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 La vérité apparait toujours dans le reflet de l’âme

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Yriaë
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Yriaë


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MessageSujet: La vérité apparait toujours dans le reflet de l’âme   La vérité apparait toujours dans le reflet de l’âme I_icon_minitimeSam 10 Mar 2018 - 22:27


A quelques lieux du point de rendez-vous se trouvait un groupe composé d’un peu moins d’une dizaine de clans dont les volontaires, fort courageux, avaient suivit Yriaë.

Alors qu’une précédence bataille avait déjà eu lieu, moins d’un an de cela, chaque pas que faisaient ces elfes des bois les menaient vers une autre. Oui, une autre bataille, qui sera très certainement plus coriace encore que la précédente. Car là n’était plus le but de défendre mais bien d’attaquer et de chasser une fois pour toute cette maudite race des terres sacrées de la Mère.

Là où certains jeunes Noss semblaient des plus emballé à l’idée d’aller chasser un bien plus gros gibier, Yriaë elle, avait l’esprit ailleurs. Ses pas la menèrent également vers cette offensive mais son cœur doutait. Il doutait horriblement, et malgré ce que l’on pouvait penser, Yriaë n’avait point l’habitude d’être face à au doute.

Car là où sa dévotion la menait à se battre pour les enfants de la mère, là où la Foi la poussait à étendre l’influence de sa déesse, Yriaë, elle, sa personnalité, son être, son cœur ne désirait qu’une chose : la paix. Oui la paix, car les escarmouches, batailles ou autres carnages lui avait déjà tant coûté et lui couterait encore cette fois-ci.

En tête de peloton, la druide s’arrêta et fit savoir à ceux qui suivaient si respectueusement ses pas, qu’elle les rejoindrait plus tard. « Que le message soit adressé. Je vous rejoindrais plus tard. Ne m’attendez pas. »

Etait-ce une excuse ? Certainement. Avait-elle besoin de temps ? Très clairement. Fuyait-elle Estiam ? Absolument.

Les elfes s’évanouirent dans les bois, laissant sur leur trace une druide des plus perdue. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir tentée de trouver son chemin. Mais comment pouvait-elle encore s’orienter ? Elle qui n’avait même plus la pleine capacité de sa mémoire.

Pendant un instant, elle regretta d’avoir rejoint cet elfe qui avait eu l’audace de lui voler un baiser. Un instant, elle priait la Mère pour la faire oublier davantage, la suppliant même de lui ôter tous ces doutes.
Jamais n’aurait-elle cru recevoir réponse.
La vérité apparait toujours dans le reflet de l’âme Asgu
Le vieux Loup



« Voilà une bien triste scène. » Put-elle entendre geindre d’entre les arbres. Son regard s’aiguisa, son ouïe se mit en alerte et le restant de ses sens emboitèrent bientôt le pas.
« A qui ais-je l’honneur ? »
« Ne me reconnais-tu donc pas Naaru ? » Et c’est là, d’entre les fourrées qu’apparu un homme étrangement familier.
« Maître ? Est-ce bien vous ?
-Cela fait bien longtemps que tu ne me nommes plus ainsi. »

Il avait changé. Oui, terriblement changé. Son corps avait vieilli et sa peau semblait se détacher du restant de son corps. Yriaë n’arrivait pas à croire ce qu’elle était en train d’apercevoir. Celui qui se fit appeler le vieux loup n’avait plus rien d’un druide sain d’esprit.

« Tout cela est de ta faute.
-Que vous est-il arrivé ? Que voulez-vous dire ?
-J’ai payé. Pour avoir échoué.
- Echoué ? »

L’elfe avait commencé à lui tourner autour, se rapprochant toujours plus de son ancien élève qui avait depuis longtemps dépassé le maître.

« J’ai échoué dans ta formation. »

Yriaë ne répondit rien, préférant le fixer pour tenter de comprendre d’où venait cet état de délabrement.

« Inutile de me sonder, Naaru.
- Je cherche à comprendre.
- Il n’y a RIEN à comprendre ! J’AI ÉCHOUÉ AVEC TOI !
- Non
- SI ! J’AI ÉCHOUÉ ! ET ELLE ME LA FAIT PAYER !
- Jamais l’œuvre de la mère ne s’en prendrait à ses gardiens
- Ah oui ? N’es-tu toi-même pas tombée sur elle ? En cherchant soi-disant des réponses ?
- Tu parles de l’esprit de l’œuvre ? L’arachnide ?
- L'esprit de l'oeuvre? C'est donc comme cela que tu la qualifies?
- Que t’a-t-elle donc fait ?
-Vois le résultat.
- Pourquoi ?!
- CAR J’AI ÉCHOUÉ !
- Non vous n’avez pas échoué !
- Si, Naaru ! Tu n’es qu’une misérable erreur ! Une piètre druide, une pauvre gardienne qui n’a jamais eu d’autre volonté que de retrouver son bien aimé !
- Cela est faux !
- Tu sais bien que non. Et voici donc ma punition pour ne pas t’avoir enseigné, préparé convenablement
- Je ne vous crois pas, Frère.
- Cesse de m’appeler ainsi ! Tu n’es plus une Sœur pour moi ! Tu es dorénavant MA PROIE ! »

Poussé par une colère qu’Yriaë ne comprenait toujours pas, celui-ci se transforma en sa forme de loup géant avant de pousser un hurlement. En face, l’elfe préféra rester sur la défensive, ne souhaitant faire aucun mal à celui qui lui avait tant apprit. Mais le hurlement ne lui avait pas seulement glacé le sang, il avait également attiré toute une meute qui s’était mise à entourer la druide de toute part.

Elle n’avait dorénavant plus le choix : elle devait fuir.

Certains seraient restés, pour se défendre et se battre contre tous ces crocs acérés mais Yriaë, elle, ne voulait aucun mal à qui que ce soit, et encore moins à des créatures obéissant à un semblant de druide devenu fou.  

Il ne lui restait plus que ses jambes pour la sauver de ce mauvais pas. Des jambes puissantes qu’elle se permit d’énergiser en récitant formule après formule. Elle se devait de courir vite, d’abord dans la direction d’Estiam, avant de finalement décider de changer de route. Non, elle ne pouvait se résoudre d’amener de telles créatures au plein milieu d’un rassemblement de guerriers prêts à en découdre avec un tout autre ennemi. Sa course la mena à s’éloigner, toujours plus, puis, elle s’arrêta, tenta un regard derrière elle, il n’y avait plus rien. Pas un seul bruit, juste le silence. Un silence dont elle se serait bien passée car même ses Frères et ses Sœurs ne lui parlaient plus.

« Mais que se passe-t-il ? »

N’eut-elle pas le temps d’y réfléchir qu’elle vit soudainement un loup surgir sur elle. Le réflexe aura été de se protéger le visage de ses bras, mais aucune douleur ne lui était parvenue. Car même si le loup était bien présent, une autre créature avait soudainement surgi pour intercepter celui-ci en plein vol. Un phish Oura sortit de nulle part avait happé le prédateur. Le combat fut pas bien long, blessé directement à la patte, le canidé s’était enfuit en poussant maints hurlements de douleurs. Yriaë n’avait même pas eu le temps de se relever qu’une main se présentait déjà à elle.

« Rassure-moi, tu vas bien ?
- Oui, je vais bien.
- Pourquoi ne pas t’être défendue ?
- Je.. C’était
- Oui j’ai bien vu qui s’était, mais n’as-tu pas remarqué qu’il n’était plus le même ?
- Justement. Pourquoi l’attaquer dans ce cas ? J’aurais préféré comprendre.
- Pourtant c’est simple
- Alors explique moi.  »

Le visage et la voix était familière, ce n’était que son sauveur habituel, celui qui avait veillé sur elle bon nombre de centaines d’années : Sirir.

« Si je t’explique, tu m’en voudras.
- Si tu ne m’expliques pas, je t'en voudrais aussi.
- C’est vrai… C’est à cause de toi, et des sentiments que tu portais à l’égard de ce sang-mêlé.
- Estiam ? Alors c’est vrai… Je l’aimais ?
- Et malheureusement tu l’aimes encore.
- Sirir, ce n’est pas le moment…
- Si ça l’est justement. Ne comprends-tu donc pas ? D’abord ta propre punition, puis celle de ton maître. Cela ne te suffit-il pas comme avertissement ?
- Ils viennent d’un esprit de la Mère qui ne semble que vouloir du mal.
- Ça, c'est que tu veux croire.
- Comment ? Je ne comprends pas! Pourquoi ne pourrais-je pas suivre ce que me dicte mon coeur pour une fois?! »

« Et que te dicccte ton cœur, jeune enfant ? »

Faisant volteface, Yriaë put apercevoir cette même arachnide qui l’avait une première fois puni. Sa gorge se serra et plus aucun mot ne put traverser la barrière de ses lippes.

« Ton cœur souhaites un peu d’amour. Regarde donc ce que tu as en face de toi. Quelqu’un qui te dévoue sa vie depuis bien longtemps que ce sang-mêlé. Quelqu’un qui saura t’accompagner dans ta tâche plutôt que de te freiner. Quelqu’un qui te poussera à te surpasser plutôt qu’à n’être qu’un poids de plus à devoir supporter. »

Il régnait soudainement une chaleur particulièrement enivrante. Ses yeux se fermèrent, tentant de résister à ce que celle-ci lui offrait comme sensations. Mais son corps commença bien vite à frémir en sentant les caresses que lui offrait son Frère. Ses lippes se laissèrent bientôt aller au baiser que venait de lui arracher le félin alors que son cœur criait à la révolte, son corps lui, ne demandait qu’à continuer.

Son esprit vagabonda, alors qu’on pouvait encore aisément entendre les sifflements de l’arachnide tourner autour d’eux, ricanant presque de la scène.

Le cœur quant à lui, n’avait pas sonné la fin de la bataille, insufflant mauvais sentiments, souvenirs heureux, un autre visage… C’est ainsi, d’une violence sèche, que l’elfe repoussa celui qui s’était fait de plus en plus insistant de ses mains.

« Non Sirir ! »

Le druide lui-même semblait ne pas comprendre, retrouvant un tant soit peu ses esprits.

« Quoi… je… »

L’Ëala quant à elle, n’appréciait guère de voir sa marionnette ainsi refoulée.

« Décidément, tu es bien coriace. » L’esprit de la mère n’avait dorénavant plus le choix. Il fallait une seconde punition à la Gardienne. Une punition qui désormais la marquerait à jamais.

L’homme elfe se retransforma alors en un terrible félin et se mit à la pourchasser.

Encore une fois, Yriaë fut contrainte à la fuite, ne souhaitant en aucun cas se battre face à des Frères.

Mais là où elle avait l’avantage de la vitesse sur le Loup Géant, le Phish Oura avait l’avantage de l’agilité. Il n’a fallu qu’une centaine de mètres pour que Sirir en vienne à la débusquer, lui attribuant quelques croups de griffes. Dorénavant, elle n’avait plus le choix ; c’était la défense ou la mort.

« Arrête ! Sirir ! Arrête ! Tu n’es plus toi-même ! » Mais rien, il n’entendait rien, la bête avait reprit le dessus. C’était dans un dernier effort qu’Yriaë tenta de le repousser, mais l’animal était plus puissant, plus féroce. La druide n’avait dorénavant plus le choix, il fallait faire appel au mage qu’elle était.

Des lianes sortirent du sol, venant agripper le félin, l’arrachant ainsi à sa proie qu’elle avait déjà maints fois griffé. Dorénavant maîtrisé, la druide put se relever.

« Crois-tu pouvoir t’en ssssortir ainsi ? » entendit-elle alors, voyant l’arachide sortir d’entre deux arbres.

« Pourquoi tant de haine et de colère ?! Que vous ais-je fait ?! N’ai-je pas œuvré pour l’œuvre de la mère plus d’un cycle durant ?! Que me reprochez-vous pour répandre autant de malheur autour de moi ?!
-Tu t’es égaré, il me faut te ramener.
-Et croyez-vous réellement que c’est ainsi que vous arriverez à me convaincre de vous écouter ? »

Les lianes cessèrent subitement d’emprisonner l’animal et celui-ci fonça une fois de plus que l’elfe à la longue chevelure mais cette fois-ci, c’était un réflexe qu’a poussé Yriaë à la défense. Un réflexe qu’elle regrettera sans aucun doute le restant de ses jours. Car ce n’était plus un félin qui se tenait devant elle, mais un homme qui l’avait toujours tendrement aimé sans rien réclamer en retour. Un homme dont le regard se vidait peut à peut alors qu’un filait de sang vint s’échapper d’entre ses lippes. Un homme qu’elle venait de blesser mortellement.

Le premier réflexe de l’elfe aura été de l’allonger pour ainsi pouvoir soigner cette plaie qu’elle venait de lui infliger, mais c’était sans compter sur l’intervention de l’arachnide.

« POURQUOI ?! POURQUOI AVEZ-VOUS TUE UN GARDIEN DE L’ŒUVRE ?! » Hurlait-elle.
« Est-cccce réellement moi ? N’est-cccce pas toi qui vient de lui asssséner un coup fatal ?
-VOUS LE MANIPULIEZ !
-Ccca, c’est cccce que tu crois.
-VOUS MENTEZ ! VOUS MENTEZ !
-Regardes. Viens. Et tu comprendras. »

L’araignée l’invita à s’approcher. Yriaë ne bougea pas, dans un premier temps, tenant encore le corps chaud de Sirir dans les bras. Mais l’Ëala se fit de plus en plus insistante.

« Tu ssssouhaites comprendre ? Viens, et je te montrerais. »

A quatre pattes, la druide s’approcha, encore, et encore, toujours plus près et au plus proche elle était, au plus l’araignée s’enfonça dans l’eau du petit ruisseau qui coulait non plus de là. Elle s’enfonçait à chaque fois que faisait la druide, et une fois en face du ruisseau, l’arachnide s’était complètement enfoui sous l’eau, ne laissant plus qu’apparaître le reflet de ce visage hideux.

« Où allez-vous !? Que voulez-vous me montrer ?!
-Ssssais-tu qui je sssssui ?
-Non ! Dîtes le moi ! Que me voulez-vous ?!
-Regarde mieux…»

C’est là que le visage affreux s’effaçait au profit de celui d’Yriaë. Son expression se figea, son cœur s’arrêta. Non, en réalité, il n’y avait jamais eu d’Ëala, il n'y a jamais eu qu'Yriaë.
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