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 Présentation de William Baleth (terminé).

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William Baleth
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William Baleth


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Âge : 28
Date d'inscription : 30/09/2016

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  22 ans
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MessageSujet: Présentation de William Baleth (terminé).   Présentation de William Baleth (terminé). I_icon_minitimeVen 30 Sep 2016 - 3:56

Nom/Prénom : Baleth, William  
                           
Âge/Date de naissance : 22 ans

Sexe : Masculin

Race : Humain

Faction : La Péninsule

Particularité :  

Sans but, sans objectif, traversant les ennéades tel un fantôme les unes après les autres, le jeune homme se présente face au danger sans jamais faire preuve d’instinct de conservation pour sa personne. Cette particularité peut-être caractérisée comme une lame à double tranchant. En effet, ce manque, en certaines occasions, peut jouer en sa faveur en surprenant, par exemple, son opposant, ou en lui permettant d’effectuer une action qui aurait arrêté bon nombre d’individus. Mais, à  contrario, cette anomalie peut lui coûter bon nombre d’injures physiques plus ou moins graves et pourrait l’amener, un jour,  aux portes de la mort.
Alignement : Neutre mauvais

Métier : Assassin

Classe d'arme : À distance (arc)


__________________________________

Possession/Équipement :

Le jeune homme n’est point un homme riche, loin de là. Portant l’ensemble de ses possessions sur lui-même, William est pourvu de deux capes, et de quelques vêtements de rechange traînant dans son sac en bandoulière. Véritable objet de sa subsistance, son arc, ainsi que son carquois rempli de flèche de facture raisonnable, n’est point une arme extraordinaire. Cependant, celui-ci, bien entretenu, a montré son utilité en de multiples occasions. Possédant deux dagues, l’une dans sa botte droite et l’une à sa ceinture, ces couteaux son ce qui se rapproche le plus d’une arme pouvant l’aider dans un combat au corps à corps. N’ayant aucune armure particulière, ce dernier n’est point un combattant, mais bien un tueur à distance.
Pour finir, le jeune homme possède une corde d’arc de rechange, une pierre à feu et une à aiguisé, ainsi qu’un bâton de marche tout ce qu’il y a de plus normal.
Description physique :

Pouvant être caractérisé de bel homme, William, au premier regard, semble être un individu commun  ayant un certain charme. De par ses yeux verts, sa barbe mi-longue et ses cheveux brun, rasé sur ses tempes et court sur son crâne, celui-ci a de quoi plaire à certaines jeune femme. Cependant, en regardant de plus prêt ce dernier, ses yeux semblent brûler d’une fièvre maladive, et un contour violacé se dessine en dessous de ceux-ci, preuve de nuit cauchemardesque. Une cicatrice sur sa joue droite vient compléter le tableau de son visage, qui bien souvent affiche une expression butée.

Mesurant un mètre 80, celui-ci, à l’heure actuelle, oscille beaucoup plus vers la maigreur que la forte musculature, de par ses carences alimentaires et le manque de nourriture dans ses perpétuelles pérégrinations dans la Péninsule. L’un des détails particuliers de son physique, l’index de sa main droite est manquant, ancienne blessure d’une vie lointaine et révolue. N’ayant pas une garde-robe bien profonde, les habits de ce dernier se résument bien souvent en une tunique, surmontée d’une cape à capuchon, de braies et de souple botte de marche. L’entièreté de ses vêtements se fonde dans les tons de vert et de brun, couleur  du couvert forestier.
Description mentale :

N’espérant plus rien de la vie, William est, psychologiquement parlant, mort de l’intérieur. Gorgée de rancœur, la haine et la colère semblent être les uniques émotions réussissant à se frayer un chemin au travers de son être. Ce traumatisme, construit jour après jour  pendant son enfance, connut son point culminant lors d’une fatidique nuit d’automne. Cette blessure entraîne de violents accès de rage et de violence lors de crise épisodique. Refermée sur lui-même depuis sa naissance, la solitude est son compagnon de toujours. N’ayant aucune compétence pour sociabiliser, c’est bien souvent dans un mutisme froid, voir haineux, entrecoupé de quelques coups d’œil agressif, que ce passe la plus grande majorité de ses interactions avec le peu d’individus avec lesquels il converse.N’ayant eu le droit à aucune éducation si ce n’est celle de la vie quotidienne, William n’est point un érudit. Cependant, calculateur, froid et rusé, celui-ci à un intellect ne s’encombrant point de l’empathie ou de la pitié pour son prochain. Priorisant, en toute occasion sa personne, il pourrait être caractérisé de fourbe par ses paires.
Capacités magiques :

Aucune capacité magique, il ne sait même pas lire !

__________________________________

Histoire :  

                                                                             L'espoir serait la plus grande des forces humaines si le désespoir n'existait pas.


 Travaillant la terre de génération en génération, la famille Baleth fut, depuis ses premiers balbutiements, des alleutiers des seigneurs régentant les terres du duché d’Erac. Vivant dans une bourgade située à l’est, soit au plus loin de l’océan d’Eris, la famille évita, à travers son histoire, les nombreux  problèmes de piraterie que subirent les côtes des terres ducales. C’est dans une situation pouvant être caractérisé de sereine, que l’arbre généalogique des Baleths prit racine. Pour cette famille, l’agriculture fut toujours définit comme une agriculture de subsistance où le peu de surplus allait directement au seigneur à titre de rente. Cette difficulté à s’enrichir, s’expliquant part le terrain vallonneux et les nombreux boisés - boisés protégés par une régulation du Duc-  furent toujours une épine dans le pied pour ces paysans survivant,plus ou moins, de peine et de misère. C’est au sein de cette famille de basse extraction que William Baleth vit le jour.

Le plus jeune d’une fratrie de cinq frères, William fut, depuis sa naissance, considéré comme une nuisance dans la petite maisonnée. Rejeton  découlant d’une erreur de jugement de ses parents, le jeune homme coûta la vie de sa mère dans un accouchement difficile. Cette naissance meurtrière, que son père n’apprit jamais à lui pardonner, fit  de Will le mouton noir, l’indésirable, l’intrus chez les Baleth. Cette haine, véhiculée par les sentiments de son géniteur, se transposa sans mal sur l’attitude de ses deux ainés, qui le prirent bien souvent –trop souvent-  à partie dans sa jeunesse. L’unique membre de sa famille ne lui imputant pas tous les maux de la ferme fut son frère, Alrick, le plus vieux de la bande.

Âgé de 24 printemps, Alrick était l’archétype même de tout fils de fermier exemplaire. Grand gaillard solide et bien bâti, son frère était un travailleur dur à la tâche, ne reculant devant aucun labeur. Toujours bon vivant, que ce soit une pinte à la main le soir, ou en extrayant le soc de la glaise dans la journée, ce géant brun avait le sourire facile et contagieux. Aimé de tous, Alrick le rendait bien de par sa jovialité et son entrain constant. Admirable travailleur de la terre, mais aussi chasseur hors pair, il était l’homme de la situation depuis toujours, et ce, en tout temps.

À contrario, William était, comme il le fut déjà mentionné, le mouton noir de la famille. N’ayant jamais connu l’amour de son père, ce dernier développa un caractère acariâtre, traduit par le manque qu’apporta l’absence de tout côté affectif. C’est comme un animal blessé que Will grandit, développant son amertume par le fait même,  et se renfermant sur lui-même. Son caractère difficile, ainsi que le rejet qui régit sa vie familiale, le poussa à chercher le confort dans la solitude. C’est donc comme un animal blessé que le jeune homme agit  toute sa jeunesse durant. Abhorrant les travaux de la ferme, Will haïssait sa future existence de travailleur de la terre et ne trouvait sa quiétude et son bonheur qu’uniquement dans la forêt. Bref, sa vie n’était que douleur émotionnelle, haine, et son futur n’était guère mieux, entre un travail détesté, et pourtant inévitable, et une survivance difficile jusqu’à sa mort.

Mais au moins, il y avait elle…


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-Ne te sert pas seulement des muscles de tes bras pour tirer Will. Lui reprocha son frère dans un murmure. Essaye t’utiliser ceux de ton dos aussi. Comme ça tu vois ? Lui montra-t-il dans une mimique d’un archer tirant la corde. Comme si tu voudrais que tes omoplates se touchent. Voilà, c’est mieux. Maintenant, attend… attend… att… tir !

Le trait parti en sifflant en direction de sa cible, un daim situé à bonne distance s’abreuvant à même un ruisseau. La flèche atteignit l'animal… et se planta dans le flanc de la bête. Poussant un gémissement de douleur où se mêlait la surprise, celui-ci partie d’une cavalcade effrénée se réfugier au loin, sa silhouette s’effaçant peu à peu entre la dense forêt de tronc.

-Et merde.

Se relevant difficilement – les deux hommes ayant gardé la position accroupis de longues heures durant- William regardait dans la direction prise par le fuyard. Soupirant d’exaspération, il se pencha pour ramasser sa besace  -vide-  gisant sur le sol. La chasse n’ayant pas été fructueuse aujourd’hui, il n’y aurait pas grand-chose sur la table ce soir. Il voyait déjà les reproches et les critiques poindre à l’horizon et pleuvoir sur sa personne.

-Belle tentative mon frère ! L’encouragea Alrick en lui posant une main sur l’épaule. Le tir n’était pas facile. Je ne l’aurais surement pas réussi.

William se retourna et le regarda avec une moue boudeuse. Tous deux savaient que ce dernier l’aurait abattu facilement. Celui-ci n’essayait que de remonter le moral du jeune homme.

-Non, évidemment. Toi, l’homme qui ne rate soi-disant jamais sa cible, le chasseur hors pair, le fléau de ces bois aurait raté cette simple proie ?

Alrick partit d’un rire profond se répercutant à travers la forêt. Les oiseaux nichés dans les arbres aux alentours prirent leurs envols au son venant briser le calme ambiant. Cet éclat de joie vint ragaillardir le moral de Will. Prenant la direction de l’endroit où sa flèche avait atteint sa proie, le jeune homme se pencha sur les traces de sang laissé par cette dernière. Plusieurs taches foncées venaient maculer l’herbe à ses pieds. Il y avait beaucoup de sang. Se retournant, il chercha le regard de son frère à la recherche de la réponse à sa question muette.  

-Je ne sais pas Will. Soupira Alirck en levant les yeux vers le soleil descendant. Se grattant la tête là où ses cheveux commençaient déjà à manquer, l’ainé semblait indécis. Il commence à se faire tard pour suivre ce daim à la trace. Tu reviendras demain non ?

-Tu sais aussi bien que moi que demain il ne restera presque plus rien de sa carcasse avec les loups. Il saigne abondamment, il ne devrait pas pouvoir aller bien loin. En plus, nous avons besoin de cette viande. Exposa-t-il comme argument imparable à son frère.

Un énième soupir de ce dernier, puis un autre regard au soleil, laissant finalement place à un hochement de tête hésitant, amena finalement la réponse que William attendait. Il ne put s’empêcher de sourire face à sa victoire. Se relevant et époussetant les brindilles sur ses chausses, vestiges de leurs attentes dans les buissons, il prit le temps de suivre du regard la piste laissée par le ruissèlement du sang sur le sol. Ce serait du gâteau.

-Toi rentre, grand frère. Prévient père et les autres que j’aurais un peu de retard. Je serais plus rapide seul. En plus, c’est ma proie, mon erreur. Finit-il par dire en passant son arc en bandoulière.

-D’accord, d’accord jeune insouciant. Dit-il en se retournant et en commençant à marcher en direction de la chaumière. Tu fais vite d’accord ? Ne m’oblige pas à venir te chercher ! Énonça Alrick, en signe d’au revoir, une main levée par-dessus son épaule sans un regard en arrière.

Finalement seul, William Baleth ne pu s’empêcher de sourire à pleine dent. Que la traque commence.Traversant le ruisseau sans plus de cérémonie, en évitant bien évidemment de mettre les pieds dans l’eau en marchant –tantôt sautant- de rocher en rocher, le jeune homme suivit le chemin laissé par l’animal sans difficulté. Remontant peu à peu la piste, c’est silencieusement, le pas léger et dans une économie de tout mouvement superflu, qu’il avança tranquillement sous le couvert forestier. Cette traque silencieuse, propre à tout prédateur en chasse, était une histoire mainte fois jouée dans la vie de Will. L’expérience, ainsi que la facilité de la piste permirent à son esprit de vagabonder dans le passé.


Présentation de William Baleth (terminé). 312




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Dans cette matinée froide des jours précédents l’hiver, où chaque expiration formait un nuage de condensation, le jeune Baleth trépignait sur place. C’est les mains sous les aisselles à la recherche de chaleurs, et soufflant face à la morsure du vent, qu’il attendait. Peu à peu, les premiers rayons de soleil vinrent à bout du promontoire rocheux cachant, il y a de cela quelques instants encore, les premiers pas de l’astre en cette nouvelle journée. Le levé du jour, apportant inévitablement au travers de sa lumière une chaleur bienfaisante, donna enfin un peu de répit  au doigt gourd de William.

C’est ce moment que son frère choisi pour apparaître au lieu de rendez-vous, soit la lisère de la forêt juxtaposant les terres familiales. Sans plus de cérémonie, excepté quelques mots bougons dus à un réveil aux aurores, et à une soirée beaucoup trop arrosée, les deux hommes s’étaient enfoncés dans l’entrelacs forestier à la recherche de nourriture. Les sens en éveil et dans un silence complet, ils avaient passé la matinée à la recherche de pistes fraiche. Cette journée-là, la chasse avait été fructueuse. Sur le chemin du retour, ils revinrent transportant leurs prises de la journée, soit deux lapins capturés au collet et un lièvre, abattu d’un tir dans sa course, par William.

Le retour avait été beaucoup plus jovial que l’allée. Ce remémorant les nombreuses frasques et déboire de la fête du village d’hier, et ayant terminé de cuver la vinasse,  les deux frères échangèrent de nombreux rirent et moment d’hilarité. En cette journée, William se surprit lui-même dans l’exubérance de sa jovialité et dans sa bonne humeur. Après tout, c’était facile à comprendre. La journée en forêt avait été sublime, il était avec son frère, l’unique membre de sa famille lui donnant un semblant d’affection, et il y avait eu la soirée d’hier, mais surtout, il y avait eu  CE moment hier.

À l’approche de leur point de départ en matinée, William s’arrêta et se fit très sérieux en interpellant son frère qui marchait devant lui en palabrant.

-Et là…là, ta Job qui se met à danser sur la table et…E… racontait l’ainé de la fratrie entre deux fous rires.

-Alrick, il faut qu’on parle. Annonça-t-il.

Se retournant avec le sourire, l’ainé prit à son tour un air sérieux en voyant l’expréssion de son jeune frère. S’adossant à un arbre et déposant au sol les deux lapins, il croisa les bras et hocha de la tête, invitation muette pour William de dire ce qu’il avait à dire.

-Et bien je n’irais pas par quatre chemins. Hier soir, j’ai demandé  à Beth’ si je pouvais  demander sa main à son père au courant de la prochaine année. Elle à accepté.

Bethany, fille du boucher de la bourgade, avait toujours été la femme que William espérait ravir. Depuis toute petite, celle-ci avait été l’objet de sa fascination. Femme plantureuse, ayant des cheveux de couleurs paille descendant juste en dessous des épaules et de grands yeux verts semblant s’abreuver de tous les détails l’entourant, Beth’ avait toujours fait tourné les têtes de la gent masculine sur son passage. Calme et réfléchie, cette dernière avait souvent éconduit de nombreux prétendants plus ou moins sérieux au travers des années. Ne cherchant pas à se coucher dans les foins, ni une  relation frivole, mais plutôt une union stable et voulant fonder une grande famille,  Bethany semblait être la femme idéale. Lors de ces dernières années, William avait commencé à courtiser celle-ci qui avait réagi, favorablement.

Bel homme, le cadet chez les Baleth n’avait eu aucune difficulté à attirer son attention. Quelques détours à la boucherie de son père pour troquer ou vendre les produits de sa chasse lui avait permis d’entrapercevoir et de démontrer son intérêt à Bethany. Au fil des visites, il réussit à lui voler deux ou trois conversations. Conversations méthodiquement préparées d’avance de par la difficulté que Will avait à sociabiliser. Peu à peu, il noua une relation amicale avec la jeune femme et passa même quelques journées, grappillé ici et là, en sa compagnie. Flânant le plus généralement dans les champs aux alentours de la petite municipalité, le jeune homme avait écouté avec assiduité l’élue de son cœur déblatérer la majorité du temps. Toujours en retrait dans sa solitude, ce rôle d’oreille attentive lui allait parfaitement et ne semblait pas déranger le moins du monde Béthany.

Le père de la jeune fille semblait lui aussi apprécier le jeune homme. Reconnaissant la précision de son tir dans le gibier qu’il ramenait, ainsi que la bonne volonté de William, celui-ci ne cherchant jamais à faire fluctuer à la baisse les prix de la marchandise, le paternel de Béthany était amical lors de ses visites. De plus, il ne semblait pas voir d’un mauvais œil les quelques mots que le jeune homme échangeait avec sa fille en sa présence. William espérait que cet homme s’en souviendrait lorsqu’il demanderait la main de sa fille.

Hier, Will avait passé la soirée avec la jeune femme, profitant que la fête bat son plein pour continuer ses avances de moins en moins subtiles. Au fil de la soirée, profitant de la frivolité due à l’alcool, les contacts physiques lors des danses endiablées, ou lors de moment plus calme , devinrent de plus en plus poussé jusqu’à terminé cette fabuleuse nuit sur un baiser langoureux à l’ombre d’une maisonnée. C’est suite à ce doux contact avec les lèvres, lèvres  qu’il avait si ardemment désirée, que William lui avait demandé sa main et cette dernière avec acceptée dans un murmure.

-Je voulais seulement en parler à quelqu’un.

Toujours adossé à l’arbre, Alrick regarda sans rien dire son frère dans les yeux. Puis, hochant la tête, il se décolla de l’arbre aillant soutenu son poids lors des dires de William et récupéra ses lapins qu’il avait laissés choir sur le sol.

-Je suis content pour toi Will. Maintenant, rentrons. Nous sommes attendus.

Toujours dans la magie du moment, le jeune chasseur ne se rendit pas compte de ce que cachait le manque d’enthousiasme de son frère, ainsi que le  silence buté  de ce dernier lors du retour vers la ferme. S’il avait eu la possibilité de croiser le regard de son ainé marchant devant lui, il aurait senti la sourde colère émanant de cet être.


Présentation de William Baleth (terminé). Bythan14

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-Assieds-toi. Il faut qu'on parle.

Venant tout juste de franchir le seuil, William était tombé nez à nez avec son géniteur. La lune déjà bien haute dans le ciel, le daim ayant réussit l'exploit de  trainer sa carcasse sur plusieurs kilomètres, le jeune homme était rentré beaucoup plus tard que son grand frère. Cependant, il était évident que son père ne lui adressait pas la parole - chose qu'il ne faisait presque jamais- pour le sermonner de le voir rentrer si tard. Il serait moins étonné de se faire,  invectivé pour ne pas s'être  encore cassé le cou en 20 ans d'existence, que de voir ce dernier éprouver de l'inquiétude à son égard.

Trônant au bout de table faisant face à l'entrée, le vieil homme, les mains croisées et les coudes appuyés sur la table regardaient son plus jeune d'un regard torve. Derrière lui, appuyé au linteau de la cheminée, le front sur l'avant-bras et dos à son jeune frère, Alrick avait quant à lui le regard perdu dans  les flammes dansant dans l'âtre. Sur une chaise dans le coin de la pièce, Allen s'amusait à lancer une pomme et à la rattraper, en lançant en même temps -un vrai jongleur - le même regard assassin que le vieux à son frère. Quant à lui, Orell était assis à la table et ne semblait pas s'intéresser le moins du monde à William, mais portait toute son attention à  son père en se tenant la mâchoire. Déjà, son œil virait au noir. Le vieil homme ne devait pas y être allé de main morte, et pourtant, il ne frappait presque jamais ses enfants. Les trois premiers ne méritaient pas ses fureurs, et le dernier subissait bien souvent celles des deux jumeaux. Toute la famille était réunie au complet. Cependant, l'humeur n'était pas vraiment à la fête, chose d'ailleurs qui n'avait aucune chance d'arrivée lorsque William était dans les parages.

C'est dans cette petite pièce, lourde de ressentiment, d'une haine palpable et de colère refoulée entre les différents antagonistes, que la famille Baleth, au bord de l'éclatement depuis toujours, se trouvait. C'est donc dans un lourd silence, n'étant entrecoupé que par les crépitements des bûches s'enflammant dans l'âtre, que les hommes se trouvant là se regardaient, où se surveillait, en chien de faïence. Will savait qu'à tout moment, l'orage qui grondait pouvait éclater et s'abattre sur sa personne. Bien que son attention était portée sur son père, il surveillait du coin de l'œil Orell, qui semblait prêt à répondre à n'importe quel ordre, tel un limier, pour lui sauter dessus. Il était plus rapide que son stupide de frère, mais il ne devait pas non plus oublier Allen. Celui risquait d'agir aussi. À deux contre un, chose qui survenait fréquemment, William ne pourrait faire face.

- Il n'y a plus de place pour toi sur cette ferme. Tu rejoins les ordres  dans trois jours. Dit le vieil homme en se levant, mettant fin à cette ''conversation''.

Le couperet venait de tomber. William était paralysé.  Il savait bien ce que cela signifiait. Il ne pourrait jamais marier Beth'. Sans terre, sans argent, le père de la jeune fille, qui aimait cette dernière par-dessus tout, n'accepterait jamais qu'un va-nu-pieds lui dérobe sa fille. Tout était fini.


-Sale fils de pute !

S'arrêtant juste avant de gravir les escaliers se trouvant au point le plus éloigné de l'entrée où se tenait William, son père prit la parole à nouveau. -Crois-tu, pauvre fou, que je te laisserais marier cette fille ? Tournant la tête et offrant un profond rictus à son fils, celui-ci continua. Tu ne l'as mérite pas, et ne la méritera jamais. Autant te voir crever dans un fossé plutôt que te voir engrosser quoi que ce soit. Le Sang des Baleth a déjà été assez souillé de par ta naissance.  Tout est réglé, son paternel et moi somme tombé d'accord sur un arrangement ell..


Il n'en pouvait plus. S’en était assez. Trop longtemps, trop longtemps il avait subi, enduré pour pouvoir un jour s'émanciper et réclamer une parcelle des terres, ce qui lui revenait de droit, ce qui lui était dû. Aujourd'hui, William venait de perdre, son avenir,  l'unique chose qui lui faisait endurer le calvaire qu'était sa vie, Bethany, sa Beth. Par le fait même, il venait aussi de perde sa lucidité.


Poussant un profond cri de rage s'extirpant tant bien que mal de sa gorge nouée, William fonça en ligne droite en direction du vieil homme, qui n'avait pas bougé et qui regardait toujours son fils  - l'était-il encore ? L'avait-il déjà été ? -  avec un sourire et un regard chargé de haine. Arrivé au milieu de la pièce, il vit du coin de l'œil Orell commencer à se lever précipitamment. William cessa brusquement sa course pour écraser son point sur le nez de son frère, qui éclata sous l'impact, rassoyant ce dernier par le même coup. Cette frappe, chargée de toute sa haine, fut d'une douceur infinie pour le jeune homme, d'un plaisir sans borne, mais ô combien malsain !

Quant à lui, Allen avait eu le temps de balancer les jambes par-dessus le banc et de se lever. Se plaçant sur la route de William, protégeant son géniteur qui n'avait pas encore bougé, celui-ci avait levé ses mains, dans un semblant de garde, prêt à en découdre avec son jeune frère poussé à la folie. Sans s'arrêter, en marchant cette fois-ci, William traversa les derniers mètres le séparant de son deuxième frère en dégainant sa dague qui lui avait servi à dépasser le daim quelques heures plus tôt.

Ce ne devrait pas être très différent avec un humain. Pensa-t-il, la tête penchée sur sa gauche en regardant ce dernier avec un sourire dément.

Allen ne bougea pas. Figé par les flammes dansantes sur la lame, encore recouverte du sang écaillé de sa dernière proie, ou par le regard empreint d'une intense folie et chargé de haine de William, ou par les deux. Il laissa passer son frère sur sa droite sans avoir esquissé le moindre battement de cil. Même sa respiration semblait s'être arrêtée.

-Dommage, froussard.

Enfin arrivé face à ce salop souriant, William tenait sa vengeance.

-Alors voici ton vrai visage.

Pointant son géniteur d'un doigt, le jeune homme ne sembla pas le moins du monde accuser le coup. -C’est de ta faute à toi, sale pourceau ! Maintenant crè...


Sa tirade fut coupée au sens littéral du thème. Son index de la main droite, qui se dressait tantôt rageur, venait tout juste de tomber au sol. À sa droite, Alrick tenant l'arme du crime avait la même lueur démente habitant le regard du plus jeune. Protégé par sa fureur et par l'adrénaline, Will ne sentit pas tout de suite la douleur. Se penchant pour éviter le second coup de lame à destination de son visage, il se releva promptement pour esquisser, à son tour, une attaque qui ne trouva que l'espace laissé vacant par son frère, dans un bond pour s'éloigner de la lame. Avant d'avoir pu faire le moindre geste, il fut cueilli à la tempe par une frappe puissante, dans son angle mort, par son père qui n'avait pas bougé depuis le début des affrontements dans la pièce. Sonné, Will n'arrivait pas à se lever. Son esprit embrumé n'arrivait plus à guider ses sens.

Se penchant sur son plus jeune, Alrick se trouvant derrière, le père de la fratrie prit la parole : vois-tu, depuis ta naissance j'ai pensée mainte et mainte fois à t'abandonner au plus offrant. Mais, ton grand-frère, dit il en pointant l'ainé par dessus son épaule, c'est toujours opposé à cela. Ce fut notre seul point de discorde, il est vrai. Admit-il en hochant la tête. L'aimant comme un père aime ses fils, j'ai décidé de te permettre de rester. Pas pour toi, mais pour lui. Cependant, le jour où tu as perdu la protection de ton frère, je savais qu'il était grand temps de te faire partir au loin. Enfin ce jour est arrivé !

Se relevant et se préparant à partir, le vieil homme s'arrêta dans son mouvement lorsqu’une pensée vint à son esprit. -Oh ! Deux dernières choses : premièrement, la prochaine fois, même si je doute que ce conseil puisse t'aider, n'essaie pas de voler la belle de l'unique personne qui te protège. Deuxièmement, n'est pas d'inquiétude pour la fille du boucher. Elle va rejoindre la famille en mariant ton grand frère à ta place. N'est-ce pas merveilleux ?

Hurlant de rage, William essaya de se relever tant bien que mal. Réussissant à se mettre sur un coude, il continua son vain effort.

-Je vais tous vous tuer, bande de salops ! Je le jure devant les cinq ! Vous allez crever ! Crevez ! Crevez ! Cr...

Il perdit conscience avec pour image le pied d'Alrick s'écrasant sur son visage.

Présentation de William Baleth (terminé). Old_ma10

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William fut réveillé par des bruits sourd et répétitif. Ouvrant difficilement les yeux, le jeune homme se trouvait au même endroit que lorsqu'il avait perdu conscience. Essayant de rassembler ses esprits, tout lui revint en mémoire comme un raz de marée écrasant l'ensemble de son être. Tentant de se relever, grognant sous l'effort requis, Will se mit d'abord en position assise et chercha à distinguer la source des bruits qu'il entendait. Ceux-ci étaient en provenance du deuxième étage. Bien vite, fin connaisseur de ce genre de tapage, il comprit qu'Allen devait passer un sale quart d'heure. Le vieux ne rigolait pas avec la discipline.

Il était dans un état lamentable. Son nez, probablement cassé, le faisait douloureusement souffrir et du sang s'écoulait encore de celui-ci et venait tacher ses vêtements. Qu'importe, il n'en avait cure. Blessure plus grave, son doigt se trouvait encore sur le sol dans une petite mare de sang. À l'heure actuelle, il serait les dents sous l'effet de la douleur. Il ne pouvait flancher tout de suite. Prenant appui sur l'âtre, il se mit difficilement debout et fut secoué d'une quinte de toux lui arrachant des soubresauts de douleur et le faisant cracher du sang sur le sol. Il devait avoir reçu des coups de pied dans les cotes lorsqu'il était tombé inconscient. Une ou deux de ces dernières devaient être cassées.

Récupérant un vieux linge trainant sur la table et le plaçant tant bien que mal autour de sa main blessée, il prit appui tout le long de ladite table pour se diriger vers la porte de sortie. C'est d'une démarche lente, alourdie par la douleur physique, mais aussi émotionnelle, qu'il réussit à atteindre le battant et à l'ouvrir d'un coup d'épaule. Au passage, il n'oublia pas de prendre son arc et son carquois qui gisait à côté de l'entrée.

Dehors, l'air frais vint le frappé comme un coup de point - encore un !- . Éclaircissant par le fait même ses esprits, William prit le temps de prendre deux grandes respirations avant de se pencher sur ce qu'il avait à faire. Tout d'abord, il devait aller voir Bethany à tout prit. Dans un souvenir plus ou moins flou, juste avant de tomber dans l'inconscience, il avait vu Alrick l'enjambée et se diriger vers la porte en prononçant le nom de la jeune fille. Regardant les astres, le jeune homme ne sut dire combien de temps il était resté inconscient. Probablement des heures durant. Il devait se dépêcher de rejoindre la jeune femme.

C'est d'une démarche de plus en plus confiante qu'il avança en direction du petit étal à deux étages se trouvant au milieu de la municipalité. Ce dernier ne croisa pas âme qui vive, tout le long de son périple vers sa belle. La nature environnante semblait morte, au même titre que presque l'ensemble des émotions du jeune homme. Seule la rage, la haine au niveau le plus pur, pour sa famille subsistait, ainsi qu'un profond attachement à la femme qu'il aimait. Enfin, il vit le bâtiment se détaché à l'horizon il accéléra le pas.

Arrivé devant celui-ci, il aperçut une silhouette solitaire assise sur le porche, les bras encerclant ses jambes. Entendant des sanglots, William reconnut Bethany. Cette dernière était dans un état lamentable. D'où il se trouvait, soit encore à une certaine distance, il pouvait voir à la lueur de la torche qu'un hématome violet se trouvait sur son menton. Sa robe était déchirée en de multiples endroits, mais par-dessus tout, sa position recroquevillée, autrefois si fière, lui fit comprendre le pire. C’est d'une démarche chancelante, alors qu'il avait lâché son arc sur le sol, qu'il se rapprocha de cette dernière.

-Oh non... Non. Je vais le tuer. Je le jure, Beth', je vais le tuer. S’entendit-il dire.

-William ?!

Entendant les paroles prononcées par son aimé, celle-ci avait levé la tête et croisé le regard brûlant de fureur et de douleur du jeune homme. Se relevant d'un bond elle se passa le dos de sa main, celui que William baisait lorsqu'il se quittait, en dessous de ses yeux pour chasser les larmes. C'est dans cet état lamentable, l'un et l'autre, que leur regard se croisa. Alors il sut. Elle serait toujours sienne. Bethany lui décocha un sourire ayant du mal à se présenter sur ce visage larmoyant. Lentement, il s'approchèrent l'un de l'autre.

Encore aujourd'hui, William se demandait pourquoi il fut à ce point maudit à sa naissance. Entendant un simple bruit, que peu de personnes auraient entendu, et encore moins n'auraient su identifié, le jeune homme bougea instinctivement. Ayant passé sa vie dans la forêt, bercé par ce bruit, il entendit aussi distinctivement qu'un hurlement, la corde relâchant le trait en direction d'une cible. En l'occurrence, en direction de lui-même.

C'est dans une rotation sur lui-même qu'il évita de justesse la flèche qui lui érafla la joue au passage. Un tir exceptionnel. Peu de personnes pouvaient tirer avec autant de précision et d'un endroit aussi loin, c'est-à-dire la lisière de la forêt, l'unique endroit qu'il n'avait pas sondé lorsqu'il était arrivé dans le village.  C'est dans une roulade savamment réalisée, l'adrénaline reprenant le contrôle de ses sens et évaporant les résidus de douleurs, bien aidé par la colère explosant au passage en ayant fait le lien entre le tir et le tireur qu'il récupérât son arc gisant sur le sol. Genoux en terre, il encocha en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire et porta toute son attention vers le couvert forestier à la recherche du tireur ou du second trait qui se faisait attendre. C'est immobile comme une statue, que la proie chassa le chasseur du regard.

-W...Will...

Se retournant, il lâcha son arc d'effroi. C'est avant que celui-ci ne tombe au sol qu'il avait rattrapé Bethany qui avait suivi la même course descendante que l'arme. Une main enserrant sa taille, l'autre ne sachant que faire face à la flèche ayant transpercé le ventre de la jeune fille, qu'il sanglota comme un jeune enfant.

-Bethany ! Reste avec moi, reste !

-Je t'aime, William. Je t'attendrais.

C'est avec un air calme, le teint cendré, une unique larme s'écoulant le long de sa joue, les yeux plongés dans ceux de William, comme si elle essayait de graver son visage à perpétuité, un faible sourire se dessinant, et une main sur la joue barbue de l'être qu'elle aimait, que celle-ci s'éteignit.

-Non.Non.Non.NON !

Tombant à genoux et enserrant celle qu'il aimait, Will ne sut jamais combien de temps il avait pleuré avec le cadavre de Bethany dans ses bras. C'est officiellement à partir de ce moment, alors que son monde venait de s'effondrer pour de bon qu'il changea. Le chassé deviendrait le chasseur, il n'aurait rien à protéger, ni son âme ni son être. L'unique chose qu'il aurait à faire serait seulement d'assouvir sa soif de sang, de vengeance, étancher sa colère se définissant comme des abysses sang fond, jusqu'à ce que la mort vienne le chercher. Il ne serait plus jamais le faible regardant le destin le frapper. Il frapperait le premier, et beaucoup plus fort.

-AAAAAAAAALRICK !


Présentation de William Baleth (terminé). Bythan12

__________________________________________________________________________________________

C'est dans un rythme effréné, courant en direction du couvert forestier où son frère avait disparu, que William commença sa chasse. Il ne pouvait savoir ce que ce dernier projetait de faire. Cependant, il n'en avait cure. Il obtiendrait satisfaction seulement lorsque ce dernier, sa proie, serait perforé de part en part. Arrivé à la lisière, il s'enfonça entre les troncs sans même prendre le temps de ralentir. Peu à peu, les branches sur son passage, l'entrelacs de tronc se faisant plus dense, fouettèrent son visage sans relâche. Cela ne lui fit pas ralentir ses folles enjambées. Suivant facilement la piste, la bête ne faisant que s'enfoncer en ligne droite sous le couvert forestier, Will tenait son arc en main gauche, une flèche encochée sur la corde. C'est en débouchant dans une clairière que la piste disparut tout d'un coup, comme si Alrick venait de se volatiliser.

Comprenant bien vite le piège qu'il lui avait été tendu, William plongea derrière un arbre alors qu'un trait passa à l'endroit où  sa tête se trouvait une seconde plus tôt. Reprenant son souffle, assis au sol, le dos appuyé contre le tronc et l'arc toujours en mains, il essaya de deviner la position d'où ce dernier venait de tirer. Effort futile. Il n'avait pas eu le temps de regarder d'où la flèche avait jailli. Maintenant, il ne pouvait sortir de sa cachette sans qu'une flèche le cueille et l'envoie dans la mort.

- Cette flèche était pour toi Will. Pour personne d'autre ! Elle aurait fini par apprendre à m'aimer. Ce n'était que la première nuit, les autres auraient été parfaites.

C'est à peine s'il entendit les paroles qu'avait prononcées Alrick, à peine s’il leur donna de l'importance. Il était mort. Au même titre que Bethany, au même titre que la nature autour de lui. William ne semblait plus se rendre compte de la douleur qui irradiait de ses côtes, de son doigt ou de sa joue meurtrie par le trait ayant pourfendu Beth'. Il ne ressentait point le  vent sur sa peau, ni la fine pluie tombant des cieux. Il n'entendait plus le bruit des insectes et animaux nocturnes, ne sentait plus son propre cœur, qui tambourinait pourtant dans sa poitrine sous le coup de l'adrénaline et de sa course. Toutes les fibres de son être étaient gelées dans une blessure psychologique, qui certes avait connu son point culminant avec la mort de son aimée, mais qui fut atteinte grâce à une vie complète de détresse émotionnelle intense. Cette journée n'avait été que la brisure, dans un portrait d'ensemble difficilement joint par quelques morceaux épars de bonheur.

- Je vais te tuer, petit frère. Tout le monde pensera que tu es le tueur. Toi, pas moi !

C'est dans ce calme ambiant, identique au  centre d'une tempête, qu'il ferma les yeux. Il devait tuer. Tuer, tuer, tuer. Rien d'autre n'avait d'importance. La mort -  mais de qui? - était l'unique remède à ses maux.
Cet endroit. Combien de fois avait-il arpenté cette forêt ? Il connaissait cette clairière. Ses arbres, ses buissons, le moindre dénivelé, le moindre caillou. Il connaissait son frère. Ce chasseur émérite, cet homme fier, ce salop. S'imprégnant de l'image mentale de la zone,  il en vint à la conclusion qu'Alrick ne pouvait être qu'à un endroit. William n'aurait qu'une chance, il n'avait pas le droit à l'erreur.

Il se releva tranquillement, les yeux toujours clos, la flèche encochée, l'arc dans les mains. Ouvrant finalement les yeux, il s'élança, sans prière, sans dernière pensée, sans espoir, sans émotion ou sans grande respiration. Il réussirait ou échouerait. Il tuerait, et obtiendrait vengeance, ou mourrait et tout ne serais plus qu'oubli.

S'étant décollé d'un bon de sa cachette, William ajusta son tir en direction de l'arbre où Alrick avait dû prendre son poste de tir. Sans regarder si son attaque avec atteint la cible, il tomba au sol dans le même mouvement pour éviter la flèche, qu'il n'avait pas vu, mais qu'il savait que son frère aurait le temps de tirer. Comme de fait, un courant d'air, annonciateur de l'échec de sa proie, passa à une vitesse folle au-dessus de lui. C'est à plat ventre sur le sol qu'il attendit un second tir qui ne vint jamais. Se relevant, il aperçut Alrick, le regard vitreux, une flèche dépassant de son corps, une expression de parfait étonnement peint sur son visage. Figé là de longues secondes, regardant le cadavre en face de lui, le jeune Baleth ne ressentit ni délivrement ou soulagement, ni remord ou tristesse. Sa fureur intacte l'élançait toujours autant qu'une profonde plaie. Lancinante, cette colère, unique rempart contre sa tristesse et pour sa santé mentale, ne le quittait pas.

Sans avancer, dans un mouvement initiateur brusque, William vida son carquois, flèche par flèche, sur sa proie jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus que trois traits. Il n'avait pas encore fini son travail. Passant son arc en bandoulière, il s'approcha de ce qui avait été son frère, morceau d'homme percé de toute part, et dégaina son couteau. Il avait besoin d'un trophée.


Présentation de William Baleth (terminé). Alrick12


__________________________________________________________________________________________

Le soleil se leva enfin sur cette terrible nuit. Peu à peu, le jour commençait à reprendre ses droits sur la nuit, les oiseaux piaffaient, au loin, un coq saluait le commencement d'une nouvelle matinée. C'est là qu'il les vit. Les trois hommes s'extirpant d'une vieille bicoque se dirigeaient tranquillement en direction du chasseur, et par le fait même du champ, leurs outils sur l'épaule dans un silence buté. En premier plan, les deux jumeaux marchaient côte à côte.

Enroulée dans sa cape, invisible à la lisère de la forêt, il se trouvait dans la situation identique à celle d'Alrick lorsque ce dernier avait essayé de le tuer. Cependant, lui ne raterait pas ses tirs. Son premier trait vint cueillir Allen en pleine gorge. De sa position, il vit ce dernier tomber comme un pantin désarticulé, du sang s'échappant à gros bouillon de sa blessure mortelle. Son frère Orell, figé devant le funèbre spectacle, parti finalement après de longues secondes,  dans une course bancale vers la cabane. Il fut cueilli directement derrière la tête par le second tir, en cloche cette fois-ci, du chasseur. Le vieil homme n'avait pas bougé. Sortant finalement de sa cachette, une flèche sur la corde, un sac de toile en bandoulière, William s'avança tranquillement vers son géniteur qui n'avait toujours pas esquissé le moindre mouvement. C'était une magnifique journée qui se levait sur la ferme familiale des Baleth.

-Bonjour, père. Bien dormi ? Dit-il d'une voie qu'il ne reconnut même pas lui-même.

Le vieil homme, qui semblait accuser le poids des ans, regardait son plus jeune, derrière un rideau de larme silencieuse et amer. Toujours fier, le vieux salop n'était pas encore écrasé par le poids de la vérité. Pas encore.

- Pour ma part, j'ai eu une nuit mouvementée. Comme vous le savez, vous étiez là après tout, ma soirée a été... Disons, difficile. C'est indéniable. Puis, il y a eu ce petit accident...

Faisant passer la bandoulière du sac par dessus son épaule, il vida son contenu, à savoir la tête de son grand frère, sur le sol. Cette dernière vint finir sa course au pied de l'homme se tenant en face de lui. Ce spectacle eut enfin l'effet escompté.

Tombant à genoux, le vieillard ne semblait pas savoir que faire de ses mains. Ces sanglots, tantôt silencieux, avaient été remplacés par des cris de désespoir où se mêlaient amèrement son désespoir et ses peines. La bouche ouverte, bavant, ahanant et larmoyant, il n'avait d’yeux que pour le terrible spectacle du trophée que le chasseur lui avait apporté.

- Oh, et père ? Deux dernières choses : premièrement, n'ayez crainte pour la ferme, je m'en occuperais personnellement. Elle devrait brûler aussi bien que l'étal du boucher. Bien que notre ferme ne comporte aucun combustible vivant à l'intérieur. Argumenta-t-il, songeur, une main perdue dans sa barbe. Deuxièmement, la prochaine fois, même si je doute que ce conseil puisse vous aider, ne cherchez plus à mettre un homme au pied du mur. Vous ne savez jamais comme il peut finir, ou commencer.

Sur ces mots, il releva de la pointe de sa flèche le menton de son père. Croisant le regard du vieillard, il puisa un certain réconfort dans cette douleur, qui semblait insupportable pour ce débris humain.

-WIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIILLIAM !

C'est sur ces mots, qu'il rendit l'âme et que sans un regard en arrière, le dernier descendant des Baleth alla mettre en exécution ses dires. Après tout, Il fallait fêter cela comme il se doit ! un bûcher devrait faire l'affaire.

Présentation de William Baleth (terminé). Willia12

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Ces événements qui avaient transformé à jamais la vie de William, ainsi que sa propre personne en profondeur, remontaient aujourd’hui à une longue année déjà. Période passée à vivre de peine et de misère, fuyant toute compagnie humaine comme la peste, autant par attrait pour la solitude que pour se préserver de la justice. Justice qui cherchait à mettre la main sur le jeune Baleth, unique survivant de l’hécatombe sur la ferme et devant l’étal du boucher, ainsi que l’unique individu à s’être évaporé. Véritable itinérant, il se promena dans l’ensemble du territoire lors de ses pérégrinations. À quelques occasions, il renoua avec le meurtre, que ce soit pour voler leurs possessions à ses proies, ou seulement pour assouvir sa colère. Ces quelques cas isolés ne furent pas un écho retentissant dans la région. Il y a quelques ennéades de cela, sans raison apparente, il décida de quitter les terres ducales en direction d’une destination encore inconnue, à la recherche d’un moyen d’éteindre – ou d’assouvir ?- le brasier grondant au plus profond de lui-même.

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MessageSujet: Re: Présentation de William Baleth (terminé).   Présentation de William Baleth (terminé). I_icon_minitimeVen 7 Oct 2016 - 6:23

Voilà, présentation terminée.  Maintenant, place à  votre correction !  

De plus, si jamais vous avez des conseils pour le format/technique de rédaction, je suis preneur! Je me suis inscrit pour améliorer ma plume, dans un univers qui me semblait vraiment intéressant, mais sans jamais avoir participé à un forum rpg sur internet… Je pense avoir bien assimilé le fonctionnement de l’ensemble, mais comme on dit, nous ne  finissons jamais d’apprendre.  Wink

Bref, bonne lecture et merci du suivi !
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MessageSujet: Re: Présentation de William Baleth (terminé).   Présentation de William Baleth (terminé). I_icon_minitimeSam 8 Oct 2016 - 21:20

Salutations et Bienvenue !

Après cette jolie fiche très bien menée, voici le temps des corrections o/

Il manque dans ta fiche deux points essentiels :

- Il faudrait ajouter un ancrage temporel dans ton récit (quelques dates, l'âge de William lors des actions narrées...). Il faudrait aussi ajouter quelques lignes sur ce que ton perso devient après l'intrigue.

- On ne connais pas le point de vue de ton personnage à propos de la religion. En Erac la religion est, comme dans toute la Péninsule (à quelques exceptions près) pentienne (c'est à dire que l'on vénère les 5 dieux que sont Néera Arcam Othar Kyria et Tyra). William devait avoir 13 ans lorsque le Voile s'est produit, ca a forcément du l'influencer d'une façon ou d'un autre : il faudrait ajouter quelques lignes également.

Ces deux points réglés cela devrait être bon pour toi !
Bonne correction et bon RP !
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MessageSujet: Re: Présentation de William Baleth (terminé).   Présentation de William Baleth (terminé). I_icon_minitimeMer 2 Nov 2016 - 16:00

Bonjour !

Où en es-tu dans tes corrections ? Si tu as des questions, n'hésite pas à nous en faire part !

Bon RP
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MessageSujet: Re: Présentation de William Baleth (terminé).   Présentation de William Baleth (terminé). I_icon_minitimeLun 7 Nov 2016 - 13:37

Dernier up pour les corrections.
N'hésite pas si tu as des questions et préviens nous si tu as besoin d'un délais supplémentaire pour ta fiche Wink
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