se porta plutôt sur la possibilité que son état soit connu par un peu trop de gens. Or à part Janis et Jérôme, il était peu probable que quelqu’un ait pu l’apprendre. Janis était la discrétion incarnée, elles avaient sensiblement le même âge et elles passaient tant de temps ensemble qu’elles étaient devenues très proches. Certes il y avait cette distance de rigueur entre elles, mais il arrivait fréquemment que les deux jeunes femmes une fois seules discute allégrement échangeant anecdotes et fous rires. Ce n’était pas convenable mais depuis quand Mathilde faisait exactement tout ce qu’on lui demandait !

Rejoignant son frère près de la fenêtre, Mathilde se permit plus de familiarité avec lui maintenant que l’orage semblait passé. Elle lui prit les mains dans les siennes et les serra doucement. Cette grossesse était une véritable calamité pour leur famille, pour leur nom et pour tout le travail que fournissait Jérôme pour redorer leur blason. Mais jamais un De Clairssac n’avait fui lâchement devant les difficultés et il lui prouvait une nouvelle fois toute l’affection fraternelle qu’il lui portait en lui parlant sans hurler. Et dire qu’elle avait même imaginé pendant le trajet qu’il aurait pu la frapper après l’annonce qu’elle venait de lui faire… Imaginer une chose pareille alors qu’elle connaissait si bien le tempérament de son frère, elle avait largement de quoi culpabiliser.

- Rassure-toi Janis est une vraie tombe lorsqu’il s’agit de garder un secret. Sans elle je ne me serais doutée de rien et mère l’aurait peut-être remarqué avant moi…Pour le reste, si les murs de ton château n’ont pas d’oreilles alors nous ne sommes que trois à être dans la confidence.

Aussitôt après ses paroles il s’interrogea sur la meilleure façon de la placer en quarantaine. Pas tout de suite évidemment, il fallait qu’on la voie un peu à la Cour d’Etherna. Et puis sa mère digèrerait plus facilement sa fuite si elle croyait sa fille à la Cour à la recherche de son futur époux. Concernant la maladie à évoquer Mathilde n’était pas une érudite en médecin mais il lui semblait que des poumons fragiles en plein hiver pouvaient largement la clouer au lit sans que cela n’éveille le moindre soupçon. Elle était déjà en train de penser à ses horribles robes sans taille qu’elle devrait porter quand Jérôme lui expliqua qu’il partirait bientôt en campagne mais que la présence de Guillaume à ses côtés devrait la rassurer. Au début elle le regarda sans comprendre mais l’air attristé qu’il afficha brièvement lui serra le cœur.

- Mais que dis-tu là Jérôme ? Te savoir près de moi lorsque je ne ressemblerais plus à rien me rassure et me réjouis autant que de savoir que Guillaume sera là aussi. Avoir été élevé ensemble nous a forcément rapproché mais l’amour que vous porte à tous les deux est exactement le même. Et puis, si pendant cet isolement forcé Monsieur le Baron me fait l’honneur de sa présence, nous aurons là toute l’occasion de nous rapprocher !

Mathilde avait toujours cette fâcheuse tendance à vouloir dédramatiser les situations les plus terribles. Du moins elle essayait constamment de rendre l’atmosphère respirable. Cela ne voulait pas dire qu’elle ne prenait pas au sérieux la gravité de sa situation, ni celle de sa famille si sa grossesse venait à être découverte, mais la colère de son frère quelques minutes plus tôt avaient été comme un mur entre eux et c’était bien une chose que la jeune blonde détestait.

Cédant à une pulsion tout à fait féminine mais néanmoins nécessaire – sûrement les hormones dirons-nous – elle franchit les quelques centimètres d’un petit pas et elle passa les bras autour du cou de son frère. Et bien oui que voulez-vous, Mademoiselle est une sensible malgré sa fierté et sa tête de mule !

- Je suis vraiment désolée de te créer tant de soucis… Tu n’avais pas besoin de cela en un moment pareil, murmura-t-elle serrée contre lui.Dès que je sortirais de cette pièce j’endurerais tout ce qui viendra sans broncher, l’isolement, ta colère et celle de Guillaume, mais pour l’instant je dois t’avouer que…. je suis terrifiée

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Mar 18 Sep 2012 - 12:06

Les hommes sont très souvent moins adroit que les femmes pour montrer leurs sentiments, aussi Mathilde prit les devants de son frère. elle lui prit les mains dans les siennes, elles étaient chaudes et cela fut un réconfort pour le Baron. Il se laissa faire, cette familiarité n'étant pas bannie au sein de la famille De Clairssac, bien au contraire. Sa domestique serait silencieuse d'après Mathilde, voila une bonne chose et apparemment personne n'était au courant à part elle et les deux personnes présentent dans la salle, encore mieux.

Fidèle à elle même, Mathilde réconforta son frère alors que la situation aurait dû être l'inverse, un léger malaise naquit dans les entrailles de Jérôme pendant qu'elle expliquait qu'elle les aimait tous les deux de la même façon, ajoutant même un trait d'humeur malgré la situation "dramatique" qui se passait en ce moment. Elle réussit à amener un ridicule sourire sur les lèvres de Jérôme, lui retirant un instant l'air soucieux et les plus de colère qu'il avait eut quelques instants auparavant, quel piètre frère il faisait. Mathilde avait toujours eu le don d'alléger les tensions lorsqu'il y en avait, trouvant le mot qu'il fallait pour détendre l'atmosphère.

De nouveau encline à sa facilité à montrer ses sentiments (du moins envers sa famille), Mathilde s'approcha encore de son frère et elle lui passa les bras autour du cou. Elle s'excusa du tord qu'elle lui faisait et annonça qu'elle était prête à tout subir, même sa colère avant de lui avouer qu'elle était tout simplement terrifiée.. Cette dernière elle l'avait déjà reçu, fondit devant les armes si aiguisées qu'avait sa sœur bien aimée, comment pouvait il résister de toute façon. Les dernières braises disparurent du regard de Jérôme, le bleu profond qui pouvait aspirer les gens et les noyer dans son intensité, il y apparu la tendresse fraternelle qu'il avait envers sa sœur ainsi qu'une détermination nouvelle de l'épauler. Les souvenirs revinrent et il se laissa aller au débordement affectif, il prit une mèche des cheveux de sa sœur qu'il remit derrière son oreille, plongeant son regard dans celui de la benjamine de la famille et se laissant emporter par le flot qu'il y voyait, puis il chuchota tout doucement à plusieurs reprises

"Chuuuuut, chuuut"

Enfin il était celui qu'il était avant son esclandre, le grand frère et aussi le chef qui doit protéger sa famille envers et contre tout.

"Ca va aller, nous nous en sortirons, ne te fais pas de soucis. Tu es la maintenant et nous ferons front"

Maintenant qu'il était redevenu lui même, il se souvenait de sa mère et il ne pensait pas qu'attendre qu'elle s'inquiète soit une bonne chose

"Il faudra que j'écrive à mère pour qu'elle ne s'inquiète pas."puis enchainant avant que sa sœur s'inquiète "Ne t'inquiète pas je trouverais un prétexte pour qu'elle ne vienne pas directement ici, veux tu lui en écrire une aussi ou pas ?"

Puis soudain il se rappela que Mathilde avait voyagé une grande partie de la nuit pour arriver au château aussi matinalement

"Mais tu dois être morte de fatigue, je vais faire préparer une chambre juste à côté de la mienne comme ça tu as besoin de quoi que ce soit, cela sera plus facile"

Et voila le Baron bien bête maintenant qu'il a chassé le domestique de tout à l'heure, cela ne va pas être évident d'en trouver un autre pour répondre à sa demande.

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Mar 18 Sep 2012 - 19:16

Le calme et leur complicité retrouvés, Mathilde fut installée dans une chambre proche de celle de son frère. Jérôme fut contraint de l’abandonner pour vaquer à ses occupations autrement plus urgentes que la grossesse de sa sœur ! Et puis de toute façon la jeune femme était trop épuisée moralement et physiquement pour tenir une conversation plus longtemps. A peine avait-elle touché l’oreiller qu’elle s’endormit… Elle se réveilla au milieu de l’après midi mais elle n’eut guère le temps de s’ennuyer. Janis et elle prirent l’initiative de visiter un peu le château, les jardins et de faire quelques connaissances avec les nobles de la Cour d’Etherna. Le soir elle soupa avec son frère puis regagna sa chambre presque aussi fatiguée que le matin en arrivant.

Une nuit complète après, elle se réveilla à l’aube et s’affaira à sa toilette dès que Janis l’eut rejoint. Sa domestique s’inquiéta de son teint cireux et de son air malade mais après quelques bouffées d’air frais prise à la fenêtre de sa chambre, Mathilde retrouva un air radieux ! Heureusement pour le moment les fameuses nausées matinales l’épargnaient.
Toute pomponnée, coiffée et habillée de la seule robe de rechange qu’elle avait pu emporter dans la précipitation –mais quelle robe ! Orangée pour mettre ses cheveux blonds en valeur, la taille fine puisqu’elle pouvait se le permettre encore un peu et des dentelles, une vraie splendeur ! – hum, bref, une fois préparée elle se rendit dans le petit boudoir qui lui avait servit la veille de salle de torture. Son frère n’était pas dans la pièce mais elle ne doutait pas qu’il était déjà au travail depuis plusieurs heures déjà. Tant pis elle déjeunerait sans lui !

Alors qu’elle s’attablait devant un petit déjeuner copieux, la porte s’ouvrit brusquement et son frère Guillaume déboula dans la pièce. A son air fatigué et angoissé Mathilde se leva d’un bond, craignant le pire. Comme son aîné la veille, elle imagina aussitôt qu’il était arrivé quelque chose à leur mère.

- Mathilde ! Comment est-ce que…. Et puis que fais-tu…. Tu sais que…. Par tous les dieux que fais-tu là ?

Le rouge lui était monté au visage, visiblement il réprimait sa colère, mais son soulagement remplaça bientôt son air sévère et il traversa la pièce pour la prendre dans ses bras. Surprise Mathilde resta muette quelques secondes mais son frère retrouva très vite ses esprits et il reprit presque aussitôt son interrogatoire.

- N’avez-vous pas reçu nos lettres à Jérôme et à moi ? Nous les avons fait porter par un coursier rapide hier en milieu d’après midi. Il aurait du arriver chez nous dans la soirée.

- Mais que crois-tu ? Que j’ai attendu le début de l’après midi pour me mettre à ta recherche quand on m’a appris ta disparition ? Je suis sur mon cheval depuis hier matin à battre la campagne et à questionner chaque personne que je croise… Et je te trouve ici, tranquillement en train de déjeuner alors que je venais annoncer la nouvelle à Jérôme. Pourquoi t’es-tu sauvé comme une voleuse ? Explique toi !

Il était rare que Guillaume soit autant en colère, mais elle comprenait son inquiétude aussi fit-elle profil bas alors qu’il l’interrogeait à nouveau. Inutile de lui tenir tête alors qu’il avait eut peur pour elle. Retournant s’asseoir, elle fit signe à son frère de s’installer avec elle. Mais Monsieur ayant la bougeotte à faire les cent pas, il déclina son invitation tandis qu’elle lui racontait sa fuite.

- Je n’avais pas envie de rencontrer cet énième prétendant. J’avais répété cent fois à mère que je voulais aller à Etherna quelques temps. C’est ce que j’ai fais. J’ai juste…oublié de laisser un mot ! Mais ce n’est pas si grave ! Tu ne vas pas te fâcher pour si peu, mère est prévenue depuis hier. Allons assied toi avec moi et mange un morceau tu es pâle comme un linge. Jérôme ne devrait pas tarder, une domestique est allée le prévenir que j’étais levée !

Un sourire amusé éclaira le visage de la jeune femme. Son frère comprit aussitôt qu’elle adorait déjà d’être chouchouter. La position de sœur du Baron était tout de même très enviable, surtout tant qu’il n’y avait pas de Baronne ! Bien qu’elle aurait préféré savoir son frère aîné marié.

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Mer 19 Sep 2012 - 11:22

Le frère et la sœur se séparèrent donc et après avoir trouvé un domestique, la chambre la plus proche de celle du Baron fut allouée à Mathilde. Jérôme écrivit ensuite une lettre à sa mère afin qu'elle ne s'inquiète pas de trop et dans laquelle il tenait ces propos

Citation :: Mère,

Je vous écris cette lettre afin de vous rassurer à propos de Mathilde, celle-ci se trouve à Etherna, dans les murs du château et en sécurité sous ma protection. Avant que vous ne fassiez préparer le premier carrosse pour venir nous retrouver, permettez moi de vous faire une requête. Tout d'abord, j'ai bien évidemment conscience de tous les efforts que vous faites afin de marier ma sœur et je ne doute pas un seul instant qu'un jour elle vous en sera reconnaissance. Toutefois, vous la connaissez depuis toutes ces années et je sais que son caractère n'a plus aucun secret pour vous. Votre dernière tentative à lui trouver un époux fut sans doute de trop et elle s'est décidée à s'enfuir de nuit pour venir me retrouver et demander asile, cela malgré les risques qu'une telle chevauchée pouvait engendrer.

J'ai longuement discuté avec elle et je ne voudrais pas que vous doutiez un seul instant de son amour pour vous, seulement l'insistance que vous mettez dans votre quête semble un poids trop lourd à porter pour Mathilde, du moins en cet instant. Maintenant que j'ai la chance d'avoir reçu le titre de Baron, loués soient les enseignements que vous m'avez prodiguez ainsi que feu père, j'ai une cour au château qui devrait changer les idées de ma sœur adorée et la ramener à la raison.

J'en arrive donc à ma requête. Non que j'ai l'idée de vous la prendre ou de vous séparer mais dans son intérêt, c'est le cœur lourd que je vous demanderais de ne pas venir prestement au château. Je pense qu'un certain temps séparée l'une de l'autre, les choses reviendront à la normale rapidement. En échange, je vous fais la promesse de vous écrire aussi souvent que je le pourrais afin de vous tenir au courant de l'évolution et de vous prévenir dès que le temps aura apaisé les choses afin que vous nous rejoigniez et ainsi que notre famille soit de nouveau réunis en un même lieu. J'en profite pour m'excuser humblement de la rareté avec laquelle je vous donne de mes nouvelles, je tenterais d'y remédier et d'être digne de tous les espoirs que vous fondez en moi.

Jérôme de Clairssac, Baron d'Etherna et votre dévoué fils.

Voila qui devrait retenir sa mère et la garder éloignée un certain moment, il sera alors temps de recourir à la soit disant maladie qu'ils avaient ingénieusement trouvé pour l'empêcher de venir et une fois que le bébé serait né, alors la famille pourrait être de nouveau ensemble. Il confia la missive à un coursier qu'il envoya au château familial avec l'ordre de la remettre aussi vite que son monture pouvait le porter.

Jérôme n'eut pas la temps de voir si Mathilde était bien installée et de toute façon il ne doutait pas qu'elle avait bien besoin de repos. Pour sa part, il avait bien des choses à faire avant que le Comte ne donne le signal de rassemblement pour partir, il voulait que tout soit prêt avant son départ. L'arrivée de Guillaume avait été un véritable soulagement, comme un signe de Néera, mais il était repartit à la demeure familiale deux jours auparavant, histoire de régler lui aussi quelques détails avant de revenir suppléer son frère lorsque celui-ci serait partit. La journée passa très rapidement pour le Baron qui resta un temps enfermé avec son intendant et son trésorier avant de pouvoir s'éclipser et enfourcher une monture pour se rendre au campement où l'armée se réunissait afin de s'y montrer et encourager les vaillants soldats en compagnie du chevalier Clément d'Huguelain et d'autres nobles qui accompagnaient Jérôme en tant que cour et surement dans l'intention de s'attirer ses faveurs.

Le soir arrivé, il mangea avec Mathilde mais la compagnie de la cour les empêchait de parler librement, aussi le repas se déroula de façon tout à fait anodine durant lequel il présenta sa sœur comme il se devait aux nobles qui firent de nombreuses courbettes. La mine fatiguée malgré le repos qu'elle avait eu dissuada Jérôme de s'entretenir avec elle une fois ses obligations terminées, il la laissa donc profiter d'une véritable nuit complète.

Le lendemain, il se leva une nouvelle fois de façon très matinale, ne voulant pas donner l'exemple d'un noble fat et dénué d'intérêt. Il s'occupa de donner ses instructions et alors qu'il arpentait les couloirs du château, il aperçu son frère qui revenait, l'air très tendu, il s'approcha de lui

"Guillaume, comment vas tu ? quelque chose ne va pas ?"

"Figure toi que Mathilde à disparu et personne ne sait ou elle se trouve en ce moment. J'ai battu la campagne mais je n'ai pas trouvé trace du chemin qu'elle a emprunté"

Un sourire s'afficha sur les lèvres de Jérôme qui ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle était décidément expert pour donner du soucis à son entourage

"Calme toi, elle est ici, elle est arrivée hier matin après une foule chevauchée."

La bouche ouverte de son frère agrandit son sourire et alors que ce dernier devait chercher ses mots, Jérôme continua

"La chambre qu'elle occupe est celle qui est le plus proche de la mienne, va la voir, je suis certain que ton visage lui fera plaisir. Je vous retrouverais dès que j'aurais finis ce que j'ai entamé"

Guillaume partit d'un bon train, allongeant ses enjambées et Jérôme partit terminer de donner ses instructions. Un domestique arriva peut de temps après afin le prévenir que Mathilde était réveillée, c'était une bonne chose, il se demandait la réaction qu'elle aurait eu si son frère avait pénétré dans la chambre alors qu'elle dormait toujours.

Une fois débarrassé de ce qu'il voulait faire, il revint vers la chambre de sa sœur et après avoir frappé et attendu une réponse, il entra. Guillaume et Mathilde étaient tous les deux assis et ils se restauraient, c'est un regard tendre que Jérôme déposa sur les membres de sa famille.

"Alors nous voila tous les trois réunis, dommage que les nouvelles et les temps soient si obscurs"

En effet, nul n'était jamais certain de revenir lorsqu'il partait en campagne et la grossesse de sa sœur venait alourdir le tout mais nul doute qu'une fois la tempête passée, ils réussiraient à retrouver une harmonie qui se faisait attendre. D'ailleurs, Jérôme allait devoir jouer les oiseaux de mauvais augure en rejetant un pavé dans la mare, Guillaume devait être mit au courant, surtout si c'est lui qui assurer la régence de la baronnie durant l'absence du Baron, ou du moins tant que ce dernier n'avait pas besoin de lui, alors il faudrait trouver quelqu'un d'autre. Il posa donc un regard quelque peu assombrit sur sa sœur

"Désolé de casser l'ambiance mais Mathilde, je pense qu'il doit être mit au courant."

Ce n'était pas à lui de le faire mais bien à sa sœur, il ne devait pas prendre trop d'initiative et l'éclipser

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Mer 19 Sep 2012 - 12:05

Les premières minutes passées, Guillaume accepta finalement de s’installer à table avec elle et de se restaurer en engageant une conversation tout à fait cordiale. Guillaume avait toujours eu du mal à rester fâché contre elle très longtemps aussi l’aura tragique qui avait accompagné son frère lors de son entrée fracassante avait vite disparu. Mathilde était en train de lui raconter sa soirée de la veille. Un vrai régal ! La compagnie des gens de la Cour était parfaitement divine, il était question, au cours des conversations, de sujets tout à fait passionnants. Elle avait d’ailleurs pu admirer les belles mises des Dames de la Cour et profiter de leur conseil.

Jérôme entra alors qu’elle finissait de raconter sa journée de la veille. Loin d’être agacé par ses propos, Guillaume l’avait relancé plusieurs fois sur certains sujets, visiblement intéressé parce ce qu’elle avait vu et entendu. Quoi qu’il en soit, il semblait ravi de voir sa petite sœur en bonne santé et surtout d’excellente humeur. Il savait parfaitement que chez eux, son si joli sourire c’était quelque peu fané ces derniers temps. Cette obsession pour le mariage l’avait littéralement étouffé, mais maintenant qu’elle était loin de leur mère marieuse, Mathilde semblait revivre. Sauf que son visage devint livide lorsque Jérôme eut terminé de parler. Ses grands yeux bleus rivés sur l’aîné semblaient le supplier mais ils se heurtèrent à un visage fermé et inflexible.

- Est-ce réellement nécessaire… ?

Elle avait réussit à l’avouer à Jérôme la veille, mais c’était parce qu’elle redoutait moins sa colère, parce qu’elle avait besoin de son aide et qu’elle connaissait son sens de la famille. Guillaume n’était pas différent de lui, mais… elle avait beaucoup plus de mal à lui annoncer une chose qui le décevrait. Son regard à lui, sa colère et la déception qu’il éprouverait à son égard était beaucoup plus difficile à supporter pour Mathilde. Ce n’était pas une question d’amour fraternel ou de préférence…
Elle avait été élevée avec Guillaume elle le connaissait donc par cœur, Jérôme avait un sens de l’honneur poussé l’extrême mais elle savait qu’il ne l’abandonnerait jamais. Guillaume, lui, était tout à fait capable de ne jamais lui pardonner et de ne plus jamais lui adresser la parole. Après tout il ne lui avait plus parlé pendant un mois entier à propos d’une histoire de poisson rouge…Bref, elle rechignait à lui dire la vérité.

- Vous faîtes des cachotteries maintenant vous deux ? Allons ne fait pas l’enfant Mathilde, de quoi s’agit-il ?

Et voilà qu’il était encore question de gaminerie. Fronçant les sourcils la jeune femme se tourna vers son frère et le foudroya du regard, elle avait été à deux doigts de lui déclarer sèchement que sa gamine de sœur était enceinte comme une vraie femme. Mais le choc aurait été trop violent pour lui. Un nouveau regard suppliant vers Jérôme, mais celui-ci ne bougea pas d’un pouce. Son état devait rester une chose secrète, mais Guillaume était leur frère aussi devait-il être dans la confidence…

- Bon bon, d’accord… Je vais lui dire… Mais cela ne peut-il pas attendre quelques jours ? Non ….. ? D’accord ça va ne me regarde pas comme ça.

- Allons cela ne peut pas être très grave ! Le pire que tu es fais cette semaine c’est de t’enfuir au beau milieu de la nuit ! Je peux tout entendre à présent !

Ce petit trait d’humour de son frère la fit pâlir d’avantage. Et presque aussitôt elle sentit que son petit déjeuner avait du mal à passer. Visiblement son frère ne s’attendait pas à la révélation qui allait suivre et lui elle le savait beaucoup plus sanguin que Jérôme...

- En fait…si.... j’ai fais bien pire…. Mais ça remonte à plusieurs semaines….presque un mois en fait…. Il se trouve que suite à une chose complètement stupide que j’ai faite…je suis tombée accidentellement….enceinte.

La gifle qui l’envoya valser sur le tapis fut aussi rapide que brutale. Cependant, avant même qu’elle soit totalement revenue à elle, Guillaume était déjà en train de s’excuser tout en continuant de lui hurler dessus, cela donné un mélange verbal tout à fait surprenant, mais elle était trop sonnée pour comprendre un traître mot !

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Mer 19 Sep 2012 - 14:52

L'ambiance était au beau fixe avant que le Baron fasse son entrée dans la pièce, il était navré de devoir faire le méchant mais s'il voulait que la famille soit uni, ce n'était pas en ayant des secrets les uns pour les autres que cela se ferait. Bon il faisait une incartade pour sa mère mais la il s'agissait d'une raison de santé. Les trois présents en ce moment devaient être soudés et unis, voila comment Jérôme voyait les choses et c'était maintenant lui qui faisait office de patriarche malgré son âge. Il était content de voir que Mathilde rayonnait mais cela ne durera malheureusement pas lorsqu'il demanda à sa sœur de dévoiler son secret à Guillaume. Le Baron avait prit soin de se forger un masque de rigidité, il devait être inflexible. Elle devint livide et fixa ses yeux bleus dans ceux de son frère mais il ne fléchit pas. Elle demanda alors si c'était vraiment nécessaire, le suppliant sans parler de revenir sur sa décision mais il ne le pouvait pas

"Oui je le pense, je suis désolé de te faire subir cela mais je ne vois pas comment il pourrait en être autrement."

Guillaume était taquin, il lança un trait d'humour, surement pour détendre l'atmosphère, pourtant il fit choux blanc, n'amenant aucun sourire sur les visages de son ainé et de la benjamine de la famille. Elle lui relança un regard suppliant mais il ne réagit pas, renvoyant une fermeté sans faille, à la limite un très léger mouvement de tête de gauche à droite indiquant son rejet de la supplication. Après quelques hésitations, Mathilde finit par annoncer à Guillaume le fait qu'elle était enceinte, la réaction du cadet ne se fit pas attendre. Il était plus protecteur envers sa sœur mais il avait aussi un trait qui lui était propre, à savoir qu'il était plutôt sanguin et qu'il réagissait souvent à l'instinct et sur le moment. Ainsi il gifla Mathilde qui en tomba du divan, s'étalant au sol sous la violence du choc.

Jérôme réagit également en voyant cela, il était inconcevable pour lui de lever la main sur une femme sauf sur un champ de bataille pour sauver sa vie et le fait que son frère le fasse, qui plus est sur Mathilde le révolta. Il s'approcha aussi rapidement qu'il le put de son frère et lui prit le bras d'une poigne de fer

"Guillaume arrête, es tu devenu fou ? ton geste est inadmissible..."

Il n'eut pas à continuer, son frère était déjà en train de s'excuser auprès de Mathilde. Jérôme le lâcha donc et les deux frères se précipitèrent vers Mathilde. Guillaume était toujours partagé, passant du hurlement aux excuses. L'ainé quand à lui se pencha sur sa sœur

"Mathilde, ça va ?"

Il passa ses mains sous ses bras et l'aida à se redresser pour s'assoir de nouveau sur le divin et il passa délicatement son pouce droit sur sa joue qui était meurtrie. Il s'attendait à une vive réaction de son frère mais il devait avouer qu'il n'avait jamais pensé que ce serait aussi extrême. Alors qu'il tenait sa sœur par les épaules, de peur qu'elle ne retombe, il parla à l'intention de Guillaume

"As tu oublié tout ce que nos parents nous ont enseigné ? la famille doit restée unie quoi qu'il se passe !"

Il jeta un regard sombre à son frère

"Comment as tu pu frapper notre sœur ? et si violemment en plus, tu as voulu lui arracher la mâchoire ou quoi ?"

Il se repencha sur Mathilde

"Je suis navré de t'avoir fait subir cela, j'espère que tu me pardonneras. Mais tu comprends que nous ne pouvons pas avoir de secrets les uns pour les autres. Nous ferons face tous ensemble et nous te soutiendrons comme tu en as besoin.

Guillaume, si j'ai forcé Mathilde à t'avouer cela c'est parce que tu prendras ma place lorsque je partirais au front et qu'elle aura besoin de tout le réconfort possible de sa famille, toi y compris, tu ne dois pas te détourner de nous au premier revers"

Il s'assit aux côtés de Mathilde

"Plus tu auras de monde pour te tenir compagnie lorsque nous te mettrons à l'isolement et mieux cela se passera pour toi. Il n'est pas facile de ne parler à personne et je ne vois que peu de personnes dont nous pouvons avoir confiance, j'espère que tu comprends"

L'espoir, voila ce qu'il restait, Jérôme se demandait s'il réussirait à tenir sa famille comme il le devait et s'il n'était pas en train de se mettre tout le monde à dos et qu'au final il allait la diviser, c'était la pire chose qu'il pouvait faire et dont il aurait toujours des regrets.

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Mer 19 Sep 2012 - 20:34

Il ne fallut pas attendre plus de quelques secondes pour que les deux hommes de sa vie se précipitent vers elle pour l'aider à se relever et à s'asseoir sur le divan. Toujours sonnée, c'est donc Jérôme qui pu réagir le premier à la violence du geste de leur frère. Celui-ci était encore partagé entre indignation et culpabilité aussi était-il incapable de cesser de faire les cent pas devant eux. Pendant que Jérôme tentait de calmer le jeu, Mathilde se remettait du choc tant physique que moral qu'elle venait de recevoir. Elle savait pertinemment que Guillaume était celui qui prendrait la nouvelle le plus violemment, au point même qu'elle avait pensé ne pas le mettre dans la confidence. Il n'était jamais arrivé qu'elle reste plus de d'une semaine sans de ses nouvelles et jamais un mois entier ne s'était écoulé sans qu'elle l'ait vu, mais lui aussi aurait pu être tenu à l'écart par la fausse maladie qu'elle contracterait sous peu. Cela aurait été un déchirement pour elle de ne plus le voir si longtemps mais sa situation et sa bêtise exigeaient des sacrifices auxquels elle se plierait sans rechigner.

- Enceinte ! Enceinte ? Bon sang May, comment as-tu pu faire une chose pareille ? Te rends-tu compte de ce que tu as fais ? Moi qui te pensait pleine d'innocence et de candeur. Si Mère apprenait une chose pareille....

Alors qu'il débitait son flot de paroles, rajoutant encore une couche sur la culpabilité déjà bien épaisse de Mathilde, il s'approcha d'elle et tendit sa main vers le visage de sa petite sœur. Instinctivement elle détourna le visage et se rapprocha un peu plus de Jérôme. Lui au moins n'avait pas été violent malgré la colère et la honte qu'il avait pu ressentir. Sur le moment Guillaume sembla s'attendrir, il devait sûrement imaginer qu'elle allait éclater en sanglot comme elle l'aurait fait quelques années plus tôt.

- Je suis désolé de t'avoir giflé si fort. Ce que tu viens de me dire est si....c'est une chose horrible pour notre famille et pour notre nom. Malgré ma peine et ma déception vis à vis de toi, je n'en reste pas moins fidèle à ma famille. Je resterais près de toi, jusqu'à ce que....le bâtard que tu portes ne soit plus un problème. Comptes sur moi Jérôme, il ne sera pas dit en ce jour qu'un De Clairssac s'est détourné de sa famille et de son devoir.

Cette fois s'en était assez. Marre de se faire traiter de gamine, marre d'être encore et toujours cataloguer comme la gentille petite sœur mignonne et sage. Se levant d'un bond, elle dut attendre une fraction de seconde que les étoiles disparaissent de sa vue pour fixer son regard noir sur Guillaume. Elle adressa le même à Jérôme, bien que plus doux pour sa part. Il était peut-être temps de mettre les choses au clair une bonne fois pour toute avec ces deux là. L'époque où elle n'était qu'une petite fille n'existait plus. Ils avaient tous grandit trop vite depuis la mort de leur père. Seulement, apparemment, eux n'avaient pas vu que leur petite sœur aussi avait grandie et mûrie.

- Au risque de vous décevoir, il y a bien longtemps que je ne suis plus une petite fille. Oui, cette fois-ci j'ai fais une erreur, une monumentale erreur et j'assumerais cette bêtise, même si pour cela je dois rester enfermée sans voir personne pendant des semaines. Je pense que je ne me pardonnerai jamais le tord que je suis en train de vous faire, mais pour l'amour du ciel n'avez vous donc de l'inquiétude que vis à vis de notre nom et de notre honneur ? Est-ce là, la seule chose qui compte à vos yeux?

- As-tu oublié ce que Père nous demandait chaque jour ? Il voulait que les De Clairssac retrouve leur lettres de noblesse. Si ta situation venait à se savoir cela pourrait gâcher le travail de trois générations ! Alors OUI IL Y A DE QUOI S'INQUIETER! Et comment ça CETTE FOIS CI ? Ne me dis pas que ce n'était pas la première fois....

L'un face à l'autre on aurait presque pu se demander qui s'apprêter à gifler l'autre. Visiblement les paroles de Mathilde étaient loin d'avoir plu à Guillaume qui devait sûrement être encore plus exaspérer de la légèreté de sa sœur face à une situation si catastrophique. Parce que lui ne se leurrait pas.... Une grossesse ce n'était pas une chose facile à dissimuler, surtout lorsqu'il serait question de l'accouchement. Mais Mathilde n'était plus décidée à se laisser faire. Elle était une De Clairssac au même titre que ces deux aînés aussi pouvait-elle faire preuve de caractère ! A leur grande surprise. Elle qui se montrait si douce et raisonnable habituellement... à voir sa tête de furie on était loin de pouvoir l'imaginer paisible.

- S'inquiéter ? S'INQUIETER ? Et pour ma vie tu t'inquiètes ? Hein ? Crois-tu que le déshonneur que je fais risquer à notre nom soit ma seule inquiétude ? Tellement de femmes meurent en donnant la vie... Je pourrais probablement payer cette erreur encore plus cher qu'un isolement de quelques mois et toi tu te plains de la déception que je t'inflige et de l'humiliation que tu risques par ma faute ? Et puis non tiens, ce n'était pas la première fois puisque tu le demandes!

Guillaume resta bouche bée et se tourna vers Jérôme pour chercher du soutient. Celui-ci avait observé la scène dans le plus grand des silences. Quel contraste avec les deux suivants ! Mathilde retourna s'asseoir près de Jérôme et poussa un long soupir. Elle détestait se disputer avec l'un ou l'autre mais cette fois il était tant qu'il la regarde autrement que comme la petite fille blonde qu'elle avait été. Elle se sentait soudain épuisée, comme si le simple fait d'avoir élevé la voix l'avait vidé de tout énergie. Prenant la main de Jérôme dans la sienne, elle posa sa tête contre son épaule solide et ferma un instant les yeux, le temps que le monde autour d'elle cesse de tourner.

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Jeu 20 Sep 2012 - 10:11

Bien qu'ayant une réaction différente, Guillaume commença à faire les cent pas comme son frère la veille. La force qu'il avait mit dans son coup était étonnant et Mathilde avait du mal à récupérer. Maintenant qu'il s'était interposé entre sa sœur et le cadet de la famille, Jérôme sembla entrer dans un mutisme étonnant. En fait il s'était mit à réfléchir tout en écoutant les échanges entre les Guillaume et Mathilde. Lorsqu'il tenta de relever la main sur elle, celle-ci se rapprocha instinctivement de Jérôme, ce dernier leva son bras vers son frère et mit sa main en opposition pour lui signifier d'arrêter. Guillaume s'excusa alors tout en continuant de s'exclamer, tout comme son frère la veille, il n'arrivait pas à comprendre l’insouciance de sa sœur sur le moment et il en appela à leur paternel et sur ses paroles concernant le nom qu'il fallait redorer.

Mathilde se leva alors et les échanges continuèrent, parlant du risque de mort qui entourait une grossesse et un accouchement. Jérôme avait un avantage sur son frère, c'est que l'effet de surprise était passé et qu'il avait pu réfléchir à la situation, ce qu'il entendait la était réel mais navrant. Il allait se lever à son tour lorsque Mathilde se rassit à ses côtés dans un souffle et lui prit la main tout en posant sa tête sur son épaule. Il ne voulait pas déranger sa sœur qui avait sans le moindre doute subit pas mal de tracas. Déjà apprendre son état n'avait pas dû lui faire plaisir mais elle avait ajouté la fuite pour ne pas faire souffrir leur mère et l'affrontement de ses deux frères dans un intervalle très court, il était clair qu'elle avait prit sur elle même et puiser dans ses ressources. Maintenant il était temps de lui apporter du réconfort, Jérôme jeta un regard très dur à son frère, il pointa le fauteuil à côté d'eux de son autre main

"Guillaume, assieds toi !"

Le cadet avait été prit de cours par la dernière tirade de Mathilde et il avait toujours la bouche ouverte en cherchant l'appuie de son baron de frère mais il ne l'obtint pas. Constatant qu'il ne bougeait pas, Jérôme réitéra

"J'ai dis, assieds toi !"

Le silence était de plomb et il obtempéra, se demandant ce qui allait suivre. Jérôme prit une grande inspiration, expira doucement et en reprit une

"Le temps ou nous étions des enfants insouciants est révolu, nous avons grandit et les évènement nous font prendre conscience de cela. J'ai eu la chance d'être nommé Baron et j'ai un peuple à défendre et à nourrir. Guillaume tu es maintenant en charge du domaine de nos ancêtres et tu dois gérer aussi cela, tu es en plus chevalier, ayant finit ton apprentissage."

Il se tourna vers Mathilde sur laquelle il jeta un regard attendrissant

"Mathilde est devenue une femme, c'est ainsi et nous n'y pouvons rien. Les jérémiades et les disputes infantiles sont terminées également, nous ne pouvons pas continuer de nier l'évidence."

Maintenant que les fondations étaient posées, il passa à la suite

"Tu as raison Guillaume lorsque tu dis que notre père voulait que nous retrouvions nos lettres de noblesse et que notre nom soit redoré et de nouveau au premier plan. Toutefois tu as oublié l'enseignement primordial qu'il nous à transmis, à savoir que la famille est plus importante que tout !. Je suis content que tu accepte de rester prêt de notre sœur durant cette épreuve mais il ne faudra pas que tu le fasse juste pour notre nom ou par obligation mais bien parce que tu l'aime"

Il avait toujours son regard plongé dans celui de son frère, il ne le lâcherait pas tant qu'il n'aurait pas finit

"Aujourd'hui, notre union familiale est mise à l'épreuve mais j'espère que nous prouverons que nous sommes plus fort qu'un léger souffle et que nous sommes soudés. Père est mort, je suis l'ainé, c'est donc moi qui décide dorénavant et j'entends que nous restions aussi proche qu'il est possible de l'être. Jamais plus tu ne lèveras la main sur Mathilde, tu m'entends, c'est inacceptable. De plus, tu ne diras rien à mère, ce mensonge par omission est douloureux mais nous lui devons bien cela, l'épargner eut égard à tout ce qu'elle nous a donné. Lorsque le Comte donnera l'ordre de partir, j'entends que tu t'occupe de Mathilde à ma place aussi bien que tu le fais depuis toutes ces années et qu'elle ne manque de rien. J'ai envoyé une lettre à mère dans laquelle je lui explique qu'elle ne doit pas venir, je pense qu'elle m'écoutera et ensuite, Mathilde et moi avons mis au point un stratagème pour qu'elle ne vienne pas le temps que sa grossesse se termine. Nous devons mettre au courant le moins de monde possible. Nous sommes aujourd'hui quatre à être au courant en comptant la servante de Mathilde, nous ne pouvons pas nous passer d'un médecin pour ta santé, sœurette, ta vie est trop précieuse."

Il ne savait pas s'il avait réussit à prendre les choses en main mais il était pour lui de passer le cap du frère ainé pour devenir celui qu'il était, à savoir le chef de famille.

"Est ce compris ? et avez vous quelque chose à dire ou à contester ?"

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Jeu 20 Sep 2012 - 11:46

Mathilde rouvrit les yeux en entendant son frère aîné s’adresser sur un ton si sec à Guillaume. C’était extrêmement rare qu’une telle tension soit au cœur de leur trio, et la jeune femme avait parfaitement conscience que c’était entièrement de sa faute. Pendant toute sa tirade, Jérôme la garda contre lui et cette proximité lui fit un bien fou. Cette sorte de malaise qui l’avait obligé à s’asseoir un peu brusquement semblait passer même si elle se sentait toujours aussi épuisée. C’était tout de même étrange de se sentir autant vidé alors qu’elle n’était levée que depuis une heure. Elle en discuterait plus tard avec Janis, peut-être que celle-ci pourrait lui donner plus de détail sur son état.

Guillaume avait baissé la tête pendant tout le sermon de son aîné. Ce ne devait pas être agréable pour lui d’être remis en place mais il prit sur lui et Mathilde put même voir ses épaules s’affaisser. Après la colère et la déception, elle voyait bien qu’il se résignait. La volonté de Jérôme était claire et chacun d’eux avait été éduqué dans l’esprit d’une famille unie et forte.
Il releva la tête et planta ses yeux bleus dans ceux identiques de sa petite sœur. Mathilde se sentit légèrement rougir et avant qu’il ne pu dire quoi que ce soit, ce fut elle qui rompit le silence pesant que venait de s’abattre sur eux.

- Je suis désolée….de t’avoir déçue Guillaume. Je ne t’imposerais pas ma présence si c’est pour toi trop insupportable de me voir enceinte. Je sais que maintenant que nous t’avons dans la confidence tu feras front commun avec nous…Excuse moi pour toutes ses choses que je viens de te dire… je n’aurais jamais du te parler ainsi.

Là aussi c’était une première ! Entendre des excuses dans la bouche de Mathilde ce n’était pas le genre de chose qui se produisait souvent. Elle vit alors les dernières résistances de son frère céder. Une seconde après il avait quitté sa chaise, l’avait tiré de son fauteuil et la serrait contre lui.

- Et moi je ne suis qu’un crétin et qu’un égoïste… Je n’aurais jamais du m’emporter aussi violemment contre toi. Pardonne moi May.

Il la serra presque à l’étouffement mais cela semblait presque un besoin pour lui. Aussi ne fit-elle aucune remarque concernant son système respiratoire mis à mal !
Quand il desserra son étreinte, elle déposa un baiser sur son joue puis retourna s’asseoir sur le fauteuil près de Jérôme. Maintenant que Guillaume était dans la confidence, ils pouvaient parler tous les trois librement des prochaines semaines. Mathilde se tourna vers l’aîné et lui prit à nouveau la main, comme si c’était une habitude vitale pour elle maintenant. Ce contact la rassurait plus qu’elle n’aurait pu l’expliquer, et savoir qu’il partirait bientôt loin d’elle l’effrayait d’autant plus.

- J’ai eu le temps de réfléchir hier soir et avec Janis, nous avons pensé que la seule maladie capable de me tenir dans un parfait isolement serait de prétexter un problème respiratoire. Des poumons fragiles en plein hiver m’obligeraient à rester alitée, avec l’obligation expresse de voir le moins de monde possible pour ne pas m’exposer à d’autres maladies. Mère devrait alors se résigner à ne pas me voir pour ne pas aggraver mon mal mais cela voudrait dire que vos visites devraient se faire discrètement pour ne pas éveiller de soupçon. Si je suis censée voir le moins de monde possible, les gens ne comprendront pas que vous me rendiez visite souvent et que Mère ne puisse le faire.

C’était un point non négligeable car comment faire comprendre à leur mère qu’elle ne devait pas approcher sa fille si ces deux garçons pouvaient aller à son chevet librement. Non, il fallait que cela soit plus discret.

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Jeu 20 Sep 2012 - 13:30

Guillaume avait rendu les armes, il avait baissé les yeux et avait laissé la victoire à son ainé, la famille resterait unie. Ce que Jérôme avait fait pouvait s'avérer dangereux, une rupture n'était pas toujours très éloignée et il était possible que tout vol en éclat, amenant un sentiment de haine. Mais cela s'était apparemment bien passé puisque sa sœur (une première) et son frère s'excusèrent l'un envers l'autre en s'enlaçant. Jérôme n'avait pas aimé devoir hausser le ton et parler ainsi, certes il était devenu le chef de famille mais il espérait avant tout un dialogue, il priait donc pour de ne pas devoir recommencer trop souvent.

Après un baiser sur la jour Mathilde se rassit aux côtés de Jérôme et lui reprit la main, il ne savait si c'était juste en raison de sa protection récente ou juste par amour fraternel mais il devait s'avouer qu'il adorait cela. Il posa lui même son autre main sur l'épaule de Guillaume une fois qu'il se fut rassit à son tour, lui lançant un regard chaleureux à l'opposé de celui d'avant qui était froid et neutre et il serra doucement la main de sa sœur qui était dans le sienne. son départ imminent à la guerre était peut être aussi pour quelque chose dans tout cela mais soit le moment n'était pas à cette question.

Les deux hommes écoutèrent leur sœur annoncer sa façon de voir les choses pour la mise en scène qu'ils s'apprêtaient à faire. Quel plan machiavélique ils était capable d'inventer pour dissimuler la vérité, c'était un cauchemar pour le Baron si éprit de franchise

"Cela me fend le cœur d'être la à chercher une excuse pour trahir mère." Il se reprit immédiatement pour ne pas remettre plus mal à l'aise qu'elle ne l'était déjà sa pauvre sœur "Enfin je sais que c'est pareil pour vous aussi"

Un silence gêné s'installa avant qu'il ne le rompe

"Cette idée est excellent Mathilde, tu te rend compte que tu t'isole encore plus que nous ne l'avions pensé ? j'avais pensé pouvoir t'ouvrir les jardins pour que tu sorte et venir te voir chaque fois que possible mais si c'est cette maladie que tu choisis, tout cela ne te seras pas permis."

Il se mit à réfléchir

"Je ne suis pas assez érudit en médecine pour trouver une meilleure idée mais nous avons encore un peu de temps avant que ne sois obligée de te dissimuler à l’œil des autres. Il va falloir que nous cherchions un médecin qui sait être discret afin de s'occuper de toi jusqu'à l'accouchement, ce n'est pas une mince affaire, il va falloir questionner la cour sans attirer leur attention. Peut être que ta servante en connait un d'ailleurs, ils en savent toujours plus que nous pour tout"

Ce n'était pas une critique mais bien une réalité, les domestiques avaient le chic pour toujours connaitre la moindre rumeur et les derniers potins, que ce soit du peuple ou de la noblesse. Il faudrait d'ailleurs penser à s'attirer les services de quelqu'un pour rapporter tout ce qu'il entend, ce serait des plus instructif.

"Les mois à venir seront bien sombre pour notre famille, plus nous serons soudé et mieux nous franchirons les obstacles. Je compte sur vous et je serais aussi présent que je le peux pour vous."

Guillaume, reprenant du poil de la bête, se mit dans la tête la même question que Jérôme avait posé à Mathilde, ainsi il ne put s'empêcher de le demander à sa sœur sur un bon beaucoup plus calme que précédemment

"Serait ce trop demander que de savoir qui est le père ?"

Jérôme souffla

"En voila une bonne question, Mathilde ne semble pas prête à nous le dire, à moins qu'elle n'ait changé d'avis depuis hier"

Et soudain les deux regards des frères se posèrent sur Mathilde mais il n'y avait nul colère cette fois dans les yeux bleus qui la scrutaient

"J'aimerais bien le savoir, nous avons décidé d'être uni et de te soutenir, ce serait bien que tu ne garde pas un secret surtout de cette taille"

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Jeu 20 Sep 2012 - 18:42

Bon le calme semblait revenu sur le trio et doucement la conversation glissa sur sa future fausse maladie. En effet, elle avait parfaitement conscience qu’en prétextant une maladie infectieuse des poumons, elle serait encore plus coupée du monde. Mais après tout elle n’avait pas d’autre choix, sa grossesse devait être tenue secrète par tout les moyens, même si cela signifiait rester enfermer pendant des semaines. Malgré le sujet de leur conversation, Jérôme tentait de se montrer rassurant, abandonnant par la même le masque d’autorité qu’il avait affiché jusqu’alors.

- Si nous ne voulons pas que cela s’ébruite, il ne faut absolument pas que je quitte les appartements que tu m’attribueras. Si l’on me voyait lors d’une promenade anodine…nos efforts seraient aussitôt réduits à néant. En ce qui concerne le médecin … j’ai peut-être une idée.

Son idée était simple et se basait sur une relation de confiance qui existait depuis des années. Cependant, cela impliquait un nouveau sacrifice à consentir par rapport à leur mère. Le médecin de la famille De Clairssac qui vivait avec eux au Domaine les avait tous mis au monde. Il n’était plus tout jeune mais c’était encore lui aujourd’hui qui faisait naître la plupart des enfants du bourg. Si sa présence était exigée aux côtés de Mathilde, la jeune femme savait qu’il tiendrait sa langue pour eux. Seulement pour le faire déplacer jusqu’à Etherna il faudrait attendre sa mise en quarantaine, soit au minimum le début du troisième mois de sa grossesse. Il faudrait donc qu’elle passe presque un mois entier sans voir un médecin… Risquée mais faisable non ?

- Pourquoi ne pas faire venir Germain ? Notre médecin de famille ? Il saurait se faire discret et entre ses mains je me sentirais beaucoup plus rassurée ? Le seul inconvénient c’est que nous priverions Mère et le village de ses soins pendant plusieurs semaines, à moins qu’on ne lui trouve un remplaçant.

A peine avait-elle terminé sa phrase que Guillaume semblait émerger de ses rêveries. Sa question la laissa bouche bée. Elle pensait ce sujet là loin derrière elle, mais visiblement ses deux frères ne l’entendaient pas de cette oreille ! Et pire que tout voilà que son frère retournait la situation ! Maintenant c’était elle qui n’était pas honnête avec eux en voulant garder l’identité du père secrète. Mais que pouvait-elle leur dire pour combler leur attente ? Après tout elle n’en savait pas beaucoup plus qu’eux… Enfin un peu tout de même puisqu’elle était enceinte, mais ils n’avaient guère pris le temps de se raconter leur vie depuis le début hein !

Jérôme avait sauté sur l’occasion pour reprendre la discussion qu’elle avait abrégée la veille. Il avait été tellement gentil et indulgent à son égard qu’elle ne pouvait pas une nouvelle fois lui taire la vérité. Même si elle avait plutôt envie de balancer une réplique cinglante à Guillaume, elle ravala sa mauvaise humeur et poussa un long soupir.

- De sa vie je ne sais pas grand-chose… Juste qu’il s’appelle Norman et que c’est un chevalier sans le sou qui voyageait vers le Nord. Apparemment il voulait monter jusqu’en Oësgard pour louer ses services de bretteur. Il ne devait rester qu’une nuit mais… il est resté plusieurs jours, presque une semaine, c’était à la fin du printemps… Sa conversation était très plaisante et oui, c’est vrai, j’ai pensé qu’il pourrait y avoir quelque chose de sincère entre nous. Sa dernière nuit au château j’ai passé de longues heures à imaginer ma conversation avec Mère pour lui venter ses mérites et le lui faire accepter malgré ses origines modestes…. Mais au matin il n’était plus là. Je n’ai appris ma grossesse qu’il n’y a que quelques jours….Inutile de m’en demander plus

Récit clair, net et précis. Sa dernière réplique avait été dite dans un murmure. Oui, elle avait beau se montrer forte et fière, il n’en restait pas moins que le départ précipitait de ce Norman était une douleur encore bien vive. Si elle se savait facilement amoureuse, c’était la première fois que l’une de ses amourettes la faisait tant souffrir… et cette grossesse n’arrangeait évidemment rien !

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Ven 21 Sep 2012 - 14:47

Mathilde semblait vraiment prête à s'isoler le temps qu'il faudrait, c'était un acte de courage en soit car il était difficile de rester à l'écart de tout le monde, surtout dans un endroit où il y avait une activité débordante

"J'avais pensé à empêcher les gens de se rendre dans un jardin pour t'en ouvrir l'accès et qu'ainsi tu puisse prendre l'air sans qu'on voit ton état. En utilisant cette maladie, tu ne pourras pas sortir sinon ce serait complètement illogique, à moins qu'on ne trouve une autre façon, nous verrons bien le moment voulu"

Pour le médecin, elle n'était jamais à cours d'imagination et de plans qu'elle semblait sortir de son escarcelle avec beaucoup d'aisances et de facilités. C'est donc tout naturellement qu'elle annonça qu'il faudrait faire venir ce bon Germain, le médecin de famille, rien que ça

"Je peux le faire mander mais je suis certain que sur une simple demande, il se déplacera. Il s'est toujours occupé de nous depuis toujours et je gage comme toi qu'il saurait tenir sa langue, il comprends les impératifs et son métier lui impose de ne pas ébruiter ce qu'il se passe. Je demanderais aux médecins des domaines voisins de s'occuper du bourg en plus des leurs, en se partageant la tâche, cela ne devrait pas trop handicaper leurs malades."

La remise sur le tapis par Guillaume de l'identité du père ne fut pas des plus réjouissante, surtout vu l'échec qu'avait essuyé Jérôme la veille mais cette fois ils étaient deux à vouloir assouvir leur curiosité. La question était de savoir si Mathilde allait craquer et leur dire qui il était ou si elle allait trouver une pirouette afin de se sortir de la situation. Contre toute attente, après avoir poussé un gros soupir, elle répondit. Les yeux de ses deux frères s'écarquillèrent en entendant ce qu'elle leur annonçait. Un certain Norman, chevalier sans richesse qui se dirigeait vers Oësgard et qui avait ravit le cœur de leur sœur. le goujat n'avait rien trouvé de mieux que de partir sans laisser de nouvelles après avoir passé un très bon moment avec Mathilde, quel monstre de faire cela, ce devait être un chevalier de pacotille ou un beau parleur pour avoir embobiné ainsi leur sœur. Guillaume fut le plus prompt a réagir

"C'est tout ? tu t'es donné à lui alors que tu en savais si peu ? comment a t il fait pour te faire céder aussi rapidement ?"

Le ton était neutre mais c'était surtout parce qu'il était sous le choc comme si le toit lui était tombé sur la tête. Jérôme de son côté se disait qu'il serait bien difficile de le retrouver pour lui faire payer cet affront avec aussi peu d'indices

"C'est ainsi et nous ne pouvons rien y changer. Si jamais, par on ne sait quel miracle il repassait, j'espère que tu nous dirais qui il est Mathilde, peut être qu'il réussira à se faire un nom s'il est bon bretteur et qu'il prendra ses responsabilités, qui sait."

Ce nom, Jérôme le voulait mais il n'était pas non plus un tortionnaire, il était évident maintenant qu'il avait les idées claires que Mathilde souffrait de tout ce qu'il se passait suite à cette erreur de jugement. Ils avaient accepté de l'aider et il fallait garder la famille unie contre tous les obstacles, aussi la question n'était plus à ce qu'il s'était passé mais à ce qu'il fallait faire dorénavant.

"Mais sinon comment te sens tu maintenant ? est ce que tout va bien ? tu te doute bien que Guillaume et moi ne sommes pas des professionnels de l'enfantement, de quoi as tu besoin pour te rendre plus agréable tes journées ?"

Et Guillaume de surenchérir

"Oui, que peut on faire pour toi ? tu as besoin de repos ? tu as faim ?"

Les vieux clichés ont la vie dure, les sautes d'humeurs des femmes enceintes ne sont jamais de bon augure, aussi mieux valait satisfaire ses envies qui ne tarderaient surement pas

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Dim 23 Sep 2012 - 11:24

Les paroles de Guillaume suite à ses révélations sur l’identité du père la firent rougir. Oui, oui, rougir ! Son frère marquait un point, il est vrai qu’elle n’avait pas été longue à céder aux avances du géant qui lui avait fait la cour à Hiviène. Mais comment aurait-elle pu expliquer clairement ce qu’elle avait éprouvé pour ce chevalier de passage ? Certes à première vue il aurait fait peur à n’importe quelle femme. Cette masse imposante pouvait paraître inquiétante, mais l’homme qu’elle avait côtoyé plusieurs jours durant c’était révélé tout à fait charmant. Non elle ne s’était pas envoyée en l’air avec lui dès le premier soir, ni même le deuxième et encore moins le troisième. Si elle avouait avoir passé plusieurs nuits en sa compagnie, il n’avait été question que de longues discussions pour la plupart d’entre elles. Et puis avant son départ elle avait finit par céder. Le souvenir de ses deux nuits qu’elle avait passé dans ses bras était encore bien présent dans son esprit. S’il ne s’était pas éclipsé comme un voleur, elle aurait pu les apprécier. Sauf qu’il était partit sans un mot, sans une explication et qu’elle se retrouvait un mois après souillé et enceinte. S’il n’y avait eut que la souillure, elle aurait pu s’en remettre mais cette grossesse lui rappellerait chaque jour sa bêtise.

- Je ne sais pas, en tout cas….je le regretterais probablement toute ma vie si cela peut te rassurer.

Guillaume baissa la tête et Jérôme prit le parti de changer de sujet, mais avant cela il lui déclara qu’il comptait sur elle pour l’avertir au cas ou le père de l’enfant repasserait dans les parages. Si c’était le cas, il pouvait déjà s’attendre à être reçu par une vraie furie. Mais la jeune femme doutait de le revoir un jour. Il s’était amusé avec elle, point barre. Quel besoin de venir remuer le couteau dans la plaie.

Après un rapide hochement de tête, Jérôme passa à autre chose et presque aussitôt Mathilde éclata de rire. Ces deux frères étaient adorables de s’inquiéter autant pour elle, mais à les entendre elle souffrait déjà d’un mal incurable. Serrant un peu plus la main de Jérôme dans la sienne, elle posa son regard rempli de tendresse sur les deux hommes de sa vie.

- Je vous remercie mais je vais très bien. La seule dont j’aurais besoin pour les semaines à venir c’est d’une bibliothèque bien remplie pour m’éviter l’ennuie et de quelques robes à retoucher. Je n’ai eu le temps d’emporter que deux tenues. Inutile de me gaver outre mesure à moins que tu veuilles masquer ma grossesse par un excès d’obésité ! Plaisanterie à part, je n’ai besoin de rien à part de savoir que tu reviendras sain et sauf.

Cette dernière phrase était évidemment adressée à Jérôme qui partirait sous peu en campagne à Sainte Berthilde. Pour y faire quoi d’ailleurs hein ? Encore et toujours des histoires de guerre….les hommes ne savaient-ils pas faire autre chose de leur vie ? N’était-il donc pas capable de vivre autrement qu’au milieu de querelles et d’armes ?

Même si elle rêvait de voir son aîné rester auprès d’elle, elle ne pouvait pas le retenir contre son gré. Son sens de l’honneur l’avait toujours guidé et ce n’était pas aujourd’hui que cela allait changer. Poussant un soupir, Mathilde se sentit soudain très lasse. Cette conversation à cœur ouvert ou elle avait une nouvelle fois du annoncer sa grossesse et subir la réaction pour le moins violente de Guillaume, l’avait éreinté.

Sujet: Re: Aide-moi grand frère ! [PV Jérôme] Mar 25 Sep 2012 - 10:33

Si une chose ressortait de cette conversation c'est qu'il y avait beaucoup de regrets et Mathilde était la première concernée, elle avait énormément perdue dans cette histoire et des choses qu'elle ne pourrait jamais récupérer. Son allusion au fait que ses regrets dureraient surement toute sa vie fit baisser les yeux des deux frères, Jérôme murissait une colère si jamais il avait la chance d'avoir le géniteur sous sa main un jour. Enfin le Baron fit tout pour changer d'avis et il montra son inquiétude pour sa sœur, accompagné dans sa démarche par son frère, cela eut un effet inattendu lorsque Mathilde rit haut et fort, il était bon de l'entendre rire malgré son état. Il semblait qu'il était trop tôt pour s'inquiéter et cela l'amusait apparemment follement que ses frères n'y connaissent rien dans ces choses la. Ceux-ci sourire à leur tour jusqu'à ce qu'elle fasse allusion à la bibliothèque et à quelques robes. Guillaume continua de rire alors que Jérôme s'assombrissait, non parce qu'il ne voulait pas accéder à la requête de sa sœur mais parce qu'il savait que la guerre lui couterait cher et qu'il n'avait pas d'argent à gaspiller malgré les coffres bien remplis depuis ces dernières années en raison du nouveau commerce maritime.

Mathilde enchaina d'ailleurs sur la guerre et sur sa volonté et ses vœux de retour sain et sauf pour Jérôme, ce dernier lui serra plus la main de sa sœur et lui fit un sourire désarmant. Il savait au fond de lui que toute guerre était dangereuse et qu'il y avait toujours une chance d'y laisser la vie mais il devait jouer son rôle et la réconforter

"Tu sais que Père nous a bien préparé à tout ceci. De plus je serais en compagnie du Comte, tout devrait bien se passer. Avec la bénédiction de Néera, peut être que tout se règlera même sans heurt, ce serait vraiment bien."

Guillaume fit une petite moue, les deux frères étaient de bons combattants mais la cadet était un peu plus belliqueux malgré son bon fond. Les histoires héroïques que leur père racontait était dans la tête des deux hommes mais l'éducation les avait un peu séparé, l'un rêvait de gloire et de bataille tandis que Jérôme voyait tout le côté négatif des campagnes, les paysans et les famines possibles, l'argent dépensé, les veuves et les orphelins. non qu'il ne lancerait jamais de campagne, d'ailleurs il allait surement bientôt partir avec Grégoire et il avait germé un plan qui amènerait surement son lot de batailles mais il faudrait que le jeu en vaille la chandelle si la guerre était de son fait.

Enfin tout cela se passerait en son temps, la il était question de sa sœur, il ne fallait pas dévier le sujet

"Tu pourras bien sur aller à la bibliothèque quand tu le voudras et Janis pourra en sortir des livres lorsque tu ne pourras plus t'y rendre seule. Pour les robes je vais voir ce que je peux faire et donner des instructions pour que tu en choisisse. J'espère toutefois que tu sauras rester raisonnable"

Il accompagna sa phrase d'un autre sourire afin d'atténuer ses dires. il savait que Mathilde n'était pas dépensière à tout va mais une femme choisissant du tissu ou une robe avait toujours du mal à se contenir et il se souvenait de quelques fois ou sa sœur n'avait pas réussit et était revenue avec beaucoup trop de choses; Il devint évident qu'elle était très fatiguée, Jérôme pouvait sentir sa main faiblir

"Bon je pense qu'il est temps pour Guillaume et moi de te laisser, tu dois te reposer même si tout va pour le mieux, il faut te ménager et garder des forces, tu verras vite que la cours ne te laissera guère de répit surtout que tu es une dame."

Un nouveau sourire d'encouragement alors qu'il se levait et donnait une tape sur l'épaule de son frère pour qu'il bouge

» Retrouver un frère [Jérôme]
» Zaz le grand frère | Zaz
» Le retour du grand frère [Mathilde / Lyse ]
» Frangine ! Grand Frère est là ! Où est ton fiancé ?! [PV Marc & Alicia]
» [Missive] Du Grand-Sud au Grand-Nord

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée