La cité d'Haurse-Porc

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Finnegan Sidhe
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MessageSujet: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeDim 1 Juin 2014 - 16:07


C’est pas une ville… commenta silencieusement Murmure…
- Qu’est-ce qu’il a lui?
- Il est muet…
- Mais il cause quand même?
- Ouais… Savez ce que c’est, le petit frère de mon pote. L’est un peu retardé : on peut pas vraiment le laisser à lui-même. Faites pas attention à lui… C’est un monastère, là, en surplomb? Se renseigna le lieutenant en échangeant quelques sous contre de la nourriture.

Une colline, à peine une hauteur. Des murailles reliant de lourdes tours. Pas un travail de maçonnerie… Plutôt un vieil ouvrage défensif qui avait résisté autant aux guerres, qu’aux intempéries. Il n’y avait pas de richesse ici, seulement une position géographique. Le grain de la plaine. L’eau de la rivière. La bière et le pont. Les gens qui habitaient ce village n’avaient certainement pas de bien grandes ambitions politiques.

Barbaque vérifiait les informations qu’ils savaient déjà. Ils étaient les derniers. 3 autres équipes s’étaient déjà infiltrés. Ça faisaient du monde pour une si petite bourgarde. Probablement trop. Un étranger en ville, ça se remarque. Une demi-douzaine, c’est suspect.

- Avant… Des moines brasseurs… Plus maintenant… Les Seigneurs de Haurse-Porc se sont installé là.
- Le Long, je crois?
- Non pas Le Long… Avant c’était Le Long… Plus maintenant… Allez, bonne route… conclu l’homme tout à coup moins loquasse en reprenant son chemin.

Finn, profitant de son rôle d’adolescent famélique se pencha sur les pommes acquises sitôt le paysan parti. Le lieutenant les lui céda en examinant ce qui restait du contenu de sa bourse. Puis son regard erra sur les eaux grises de la rivière et sur Peyrepont.

- Et c’était même pas un voleur…
- Non il a âprement marchandé. Il n’avait rien à vendre et la monnaie ne se mange pas.
- Alors ils savent que le maréchal marche sur eux et ils se préparent à un siège…
- Je ne crois pas. Ces gens n’ont pas grand-chose à engranger… C’est déjà la famine ici. La guerre a soulevé un trop lourd tribu en vivre et en homme. Les terres ne sont pas à l’abandon mais la situation de la région n’est pas fleurissante. Il arracha le fruit des mains de l’éclaireur. Doucement, tu vas t’étouffer avec ça… le rabroua le lieutenant en prenant une mordée avant de le passer au cartographe. C'était inutile. Il n'avait pas besoin de faire ça... Mais s'en prendre à Murmure était un exutoire pour presque tout. Tu t’assures d’être capable de nous faire ressortir rapidement? J’ai pas l’impression que les dieux de l’urbanisme ne se soit longtemps penché sur Haurse-Porc…
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Haize Sepiida
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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeDim 1 Juin 2014 - 17:20


Salopard… Sickert rendit la pomme à son petit frère. Il ne se cacha même pas pour le faire.

C’était bien une ville… C’était plus qu’un village parce que c’était organisé comme une ville. Du pavage, des caniveaux, des passages menant à des cours intérieures, des escaliers, des puits publics… Quelqu’un, vraisemblablement un ancien administrateur y avait vu. Probablement à une époque où la noblesse était plus occupée à se reproduire qu’à se taper dessus ou se poignarder dans le dos. Une époque où l’économie de cette ville et sa démographie était positive. Une époque révolue. Il eut une brève pensée pour Meca. Qu'était-elle devenue ?

Il y avait des sentinelles dans les guérites à la porte. Seulement, ils manquaient singulièrement d’enthousiasme. Ils ne portaient pas attention à ce qu’ils faisaient. Il ne gardait pas grand-chose. Comme s’ils échappaient à toute forme d’autorité. Ils croisèrent bien un guet : Des citadins sans entrainement outillé de bâton, d’épées ébréchées et d’une attitude. Parce que l’attitude remplace avantageusement le manque d’entrainement. Sickert avait quant à lui le plus haut respect pour les armes dont ils s’étaient munis… Tout peut servir d’arme quand le coup est asséné avec suffisamment de force. Étonnamment, ce guet improvisé avait plus de discipline que les mercenaires qui gardaient les portes. En même temps, c'était leur ville, pas celle des mercenaires. Les mercenaires se l'étaient seulement appropriées.

C’est honteux…

Le capitaine ne s’occupait pas personnellement de la discipline dans la compagnie de DuSaule. Il s’en déchargeait sur ses lieutenants, comptant sur Barbaque pour tenir la bride à Elow. Cependant, jamais il n’aurait accepté un pareil relâchement.

- Je paris qu’ils sont du genre à réclamer une prime spéciale pour aller se battre…

- Je suis heureux que capitaine de l’armée royale ne soit pas ici. Je ne supporterais pas d’avoir à admirer son air suffisant s’il devait se rendre compte à quel point il avait raison.

N’importe quel homme responsable, peu importe sa valeur, se sentirait diminué de voir ses frères ainsi… Sickert fronce le nez, mélange de déception et de contrariété. Déçu de voir des mercenaires de ce genre, contrarié de constater que ce capitaine terrestre avait raison sur "certains" mercenaires.

La ville flottait dans une atmosphère d’insatisfaction et d’hostilité. Comme si une explosion de violence était imminente. Comme si ce ne serait pas la première. Comme si une révolution à petite échelle était en marche. La ville d’Haurse-Porc s’était récemment transformée. Elle chancelait entre le chaos et la guerre, elle s’était dotée d’un système nerveux fragile et un cerveau la dirigeait. La question était : Lequel?

Le Long s’était amené dans la place et avait pris la place de son cousin. Un seigneur faible est si facile à usurper lorsqu’on a des alliés puissants. Le Long avaient ensuite administré la ville en poursuivant ses propres intérêts. Ceux-ci n’étaient pas toujours compatibles avec ceux du bien commun. Une guerre, et surtout le genre de trahison dans laquelle il s’étaient impliqués, sont toujours néfaste pour le peuple. Ce que cette troupe de mercenaire avait brigué en prenant cette position, c’était des titres et des terres. Ça arrive parfois. Quand une troupe de mercenaire arrête de bouger les hommes prennent racine, accumulent des biens, se trouvent une femme. Tout abandonner pour poursuivre une nouvelle mission pouvait être difficile. La troupe qui tenait la ville n’était plus si grande.

- Ces gens savent ce que nous sommes…
Oui… On est des comme ceux qui tenait la porte…
- Grouillons-nous à suivre la filière… On commence par casser les pieds du moins gradé de la hiérarchie et on remonte jusqu’à leur capitaine, dit-il en lissant ses manches. Enfin, leur seigneur actuel. Ne traînons pas, ajoute-t-il en replaçant son col, sa routine habituelle lorsqu'il se mettait en chasse.

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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeLun 2 Juin 2014 - 0:55


Finnegan réagissait peu face au harcèlement de Barbaque. La hiérarchie... Barbaque était leur lieutenant. Il y avait une limite imprécise qu’il ne franchissait jamais. Il prenait plaisir à rudoyer l’éclaireur surtout parce que Sickert, lui, réagissait beaucoup. Finn réservait quant à lui ses réactions pour le jour où il aurait vraiment besoin de réagir face au lieutenant. Parce que ce jour-là, il aurait besoin de l’effet de surprise pour s’en sortir.

Sickert s’était chargé d’embobiner un garde. Naturellement il s’était chargé des relations publiques… Au cours de leurs tribulations, de gradés et gradés, ils apprirent que la ville avait été le théâtre d’émeutes récentes qui avaient atteint leur paroxysme lors de la dernière prise de pouvoir.

Il y en a eu combien?

- Oui, il y en a eu combien?
- Quelques-unes… répondit évasivement le sergent… Il ne se mouillait pas trop. Ainsi s’il avait gardé son grade jusque-là ce n’était pas nécessairement parce qu’il approuvait la hiérarchie actuelle mais plutôt parce qu’il était capable de s’en accommoder.

La répression violente qui avait suivi avait ouvert toute grande la porte au pillage et au saccage. De quoi rendre particulièrement populaire le seigneur de Haurse-Porc auprès d’une population déjà survoltée. Ils avaient presque atteint le stade de la guerre civile. Il y avait eu une succession de courts mandats. Hildouin Le Long était mort des suites d’une blessure aggravée. Comme quoi tout le monde peut succomber à une infection. Qui avait été à l’origine de la blessure à l’origine, ça restait à savoir. Les hommes qui restaient de la troupe de mercenaire étaient eux même divisés dans leur loyauté. Les conspirations ébranlent les confiances les plus fermes. Ces choses-là ont tendance à s’alimenter entre elles et à prendre des proportions hors de toute mesure. Ça s’était beaucoup chamaillé. Pas étonnant que les hommes manquent de discipline…

Lorsque Guylain Onil Seigneur de Haurse Porc les reçu enfin, ils eurent une surprise de ne pas être arrivé les premiers. Hanzo et Ingan de la compagnie franche d’Aufrey se trouvait là, la figure longue, l’œil éteint. Visiblement ils n’avaient pas eu beaucoup de succès dans leur négociation et n’envisageait pas que l’arrivée de 3 autres messager n’améliore les choses. Pas ces 3 là dans tous les cas…

- Abrégeons, vous êtes des mercenaires à la solde de Jérôme de Clairssac et vous voulez connaitre le prix du droit de passage par ma cité et celui de mon soutient subséquent?

Bon… Au moins le petit homme était-il d’un naturel direct. Petit, rond, juché sur de courte jambe archées, le crâne chauve et le nez long et pointu. Le genre d’homme qui a quelque chose à compenser. Il avait l’air revêche. Il n’avait pas l’air d’un homme facile à soudoyer, le maréchal s’était trompé.

Murmure hocha affirmativement de la tête…
- Et combien d’entre vous devrais-je encore recevoir? S’énervait le petit homme.
- Enfin, oui nous sommes des mercenaires, mais pas comme ceux-là… spécifia Sickert en pointant les deux éclaireurs.

Ceux-là soupirèrent de façon audible, agacés mais résignés. Barbaque ne pu s’empêcher d’avoir pitié d’eux…

- Nous, on est mieux!
Se rengorgea Sickert, sûr de lui en souriant avantageusement.

Guylain Onil le fixa un instant, ahurit, puis éclata de rire. Il prit les autres à témoin :

- Il est toujours comme ça?


Murmure hocha une nouvelle fois affirmativement de la tête, les yeux mi-clos, solennel.

- D’accord, ça ne doit pas être facile tous les jours. Je vous écoute... Je n’étais pas certain de vous laisser repartir, mais vous, je vous aime bien…


La menace était à prendre au sérieux. L'homme était bien gardé contrairement au reste de la ville. Heureusement c’est Sickert qui poursuivit, parce que le privilège de l’intelligence, c’est de pouvoir agir en imbécile.

- Eh bien quel est le prix du droit de passage par la cité et celui de votre soutient subséquent? répondit Sickert en écartant largement les bras devant l'évidence.
- Évitons de perdre notre temps. Le nord est en guerre depuis longtemps maintenant. Il n’y a plus rien à acheter, peu importe le prix qu’on peut y mettre. Tout ce qui avait de la valeur a été emporté loin de ces terres. La bourse n’intéresse personne ici. Ce que je veux, c’est du pouvoir : des titres et des terres. Mais ce que je veux surtout, c’est être convaincu que votre maréchal a bon espoir de gagner sa guerre et qu’il sera en mesure de payer ses dettes.
- Ce que vous désirez, ce sont des garanties? intervint Barbaque pour la première fois.
- Des garanties solides. répéta le petit homme, satisfait d'avoir été compris...


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Haize Sepiida
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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeLun 2 Juin 2014 - 4:36



Le point de ralliement. Un débit d’alcool; bas de plafond, surchauffé par les vapeurs d’alcool, la décomposition de la paille au sol et l’assemblée de corps mal lavé à l’esprit échauffé. Ils sont partout pareils partout dans le monde, transcendant les époques. On s’y fait comprendre d’un langage universel : Agiter son broc pour attirer la serveuse et faire tinter les pièces pour être ravitaillé.

Duncan et Feval de la troupe de Verjus étaient là depuis un bon moment en apparence. Duncan était déjà saoul. Pas complètement saoul, mais d’une ivresse joyeuse. Il fredonnait des chansons d’un ton inintelligible qui couvrait les conversations échangées à la table d’un voile d’intimité. En voilà un dont l’ivresse tombait à point! Avec Hanzo, Ingan, Murmure et Barbaque, il n’en manquait que deux. On commanda du vin. Il n’y en avait plus. On se contenta de bière. Alors les éclaireurs partagèrent leurs informations et leurs différentes impressions de la ville et de son seigneur. On réserverait le sujet des fortifications et du dénombrement des forces en présence pour le chemin du retour. Hanzo en était à raconter comment ce bon vieux Sickert leur avait évité de se faire pendre à la barbacane de Peyrepont quand quelqu’un se pencha sur la table.

- Euh, messieurs? Interrompit une voix familière mais qui manquait d’assurance. Des gens aimeraient nous parler…

Lewis et Odask de la compagnie de Neffect et de Libbe, respectivement. Pas réputé pour être des timorés. Ils étaient accompagnés de 3 hommes. Rectification, 2 hommes et une femme.

- Ces gens-là...

Dans un bel ensemble, les mercenaires se retournèrent.

- Bonjour! fit Sickert en agitant la main pour reprendre son rôle.
Les autres éclaireurs attablés lui jetèrent un regard écoeuré.
- Et qui sont ces gens-là?

Les regards qu’on leur avait opposés partout en ville exprimaient la peur, la privation et la douleur… Ceux-là exprimaient quelque chose de plus sinistre. Ces gens vivaient là depuis longtemps. Ils avaient assisté au déclin de la ville. Celui de la femme semblait plus aigu encore, désespérée.

- On sert Larsen, c’est à lui qu’il faut parler.

Sickert se tourna vers Murmure mais Murmure s’était déjà tourné vers Barbaque. Comme tous les autres. Comment ce salopard était-il devenu le chef de la mission? Le hochement de tête de Barbaque fut salué par un concert de raclement de tabouret et toute la troupe se leva comme un seul homme. Visiblement ces gens ne se souciaient pas d’être remarqué. Mais après tout, ils étaient chez eux.

La femme leur fit signe de la suivre et les conduisit sur le seuil d’une cave, puis il y eut des escaliers, des couloirs d’autres caves inférieures… Cette ville n’avait pas d’égout. La dénivellation naturelle de son urbanisme suffisait. Par contre la colline calcaire recelait de cavité creusée par les moines du monastère. Les voûtes abandonnées avaient servie à entreposer la bière. L’un d’entre eux, peut-être Feval, fit la réflexion que ça faisait également de bonnes fortifications, facile à défendre. Peut-être les émeutes qui enflammaient la ville n’étaient-elles pas si spontanées, après tout.

Sickert avança d’un pas prudent. Dire que la surface était visqueuse était un doux euphémisme. Autant comparer l’Eris et l’Olienne. C’était spongieux. Des couches et des couches de viscosité stratifiée. Murmure, derrière lui, avait posé une main sur sa ceinture. Mentalement, le cartographe essaya de dresser le plan des lieux mais ses capacités furent rapidement submergée par la complexité des souterrains dans lesquels on les baladait. Parce qu'on les baladait certainement; le réseau ne pouvait pas être si étendu.

On les poussa finalement dans une voûte basse, peuplée d’échos.

- J’ai la conviction que nous pouvons passer un accord... fit une voix.



Dernière édition par Sickert le Lun 2 Juin 2014 - 23:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeLun 2 Juin 2014 - 23:50


La voix était musicale, teintée d’un solide accent du nord et surtout féminine. Barbaque haussa un sourcil étonné en apercevant leur interlocutrice. Elle était grande et d’une stature propre à œuvrer dans une taverne sans y être inquiété par qui que ce soit. Blonde, mais moins pâle que Finnegan, les yeux bleus, mais plus sombre que ceux de Sickert. Elle avait ce petit quelque chose de charismatique qui distingue les meneurs.

Onil avait été gardé par des hommes en arme mais il agissait, se mouvait dans la pièce, comme un homme qui est certain de sa sécurité. Il n’avait pas hésité à menacer, à se rapprocher de ses interlocuteurs. Larsen aussi était gardée, mais elle restait à bonne distance et la nervosité de ceux qui l’accompagnaient montrait qu’ils étaient sur le qui-vive.

Barbaque resta en arrière du groupe mais prit la parole. Respectueusement parce que Barbaque l’était toujours à sa manière.

- Et quelle autorité vous avez pour faire des propositions?
Voulu-t-il savoir.
- Je représente les intérêts de la population de Haurse-Porc.

Malaise. Bien sûr, les mercenaires avait par définition une moralité élastique et étaient rarement issus de la noblesse mais de tel propos étaient hautement subversifs pour cette époque. Et c’était une femme. Barbaque pouvait être particulièrement ouvert à de pareilles étrangetés. Après tout, il avait toléré Murmure dans sa troupe. En outre, il était d’un pragmatisme qui frôlait l’hérésie. D’un hochement de tête et d’un silence, il encouragea la femme à poursuivre…

- Vous êtes venu avec l’armée du Maréchal Jérôme de Clairssac?
- Exact…
- Pour négocier avec Onil un droit de passage…
- Et l’assurance de son appui pour la campagne à venir…
- Le mieux que vous obtiendrai de lui sera sa neutralité et elle sera à vendre au plus offrant sitôt que vous serez passé, résuma Larsen. Ce sont des mercenaires, pas des soldats ordinaires. Ils cherchent des activités lucratives, ils ne se battront pas contre vous simplement parce que personne ne les a payé pour le faire, mais ils ne vous serons pas acquis. Au moment le moins opportun ils rallieront vos ennemis comme Hildouin LeLong l’a fait par le passé. Onil est un homme de parole mais il ne s’engagera pas tant qu’il n’aura pas trouvé la meilleure offre. La meilleure offre viendra lorsque vous serez en train de gagner votre guerre… Il prendra son temps.
- Et vous vous avez mieux à nous offrir! S’exclama Sickert.

Elle représentait ceux qui s’opposaient à la gouvernance des mercenaires de Guylain Onil. C’est elle le cerveau derrière toute cette agitation. C’est elle qui entretient le chaos. Elle était probablement la solution à la faiblesse de la proposition de Jérôme…

- Vous avez un problème qui diffère du mien mais qui réclame la même solution. Vous n’avez pas beaucoup de latitude. Ces mercenaires de son pas invulnérables… Pas pour vous.
- On parle de meurtre?
- La cité d’Haurse-Porc réclame un nouveau seigneur. Une personne qui servira les intérêts de la cité et lui permettra de survivre à défaut de renaitre.
- Assassiner Guylain Onil ne vous délivrera pas de cette compagnie de mercenaire : il y aura une lutte de pouvoir et un autre prendra sa place après avoir fragilisé encore une fois le jeu des influences…
- Il n’y aura pas succession si vous éliminez d’un même geste le haut de leur hiérarchie. Nous pouvons vous les désigner. Ils ne sont plus si nombreux. Le reste de leur troupe pourrait trouver Haurse-Porc plutôt malsaine et se trouver motivé à rallier vos troupes pour la guerre.
- Et qu’est-ce qui nous empêcherait de conquérir la place pour nous même et d’assurer nos arrières?
- Vous n'avez pas le temps d'organiser ça. Nous vous demandons de rester à l’écart. En contrepartie, vous passez et nous vous soutiendrons. Je propose une alliance.

Une alliance… Une alliance, c’est presque une conquête… C’est un pis allé, un compromis… Ça demande de la souplesse. Une alliance est une offre de contrepartie avantageuse de la part d’un interlocuteur qui se sait en position de faiblesse. Mieux vaut être allié que tributaire.

- Si Jérôme de Clairssac s’engage à laisser la cité libre des mercenaires, nous nous engagerons à servir de relais ravitaillement pour son armée. Cet arrangement permettra à Haurse-porc de se remettre et fera prospérer sa population.
- Vous en tirerai profit…
- Rétribution pour le tort que vos luttes politique nous ont faite. Retournez auprès de votre maréchal, les congédia-t-elle, et décidez-vous vite.

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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeMar 3 Juin 2014 - 2:59



Après cette entrevue, les éclaireurs ne s’attardèrent pas en ville. C’était un nid de vipères. Ils ne rentrèrent pas non plus directement au camp. Profitant du crépuscule à venir, ils se fondirent dans la rase campagne et se concertèrent.

Le maréchal ne serait pas en mesure d’offrir des garanties. Il pouvait promettre en toute bonne fois mais aucune rétribution ne serait tangible et assurée avant sa victoire. Le prix de sa chute serait alors tellement élevé qu’il serait alors plus alléchant de le trahir que de profiter de ses largesses. L’alliance était plus solide. Parce que les deux parties avaient à y gagner.

- La solution évidente, c’est l’extinction des hommes qui tiennent cette ville, énonça Duncan encore ivre et incapable de retenir un gloussement de temps à autre.

La proposition flotta entre eux comme un pet fétide. Chacun retient son souffle et personne ne voulut reconnaître la paternité de l’idée.

- Est-ce qu’on est des assassins?
- On est une force militaire sous contrat. On n’est pas des héros : on est des durs et on honore nos engagements. Notre engagement c’est de trouver un moyen de passer et qu’on nous retombe pas sur le dos ensuite.
- Belle mentalité! C’est des mercenaires comme nous.
- Plus comme nous. Nous, on est employé par Jérôme de Clairssac. Eux, ils se battent pour eux-mêmes.
- Et puis on a carte blanche si j’ai bien compris?
- Non, on doit rapporter les informations au maréchal…
- On est des éclaireurs, pas des assassins!
- Foutaise, le seul éclaireur, ici, c’est Murmure…

Chacun se tourna vers l’adolescent muet… Finnegan profita de l’attention qui lui était donnée pour poser une question.

Il était comment le maréchal?
- Hein? Sickert, qu’est-ce qu’il dit?
- Il a dit : Il est comment ce maréchal, explique l'ex-pirate avec la patience toute étudiée de celui qui traduit tout le temps.
- Beau gosse… Tu veux dire quoi?
Ben… Il t’a paru être le genre d’homme à assassiner tout le gratin pour gagner un avantage?
- Non, réfléchit son frère sans traduire. À moi non plus, ajoute-t-il avant d'hausser les épaules. Et nous ?.
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il dit ?
- Murmure croit que le maréchal sera réticent à assassiner pour obtenir ce qu’il veut.

Sickert jette un regard contrarié à Barbaque. Non, mais c'est lui le traducteur, Barb' est le lieutenant. Chacun sa place, c'est ça non ?

- Beuh…
- Alors on fait quoi?

Chacun prit le temps de réfléchir.

- Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi Guylain ne règle pas son compte à Larsen? Doit bien se douter que sa bande est dans les souterrains?
- Oh ils le savent… Mais ceux du cru connaissent probablement mieux qu’eux la façon de s’y dissimuler. Ils sont chez eux…
- Ils pourraient les forcer à en sortir… Comme des lièvres dans un terrier… Un incendie…
- Non lui et ses hommes habitent le monastère et ils se terrent eux-mêmes dans les caves inférieures. L’air circule dans les souterrains et le monastère en est le sommet. Il doit agir comme une grosse cheminée. Enfumer les conduits les priverait eux aussi de leur position de replis alors que la ville leur est hostile à eux. Ils se condamneraient. Et puis, je suis pas convaincu que c’était le bon Larsen…
- Pourquoi?
- Parce qu’à l’auberge, ils ont parlé d’un lui… Cette femme aurait très bien pu être une imposture.
- Je me disais bien que ce genre de femme était pas du genre à être vraiment une grosse tête. elle est plus du genre... enfin, vous voyez ? Mais elle a un culot incroyable par contre. Vous trouvez pas qu'elle était magnifique dans le rôle ? s'extasie Sickert, tout sourire.

C’était à la fois habile et astucieux. Lorsque toute fuite est impossible et lorsque le duel est déséquilibré, c’est au plus près de son adversaire qu’on le gêne le mieux et qu’on se trouve le plus en sécurité. Larsen était invisible et anonyme.

- Alors on est d’accord? On y retourne?
- On y retourne…
- Moi je suis Feval...
- Eh merde...
Murmure hocha de la tête...


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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeJeu 5 Juin 2014 - 0:50



L’Auberge du Petit Croche n’avait rien à voir avec l’Auberge du Grand Croche. Géographiquement pourtant, elles n’étaient séparées que par une dizaine de mètre. Soit une largeur de rue. Les deux auberges se faisaient face et leurs clientèles ne se mélangeaient que dans la rue pour quelques rixes rituelles qui survenait régulièrement toutes les nuits. La seule variable de cette routine était l’heure à laquelle la bagarre se produisait.

- Comment t’as obtenu cette information-là?

- J’ai promis la main de ta fille et une dot substantielle
- Crétin.

Hanzo avait été marié à une époque. On pouvait subodorer qu’il avait eu des enfants. Ce n’est pas sa femme qu’il avait fui en se faisant mercenaire, c’était la justice. Dans l’ensemble, c’était un brave type. Ingan était une fine lame qui avait mis son épée et ses talents au service d’un patron généreux mais peu recommandable. Lui aussi avait fui la justice. Audace, témérité et bravoure l’avait gardé en vie. Parce que la bravoure, c’était surtout une question de point de vue. Tout en vice et tout en vertu.

Almont Reiker leur avait été désigné comme le candidat le plus sérieux à la succession de Guylain Onil. À cause de cette réputation, il ne sortait jamais de chez lui sans quelques amis proches, deux reitres connus sous les noms de Hale et Denicet. C’était une bonne idée. Par contre c’était une moins bonne idée d’avoir des habitudes. Almont Reiker passait toutes ses nuits à l’Auberge du Petit Croche qui lui servait littéralement de salon.

Le candidat entra dans l’auberge accompagné de ses amis et d’un troisième larron.

- Quatre? Ça commence à faire beaucoup, dénombra Hanzo en se versant une pinte qu’il avala d’un trait.
- Trois… Almont est un pauvre diable tuberculeux, son épée ne vaut pas grand-chose.
- Tout de même, nous ne sommes que deux pour liquider 4 hommes et nous ne sommes pas invincibles.
- Qu’est-ce que leur épée aurait de plus que les nôtres?
- En vérité, ils en ont une de plus, voilà ce qu’ils ont de plus! Et cet Almont, tout malade qu’il est, reste un mercenaire qui a atteint un âge respectable, Il doit savoir se défendre.
- Écoute… Ce qui a été clairement établit, c’est que Almont ne doit pas s’en relever… Les autres ne sont qu’une distraction.

Et parlant de distraction, un tintamarre soudain s’éleva du dehors. Comme un seul homme tous les soiffards de l’auberge allèrent mettre le nez à la fenêtre et l’instant d’après, la rue devant la taverne fut envahie par une troupe bruyante d’où s’élevait des cris et des invectives des plus variées. Les éclaireurs profitèrent de la confusion.

Denicet, pressé par la foule eut un cri d’agonie et s’affala comme un bœuf, Hanzo lui avait passé son épée au travers du corps par derrière.
- ARGL!!
- Voilà qui rétabli nos statistiques…
- Mais qui sonne l’alarme…
- Mais la cité est de notre côté… MORT à ALMONT! MORT à ALMONT!! Fit Ingan en dégainant pour faire front à leur assaillant.

Hale et Malar de Nevee, frère de sang avant de l’être dans le mercenariat. Ils dégainèrent et s’élancèrent en criant vengeance. À l’arrière, Almont n’en menait pas large mais restait assuré de la loyauté de ses partisans. Ingan se fraya un passage à l’estocade franche et laissa Hanzo s’occuper des deux spadassins.

Hanzo bondit en avant, piquant et fauchant sans réel talent mais avec tellement d’ardeur que le duo commença par plier sous son assaut irrésistible. Ingan et lui avait l’habitude de se battre ensemble. Alors que Hanzo se laissait encercler, il gagnait du temps, détournant l’attention de leur cible. Ingan expédiait l’infortuné ad patress et revenait le sortir de ce mauvais pas. Seulement, les hommes auxquels il se mesurait n’était pas que des égorgeurs, c’était des soldats entrainé et si Almont avait choisi de s’y allier, c’est parce qu’ils étaient talentueux.

Hanzo récolta d’abord une égratignure, puis une bonne estafilade, et une autre, et une encore.... Des blessures superficielles mais douloureuse qui sapaient sa résistance. Bientôt il haleta. Est-ce que ce pourrait être la fin? Est-ce que ce pourrait être cette fois-ci? Pensa Hanzo. Aurait-il mal évalué leur adversaire? Ingan ne venait pas à son secours… Alors il sut. Et Hanzo pria pour pour qu’une seconde chance lui soit accordée. Il embrocha Malar de Nevee mais l’homme en mourant lui arracha son épée des mains et il se trouva désarmé lorsque Hale de Nevee l’acheva.

Hale de Nevee fit volte-face et se joignit à son ami.

- Misérables! Approche encore, canaille! Nous sommes deux à présent.

Et rassuré, Almont et Hale fondirent sur Ingan. L’homme était une fine lame mais il avait affaire à forte contrepartie. Hanzo gisait dans une mare de sang et leur cible vivant toujours. Le risque… Ingan avait souvent joué le tout pour le tout. Il s’en était toujours sorti. Il prendrait une mauvaise blessure pour tuer son homme et espérerait en réchapper. Après tout, les autres éclaireurs se trouvaient dans Haurse-Porc et il ne quitterait pas la ville sans avoir rassemblé la troupe d’éclaireur, mort ou vif. D’une botte qui le laissait à découvert, Ingan assassinat Almont Reiker. Hale de Nevee le vengea en lui enfonçant son épée profondément dans le flanc. Était-il possible qu’il s’en sorte? Peut-être, si Hale ne l’avait pas achevé.



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Haize Sepiida
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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeJeu 5 Juin 2014 - 4:03



- Hum...
- Quoi ?
- Bah...
- Je sais, il est en retard... ou alors ce p'tit de Sickert s'est planté, soupire Lewis.
- Mouin...
- Ouais, c'peut-être la fille aussi qui l'a baladé, mais s'il arrive pas, je te laisse t'occuper de Sickert.
- Hé hé !

Il y eut quelques secondes de silence résigné.

- C'est Sickert qui nous avait raconté l'anecdote d'un types qu'ils avaient fait poireauter dans un bordel, pour surveiller, sans toucher aux filles, pendant que les autres, eux, s'envoyaient en l'air ?
- Wais.
- ... salopard...
- R'garde !
- Quoi ? Et il suit le doigt boudiné pointé et trouve la cible. Oh, il a l'air encore plus horrible de près.

Orcini était, au premier regard, bâti comme un buffle et il avait une réputation de mufle. Dans les deux cas, c'était vrai. Il était le dernier choix à la succession potentielle de Guylain Onil parce que justement, c'était un mufle et il s'était mis à dos presque tout le monde. Mais on pouvait lui reconnaître des tas de qualités qui plaisait à Onil. Sans foi ni loi, Orcini était un monstre sans coeur et sans pitié. Il aimait torturer à grands coups de poings et particulièrement à grands coups de pieds. Du moins, il en avait la réputation. S'il était le dernier choix, c'est parce que personne ne le choisirait en connaissance de causes, mais si un malheur venait à arriver à Onil, il était de notoriété publique que si les autres candidats ne l'éliminaient pas rapidement, lui ne se gênerait pas pour faire trépasser la concurrence. Orcini aimait l'alcool, mais avec une modération prudente. Il aimait les femmes peu farouches. Il avait mauvaise réputation au bordel. Mais il aimait avoir mauvaise réputation, il aimait effrayer les gens. Il aimait brusquer les filles, voir les violenter. Bref, il aimait les ébats violents. C'est à peu près les infos que Sickert leur avait rapporté, mais la description avait prit à peu près vingt minutes et il y avait beaucoup de qualificatifs grandiloquents. Odask n'avait pas tout comprit, mais Lewis, lui avait sembler tout piger. Odask en avait déduit que c'était mieux comme ça si un des deux avait tout comprit.

Orcini était arrivé et il houspillait déjà un fille avec un mépris qui fit grimacer Lewis. Odask se contenta d'esquisser un sourire. Il allait adorer ça. Aussitôt que Orcini se fait entraîner vers l'étage, les deux mercenaires se lèvent et leur emboîtent le pas. discrètement. Enfin, Lewis est discret, c'est pour cette raison qu'il reste derière. En ce qui concerne Odask, sa stature imposante est un peu plus bruyante. Orcini se retourne une fois, parce qu'il entends Odask et aussitôt, il se méfie. Il pousse la fille et accélère le pas, l'entraînant dnas son sillage. Il semble croire que lorsqu'il sera dans la chambre, ce sera bon. Il se trompe. La porte n'est même pas refermée que le colosse y met tout son poids et entre dans la chambre comme un boulet. Il se rue aussitôt sur la cible et une lutte de colosse s'engage. Voulant quitter la pièce, la fille se heurte à Lewis qui l'empêche de sortir en la repoussant à l'intérieur.

- Toi tu fermes ta gueule et tu attends qu'on ait finit. Après tu pourras gueuler comme tu veux.

Odask s'en sort plutôt bien, mais laisser s'amuser le colosse n'est pas de mise. Lewis n'est ni un colosse, ni même un type bien bâti. Au contraire, il est plutôt un grand type tout en nerfs. Par contre, Lewis aime bien se balader avec un gourdin. Lesté de plomb, Il est court, mais efficace. Il profite que Odask occupe Orcini pour lui asséner un violent coup sur la nuque. Orcini chancelle et Odask lui fait perdre pied. La fille couine et se terre dans un coin. Lewis, bon homme, lui sourit.

- Dégage, maintenant.

Et la fille ne se fait pas prier pour quitter la pièce. La suite se passe de commentaires, puisque c'est une suite de coups sourds et de craquement à donner la nausée. Il y a tout de même un instant de flottement lorsque Odask demande d'un signe le gourdin de Lewis pour finir la besogne sans trop se salir. Si Orcini aimais les ébats violents, Odask adore ça aussi, bien que ça ne soit pas le même genre d'ébats. Pourtant, c'est assez rapide, puisqu'ils ne tiennent pas à s'éterniser. Odask se relève et s'essuie les mains sur les draps du lit.

- Finalement, Sickert avait eu de bonnes informations, commente Lewis. Odask se contente de répondre par un hochement de tête. T'as encore envie de lui péter la gueule ? demande le gringalet en sortant de la chambre.
- Non, répond Odask en refermant la porte.
- On va se prendre une pinte ?
- Deux.
- C'toi qui voit.
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Finnegan Sidhe
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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeVen 6 Juin 2014 - 22:04


Feist Corby avait le cœur en fête… Il convolerait le lendemain en juste noce avec une Haurse-Porcienne. Il était amoureux, il allait épouser une jeunesse. Lui, ancien mercenaire, allait se fixer et établir sa descendance. Jamais homme n’avait paru plus satisfait. Ce soir-là il était allé visiter son tailleur pour faire faire quelques derniers ajustements à sa tenue. Il tenait à se montrer sous son meilleur jour pour sa promise. Il était rare qu’un citoyen investisse dans sa tenue à la veille d’une guerre. Enfin, pas ce genre de tenue là. Le tailleur se portait beaucoup moins bien que le forgeron. Il avait développé une certaine empathie pour le mercenaire, un homme encore jeune sans famille et sans situation. Puis ils avaient célébré de quelques verres de gnole bien raide. Parce qu’on peut tirer de l’alcool de presque n’importe quoi, même en temps de famine. Et ma fois, ce tailleur était doué dans bien des domaines. Mais alors qu’il trinquait à son avenir, l’attendait dans la rue deux hommes embusqué, des éclaireurs.

- Fait soif… commenta l’un d’eux alors que l’autre ne se donnait pas la peine de répondre.

Dunkan et Feval appartenait à la même compagnie mais ne s’entendait guère. Feval, reprochait constamment à Dunkan de ne pas se montrer à la hauteur et particulièrement son manque de sérieux. Oh, Dunkan pouvait se montrer sérieux. Mais il perdait facilement sa concentration quand il entendait le doux couinement du liège dans un goulot. Dunkan était un ivrogne. Son vice le faisait bien souvent mal paraitre dans un salon mais il avait pour lui une parade infaillible. Lui, était peut-être un ivrogne, mais Feval, lui, tout sobre qu’il était, était un assassin. Ça, même dans la société des mercenaires, ça jetait un froid.

Lorsque Feist Corby quitta enfin la boutique, il s’immobilisa sur le seuil pour rajuster sa cape. La température s’était rafraichie et avait dissuadé les citoyens d’Haurse-porc de se balader. Ou peut-être Larsen avait-il fait circuler l’ordre de vider les rues pour la purge? Toujours est-il que Feist, pressé de rentrer chez lui s’aventura dans d’étroites artères à l’aspect sinistre dont beaucoup débouchait sur des impasses. Il erra un temps avant de se rendre compte qu’il s’était perdu.

- Il le fait exprès ou quoi?
- Tu vas pas te plaindre quand même…
- Je ne suis pas ce genre d’assassin là…
- Oh, pas vrai? Se moqua Dunkan… Ah c’est vrai, toi t’es un artiste!

Dans quelle rue se trouvait-il? À gauche, à droite? Haurse porc n’était pas sa cité. Partout le même horizon noir et bouché. Bon sang ce n’était quand même pas une grande ville! Il avait dû confondre une ruelle qu’il avait l’habitude d’emprunter avec une autre qui se terminait en cul de sac.

Dans sa main gantée, Feval serrait une petite lame d’argent. Une chose délicate et incroyablement effilée. Il n’avait pas besoin d’une arme plus résistante. Rapidité et précision. La gorge, le cœur, les poumons, les viscères. Un assassin de talent connait son anatomie. Feval ne se conduisait pas comme un boucher, quoiqu’en dise son compagnon.

En revenant sur ses pas, Feist eut une impression de terrible solitude avant qu’une silhouette noire se mit en travers de son chemin. Feist sursauta en s’y heurtant. Avec une brutalité inattendue, Dunkan le repoussa, dégouté. Parce que cet homme était déjà mort, n’est-ce pas?

- Oh! Excusez-moi! Fit le futur marié, poliment, croyant avoir heurté un passant…

Deux mains serrèrent le cou de Feist, par derrière, avec tant de puissance et de rapidité qu’il n’eut pas le temps de crier. Il était inconscient quand la lame lui ouvrit la gorge. Feval le soutint jusqu’au trépas et l’étendit doucement dans l’ombre d’un porche

- Qu’est-ce que tu fou, bordel? Laisse tomber la mise en scène! Demain quand on fera le décompte des morts, on verra bien ce qui s’est passé…

- J't'ai déjà dit que j'étais pas ce genre d'assassin là...


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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeSam 7 Juin 2014 - 4:36



La manière la plus simple de s’introduire dans le Monastère était encore de demander de l’aide à leur commanditaire. Ils lui négocièrent également nombre d’informations sur les habitudes de Guylain Onil et sur sa garde ainsi qu’un petit détachement de volontaire pour appuyer leur démarche. Barbaque appela ça de la coopération. Il s’avéra que Larsen était bien informé et qu’il ne manquait après tout qu’un homme capable de lancer l’offensive pour les mener. Melville se proposa de leur ouvrir le chemin. L’homme était une véritable caricature du négociant en vin. Petit, rond comme un tonneau, la figure rougeaude, le nez proéminent. Il avait à la ceinture un trousseau de clef digne d’un serrurier et se fit fort de les conduire dans les souterrain.

- Bien, montre-nous le chemin, Melville!
- Un instant… Le lieutenant barra le chemin à Finnegan : Murmure, tu restes derrière…
Hein?
- Tu ne viens pas… répéta-t-il fermement.
Et pourquoi je ne viendrais pas? Fit l’adolescent, étonné.
- Oui, pourquoi ?
- Tu restes derrière. Ton boulot à toi c’est d’éviter l’ennemi, pas d’aller à sa rencontre. Barbaque n’était pas homme à avouer ses limites. Ça va être un abattoir au monastère. Il n’y aura pas que Guylain à tuer… La mort n’est pas sélective… Il faudra se frayer un chemin jusqu’à lui au travers de sa garde personnelle. Ce n’est pas ta place.
Sickert?

Ça lui faisait mal d’être du côté de Barbaque, parce qu'il n'aimait pas Barbaque, mais il savait reconnaître un salaud quand il en voyait un et parfois les salauds étaient essentiels. Mais à vrai dire, Sickert aurait été du côté de n’importe qui qui aurait empêché Finn d’aller là-dedans. Il était un grand frère. Il était protecteur. Et puis, il ne laisserait personne d’autre que lui tuer Finnegan. Certaines choses devaient n'être effectuées que par soi-même et de l'avis de Sickert, tuer Finnegan en faisait parti. Tout comme se vautrer tout nu contre son Ange mais il préféra chasser cette idée de son esprit, ça allait le déconcentrer. En plus, si Finnegan n'était pas là, il n'aurait pas à se soucier de le sortir de là vivant. Il n'aurait qu'à se soucier de lui, parce que, il faut bien l'avouer, Sickert tenait à sa vie plus qu'à celle de Barbaque.

- Oh… Eh bien c’est le lieutenant… s'il dit que tu y vas pas, se laisse-t-il à dire, balayant l'air de sa main, comme si vraiment, il ne pouvait rien faire pour y remédier.

Finn respectait habituellement la hiérarchie. En outre, il n’était pas dans sa nature de rechercher l’affrontement. Mais le désaveu de son frère face à Barbaque lui inspira une forte résolution. L’adolescent voulu forcer le passage mais se retrouva en un instant la figure écrasée contre le soutènement, un poignet entravé dans une solide boucle de ceinture et les bras tordu dans le dos.

- Quoi? Tu veux discuter Murmure? Oui? Non? T’as eu 100 occasions de te débarrasser de moi… Tu les as laissé passer.
ARGL!!! Lâche-moi!
- Tu t’imaginais vraiment me surprendre, fillette? Susurra le lieutenant manifestement amusé.
SICKERT!!! Appela-t-il à l’aide.
- Oh pauvre petit chaton qui appelle son grand frère à l’aide! Barbaque était impitoyable. Il se le devait. Il était le lieutenant. Ne me force pas à te faire du mal…
SICK!!!

En un tournemain Barbaque l’entrava et l’attacha à la première grille qui obstruait le passage avec sa ceinture. Il ne lui fit pas de cadeau. Il le rudoya tant qu’il le fallait puis il s’accroupit pour resserrer les liens improvisés. Sickert, lui, avait légèrement détourné le regard et il faisait semblant de vérifier s'il était fin prêt à passer à l'attaque. Il l'était, Sickert l'était toujours, même s,il ne l'était pas. Mais sa mâchoire serré trahissait que ce qui se passait ne lui plaisait pas. Mais l'idée que Finnegan se retrouve là-bas lui plaisait encore moins.

- Je suis désolé de te faire ça. Tu sais que je le suis… fit-il un ton plus bas, pour ses seules oreilles. Barbaque murmurait pour murmure. Un jour tu te réveilles et tu y es. Tu réalises que tu n’es pas loin de ta limite, disait-il comme s’il terminait une conversation déjà commencée depuis longtemps. Tu es à la dérive, tes cauchemars ne sont pas bien loin de la réalité Et tu ne sais pas où tout ça a commencé, ce qui t’as convaincu de jouer à fond ce rôle improbable dont personne ne veut. C’est ton destin. Le tiens, ce n'est pas ça...

Barbaque se releva et s’essuya les mains sur son pantalon.

- On y va!

Sickert hoche la tête, jette un rapide regard sur Finnegan. Oui, c'était mieux comme ça. Il ne répond pas, lui qui est habituellement si loquace, mais il hoche la tête. Oui, c'est le moment d'y aller. Et d'en finir au plus vite.
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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeMar 10 Juin 2014 - 4:12


Le plus révélateur, pensa Finn, c’est que la ceinture était prête. Enroulée dans sa main, la première boucle passée, cachée dans son dos. Est-ce que c’était surprenant de sa part? Pas du tout. Un bon gradé connait ses hommes mais Finn n’aurait pas cru être si prévisible. Non… Finn était prévisible pour lui. Comme il l’avait prouvé dans la pinède… Ce que Finn n’aurait pas cru, en fait, c’est plutôt qu’il le trahirait ainsi, le Salaud!

Jusqu’au tout dernier moment, Finn avait cru que Sickert le délivrerait. Même en le voyant partir avec le reste de la troupe… Il allait s’éclipser et revenir. Sickert l’avait suivi depuis 3ans, ce ne serait pas pour l’abandonner maintenant.

Sickert? Appela Finn en silence…

Sickert ne pouvait pas s’allier à Barbaque. Finnegan se tordit les poignets en grimaçant. Barbaque n’avait pas été complaisant : Il lui avait fait mal et le cuir de la ceinture lui mordait les chairs. Mais ça n’avait pas d’importance que Sickert l’ait laissé faire, n’est-ce pas? C’était un subterfuge pour endormir sa méfiance, il allait revenir. Il allait revenir, le salaud… S-A-L-A-U-D!

ARGL!!!!

****

Melville connaissait son affaire… Guylain se retirait profondément dans les souterrains sous le monastère à la tombée de la nuit. Une position défendable. Il les guiderait et les mènerait au cœur des souterrains mais ils n’auraient qu’une seule chance d’éliminer cette vermine. Il les fit descendre dans un sous-sol et passer par une porte dissimulée. Encore une cave, plus basse, puis un couloir au plafond bas et irrégulier. Ils débouchèrent dans un petit réduit déjà occupé par 4 hommes. Ceux-ci connaissait Melville et s’ennuyait à mourir, habitué à voir des visiteurs aller et venir à longueur de journée… Leur premier réflexe était de le laisser passer, mais ils ne reconnaissaient pas ceux qui l’accompagnaient. Des visiteurs? D’accord, mais pas des visiteurs armés?

- Euh? Melville? C’est qui ceux-là?

- Et bien voyons, fit-il en passant en revue ceux qu’il guidait... Alistair, Damas, Fenimore, mon beau-frère, Leary, Lieutenant Barbaque de DuSaule, et Sick, l’un de ses hommes. On avait aussi un jeune muet, mais on l’a laissé derrière… conclu-t-il en déverrouillant une dernière porte sur laquelle il s’activait. Il avait l’air drôlement mécontent! Cet homme noyait le poisson avant presque autant de virtuosité que Sickert. La serrure céda et il livra le passage aux mercenaires. Messieurs?
- Bon d’accord mais qu’ils laissent leurs armes ici… Ils sentaient à présent que quelque chose clochait. Ils avaient perdu l’initiative.

Tout d’abord, il y eu un certain tumulte, puis le lieutenant tira sa rapière de son fourreau et fouetta l’air devant lui, donnant des directives :

- En Garde! Gardez vos lames basses, tapez vite et fort, vous n’aurez droit qu’à un coup.


Barbaque n’était plus si jeune. Il avait perdu la grâce athlétique et la souplesse de la jeunesse sans jamais développer la force brute et la résistance des hommes fait. Il avait cependant de l’expérience et cette beauté sinistre, ce maintien, qui l’identifiait comme dangereux. Agressif comme un essaim en colère. Sickert, lui, ne s’encombra d’aucune politesse de duelliste. Il rugit et chargea en faisant tournoyer son sabre.


****

- Je ne comprends r-i-e-n à ce que tu dis…
- .. .. ……. ……. …… ….. . …. … .. …. ……. ….. …. … …….. .. ..! . …….. .. ………!! Justifia Finnegan. .. …. . …..!
- Bon… Je suppose que si je te détache, tu vas les suivre et que c’est exactement pour ça qu’ils t’ont attaché, c’est ça?

Finnegan observa un silence prudent, immobile…

- Il devait avoir de bonnes raisons de le faire, non?

Finn braqua sur la femme un regard suppliant. Lentement, exagérément, Finn articula :

- .’… … …..! .’… … ……….! .’… .. …….!!!

- D’accord… Mais je viendrai avec toi.

L’adolescent hocha de la tête frénétiquement. N’importe quelle conditions auraient été acceptable.

Larsen avait trouvé Finn à la grille. Délivré, l’adolescent hésita. Barbaque avait marqué des points par ses dernières paroles. L’avertissement était sérieux mais Sickert se trouvait là-dedans. Son salaud de frère; Ils ne s’étaient pas quittés depuis 3 ans… Son esprit ressassait les dernières paroles de Barbaque. Elles n’avaient véritablement de sens que pour Finn. Finnegan n’était pas un combattant. Son destin était celui d’un chef de clan. Son destin n’aurait pas dû être celui d’un mercenaire. Seulement voilà : Daoine Ingrid avait changé le cours de sa vie et rien ne serait plus pareil. Et à ce titre, Sickert était tout aussi responsable que Barbaque était imputable.

Les souterrains puaient la bière, la sueur et l’huile à lampe brulée. Le plafond bas suintait d’humidité. Utilisant ses compétences d’éclaireur, Finn remonta la piste, suivit de Larsen. L’élimination du sommet de toute la hiérarchie des mercenaires de Haurse-Porc, l’épuration avait commencé. Finn s’immobilisa en retenant Larsen par l’épaule et fouilla les ténèbres. La peur lui nouait les tripes, une sueur glacée lui mouillait les tempes. Du sang avait éclaboussé les murs. Les cadavres avaient été rassemblés ailleurs comme en témoignait une longue trainée de sang. Des meubles défoncés, mis en pièce, gisait çà et là comme témoignant de la violence de ce qui c’était passé là. Guylain s’était entouré d’une garde. Des hommes, des mercenaires comme lui avait été tué à leur poste. Une demi-douzaine d’homme étaient mort et il y avait des blessés.

Non, Finnegan n’était pas à sa place ici. Tout dans cette exacte minute lui semblait mal, incorrect et faux. Un frisson lui remonta le long de la colonne vertébrale alors qu’il pressentit qu’il pourrait ne jamais ressortir de cette cave, que quelque chose de terrible allait arriver. Finnegan Sidhe qui vivait sous la menace constante d’être assassiné eut tout à coup peur pour sa vie. Et à la minute où il ressenti cette émotion, une résolution se fit en son âme. Il voulait vivre.


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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeMar 10 Juin 2014 - 5:06



Guylain avait eu l’air plus étonné qu’inquiet. Il ne s’attendait pas de la résistance. Il était déçu du peu d’importance qu’on lui accordait pour envoyer deux assassins à sa rencontre.

- Vous êtes certainement venu avec des forces importantes? Non? Vous seul? Armé d’un sabre et d’une rapière? Fit-il avec un reniflement méprisant.
- Bah ça m'a toujours suffit, commente Sickert haussant les épaules.

Il faisait peu de cas des assassins, se croyant au-dessus d’un attentat. Et pourtant les lames s’entrechoquèrent. Parade et riposte. Barbaque pouvait passer pour une fine lame à la rapière mais cet homme était son égal. Il avait une mission à remplir. Le premier sang dicterait l’issu du duel, déconcentrant l’un des deux adversaires en procurant l’avantage à l’autre. Barbaque passait d’une position à une autre, jamais prévisible, se battant avec persistance, accomplissant les transitions les plus délicates en jaugeant son adversaire. Il cherchait le coup fatal mais n’obtenait que des égratignures. Onil le repoussa encore et encore. S’inspirant du style de combat du cartographe, Barbaque balança finalement sa rapière comme une faux et enfin, rencontra la chair. Par un coup désordonné, lui avait ouvert la jambe.

De son côté, Sickert et les civils attaquants repoussaient méthodiquement la garde de Guylain Onil. Sickert s'assurait que personne ne puisse atteindre Barbaque et leur cible. Dans la mêlée, Sick avait déjà quelques estafilades bénignes et il frappait autant avec ses sabres qu'avec ses coudes, ses genoux ou ses poings.

Blessé, acculé, c’est à ce moment que Guylain Onil aperçu le troisième mercenaire. Celui qui manquait. Sous l’arche, armé d’une seule dague, il ouvrit la porte d’un passage menant vers les caves inférieure et se figea au sommet de l’escalier. Derrière son épaule, Guylain aperçu une citoyenne.

- C’est donc ainsi que vous vous êtes introduit dans le monastère? Les citoyens? S’étonna-t-il sans encore soupçonner que ceux-ci étaient organisés et qu’ils avaient commandité l’attentat.

Et saisissant sa chance, avec un sourire mauvais, il chargea.

- FINN!!!
- FINN?!

Finn releva instinctivement la pointe de Marion, souplement puis réalisant qu’il tentait de faire face à un homme armé d’une rapière, changea de tactique… Guylain était sur lui. Barbaque et Sickert pas très loin derrière. Marion avait l’apparence d’un poignard fin. Ce n’était pas extraordinaire comme arme de jet mais c’était à tenter dans une situation désespérée. L’arme sauta dans sa main.

Le jet rata sa cible. Le lieutenant eu un hoquet et interrompit subitement sa course.

Eh merde…

Le lieutenant fléchit les genoux, doucement, et porta la main à son flanc bientôt ensanglanté. Sickert dépassa Barbaque sans même ralentir. Barbaque était le dernier de ses soucis pour le moment.

Finnegan fit volte-face et dévala l’escalier à la suite de Larsen qui avait déjà beaucoup d’avance. Dans la précipitation, ils ratèrent un croisement et s’engouffrèrent dans un couloir encombré de cadavre, grouillant de blessé. Finn en contourna un premier, sauta par-dessus un deuxième. Loin devant, Larsen trébucha sur un corps et s’affala sur le sol rendu glissant par les flaques de sang. Il y avait des ouvertures et des portes de part et d’autre du couloir; des hurlements lui apprirent que des poursuivants les avaient repérés. Une troupe de 6 hommes déboulèrent et se joignirent à Guylain Onil. Deux piquiers qui se comptaient un instant auparavant parmi les blessés se relevèrent du sol et s’intéressèrent à ceux que leurs collègues poursuivait. Une femme et un gamin désarmé, la belle affaire…

Essoufflé, Guylain prit un instant pour reprendre son souffle et se satisfaire de sa situation.

- Comme le vent tourne, vous ne trouvez pas? Fit-il en prenant l’un et l’autre à témoin. Votre grand méchant ami est mort, probablement de la main du gamin. Le gamin et la fille sont entre nos mains, désarmés… Et vous, vous avez échoué. Je suis toujours vivant!

À prime abord, Sick avait eu de l’empathie pour ce mercenaire. Il commençait maintenant à comprendre pourquoi on avait choisi de se débarrasser de lui de manière si radicale. Certaine personne sont ainsi. On ne réalise pleinement leur potentiel d’agacement qu’après avoir mieux fait leur connaissance. Ils avaient échoués ? Non, Sickert n'échouait que lorsqu'il serait mort.

- Allons, je vais vous prouver que je suis bon joueur, mon gars… continuait-il de façon condescendante. Je vais vous donner votre chance et nous allons calculer les points! 2 touches! Annonça-t-il. Voilà l’enjeu! Une touche pour une vie! Si je marque une touche, l’un de mes hommes tuera l’un d’eux… Fit-il en désignant Larsen et Finn. Si c’est vous qui marquez, alors l’un d’eux aura la vie sauve.

On pouvait toujours lire les émotions de Finnegan sur sa figure comme sur un livre ouvert. Son expression à cet instant était indéchiffrable. Il entrouvrit les lèvres pour dire quelque chose mais ne trouva pas sa verve habituelle.

- Je prend toujours les chances qu'on me donne, informe Sickert en adressant à son opposant un sourire qui n'a rien de joyeux.
- Allons, voyons si vous êtes joueurs. Comment disait votre défunt ami? EN GARDE!

Sickert était bon. Pas plus. Ce qui faisait sa force c’était son audace. Pas rapide ou précis mais original. Il prenait ses adversaires au dépourvu. Il était imprévisible. Mais la véritable arme secrète de Sickert, c'est que seul contre cent, il joncherait le sol de cadavre avant de laisser quiconque toucher à Finnegan. Il était le seul qui verserait son sang.

D’une taille violente, il annonça la couleur. Sickert avait hérité du sobriquet de ‘Sick’ au sein de la compagnie. Parce que parfois, lorsqu’il se mettait dans tous ses états, même Elow n’osait pas s’en prendre à lui. Il se dégagea du piège et tourna autour de son adversaire sans méthode, sans technique aucune. Frappant au hasard, coupant au hasard. Rapidement il cumula deux touches. Les hommes qui s’étaient montré fidèles à Guylain Onil avaient perdu leur belle assurance tandis que Sickert dépeçait vif Guylain Onil. Il n'avait rien précisé au sujet de leur vie à eux deux. Loin de se satisfaire de ces deux touches, Sickert qui avait jusque là été tout de même prudent changea alors son comportement de tout au tout. Il se mit à avancer sur Guylain Onil, en frappant fort, sans vraiment chercher à toucher Guylain, mais à lui épuiser le bras. C'est à ce moment que Guylain comprit que Sickert n'avait pas l'intention de jouer honnêtement. Sickert avait l'avantage d'être fort et Onil perdit rapidement son élégance et sa prestance au combat. Sickert balaya brusquement la rapière vers l'extérieur et avant que Guylain réussisse à ramener son arme entre eux, Sickert avait déjà franchit la distance les séparant. Il lui coinça le bras armé sous le sien et de sa main libre, il se saisit d'une de ses lame de jet, qui lui barrait la poitrine et il l'enfonça profondément dans la gorge de Guylain Onil. Il fut éclaboussé, mais il ne cilla même pas, avant de repousser brusquement le presque défunt dirigeant de la ville et le laisser se vider de son sang.

- Quelqu'un d'autre veut jouer à son jeu ? gronde Sickert en faisant un pas vers ce qui reste de la garde armée de Guylain Onil.


Dernière édition par Sickert le Mar 10 Juin 2014 - 7:00, édité 2 fois
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Finnegan Sidhe
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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeMar 10 Juin 2014 - 6:31



Au terme de cet affrontement, la dénommée Larsen sembla particulièrement secouée. Elle était dans tous ses états. Quelque part à la limite de son esprit, une petite voix, peut-être sa conscience, lui disait que les actes commandés pour cette purge étaient tout aussi discutable que les méthodes des mercenaires. Murmure aurait pu lui répéter les paroles de Barbaque. Lui expliquer qu’elle venait de franchir cette fameuse limite qui la définissait. Larsen se trouvait maintenant dans l’inconnu, entre cauchemars et réalité, en train de jouer un rôle nécessaire mais dont personne ne veut. Ce qui l’avait convaincu? La nécessité. Et c’est la nécessité qui lui inspira de prendre le contrôle de ces quelques hommes valides. Mettre le pied dans l’engrenage. Choisir d’être le leader avant qu’un autre ne brigue le poste.

L’adolescent, lui, laissa à peine le temps à Sickert de reprendre son souffle avant de l’entrainer par là où ils étaient venus.

Barbaque!! Viens! Je crois que j’ai tué Barbaque!!!

- Hein? Fit son frère en réalisant tout à coup que le lieutenant était effectivement absent.
J’ai lancé Marion, j’ai cru pouvoir atteindre Onil…
- T’AS JETÉ MARION ! TU AS LANCÉ MARION ! vociféra-t-il d’un timbre consterné. MARION EST PAS UNE ARME DE JET !

Finn parvint à la porte de l’arche et la poussa. Les gonds grincèrent. Sickert l’écarta pour passer en premier et Finn la referma derrière eux. Barbaque gisait au sol dans une flaque de sang impressionnante. Il haletait, souffrant visiblement.

- Faut vraiment qu’on te montre à te battre…

Le lieutenant entre-ouvrit les yeux.

- Tu parles de Finn ou de moi? Parce que je trouve qu’il se débrouille très bien, moi…

Il va mourir, c’est certain! Jamais je ne l’ai entendu faire de l’humour… remarqua l’adolescent. Puis il demanda : Elle était empoisonnée? Il délire peut-être...
- Pour qui tu me prends?

Finn eut un regard équivoque…

- Mais non voyons!
- Quoi? Qu’est-ce qu’il a dit?
- J’ai pas empoisonné Marion!
- Encore heureux…
Non! Laisse Marion là… Si tu l’enlèves, il va se vider de son sang…

Sickert suspendit son geste. Finn échangea un long regard avec son frère, dévisageant sa figure longue et lugubre, réalisant soudain que c'était peut-être bien ça son intention. Ils s’entendirent d’un hochement de tête puis ils empoignèrent le lieutenant.

Barbaque était blessé. Sérieusement. Ils pouvaient l’abandonner et ne plus jamais s’en inquiéter. Ils connaissaient bien le lieutenant et même mieux encore depuis quelques temps. Finn en particulier. Ils combattaient côte à côte depuis 3ans. Ils n’étaient pas des amis, ils ne s’étaient même pas engagés. Mais voilà, Barbaque comptait sur eux.

Inutile de rappeler à Larsen les termes de leur arrangement avant de la quitter. Elle ne serait pas prête d’oublier cette nuit-là. En outre, ce qu’elle avait acheté, c’était la liberté de sa cité. Lui rappeler ses engagement et exiger qu’elle s’y conforme n’était peut-être pas très habile sur le vif. Les deux frères sortirent des souterrains en portant leur fardeau et filèrent vers les portes de la ville, convaincu d’y retrouver les autres éclaireurs.

- On quitte Haurse-Porc et personne ne reste en arrière. La ville ne doit pas se sentir ‘occupée’ ou elle se retournera contre nous aussi.

- Alors on va faire notre rapport au maréchal?
- Il manque Ingan et Hanzo de la compagnie d’Aufrey…
- Merde…
Les mercenaires se dévisagèrent, conscient de ce que pouvait signifier leur absence. Lewis se porta volontaire : Je vais voir et je vous rattrape.

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Haize Sepiida
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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeJeu 12 Juin 2014 - 1:35



Tout d’abord, ils allèrent chercher leurs capitaines respectifs. La hiérarchie a ça de bon, parfois.

Aufrey avait perdu 2 hommes. Il affichait une désinvolture de circonstance, laissant croire que ce n’était que des hommes interchangeables et qu’il n’avait pas l’esprit congestionné par la colère et le chagrin. Des frères d’arme. La dignité des mercenaires; des durs. DuSaule était sorti de son indifférence et avait durement vilipendé le lieutenant déjà à demi mort. Il avait retrouvé son calme en voyant que Murmure les observait.

- Quoi? T’as quelque chose à dire, Murmure???

C’était la première fois en 3ans que le capitaine s’en prenait à l’adolescent. Finn s’empressa de secouer négativement la tête et d’adopter un profil bas.

- Allez, vous allez vous expliquer vous-même avec le maréchal…
C’est lui qui a décidé!
- Oui, c’est vrai, c’est Barbaque qui a décidé… traduit le cartographe…
-Et tu vas me faire croire que tu t’es valeureusement opposé, toi, le soldat modèle et obéissant??

Négocier le passage. Rallier à leur cause. Ils avaient pris des décisions tout seuls. Ils avaient déformé ses ordres et les avaient outrepassés. Bien qu’il avait annoncé le contraire, DuSaule prit la parole pour ses hommes. Il fit un rapport succinct mais complet, arrondissant les angles.

- Alors ils sont passés aux actes… La hiérarchie de la troupe de mercenaire qui tenait Haurse-Porc a été éliminée ou sérieusement ébranlée. Guylain Onil n’est plus. Les candidats à la succession ont été refroidit. Dans tous les sens du terme. La cité de Haurse-porc est maintenant sous la gouverne non officielle des citoyens par l’entremise d’un certain Larsen. Ils sont organisés et vindicatif envers toute forme d’occupation. Ils vous laisseront passer et refuseront selon toute vraisemblance d’être impliqué dans de nouvelles batailles. Par contre, s’ils ne sont pas sensibles à votre cause, ils ont à cœur leur propre intérêt économique et  offrent un partenariat. Ils offrent de vous servir de relais ravitaillement pour votre armée.

Aucun des 5 capitaines, que ce soit DuSaule, Aufrey, Nefect, Libbe ou Verjus ne fit la moindre critique sur les libertés qu’avaient prit les éclaireurs. Ils endossèrent leurs hommes sans broncher et seule quelques mines lugubres en arrière-plan montraient que le protocole n’avait pas été strictement suivit.

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Jérôme de Clairssac
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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeMar 17 Juin 2014 - 13:13

Jérôme et ses troupes, accompagné de celles d'Alonna et de la compagnie royale, venaient de passer le pont les ramenant vers Haurse-Porc. AU départ, il était question de voir ce qui se passerait dans cette ville avant d'entamer d'autres hostilités mais il faut savoir saisir les opportunités quand elles se présentent. Les trois cités étaient bien trop faible pour les laisser se réorganiser. Ainsi voila que Erbay, Adelagny et Nulhadon étaient entre ses mains. En effet la nouvelle de la prise de la ville par le comte d'Aretria était arrivée et il ne devrait pas tarder à rejoindre le maréchal pour la suite des opérations. Par contre, les troupes d'Ydril étaient parties sans donner d'explications, chose qui laissait Jérôme perplexe mais ce n'était pas lui leur seigneur et il n'avait pas a interférer dans leurs décisions tant que cela ne concernait pas la campagne en cours.

Haurse-Porc était à quelques lieux devant eux lorsque le capitaine d'une des troupes de mercenaire, un certain DuSaule vint rendre compte de ce qu'il s'était passé dans la ville. La moindre des choses à dire était qu'il y avait eu du grabuge et que des têtes étaient tombées. La mine contrite indiquait que les capitaines semblaient dans leurs souliers. Jérôme se demanda pourquoi bien qu'il comprenait. il avait demandé des négociations et il y avait eut règlement de compte mais la finalité était que Haurse-Porc ne se lève pas contre lui et c'était bien la ce qu'il en était. Certes, la ville ne se joindrait pas au maréchal mais elle ne se dresserait pas non plus contre lui. cela éviterait un siège et des pertes inutiles et mieux encore, ils voulaient bien faire un partenariat et permettait d'avoir une base de ravitaillement beaucoup plus proche que celle actuelle. Jérôme sourit aux mercenaires et à DuSaule

"Messieurs, je vous remercie. Bon d'accord, cela ne s'est pas passé de la façon dont je le pensais mais tous les plans, même les meilleurs, ont toujours des failles et nécessite des ajustements lorsqu'on arrive sur le terrain. Vos hommes se sont adaptés et ils sont parvenus à ce que Haurse-Porc ne soit pas une rivale. Pour cela je les remercie."

Il s'avança

"J'aimerais avoir les noms de ceux qui sont impliqués dans cette histoire. Comme promis, il y aura une prime pour chacun d'eux et individuellement"

Jérôme, malgré ce qu'il se disait depuis son serment rompu envers Odélian par édit royal, était un homme qui mettait un point d'honneur à respecter ses promesses. Il avait déjà eut du mal à accepter la rupture de celui envers Odélian, il ferait tout pour ne pas en rompre d'autres. Il espérait ardemment que serait la seule et unique promesse qu'il ne tiendrait pas et il ferait attention de ne plus en faire de trop comme il s'était perdu à en faire ces derniers temps.

"Il est maintenant temps de passer à autre chose et il va de soit que j'aurais besoin des éclaireurs les plus doués. Nous en avons mais plus il y en a, mieux c'est. En effet, le terrain ne nous est pas favorable, nous ne le connaissons pas contrairement à nos adversaires. Aussi chaque endroit propice à une embuscade ou encore chaque mouvement de troupes est un atout pour nous. Eviter de tomber dans ceux des sgardiens ou trouver leurs éclaireurs et les faire taire en sera un autre mais ça c'est une autre histoire. Puis je compter sur vos meilleurs hommes pour combler les lacunes qui sont les nôtres ?"

Jérôme espérait qu'il pourrait compter sur ces hommes qui avaient su faire preuve de leur adaptabilité et de leurs talents. Plus que jamais il avait besoin de ce genre d'hommes qui n'avaient pas peur de se salir les mains.
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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeVen 4 Juil 2014 - 6:01

- Vous pouvez compter sur nos ressources dans les limites de nos contrats, Maréchal. Et si vos ordres excédaient les accords qui ont été définis, il s’agirait alors de renégocier nos dispositions. Vous pouvez compter sur nos services, nous honorons nos engagements.

Quelque chose déplaisait néanmoins à DuSaule dans cette entrevue. L’insistance du maréchal à vouloir récompenser ses hommes était déplacée. Individuellement? Des hommes étaient morts la nuit dernière. Une compagnie avait perdu ses deux éclaireurs. Individuellement? Ils étaient morts ensembles. Pas individuellement. DuSaule était étonné par ce manque de délicatesse de la part d’un homme en apparence raffiné. Étonné au point de se demander si c’était volontaire.

- Si vous permettez, je vais prendre la parole…
fit le capitaine de la troupe de Verjus avec une empathie particulière. DuSaule semblait sur le point de perdre patience. La nuit dernière, 9 éclaireurs se sont introduits dans la cité de Haurse-Porc. D’un geste de la main, économe et sans largesse, il désigna ceux qui se trouvaient en arrière-plan. L’un d’eux, le lieutenant Barbaque de la compagnie de DuSaule, est grièvement blessé. Il fit une pause, mesurant ses propos. Deux autres, Hanzo et Ingan appartenant à la compagnie franche d’Aufrey, ont remplis leur mission mais ont succombé à des blessures trop nombreuses. Les troupes de Libbe et de Nefect n’ont qu’un seul éclaireur chacune, Lewis et Odask. D’un hochement de tête, deux hommes, un colosse et un gringalet saluèrent le maréchal. DuSaule n’en a vraiment qu’un, l’autre étant surtout un cartographe. Il se retourna à moitié en les cherchant du regard. Ce gamin, là, qui se cache derrière son frère, Murmure et Sickert. Les deux autres sont les miens, Duncan et Feval. L’air peu recommandable, l’un comme l’autre… Et il y avait quelque chose de curieusement possessif dans cette dernière phrase. En attendant le recrutement, l’un d’eux sera affecté à la compagnie d’Aufrey pour les soutenir.

La solidarité des mercenaire. Aufrey salua la générosité de l’homme d’un strict hochement de tête et Nefect poursuivit pour le maréchal.

- Individuellement ce sont eux : Barbaque, Hanzo, Ingan, Lewis, Odask, Murmure, Sickert, Duncan et Feval. Si vous permettez, nous sommes mercenaires. Nous nous sommes engagés. Nous assumons nos pertes. Nous récompensons nos hommes.


L’homme usait librement du nous, le martelant au début de chaque phrase.

- Ce que le capitaine Nefect veux dire, Maréchal, c’est que bien que votre reconnaissance soit la bienvenue, surtout considérant nos pertes, nous ne pouvons accepter que vous distinguiez individuellement certain membre de nos compagnies.

- Oh! Nous ça va! Nous on est pas engagé… s’interposa Sickert en faisant un pas en avant. Son petit frère tenta bien de le retenir par un bras mais l’homme le repoussa facilement. DuSaule secoua la tête, exaspéré. Alors qu’est-ce que c’est cette prime? Murmure et moi accepterons la nôtre…
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MessageSujet: Re: La cité d'Haurse-Porc   La cité d'Haurse-Porc I_icon_minitimeMer 9 Juil 2014 - 13:05

Le capitaine nommé Dusaule répondit en premier, il accorda ses ressources au baron tout en lui faisant bien comprendre qu'il y aurait un coût supplémentaire en cas de problème ou de besoins plus spécifiques. Un autre capitaine, d'une autre compagnie prit alors la parole, il s'agissait d'un certain Verjus. Jérôme ne les connaissait pas tous mais il les écouta. Les prise de parole de succédèrent, montrant une solidarité entre eux que le baron ne connaissait pas. Pour lui, chacun tirerait plutôt la couverture sur lui que de s'allier avec une autre compagnie et de partager, voila qu'on lui montrait qu'il était dans l'erreur. On lui expliqua qu'il y avait eu des morts et des blessés et que les hommes perdus devraient être remplacés. Jérôme savait qu'il n'était pas toujours aisé de trouver des remplaçants pour les mercenaires, seule les compagnies avec une réputation trouvaient facilement mais comme le dit Nefect, ils assumaient leurs pertes et c'était une bonne chose, après tout ils étaient payés en conséquence et cela faisait parti du contrat. Les guerres sans perte, cela n'existait malheureusement pas. Les capitaine semblaient donc d'accord pour que les primes individuels ne soient pas donnés mais c'était sans compter sur celui qui avait un magnifique coup de crayon et qui réclama la sienne.

Jérôme sourit avant d'ouvrir une caissette qui se trouvait sur son bureau, il en sortit deux petits sacs remplit de pièces qu'il tendit au dénommé Sickert et à son frère

"Voila pour vous, vous l'avez bien mérité, faites en bon usage"

Il ne savait pas s'ils allaient tout dilapider en quelques heures en boisson ou s'ils écouteraient son conseil et il s'en moquait, il avait tout loisir de gérer comme bon leur semblait ce qu'ils avaient gagné. Il se tourna ensuite vers les capitaines des compagnies présentes

"Entendez moi bien, j'ai bien compris vos revendications. Toutefois, je mets tout en oeuvre pour être un homme de parole et respecter mes engagements. J'avais dis que je donnerais des primes et il est normal de le faire maintenant que le travail est accomplit"

Maintenant il fallait détendre l'atmosphère

"Si les morts ont des familles, la prime ira à leurs épouses ou leurs enfants. Je m'occuperais des frais qu'engendreront les soins donnés aux blessés, après tout c'est moi qui vous ai envoyé la bas. Il y aura également une prime collective pour bien montrer que je suis conscient que vous êtes un groupe et que c'est un travail collectif."

Il fallait également savoir tendre la main pour garder ses hommes avec lui, surtout après la défection des troupes d'ydril

"Lorsque tout ceci sera terminé, vous aurez libre court pour recruter dans les tavernes bien évidemment et si des hommes de l'armée veulent vous rejoindre, je les délierais de leurs devoirs. J'espère que tout cela vous convient, ou alors vous avez d'autres choses à me faire savoir ?"

Jérôme trouvait qu'il avait été plus que généreux et il espérait qu'ils ne tenteraient pas d'abuser de cela. Il savait être large quand il le fallait mais il n'était pas non plus quelqu'un qui aimait se faire avoir.
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