A chacun son poisson !

La nuit était tombée sur Baaz'Hima. Tout était silencieux et endormi. Le palais était à l'image de sa cité et les couloirs raisonnaient au moindre bruit. Pourtant, une silhouette évoluait tel un fantôme. Sa robe aux reflets bleutés irradiait d'une lueur surnaturelle sous les rayons des deux lunes. La soie accompagnait les mouvements de la belle telles des ondes dans l'eau. Les longs cheveux blonds de la belle était élégamment tressés et parsemés de quelques minuscules paillettes.
Devant cette apparition, les gardes restaient statiques. Ils avaient peine à reconnaître celle qui devait les commander.

Aleth s'était apprêtée avec soin. Elle avait appliqué un baume au parfum enivrant sur l'ensemble de son corps d'albâtre. Elle avait choisi une tenue aguicheuse mais pas ostentatoire afin de susciter le désir sans être vulgaire. Ses épaules étaient découvertes et sa robe était fendue d'un côté jusqu'en haut de la cuisse laissant voir par moment sa jambe si finement ciselée. Le reste de la coupe était taillée très près du corps et on pouvait distinguer chaque courbe de sa silhouette si parfaite. Le tissu était presque de trop...

La Sublime se rendit d'un pas assuré jusqu'à la chambre du Prince où les gardes, abasourdis, la laissèrent entrer l'air béa. Une fois à l'intérieur, elle s'adossa à la porte pour la repousser et la fermer sans discrétion.
Dans le lit, une forme se mut et se tourna vers la belle qui attendait sa réaction d'un regard plein de désir. Depuis un moment, il avait découvert le feu qui brûlait en elle et n'avait cessé de l'attiser sans jamais discontinuer. Ceux avec qui elle avait partagé sa couche entre temps n'avait pas su arrêter la tempête qui faisait rage en elle et elle s'était même surprise à susurrer le nom d'Azhar pendant ses ébats. Il était grand temps qu'elle y mette un terme.

Tandis qu'elle s'approchait du lit, le Prince s'assit et accueillit avec un plaisir son dissimulé la belle qui l'enjambait déjà en l'embrassant fougueusement. Il voulut parler mais elle le fit immédiatement taire.

-Je sais que tu aimes faire la conversation à tes conquêtes mais je te préviens... Tu parles, je m'en vais.

Il acquiesça sans un mot et leurs baisers passionnés reprirent de plus belle. Les mains d'Azhar se glissèrent le long de ses cuisses et Aleth se redressa légèrement le temps qu'il libère le bas de son corps de ce morceau de tissu. Lorsqu'elle se rassit, son intimité se retrouva directement en contact avec le témoin de la virilité déjà ragaillardi du Prince qui dormait nu. Quant à elle, son désir ne faisait aucun doute et son bassin bougeait déjà, attisant le désir de son partenaire de haut en bas et de bas en haut...
Après un moment, la Sublime se releva et entraîna Azhar avec elle. Elle ne voulait pas faire ça sur le lit... Quitte à se montrer passionnés, autant choisir un endroit moins conventionnel.

Sans quitter les bras de son nouvel amant, Aleth resta maître de la direction à suivre. Ils firent toutefois quelques étapes en chemin... Contre un montant du lit... Sur une table... Contre un mur... Les mains et les lèvres des deux partenaires se faisaient à chaque fois plus entreprenantes et baladeuses. Azhar disparut même pendant un moment sous les pans de sa robe tandis qu'elle s'accrochait à tout ce qu'elle pouvait pour essayer de garder les idées claires. Elle n'avait pas fini...
Après ce long trajet plein d'escales, les amants arrivèrent enfin sur le balcon où un tapis de coussins reposaient pour accueillir le Prince. Ce fut d'ailleurs la mission qu'il remplit car, d'un geste vif, Aleth le poussa pour qu'il s'y affale. Visiblement, c'était là qu'elle voulait le faire... A l'air libre et à peine dissimulée sous la tonnelle de voiles et de rideaux qui protégeait sa royauté du soleil la journée.
Pendant un moment, elle observa Azhar débordant de désir pour elle, s'en mordant d'avance la lèvre inférieure. Puis, elle commença à reculer, lentement. Au bout de quelques pas, elle était de nouveau dans la chambre et ses bras s'étendirent de chaque côté pour attraper les portes... Le Prince comprit alors ce qui était en train de se passer mais il était trop tard... Aleth ajusta sa robe et quitta la pièce avec un grand sourire, laissant sa majesté enfermée seule et nue sur le balcon.


Voilà ce qu'Aleth ferait pour calmer les ardeurs d'Azhar si elle ne risquait pas quelques réprimandes sévères derrière, ne serait-ce que pour l'humiliation subie !