Lorsque le cerf rencontre le dragon [Théo]

Première ennéade, Barkios, 8e année du 11e cycle

Sa première apparition officielle en tant que duc de Langehack venait d’être faite. Le conseil qu’il avait tenu la veille s’était plus ou moins bien déroulé, du moins, c’était l’impression qu’il avait eu. Le mal dont semblait souffrir son épouse l’avait néanmoins fait replonger dans une mélancolie qui gagnait de jour en jour un peu plus de terrain. Décidément, tous ceux qu’il aimait étaient tôt ou tard frappés par le malheur. Depuis la tentative d’assassinat échouée à Nulhadon, Tyra semblait vouloir l’accompagner dans tous ses faits et gestes. A commencé par la mort de son cousin, celle de Castielle, le chaos en Ydril et maintenant sa femme…

Pourtant, Langehack était plongé dans les festivités depuis quelques jours afin de saluer son nouveau duc. Tous ses seigneurs vassaux avaient fait le déplacement avec une envie toute relative, mais au moins, ils étaient là. Un tournoi en son honneur allait être organisé dans les jours qui suivaient alors que son esprit était ailleurs…bien plus au sud. Tôt dans la matinée, on était venu lui annoncer que Sybrondil avait procédé à un blocus maritime. De ce fait, Callisto et les mercenaires étaient revenus sur leur pas et stationnait dans le grand port de Langehack. Une mauvaise nouvelle de plus… S’il devait se rendre dans le sud, ce serait donc par voie terrestre. Il s’était alors entretenu avec Sire d’Olside afin de connaître son point de vue et cela ne fit que conforter sa décision.

Tentant avec le plus grand mal du monde à garder un sourire pour les invités de marque qui avaient fait le déplacement, Oschide buvait son vin dans le silence et paraissait songeur. Un ménestrel chantait les prouesses des grands héros du passé et cela ne faisait que lui rappeler les épisodes néfastes qu’il avait connu. Vivre à Langehack était comme vivre à l’écart du monde. Ici, nulle guerre, nulle crainte, nulle peine… Que des nobles prospères, soucieux de garder leurs avantages et partenariats économique. On lui avait clairement fait comprendre les réticences à partir pour une guerre qui ne concernait pas le Langecin. Il lui restait alors à trouver un prétexte, mais comment avancer sans soutien ?

Après le repas dans la salle du banquet, il prit la direction de la salle du trône ducal et vint s’asseoir seul avec à ses côtés un siège vide. Il savait que toute la cité était en émoi pour le tournoi qui débuterait en fin de journée. Lui-même devrait s’y rendre…après tout, c’était pour lui. Perdu dans ses pensées, le hérault placé devant la grande porte l’en extirpa pour annoncer la venue d’un invité de prestige.

-Messire Théobald de la Courcelle, baron de Missède.

Oschide allait enfin pouvoir voir le visage de celui qui dirigerait la baronnie de Missède. Cet homme qu’il lui faudrait avoir avec lui et non contre lui. Quelques jours auparavant, des missives avaient été envoyées à Missède pour convier le nouveau baron. Mais avec les événements tragiques qui avaient eu lieu, Oschide avait craint de ne jamais voir l’homme.

Tous les regards se portèrent alors vers ce nouveau venu et les seigneurs du Langecin ne tardèrent pas à le scruter de la tête au pied comme pour savoir quel type d’homme avait hérité de la baronnie vassale.

-Sire de la Courcelle, soyez le bienvenue à Langehack. Il marqua une courte pause afin que le jeune homme arrive au niveau de l’estrade. Nous avons été très peinés par la disparition subite des regrettés Viktor et Kathleen de Missède. Les rumeurs qui ont couru jusqu’ici parlaient d’empoisonnement, est-ce la vérité ?

Petite curiosité qui n’en était pas. Oschide savait que cet événement devait avoir surement une importance dans le cœur du jeune homme qui lui faisait face, mais en ce qui le concernait, la mort de Viktor n’avait eu aucun effet sur lui par rapport à toutes celle qui l’avaient frappé avant.

L’importante suite du comte, comportant de nombreux châtelains, leurs familles ainsi que leurs serviteurs,  et sa toute aussi importante escorte arrivèrent la veille du banquet à Langehack.  Il est à noter que les couleurs des de la Courcelle apparaissaient autant que celle de Missède.  La prospérité de Missède leurs permettaient de faire preuve de générosité  et de montrer à tous l’opulence de la baronnie.  Il s’agissait de lancer un message au duc, Missède était riche et puissante, le respect se devait donc d’être réciproque.  Et Théobald contait aussi profiter de la place de nouveau venu qu’occupait le duc. Certes Théobald était aussi baron depuis peu, mais sa légitimité était beaucoup moins contestable et il souhaitait que cette visite la renforce. Toute la suite était au courant des projets et comptais bien représenter la baronnie comme il se devait.  Théobald avait ainsi gagné en estime auprès de ses vassaux qui voyait la un duc fière de la baronnie.  

Ce n’était pas la première fois qu’il passait à Langehack mais il aimait toujours autant la ville.  La ville de Missède comptait à peine 16 500 habitants, ici il y avait 75 000 habitants, un port important et c’était aussi un carrefour de commerce majeur. Toute l’agitation de la ville le faisait rêver, il espérait un jour voir une partie de ces activités à Missède et faire de Chiard le port principal de commerce avec l’Estrevent.  Paradoxalement, Théobald ne supportait pas rester trop longtemps au milieu de cette foule, il se sentait bien vite mal à l’aise.  Mais l’approche du tournois lui faisait bien vite oublier ses problèmes, sa jeunesse aidant aussi, en bon jouteur qu’il était il attendait ce moment avec impatience.  

Le lendemain de  son installation au palais, sa cours était elle en grande partie dispersé dans la ville, le baron participa aux festivités. Il était accompagné de son fidele Beaucours, du chef des gardes de la bibliothèque ainsi que de son chancelier. De nombreux autres nobles missèdois étaient dispersés.   Parlant avec une jeune dame  un valet, portant les couleurs des de la Courcelle, vint le prévenir que le duc était présent dans la salle du trône.  Il se dirigea donc calment voir le duc et fût annoncé par le hérault. Il s’approche ensuite du duc qui lui adressa la parole en premier :

« Sire de la Courcelle, soyez le bienvenue à Langehack. Nous avons été très peinés par la disparition subite des regrettés Viktor et Kathleen de Missède. Les rumeurs qui ont couru jusqu’ici parlaient d’empoisonnement, est-ce la vérité ? »

« Messire Anoszia nous sommes flatté d’avoir été convié aux festivités qui sont bien réussit. Oui l’état du corps ne laisse aucun doute, mon prédécesseur. Mais les pistes ne manquent pas,  Nous savons qu’il avait quelques difficultés avec le baron de Merval. Mais la piste la plus probable est en lien avec ses revendications, au nom de sa femme, sur la Roseraie. Vous avez du en entendre parler je suppose ? »

Le sujet était lancé,  il n’espérait pas réellement de réponse mais il voulait faire savoir au duc que rien ne lui serait facile ici. Il était missèdois de naissance et n’aimais pas beaucoup voir un Ydrilote turbulent au poste de duc. De plus Théobald espérait bien vite que le duc prête allégeance au roi, les troubles en péninsules étaient bien trop nombreux.  

Lorsque le missédois ouvrit la bouche, il eut soudainement l'impression de se revoir au même âge. La même fougue, le même tranchant et la même arrogance. Il n'avait aucun doute à se faire sur ce point-là, il n'était encore qu'un Ydrilote aux yeux du jeune homme, mais bientôt, il en serait le suzerain de gré ou de force comme auprès de duché tout entier. Mais pour cela, autant procéder comme on le faisait par chez lui et user de bonnes paroles et de bons vins pour y accéder. Après tout, comme il se l'était dit, ce baron était encore jeune et l'impertinence pouvait être acceptée. Une impertinence qui n'en était en réalité pas vraiment une puisqu'il était bien placé aussi pour connaître les prétentions du feu Viktor de Missède sur la Roseraie. A savoir maintenant si l'assassinat avait un rapport...

Sur le même ton que le jeune homme, Oschide reprit :

-Il est vrai que la Roseraie m'est familière pour faire partie du vicomté de mon père. Sachez à présent baron que je ferais de mon possible pour connaître les véritables commanditaires de cet acte atroce et que lorsque nous l'aurons trouvé, il sera jugé en conséquence dans cette salle ici-même.

Ses mots étaient tranchants, mais son geste était amical. Pour connaître la vérité, si cela pouvait lui permettre de gagner Missède à sa cause, il userait de ses relations dans le Calozi pour tenter de savoir si la Roseraie était impliquée. Oschide prit alors un air un peu plus adoucit et serein pour faire en sorte de changer de sujet.

-Veuillez pardonner la duchesse de Lancrais qui se trouve être indisposée, mais elle vous témoigne toute son affection et sa joie pour votre accession à la baronnie, en espérant que votre règne soit long et prospère. En tout cas, Langehack s'évertuera à ce que cela soit le cas, vous avez notre parole.

Il avait remarqué toute la clique en armure que le baron de Missède avait amenée avec lui. La nouvelle du tournoi avait dû trouver un écho dans le duché, et cela ne pouvait que le réjouir. La fête, du pain et des jeux pour le peuple, quoi de mieux s'était-il résigné à penser malgré toutes les atrocités qui avaient lieu dans la péninsule.

-Je vois que vous avez ramené vos hommes Sire de la Courcelle, puis-je vous inviter à prendre part au tournoi qui doit avoir lieu incessamment sous peu ? Il serait à nouveau bon de pouvoir admirer la chevalerie de Missède tirer la lancer face à celle de Langehack. Pour cette raison si vous le voulez bien, faisons la route ensemble afin de pouvoir converser plus tranquillement.

Oschide attendit l'aval du baron avant de se lever du trône ducal. Etre debout lui fit un bien fou. Ces cicatrices au visage lui donnaient encore des migraines et il avait remarqué qu'elles disparaissaient lorsqu'il s'activait. Heureux de pouvoir de nouveau monter sur un cheval, ils ne mirent pas longtemps à atteindre les grandes écuries de la citadelle. Une fois en route, Oschide et le baron de Missède se mirent en tête de longue colonne qui les précédait. Ils se rendraient sur le large terrain vague qui avait été réquisitionné pour monter le campement ou devait avoir lieu les joutes et autres passes d'armes. Mais avant cela, ils auraient du temps pour discuter entre nouveaux seigneurs qu'ils étaient. Si l'un avait besoin de l'autre pour asseoir sa légitimité, Oschide savait très bien que l'autre avait besoin de sa richesse pour prospérer.

-Cela est un véritable plaisir de vous avoir parmi nous sire sachez-le. Dit-il en affichant un large sourire. Maintenant que nous sommes seuls baron, parlons-nous en toute franchise si vous le voulez bien. Son ton parut alors un peu moins sympathique. La guerre frappe nos voisins de toute part, nous avons ici la chance de ne pas être touchés. Mais comprenez que toutes ces querelles qui déchirent les seigneurs de ce monde nous obligent à faire cause commune afin de nous protéger dans le cas ou notre duché serait pris pour cible. Baron, mon objectif est simple, vous savez, mais je ne pourrais y parvenir sans votre aide.

Il restait encore quelques lieux à parcourir avant d'arriver dans l'une des zones qui se verraient foulées par une très grande masse de la population, car pour son sacre, tout le duché avait été convié, ce qui voulait dire toute la noblesse influente. S'il devait être vu, ce devait être en cet endroit précis et nulle part ailleurs.

Théobald était peu convaincu par les propos du duc concernant l’assassinat du baron Viktor, mais si une enquête officielle au niveau du duché était ouverte cela serait une bonne nouvelle. Il écouta ensuite le duc excuser l’absence de son épouse, ce qui n’étonna pas le nouveau baron, il était connu de tous que sa maladie l’empêchait de se montrer en public. Mais l’évocation du tournois ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, l’idée de chevaucher pour aller visiter la lice de joute fît oublier toute autre idée à Théobald. La fougue de la jeunesse lui faisait bien souvent perdre quelques priorités.

Nous connaissons tous le triste état de notre duchesse bien aimée, nous espérons que son état ira en s’améliorant. Soyez convaincu de notre soutient à sa position, les intérêts de la duchesse sont les notre.

Notre chevalerie et moi-même seront des plus heureux de jouté avec Langehack ! Que les plus vaillants montrent leurs talents et nous passerons d’excellent moment ! Je vous suivrai avec joie…Messire.

Théobald suivit donc le duc avec une joie non dissimulé. Mais cela ne changea pas pour autant sa vision de l’Anoszia qui faisant tant jaser à Missède. Pour autant le jeune baron espérait jouter avec Oschide, un ancien capitaine de l’armée royale devait être un adversaire de valeur. Hélas cet affrontement semblait peu probable, manifestement Oschide souffrait encore de ses récentes blessures. La chevauché fût un grand plaisir pour le baron, à tel point qu’il avait oublié ses obligations. Ces derniers furent rappelés par les paroles du duc, cette chevauché n’avait pour autre objectif que de s’éloigner des oreilles indiscrètes. Même Beaucours et le chef des gardes étaient à une distance raisonnable. Le duc cherchait du soutient et espérait que Missède lui en accorderai :

Vous marquez un point, les guerres qui nous entourent sont des sujets d’inquiétudes aussi à Missède. Nous craignons qu’un jour elles débordent et que nos terres soient le lieu de bataille. Car bataille il y aura, nous ne sommes pas des lâches, nous ne nous rendons pas sans combattre, l’honneur nous l’interdit. Cependant nous ne sommes pas stupides pour autant, seul nous ne pouvons lutter contre de puissantes alliances. Et nous ne sommes pas uniquement venus à Langehack pour le tournoi.

L’oreille attentive à ce qu’avait dit le baron qui chevauchait à ses côtés, Oschide ne put que se satisfaire des propos du garçon. Peut-être était-il jeune, mais il n’était pas un imbécile comme pouvait l’être une partie de la péninsule. Il se surprit alors à se dire qu’une entente cordiale pourrait de nouveau régner entre le Langecins et Missède. Il lui fallait néanmoins tenter d’en savoir un peu plus sur les intentions du jeune homme, et ce, surtout lorsqu’il évoquait que la raison de sa présence n’était pas uniquement réservée au tournoi. Bien sûr, il s’en doutait parfaitement. Ne restait plus qu’à savoir quels seraient les demandes du jeune baron. Il en avait sa petite idée, mais il préférait amener à son invité le soin de démarrer les hostilités. N’échappant pas à la bien séance et à la curiosité qui l’accaparait, il répondit de façon à ce que ses paroles recouvrent le bruit des sabots.

-L’honneur est surement la dernière chose qui nous garde en vie sire. J’ose pouvoir affirmer que notre honneur et celui du Langecin nous interdiront de flancher. Malgré cela, l’honneur n’est aujourd’hui plus qu’une utopie dans ce vaste monde. Nombreux sont ceux avoir perdu leur vie pour le préserver, nombreux sont ceux à l’avoir gardé en le perdant.

La longue colonne de chevalier et d’étendards qu’ils emmenaient avec finirent par déboucher sur la vaste étendue d’herbe ou se déroulerait le tournoi.

-Voyez devant vous sire. La fine fleur de tout le missédois et du Langecins réuni ensemble pour prouver leur honneur. N’est-il pas magnifique de voir ce spectacle que nous pourrions admirer seulement sur un champ de bataille ? Profitons de ces instants et devenons amis pour ce moment et je l’espère pour les autres à venir car vous ne devez pas l’ignorer, j’aimerais vous compter parmi mes amis plutôt que dans mes ennemis alors dite moi je vous prie, ce qui vous mène à nous ?

Bientôt apparurent devant leurs yeux les centaines de tentes aux mille couleurs, arborant toute un blason d’une riche famille ou d’un seigneur moins fortuné. Grâce à cet événement, Oschide pourrait avoir auprès de lui toute la noblesse combattante de Langehack qui ignorait encore à quoi ressemblait leur suzerain. Pour cette raison, au vu de l’absence de son épouse, il devait apparaître fort et sûr de lui, avec ceux qu’il pourrait considérer comme des alliés.

La chevauché était plaisante pour Théobald,  le temps était des plus cléments,  le bruit des étendards qui claquaient sous une légère brise printanière lui étaient agréables aux oreilles.  Arrivés devant le  lieu du tournoi tous les sens du jeune noble furent mis à contributions.  Les tentes étaient nombreuses et de couleurs variés, de nombreux fanions, bannières, étendards flottaient à travers le camp. On pouvait entendre le travail des forgerons, les entrainements, les chevaux hennir. On sentait l’acier et le cuir ainsi que la cuisson des nombreux plats nécessaire à cette troupe de nobles et chevaliers.  Malgré cet attroupement il restait de la place pour accueillir la chevalerie missèdoise.  Ce nouvel afflux de chevalier allait rendre le camp encore plus coloré et impressionnant.  Le nouveau duc
semblait aussi être ravi de ce spectacle.

Oui ce spectacle est magnifique, il est bien dommage que ce genre d’événement ne soit pas régulier.  Nos armées peuvent s’entrainer ensemble, échanger leurs savoirs et tisser des liens d’amitiés.  Notre noblesse ne pourra qu’en tirer profit.  Si vous passez par nos terres vous verrez que nous joutons bien souvent. Nos tournois d’archeries sont aussi un événement à ne pas louper, tout le monde s’y réunit afin d’y admirer l’adresse de nos archers, Ybaen est par ailleurs fort réputé pour l’habilité de ses francs-archers.  Et en parlant d’Ybaen vous pourriez y admirer le grand lac, et nos foret sont aussi pleine de gibier, il y a de cela quelques ennéades j’ai moi-même  tué un sanglier qui devait faire au bas mot 90 livres…

Se rendant compte encore que sa jeunesse avait encore prit le dessus sur sa fonction, le jeune baron se ressaisi bien  vite. La  n’était pas le sujet principale, il était ici question de l’établissement de bonne relation avec  Langehack ainsi que d’annonce à faire. Même si il était encore surpris de la décision de la duchesse  Théobald se devait d’être pragmatique, l’homme en face de lui avait le pouvoir et il devait composer  avec.

Je pense messire … le duc qu’une amitié est possible entre nous.  Je souhaite juste normaliser les relations entre Missède et Langehack ainsi qu’avec Ydril. Missède abandonne toute prétention sur la Roseraie. De plus notre baronnie dépend énormément du commerce, nous souhaitons donc  favoriser les accords entre nous. De plus le blocus d’Isgaard par l’Odelian nous préoccupe au plus au point et nous souhaitons avoir votre soutient dans cette affaire que nous espérons résoudre pacifiquement.

Une page de l’histoire de Missède était en train de se tourner, le nouveau baron était ici pour préparer un renouveau diplomatique. Il s’agissait d’accepter le caractère commercial de la baronnie et  donc de s’ouvrir au monde.  Toutes les frictions diplomatiques devaient ainsi avoir une fin, pour le plus grand plaisir des marchands de Missède.

L’ambiance était à la fête ici. Alors qu’ils parcouraient les longues allées d’échoppes des commerçants, les passants saluaient leur nouveau duc. Ou du moins saluaient-ils un homme arborant une belle armure sans savoir véritablement qui il était. Mais les choses changeraient, et très vite. Toujours accompagné du baron du Missède à sa gauche, il l’avait écouté vanter ses exploits de chasse et la beauté de ses terres. Quel seigneur n’aurait pas fait de même ? s’était-il dit en affichant un petit sourire. Mais les choses devinrent beaucoup plus sérieuses lorsque le baron énonça le fait qu’une amitié serait possible entre eux. Néanmoins, la crainte semble s’emparer de son « nouvel » ami lorsqu’il aborda le cas d’Isgaard. La chose était en effet complexe. Le regretté Viktor avait sans doute voulu voir plus gros qu’il ne l’était en s’arrogeant cette cité portuaire odélianne.

-Par ma voix et celle de mon épouse, sachez que le Langecins vous aidera à résoudre au mieux ce problème. Nous vous accorderons tout ce dont vous aurez besoin pour y parvenir. Mais avant Sire, quittons nos montures là et continuons le chemin à pied, nous ne sommes plus très loin de la lice.

Ils mirent ainsi pied à terre et l’escorte ducale composée d’aigle de sang avec à leur tête le capitaine Ashal d’Amderran vinrent soutenir leur protection en plus des gardes que le baron avait emmené avec lui. Ils continuèrent ainsi à marcher dans une masse de gens venu eux aussi assisté aux joutes. Le tournoi se voudrait être court, juste assez de temps pour qu’Oschide puisse faire ce dont il avait besoin. Mais avant, place aux festivités. Lui et le baron prirent place dans l’estrade qui leur avait été attribuée. Au-dessus et au milieu de tous, les deux hommes s’assirent un à un et le duc se laissa tenté par un verre de vin. Les clairons sonnèrent et les chevaliers défilèrent un à un afin de saluer les deux seigneurs qui présidaient la joute. Trois quart d’entre eux étaient des chevaliers du Langecins, le reste venait du Missédois, le spectacle s’apprêtait à être plaisant. Mais avant que tout ne commence, Oschide se leva et les clairons demandèrent le silence. Seul face à une nombreuse foule, Oschide n’en était pas moins impressionné, mais parler devant un tel public n’était en rien une nouveauté.

-Peuple du Langecins, amis et voisins du Missédois, son regard se porta sur le jeune baron. Nous, Oschide d’Anoszia et Méliane de Lancrais, duc et duchesse légitime du duché de Langehack. nous vous offrons ce tournoi comme présent afin de rassembler et d’unir nos terres contre ceux qui souhaiteraient nous les prendre. Ensemble, Langehack et Missède seront de nouveau des sœurs et ensemble, nous ferons prospérer ce duché. Des cris de hourra retentirent dans la foule. Je vois ici les meilleurs chevaliers que possèdent nos deux contrées. Puissiez-vous défendre votre honneur en montrant à votre duc et à votre baron toute la force et vigueur que nous avons. Cette fois-ci, ce fut au tour des hommes en armes de jeter des hourras. Mes seigneurs, nobles bourgeois et petites gens, voyez à votre tour la force armée de notre beau pays et encouragez ces hommes qui vont verser leur sang pour leur duché. Que la joute commence

Des applaudissements vinrent de partout et Oschide se rassit auprès du baron en jetant des sourires aux nobles qui entouraient sa lice. Lorsque les Hérauts annoncèrent les noms des seigneurs qui allaient jouter, Oschide se tourna brièvement vers le baron afin de reprendre la petite discussion qu’il avait eu avant.

-Langehack vous aidera dans vos entreprises sire, au nom de l’amitié qui doit nous lier, elle le fera n’ayez crainte. Mais avant, j’aimerais que vous me parliez de vos rapports entre vous et Merval car vous devez être au courant que le baron n’est pas venu nous prêter serment, ni le comte de Scylla. Si nous voulons que le duché tout entier soit de nouveau une puissance, vous devez m’aider à gagner leur serment, me comprenez-vous ?

En bas, on entendait déjà les fracas des lances et un premier chevalier venait de remporter la lance, un missédois.

Théobald constata avec satisfaction le succès du tournoi. La noblesse de Langehack semblait accepter peu à peu son nouveau duc. Son discours, quoique un peu banal, avait le mérite d’être cours, simple et surtout de parler à tous les combattants. Pendant que les premiers combattants se mettaient en place le duc attaqua le sujet épineux du moment à Langehack. En effet deux des traditionnelles terres vassales étaient dans l’orbite de la couronne et refusaient de prêter serment. Cette question avait posé beaucoup de problèmes à la duchesse, mais aucune solution n’avait été trouvée. Oschide semblait vouloir régler le problème au plus vite et profiter des difficultés de la régente pour enfin réunifier le duché. La puissance du duché irait en grandissant et surtout la position du duc serait renforcée vis-à-vis de sa noblesse. Celle-ci étant très sensible aux questions de prestiges et de puissances.

Au moment où Théobald souhaitait répondre les deux jouteurs se lancèrent. Il s’agissait d’un langecin face à un Beaucours, le frère cadet du chef de la garde d’Ybaen. Un jouteur tout à fait correct avec une bonne expérience des joutes, c’est pourquoi Théobald ne fût pas surpris de le voir briser sa lance en premier. Les nobles de Missède crièrent leurs joies, même Théobald mit sa voie à contribution afin d’encourager l’homme. Le calme revint cependant bien vite et les deux cavaliers reprirent leurs places. Profitant de cet intermède le baron répondit au duc :

Nos relations avec Merval n’ont rien de particulière hélas. Nous avons peut être une frontière commune mais les marais sont assez efficace pour nous séparer. La seule chose qui nous importe est leurs sels. Et notre chevalerie ici présente n’attend qu’une occasion de servir une cause juste et je trouve votre cause juste. Je n’aime guère voir le duché ainsi rabaissé par la couronne et cette opinion est partagée par beaucoup. Nous vous aiderons soyez en sur.

A ce moment les deux cavaleries reprirent la joute, mais cette fois ci ce fût au tour des langecins de crier leurs joies, fort heureusement le missèdois était toujours en selle. Légèrement déçut Théobald fit signe à l’échanson de lui servir une coupe de vins. Pendant qu’il goutait le vin une idée lui vint :

Dite moi messire, reste t’il une place dans ce tournoi pour un baron ?

Qu’il était bon de pouvoir profiter de nouveau d’une atmosphère plaisante ou la joie et l’exaltation d’un tel tournoi semblait provoquer pour le peuple une vague festive, si loin des réalités péninsulaires. En parlant au baron, Oschide savait que les choses bougerait, et beaucoup plus vite qu’il ne le pensait espérait-il. Au tournoi était présent une bonne partie de la noblesse des deux provinces, quoi de mieux pour susciter pour les uns et les autres une envie d’en découdre ailleurs qu’une lice de joute. C’est ce qu’il pensa lorsque le jeune baron de Missède en vint à parler de la chevalerie de son beau pays qui se languissait de pouvoir servir une juste cause. Au nom de l’unification du Langecins, Oschide leur en donnerait la possibilité. Mais avant, il se devait de préparer les choses et de dresser dans le sens du poil le jeune qui semblait pressé d’en découdre.

-J’apprécierais avec plaisir votre aide sire de la Courcelle. Et si nous devons nous aider mutuellement, j’aimerais aussi bien que vous, voir Missède recouvrir sa splendeur d’antan. Je ne connaissais pas personnellement Viktor, mais je sais qu’il n’était pas le plus apprécié et que votre belle province n’a pu qu’en pâtir effroyablement. Laissez-moi l’occasion d’établir entre nous des liens privilégiés et vous pourrez m’aider dans ce combat juste. Oschide salua brièvement les nouveaux jouteurs qui entraient en lice. Si nous devons devenir amis, que diriez-vous d’une union avec notre famille ?

Plus bas dans les tribunes, Oschide vit la cousine de son épouse, Lidwina de Olile. Elle était magnifique, dans une robe faite pour attirer les regards des chevaliers. Son âge était surement le même que celui du baron, et il savait que cette jeune femme ne pourrait que succomber à l’impétuosité et au courage du jeune baron qui s’apprêtait à devenir l’homme fort du Missédois. D’un geste de la main, Oschide demanda à Lidwina de se lever pour qu’elle se présente au baron. Visiblement intimidé par les deux hommes, ses joues devinrent rouges et elle adressa un sourire au missédois.

-Lidwina est la cousine unique de mon épouse. Si vous l’acceptez, nous serions heureux de vous compter parmi les nôtres et il ne sera plus un secret pour tous qu’ainsi, Missède renforcera sa place et sortira de l’isolement dans lequel elle s’est mise avant votre arrivée.

Lorsque le baron lui demanda enfin s’il restait une place pour jouter, Oschide ne put que répondre avec un sourire en voyant ce jeune intrépide qui souhaitait également participer à la fête. Il se rappela alors des tournois qu’il avait faits et de sa confiance qui lui aurait permis de gravir des montagnes.

-Si vous me promettez de ne pas mettre toute ma noblesse à terre, alors oui sire il y a de la place.

Il ne put qu’en rire à nouveau en proposant au baron un nouveau verre de vin.

Théobald entendit le duc parler d’alliance ce qui ne pouvait que lui faire plaisir. Le précédent baron avait des relations des plus tumultueuses avec le duché. Les risques sur le commerce étaient réels et il s’agissait maintenant d’obtenir l’effet inverse. La corporation des marchands pouvait investir à Missède si le duc appliquait quelques bonnes pressions. Le duc continua de parler et la proposition d’alliance devint plus réelle avec la proposition de mariage. Un mariage avec une parente de la duchesse ne pourrait qu’affermir la position du baron et surtout ramener beaucoup d’argent. La dot sera à la hauteur de Langehack mais surtout les accords commerciaux pourront fleurir. L’idée du mariage lui plut d’autant plus quand il constata la beauté de la femme qui pouvait lui être promise. La timidité de la jeune femme ne fît qu’augmenter son charme aux yeux de Théobald.

Je suis des plus honorés de votre proposition et si elle peut se concrétiser vous me verrez le plus heureux des hommes. Les charmes des femmes de Langehack ne fait pas défauts et je saurai la traiter comme une dame de son rang.

Quand le duc accepta de voir le baron jouter, enfin la question n’était qu’une formalité, Théobald ne pût s’empêcher de cacher un sourire puis de rire à la petite blagounette du duc. Il répondit sur le même ton, et en acceptant la coupe de vin :

Je pense surtout que votre chevalerie va me donner une bonne leçon, que j’accepterai volontiers…. Dans quelques semaines.

Le baron finit sa coupe et parti s’équiper de son armure gravé du symbole du cerf des de la Courcelle. Comme il s’agissait d’une armure de tournoi elle pesait bien dans les 30 kg. Deux écuyers était en train de l’aider quand à la surprise de tous Oschode Anoszia entra dans la tente, d’un geste Théobald fît sortir ses deux aides.

Messire je pense que nous devons parler dot et de l'aide commerciale pour Missède….Et de mon hommage.

Cela faisait une éternité qu’il n’avait pas senti cette atmosphère, entre l’excitation et la peur qui se mêlait à une ambiance où tous les hommes présents rêvaient de gloire, de reconnaissance et de richesse. Etait-ce le cas du jeune baron qui lui faisait face dans cette tente ? Où était-ce son propre reflet qu’il voyait ? Celui d’un homme qui avait tout a prouvé, mais aujourd’hui, il se trouvait lui aussi dans ce cas. Marier le baron de Missède à une proche de son épouse était surement le meilleur choix à faire. Pour unifier le Langecins et renforcer sa position, il devait s’entourer et pour cela, seule la famille pouvait compter. En pensant cela, il vit pendant quelques secondes son frère Sisyphe à la place du jeune Théobald, comme pour lui rappeler qu’il n’était pas encore venu à l’aide de sa propre famille. Mais cela arrivera, peut-être pas maintenant, mais très prochainement se dit-il intérieurement comme pour se rassurer. « Avant de faire la guerre, agrandi la famille » aurait pu dire son père.

Tandis que le baron s’harnachait d’une magnifique armure que seul un bon forgeron aurait pu faire, Oschide écoutait le téméraire Théobald poursuivre la conversation qu’ils avaient eue dans les tribunes. Il voulait parler de dot, d’accords commerciaux et…d’hommage. Le mot plut au nouveau duc, mais il préféra ne pas afficher sa joie. Même lorsque Jeanne de Sephren était duchesse, Missède n’avait jamais prêté serment. Si cela arrivait avec lui, alors aucun-doute que ses nobles reconnaîtraient en lui autre chose qu’un arriviste suderon.

-Votre honneur, la dot sera celle que nous estimerons honnête et qui saura nous contenter tous les deux. Ce qui m’amène aux accords que vous souhaitez entretenir avec nous. Sachez qu’ils sauront eux aussi vous satisfaire vous et moi puisque nous estimons nécessaire que Missède soit le principal point de passage économique entre le médian et notre duché. De plus vous bénéficierez de taxes réduites et vos marchands pourront venir à leurs guises dans nos cités du Langecins, qu’en dites-vous ? En contre parti, comme vous l’avez évoqué ultérieurement, je demande votre allégeance et votre reconnaissance en notre légitimité.

Le ton ferme et à la fois aimable comme s’il n’avait s’agit que d’un accord entre deux marchands, Oschide avait préféré oublier les protocoles et les formalités dans une grande salle froide pour apprécier plutôt l’intimité d’une tente d’arme. Le duc se servit alors d’un verre de vin sur la petite table de campagne et en distribué une au baron qui se faisait encore aidé par ses deux écuyers.

-Je demande également à ce que tous vos hommes d’armes du missédois se tiennent prêt à marcher. Ne dit-on pas que la gloire se forge par les actes de bravoure ? Je vous donne l’opportunité d’en commettre au nom du duché tout entier.

Oschide oublia dès lors la formalité nobiliaire qui avait recours pour finir lui-même d’attacher les différentes plates du baron. Lorsque l’armure fut enfin mise et que la seule chose encore humaine que l’on pouvait voir était la tête, Oschide mit sa main sur l’épaule du jeune homme avant de lancer son encouragement :

-Que les dieux vous protègent mon ami, et que Mogar guide votre lance !

Missède avait obtenu tout ce qu’elle voulait, demander plus aurait été inacceptable.  L’économie de la baronnie ne pourrait qu’en sortir renforcée.  L’argent n’allait pas non plus manquer dans les caisses grâces à la dot que pourrait lui apporter le mariage. La flotte pourrait enfin être au complet et les projets du baron étaient ainsi proche de la réalisation.

Je remercie son altesse pour sa bonté et sa prodigalité. En ces temps de trouble ce sont des valeurs qui sont bien rare. Quand à mon  hommage il va de soit, et je reconnais donc en toute logique votre légitimé ainsi que celle de notre duchesse, Meliane de Lancrais.

Après cette réponse, un court silence eu lieu sous la tente. Le duc reprit l’initiative en servant le vin. Théobald avait l’impression qu’à chaque moment important de ces négociations un verre de vin était présent. Sur le moment il espérait juste que son adversaire avait lui aussi but plusieurs coupes.  Cependant il faillit avaler de travers quand le duc lui demanda de lever l’armée de Missède.  Théobald savait que la guerre était proche, mais la il s’agissait du présent.  On lève rarement des troupes pour ne pas les utiliser.  Cependant le duc avait raison, cette guerre apportera gloire et puissance aussi bien au duché qu’a Missède.

Messire, nos armées sont votre, dés la fin de ce tournoi nos armées  se tiendront prête aux combats.

Par la suite le duc aida Théobald à mettre son armure, la encore le duc surpris le jeune baron.  Son futur suzerain en train de l’aider à attacher, voila un spectacle que Théobald n’oublierai pas.  Après le soutient du duc, qui fît grand plaisir au baron, le duc se dirigea vers son cheval.  Il réussit seul à s’installer en selle, un chevalier de la garde lui tendit sa lance de joute et Théobald entra en lice.  Son adversaire était un chevalier de Langehack, un vassal de Brevisse d'après les armoiries .  Avant le combat le jeune baron se dirigea vers Lidwina et tendit sa lance vers elle. La jeune femme lui avait vraiment plu et il tenait à le faire savoir à tous. Mais l’amour courtois était aussi de rigueur à Missède et il était de coutume d’être le champion de la dame de son cœur.  

Noble dame, permettais moi d’être votre champion.  Votre charme ne peut que me donner courage et m’inspirer dans cette joute !

La jeune femme légèrement surprise prit une jolie teinte rosée. Les murmures qui s’élevaient dans les tribunes ne devaient guère aider la dame.  Fort heureusement pour l’honneur   du jeune homme Lidwina se leva et avec un joli sourire enroula un foulard bleu en soie autour de la lance.  Théobald fou de joie inclina la tête pour remercie la dame puis parti se mettre en place.  Une fois les concurrents en place le début du combat fût lancé. Les deux concurrents chargèrent et Théobald ne fît pas honte à sa dame. Sa lance se brisa sur l’écu de son adversaire. Malgré ce succès son inquiétude se porta sur le foulard de Lidwina et fort heureusement un écuyer avait ramassé le tissu et le ramena à Théobald.  

Le passage dans la tente du baron de Missède s’était avéré payant. Il le reconnaissait et tiendrait également son armée prête au combat, il ne lui en fallu pas plus pour apprécier intérieurement cette nouvelle alliance. Lui qui n’était autrefois qu’un simple capitaine des armées royale, voilà qu’il était parvenu à gagner une première victoire diplomatique. Il restait néanmoins beaucoup à dire, mais en attendant, il préféra laisser le jeune baron jouter afin que lui aussi puisse profiter de cette nouvelle victoire. Il ne restait plus qu’à espérer qu’il remporte la joute.

De nouveau dans les tribunes à la place qui lui était réservé, Oschide vit Théobald demander les faveurs de la ravissante Lidwina qui lui accorda aussitôt, bien qu’avec une visible timidité. Si le baron de Missède épousait la cousine de son épouse, alors il pourrait réellement se satisfaire d’avoir conclu une véritable alliance et il lui sembla que le baron devait également penser à la même chose. Depuis trop longtemps, Missède était resté à l’écart du monde. Avec ce nouvel homme à sa tête, ce n’était plus qu’une question de temps avant que tout le missédois ne retrouve sa place parmi les grands.

Il vit alors le baron briser sa lance en premier contre l’écu du chevalier de Langehack qui lui faisait face. Oschide salua cette victoire en levant sa coupe en direction du baron qui savourait déjà la victoire. Mais la seconde lance fut remportée par son adversaire qui n’était autre que Ser Azélien de Gy, un chevalier réputé dans tout le Langecins et dans les tournois de la péninsule. Néanmoins, le baron brisa toutes autres lances et sorti victorieux de la joute. Les applaudissements fusèrent dans tous les sens et la charmante Lidwina sembla plus que ravi de voir son champion victorieux.

Toute l’après-midi, le tournoi eu lieu et lorsque le soleil se coucha, la haute noblesse prit la direction du palais ducal dans lequel était organisé un nouveau banquet pour célébrer le mariage du duc et de la duchesse. Oschide espérait avoir un petit temps dans la soirée afin de faire part de ses projets au jeune baron.

RP TERMINE