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 Dreynass Rilynt'tar - Streaa Jabuuk du 2ème Ost

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Dreynass Rilynt'tar
Drow
Dreynass Rilynt'tar


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Âge :  736 ans
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MessageSujet: Dreynass Rilynt'tar - Streaa Jabuuk du 2ème Ost   Dreynass Rilynt'tar - Streaa Jabuuk du 2ème Ost I_icon_minitimeSam 13 Oct 2012 - 2:18

Nom/Prénom : Rilynt'tar Dreynass
Âge : 736 ans
Sexe : Masculin
Race : Drow
Particularité : Quelques tatouages militaires ordinairement dissimulés, sans plus.

Alignement : Neutre mauvais
Métier : Streea Jabuuk du deuxième Ost
Classe d'arme : Corps à corps ; cavalerie.

Équipement :
    S’il est vrai que le sombre tire une certaine satisfaction sur le fait de parvenir à se maîtriser amplement face à la colère, contrairement à de nombreux autres nobles représentants de sa race, il aime également à les imiter sur le plan vestimentaire, s’habillant de temps à autre de riches et soyeux tissus ornés de brocarts or et argent. Lorsqu’il n’est pas en fonction, il ne perd rien de ses habitudes mondaines au milieu desquelles il fut élevé dans sa jeunesse, mais, sitôt revenu au sein de son Ost, sa vêture se fait dès lors bien plus simple, stricte et rigoureuse. Une armure de cuir et de mailles lui tient lieu de protection sur l’ensemble du corps, ponctuée çà et là de plates aux endroits dénudés d’articulations. Des gantelets de fer recouvrent ses mains qui tiennent, dans la main droite, une longue épée en acier, alors que sa senestre, protégée par un bouclier passé au poignet, se pose généralement sur la bride de sa monture.



Description physique :
    Tranquille, serein, calme et posé, voilà les quelques adjectifs que l’on pourrait utiliser pour définir en partie le visage particulier ce de drow qui semble baigner dans une quiétude et une indifférence impromptues. Rarement en colère, ses traits demeurent lisses et immaculés de toute ride suscitée par l’énervement ou la perte de contrôle de soi. De longues mèches blanches viennent encadrer un visage carré à la peau sombre, cependant éclaircie par deux yeux cérulés vifs et attentifs au-travers desquels tout semble possible. C’est d’ailleurs et certainement de par cette particularité si étonnante que le drow parvient à captiver l’attention d’autrui, à se faire écouter et respecter par les troupes qui le suivent sans même éprouver le besoin d’aboyer des ordres à tue-tête. Ce regard, longtemps décrié durant ses premières années dans le deuxième Ost, devint rapidement un symbole de sa personnalité alors qu’il gravissait peu à peu les échelons, et une voix grave et impassible lui permet de s’assurer que chacune de ses moindres paroles n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd.

    Si, au fur et à mesure de sa carrière, et notamment alors qu’il n’était qu’une simple recrue, Dreynass a gagné en confiance en soi et en carrure, ce n’est pas pour autant l’un de ces géants que l’on craint à la moindre apparition, mais pas non plus un nain que l’on écrase sans même s’en rendre compte. D’une stature tout à fait honnête pour un drow, les années passées en tant que militaire lui ont fortifié le corps et rendu légèrement plus stricte l’expression naturelle de son visage. En tant que soldats, quelques tatouages, guère nombreux en comparaison d’autres bien plus vaniteux, viennent orner ses avants bras, explicitant pour tout profane une partie de son ascension au sein de l’ordre martial. Un observateur averti ou aux penchants douteux remarquera également une démarche chaloupée et légèrement arquée, témoignant de nombreuses heures passées à chevaucher.


Description mentale :
    Si les sombres sont connus pour leurs pulsions meurtrières capables de leur faire commettre les pires atrocités ou de s’endêver pour une simple fredaine, Dreynass, quant à lui, fait preuve d’une étonnante patience pour un être de sa race, et il s’agit sûrement de ce qui le conduisit aussi haut. Non pas qu’il soit effacé ou timide, loin de là, il a simplement appris à évaluer le moment où la parole doit être prise ou lorsqu’un certain acte doit être accompli, et ne cherchera à se faire remarquer qu’en cet instant. Lors de sa jeunesse, il a appris à se montrer discret et attentif à toute chose évoluant autour de lui, à refréner ses envies de faire connaître une vision du monde assurément différente de celle que partage la grande majorité des drows. Mais désormais, alors qu’il est parvenu à un grade lui offrant une multitude de féaux et bien peu de suzerains, il est susceptible de se montrer plus tenace dans les idées qu’il aura certainement, n’hésitant plus à prendre la parole si nécessaire, et ce, toujours, avec ce calme qui l'habite depuis sa naissance. Un détachement de la réalité qui le rendrait presque nonchalant mais non pas dépourvu d’un sérieux à toute épreuve le ferait presque passer pour un inconscient aux yeux de ce peuple cruel qui ne pardonne pas l’affront.

    La politique ne lui est pas non plus inconnue, ayant trempé dedans dès l’aube de sa naissance, et, si jamais il se devait de s’y remettre, nul doute qu’il ne lui faudrait que peu de temps avant de se remettre dans le bain et de s’y trouver comme un poisson dans l’eau. Maniant aussi bien les mots que l’épée, il a réussi à se faire respecter par ses hommes, capables de les ostraciser d’une seule phrase pour avoir été élevé dans un monde de privilège. Et dans le pire des cas, si quelque homme oublie sa place vis-à-vis de son supérieur, il éprouve finalement peu de doutes quant au fait de le remettre à sa place à coups d’épée ; sept cents ans de pratique en valent davantage que cinq cents sur le papier.


Histoire :
    Sourires, études, précepteurs, courbettes, masque d’impassibilité, opulence, brocarts, matelas moelleux, nourriture en abondance, cohorte d’esclaves, telle fut l’enfance de Dreynass. Une enfance passée dans un monde doré où les cérémonies accortes laissaient soudainement la place au poison et aux coups de poignard, où vos amis, invités, parents et familles ne nourrissaient aucun scrupule quant au fait de retourner leur veste et de vous trahir. Au niveau de ses parents, les masques tombaient, les relations se liaient et se déliaient insinueusement, sournoisement aussi bien chez soi que dans les salons de pouvoir, tandis que lui, de son côté, encore pourvu d’une relative ignorance teintée d’une innocente éphémère, il suivait cours et leçons dispensés par ces précepteurs qui ne lésinaient pas sur le prix demandé. L’histoire des drows, leurs origines, les différents états de la langue et leur façon de la manier sur tout autant de plan possible, la géographie de Miradelphia et ses principales composantes, les êtres qui la peuplaient, les relations entretenues, la diplomatie, la religion, la sciences des armes et ses théories, la politique, tout cela lui fut enseigné durant les quatre-vingt-dix années de sa jeunesse. Un fardeau d’apprentissage et de mémorisation dont le seul but était de former un esprit alerte et contrôlé, une quantité de choses à avaler qui lui semblait, alors, tout aussi effarante qu’inutile, quand bien même lui fournissait-elle malgré lui les débuts d’une méthode de raisonnement que, dans une suffisance ostentatoire, son père qualifiait de supérieure.

    «Tu es noble et dois réfléchir et te comporter comme tel » se remémorait-il du fond de sa mémoire. Les paroles de ses parents et de ses précepteurs qui mettaient un point d’honneur et de dignité à se montrer différents du simple peuple, de ce misérable vulgum pecus, de ces gueux, de ces mendiants et traînes-misères qui ne rampaient dans la fange que parce qu’ils le méritaient. L’on cherchait à s’élever, si fait, toujours plus haut dans la hiérarchie, écrasant la plèbe et cette multitude de haillons, et ce comportement se transplanta bientôt à la cour, les tas de chiffons et l’amas de crasse étant remplacés par un amoncellement sans fin d’afféteries, de richesse et de vêtements aussi colorés que soyeux.

    Une attitude enseignée tout naturellement par ses parents, dans un monde parallèle et pourtant bien plus réel et dangereux que celui, théorique, procuré par les précepteurs. Lors de réceptions mondaines, on le présentait çà et là, dans cet univers impitoyable où les prédateurs se mélangeaient aux proies dans un capharnaüm de coussins carmins et d’ottomans rembourrés. Il fallait être vu, que l’on parlât de soi, que l’on se fît connaître, qu’importaient, dès lors, les moyens utilisés. Et les promesses évanescentes et les sourires charmeurs aussi bien que les tons emplis de diligence et de sympathie rôdaient perfidement, à demi-cachés dans les lueurs tamisés et les coins des coussinets capitonnés, là où l’arroseur pouvait, soudainement, devenir l’arrosé ; là où, dans un accord secret et tacite, l’assassin devenait subitement la victime.

    Le Dalharen, mêlé à ces cabales et orchestrations, vit rapidement disparaître le semblant d’innocence qui habitait, peut-être, tout drow lors de sa jeunesse, rongé par ces subterfuges nobles et maniérés. A mesure qu’il grandissait dans ce cocon familial qui ne l’était plus réellement, sa perception des comportements et des relations changea. S’il se montra d’abord fort ennuyé à l’idée de se prêter à un tel jeu à ses commencements, il ne tarda à le prendre comme une obligation, puis pour un jeu. La résignation avait laissé la place à un amusement continuel qui le rendait impatient à l’approche d’une nouvelle réception ou invitation par ses parents. Et un masque de courtoisie et de politesse venait si fait se forger sur le visage du sombre, dégoisant avec les uns, fustigeant avec les autres, commentant tout et rien, se délectant de chatteries et de friandises, faisant bombances. Là où il s’étonna, cependant, fut le moment durant lequel il s’aperçut soudainement à quel point ses congénères avaient le sang chaud et s’emportaient pour un rien. La moindre broutille, la moindre incartade, et l’on courrait à la catastrophe, à une hécatombe dont le sang versé venait foncer que davantage la majorité de ces coussins et draps vermeils en-travers desquels étaient étendues, encore, les victimes agonisantes. Lui, de son côté, ne s’était composé qu’une expression de stoïcisme à toute épreuve sur laquelle ricochait inlassablement les quolibets et pasquinades que l’on pouvait, parfois, lui lancer, et se targuait de les ignorer tout en répondant franchement mais courtoisement.

    Sinuant à travers ces massacres et humiliations mondaines, il parvint à l’aube de ses quatre-vingt-dix ans, l’âge fatidique durant lequel un choix crucial était imposé. S’il lui arrivait de se rendre assez souvent dans l’un des grands temples des différents dieux, errant dans l’ombre de ces statues aussi imposantes que magnifiques dans le but de se recueillir l’espace de quelques instants, la voie de la prêtrise ne l’intéressait pas plus que cela. Il en allait de même concernant les arcanes occultes, lui qui n’avait jamais réussi à exploiter la moindre parcelle magique de son être, à ne jamais pouvoir ressentir aucun de ces éternels et éthérés courants mystiques qui parcouraient inlassablement le Puy. Enfin, l’artisanat était un chemin impossible, lui qui, noble de son état, devait assurément trouver un sens à sa vie autrement plus honorable que celui de fabriquer quelque outil que ce fût pour des gens dont la vie valait certainement moins que la sienne. Alors, sous le regard autoritaire et arrogant du patriarche de la famille, il ne lui resta plus qu’une seule et unique voie possible ; celle de l’armée.

    Dreynass n’avait jamais été mauvais à l’épée, se débrouillant somme toute assez bien déjà dans ses premières années face à un précepteur qui maniait certainement les armes depuis plusieurs centaines d’années. Mais l’on ne pouvait décemment pas le qualifier d’excellent pour autant, comme ces héros que l’on adulait dans la société drow et que tout Dalharen se devait de prendre pour exemple. Il n’était pas non plus une force de la nature, capable de soulever ces énormes blocs de basalte qui gorgeaient les tunnels et mines de la région, ni même l’un de ces sages-érudits pourpansant en silence et durant des heures sur les questions les plus abstraites qui fussent. Il ne l’était certainement pas. Pas encore.

    Il n’était qu’un nobliau bien né chez les sombres au caractère bien plus patient que ses pairs, armé d’un esprit simplement adroit et acéré et d’un bras habile et fort mais non pas habité d’une puissance extrême. Mais il possédait une vertu qui faisait atrocement défaut chez les siens : la patience.
    « Tu as une vie très longue, éternelle, infinie, pour peu que l’on ne te tue pas de façon létale ou toxique. Rappelle-toi donc ceci : au plus le temps passera, au plus tu deviendras puissant et meilleur dans ce quoi tu t’exerceras, c’est inéluctable. Respecte les ordres, sois patient. Reste dans l’ombre des puissants, continue de t’entraîner, et attends ton heure. Un jour, par un accès de colère qui nous est si propre, ils commettront une erreur et tomberont. Il faudra alors saisir ta chance, dans le calme et la réflexion. »

    Sages paroles paternelles, dotées d’une clairvoyance incontestable pour un sombre. Un axiome qu’un Dreynass soudainement illuminé suivit à la lettre.
    Longue fut la période d’examination durant laquelle on le testa afin de savoir où le colloquer. Lance, hallebarde, épée, arbalète, arc, estramaçon, à pied ou à cheval, sans armure ou équipé de maille, de plate ou de cuir, il passa par tous les bords. N’en résulta que, de par son apprentissage poussé en la matière grâce à ses précepteurs, il se montra bien supérieur monté et armé d’une épée que ne le furent ses adversaires issus d’un milieu plus pauvre, là où il lui arrivait de se faire battre à plate couture en maniant une arme avec laquelle il n’avait aucune expérience.

    Engagé dans la cavalerie, l’univers qui s’offrit alors à lui le fit déchanter très vite. Comment se comporter dans un tel milieu lorsque l’on était habitué à vivre dans l’opulence et la richesse depuis près de quatre-vingt-dix ans ? Les bivouacs se substituèrent au moelleux des matelas, le pain de munition remplaça la viande saignante, la lourde sensation d’un estomac trop rempli s’envola, et il ne resta plus que des remontés acides lui déchirant le ventre alors que les sucs gastriques tentaient, en vain, de s’attaquer aux restes d’une nourriture inexistante. Les masques de civilité et de courtoisie, disparus, les phrases alambiquées et harmonieuses, pareillement, et l’ensemble de ces soirées mondaines fut matraqué par le vocabulaire violent et douloureux des insultes et aboiements du quotidien, qui ne s’estompèrent que dans le silence apaisant proféré par des soldats gisant ivre-mort dans leur vomie, sous l’ombre nocturne d’un bordel.

    De l’entraînement intermittent qui s’arrêtait au bout d’une ou deux heures pour aller se reposer ne demeura plus qu’une suite continuelle de coups portés et reçus, sans que jamais un instant de répit ne fût accordé. Si, au début des combats, le jeune drow parvenait à défaire aisément ses adversaires ayant vécu dans la rue, ces derniers prenaient l’avantage vers la fin de la journée, là où l’endurance et l’habitude de vivre le ventre vide prévalaient désormais, prenant le pas sur la simple dextérité. Il n’était pas, cela dit, le seul noble ayant été enrôlé chez les recrues, et contre ces derniers connaissant les mêmes peines et problèmes, il vainquait tout autant qu’il perdait. Au fil des années, toutefois, une certaine homogénéité se forma dans le groupe ; les nobles réussirent à acquérir l’endurance de leur confrère les plus pauvres, suite à de nombreux mois passés l’estomac vide, tandis que les traînes-misères ayant jusque-là jamais porté une arme digne de ce nom rattrapaient leur retard dans le maniement de celles-ci. L’on commença à voir apparaître différents groupes, différentes cellules, certaines partant vers le bas à force de beuveries et d’indiscipline quand leurs opposées adoptaient un comportement de plus en plus exemplaire et militaire, et Dreynass en faisait plutôt partie.

    Il mit du temps avant d’obtenir sa première promotion, lui qui suivait l’adage que lui avait cité, un jour, son père. En l’absence d’une autorité supérieure, ça gueulait de partout, ça s’insultait, se battait, et c’était celui qui disposait de la plus grande force brute qui, généralement, dominait les autres. Dans cette pagaille générale, où les grandes-gueules côtoyaient les intellectuels, les premiers primaient. Il n’y avait pas encore de place pour la stratégie, la réflexion, l’étude du morale des hommes ou les grands discours capables de les galvaniser. Pas de place pour les mots là où la mesure du charisme et de l’éloquence d’un personnage se prenait au niveau de son tour de bras et du morceau de bois qu’il parvenait à arracher à un tronc d’arbre de par un coup d’épée. Lorsque l’on partait en première ligne, commencer à réfléchir était commencer à désobéir aux ordres.

    Ce fut avec le temps que le sombre parvint à se distinguer des autres sur ces mêmes qualifications. Lorsque le corps ne s’affaiblissait pas avec l’âge et continuait de s’endurcir petit à petit sous un entraînement difficile, un drow servant dans l’armée depuis quarante ans parvenait finalement à mettre à bas ceux qui étaient là depuis trente ans. L’expérience finissait invariablement à prendre le pas sur toute autre donnée, alors que les récalcitrants qui demeuraient meilleurs que lui, trop hâbleurs et prétentieux, disparaissaient mystérieusement au cours d’une échauffourée ou d’une virée dans un bordel. Il fallait savoir rester humble et discret, à s’entourer des bonnes personnes et à surveiller constamment ses arrières pour survivre dans un milieu qui devenait hostile si tôt fait que vous commenciez à faire vos preuves. Discret mais non pas effacé, de façon à pouvoir se faire remarquer en bien au moment propice.

    Alors que cela faisait finalement quelques décennies qu’il avait été promu Ur'thalrss, plusieurs de ses compères, parvenus au même rang que lui furent l’un après l’autre rétrogradé ou refusé dans leur ascension de la hiérarchie, lorsqu’ils ne disparurent pas tout simplement. Erreurs de jugement, erreurs militaire, algarades avec un Sargtlin, ivresse auprès de ses supérieurs, trouvaille d’une pute dans un lit de camp, marques affectives quelque peu trop montrées en public, désertions, poisons, maladies, perte d’un membre ou dague plongée dans le ventre, les occasions ne manquèrent pas, et il sembla que chacun des cas pouvant expliciter le refus ou la disparition d’un membre avait été prouvé au moins une fois durant cette décennie.

    A mesure qu’il progressait et que le temps s’égrenait lentement, que les jours se changeaient en mois et que les mois se muaient en années, d’autres prérequis entrèrent dans la danse ; la force brute et la simple dextérité dans le maniement de l’arme ou la maîtrise de sa monture ne suffisaient plus. D’autres paramètres vinrent petit à petit s’ajouter à ce que ses pairs avaient toujours connu, les déboussolant quelque peu là où Dreynass y avait baigné durant les quatre-vingt-dix années de son enfance. Les soirées mondaines, les rencontres, l’éloquence, le verbiage, la rhétorique, la lecture, la réflexion, la stratégie ; tout autant de choses susceptibles de faire la différence lorsque, au cours d’une bataille, la taille des armées était d’un niveau équivalent.

    Veldruk. La pyramide de la hiérarchie se rétrécissait toujours de plus en plus à mesure de l’ascension pleine de cette sérénité découlant d’un caractère tempéré. Les places se faisaient rares, dorénavant, les candidats peu nombreux, et chacun d’entre eux maîtrisait plus ou moins bien l’art des cabales se déroulant en coulisse. Plus que jamais, il fallait faire ses preuves.

    L’on attendait, l’on rongeait son frein dans le Puy. Les entraînements continuaient, inlassables, mais les cœurs et les esprits guettaient avec attention l’appel retentissant du cor sonnant la guerre. Il finit par arriver, enfin, et l’ensemble du deuxième Ost se leva d’un même ensemble en direction des royaumes humains. Trop longtemps que la paix et la passivité régnaient sur les terres sombres, l’ennui était exacerbé par ces vies plusieurs fois centenaires qui commençaient à avoir fait le tour de ce que pouvait offrir l'existence, et chacun des nombreux guerriers drows ne trouvait le goût de l’affronter de nouveau que sur le champ de bataille, qui vous empreignait de sensations que l’on ne pouvait raconter sans les avoir véritablement ressenties. Alonna était la cible, et ce fut en cette direction qu’ils marchèrent tous.

    Il ne s’agissait plus de petites escarmouches menées çà et là sur quelques petits villages à l’intérieur des frontières ennemies, non. Des milliers d’êtres allaient se jeter les uns sur les autres et s’entre déchirer, et les pertes allaient être nombreuses dans un camp comme de l’autre. Chacun jouerait sa vie, chacun sentait l’appel de la mort le guetter. Chacun pensait aussi, d’une manière évasive, à son supérieur qui sombrerait, et à ses perspectives de remplacement. Pour peu que l’on survécût.

    De cet affrontement, Dreynass s’en ressortit avec aucun mérite, aucune valorisation. Si l’on avait pu atteindre les portes de la ville, le secours inopiné d’un rassemblement de nains et d’humains avait tout flanqué à l’eau, et le siège avait été abandonné en catastrophe aussi bien par les drows que par leurs curieux alliés. Plusieurs promotions furent attribuées à certains personnages qui, en dépit d’une défaite portant fortement atteinte à la dignité de la race, s’étaient battus avec brio, remportant quelques hauts-faits et escarmouches à eux tout seul. Le moral était somme toute assez bas, et l’on revint au Puy, attendant des jours meilleurs.

    L’année suivante fut perçue comme une éventuelle promotion aux yeux de Dreynass lorsque l’on annonça le couronnement du Karliik Gleen, Brylyan Naerth, désormais roi des drows. Qu’il laissât sa place de Karliiik au profit d’un autre en devenant roi, et, tout le long de la hiérarchie, certains chanceux ou méritants d’un Ost parviendraient à gravir un échelon. Il faudrait remplacer si fait le poste de Karliik, remplacé par l’un des cinq Sengers des différents Ost. Et dans ce qui serait alors l’ancien Ost du nouveau général drow, un nouveau Senger devrait être nommé parmi les Streea Jabuuk, et un nouveaux Streea Jabuuk devrait à son tour être nommé. Le tout selon une suite logique qui s’étendrait jusqu’au bas de la hiérarchie. Malheureusement pour bon nombre de drows, ces rêves furent anéantis lorsque l’on apprit que Brylyan Naerth conserverait son titre de Karliik en dépit de tout.

    Mais très peu de temps après, alors que le nouveau roi utilisait de son influence nouvellement acquise pour faire bouger les choses, les échos de la guerre raisonnèrent une fois de plus. Les forgerons forgèrent, les prêtres prièrent, les dirigeants dirigèrent, et le deuxième Ost resta au Puy dans le but de le sécuriser et d’offrir un temps de répit en contre-attaquant en cas de rempli de la part des autres Ost. Et Dreynass dut se résoudre à patienter à nouveau, et fut contraint de regarder certains des membres des autres Ost être gracieusement récompensés à la suite de ce qui fut une belle victoire.

    Les promesses de récompenses furent enfin écoutées lorsque les tensions entre les chaotiques et les drows s’envenimèrent soudainement et que ces derniers décidèrent de monter le siège d’une de leur cité, Abyssea. A nouveau, le deuxième Ost s’en alla sur le sentier de la guerre, et le drow fut de la partie. Une énième fois, un siège se leva après que l’armée drow eût survécu aux nombreuses escarmouches lancées contre elle dans ces marécages qui se révélèrent aussi traîtres que ceux contre qui ils partaient tous en guerre. Si Dreynass ne fut pas en première ligne, il exécuta soigneusement les ordres qui lui furent données, poursuivant les tirailleurs chaotiques au-travers des bourbiers, en ramenant certains en vie que l’on obligea à parler. Durant l’assaut, il monta à son tour, bien décidé à enfin montrer sa valeur après tant d’années de patience et d’attente. Certes, il eût pu l’être davantage encore, mais il y avait des occasions à ne pas manquer, dussent-elles être dangereuses, et ce siège en faisait justement partie. A vaincre sans péril l’on triomphe sans gloire, et qui ne tente rien n’a rien. Ces proverbes n’avaient jamais été aussi présents à son esprit que lors de ce jour, et sûrement de nombreux autres drows y pensaient également. Les remembrances de la victoire à fort Elyrion contée par les régiments des autres Osts ainsi que les généreuses récompenses et promotions attribuées transcendaient tout le monde, et chacun voulait sa part, prêt à sacrifier une vie éternelle contre l’une de ces promesses.

    La victoire fut acquise, fort heureusement, et une certaine euphorie, aussi drowesque fut-elle, emplit les esprits qui se livrèrent allégrement au pillage de la ville. Après toutes ces récentes déconvenues, l’élévation tant attendue fut enfin accordée, et l’on nomma Dreynass Streea Jabuuk du deuxième Ost, alors même que, plus haut encore dans la hiérarchie, de nouvelles personnes devinrent gradées suite à la disparition de certaines dans des circonstances, disait-on, étranges. Et que le roi Brylyan Naerth avait été éliminé. Que l’on en nommât un nouveau, ainsi qu’un autre Karliik Gleen en circonstance, et de nouvelles promotions seraient bien susceptibles d’être accordées très peu de temps après celles qui venaient d’être données.

    Il lui fallait prendre un peu de recul et reconsidérer le tout avec un nouvel œil. Le voilà qui commandait près de dix mille hommes après tant d’années passées dans l’armée –ce qui se comptait en siècle. Lui que, durant ses premières années, l’on considérait comme un simple hobereau de bas étages qui ne parvenait qu’à s’en sortir que de par l’éducation fournie par papa. Lui qui demeurait toujours aussi calme là où l’on se hurlait dessus tout autour. Mais celui qui écoutait silencieusement pouvait valoir bien d’avantage que celui qui cherchait à tout prix à meubler le silence pour se faire remarquer.

    La dernière action qu’il eut à faire récemment fut de réagir à l’ordre de celui qui était soudainement devenu le nouveau Senger du deuxième Ost. Infiltrer le Puy, se battre dans les propres rues de sa cité pour aller éliminer la menace magique qui pesait, d’après certains, sur les épaules de la cohésion drow. C’était que l’on cherchait plus que jamais, à présent, de monter dans la hiérarchie, et les alliances et les oppositions se faisaient et se défaisaient rapidement. La silhouette d’un nouveau Karliik Gleen se profilait à l’horizon en la personne de Senger du deuxième Ost, et qui pouvait certifier que ses aspirations n’allaient pas plus loin que cela ?

    Toujours fut-il que Dreynass répondit sagement à l’appel. Voir la prêtresse de Teiweon et les Sengers du deuxième et cinquième Ost se tenant ensemble, travaillant de concert, voilà qui valait la peine que l’on versât, presque, une larme. Mais ces efforts coordonnés portèrent leur fruit, en dépit de nombreux soldats qui furent tués lorsque le bélier tenta d’enfoncer la porte et que les pièges magique entrèrent dans la danse, et le temple de Valas fut franchi, ses mages en partie tués par Dreynass et les siens. Il ne s’agissait pas d’une mission extraordinairement difficile dans la mesure où les prêtres n’étaient pas nombreux en comparaison de toutes les forces que l’Ost avait à offrir ; s’il ne l’avait pas fait en ce jour, le temple serait inéluctablement tombé à un autre moment. Mais il y avait d’appréciable –ou de chanceux- qu’il s’en sortît vivant après toutes ces déflagrations magiques qui avaient retenti dans tous les sens, et, dans ce tohu-bohu ambiant, personne ne pouvait être certain d’être en sécurité. Peut-être valait-il mieux, encore, monter à l’assaut d’une forteresse ; l’on savait au moins avec certitude d’où provenaient les tirs ennemis et où se placer si on voulait être un tant soit peu à l’abri.

    Et bientôt, ce que tout le monde murmurait déjà fut confirmé ; le Senger du deuxième Ost venait d’être nommé Karliiik Glenn, et avec cette nomination venait, bien évidemment, la perspective d’un éventuel remplissage de ce poste devenu vacant.



HRPComment trouves-tu le forum ? : En le cherchant sur google.
Comment as-tu connu le forum ? : Un top site, si je ne m'abuse.
Crédit avatar et signature : Aucune idée, malheureusement ; simplement trouvé sur google image.




Dernière édition par Dreynass Rilynt'tar le Sam 13 Oct 2012 - 15:45, édité 3 fois
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Bienvenue, c'est moi qui vais m'occuper de ta fiche I love you !

Avant de commencer la véritable correction de fond de ta fiche, je vais te demander de regarder le règlement, qui stipule que la taille maximale d'un avatar est 180*400 px Wink. Merci d'en changer rapidement !

Je reposterai dès que ma correction sera finie pour entrer dans le vif du sujet.
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MessageSujet: Re: Dreynass Rilynt'tar - Streaa Jabuuk du 2ème Ost   Dreynass Rilynt'tar - Streaa Jabuuk du 2ème Ost I_icon_minitimeSam 13 Oct 2012 - 14:51

C'est entendu ; avatar modifié par ailleurs, aussi bien que certaines coquilles laissées dans le texte à une heure tardive.
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MessageSujet: Re: Dreynass Rilynt'tar - Streaa Jabuuk du 2ème Ost   Dreynass Rilynt'tar - Streaa Jabuuk du 2ème Ost I_icon_minitimeDim 14 Oct 2012 - 12:24

Eh bien je dois dire que cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de telle fiche !
Je n'ai strictement rien à dire : c'est très bien écrit, plaisant à lire et d'une taille honorable - difficile de savoir allier qualité et quantité pourtant ! -

Je te valide donc avec plaisir.
Tu peux aller faire tes demandes de rp, créer ton inventaire et ton journal de bord, et éventuellement chercher un parrain !

Code:
[Métier & Classe] : Streaa Jabuuk du 2ème Ost

[Âge & Sexe] : 736 ans et masculin

[Classe d'arme] : Corps à corps

[Alignement] : Neutre mauvais.
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