Asdrubal de Soltariel- Duc de Soltariel

Nom/Prénom : Asdrubal de Soltariel
Âge : 37 ans
Sexe : Mâle, actif, en pleine forme
Race : Humain
Particularité : Sa chevelure, une fierté pour lui, à la couleur rousse assez particulière dans sa famille.

Alignement : Neutre mauvais
Métier : Duc de Soltariel, Illustre Mercanti du Ponant, Grand Thaumaturge du Souffle de Saphir
Classe d'arme : Magie (air)

Équipement :
Il semble bien vain de s'atteler au recensement complet de toutes les possessions terrestres d'Asdrubal, tant celui-ci adore mettre sa fortune au service de son goût pour les nobles et luxueuses parures, à l'aménagement toujours plus somptueux de ses demeures et à l'agrandissement de ses diverses collections personnelles.
Néanmoins, si l'on souhaite s'attacher à une description de la toilette du duc, l'on notera qu'il apprécie les étoffes légères et amples, généralement aux couleur claires et vives, sauf occasionnellement pour ses bas. Toutes demeurent majoritairement simples, sans dorures ou broderies superflues, et unies. Lorsque le temps se gâte, il apprécie le confort des manteaux et pelisse, généralement hors de prix et bien plus richement décorés.
Il ne raffolent pas de bijoux, se contentant de quelques bagues ou chevalières. L'une d'elle, à sa main droite, porte le blason de sa maison tandis qu'une autre, à sa main gauche, porte le symbole de sa cabale. A l'occasion il peut lui arriver de revêtir d'autres ornements, le plus souvent pour la symbolique.
Jamais on ne le voit porter arme de quelque sorte au flanc, dédaignant aux bonnes gens chargés de sa sécurité ce genre de soucis triviaux. De même, mémoire d'homme ne le vit jamais porter une armure, et bien que les rumeurs disent qu'il en aurait fait faire une pour les besoins de sa nouvelle charge l'on ne l'a encore jamais vus l'étrenner.
Tout ceci ne serait pas encore complet sans prendre la peine de parler du bâton qu'arbore fréquemment Asdrubal. Un de ses instrument de pouvoir préférés, Celui-ci ne s'éloigne jamais vraiment, bien qu'il ne le porte à la main qu'en peu d'occasions. Il s'agit d'un long bâton, parfaitement droit, en argent pur, dont l'une des extrémités est orné d'un saphir de bonne taille aux facettes projetant des reflets irisés tout autour de lui et l'autre extrémité complété d'une pointe d'obsidienne polie. Il ne s'agit évidemment ni d'une arme ni d'un simple outil de marche, mais bel et bien d'un instrument de magie, bien qu'il ne possède aucun pouvoir propre.

Description physique :
Asdrubal est un homme sis entre jeunesse et maturité. Ses traits et sa morphologie sont encore globalement fins et séduisant. Musclé il ne l'est assurément pas, restant assez fluet mais un entraînement assez poussé, nécessaire à la pratique des arcanes, lui a donné une certaine forme de prestance. S'il ne semble déjà plus posséder la fougue des jeunes chevaliers, il y a gagné le port altier des hommes sages et l'allure de celui qui n'agit qu'avec réflexion, quand bien même le fait n'est guère véritable.
Jamais formé au combat, il ne peut prétendre à une quelconque force physique mais son regard sévère et pénétrant est bien souvent suffisant pour mater les petits seigneurs et les sous-fifres qui se verraient soudain grand intérêt à la bravade. Quand bien même cela ne suffirait pas, le duc est joueur et ne rate jamais une occasion de dévoiler ses pouvoirs, chose que n'apprécie que rarement ceux qui le critiquent trop ouvertement et face à lui.
Son visage, à l'image de son corps, possède encore une partie de la beauté de la jeunesse tout en ayant commencé à prendre les rides et la noblesse de l'âge, lui donnant le plus souvent cet air mystérieux qu'ont appris à redouter certains, avec ses petits yeux noirs étincelants et le sourire en coin qui se fraie généralement une place sur ses lèvres.
Dernière particularité et non des moindres, Asdrubal arbore une longue chevelure rousse qu'il porte le plus souvent détachée. Il y tient énormément et peu osent lui suggérer l'idée d'en couper une simple mèche pour quelques besoins de présentations que ce soit. Enfin, son corps est exempts et cicatrices ou autres stigmates de la vie souvent associés aux hommes d'actions, ayant passé le plus clair de son temps à l'abri des maladies, dangers et désastres du monde commun.

Description mentale :
Asdrubal est né avec une cuillère en argent dans la bouche. De son enfance choyée il a gardé une certaine tendance au caprice, difficilement refrénée lors de son éducation magique. Celle-ci a toutefois révélé chez lui un grand intérêt pour les arcanes, en particulier au travers du pouvoir qu'elles lui offrent. Car il apprécie le pouvoir, oh oui !, il chérie cette sensation de domination de l'autre, ce sentiment de puissance. Un peu sadique, il se plaît dans le spectacle de la violence et de la douleur, sans jamais s'abaisser aux basses tâches.
C’est un mégalomane avéré, qui concentre toute sa pensée et toutes ses actions à satisfaire ses penchants hédoniste. Il ne concède aux autres qu'une attention polie, indispensable à la bonne marche du pouvoir. A la rigueur, il peut faire preuve d'un curiosité peu agréable, généralement dénuée de toute humanité. L'exception, notable et d'assez belle taille, concerne partie de la gent féminine, celle qu'il estime digne de recevoir ses attentions, qu'il sait noyer de compliments et de galanterie pour obtenir ce qu'il veut. Il peut, éventuellement, être amené à considéré quelqu'un comme un égal ou un rival, qui recevra alors beaucoup plus d'attention, ce qui peut se révéler dangereux.
De ses années de complot au sein de Soltariel, il a acquis une grande prudence, que d'aucun jugerait paranoïaque. Bien dissimulée derrière un masque d'assurance, il n'aime guère se découvrir et se laisse rarement aller à une position vulnérable. La tentative d'empoisonnement dont il a fait les frais, notamment, lui a laissé quelques marques et il ne se passe jamais des services d'un goûteur. Étrangement, parfois, il se comporte de manière très libre, se passe de ses gardes, se laisse aller à une conduite à la limite du dangereux, sans que personne n'y comprenne rien.

Histoire :
Asdrubal né Dawson, de Patrick et Candice Dawson, à Solaria, était le premier enfant du couple et aurait dus, selon toute logique, succéder plus tard aux affaires de son père et devenir un quelconque noble de second rang voué à rester éternellement en retrait. Mais lire l'histoire d'un tel personnage serait passablement soporifique et vous refermeriez alors cet ouvrage ici. Non, ne le faîtes pas !
Le Destin est globalement un type plutôt chiant, avec un planning bien défini et qui, si l'on avait laissé faire, aurait probablement réalisé les événements sus-cités, pour le malheur de certains, le principal concerné en tête, et le bonheur d'autres, ceux qu'il a fait envoyé au fond de la baie en particulier. Mais comme le multivers repose sur une loi du chaos qui tend à prouver que tout ce qui est ordonné peut virer au bordel -mais que l'inverse demande force de voix et de caractère, comme vous le dira n'importe quelle maquerelle- la Dame décida de s'en mêler et tout cela devint aussitôt plus drôle.
En effet, alors que le jeune homme avait moins d'une dizaine d'année et pourtant un caractère bien affirmé de ce qu'il serait plus tard, comprendre par là qu'il était passablement irritant et qu'il daignait rarement lever les yeux sur vous -on parle d'un môme là-, un mage de guerre de Soltariel se présenta au domaine. Ce qui en soit semblait déjà une vague plaisanterie de la Dame, la plupart des mages de Soltariel étant bien trop occupés à manger, à se planter des couteaux dans le dos, à se pousser du haut des balcons, à empoisonner la nourriture et occasionnellement à étudier pour daigner se déplacer en dehors de la ville. Et même pour une partie en dehors de leur fauteuil, bien adossé à un épais mur de brique évidemment.
Or donc, un mage vint, parla longuement pour ne rien dire en agitant les bras comme le font souvent les mystificateurs de toutes espèces -et les vendeurs de saucisses dans des petits pains- et tout cela pour avoir l'honneur d'être invité à table et pouvoir satisfaire son appétit avec force mets délicieux et son public avec maints prétendus exploits magiques, jusqu'à ce qu'au moment du dessert, sa barbe ne se hérisse et que son chapeau ne tombe de son crâne alors qu'il se levait d'un bond et pointa le jeune Asdrubal, lequel cacha aussitôt le doigt qui fourrageait sa narine, pensant avoir été repéré. Il n'en était rien et le mage passa les quinze minutes suivantes à expliqué à une famille inquiète que le jeune homme possédait des talents magiques qu'il pouvait sentir d'ici. L'on eut alors l'explication d'une bonne dizaine de disparitions de gâteaux dans les cuisines et des mystérieux esprits frappeurs qui harcelaient la nouvelle servante, la petite brune que tous les garçons de la maison trouvaient fort mignonne, le plus souvent lorsqu'elle se changeait.
Et ce fut dans un concert de larmes que Asdrubal dut quitter la demeure familial pour suivre cet étranger ventripotent qui lui promettait moult choses dont il n'avait cure, après tout il aurait aimé continuer un peu avec la nouvelle servante. Tout au moins c'est ainsi que s'en rappela Asdrubal. La vérité, plus pragmatique et cynique, se déroula à grand coup de contrat, de promesses et d'alliances soudaines autour de ce providentiel mage qui complétait à merveille la famille Soltariel, sans en plus la priver d'un de ses héritiers potentiels. C'est ce jour que Asdrubal Dawson devint Asdrubal de Soltariel, officiellement adopté par la famille régnante qui voyait en un futur mage un soutien toujours intéressant.

Les années suivantes furent une épreuve constante pour le jeune homme, désormais élevé au sein même de Soltariel, parmi les mages de la cabale du Souffle de Saphir, l'un des fameux cercles de mages qui régentaient la politique magique de la cité, en féroce compétition avec leurs semblables du Cercle Ardent, du Conseil d'Eris, de la Confrérie Tellurique et autres noms dont l'originalité n'allait malheureusement pas de pair avec la masse corporelle de leurs membres.
Or donc Asdrubal apprit à maîtriser les bases et fondamentaux de la magie, à manipuler les énergies arcaniques, à expérimenter de nouvelles techniques, à savoir se mettre à l'abri des explosions impromptues, à détecter les poisons à l'odeur, à ne jamais laisser une fenêtre dans son dos, à lamper sans en mettre partout, à engrosser les filles de tavernes sans copuler -ou l'inverse-, à afficher une mine éveillé malgré un esprit aussi sombre qu'une nuit sans lune la tête dans les latrines, à savoir s'attribuer le mérite des autres dès que possible et à chèrement leur faire payer si jamais ils s'y avisaient.
Faisant montre d'une persévérance admirable et d'un entêtement dangereux, en particulier lorsque l'on parlait de magie, il se révéla rapidement un bon élément, capable de manier la magie avec fluidité et endurance, d'identifier quarante poisons et d'en utiliser cinq, de repérer les angles de tir d'une arbalète en quelques secondes et d'en installer une en à peine plus, de se repérer dans les ruelles de la ville à la simple odeur des ses estaminets lorsque sa vision ne se suffisait plus et n'était le père que d'un seul bâtard, qui avait eut la bonne idée de trouver la mort lors d'un hiver rude, emportant en prime sa mère qui alla se jeter dans le canal, inondée de désespoir -la mère, pas le canal- -certains mendiants prétendent l'avoir vus tomber d'une fenêtre un peu en hauteur, mais il est connus que la pauvreté et l'inconscience du pouvoir en place entraînent diverses hallucinations-. Finalement vint le jour de son intronisation en tant que mage officiel de la cabale, dont il reçus la chevalière ornementé, alors qu'il venait à peine d'atteindre les vingt-cinq années.

Le paragraphe suivant explique en détail comment Asdrubal de Soltariel devint le Grand Thaumaturge du Souffle de Saphir. Pour quiconque ne désirant pas se plonger dans les méandres de la politique arcanique de Soltariel, nous vous renvoyons à une citation de l'intéressé, à propos de son ascension : « toujours laisser quelqu'un goûter le plat ou la boisson avant vous, vérifier qu'il n'y a pas de scorpions dans votre lit avant de vous y glisser et dormir avec une arbalète chargée à portée de main ».
Pour ceux qui n'en satisferaient pas, nous vous invitons à lire la suite.

Bien que nous ne détaillerons guère ici l'organisation du Souffle de Saphir, il convient de noter que seule une petite partie de ses membres possèdent une réelle importance, on les dénomme communément les maîtres, ou les thaumaturges comme ils aiment à se faire appeler. Chacun son petit plaisir après tout. Asdrubal était donc le dernier thaumaturge en date et le plus jeune, bien qu'assurément aussi talentueux que ses collègues. Un peu moins expérimenté sans aucun doute, mais de toute façons les incidents magiques du passé avait rapidement convaincus les mages de se cantonner aux méthodes classiques lorsqu'il s'agit de dégager de la place pour une promotion. L'on conspirait et trahissait donc allègrement au sein de ces petits cercles et même au-delà.
Ainsi Asdrubal se plia joyeusement aux exigences de la charge, et s'attela à manipuler, mentir et écarter avec un plaisir malsain qui ne le quitterait plus. Sa première victime fut un certain Hannibal Amincor, qui eut la malheureuse idée de tomber dans le canal, alors que son balcon avait été malheureusement enduit de savon noir et la rambarde de bois proprement sciée. On classa l'incident sans suite.
Asdrubal dut se corrompre dans quelques échanges de sous main avec des rivaux appartenant au Conseil d'Eris, Javod Sabrota et Tiberius Oea, afin d'obtenir de quoi faire chanter Abydos Chullu, lequel servait à l'occasion de source de renseignement auprès de Flavius Sallers, un mage de la Confrérie Tellurique.
Il conclut enfin une double alliance mensongère avec Ovidius Seneca et Theodecles Berenice, promettant à chacun la même chose, bien décider à ne pas s'encombrer encore de leur présence une fois Kaeso Magor, le Grand Thaumaturge d'alors, évincé. Ce qui se fit plus compliqué que prévus puisque Asdrubal échappa de peu à une tentative d'empoisonnement, ne devant en fait sa survie qu'à la présence au petit repas d'érudits qu'il organisait d'un apothicaire expert en technique vomitive. Ce qui lui permit de seulement garder le lit trois semaines, devoir fréquemment visiter les latrines et d'avoir de drôle d'hallucinations à propos d'une femme aux yeux émeraudes qui lui souriait lorsque la fièvre le prenait.
A son retour ce fut pour constater une certaine perte de terrain puisqu'un nouveau thaumaturge venait d'être accepté, un étudiant qui semblait devoir beaucoup à Kaeso. De plus Ovidius se fit plus timoré dans son soutien.
Décidant de se débarrasser de cet élément gênant, il paya rubis sur l'ongle quelque informateur pour obtenir de quoi le faire tomber. Cela se présenta sous une forme pour le moins original, puisqu'il apprit que Ovidius était auparavant Gallus Sextius, membre du Cercle Ardent. Asdrubal prévint alors l'un de ses intimes au sein du Cercle Ardent, Scipio Helvius, qui lui assura que la situation saurait se régler. Il n'y eut guère à attendre plus de quelques semaines pour assister à la tragique disparition d'Ovidius.
Soutenus par Abydos, qu'il faisait chanter, et par Theodecles, chez qui la disparition d'Ovidius avait refroidis la plupart des envies de révolte, il peut imposer un nouveau thaumaturge plus à son avantage et remettre Kaeso en position délicate. La situation se tassa ensuite pendant plusieurs longues semaines, plus d'un mois, où seules quelques tentatives d'assassinats ratés et quelques nouvelles intimidations essayèrent de changer la donne, sans jamais renverser l'ascendant qu'avait pris Asdrubal. Seul le titre de Grand Thaumaturge lui manquait encore.
Il l'obtint finalement lorsque, profitant d'un vilain maux, totalement naturel qui plus est, qui accablait Kaeso, il réussit à le faire empoisonner et sans trop de difficulté à devenir le Grand Thaumaturge suivant. Ce qui dès lors le mit dans une situation plus stable et en même temps plus précaire, n'ayant plus qu'à surveiller ses arrières mais ne pouvant plus compter sur aucune alliance réelle puisque tous voulaient désormais sa place. Il parvint néanmoins à se maintenir jusqu'à ce jour, jouant pour beaucoup sur ses contacts extérieurs au Souffle de Saphir pour se rendre indispensable.

Ici reprend le cours normal de notre récit.

Ainsi donc, une fois Grand Thaumaturge, désormais arrivé à l'âge de vingt-sept ans, il fut plus ou moins contraint de se mettre au service de sa famille d'adoption et servit pleinement les Soltariel au pouvoir, servant tant de contact que de mage privé lorsque la chose était nécessaire. Il ne cessa jamais de s'entraîner et en profita pour nouer des contacts plus large avec la classe politique de la cité.
C'est cette curiosité qui l'amena à s'intéresser à la Compagnie du Ponant, très présente à Soltariel. D'abord simple invité, il sut parfois se rendre utile lorsqu'il s'agissait d'apporter un peu de magie à quelque convois : un marin capable de manipuler le vent était toujours apprécier sur un bateau. Il profita également d'une fortune croissante pour investir dans quelques expéditions, auxquelles il apportait tout le soutien possible. Il se déplaça parfois en personne, bien que ces voyages restaient rares car récupérer toute sa place de Grand Thaumaturge à son retour se révélait toujours ardus. Il eu toutefois la possibilité de visiter quelques grands ports, Ydril notamment et en une unique occasion la ville de Thaar.
Alors qu'il s'investissait petit à petit, il profitait également de ses moyens croissant pour faciliter ses recherches et ses entraînements magiques. Le Souffle de Saphir reçut de tout nouveaux logements pour pratiquer leur art et il commença à cette époque à se constituer une bibliothèque et une collection personnelle de toute ce qui pouvait se lier à la magie. Bien qu'elle restât à ce jour très fragmentaire, elle n'en demeure pas moins impressionnante au vu de la rareté des objets convoités.

Il crut voir venir une occasion sans pareil lorsque nombres de ses cousins disparurent, laissant un instant le trône ducal vacant. Néanmoins s'en suivit le retour d'Inès de Soltariel, une de ses cousines, qui récupéra le duché et le tint pendant plusieurs longues années, que Asdrubal passa à accroître sa fortune et ses contacts. Il récupéra des possessions familiales abandonnées, perpétua certaines amitiés de la famille, entretint sa place dans la Compagnie du Ponant... Il entrait de plein pied dans le jeu de la noblesse soltari, ou il convenait d'exposer à la vue de tous sa richesse et la facilité affolante avec laquelle l'on pouvait la dépenser.

Finalement, Inès vint à disparaître et elle laissa derrière elle une place vacante qui excita bien des convoitises. Et malgré une certaine légitimité au titre, Asdrubal dut une fois de plus s'incliner devant l'autre branche de la famille Soltariel et les soutiens qu'elle avait gagnée à sa cause. Ce fut donc Margot de Soltariel, une lointaine cousine, qui prit le pouvoir, non sans s'attirer au passage quelques ennemis et contrarier certaines personnes.
Asdrubal mit cela à profit et entreprit de cristalliser autour de lui, restant un prétendant légitime au trône, ceux qui voyaient en l'arrivée de Margot une mauvaise chose. Il réussit notamment à s'attirer le plus gros soutien de la part de la Compagnie du Ponant, dont il était l'un des plus gros mécène installé à Soltariel, et récupéra également ceux qui avaient été trop proches d'Inès et d'Ambre pour espérer se faire une place dans le nouveau pouvoir, voir pour ne pas craindre pour leur vie. Jouant également de son influence dans les cercles de mages, dont la plupart communiquaient plus ou moins avec les familles nobles, il parvint à gagner un assez bon nombre de soutiens qui lui donnèrent un certain poids, pas assez pour renverser le pouvoir mais suffisamment pour s'y faire entendre.

Des négociations qui suivirent entre le pouvoir en place et Asdrubal, visant à calmer le jeu et à ne pas laisser une trop grande opposition virer en quasi guerre civile, ressortit bientôt une alliance incontestable : Margot de Soltariel et Asdrubal de Soltariel allaient se marier. La première disposait de la puissance de sa famille et d'alliances avec les grands du domaine tandis que le second apportait l'ancien sang régnant, les traditionalistes récalcitrants -du moins ceux qui avaient survécus aux premières décisions de la duchesse- qui y étaient attachés et le plein soutien de la Compagnie du Ponant.
Le mariage eut lieu au début de l'an 7 du 11ème cycle, non pas dans la chapelle Saint-Orso -quel couple régnant aurait accepté de se marier sous l'effigie de la précédente duchesse ?-, mais sur le fameux canal des hourvaris, sur une barque montée pour l'occasion et bien sûr en présence des prêtres de la Damedieu. Cela tenait pour une partie d'une volonté ostentatoire des deux partis que de la conviction religieuse de la duchesse qui tenait à se marier sous l'astre du jour. Tirant profit de la scène, Asdrubal monta quelque scène à l'aide de ses pouvoirs et des mages qui lui obéissaient plus ou moins. Ainsi l'on raconte qu'au plus fort de la cérémonie, un rayon de lumière solaire baigna de sa majesté le nouveau couple ducal et que le vent lui-même claquait pour leur rendre hommage. L'on ne vit que peu en public les membres du Souffle de Saphir dans les jours qui suivirent et de nombreux hommes de l'Art s'interrogèrent sur la perturbation magique que tous avaient pus ressentir. Si certains avaient devinés le pot aux roses -qui révélait toutefois d'une légèreté avec l'usage de la magie impressionnante, si ce n'est menaçante-, la cérémonie fit beaucoup jaser parmi le peuple et la noblesse moins éduquée, aidant à la pacification voulue.
Le duché reprit ainsi une unicité politique bienvenue et le nouveau duc prit rapidement ses aises au pouvoir qu'il partageait avec Margot.