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 La fin d'un Règne.

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Arichis d'Anoszia
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Arichis d'Anoszia


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MessageSujet: La fin d'un Règne.   La fin d'un Règne. I_icon_minitimeMer 3 Déc 2014 - 2:04


1er jour de Barkios, printemps de l'an 8


A Peyredrac, depuis la fin des négociations de paix entre Soltariel et le Calozi, une tout autre ambiance avait investi les lieux. Les gardes du dragon d’or circulaient dans les couloirs du château comtal, une bannière anoszia se balançait au vent en haut du plus haut donjon pour que tous sachent que l’Ordragon avait triomphé. Marsili était arrivé la veille avec une cinquantaine de soldats affiliés aux Anoszia. C'était ces hommes qui avaient combattu durant la bataille de Bossera contre les troupes comtales, et ces hommes aussi qui avaient triomphé et permis cette reprise d'Ydril par celui qui avait toujours incarné la régence d'une main de fer, Arichis d'Anoszia. Il le revoyait s'approcher de lui en même temps qu'il donné les nouvelles de Gilderio à Odoric de Maribelo. Le vieux conseiller se leva et alla s'incliner devant le dragon d'or avant de lui embrasser sa bague.

- Je ne pensais plus te revoir mon ami.
« Relèves toi Marsili. Quel pessimisme, j’ai toujours eu foi en nous. » Un esclave s’approcha avec un plateau de victuailles. Le Valdèse se permit un sourire qui s’était montré rare ces derniers temps.
- Le seigneur et baron d'Ysari t'envoie ses salutations en tout cas, et j'espère que vous aurez tous deux l'occasion de pouvoir converser. Le jeune baron a risqué énormément pour qu’Ydril en soit là aujourd'hui. Mais avant de parler de ça, comment s'est passé l'emprisonnement ? As-tu des nouvelles de mon frère et de sa famille ?

Arichis avait envoyé Marsili à Ysari dans le seul but qu’il place Alvaro sur son échiquier, car s’il n’avait peut-être pas prévu la trahison des Systolie, il appréhendait l’apparition d’un nouvel adversaire. Le régent se refrogna par contre aux paroles de son vassal, lui qui pensait que le Valdèse était au courant. Il posa une main sur l’épaule de Marsili, et exerça une pression, qui sans doute devina à l’instant les paroles qui s’en suivirent.

« Ton neveu est mort assassiné dans son lit. »
Le sourire de Marsili s'estompât pour laisser place à une profonde tristesse.
- Assassiné... par ces lâches. Quand aura lieu leur jugement ? Il retira sa main.
« Dès demain. Dès que l’on aura statué sur leurs sorts à tous. »
- Laisses moi t'assister et t'aider pour ce jugement, je serais à tes côtés si tu m'y autorises ma présence.
Arichis inclina la tête en guise de réponse, et attira l’intention des seigneurs présents dans la pièce.

« Mes sieurs, demain nous aurons justice. Les Systolie par leur infamie nous ont déclaré la guerre, et ils l’ont perdu. Marsili de Valdèse à qui j’ai donné la tâche de faire entrer le baron Alvaro d’Arcani dans notre sphère a réussi, et grâce à lui nous en sommes là aujourd’hui. A tous, votre loyauté sera récompensée et la traitrise châtiée. «
- Que préconises-tu pour ceux qui doivent être puni ?
« Marfoy, La Jaspe, Avinias, la Colée, Yspania, Barutoliussis et Systolie devront verser chacun la somme de deux cent souverains au baron d’Ysari pour sa contribution à l’effort de guerre. Ils donneront tous deux de leurs enfants comme pupille aux familles Valdèse, Genucci, Mirabelo, Austar, Joviani et Anoszia ainsi qu’un parent comme otage à la cour de Cloyi. Polycarpe de Barutoliussi devra renoncer à toute revendication sur le vicomté de Trezatio. »

- Cela me paraît raisonnable, mais pas encore à la hauteur de ce qu'ils ont fait subir à nos familles. Je suis pour l'exile
Odoric de Mirabelo s'avança pour se mettre aux côtés d'Arichis et de Marsili.
- Dépossédons les de leurs biens et exilons-les ! Cela ne sera qu'une petite punition par rapport à ce qu'ils ont fait.  

Arichis joignit ses mains dans son dos, il ne pouvait pas tous les exiler ou déposséder mais certains devaient payer plus que d’autres. La fureur du dragon devait se faire entendre par tous, le régent s’asseye sur une cathèdre en bois, et répondit à l’assistance.

« Polycarpe sera exilé. Tancrède est bien trop âgé pour être condamné à mort, cette peine peut être mal vue par le peuple de la ville, on l’exilera pour Thaar également. »
- Bien, et que ferons-nous d'Anselme de Barutoliussi, Piccolo d'Avinia et Pietro de Marfoy ? Eux aussi doivent payer le prix fort pour leurs actions. Nous ne pourrons plus jamais leur faire confiance
« Je me réserve le choix de leur sentence pour la mort du petit comte. »
Marsili mangea quelques raisons qui traînaient sur les plateaux apportés par les esclaves après un regard entendu avec le patriarche.
- Il est vrai que nous avons retrouvé Pietro et Piccolo parmi les prisonniers de la Roseraie. Tout porte à croire qu'ils ont préférés tuer leur comte plutôt que de le laisser entre nos mains comme prisonnier. Ils doivent être jugés en conséquence.
Odoric prit alors la parole, soutenu par un Genucci.
- Ce sont eux, sous la gouverne de Tancrède, qui ont ensorcelé le comte pour qu’il nous trahisse.
Arichis conclut, amuse et entendu avec ses vassaux.
« - Nous sommes donc d’accord. »


Le lendemain, dans la même salle où eu lieu quelques ennéades plus tôt le procès d’Arichis, on se leva pour accueillir le régent. Certains courtisans s’étaient prosternés devant lui, jurant sur la tête de leurs piètres héritiers qu’ils n’avaient pas prit part à la trahison mais que de par leur statut, ils furent contraint de suivre le comte et ses conseillers. Mais l’audience avait un tout autre visage ce jour là, le clan Anoszia était là au complet, des gardes ordragons circulaient dans le castel et une armée se tenait devant la ville. Le même scénario se répéta, à la place du vicomte Barutoliussi, se trouvait le vicomte Mirabelo, et à celle d’Alastein, Arichis. Sur l’estrade, le trône n’était pas encore occupé par la nouvelle comtesse. Soucieux du détail qui ravira ses prisonniers, une cathèdre était laissé vide pour la duchesse à la droite du trône. Puis sur les flancs étaient assis Marsili, Odoric, et deux autres patriarches de clans. Le vicomte Mirabelo se leva, son texte dicté par Arichis quelques heures auparavant.

« Oyez ! Oyez, gentilshommes et gentes dames ! Faites silence ! »

Il poursuivit, tandis que s’installait pour certains une impression de déjà vu.

« Nous sommes céans afin de rendre justice au nom de notre comtesse et suzeraine, Aléandra di Systolie, Iere du nom, baronnet d'Aphel et Gardienne du Cap du Dragon, file de Kalgar. Et de notre roy, quel qu’il soit à cette heure-ci. »

La nouvelle de la fuite de l’Olysseane à Sharras avec son royal nourrisson avait parcouru la péninsule. Odoric continua sur sa lancée, parlant fort pour être entendu de toute l’assemblée où un silence pesant contrastait avec les murmures indignés du précédent procès.

« Nous nous apprêtons à juger le clan Systolie, composé des familles La Jaspe, Marfoy, Yspania, Barutoliussi, Avinia et Systolie. »

Marsili se leva à son tour.

– Des crimes nombreux, et cette cour rendra son verdict ici même. Faîtes entrez les accusés.

Les grandes portes s’ouvrirent sur deux gardes aux heaumes forgés à la tête de dragon. Derrière, les patriarches systolie rangés deux par deux et encadrés par six autres gardes anoszia. Arichis jubilait comme un enfant devant son gâteau, mais il se gardait bien de le montrer.

« Polycarpe de Barutoliussi, Piccolo d’Avinia, Tancrède de Systolie, Pietro de Marfoy, Ircénius d’Yspania et… Arichis se rendit compte qu’il ne connaissait pas le prénom du dernier et après une petite seconde de doute, reprit. La Jaspe, patriarches et vassaux de l’illustre clan au dragon de sinople. Vous serez jugez ici même par cette cour pour les crimes commis contre le Comté d’Ydril. Vous êtes accusés de trahison, félonie, corruption de haut personnage, manipulation d’enfant, meurtres, assassinats et viols. Nous déclarons, nous Arichis d’Anoszia, Régent d’Ydril, Vicomte de Calozi, Seigneur de Velmonè, Patriarche des Anoszia, Sieur-Dragon de Calozi, Sénéchal et Protecteur de l'Ydril, Grand Chambellan d’Honneur de la Grande Traverse, Érudit de Prestige de la Destinée de l’Aube et Maître des Enfants de la Nébuleuse Écarlate, cette séance ouverte. Tout silence de votre part sera considéré comme non-coopération et ira à votre encontre. Tout irrespect envers nos personnages sera sanctionné, tout égard sanctionné. Sommes-nous fait bien comprendre ? Bien, débutons. »

Arichis recula, et alla s’assoir sur sa chaise, croisant ses mains sur son ventre. Odoric prit alors la parole.

« Vous avez été reconnu coupable pour avoir plonger Ydril dans une guerre fratricide et avoir tirer les armes en premier. Pour cela, vous allez devoir payer une somme de deux-cents souverains d’or chacun au baron d’Ysari, Alvaro d’Arcani, Ami de l’Ydril. Avancez chacun à votre tour, et présentez votre défense. »

Ce qu’ils firent, un à un. Arichis restait silencieux et laisser son frère menait le procès au côté de Marsili, ils réfutaient, démentaient mais les questions d’Odoric avaient d’avantage le ton d’accusations. Après une session d’une vingtaine de minutes, le régent se leva, main ouverte pour réclamer le silence comme Alastein l’avait fait. Certains, dont l’Yspania, s’étaient amandés mais la sentence était tombée dès lors que le comte avait été trouvé mort sur le champ de bataille. Les juges se retirèrent à l’écart, dans un murmure ils se mirent d’accord et Arichis revint vers l’audience au bout de quelques minutes.

« Polycarpe de Barutoliussi, Piccolo d’Avinia, Tancrède de Systolie, Pietro de Marfoy, Ircénius d’Yspania et… La Jaspe, vous avez été reconnu coupable par ce tribunal. Vos six familles vont remettre deux de vos enfants, légitime et par ordre de naissance, aux familles Valdèse, Genucci, Mirabelo, Austar, Joviani et Anoszia, ils seront traités correctement comme des pupilles. Vous allez remettre également chacun un otage à la cour de Cloyi, où ils seront sous la protection Anoszia.  A présent, Polycarpe avancez-vous.

Polycarpe de Barutoliussi, vous avez été reconnu coupable par ce tribunal. De ce fait, vous êtes déchus de tous vos titres, et cédez vos maisons à Ydril-la-Ville aux Valdèse. Vous signerez ce traité, où il est stipulé que vous renoncez à toute revendication sur le Vicomté du Trezatio qui vous a été retiré suite à une première trahison il y a de cela quelques années où vous avez prit les armes aux côtés de Diogène le Fol. Une troisième trahison sera accompagnée d’une condamnation à mort.  

Tancrède de Systolie, vous avez été reconnu coupable par ce tribunal. De ce fait, vous êtes dépossédez de tous vos bien à Ydril, et êtes condamnés à l’exil, vous ne remettrez plus jamais les pieds sur le sol soltaar.

Pietro de Marfoy et Messire de La Jaspe, vous avez été reconnu coupable par ce tribunal. De ce fait, vous êtes relevé de toutes vos fonctions. Vous êtes condamnés à finir vos jours à FieroCastelo, au sud de Bossera, où vous serez logé, nourri et gardé, avec droit de visite sous l’accord de notre personne.

Ircénius d’Yspania, vous avez été reconnu coupable pour trois chefs d’accusations. De ce fait, vous paierez et livrerez ce qui a été stipulé plus tôt mais vous gardez votre titre de Vicomte, vos terres et vos domaines.
Ircénius s’inclina devant le régent, et répéta à plusieurs reprises des remerciements.

Anselme de Barutoliussi, a été reconnu coupable par ce tribunal. De ce fait, vous êtes condamnés à mort. Des chuchotements se firent entendre parmi les courtisans, mais Arichis intransigeant, continua.

Piccolo d’Avinia, vous avez été reconnu coupable par ce tribunal pour tous les crimes cités plus haut mais également pour la mort d’Alastein de Systolie. De ce fait, votre famille est dépossédée de ses titres et de ses biens, mais vous êtes également condamnés à mort et vous serez exécuté lorsque le soleil sera à son zénith. Séance close ! »

Le reste de la journée, on s’affaira à exécuter toutes les sentences tandis que dans la ville, des rhapsodes chantaient déjà ce qui se fera connaitre plus tard comme l’Envolé du Dragon, tandis qu'Arichis récoltait les serments de vassalité pour lui et sa comtesse.    

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MessageSujet: Re: La fin d'un Règne.   La fin d'un Règne. I_icon_minitimeMar 9 Déc 2014 - 20:07

PNJ: Marsili de Valdèse
Tout le long du jugement il était resté de marbre, le regard strict et les yeux rivés sur tous les condamnés qui s’apprêtaient à recevoir leur sentence. Assister à cette scène était peut-être la plus grande récompense qu’il avait pu avoir jusque-là. De voir ainsi s’orchestrer la justice et punir durement tous les hommes qui avaient tenté de les anéantir n’était que le commencement d’une douce vengeance qui continuerait sur le long terme. A partir de ce moment précis, tous ces Systolie, Jaspe, etc… seraient étroitement surveillé par le réseau qu’il comptait mettre en place et diriger d’une main de maître avec l’accord du régent d’Ydril. Avec un tel réseau de petits oiseaux, plus jamais les intérêts d’Ydril ou d’Ysari ne se retrouveraient mis à mal par un complot ou une prise de pouvoir sortant de nulle part.

A la fin du jugement, on prépara les condamnés à mort pour leur exécution au zénith. Il restait encore un peu de temps avant que les bourreaux ne procèdent à leurs macabres agissements et Marsili en profita pour prendre congé du régent et de la noblesse ydrilote. Il retrouva le seigneur d’Ysari qui campait dès lors devant la cité d’Ydril. Il sortit ainsi accompagner des hommes qui avaient également fait la campagne avec lui et retrouva le jeune Alvaro entouré de ses officiers, avec au milieu une table soutenant de multiples cartes. La nouvelle de la levée de ban de la duchesse de Soltariel avait eu écho important dans les rangs et l’on s’apprêtait déjà à défendre la frontière en faisant une marche forcée. Mais Marsili apporta de bonnes nouvelles même si tous les visages en face de lui parurent anxieux.

-Messire, dit-il en s’adressant au baron, mes seigneurs, j’apporte de bonnes nouvelles d’Ydril. Les coupables pour la trahison faite aux Anoszia et à leurs vassaux viennent de recevoir leurs jugements. Certains seront décapités au zénith et le régent vous invite à vous tenir à ses côtés lorsque le châtiment tombera. Quant aux autres, ils paieront à votre personne un montant qui devrait normalement couvrir les frais de la campagne. Pour ce qui est du reste, ce sera à vous seigneur de vous entretenir avec le régent afin de parler de l’avenir.

Sur le sujet de Soltariel, il n’adressa aucun mot, et ce bien parce qu’il ignorait encore les décisions de l’estréventine. Heureusement, les informations semblèrent ravir les officiers présents et tous suivirent leur baron lorsqu’il rentra dans la vieille Ydril, là où l’on s’apprêtait à exécuter les condamnés. La place était noire de monde, même si une grande partie de la population semblait encore ignorer le pourquoi de la présence du baron d’Ysari. Les autres, c’est-à-dire la noblesse et les membres des Anoszia, Valdèse et autres vassaux accueillirent avec joie le suzerain voisin. Dans la foule, Marsili remarqua un petit groupe d’hommes en armes qui fredonnaient les airs d’une nouvelle chanson, vraisemblablement, elle s’appelait l’envolée du dragon.
Le dragon rougeoie dans le ciel étoilé,
La cité dort, mais l’enfant est apeuré.
Le dragon tournoie sans jamais s’arrêter.
La cité dort, mais l’enfant veut s’armer.

Une pique contre des flammes,
Et la cité s’alarme
Une pique contre des flammes,
Et la cité prend les armes....


Dernière édition par Oschide d'Anoszia le Mer 10 Déc 2014 - 16:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La fin d'un Règne.   La fin d'un Règne. I_icon_minitimeMer 10 Déc 2014 - 13:58

Après la mort du comte, et l'embuscade tendu par le baron, plus rien ne s'était opposé à l'avancée des troupes Ysaraines. L'on avait vu l'armée Ysaraine passé d'une armée plutôt réticente au combat et bien sombre à l'idée de l'ennemi qu'elle allait combattre à une armée pleine de joie, de vigueur, et avec bien plus d'entrain. Le Baron avait tout d'abord joint un point dans le territoire ydrilote où il avait attendu toute l'intendance de son armée. Vivres, troupeaux pris au passage, blessés, et tout ce qui se trouvait à l'arrière d'une armée. Puis, il était parti en direction d'Ydril. La ville si elle ne tremblait pas, n'avait néanmoins émise aucune protestations quand sous ses murs, le camp de la solide armée d'Ysari s'était mis à se dresser devant les yeux ébahis des habitants et des défenseurs. Toiles de tentes colorées et oriflammes apportaient autant de couleur chatoyante qui donnaient un air triomphant et invincible à toute cette armée en campagne. Les bannières d'Ysari, solidement dressé et nombreuses dans le camp battaient le vent avec impétuosité et semblait défier toute la ville qui se dressait devant l'armée. Le baron avait bien sûr pris toute les mesures nécessaire à la sécurité de ses hommes et de lui-même, mais maintenant que le dragon était libéré, l'armée sous les remparts n'était plus adverse mais alliée. Des messagers n'avaient cessé d'apporter aux barons de multiples nouvelles. Tenu au courant par son conseiller, le sire Arbécanti, Alvaro savait ce qui avait été fait en Ysari, il connaissait aussi toutes les actions voisines entreprises contre lui. Les troupes qu'avaient massé Soltariel n'étaient pas passé inaperçu non plus, et si le Baron était resté sous les murs d'Ydril, c'était bien pour s'assurer qu'il ne repartirait pas avec un ennemi dans son dos. Maintenant qu'il était sûr de ce qu'Ydril n'était plus une adversaire, il comptait bien repartir.

Les préparatifs de départs commençaient à être donné quand Marsili fit irruption. Entouré de ses officiers, devant de multiples cartes, le Baron leva la tête. Il écouta ce qu'avait à dire le conseiller qui depuis le début de la guerre ne cessait de courir d'un camp à l'autre, et malgré la fin des hostilités, il continuait ses incessantes courses. L'invitation du régent était certes bonne à prendre, mais le Baron prévoyait le départ. Pourtant, ignoré celui pour qui l'on s'était battu, c'était faire preuve d'un certain manque de respect et de bon sens, et le régent l'invitait aussi à parler d'avenir ce qui ne pouvait se refuser. Alvaro ne serait pas parti avant quelques jours de toute façon, mais, puisqu'il avait l'occasion d'aller voir le régent, autant qu'il la saisisse. Il ne tarda pas à s'habiller d'une tunique aux couleurs d'Ysari, ainsi que d'une lourde cape bleue foncé. Son épée aux côtés, et suivis par une bonne cinquantaine de chevaliers, les bannières d'Ysari flottant haut, il entra dans la tumultueuse Ydril. La tête haute, le Baron s'avança, suivant son conseiller, les gens s'écartaient devant eux, et les chevaliers du baron respirait force et confiance. Il était regardé par tous, certains ne comprenaient pas ce qu'il pouvait bien venir faire ici, mais les nobles qui entouraient le régent, eux, ne tardèrent guère à accueillir le baron avec sourire et joie. Dans la foule, le Baron ne manqua pas d'entendre un chanson que beaucoup se plaisaient à siffloter ou à chanter en ces temps, celle que l'on appelait l'envolée du dragon. Le Baron l'écouta:
Le dragon rougeoie dans le ciel étoilé,
La cité dort, mais l’enfant est apeuré.
Le dragon tournoie sans jamais s’arrêter.
La cité dort, mais l’enfant veut s’armer.

Une pique contre des flammes,
Et la cité s’alarme
Une pique contre des flammes,
Et la cité prend les armes...

Le dragon rougeoie dans la cité enflammée,
La cité brûle, dans le silence, disparait.  
Le dragon tournoie et ne connaît la pitié.
La cité brûle, et jamais ne renaît.

Des cendres contre des flammes,
Et la cité s’emmure.
Des cendres contre des flammes,
Et la haine perdure...

Il ne tarda pas à laisser de côté la musique et à trouver le régent. On le laissa se porter à sa hauteur. Alvaro s'inclina à demi devant le dragon d'Ydril. L'aigle et le dragon se faisaient face, lui jeune et l'Anoszia encore fort et éxperimenté, la vivacité et la fougue de l'aigle combiné avec la force et la sagesse du dragon...Un beau tableau. Le baron ne tarda guère à prendre la parole:

-Je suis Alvaro d'Arcani, Baron d'Ysari. Il devait sans aucun doute connaitre son nom, et ses titres, mais le jeune seigneur tenait à se présenter à lui. Messire, c'est un plaisir que de rencontrer l'homme pour lequel beaucoup sont morts et celui dont les chansons chantent...Son envolée, c'est aussi un plaisir de le voir libre, cela nous permet de voir que notre combat n'aura pas été vain. Sachez aussi que tout Ysari vous salue.

Les potences avaient été montés sur la place, on ne tarderait guère à y pendre les traîtres qui avaient été condamnés. Le Baron finit par continuer:

- Je tiens à vous remercier pour l'invitation, mais je n'aurais guère le plaisir de m'attarder en Ydril, il me faut rejoindre mes terres et les défendre. Toutefois, je serais heureux de voir de mes yeux que justice à été faîtes, tout comme je serais heureux de discuter de l'avenir. Voyez-vous, il me tarde de voir Ydril et Ysari réunis toutes deux à présent que l'horizon s'élargit et que les portes s'ouvrent.
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