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 La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ]

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Tancrède de Léjante
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MessageSujet: La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ]   La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ] I_icon_minitimeSam 10 Déc 2016 - 18:25



[Début 7ème ennéade de Barkios, An 9]

Qu’elle chevauchée, tout de même. De tous ses périples, d’aucuns n’étaient comparables à la bonne fortune à laquelle il fût exposé depuis son départ de Diantra. La DameDieu lui était-il si tant favorable qu’aucune gouttelette ne s'était échappées des cotonneux nuages pour s’abattre sur la terre battue des sentiers ? Tout portait à croire l’affirmative, car le Hardi eut droit non seulement à un temps clément et favorable, mais aussi, à une quiétude sans pareille. On lui offrit l’hospitalité lorsqu’il la demandait, payait moins cher que gratuit son passage à l’auberge et, lorsque obligé, s’assoupissait en compagnie de la voûte céleste. Ces menus moments passés à reluquer les astres nocturnes, l’aiguillaient à faire le point sur les récents événements qui les uns après les autres, s’étaient bousculés de manière désordonnées.  La rencontre avec sa bien-aimée cousine, sa performance plus que flamboyante au convoité tournois septentrional, puis une fortuite rencontre avec une femme, une femme qui deviendrait source de bien des tourments.

Se vautrant sur une paillasse à peine plus épaisse qu’un vélin, il lui arrivait de quémander conseil aux cieux. Non point qu’il s’attendait en retour à des réponses claires, nettes et précises, débordantes de sens et révélatrices, mais cela lui avait porté main forte, en d’autres sombres périodes. Les menottes mariées à sa nuque, en guise d’oreiller, ses yeux exploraient avidement la voie-lactée et, c’est ainsi que débuta son interrogatoire.

L’avait-elle fait exprès ? Où était-ce le fruit d’une série de coïncidences, qui firent naître de solides pousses d’affection envers elle ? Icelles abondamment arrosées et entretenues avec minutie, s’étaient vues esseulées de sorte à ce qu’elles se voient desséchées et laissées en décrépitude sous l’ardent tournesol de Favrius. Et Roderick ? Ce paltoquet, ce mange-mouscaille de bisauteur, entretient-il quelques scrupules face à la représentation de couardise qu’il fit devant l’entièreté de Serramire ? L’essence même de la chevalerie, de la camaraderie et du sens de l’honneur avait été souillé par son coup de pute, le savait-il seulement ?

À la fin, que pouvait-il face à tant d’incertitudes ? La nuit portait conseil, disait-on, et Tancrède comptait innocemment là-dessus pour oublier. Ça, et son flasque d’hydromel, naturellement.


****


Une brise un rien plus fraîche le secoua d’entre les épais voilages de Morphée, le ramenant au monde des vivants, l’emportant à des lieux de ses rêveries passagères. Les poils dressés de surprise, Tancrède se frictionna les bras question de reprendre contenance, tout en observant les alentours d’un œil nouveau, comme s’il n’en reconnaissait point les détails. « FoutreDieux, je me suis fait vachement taupe pour ne pas avoir oeillé ça. » tonna-t-il, en se redressant pour mieux contempler le paysage. Du blé à perte de vue en guise de dorures dansantes, cerclant de mignons nuages grisonnants et bêlants. Un panorama sans doutances digne d’intérêt pour le peintre aguerris. Déjà, quelques agriculteurs arpentaient leur territoire munis d’une serpe, afin d’aborder l’interminable moisson. Car au loin, quelques murailles se dressaient fièrement et qui dit murailles, jacte souventefois présence de bouches à nourrir. Alors, agrippant le mors de son canasson, le Hardi opta d’apostropher la prochaine étape de son périple en déviant légèrement sa trajectoire vers un boisé dans lequel, une source d’eau s’écoulait courageusement contre un sol rocailleux. À mesure qu’il s’enfouissait au creux du boisé, la citée lui paraissait déjà plus loins et, la verdure s’intensifiait de plus belle. Il lui fallut une bonne heure avant de dénicher un endroit plus reclus, privé et où l’intimité semblait adéquate. Un endroit où les arbres, aussi nombreux eussent-ils été, avaient été abattus pour aménager l’espace. Le sol vermeille était tapissé d’une épaisse couche de feuilles coloriées, laissant nu les arbres qui se préparaient pour l’hiver. Un sourire un coin, Tancrède inspira à pleins poumons afin de s’imprégner des odeurs forestières, attrapant au passage un effluve particulièrement piquante. « Pouah! Ca puire … Un brin de flotte, ça ne peut me faire de tords, pas vrai Naros ? » Ce à quoi son cheval se contenta d’ignorer, parce que … c’est un cheval. D’un nœud de bonnette, il fixa les rênes de son destrier à la base d’un arbre, puis commença à ôter ses vêtements. Il avait opté ce jourd’hui à une garde-robe plus simplette, puisque de toute évidence, il ne s’était pas équipé de son fidèle harnois. Il préféra s’accoutrer d’un pourpoint usé aux teintes d’ébène et de carmin, ainsi que d’une paire de braie tout aussi sombre. Même sa cotte de maille était restée bien au chaud, dans les profondeurs des sacs de voyages que se coltinait Naros. Un exploit, en somme.

Les arbres, tous aussi dénudés de leurs feuilles que Tancrède de ses vêtements, se secouaient par la brise automnale. Bien tassés comme ils étaient, iceux semblaient former une protection adéquate pour le chevalier, le préservant des bourrasques. L’eau était gelée, il le savait, mais au moins, le vent n’irait pas empirer sa situation. Or, il s’immergea dans le ruisseau et commença sa toilette à l’aide d’un savon qu’il avait tantôt découvert de son chiffon. Il frictionna son derme énergiquement dans l’espoir de se réchauffer et d’abréger le froid qui commençait à assaillir son corps. Les pores de sa peau se refermèrent sauvagement sous le gel de la flotte, tandis que Tancrède s’efforçait à n’oublier aucuns endroits. Le voyage avait été long et pénible depuis sa dernière toilette et, s’il désirait se présenter à titre de Chevalier devant les Seigneurs de l’endroit, peu importe lequel eusse-t-il été, il fallait faire preuve d’un minimum d’hygiène.

Évidemment, il aurait pu quérir les bons soins d’une bassine d’eau bouillante, d’une bonne cervoise et le réconfort d’un foyer, la citée était tout près maintenant. Mais Tancrède était de ceux-là, qui préféraient se débrouiller avec peu. Puis, n’était-ce point ça, le bonheur ? De s’isoler, pouvoir profiter d’un peu de quiétude pour réfléchir, loins des regards indiscrets ? Les mondanités pouvaient attendre …


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Mathilde de Clairssac
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MessageSujet: Re: La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ]   La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ] I_icon_minitimeMar 13 Déc 2016 - 10:39


Le retour à Hiviène avait été des plus appréciables pour Mathilde. Non pas qu’elle n’appréciait pas de se trouver à Etherna, mais l’animation qui avait entouré les mariages de ses deux frères l’avait épuisée. Elle n’aspirait qu’à retrouver la quiétude de sa maison, ses jardins, ses balades à cheval, le calme de son bureau.
Après les longues embrassades échangées avec ses frères et ses belles-sœurs, elle leur avait souhaité tout le bonheur du monde avant de prendre la route vers l’endroit qu’elle n’imaginait plus jamais quitter.
Peut-être y finirait-elle ses jours, vieille fille, recevant parfois la visite de ses neveux et nièces. Voilà la seule chose qu’elle espérait de la vie à présent…
C’était peut-être surprenant pour une jeune femme de son âge, mais la vie ne l’avait pas épargné. Elle avait tant pleuré, tant prié les Dieux… qu’à présent elle n’aspirait qu’à vivre loin de tout et de tous.

A peine arrivée à Hiviène elle avait dû s’absorber dans la gestion du domaine. La paperasse s’était accumulée mais elle avait appris à gérer chaque problème. Cette tâche ne l’effrayait plus.
Tôt ce matin elle avait décidé de reprendre ses bonnes habitudes. Sortir avec Tempête lui ferait le plus grand bien avant de se remettre au travail.
Le soleil était à peine levé lorsqu’elle se rendit dans les écuries pour seller son cheval. Ses belles robes brodées d’or avaient laissé la place à sa tenue de monte. Plus légère et confortable. Le tissu ample dissimulait un pantalon pour lui permettre de monter en cavalière, elle avait noué une cape épaisse sur ses épaules, l’air était frais en ce début d’hiver. De ses longs cheveux elle ne s’en était guère occupée. La même tresse à moitié défaite qu’elle traînait depuis sa sortie du lit se balançait dans son dos. Nul doute qu’au premier galop elle ne serait qu’un lointain souvenir et qu’elle reviendrait aujourd’hui encore avec une crinière toute emmêlée.

Après un dernier salut au maître de ses écuries, elle donna un léger coup de talon et Tempête se mit en route. Inutile de le diriger il connaissait parfaitement le chemin.
Lentement ils quittèrent les routes du village pour s’enfoncer un peu plus dans les bois. L’endroit n’était pas pratique pour galoper et de toute façon Tempête avait eu son lot de courses sur le chemin du retour, elle lui murmura donc qu’aujourd’hui ils iraient tranquillement.
Ce matin, Mathilde voulait remonter la rivière jusqu’à ce petit coin secret qu’elle affectionnait particulièrement avec Guillaume lorsqu’ils étaient plus jeunes. Après quelques minutes de trajet, Tempête se montra soudain nerveux. Ses oreilles dressées et sa façon de piétinée indiquèrent à sa cavalière que quelque chose n’était pas habituel.
Elle aurait probablement dû faire demi-tour et rentrer au domaine pour prévenir les hommes d’armes, il y avait tant de bandits depuis la fin de toutes les guerres qui avaient secoué la Péninsule. Au lieu de ça, elle mit pied à terre. D’une main elle tenait les rênes de son cheval de l’autre une dague au cas où elle aurait eu besoin de se défendre. Elle ne se souvenait que trop bien de ce qu’elle avait vécu quelques ennéades plus tôt en Serramire…

Après quelques pas elle remarqua un cheval laissé seul près d’un arbre … et un tas de vêtements. Ses yeux glissèrent lentement du linge au cheval, puis à la rivière. Qui pouvait être assez fou pour se baigner au petit jour dans une eau aussi froide ?
Bientôt une tête surgit de l’eau et presque aussitôt les deux regards se croisèrent. Il ne fallut qu’une seconde de plus pour qu’elle vire rouge pivoine, consciente qu’elle était en train d’observer un homme nu – soulignons-le ! -  en train de faire sa toilette.


« - Je … euh…. Navrée de vous… importuner. Je ne savais pas que … Qu’est- ce que vous .... Mais par Néera, sortez donc de cette eau glacée, vous allez attraper la mort. »

S’entendre bégayer comme une idiote prise en faute avant le don d’exaspérer Mathilde.
Elle avait détourné le regard mais un dernier coup d’œil lui confirma qu’elle avait l’impression de connaître l’homme – toujours nu – qui se trouvait dans sa rivière. Bon certes elle était incapable de remettre un nom sur ce visage et ce corps nu – enfin sur le corps c’était normal ! – mais elle savait qu’il ne lui était pas inconnu.


«  - Je vous en prie, sortez de là…. Je me … tourne. Si vous voulez prendre un bain je peux vous trouver de quoi éviter de vous geler, Messire. Hiviène n’est pas très loin. »
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Tancrède de Léjante
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MessageSujet: Re: La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ]   La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ] I_icon_minitimeMer 21 Déc 2016 - 22:35





Le derme virant au bleuet, les muscles contractés sauvagement et les extrémités qui commençaient à picoter lui firent oublier les raisons qui l’avaient poussé à mener telle entreprise. Ainsi avancé à l’automne, le temps ne s’y prêtait évidemment plus et le confort d’une bassine chauffée aurait été envisageable, mais pas pour le Hardi, semblait-il! Immergé jusqu’au chef, sous le courant prospère et abondant des giboulées, Tancrède ouvrit les yeux momentanément pour tenter d’y discerner un quelconque paysage. Sans étonnement il constata ce que tous et chacun auraient pu aisément deviner ; une flopée de rochers, une ribambelle d’algues verdâtres et le passage d’un poisson téméraire à moustaches. Pourtant, quelque chose là-haut grondait. Les cieux s’assombrissaient et tôt, une ombre surplombait ce plafond translucide et mouvementé.

Sans faire ni une ni deux, il se propulsa d’hors de l’eau pour affronter du regard quiconque l’avait épié en silence. Les mires du chevalier s’ancrèrent à ceux fuyants de l’espion improvisé, jusqu’à ce qu’il réalise l’indécence de la situation. « Mordioux! Vous voilà aux premières loges de ma risée … » Lança-t-il en tentant de désamorcer le malaise de la situation, qui se lisait d’ailleurs aisément et abondamment sur les délicieuses pommettes cramoisies de la belle de Clairssac. Elle balbutia quelques mots en retour, dont les mots « Attraper la mort » lui arrachèrent un sourire franchement amusé, ceci malgré la raideur de ses lèvres pourpres. Une expression qu'il n'allait pas de sitôt oublier. Puis, il se souvint qu’il était là, debout devant elle,  nu comme à ses premiers jours, l’engin lui aussi à l’air libre au gré du vent. Sa prime réaction ne fut pas de conserver ce qui restait de pudeur, mais plutôt de rassurer la blondine en voulant lui dire : « Normalement, il est bien plus gros! L’eau froide, vous savez … » Mais il se retint et à la place, acquiesça aux recommandations de sa sauveteuse pour quérir sans autres cérémonies, les fourrures que gardait vaillamment son destrier. Il enfila à la va-vite une paire de braie, de même que de chaudes bottes enveloppées de fourrure, ainsi que d’un surcot rembourré au col.

Une fois accoutré convenablement, il commença à se frictionner les bras dans l’espoir de se réchauffer un brin, mais affronta Mathilde d’un tout autre œil, cette fois plus analytique. Qui était-elle pour s’aventurer si profondément dans ces boisés désertiques ? Une roturière attirée par solitude des frais boisés automnaux ? Attriquée de la sorte, il n’en aurait pas été étonnant : à priori, elle n'avait ni parures ni n'arborait de richesses, ni même n'affichait d'armoiries. Sauf qu’elle possédait le bel animal … Le poil brillant, l’allure fière, les jambes musclées et les sabots ferrés … Pas le genre de canasson ou de vieille carne toute moisie qu’un agriculteur commun pourrait s’offrir, que nenni!

Il offrit une caresse passagère à l’encolure de son partenaire de route, puis amenuisait la distance qui séparait les deux sangs bleus, sans toutefois s’approcher trop à la vue du perçoir affûté qu’elle tenait dans sa menotte. Lui qui avait normalement aisance à s’exprimer, cette fois, chercha ses mots dans l’espoir de retrouver une atmosphère normale. « Il me chagrine de vous avoir fait subir telle estrapade. J’ai manqué à outrance aux convenances et me sens l'irréprochable besoin d’esponger la faute que j’eusse commise envers vous. » Le ton solennelle et doux, en courbant légèrement le râble en guise de soumission devant elle. « Si Feu mon paternel apprenait comme je vous aie malementer, il s’en retournerait de son cercueil pour m’estemper sa botte au crépion. » Poursuivit-il, en osant un sourire  avenant et un rien rieur, l’œil amusé. « Je porte le nom de Tancrède, mais nombreux me nomment le Hardi, si tant cela peut vous intéresser. » Finit-il par se présenter, en courbant l’échine de quelques degrés, de même qu’il en fit du chef en une marque respectueuse. « Et si nous laissions cet horrible souvenir derrière nous, mademoiselle … ? » En une ultime suggestion et question à la fois.

Spoiler:

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Mathilde de Clairssac
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MessageSujet: Re: La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ]   La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ] I_icon_minitimeLun 23 Jan 2017 - 12:47


Les sons qu’elle percevait derrière elle lui apprirent que l’homme était sorti de l’eau et qu’il était en train de se vêtir. Bien qu’ayant détourné le regard, Mathilde tenait toujours fermement sa dague, prête à l’embrocher s’il tentait quoi que ce soit contre elle.  Mais loin de se montrer agressif, l’inconnu s’approcha lentement, comme s’il percevait sa tension, en lui parlant d’un ton léger. Si elle se laissa aller à lui adresser un sourire lorsqu’il évoqua son père et son retour du Royaume de Tyra pour le punir de l’avoir offensée, elle restait tout de même distante presque sur la défensive. Sa rencontre avec des bandits lui avait appris à ne pas faire confiance au premier sourire venu. Elle était beaucoup moins naïve depuis cet événement traumatisant.
Ce fut l’annonce du nom de l’inconnu qui la rassura enfin. Elle baissa totalement sa dague tandis qu’il s’inclinait légèrement devant elle pour la saluer.

Faisant un pas vers Tempête, elle remit dans son fourreau la lame qu’elle tenait puis elle revint vers le chevalier qu’elle connaissait pour avoir admiré ses exploits lors du Tournoi de Serramire. Cette fois elle lui adressa un sourire accueillant.


«  - Messire de Léjante, c’est un plaisir de vous rencontrer… Malgré cette situation quelque peu ... gênante.... J’ai pu admirer vos prouesses à Serramire il y a quelques ennéades, vous avez été d'une habileté remarquable. »

Se rendant compte qu’elle manquait totalement de politesse en laissant son identité demeurer un mystère pour son interlocuteur, la jeune femme s’inclina à son tour légèrement.

« - Je suis Mathilde de Clairssac. Vous avez sûrement dû croiser mon frère, Jérôme lors des joutes. »

Jérôme avait perdu avant de pouvoir combattre contre le chevalier qui lui faisait face à présent mais ils s’étaient probablement croisés lors des banquets. Elle n’avait que très peu participé aux festivités, son cœur n’était pas à la fête et elle s’était éclipsée sitôt que sa présence n’avait plus été nécessaire.

« - Je suis sincèrement navrée et gênée d’avoir interrompu … votre … bain. Mais ne restons pas ici, vous êtes trempé et vos vêtements ne suffiront pas à vous réchauffer. Nous ne sommes pas loin d’Hiviène, je vous en prie, acceptez d’être mon invité, au moins le temps de vous réchauffer. »

Sa proposition aurait pu paraître quelque peu audacieuse pour une jeune femme, mais Mathilde était la Dame de son domaine et après tout elle ne voyait pas de mal à inviter un valeureux chevalier, qui s’était vu obligé de prendre son bain dans une rivière glacée.
Sa main vola vers l’encolure de Tempête qu’elle caressa doucement. Ce geste qui, à la base, aurait dû apaiser sa monture, avait plutôt pour but de la rassurer elle. Comme si son compagnon avait la capacité de l’apaiser et de l’encourager. Ce n’était pas courant de rencontrer des gens comme le Seigneur de Léjante, cousin de la Baronne d’Alonna, dans les bois d’Hiviène. Et même si ce rôle lui était encore parfois étranger, elle tenait à se montrer digne de son rôle d’hôtesse.

Son regard glissa jusqu’à la monture du chevalier. Elle semblait avoir fait un long voyage, un peu de repos ne lui ferait pas de mal non plus.


« - Votre monture semble également avoir besoin d’un bon repas, de la chaleur d’une écurie et d’un peu de repos. Mes palefreniers en prendront grand soin pendant que vous barboterez dans de l’eau chaude ! »

Cette fois Mathilde se permit un sourire amusé. Après tout la situation avait été particulièrement gênante et tendue au départ, lorsque l’homme n’était qu’un inconnu nu dans les eaux froides de sa rivière. A présent que le Chevalier se tenait, totalement vêtu, avec un nom qui ne lui était pas inconnu, Mathilde pouvait se permettre de retrouver son naturel avenant et jovial.
Si le chevalier pouvait se permettre de refuser son invitation, elle se doutait bien que d’évoquer le futur bien être de sa monture pouvait finir par le décider.


« - Mais peut-être êtes-vous attendu quelque part. Je ne voudrais pas vous retenir contre votre gré, Messire Tancrède. »
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Tancrède de Léjante
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MessageSujet: Re: La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ]   La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ] I_icon_minitimeJeu 26 Jan 2017 - 22:56


La bougresse ! Elle venait de perforer ses tripes d’un irritant souvenir, un souvenir dont l’âpreté s’était peaufinée dans l’humiliante victoire du Seigneur de Wenden. Il avait tant et tant donné pour atteindre les hauts sommets de ce tournoi que de voir la victoire lui glisser entre les doigts par cause d’un coup de pute, lui levait désormais le cœur à la simple énonciation de Serramire. Nonobstant cette vision d’horreur qui lui donna l’envie de dégobiller, Trancrède opta plutôt pour un sourire avenant, en direction de sa nouvelle amie.

« Il n’est point de gêne, seulement de honte en ce qui me concerne, damoiselle de Clairssac.  J’ai été inconvenant en tous points et pour cela, je m’en excuse solennellement. » S’était-il exprimé envers elle avec une franchise à toute épreuve. « Quant à votre frère, j’ai bonne souvenance de sa performance, oui. J’éprouve d’ailleurs pour lui encore quelques souffrances par rapport à la chute à laquelle il fût soumit. La lance du Brochantais n’a pas manqué sa cible et l’impact fut d’une telle violence que des tribunes, nous avons reçu les vestiges de sa pique! Votre frère est robuste, à n’en point douter, Damoiselle de Clairssac. » Avait-il renchéri, en rehaussant le sourire qui planait sur son faciès.

Puis, elle l’invita à la retrouver près d’un point chaud, où il pourrait s’éloigner des possibles engelures qui menaçaient les extrémités de ses membres. Avait-il trouvé l’idée audacieuse, déplacée ou incongrue ? Pas le moindre du monde. Mais il n’acquiesça pas pour autant immédiatement. Son itinéraire était serré et perdre une soirée, ou même une nuitée à Hiviène, pourrait lui coûter chère. Puis il fallut qu’elle use d’une corde qui lui était sensible, sa monture. Depuis qu’il avait remercié Mouston en lui confiant la tâche de parcourir un peu la péninsule, Tancrède s’était retrouvé esseulé, pour seule compagnie son fidèle Naros. Et les lieux qu’ils parcoururent ensembles frôlaient désormais un chiffre ahurissant. Non, elle avait raison, plus que lui-même, sa monture méritait d’être soignée, brossée et nourrie d’une pitance plus qu’acceptable. Le Hardi offrit une œillade vers son complice, de manière à constater derechef l’état d’icelui, pour renvoyer son attention vers son interlocutrice. Terminant de sangler correctement sa tenue, de même qu’il en fit pour son ceinturon auquel pendouillait le fourreau de sa lame ainsi que son contenu, le Léjantais hocha quelques fois du chef.  
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 

« Eh bien … Votre offre est ma foi, fort bien alléchante. Je serais bien mal avisé de refuser une si aimable invitation. »  Son ton de voix se montra respectueux comme toujours, abaissant les yeux avec déférence. « Est-il inclus en cette offre, la possibilité de visiter votre Domaine, Damoiselle de Clairssac ? » L’œil un brin plus joueur, son sourire s’étant serré d’amusement. Puis son regard dévia vers Tempête, auquel il eut l’idée de s’approcher pour aider la noble à s’y hisser, mais après mûres réflexions, c’était peut-être un rien trop tôt. Ceci même si l’acte aurait été alimenté par de la candide galanterie, il avait pour l’heure été suffisamment inconvenant. Or, Tancrède ancra son pied dans l’étrier de Naros et d’un bond agile, grimpa jusqu’au sommet d’icelui. Piochant des sabots contre le sol poussiéreux, la bête transpirait d’envie de partir au galop. « Les ronces se sont emparées de ses gambettes, il est resté fort bien trop longtemps immobile, ses sabots lui chatouilles, mordioux! »  Il guetta Mathilde se hisser à son tour et osa ajouter, une fois qu’elle était montée ; « Lorsque votre frère a jouté, votre nom fût soulevé et immédiatement fût enterré sous les éloges. Les gens mentionnèrent dans un temps premier à quel point était-elle jolie, puis, dans un deuxième temps, qu’il n’y avait pas meilleure cavalière dans tous le Nord. Aujourd’hui, maintenant que je vous vois, je peux en toute aisance confirmer leurs primes éloges, sans pouvoir toutefois constater vos talents équestres. Sauriez-vous me mener à Hiviène, mais en toute hâte ?  Je vous propose une course! » Il ne sut s’empêcher de la complimenter. Sa franchise lui coûtera le prix fort, un jour où l’autre et, appréhendant la réaction de son amie, il préféra masquer ses belles paroles par une audacieuse compétition.

Le Hardi n’arborait point ce sobriquet pour un rien et son cœur était encore très jeune. Ce genre d’activité le motivait et le faisait briller, il adorait la compétition, de même que les conséquences qu’elles pouvaient parfois occasionner. Il restait à savoir si Mathilde était joueuse, elle.




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Mathilde de Clairssac
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MessageSujet: Re: La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ]   La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ] I_icon_minitimeLun 30 Jan 2017 - 12:42


Le souvenir de la chute de Jérôme lors des joutes était encore bien présent dans l’esprit de la jeune femme. Elle se rappelait le cri qu’elle avait étouffé alors qu’elle le voyait s’effondrer sur le sol boueux. Mais il s’était bien vite relevé, rassurant l’assemblée d’un geste de la main. Reportant son attention sur l’homme qui lui faisait face, Mathilde le vit réfléchir quelques secondes à sa proposition. Elle en était à croire qu’il cherchait à décliner son offre poliment lorsqu’il finit par lui dire qu’il l’acceptait, et qu’en plus, il aurait apprécié une visite du Domaine. Surprise, Mathilde marqua quelques secondes avant d’adresser un joyeux sourire à son invité. « - Je ne puis vous refuser pareille demande Messire, et je me chargerai personnellement de vous faire visiter mon domaine. Ce n’est pas très grand vous verrez, mais on s’y sent vraiment très bien. »
Le cavalier se hissa sur la selle de son destrier dont les sabots battaient le sentier. Il avait visiblement le feu aux pattes, rien de surprenant s’il avait passé la nuit dehors, il voulait se réchauffer un peu.

Mathilde se remit en selle à son tour avec toute l’aisance que lui permettaient sa tenue de monte et ses longues années de pratique. Elle fit faire un tour à Tempête pour se mettre à hauteur de Tancrède, prête à le guider à travers bois. Mais une fois de plus le jeune homme la surprit par ses paroles. Le rouge monta à ses joues lorsqu’il évoqua les louanges qu’il avait entendu la concernant. N’était-il qu’un vil flatteur, inventant des compliments jamais entendus ? Mais dans ce cas comment aurait-il pu savoir qu’elle était bonne cavalière. Détournant légèrement le regard par pudeur, Mathilde pria Néera pour qu’il ne remarque pas la couleur de son visage.
« - Messire, vos paroles me flattent… D’autant que je ne suis pas …. Et bien… Me voilà presque honteuse de m’être présenter à vous dans cette tenue négligée et complètement décoiffée … »Rien faire ses joues demeuraient rouges, tant de honte que de la légère brise fraiche qui venait de se lever. Changeant de sujet pour éviter d’accroitre sa gêne, Mathilde répondit à la dernière demande de chevalier par un regard amusé. « -  En revanche je ne saurais vous laisser dans l’ignorance concernant les paroles que l’on vous a rapporté sur moi et je vous laisserai juger de leur véracité. » Un petit rire amusé lui échappa tandis qu’elle tirait doucement sur les rênes de tempête. « - Mais je dois d’abord vous demander de me suivre, au pas, sur ce sentier. Nous allons rejoindre un chemin plus large et plus praticable pour nos montures. Par ici nous risquerions de les blesser. »

Sans dire un mot de plus, la jeune femme éperonna Tempête et le guida à travers la forêt. Après quelques minutes, ils furent enfin sur une large voie. C’était la route principale qui menait à Hiviène. Après tout elle n’allait pas lancer son invité dans une course au beau milieu de bois qu’il ne connaissait pas, dans une direction qu’il ignorait… Elle n’aurait pas gagné à la loyale… Alors que là … « - D’ici vous ne pouvez pas vous tromper Messire, c’est tout droit ! »

Après un dernier sourire amusé, Tempête bondit au sifflement de sa maîtresse. La détente de son étalon était impressionnante, et ses foulées si allongées qu’il semblait ne pas toucher le sol. Penchée sur lui, le visage chatouillé par sa crinière folle, Mathilde murmura à son cheval des encouragements. Elle pouvait ressentir le plaisir de sa monture à chacune de ses respirations, cette course l’amusait autant qu’elle.
Le chemin s’étendait, bordé d’arbres hauts et rougeoyants, et bientôt, Hiviène fut en vue. Le château se tenait là fièrement avec sa grande cour juste devant. D’un murmure elle fit ralentir Tempête, inutile d’arriver au grand galop et d’inquiéter toute la maisonnée. C’est seulement à cet instant, un immense sourire illuminant son visage, que Mathilde se rendit compte qu’elle n’avait même pas fait attention à l’avancée de Tancrède durant sa folle chevauchée. Son attention avait été tellement centrée sur les sensations qu’elle éprouvait avec son cheval qu’elle ne savait même pas si elle était arrivée première ou non. Mais de toute façon cela l’importait peu, elle n’avait jamais été mauvaise perdante !
« -Et bien Messire, cette chevauchée vous a-t-elle plu ? »
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Tancrède de Léjante
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MessageSujet: Re: La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ]   La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ] I_icon_minitimeLun 30 Jan 2017 - 16:37




Un vil flatteur ? Que nenni. Seulement, les barrières de la gêne lui sont inconnues, tandis qu’il fait de la franchise sa plus fidèle amie. Or, c’était la vérité vraie, lors de la précédente joute nombre de bon gaulthiers s’étaient gâtés en vidant leurs poches de compliments en l’égard de Mathilde. Aussi, fallait-il avouer que toutes paroles des hommes ne font point objet des poèmes les plus romancés et de prudes oreilles pourraient parfois saigner à odir de tels « compliments ». Alors oui, peut-être avait-il traduit les grossiers compliments de ses congénères, mais jamais il ne s’était senti aussi bien d’en faire le témoignage à une femme, d’autant plus qu’il n’était pas crime de dire ce qu’était les choses ; elle était belle, voilà. Le pourpre des joues de la Dame d’Hiviène agissait comme de l’huile sur le feu au sourire du Hardi, qui s’amusait de sa gêne ainsi que des commentaires à propos de sa propre tenue vestimentaire. Avait-elle déjà oubliée que lui-même c’était présenté à du sang noble, le braquemart au vent et les rochers faisant le pendule ?

Mais l’apogée de leur rencontre fût la joie qu’elle lui offrit sur un plateau d’argent, lorsqu’elle acquiesça à sa joueuse requête. À son judicieux conseil, naturellement, la première Lance de Léjante donna suite à son idée en la laissant procéder la toute première, souriante, comme toujours. Esquivant la ramille des abondants feuillus ainsi que les écueils du sentier cahoteux, Tancrède resta muet pendant un temps. Non point qu’il n’eut pas l’envie de connaître d’avantage sur la Dame d’Hiviène, mais il préféra faire l’admiration du tableau qui se présenta à lui ; un calme et serein paysage sur lequel trottait en direction de son royaume une fière et habile cavalière. Une vision qui faisait rêver le chevalier qui était en lui ; il existait tant et tant d’endroits qui méritaient d’être admirés et qui lui étaient encore à ce jour inconnus.

Un ultime regard complice, puis un sourire, avant qu’ils déclarent à l’unisson le départ …

Excessivement et sans aucune retenue, le sol se fit labouré par l’effort des sabots des équidés. Sans ménagement aucun, la cadette des Clairssac détala au triple galop en adoptant une position très agressive sur son partenaire, filant comme une flèche. Un hennissement puissant et dominateur initia la course quant à Naros, qui voyant son adversaire prendre l’avance, redoubla d’ardeur.
« Qu…que! Par toutes les furies! Elle est foutre preste! » Grogna-t-il les dents serrées, tout en prenant un retard conséquent en son ombre. Effrayé non pas par la défaite, mais par l’écrasement qu’il allait subir, il talonna d’une manière endiablée les flancs de Naros qui, de son mieux, cherchait à rattraper Tempête, en vain. « Woooohhh! » Lâcha lourdement le maître jouteur, en ordonnant à son compagnon de calmer la cadence en suivant maintenant de près la flèche d’Hiviène.

Le souffle court et maintenant, lui aussi les joues empourprées par l’effort physique, alors qu’une main cajoleuse récompensait son ami de quelques fières tapes au cou, Tancrède s’adressa à elle d’un ton dubitatif :
« Avez-vous vu le jour sur le rachis de votre Tempête, Damoiselle de Clairssac ? Car j’ai halluciné, en plein jour j’ai vu de mes yeux vus une étoile filer du boisé jusqu’à l’enceinte d’Hiviène. Vous êtes … incroyablement preste! » Son sourire surplomba la grimace que son faciès s’obligeait en tentant de retrouver le souffle. « J’ai grande envie de donner le mérite à l’incroyable résilience et robustesse de votre ami, mais alors je me mettrai à puire d’orgueil. Je me dois simplement de vous le confesser, les mots furent faibles lorsqu’ils narraient vos prouesses à cheval, Mat… Damoiselle de Clairssac. » Il s’était presque fait pincé, alors que son côté irréprochablement familier voulut prendre le dessus sur les convenances.

Il sauta pieds joints sur le sol, s’approchant cette fois de la selle de Tempête dans l’idée d’aider à le délester d’un poids plume ; celui de Mathilde. Main dextre tendue vers le haut, main senestre au dos, candidement il lui offrit la possibilité d’aborder sa descente en acceptant son aide, en obligé qu’il se montrait devant elle.


« Ainsi nous y voilà, votre chez-vous. Par où commençons-nous, dites-moi! » Lui demanda-t-il, les yeux curieux, en observant ci et là la citée de son hôte sous tous les angles possibles.

La journée commençait à peine et d’ores et déjà il appréhendait le temps qui passait. Il filait bien trop prestement …


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MessageSujet: Re: La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ]   La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ] I_icon_minitimeMer 1 Fév 2017 - 13:02


Le compliment qui vola à ses oreilles après cette folle chevauchée fit rougir un peu plus les joues de la demoiselle. D’un saut agile elle mit pieds à terre avant de se saisir des rênes de son fidèle compagnon. Elle lui prodigua ensuite quelques caresses  avant de le gratifier d’un baiser. Le sourire aux lèvres, Mathilde se tourna alors vers son invité.

« - Vos compliments me vont droit au cœur Messire. Mais tout le mérite de cette victoire revient à Tempête. Il est né dans nos écuries de la meilleure jument de mon père. Il m’en a fait cadeau le jour même de sa naissance et depuis je n’ai jamais cessé de m’en occuper. Tous les jours. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il fasse aussi beau qu’aujourd’hui. C’est peut-être ça le secret de notre victoire, il a autant confiance en moi que moi en lui ! »

Un petit rire amusé ponctua sa phrase. Elle était sérieuse en disant cela mais elle ne voulait pas avoir l’air d’une folle.
Ils firent quelques pas en direction de la bâtisse, un petit château en pierre, et Tancrède l’interrogea alors sur le début de leur visite. Visiblement, cette idée le mettait en joie et elle ne voulait pas décevoir son visiteur.
« - Et bien commençons d’abord par conduire nos compagnons aux écuries. C’est par ici. » Leurs pas les menèrent droit vers le bâtiment, non loin du château. Dès leur approche un palefrenier se porta à leur rencontre pour récupérer les deux chevaux. Mathilde distribua alors quelques consignes concernant la monture du Seigneur de Léjante, qui méritait d’être chouchouté le temps de son séjour dans les écuries.
Après une dernière tape sur l’encolure de Tempête, une manière comme une autre de le saluer, elle se tourna entièrement vers Tancrède.
« - Et maintenant, je vous l’ai promis, je vais vous faire conduire dans la salle d’eau afin que vous puissiez terminer cette toilette matinale que j’ai si honteuse interrompue ! J’en profiterai pour me changer également. Si cela vous convient, je vous retrouverai un peu plus tard, lorsque vous aurez terminé de savourer les bienfaits de l’eau chaude ! »

Mathilde avait bien conscience qu’elle ne s’adressait pas à son invité avec les formes et la convenance nécessaire. Elle se montrait un peu trop familière dans ses paroles, mais sa vie à Hiviène était ainsi maintenant. Elle ne voulait plus vivre à la Cour d’Etherna justement pour ne plus avoir à se masquer derrière de belles paroles. A Hiviène le naturel était de mise et la châtelaine n’en tenait rigueur à personne.
Après avoir fait appeler Elric, un jeune serviteur, Mathilde laissa son invité s’éloigner avant de rejoindre sa propre chambre. Face à son miroir elle se frappa mentalement la tête. Par les Cinq et dire qu’il l’avait vu aussi débraillé… Certes elle n’allait pas sortir les tenues des grands jours, mais même l’une de ses robes les plus simples lui donnait un peu plus de prestance que la tenue de monte qu’elle portait à présent.
Après un soupir elle fit venir Anaïs pour que cette dernière l’aide à démêler sa crinière blonde et qu’elle en fasse quelque chose. En l’occurrence une longue tresse. Elle enfila ensuite l’une des robes qu’elle portait habituellement, simple mais élégante. Sans frou-frou ni dorure. Taillée dans un tissu bleu, légèrement cintrée par un corset que sa servante se fit un devoir de lacer légèrement. Sa maîtresse avait horreur de se sentir étouffer. Une fois prête, Mathilde rejoignit le salon au rez-de-chaussée. Elric avait pour consigne de conduire leur visiteur dans cette pièce une fois qu’il le désirerait. Elle était la première et sans un mot elle s’installa sur l’un des fauteuils.
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MessageSujet: Re: La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ]   La solitude, c'est parfois relatif. [ Mathilde ] I_icon_minitimeDim 19 Fév 2017 - 20:23





Leur première destination fut l’hôtel à chevaux, l’étable d’Hiviène ; une bâtisse somme toute assez modeste mais qui s’étendait abondamment sur son long, faisant belle démonstration de la générosité de l’espace des boxes disponibles pour les prochains résidents équidés. À l’approche du palefrenier, Naros renâcla de manière revêche, piochant le sol de ses sabots de sorte à exprimer son désaccord. Pouvait-on le blâmer, lui qui ne s’était séparé de son maître depuis tant d’ennéades ? Pourtant, il se devait de le laisser aux bons soins du mestre des écuries, or sans le savoir il se trouva à réconforter son animal de la même sorte que le fit sa nouvelle amie. Une tape à l’encolure, puis un baisé réconfortant près de l’oreille, après lui avoir fait entendre sa voix qui se voulait rassurante au mieux : « Allez, tu verras, tu ne voudras plus partir après t’être fait poulotter de la sorte vieux canasson… » Évidemment, Naros restait un cheval et ne saisit pas un traître mot, mais l’écho de la voix de son maître suffit pour atténuer ses remontrances envers son hôte, qu’il laissa désormais empoigner les guides de son attelage afin de le diriger à son nouveau chez-lui.

Enfin libéré de son dépendant compagnon, Tancrède réserva à la Maîtresse des lieux tout l’intérêt du monde. À pied, ils convoyèrent à deux jusqu’au Castel, auquel durant la marche, le Hardi ne sût endiguer quelques curieux regards vers Mathilde, qu’il décrivait des yeux. Ne pouvait-il point s’empêcher de la zieuter de la sorte, comme il le ferait à la première paire de tétasse à l’air ? En était-il retourné à son jeune temps, là où il mangeait du regard la première jouvencelle au sourire enjôleur ? Le sang bleu qui coulait dans les veines de la Clairssac exigeait fort bien plus de bienséance et de respect qu’il ne lui avait préalablement témoigné. Il ne pouvait s’offrir le luxe de la courtiser elle, alors qu’il venait à peine de la rencontrer … Ses deux mains se marièrent à son dos, s’efforçant désormais d’observer les alentours plutôt que sa nouvelle étoile. Finalement, elle le laissa aller terminer son bain –qu’il méritait sans l’ombre d’un doute, au vu de son odeur et de la crasse logée confortablement sous ses ongles-, en l’invitant ensuite au salon où leur visite allait se poursuivre.

Arrivé à la salle d’eau, une cambrouse l’aida à faire le retrait de ses haillons avant de quitter sans autres cérémonies, laissant le chevalier seul avec sa conscience, ainsi qu’une bassine remplie à ras-le-bord d’une flotte et de sa boucane tropicale. Prudemment, le hardi s’immergeât jusqu’aux oreilles en poussant inévitablement une plainte de bonheur. Tendus de parts et d’autres, ses muscles se dénouèrent de leurs sollicitations abusées des derniers jours, détendant Tancrède comme il n’eut le bonheur de l’être depuis des lustres. Il empoigna mollement la savonnette qu’il frictionna contre son corps en laissant voguer ses songes en des contrés imaginaires. Il s’inventa un nouveau présent, où il arrêta de vagabonder dans l’espoir d’aider son prochain, où il abandonnait son lignage et le legs de ses aïeux, pour fonder sa famille sur une terre prospère et riche en possibilités. Il imagina partager sa vie avec une femme, belle comme nulle autre, qui aurait un caractère aussi fort que le sien et qui soit en mesure de soutenir le poids d’une dizaine de grossesses, au moins! Et avant qu’il n’ait le temps d’apprécier plus longuement ses utopiques pensées, il constata comme l’heure avait filé ; sa bassine n’avait plus rien de chaud et voilà que son derme s’était de nouveau acclimaté à la flotte bien froide.
« Pardi! Elle doit m’attendre! Bougre de trou du cul que je fais! » Dare-dare, il bondit hors de sa piscine naine et s’essuya grossièrement avant de se mettre à vider son sac de voyage, à la recherche de défroques plus décentes et seyantes. Pour l’occasion, une tenue ajustée à manches longues dont une multitude de cordons strangulait le tissu contre son poitrail. Il avait également choisi de cintrer sa taille à l’aide de brayes rassemblées en un point central pour accueillir une sobre boucle métallique. Les teintes choisies à tous hasards étaient d’un bleu presque similaire à la dame d’Hiviène, un drôle de hasard qui ne le laissera certes pas impassible …

Le pas pressé, il chercha son chemin dans les interminables couloirs du Castel, à la recherche du salon où son hôte devait l’attendre depuis belle lurette. Le regard valdinguant d’un coin à l’autre, l’air préoccupé, le hardi freina sa marche abruptement. Il s’humecta pensivement les lèvres en inspirant profondément ; il venait de se surprendre à la nervosité. Oui, il l’était, Mathilde l’avait inconsciemment mené à cet état et il ne pouvait désormais plus s’en dérober, il devait simplement accepter cette fatalité. Arrivé au salon, il ne sut pas déposer son attention ailleurs que sur son étoile qui s’était complètement métamorphosée. Tantôt femme d’action, se présentait désormais fièrement comme la digne fille de son noble lignage, belle comme nulle autre … Nulle autre, à l’instar de cette femme qui hantait ses récentes rêveries. Il s’approcha en lui réservant un sourire avenant pour venir ployer le genou devant elle. Une fois fait, il tendit sa paluche, paume vers le ciel, de sorte à pouvoir accueillir la menotte de Mathilde et de la couver d’un candide baisemain. Ses respects maintenant témoignés, audacieusement Tancrède logea son regard au sien afin de lui faire le partage d’un compliment :
« Cette tenue vous sied à merveille. Vous êtes franchement délicieuse, Damoiselle de Clairssac. » Lui dit-il alors d’une voix habituée aux compliments et sans gêne aucune. Il s’était efforcé de ne pas brusquer les choses et ne pas se montrer déplacé, chose qui pour le Hardi, demandait moult efforts … Il se redressa puis se postait près de l’assise de Mathilde, sans toutefois y poser son séant sans invitations. « J’espère que vous saurez pardonner mon honteux retard, le confort de votre demeure m’ont fait perdre mes repères, de même que les merveilles qui s’y trouvent. » Omettant évidemment de donner plus amples détails sur lesdites merveilles.


Cet endroit lui plaisait franchement ...

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