Un vent de discorde. (PV)

avec les silences...:

George #cc6666

Ah, pour ça oui, les moeurs sont différentes sur l’AS. Les trois petits pirates ne comprenaient pas vraiment où ils avaient mal agit. Ils s’étaient défendu d’agressions perfides, de manipulations et d’intimidation. On leur apprenait à se défendre, aux petits mousses. Si Ed avait défendu Prewett, il n’était pas tout à fait aveugle au traitement de faveur dont il faisait preuve. Et il venait de vivre l’envers de la médaille. Pour Prewett, Moe et Saff étaient aussi des petits garçons dangereux et indigne de confiance. Et ce fut plus vrai quand Lambrusca s’adressa à eux à voix basse. Ed eut le support de ses camarades qui se rapprochèrent sensiblement.

- Je vais pas aller lui tirer la queue, si c’est ce que tu crois, réplique Ed sans élever la voix, avec toute la dignité craintive que peut avoir un enfant de cet âge face à un adulte qui essaie de l’intimider. Je sais que c’est un animal sauvage et que ça n’a pas sa place parmi les gens.

Ce n’est pas la lyngre qui devait être protégé de Ed, c’est Ed, et tout l’équipage qui devait être protégé de la lyngre. Et Lambrusca avait permit au félin de s’en prendre aux gamins. Il avait permis au félin de prendre les trois petits pirates pour des proies. Et l’ouie fine de George l’avait entendu, même si elle était dos à eux.

-  L'ambrosia Sepiida n'est pas un navire pirate. Ici chacun se fait confiance et ne dégaine certainement pas son arme a la moindre contrariété ou plaisanterie. Il y eut un tressaillement parmi les quatre pirates présents. Moindre contrariété ? Plaisanteries ? George leva une main pour éviter que Saf ne réplique, ce qu’il allait faire d’ailleurs, avant que le Capitaine ne vienne le fixer. Saff soutint son regard avec beaucoup de volonté. Il ne se croyait pas en tort et il était convaincu de ne pas avoir tort à défaut d’avoir raison.

- Tu apprendras qu'Isobel ne vous a accusé de rien. Je l'ai croisée en descendant à la cale et c'est à peine si nous avons échangées un mot. Le regard du gamin bifurque sur la rouquine et ce n’est qu’à ce moment qu’il baisse les yeux face à Angelina. De plus a l'avenir je ne tolérerais plus qu'une arme soit pointée contre aucun de mes membres d'équipages.

George ne s’est pas retourné vers les mousses, mais ils connaissaient bien George et aucun ne dit mots.

- Vous trois inclut ! Je serais intransigeante sur ce sujet, d'autant plus quand mes enfants se trouvent dans la pièce.

Les enfants de Georges aussi se trouvaient dans la pièce. Ils étaient plus âgés, certes, mais c’était des enfants. Les règles et les moeurs étaient différents, sur l’AS et le Petit Fo. George savait que faire accepter ces trois gamins sur un autre navire ne serait pas facile. Mais ils devaient apprendre à s'endurcir. Parce que chaque fois qu’ils changeraient de navire, ils en deviendraient les boucs émissaires.

- Je ne désire pas que vous quittiez mon navire, mais des règles vont êtres établis et j'entends à ce qu'elles soient respectées.
- Bien sûr, elles le seront. Les règles sont nécessaires, pour vivre en groupe. Et le trio les respecteront, affirme George avec l’assurance de celui qui connaît ses mousses.
- Tu devras des excuses a Faustina, de par ton acte tu lui as rappelé un traumatisme récent. Contrairement à ce que t'as dit George, ces excuses ne sont pas négociables. Pas si vous voulez rester a mon bord...
- Mes petits frères ne comprennent pas les excuses…
- Ed. Si je puis me permettre, Capitaine, je crois qu’il serait plus profitable que Saff montre à Faustina qu’il n’est pas plus dangereux que la lyngre, plutôt que de faire des excuses à quelqu’un qui ne les comprendrait pas de toute manière. Saff, tu sais ce que tu as à faire.

Saff quelques secondes d’hésitation, mais il hoche la tête, avant de revenir à sa place à côté du petit Ed et du tranquille Moe.

- Maintenant filez donc déjeuner avant qu'Agnes ne bougonne que tout ses plats sont devenus froids et immangeables.

Ils tournèrent tous les trois la tête vers George qui leur fit signe de filer. Ils n’étaient franchement pas rassuré de partir sans George. Ed fut le dernier à se détourner, espérant que George les suivrait à la dernière seconde. Ils sont seuls, ici, pour le moment, ils n’ont aucun repère, aucun allié, sauf George.

- Tout pirate qu'ils soient, à mes yeux ils n'en restent pas moins des enfants. Je ne veux pas voir des enfants armés sur l'Ambrosia Sepiida. Si je ne remets pas en cause l'éducation que vous leur donner, j'ai mon mot à dire quand a leur temps passé sur mon navire.
- Mais ils conserveront leurs couteaux, affirme George avec fermeté. Il explique la raison avec calme, sans avoir l’intention de déplaire à Angelina, mais avec une pointe de contrariété. C’est une arme, mais c’est surtout un outil et ils en ont besoin. Ils savent s’en servir de la même manière que la jeune Isobel sait manipuler son feu.

Et après tout, Isobel avait menacé Belair, quelque temps plus tôt. Ils sont quite, d’une manière ou d’une autre. George voit bien que le Capitaine n’en mène pas large. Et de toute évidence, aucun de ses proches et encore moins son second n’a la force de caractère pour le lui faire voir. C’est le rôle du second, de permettre à son Capitaine de se resaisir quand il ne va pas.

- Cela tombe bien que vous soyez la. Une question me taraude l'esprit et j'espère que vous puissiez y répondre. J'imagine que les herbes ayant provoquées mon sommeil sont du fait de Marion ?

Oui, c’était Marion. De toute évidence, beaucoup de proches de Sepiida connaissaient également Angelina. Mais George avait remarqué que Belait et Prewett connaissaient également Marion. George ne connaissait pas toute l’histoire de Marion, mais il savait que certaines caisses contenant des médecines et remèdes, ces dernières années, venaient de Marion.

- Qu'adviendrait-il si l'on remontait jusqu'à elle ? Est-elle en sécurité ? Avons nous un moyen de la contacter pour nous en assurer ? Ou y'a-t'il quoi que ce soit que nous puissions faire pour elle ? Finn essaie tant bien que mal de répondre, mais si George essaie de se concentrer, il n’arrive pas à comprendre. Il a un haussement d’épaule désolé envers Finnegan. Pardonnez moi Finn, pendant un instant j'ai oubliée et Lambrusca qui est parti avec les enfants. Pourriez vous allé le trouver et lui faire part de notre conversation ? J'ai moi même des choses à voir avec George.

George lève un regard vers l’escalier où on disparut les enfants et a une brève hésitation. Ils se débrouilleront. Ils sont grands. Ils sont trois. Et ce sont des petits futés.

- Bien sûr.
- Je désire voir avec vous quelles seraient les meilleurs affectations à donner aux enfants. Je me doute qu'ils n'apprécieront pas d’être materné, je veux donc être sûre de leur donner des tâches à la hauteur de leurs compétences.
- Saff est apprenti gabier. Moe est apprenti pilote. Ed… Ed apprend encore, c’est le plus jeune. Il n’est sur un navire que depuis deux ans, il a encore des choses à apprendre, mais il est courageux. Si Angelina s’inquiétait pour Marion, peut-être qu’elle devrait comprendre certaines choses qui la rassurerait. Marion n’est pas toute seule. Nous avons eu beaucoup d’aide de plusieurs personnes. Si le Capitaine n’est pas encore ici, c’est parce qu’il s’assure que ceux qui nous ont aidés ne soient pas dans le pétrin. Dame Alice qui devra composer avec ta disparition, Zoïle, qui est restée au palais par choix, plusieurs servantes, les pêcheurs, des gardes, tous vos villageois.

*****

Dès qu’ils l’endroit où ils étaient, il se dirigent directement vers la nurserie, Saff en tête.

- On fait quoi ?
- Je vais faire mes excuses.
- Mais ça sert à rien si c’est juste pour avoir l’air d’obéir aux ordres, Faustina s’en fiche de tes excuses, elle a que 3 ans.
- C’est pas à Faustina à qui je dois faire des excuse. Et dès qu,il la voit, il se dirige vers la rouquine et se plante devant elle. Du haut de ses douze ans, il a pourtant l’air solennel des grandes occasions.

- Je suis désolé d’avoir cru que tu nous avais accusé de mutinerie. C’est une grave accusation et je ne pensais pas que ça pouvait être une mauv… une plaisanterie. Rapporter une fausse mutinerie est aussi un grave délit, je n’aurais pas dû croire que tu l’avais fait.

Il ne se défendit pas en révélant que Isobel et Lambrusca avaient tenté de leur faire peur et que même s’il n’avait pas cru que le Capitaine était aussi mauvaise qu’ils leur avait dit que la possibilité d’être accusé de mutinerie quand il n’avait rien fait de mal, l’avait terrifié.

- Ouais, Faustina à l’âge de mes frères quand je suis parti. Et Torrence aussi. Bonjour les enfants ! Moi, c’est Ed, tu sais dire Ed, Faustina ? Lui c’est Saf. Ssaaff. Et lui, Mooooe, dit-elle en tapotant Moe. Allez, jouons à un jeu.

Elle empile quelques blocs un par-dessus l'autre avant de les faire tomber.

- Ooooonh, tombéééé ! Encore ? Elle avise le regard luisant dans le coin. Euh... les gars... ?

La capitaine de l'Ambrosia Sepiida commençait a doutait qu'il fusse une bonne idée d’accueillir a son bord George et les 3 moussaillons. Pas qu'elle ait quoi que ce soit contre eux, mais leurs divergences d'opinions, leurs façons opposées de penser, risquaient bien de devenir un problème délicat a la vue des premiers instants qu'ils avaient passés sur le bateau. Puis c'était quoi ces aprioris sur les enfants ? La pirate cautionnait le fait qu'ils portent des armes, mais pas l'évidence qu'a deux ans un enfant était tout sauf stupide et avait la notion du bien, du mal, et par la meme des excuses. Angelina ne contredis pourtant pas George devant les trois jeunes gens, ce serait contre productif. Elle attend donc qu'ils aient disparus de sa vue mais également qu'ils ne soient plus a porter d'oreilles. " George, entendons nous bien, je n'ai rien contre vos choix. Je n'ai pas mon mot a dire quand a la façon dont vous élevez ces enfants mais ici c'est mon navire. Je suis celle qui dicte les règles et qui les fait appliquer. Si cela ne vous convient pas alors autant que vous retourniez sur le Petit Fo, car je n'aurais ni la patience, ni l'envie, de me quereller avec vous pendant tout le temps que durera la traversée. " La voix n'est pas agressive, mais elle n'en reste pas moins ferme.

" Faustina n'est pas stupide, elle est a meme de comprendre des regrets sincères. Si je ne l'ai pas fait remarquée devant les enfants. C'est par ce que deux adultes se contredisant devant un enfant est le meilleur moyen de rater son éducation. " Papa dit une chose, maman une autre et toute l'autorité est détruite. " Ils ne sont plus sur un navire pirate, ils n'ont pas besoin d’être armer, surtout pas quand au premier coup d'humeur ils la dégainent. " Avant que la pirate ne mentionne a nouveau Isobel et ses flammes, elle lève légèrement la main et poursuit. " La différence avec Isobel, est que ça fait parti d'elle et, que contrairement a nos trois jeunes moussaillons, je sais que je peux lui faire confiance. Elle s'en sert comme moyen de protection, c'est une parade, mais jamais elle ne blesserait intentionnellement quelqu'un a moins que sa vie ne soit en danger. Pouvez vous juré qu'il en soit de meme avec de si jeunes enfants qui m'ont l'air, qui plus est, impulsifs et téméraires ? " La Soltariel échange ensuite quelques mots avec Finn, s'étonnant de la facilité avec laquelle elle exécute sa demande .. Elle semble meme satisfaite et pleine d'entrain ? Angelina a un bref sourire en se méprenant sur ses intentions, Isobel n'était peut etre pas la seule a avoir le béguin.

Elle retourne ensuite son attention sur George, elles échangent quelques mots quand aux postes a attribuer aux enfants. Les précieuses informations que lui donne la pirate lui seront fort utiles pour leur attribuer des affections dignes de leurs compétences. Elle apprécie que la jeune femme tente de la rassurer quand a Marion mais également, de façon détournée, Haize. " Dame Alice est un roc, je suis sure que de nous tous elle est celle pour qui il faut le moins sans faire. Quand a Zoile, plaignions le pauvre bougre qui s'en prendrait a elle. " Un sourire. Elle connait mieux sa vassale que l'adolescente, mais ses mots sonnent juste. Le peu qu'elle en ait vue la confortant dans son idée. " Quand a mes villageois, je n'ai pas d’inquiétudes les concernant. J'ai pourvue a leur bien etre avant meme mon arrestation et l'intendant de Solaria a reçue des directives pour continuer a veilleur sur eux. " Cela personne ne pouvait le lui retirer, les gens de Solaria avaient étés préparés et avaient reçus compensation. Ils iraient bien le temps que la transition s'opère pour eux. " Quand aux pécheurs et aux servantes, j'ose espérer que rien ne pouvant les incriminer n'a été laisser au hasard. Pour les gardes, il m'est avis qu'ils ne seront inquiétés de rien. " Sa surveillance avait été moindre, sa fuite trop facile, elle restait persuadée que le chancelier avait souhaité son départ, mais cela elle se garda bien d'en faire mention.

Tandis qu'elle se demandait une fois encore comment Haize les retrouverait alors qu'il n'avait pas la moindre idée de l'endroit vers lequel ils voguaient, une toute autre scène se jouer dans la cabine des enfants. C'est un coup frapper a la porte qui sort Lambrusca de sa mission de surveillance. Torrance semble déjà avoir oublier l'incident précédent, mais Faustina reste encore crispée et peu encline au jeu, si bien qu'il grimace quand il se doit de les abandonner pour s'entretenir avec Finn. Il sort de la cabine, refermant derrière lui, rien qu'a la mine du môme, il se doute bien que la conversation n'aura rien de plaisant. Il le laisse piquer sa crise, suivant tant bien que mal ses gesticulations. Ses lèvres remuent vite, heureusement que le commandant maîtrise parfaitement l'art de lire sur les lèvres, car meme lui n'ait pas sur d'avoir pu tout saisir, mais il a compris l'essentiel. Il soupire lourdement et s'adosse a la cloison faisant face a celle qu'occupe Finn. Il pourrait haussé le ton, s'énerver, après tout qui le lui reprocherait. L'adolescent est encore a geindre et a se plaindre. Mais c'est un homme d'arme, il sait se maîtriser et prendre sur lui et c'est ce qu'il choisi de faire présentement. Une dispute ne mènerait a rien. Pas sure qu'une discutions fasse mieux, mais au moins allait - il essayé.

" Ce ne sont pas des enfants. Je ne suis pas un meneur. " Les mots sortent telle une évidence, preuve manifeste qu'il croit en leur véracité. " Ce sont des pirates, je veille a la protection de ma dame. " Il redresse le menton, rien ne lui retirerait ça. Qu'importe qu'il ne soit plus commandant, qu'ils ne soient plus a Solaria. La Soltariel restait sa dame et il continuerait de faire tout ce qu'il croyait nécessaire a sa sécurité. " Notre capitaine fera la meme erreur que toi, les voir comme des enfants innocents que l'on peut materner. Tout adorables et pleins d'innocences. Mais ces mômes n'ont rien avoir avec Faustina, Torrence, ou meme Isobel. Leur éducation n'a rien de commun, ils ont étés élevés pour devenir des pirates. Des hommes prêts a piller et tuer pour l’appât du gain. Des hommes auquel l'on ne peut se fier. Des hommes prêts a te poignarder dans le dos si l'occasion leur est donnée. " Son regard brille, il parle visiblement d'expérience mais il n'en dira rien, cela ne regarde pas ce jeune freluquet, ni personne d'autre. Il hausse les épaules avant de glisser ses yeux dans celui du muet. " Malgré la haute opinion que tu as de ma personne, ces gosses n'ont jamais étés en danger. Cette parade avec la Lyngre, c'est ainsi qu'elle a été dresser a Langehack. Je lui ai signifié que les nouveaux venus n'étaient pas ses proies, qu'ils étaient sous ma protection. " Il croise les bras et s'appuie d'avantage contre la cloison, y laissant en meme temps traîner ses oreilles.

Les moussaillons sont dans la cabine avec les enfants et le fait qu'Isobel y soit également ne le rassure pas réellement, il ne manquerait plus qu'une nouvelle dispute éclate. " Je ne souhaite pas que ses gosses intègrent l'équipage, ni aucun autre pirate. " Il avait insisté sur le aucun et il était facile de savoir a qui il faisait référence. " L'ambrosia Sepiida n'est pas un navire pirate, notre capitaine n'en ait pas une. Agnes non plus. Aucun membre de ce navire. Mon boulot c'est de garder tout ces gens en sécurité jusqu'a ce que nous puissions nous établir ailleurs. Tu demandes ce que je leur ai appris ? Que la Lyngre m'obéit, qu'elle obéit a la capitaine. Qu'elle est dangereuse, mais qu'elle est surtout une protection a quiconque tenterait de nous faire du mal. C'était un avertissement et a aucun moment ils n'ont étés en danger. Si il fallait le refaire, je recommencerais sans hésitations. Mais je m'attends pas a ce que tu pusses comprendre ça, après tout t'as passé combien d'années avec ton frère sans meme te douter de qui il était vraiment ? " D'accord peut etre avait - il légérement perdu patience en laissant échapper ces derniers mots, mais ce môme avait le don de lui taper sur les nerfs et pourtant il était mal placé pour faire la morale a quiconque !

Le ton un peu plus haut, il ajoute en conclusion: " Je ne détiens aucun pouvoir et n'en désire aucun. Je manipule pas ma dame, je la protège, d'elle meme au besoin, ce depuis bons nombres d'années et parfois j'ai due utiliser des méthodes qu'elle n'aurait pas approuvée. Pourtant je n'ai aucuns regrets, pourquoi ? Par ce qu'elle est toujours en vie et que parfois il faut savoir faire ce qui doit etre fait. Viens donc me juger quand tu auras connaissance de toutes les gloires de ton frère le môme et nous en reparlerons. " Oui, c'était un fait il ne portait pas Haize Sepiida dans son cœur.

De l'autre coté de la porte, Isobel fixe Saff une lueur de surprise brillant en ses yeux. Le gosse savait admettre ses erreurs, un bon point pour lui. Elle hausse les épaules. " Boff, j'ai pas la meme éducation que ces deux la .. " Elle désigne du menton Torrance et Faustina qui jouent tranquillement aux cubes dans leur coin, bien que la fillette soit désormais un peu en retrait, ne quittant pas des yeux Saff. " Pas besoin de faire de manières avec moi. C'est oublier. Disons que nous sommes quittes d'accord ? " Un sourire puis elle lui tend la main. Ensuite elle va prendre place prés de Faustina, l'entourant de ses bras. " La ma belle, ils sont cool, ils nous veulent pas de mal tu vois. " Un clin d’œil a l'adresse des 3 mômes. " Ils sont comme Grigri, ils ont l'air dangereux mais dans le fond ce sont juste des bons gros chats affectueux. " Avant que Faustina n’exprime une quelconque émotion, Iosbel remarque a son tour ce que fixent les moussaillons. Elle se redresse brusquement, renversant au passage une grande pile de cube dans un grand fracas. " C'est quoi ce bordel ? " La seconde d'après Lambrusca entre en trombe, jetant un regard inquiet sur chacun d'entre eux. " Qu'est ce qui se passe ici ? " La seule réponse qu'il obtient, d'abord, c'est Isobel désignant d’inquiétants yeux jaunes dont le propriétaire est dissimulé dans la pénombre ,puis ensuite Faustina s’exclame d'une voix a nouveau plein d'entrain. " Mumu Vint zouée .. " De sa petite main potelée, elle attrape un cube et elle se dirige pleine d'assurance vers la propriétaire des yeux jaunes.

avec les silences...:

George #cc6666

George commençait à douter également que son idée de faire monter les gamins à bord était une bonne idée. Pas parce que les gamins risquaient de faire des bêtises, mais parce que le Capitaine de l’AS et ses proches avaient de toutes évidences des préjugés concernant les mousses. De toute évidence, malgré ce que prétendait Angelina, jamais ils ne seraient traités de la même manière. Mais encore là, persévérer pouvait se révéler éducatif et George, à défaut d’être fort et redoutable au combat, était persévérant et combatif.

- Nous n’avons transgressés aucune règle depuis notre arrivée, Capitaine. J’ai coupé court aux cri de défense du petit Ed et aux élans de protection de Saff, parce que je connais certaines nuances qu’eux ne connaissent pas. Je sais que vous ne l’avez pas vraiment accusé de mutinerie. Saff a eu aussi peur que Faustina lorsque vous l’avez accusé de mutinerie. Saff a réagit à une fausse accusation. Il était prêt à se défendre, défendre Ed, défendre Moe, me défendre. Une mutinerie n’est pas sans conséquences, Capitaine. C’est comploter pour prendre la place du Capitaine, ça ne signifie pas être seulement en désaccord. Et je suis convaincue que Saff n’a pas la moindre intention de prendre ta place de Capitaine et je doute même qu’il ait pu être en désaccord avec quoique ce soit. Il n’a pas eu l’occasion d’être en désaccord avec quoique ce soit. Tu les juges dangereux, impulsifs et téméraires, alors qu’ils ne le sont pas plus que Isobel ou que la lyngre. Est-ce que tu as des préjugés contre les pirates, Angelina ? Saff, Moe, Ed et moi, nous nous tiendront bien si vous ne nous marchez pas sur la queue. Pour ma part, je suis prête à prendre sur moi toutes les mauvaises actions de mes mousses. J’en subirai les conséquences s’il doit y en avoir.  Et je te préviens que j’aurai une conversation avec Lambrusca, seul à seul. De Second à Second et ça n’est pas du ressort du Capitaine.

Évidemment, par son statut sur le Petit Fô, George n’avait pas précisé sa fonction, parce qu’il se doutait bien qu’il ne pourrait faire de même sur l’AS. Il se contenterait de faire ce qu’on lui demande. Et puis George n’était pas le seul second. Prewett l’était également.

- Dame Alice est peut-être un Roc, mais ça ne signifie pas que les accusations contre toi et ta disparition ne soient pour la Ruche sans conséquences. La Ruche était ton vassal, Angelina. Tu es partie, tu as certes pris tes dispositions pour que tes gens ne manquent de rien, mais tu ne peux plus les protéger. Quand on part, quand on meurt, on ne peut plus protéger personne. Zoïle a fait son choix. Pour les servantes et les gardes, effectivement, leur rôle a été mineurs, je ne crains pas pour eux. Mais Dame Alice a beaucoup à perdre. Son domaine, ses terres. Que se passera-t-il lorsque le nouveau Seigneur prendra vos terres ? Le Capitaine doit s’assurer qu’elle sera au-dessus de tout soupçons, puisque lui aussi devra partir. Dame Alice est peut-être un Roc, mais elle sera seule. Belair est un roc, également, mais la disparition de Sepiida n’a pas été sans conséquences. Et je ne crois pas que le Capitaine accepte que Dame Alice subisse les conséquences de ses choix à lui, d'autant plus que ce choix, c'est toi.

*****

- C’est pas des manières. Je fais pas de manières. Mais je veux pas que tu ais des ennuis parce que j’ai pensé que tu nous accusais de mutinerie. C’est sérieux, une mutinerie, dit-il, sans sourire.

Mais si elle prétend qu’ils sont quitte, d’accord, il la croit. Saff serre la main d’Isobel avec une solide poigne, vigoureuse, mais sans agressivité. Moe et Saff rejoignent Ed et maintenant Isobel autour des deux bambins et viennent s’agenouiller près deux. Saff sourit à la petit fille et Moe aussi. Ed regarde Isobel avec une certaine incrédulité avant de voir le regard luisant dans le coin.

tout se passe assez vite, et même Isobel a l’air surprise par la présence dans le coin. Vive, Ed attrappe le petit garçon et le tire contre elle, tandis que Saff semble vouloir faire face à la menace, mais Lambrusca fait son entrée et sur le coup, ça semble une plus grande menace. Il fait face avec courage, mais un affrontement serait clairement à son désavantage, mais tout de même, il fait face.

- Saff, c’est bon… le calme Moe de sa voix tranquille. Faustina connaît.
- Oh, c’est une personne !

Ah oui, ces yeux là. Ah, ouais, l’autre sorcière…

Et dire qu'elle avait trouvée, trop souvent, les discutions avec certains membres de la noblesse mauvaise pour ses nerfs. George croyait - elle vraiment en ses propres mots ? Elle avait dit qu'ils obéiraient au capitaine de l'Ambrosia Sepiida, mais a y regarder de plus prés, elle contredisait tout et était prompte a donner des ordres .. Bien qu'elle y mette les formes pour faire passer cela pour de simples conseils. Puis il y'avait aussi ses remarques sur tout, y compris sur la nourriture. Que l'on ne vienne pas dire que l'ancienne dame de Solaria n'avait pas de patience, car la elle entamait sérieusement ses réserves. C'est pourtant avec calme qu'elle répondit a la pirate, rien ne trahissant qu'elle était a deux doigts de renvoyer tout ce beau monde sur le petit Fo pour savourer simplement un moment de quiétude avec le semblant de vie qu'il lui restait encore. " George, vous m’êtes une personne tout a fait appréciable, mais si vous essayez une fois encore de m'inculquer la définition d'un mot aussi simple que celui de mutinerie, je ne réponds plus de rien. " Elle se frotta la tempe du bout des doigts, une migraine s'emparant doucement de sa personne, en s'obligeant a ne pas soupirer. Sérieusement, la jeune femme la prenait - elle pour une bécasse a lui définir ainsi ce qu'était une mutinerie ? Puissent les dieux lui venir en aide. " Je sais parfaitement ce qu'est une mutinerie, vous autres en revanche n'avaient pas l'air de savoir ce qu'est une plaisanterie. " Un capitaine suspectant une mutinerie, serait il arrivé tout sourire, de l'amusement dans la voix ? Ces pirates avaient besoin de revoir leur sens de l'humour et de mieux gérer leur susceptibilité.

" Je n'ai pas de préjugés, sans quoi aucun d'entre vous n'auraient posés un pied sur mon navire et jamais Haize Sepiida n'aurait place si importante dans ma vie ! " Des préjugés et puis quoi encore, des cicatrices sillonnaient son dos et elles étaient dus a la morsure d'un fouet qu'avait manié un pirate voila plusieurs années alors meme qu'elle recherchait le capitaine du Fossoyeur et pourtant elle les avait accueillis sur son navire, George, les moussaillons, Belair, Prewett .. Des préjugés ! " Je ne suis pas responsable du fait que vous éleviez ces enfants dans la peur constante. Jamais oh grand jamais, ce jeune garçon n'aurait du se trouver dans l'état d'esprit de dégainer sa lame pour quelques mots prononcés sur le ton de la plaisanterie. Je n'en suis pas responsable, peut etre que vous non plus, la faute a la vie. Il n’ôte rien au fait qu'ici ce n'est pas un navire pirate et que nous ne surveillerons pas nos mots dans la crainte de voir l'un d'entre vous, par peur ou colère, menaçait l'un d'entre nous. " Le ton était toujours calme, posé. L'on aurait pue croire a une discutions courtoise a l'heure du thé, mais il n'en était rien. Il s'agissait que les choses soient claires une fois pour toutes, si cela ne pouvait etre alors mieux vaudrait revoir les dispositions prises. La Soltariel était persévérante, certains diraient têtue, elle baissait rarement les bras, mais quand quelque chose était voué a l'échec, elle savait le reconnaître.

" Vous marchez sur la queue ? Enfin George, c'était une fichue plaisanterie qui par d'autres aurait été prise sans conséquences. Des conséquences, d'ailleurs, il n'y'a pas a en avoir. Pas plus que vous ne deviez les prendre sur vous. Soit nous apprenons a tous vivre ensembles dans le respect de vie de mon navire et de mes gens, soit nous rendons les armes, chacun voguant sur un navire différent. " Elle secoue la tete, un léger mouvement tout au plus, en rapport avec ses mots suivants. " Quand a Commandant Lambrusca .. " Oui, elle l'appelait encore par son ancien rang, mais c'était la un honneur qu'il avait mérité et auquel elle avait grand mal a renoncé .. D'autant que ça ne faisait meme pas 24 heures qu'ils avaient laissés leur ancienne vie derrière eux. " Vous aurez cette discutions seulement si il le veut. J'aurais a y voir si il vous juge importune. Il m'a sauvé la vie en de nombreuses reprises, il a renoncé a sa vie pour continuer a le faire. Il ne me doit rien, il ne vous doit rien. Ce n'est pas une histoire de capitaine ou de second, vous vous parlerez si il y consent. " Elle avait mit un peu plus de force en ces derniers mots, elle faisait des efforts mais il n'était pas question que George croit pouvoir tout régenter a sa guise. Si on la laissait faire sur le petit Fo, c'était heureux pour elle mais cela n'aurait pas court sur l'Ambrosia Sepiida. Et la conversation continua, mais sans surprise George se devait encore de la contredire, de donner son opinion et de prétendre savoir mieux qu'elle meme, y compris concernant ses propres gens alors qu'elle n'avait pas la moindre idée des mesures prises par la Soltariel. Ses manières de madame " je sais tout " devenaient un brin agaçante, Angelina fut bien forcer de l'admettre.

" Si cela peut vous tranquilliser, il est plus que probable que personne ne sera inquiéter quand a mon évasion. Il est d'ailleurs envisageable qu'elle ne soit pas connue avant quelques temps .. " Un hochement de tete puis un soupir, la pirate n'aura probablement aucune compréhension de ce qu'elle va dire mais qu'importe. " Quand bien meme, vous formez tous une petite bande des plus compétentes, jamais mon évasion n'aurait pue etre possible si en haut lieu on ne l'avait pas souhaiter. Ma disparition ne pourra que servir les intérêts de certains et elle a été clairement faciliter. " Une seule question persistait, était ce l'oeuvre de Tibéria ou du chancelier ? L'instinct de la capitaine penchait d'avantage vers ce dernier. Elle ne prends pas la peine de révoquer les mots de la pirate quand a ses villageois ou meme quand a ce que pourrait encourir dame Alice, elle termine simplement en déclarant. " Je n'ai jamais demandée a quiconque de me choisir et si j'avais eut mon mot a dire, je n'aurais permis a personne de le faire. Nous avons tous a vivre non seulement avec nos choix mais aussi avec ceux des autres ... Maintenant si nous en avons terminés, j'aimerais savoir si vous comptez restés ou si je dois demander a ce qu'on vous prépare une barque ? " Que ce fusse l'un ou l'autre serait le choix de George, il semblait évident que pour la capitaine de l'Ambrosia Sepiida, la discutions était close.


.....

Lambrusca constate sans surprise que Finn défend son frère et ce malgré le fait qu'il ait passé des années a lui mentir. Un manipulateur de première, il avait abandonnée sa dame a maintes reprises et pourtant elle aussi continuait a le défendre. Pourtant il s'est radouci et c'est avec un sourire qu'il a répondu au jeune muet. " Toi t'es juste un môme un brin trop bavard que la vie a eut l'air d'avoir pas mal éprouver et qu'aurait mérité mieux, a ses cotés, que certes un type qui l'a protéger mais qu'a fait que lui mentir. " Il est sincère ce gamin l'intrigue .. Quand il ne lui tape sur les nerfs. L'histoire de sa malédiction, le fait que sa mère soit une sorcière ou encore qu'il n'ait pas su que son propre frère, avec qui il avait voyagé des année, était Haize Sepiida. Il a pas vraiment le temps dans dire plus qu'un grand fracas se fait entendre dans la cabine des enfants, il s'y précipite et peine a comprendre la provenance du danger, puis il voit de grands yeux jaunes et instinctivement il se place entre eux et les enfants. Moussaillons compris. Sauf que bientôt la propriétaire des dits yeux se laisse entrevoir, elle n'a pas l'air en grande forme, toute toussotante qu'elle est. Si cela n'avait pas suffit a le rassurer, voila que Faustina se dirige vers elle en toute insouciance.

Il soupire, se détendant de façon perceptible mais avant qu'il ne pusse s'écarter, voila que ce jeune freluquet de muet vient se glisser entre lui et l'étrange bonne femme que tous appellent " la sorcière ". La petite forme fluette glisse ses mains sur ses épaules, son regard s'accroche au sien, ce qui le déconcerte un brin, puis voila que le "gamin" s'agite a nouveau en commençant meme a donner des ordres et a lui qui plus est. Il sourit. Lui ne bouge pas d'un pouce, c'est l'autre qui s'écarte. " La brusquer ? En meme temps si elle pouvait éviter de fiche la trouille aux gosses en se planquant dans la pénombre personne n'aurait brusquer personne. " C'est pas une accusation, le ton est détendu et bienveillant. Il n'oubli pas que c'est " la sorcière " qui a aidé a ramener les enfants sur l'Ambrosia Sepiida, il lui en est reconnaissant, pour ne pas dire redevable. Bientôt il fait une courbette devant Finn et non sans humour, il déclare: " Nounou s’exécute mon commandant ! " Aussitot, il se tourne vers Isobel. " Va en cuisine et ramène nous de l'eau chaude .. " Il jette un regard a miss yeux jaune. Elle avait pas l'air en grande forme, bien qu'il désapprouve ses prochains mots, il sait que sa dame voudrait en etre informer. " Préviens le capitaine que "la sorcière" est souffrante. "

Isobel s’exécute, le laissant a nouveau porter son attention sur "Mumu " et Finn. Un pli soucieux barre son front. " Tu sais de quoi elle souffre ? " Par ce que la prudence n'a jamais tuer personne et que le contraire ci, il intercepte Faustina avant que cette dernière ne s'avance trop. Il la calle sur sa hanche, en la faisant danser un instant afin de détourner son attention. Torrance, lui, comme a son habitude reste imperturbable et s'en est retourner a ses cubes qu'il empile un a un avec le sérieux digne d'un général. Lambrusca regarde les trois moussaillons qui semblent portés grande attention a "la sorcière", pas sur qu'elle est besoin de ça en l'instant. Du calme et du repos seraient probablement plus indiqué. " Vous trois allaient donc manger un morceau. Il ne faudrait pas que vous fâchiez Agnes dés le premier jour en gardant vos estomacs vides. Elle risque bien de prendre ça comme une insulte a sa cuisine. " Il ponctue ses mots d'un clin d’œil. Oui c'est bien le meme homme qui a tenter de les effrayer un peu plus tot, la situation l'avait exigée, elle était autre désormais et il n'avait rien contre ces gosses .. Si ce n'est bien sur qu'ils étaient des pirates en herbe et qu'il les aurait a l’œil.

avec les silences...:

George #cc6666

Heureusement que George était d’un tempérament doux et tempéré. Ferme, mais il savait garder son calme. C’était des qualités essentielles pour tempérer Belair. Angelina s’énervait et devenait menaçante. Non, de toute évidence, si elle savait ce qu’était une mutinerie, elle n’en mesurait pas toutes les conséquences. Un des deux parti ne survivait pas à une mutinerie. Saff n’avait que douze ans, sur un navire inconnu, plein d’étrangers et on avait insisté sur le point que le Capitaine allait le jeter à la mer ou dévorer par un lyngre si on manquait de respect au Capitaine. Ce même Capitaine, quelques minutes plus tard, l’accusait de mutinerie. Pourquoi n’aurait-il pas pris la menace au sérieux quand on a douze ans ? George ne savait pas exactement jusqu’où était allé Lambrusca avec l’histoire de la lyngre, mais ce qu’il avait entendu lui donnait une bonne idée. En moins d’une heure, on avait fait passer ces enfants pour de vilains monstres. Même Angelina les jugeait impulsifs et téméraires, sans les connaître.

- Saff n’est pas un trouillard et il ne s’émeut pas pour une broutille. Ni aucun de ces trois mousses. Quelque chose lui a fait peur, tout comme à Ed, et je compte bien découvrir ce que c’est et de régler ce comportement malsain. Je les interrogerai.

Quel comportement et de qui, par contre, George ne précise pas. Mais pourtant, George pince les lèvres lorsque Angelina parle d’élever des enfants dans la peur et de surveiller ses mots sous prétexte qu’un d’entre eux ne s’énerve. Juste le regard que pose George sur le Capitaine indique son désaccord. Mais George n’est pas sur le Petit Fo. Il ne se permettra pas de répliquer et de contredire un autre Capitaine. Il ne prendra même pas la liberté de demander la permission de parler librement. De toute évidence, Angelina n’avait actuellement pas les nerfs pour entrevoir l’envers de la médaille. Expliquer que Saff n’avait pas menacé, mais plutôt affirmé sa volonté de défendre son honneur et son intégrité ne faisait pas parti des règles sur l’AS et comme Angelina venait de le dire, ils devaient apprendre à vivre dans le respect des règles de vie de SON navire et de SES gens.

S’ils ne plaisantent pas sur la politesse, de toute évidence on pouvait plaisanter sur les mutineries. Soit, elle tâcherait de s’en souvenir et de l’inculquer aux mousses. Et elle ne laisserait pas le choix à Lambrusca de cette discussion. À des fins éducatives, il n’aurait pas le choix de parler. Elle serait curieuse de savoir comment Isobel aurait été accueillie sur le Petit Fo. Alors ils avaient fait tout ça pour rien ? Parce que ce n’était rien, semblait prétendre le Capitaine Angelina. S’introduire dans le palais de Soltariel et kidnapper une prisonnière, si peu gardée soit-elle, et ressortir ni vu ni connu, sans tuer ni blesser personne, ce n’était pas sans risques. George fut blessée du si peu de considération, pas nécessairement pour sa propre personne, mais pour tous les efforts fournis. Aucun d’eux ne savait que selon les dires du Capitaine Angelina, on leur avait pratiquement libéré le passage. Alors, ils avaient tous agit sans le savoir, comme si c’était important. Parce que c’était important pour eux. Enfin, pour plusieurs d’entre eux. Et Angelina venait de discréditer toute l’entreprise. C’était presque rien, on leur avait ouvert le passage. George préféra mettre cette déception sur le compte du chamboulement que vivait Angelina que sur ses convictions profondes.

- Alors le Capitaine sera rapidement de retour si tout se passe aussi facilement que vous le dites, réplique George, un peu durement. Et si tout a été si aisée, il n’y a pas non plus de raison de vous inquiéter des possibles traces laissées par Finnegan qui pourraient désigner Marion. S’ils la retrouvent, ils vont peut-être la payer pour service rendus, ajoute-t-il, avec un brin de sarcasme, mais il ne s’attarde pas. La conversation est terminée, pour le Capitaine Angelina. Soit. Je demanderai aux garçons s’ils choisissent de rester ici et se plier à vos règles ou de retourner sur le Petit Fo. George hoche la tête. Capitaine, salue-t-il en inclinant la tête avant de se détourner et de se mettre à la recherche de ses protégés.


*****


Les trois jeunes pirates ne se gênaient pas pour piller les restes à la table. Il y en a à  profusion et eux, se fichaient pas mal que Agnès auraient préférez qu'ils mangent chaud ou du moins, tiède. Tout de même, ce n'était pas aussi fade que ce dont ils avaient l'habitude. Et moins salé, sans doute. Le temps d'engloutir tout de qu'ils pouvaient, et de mettre un peu dans leurs poches, parce que bon, des enfants en pleine croissance ont toujours faim. Et parce que sur le Petit Fo, il fallait faire des réserves avant qu'il n'y ait plus rien. Et qu'il n'y avait que deux repas par jour. Et selon les vestiges, les deux repas du Petit Fo n'égalaient même pas un seul repas sur l’AS. Sauf peut-être le premier jour d'une bonne capture.

- Alors c'est là que je vous retrouve, à vous goinfrer.
- Ils nous ont envoyé trois fois manger, c’était un ordre je crois.
- On peut retourner sur le Petit Fo maintenant ?
- Tu veux y retourner ?
- Ils ne veulent pas de nous.
- C'est ma faute, je n'aurais pas dû vous laisser seuls dès votre arrivée.
- C'est pas ta faute, on aurait du être capable de s'en sortir tout seul.
- On s'en est bien sorti, on a montré qu'on est pas des empotés. Le chat ne viendra pas nous enquiquiner, on sait qu'on doit pas plaisanter sur la politesse, mais sur les mutinerie, c'est bon, on peut y aller.
- Ed.
- Mais c'est vrai, non ?
- Oui. Je me comporte comme si vous aviez mal agit et ce n'est pas le cas.
- Tu crois encore que c'est important qu'on reste ici ?
- Je crois effectivement que c'est important que vous sachiez très tôt comment fonctionne les autres navires. Tu l'as dit toi-même, Saff, les voiles sont différentes. Comme ça, vous pourriez vous faire engager sur un vaste choix de navire. Vous aurez le choix. C'est très important d'avoir le choix.
- Alors je veux rester. J'ai même pas encore pu grimper jusqu'en haut du mat.
- Je crois qu’on devrait rester aussi… je veux dire, ils sont tellement étranges qu’on devrait les étudier, non?
- Pfff, menteur !
- Quoi ?
- C’est pas le bateau, le capitaine ou la navigation qui t’intéresse, c’est le fils de la sorcière…
- Et toi, c’est l’autre fils de la sorcière.
- C’pas vrai ! Et pis j’ai une bonne raison, se défend-il, anéantissant la phrase précédente.
- Ouais, et alors ? Lui aussi faudrait l’étudier ! Et y’a Isobel…
- D’accord, je veux rester sur l’AS.
- On sera obéissant.
- On mentira s’il le faut.
- Oh oui, on mentira....

Des p’tits gars courageux pense George.

Quand celle que les gosses appellent Muelle demande quand ils poseront pieds a terre, les lèvres de Lambrusca s'étirent d'un sourire ironique sans équivoque. Si le "môme" n'avait pas été muet il l'aurait chargé de répondre a la question, mais la il allait devoir s'y coller. Il soupire, hausse les épaules puis se lance: " Je crains fort que le reste de votre fiole ne suffise pas a vous soulager pour toute la durée de la traversée, nous faisons cap sur Naelis. " Il observe la femme, elle a l'air bien mieux que plus tot, mais pour sur si de trop nombreuses crises devaient arrivées, il faudrait compter sur sa dame pour la soulager. Cela ne l'emballe pas vraiment, mais rien ni personne ne pouvait s'opposer a la volonté de la Soltariel quand il s'agissait d'aider autrui a son propre détriment au besoin, enfin mieux valait ça qu'une sorcière morte non ? Il estimait Muelle pour le simple fait qu'elle avait aidée a sortir les enfants de la péninsule et par la meme fait en sorte qu'ils puissent etre réunis avec leur mère adoptive.  

L'ancien homme d'arme s'approche de Finn et le tire gentiment en arrière par le bras, une fois a l'abris d'oreille indiscrète, il demande soucieux. " Les Wandres, une malédiction, des sorcières, une couronne, un frère pirate et j'en passe .. Y'a d'autres choses que je devrais savoir et dont je devrais m’inquiéter ? " Il l'observe avec attention, n'entendant que vaguement Faustina et Torrance jouant dans les jambes de la sorcière. Isobel, elle, a de nouveau disparue sitôt après avoir rapporter l'eau. Probablement partie en quête de la capitaine. " Si je veux etre a meme de tous nous protéger, je dois etre au courant de tout les dangers pouvant nous menacer tu comprends ! " Finn préférerait probablement compter sur son frère pour prendre soin de lui, mais pour l'heure il était absent et tant que ce jeune freluquet serait sur l'Ambrosia Sepiida, il serait sous sa responsabilité au meme titre que les autres. Il avait dont besoin de connaitre son histoire afin de le protéger efficacement .. A moins qu'il ne décide de ne noyer une fois pour toute lui et son insupportable insolence.


.......................

Isobel n'a pas besoin de descendre a nouveau dans les cales pour retrouver Angelina, elle la croise en effet sur le chemin des cabines. A l'air échevelée de l'adolescente, elle s'inquiète: " Tout va bien avec les enfants ? Tu sembles essoufflée. " A une autre, la jeune fille aurait probablement répondue par une remarque acerbe, mais pas a cette dame la. Son ton est maîtrisé, son regard respectueux, de quoi en étonner plus d'un. " Le commandant m'a envoyé chercher de l'eau puis ensuite vous chercher ... Avant ça y'a le pont puis les cales puis ... " Elle reprend son souffle en secouant la tete, elle meme ne s'était pas rendue compte d'avoir tant courue en tout sens avant de l'exposer a la Soltariel. " Le commandant veut il m'entretenir de quelque chose en particulier ? " " Ah ouai, la sorcière .. " Un regard désapprobateur. " Pardon, Muelle, elle tousse, elle est malade, elle respire mal, ché pa. L'eau c'était pour elle. " Après avoir entendue les explications d'Isobel, la capitaine accélère le pas, son regard s'éclairant de compréhension. " C'est probablement son Asthme, hâtons nous. " Malheureusement hormis la soulager, elle ne pourrait guère faire grand chose pour la femme. C'était la un mal qui faisait partie d'elle, elle pouvait le lui prendre momentanément mais il finissait toujours par refaire son apparition. Son don, sa malédiction, avaient certaines limites, bien qu'elle ne sache pas réellement elle meme ou les situait.

Alors qu'elles arrivent a proximité de la cabine des enfants, Isobel glisse une main sur le bras d'Angelina comme pour la stopper, cette dernière s'empare de sa main sans pour autant s’arrêter forçant la jeune fille a suivre son rythme. " Y'a t'il quelque chose dont tu désires me parler ? " L'adolescente semble hésitante puis finalement elle se lance: " Les gamins se sont pas de mauvais bougres vous savez, jcrois qu'on peut leur faire confiance. Saff, il a juste eut peur et .. " La capitaine a un sourire, ravie de voir Isobel prendre a cœur les intérêts de leur nouveaux membres d'équipages. Trop sous estiment la générosité de la jeune fille, cette dernière la première. " Point n'est besoin de prendre leurs défenses avec moi Isobel, je ne suis pas fâchée contre eux, je désapprouve simplement qu'ils soient élevés de façon a craindre pour leur vie a la moindre plaisanterie et ce au point de sortir une arme. Ce sont des enfants, ils devraient êtres choyés et protégés. " L'adolescente lui sert la main tendrement. " Vous pouvez pas sauver tout les gosses de ce monde comme vous m'avez sauvé moi. " Leurs pas se stoppent devant la cabine, la Soltariel dépose une caresse délicate sur la joue d'Isobel. " Je sais, mais le savoir ne m'en rends pas la chose moins douloureuse. " Sur ce elle s'écarte et pénètre dans la chambre des enfants. Ces derniers se précipitent tout de suite vers elle, elle les embrasse tour a tour puis se dirige rapidement vers Muelle.

" L'on m'a dit que vous aviez des difficultés a respirer. Est ce votre asthme ? Avez vous besoin de mon assistance ? " Le regard d'Angelina était bienveillant, tout comme la main qu'elle avait posée sur le bras de la femme. Les paroles étaient accompagnées d'un doux sourire. Bien qu'a y regarder la sorcière ne semblait pas avoir besoin d'aide, sa respiration semblait fluide et elle avait l'air plutôt en forme. Peut etre lui avait on déjà administrer quelques médications. Néanmoins au besoin elle la soulagerait sauf si bien sur elle ne voulait pas l’être, en ce cas elle pourrait toujours lui préparer quelques potions, la Soltariel avait tout ce qu'il lui faudrait a cet effet dans sa propre cabine. Son don était peut etre un atout des plus précieux, mais elle avait également tenue un dispensaire a Diantra, voila bon nombres d'années, de cette période elle avait beaucoup appris sur les plantes et leurs vertus.

Avec les silences...:

Dixième année du XIe Cycle. Avant l’aube du 9e jour de la troisième Enneade de Verimios.
Dans les eaux de l’Olienne, au large de Scylla, à bord de l'Ambrosia Sepiida.

George s’est habitué aux sons ambiants de ce navire. Ils sont différents du Petit Fo. Il a du mal à se souvenir si c’étaient à peu près les mêmes sons sur le Fossoyeur. Il ne sait pas exactement ce qui l’a réveillé, mais il sait que resté à dormir ne fera que retarder l’inévitable. Il se lèvera pour constater ce qui a troublé son sommeil. Il s’extirpe du hamac, essayant de ne pas trop réveiller les gamins. Ils se réveilleront bientôt, laissons leur encore un moment avant de se mettre au boulot. Ed grogne tout de même, mais il grogne toujours quand il est dérangé.

*****

Il fait encore noir lorsque les premiers débris heurtent la coque de l’Ambrosia Sepiida. Les étoiles ont disparu, masquées par un fin couvert de nuages. Il fait noir, il fait très noir. Mais pas plus ni moins que les nuits précédentes, à cette heure. Dans quelques minutes, l’horizon prendra une teinte d’un vert particulier, puis de plus en plus jaune, jusqu'à ce que le ciel devienne blanc, puis bleu. Mais en ce moment, il est difficile de voir quoique ce soit. Tous les réveillés se regroupent pour voir ce qui en est. La vigie est pour le moment encore inutile, mais lorsqu'on commence à y voir quelques chose, c'est de loin pire que ce qu'ils avaient imaginés. Beaucoup de débris, tout ce qui flotte semble-t-il. De toute évidence, un navire à été attaqué et à sombré récemment. Parce que bon, il ne semble pas y avoir eu de tempêtes, donc tant de dégâts ne sont pas de faits naturels.

- Où est le Petit Fo, demande quelqu'un de visiblement observateur.
- En train  de se repaître de sa barbarie, sans doute, répond quelqu'un de particulièrement perspicace.
- Y a des survivants ? demande quelqu'un de particulièrement compatissant.
- On voit presque rien.

C'est silencieux. Presque silencieux. Peu de vagues, peu de vent, c'est presque trop silencieux. Quelques clapotis contre les débris.

- C'est pas le P’tit Fo. Belair n'aurait jamais gaspillé autant de matériel. Mais je sais pas où ils sont…

George plisse les yeux pour tenter d'y voir quelques chose, au cas où le Petit Fo soit éparpillé devant eux. C'est difficile de voir, d'autant plus que brume se lève en même temps que le soleil…

- Ça ne ressemble pas à un pillage de pirate. Ne me regardez pas comme ça, il n’y a pas que les pirates qui attaquent les navires. Ça ressemble plus à des corsaires qu'à des pirates.
- Parce qu’il y a une différence dans les dégâts des corsaires et des pirates ?
- Oui, on ne reçoit d'ordres de personne. C’est pas des pirates, affirme George avec conviction.

*****

Mais en fait si, c’était des pirates. Enfin, pour deux sur trois. Le premier pirate ne se trouvait pas très loin. Le second pirate était prêt à agir. Le troisième, qui tout d’abord n’était pas un « le », mais « la » troisième, n’était pas non plus pirate. Mais c’était à elle de jouer.

- AU SECOURS !! Y a quelqu’un ?

Parce qu’il fallait bien les diriger dans la bonne direction. Évidemment, il fallait s’y attendre, les ordres furent donnés et le navire bifurqua lentement dans la direction de la voix. Et lentement, pour ne pas la noyer en passant dessus, le navire fraie son chemin à travers les débris. Et à travers les débris, le premier et le deuxième abordent secrètement le navire.

Le premier touche le pont en presque silence et se fraie rapidement un chemin vers les cales. Puisque tout le monde dort où s’est rué en avant pour chercher la source de la voix, il est tranquille.

Le second met un peu plus de temps. Parce qu’il est vieux et moins rapide.

*****

Ed sent une main se glisser sur sa bouche et se réveille aussitôt, inspire pour hurler, mais reconnaît Saf qui lui fait signe de ne pas hurler. Lui et Mo ont déjà quitté leur hamac.

- Où est George, chuchote-t-il pour expirer l’air de ses poumons.
- Je crois que nous sommes attaqués.
- Par des sirènes, renchérit Saff, malgré lui fébrile à cette idée.
- Quoi ?
- Y a une femme qui crie au secours, mais juste une… et George a dit que c’était pas des pirates, mais peut-être des corsaires.
- C’est une embuscade et y a que toi qui pourra y faire quelque chose.
- Moi ? Pourquoi ?
- Bah c’est des sirènes, insiste Saf.
- Arrête avec les sirènes, on sait pas.
- Pourquoi y’aurait une femme toute seule pour crier au secours ?
- Il a pas tort, mais je vois pas pourquoi moi… oh ! Mais on est pas des hommes encore j’vous rappelle ! affirme Ed avec une pointe de dérision.
- Baaaah.... hésite Saf…

Et un chuintement mouillé se fait entendre et les gamins se tendent. La silhouette passe, laissant une traînée de gouttelettes sur les planches.

- J’ai jamais vu une sirène aussi grosse ! chuchote Saff avec excitation.
- T’as jamais vu de sirène, lui rappelle Moe, objectif.

Il y a un silence éloquent.

- On y va ? demande Ed en tendant les bras à Saff pour qu’il l’aide à descendre du hamac sans bruit.

Ils fouillent rapidement dans leur sac. Ils sont prêt.

*****

Sur le pont, à scruter l’obscurité qui devient un peu moins obscure, George commence à se rassurer que les débris ne sont pas ceux du Petit Fo. Il ne reconnaît rien. Et cette femme qui crie à l’aide. C’est convaincant.

*****

- C’est pas une sirène, articule silencieusement Moe à ses camarades.

Saff n’a pas d’autre choix que de secouer la tête, un peu déçu quand même. Il hausse les épaules, l’air de leur demander ce qu’ils font maintenant. Ed leur fait signe et il se déplace, silencieusement, longeant les murs et se glissant sous un meuble. Ed est un petit espion parfait, il arrive à se faufiler partout, dans les recoins les plus étroits. Moe et Saff se séparent et ne laissent qu’une seule sortie. Enfin, c’est pas comme si le choix des sorties était diversifié.

*****

Haize entend certainement les grattement, mais il y a toujours des rats dans un navire, aussi neuf soit-il. Et celui-là, est très neuf. Une belle prise. Monter à bord a été un jeu d’enfant, tout le monde dort où est occupé avec la fausse naufragée. Marion est douée pour faire la femme en détresse. Jasp se débrouillera. Il a tout de même remarqué que l’équipage est franchement faible, ce qui l’étonne pour un navire si neuf. Ça va être dommage de l’abîmer un peu, mais bon, il sera récupérable. Il n’a pas vu les petites silhouettes à ses trousses. Il ne les a pas vu parce qu’ils se trouvent bien au-dessous de son champs de vision. Nan, mais qui s’attend à voir de si petites personnes sur un navire ? Façon de parler.

Ce qu’il entend tout d’abord, c’est un gémissement très faible. Tellement faible qu’il n’est pas certain de l’entendre. Il se fige, cherchant à en connaître l’origine. Quelqu’un qui a peur ? Peur de lui ? c’est une bonne chose, mais s’il s’était tut, il ne l’aurait pas vu, non ? Il finit par en déduire que ça se trouve sous l’armoire… et il s'accroupit pour voir de plus près. Il a à peine le temps de jeter un oeil sous l'armoire que ça avance droit sur lui et le plus sinistre des hurlement se fait entendre et ce hurlement devient rapidement un cri strident assez terrifiant, dans le noir, comme ça, sans comprendre exactement ce que ça peut être. Enfin, il comprend rapidement la lame qui vient lui frôler la joue et il recule d’un bond, heurtant une table en se relevant.

Il reçoit un projectile, sans en découvrir tout d’abord la source, parce que bon, il en vient rapidement de tous les côtés. Ok, ce navire était peut-être une mauvaise idée. Il entend des pas sur les ponts supérieurs et il se dit que merde, il est vraiment dedans. Mais bon, il a l’avantage de savoir où il est et pas eux. Alors il s’y précipite. Et pis bon, il ne s’attendait pas à engager l’affrontement maintenant, mais bon, s’il le faut. Il grimpe les escaliers quatre à quatre, direction éliminer le capitaine et la haute hiérarchie et surtout laisser Jasp agir dans le fond des cales. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que Jasp est déjà hors d’état de nuire, tout de suite après avoir émis une exclamation joyeuse ; Minou !

Il émerge hors des cales et le ciel est d’un bleu très pâle, à peine couvert par une fine brume. À peine émergé, il se retrouve face à un George prêt à défendre ses petits, mais il ne le reconnaît pas tout de suite, alors ils se percutent et George se retrouve rapidement en position défavorable, une lame contre la gorge.

- George ?

Mais cette vision ne plaît pas du tout à Saff qui émerge à son tour de la cale et fonce droit vers l’assaillant. Le hic c’est que Saff ne fait pas le poids. Et s’il arrive à déloger l’assaillant de sur George, le choc l’étourdit un peu, sans parler que l’assaillant le fait carrément passer par-dessus lui et il chute lourdement sur le pont, le souffle coupé.

- Capitaine ! lance joyeusement George. Saff ! lance moins joyeusement George en se précipitant sur le gamin. Ça va ? Allez, respire.

De son côté, Haize, s’il détermine rapidement que George n’est pas une menace… enfin, pour lui, il se redresse pour non seulement se défendre, mais aussi pour défendre George et le p’tit truc nommé Saff qui l’a attaqué. C’est quoi en fait. Ah, un masque. Et étonnamment, il reconnaît quelques visages.

- Euh… George… on est où, là ? En fait, qu’est-ce que vous fichez ici ? demande-t-il, avant de se retourner vivement pour faire face à deux petits monstres qui retirent leurs masques.
- George… c’est Sepiida ?
- Ouais, gromelle George en se souciant de Saff qui arrive à se redresser.
- Waw, on a fait peur à Sepiida ! gazouille Ed en passant et en rejoignant George au-dessus de Saff, Moe sur les talons. Saff ! T’as entendu ?
- Wais… je me suis… fait presque tuer par Sepiida... c’est… c’était trop bien… vous avez vu comment j’ai décollé ? dit-il avant d’avoir un petit rire ravi.
- Euh… désolé p’tit gars… dit-il en essayant de dissimuler ses armes derrière lui, comme s’il n’avait jamais vraiment eu l’intention de faire quoique ce soit avec. Euh… on m’explique ?
- Aidez-moi !!! supplie la voix féminine terrifiée, tout près, .
- Oh, c’est Marion… C’EST BON MARION !
- Non, mais c’était quoi ce hurlement ! demande alors la voix qui n’a plus rien de terrifiée, mais plutôt courroucé. Le ton habituel de Marion, quoi.
- Hey ! Cap’taine ! J’ai trouvé Minou ! annonce joyeusement Jasp quelques planches en dessous.

Le soleil n'est pas encore levé que comme a son habitude la capitaine de l'Ambrosia Sepiida elle l'est deja. Un petit tour par la cabine des enfants pour s'assurer qu'ils vont bien, quand elle perçoit de l'agitation. Des raclements étranges sur la coque, comme si ils avaient heurtés quelque chose. Ni une, ni deux elle se précipite sur le pont. Pas mal de monde, fraîchement réveillé, s'y agglutine également. Agnes en robe de chambre, le commandant Lambrusca, deja alerte, ou encore Isobel qui bientôt allume une flammèche au bout de ses doigts pour les éclairer. C'est un spectacle bien funeste qu'elle leur dévoile, un monceau de débris les entoure. Les théories fusent en tout sens, les accusations également. Angelina, elle, prit simplement les dieux pour que ce ne soit pas l'oeuvre du petit Fo. Ils avaient un accord non, pas d'acte de piraterie a proximité de son navire tandis qu'ils vogueraient ensembles. Elle plisse les yeux pour tenter d'y voir plus clair et c'est la qu'elle l'entend pour la première fois. Un cri parmi les chuintements désagréables des débris qui heurtent leur navire. L'on s'agite en tout sens, l'on murmure, l'on crie, la Soltariel impose le silence tout en tendant l'oreille, ce cri a nouveau. C'est l'oreille affûtée de Lambrusca qui leur donne bientôt une direction vers laquelle mettre le cap.

Étrangement plus ils se rapprochent de sa source, plus il semble a Angelina reconnaître la voix de ce qui semble etre une femme en détresse. On la trouve rapidement, on l'aide a monter a bord. Tremblotante et trempée, elle porte un regard apeurée sur la petite foule qui s'amasse a ses cotés .. Du moins s’essaie t'elle a feindre le rôle de la pauvre femme avant de croiser le regard de la capitaine. Un regard a la fois étonnée et inquisiteur. " Marion, par les dieux que faites vous la ? " Bien que ne s'étant pas vues depuis longtemps, les deux femmes se connaissent mais la dite Marion n'a guère le temps de répondre qu'un cri strident se fait entendre, s'en suivit de cavalcades dans les cales et d'un feulement très distinctif. La Soltariel délaisse totalement la nouvelle venue, s'en plus se préoccuper de ce qu'elle peut bien faire la et se précipite vers les cabines dans la crainte que les enfants ne soient en danger. Lambrusca sur les talons, elle n'a pas le temps d'atteindre la cabine des petits Anoszia que des voix familières la stoppent dans son élan .. Elle s’arrête interdite, le regard incrédule. Le commandant manque bientôt de la percuter, l'évitant de justesse, a sa mine pale, il s'inquiète: " Que se passe t'il ? "Elle secoue la tete, elle semble a mi chemin entre le soulagement et la contrariété. " Des complications." Murmure t'elle simplement.

Bientôt elle gagne le lieu d'ou proviennent les voix et bien sur il est la. Son regard s'égare sur les enfants puis sur George avant de se poser sur lui. Elle le dévisage longuement. Ses yeux sont étincelants. De quoi, de colère ou d'émotions ? Difficile a dire. Finalement, de façon lente, un sourire s'en vient timidement étiré ses traits. " Vous êtes en retard, mais vous avez toujours aimé vous faire désirer n'est ce pas ?! " Un nouveau feulement puis la voix de Jasper se fait entendre, le commandant Lambrusca laisse échapper avec ironie. " Au moins ils y'en a qui s'amusent. " Ce qui ne semble plus etre le cas d'Angelina, elle reste silencieuse, les rouages de son cerveau assemblant une a une les pièces. Les débris, le cri de Marion, pauvre femme apeurée .. Une diversion. Le soleil pas encore levé, Jasper et lui, celui qu'elle fixe de façon désapprobatrice, tout deux ayant pénétrés incognito sur son navire. Un navire dont ils ignoraient qu'il était sien. Cette fois elle a compris. Elle redresse le menton, les épaules tendues. Lambrusca se positionne a son coté, il ne sait pas encore ce qui se passe mais il sent que l'orage va gronder. " Haize Sepiida ne me dites pas que vous tentiez de vous emparer de mon navire ? " Et M...., pense l'ancien homme d'arme. C'était pas un orage qui se préparait, mais une véritable tempête. Il pose un regard mi compatissant mi amusé sur le pauvre bougre qui a mit sa dame en colère.

Avec un autre, il aurait volontiers était compréhensif, mais les faits étaient la ce pirate avait tenté d'attaquer leur navire et ironiquement n'avait pas réussi. Alors c'était ça Haize Sepiida, il s'était attendu a mieux. Bien qu'il devait lui concéder que le coup de la diversion avait été une idée de génie et qu'il s'était visiblement infiltrer sans mal sur le navire, encore heureux qu'il ne se soit pas trouvé face a la Soltariel. Que serait il advenu si il avait atteint sa cabine avant que celle ci ne soit levée ? Dans le noir, aurait-il commit l'irréparable ? Maudit pirate, maintenant il le regardait de façon clairement hostile. Si il l'avait prit en estime pour les avoir aider a sortir sa dame de Soltariel, il n'aurait pas du se permettre d'oublier ce qu'il était, un pirate retords et capable du tout. Oui Gregoire de Lambrusca était pleins de préjugés concernant les pirates, mais ne venait-on pas de lui prouver qu'il avait raison. Il se demande ou se trouve ce jeune freluquet de muet et quel effet cela lui fera de retrouver son frère. Il s'en désintéresse rapidement, du moins le feint-il a lui meme, pour accorder toute son attention a la scène qui se déroule sous ses yeux. Sa dame a vraiment l'air furieuse, mais en meme un temps seul un aveugle pourrait raté son soulagement évident a la vue de ce type et ça il le désapprouve .. Comme elle l'a dit, des complications.  

avec les silences...:

Dixième année du XIe Cycle. Avant l’aube du 9e jour de la troisième Enneade de Verimios.
Dans les eaux de l’Olienne, au large de Scylla, à bord de l'Ambrosia Sepiida.

C’est une situation plutôt embarrassante. Enfin, pas pour les gamins. C’était même pour eux plutôt flatteurs. Enfin, y’en a bien un qui peinait à reprendre sa respirations, mais il avait un de ces culots. Et en plus, il semble ravi de la situation. George semble pourtant furieux. Mais bon, c’est pas sa faute quand même… il l’a même jeté en douceur… enfin, comparé à n'importe qui d'autre qu'il aurait jeté par dessus son épaule.

- Il va s’en remettre… n’est-ce pas ? C’est normal ce sourire ?

Il est interrompu par une question d’une voix qu’il ne reconnaît que trop bien. Il se retourne et son visage s’éclaire d’un sourire comme il n’en avait pas eu depuis longtemps. Parce que revenir en mer est quelque chose de merveilleux, même si pour le moment il se trouve sur l’Olienne et non sur l’Eris. Mais ça viendra.

- Mon Ange, dit-il en approchant. Mais il est encore une fois interrompu par une autre voix. Finn ! Vous êtes tous ici ? Où est Bélair ?
- On en sait rien.
- Ah… Quoi ? Moi ? Mais qu’est-ce que tu veux que j’explique ? demande-t-il à Finn avant de se retourner vers son Ange. Il semble hésiter à trouver la bonne réponse. Quoi ? Non pas du tout. Jamais je n’aurais voulu m’emparer de votre navire. Nan, pas du tout. Il hausse les épaules. Mais j’avais effectivement l’intention de m’emparer de ce navire. Enfin, nous emparer de ce navire. Jasp et Marion étaient avec moi.
- Haize ! J’ai froid, rends-toi utile et récupère mes bagages !
- Viens te serrer contre Minou, Marion, c’est tout chaud, ronronne Jasp en grattant les oreilles du gros chat.
- Berrrh, non merci, je préfère me serrer contre euh… je sais pas… n’importe qui d’autre que ce chat, dit-elle en resserrant la couverture autour d’elle. Même vraiment n’importe qui, dit Marion en désignant Lambrusca, ou peut-être un autre type derrière. Si ça se trouve, c’est peut-être même Ange qu’elle désigne. Où est la bouilloire, je vais faire une infusion à tous ceux qui sont détrempée ! gronde Marion avec mauvaise humeur.
- Chic !
- Merci, Marion, dit-il, parce qu’effectivement, il est détrempé.
- Toi, tu te serviras tout seul, lance-t-elle en lui collant un coup de poing sur l’épaule. Oooh, Muelle ! J’ai un cadeau pour toi ! Enfin, dès que ces fainéants auront récupéré mes bagages. récupérezmesbagages, gronde-t-elle d’une voix autoritaire, sans hurler, en chuchotant presque tout près du visage de Lambrusca.
- Tout est à récupérer. Mes réserves pour le P’tit Fo. J’allais quand même pas revenir avec les mains vides. Enfin, je comptais aussi récupérer un navire pour Meca, mais bon… puisque c’est le vôtre… je vais devoir en trouver un autre.
- Haize ! J’ai des ingrédients qui ne doivent pas être mouillés !
- Ouais, ben je vais pas aller les récupérer tout seuls.
- Juste pour te voir mouillé et forcer sur les débris, ça vaudra la peine, n’est-ce pas Angelina ? Muelle? George ?
- Bah euh…
- Parfaitement!

Et Haize éclate de rire.

- BELAIR !
- Ah non, pas elle, dit Belair, sans hurler, mais comme sa voix porte tellement, ça revient au même.  Qu’est-ce que tu veux, Marion ?
- Et, où vous étiez les gars ?
- Quand on t’as vu, on s’est barré, juste pour voir ce que ça allait faire, explique Belair en suivant l’AS en marchant le long du Petit Fo à distance prudente, mais tout juste.
- Vous m’avez vu ?
- Oh, Haize, moi qui t’ai tout montré.
- Nan, c’était le vieux cinglé d’Anémone.
- Nan, lui, il te les a expliqué. Moi, je t’ai montré.
- C’est vrai. Mais ça aurait pu mal se passer.
- Bah non, voyons, trois pirates n’auraient pas pu prendre le contrôle du navire.
- Tu paris ?
- Moi non, je le sais. Mais le Capitaine de l’AS ne croit pas que la moitié du P’tit Fo peut l’aborder et en prendre possession.
- On était que trois, mais on a été défait.
- Des pirates, on leur a tout appris. Sauf pour Ed. ED ! MERVEILLEUX HURLEMENTS !
- Merci Belair !
- Bon, Sepiida, ramène-toi sur le P’tit. J’en ai marre d’être Capitaine.
- Qui a dit que je voulais redevenir Capitaine ?

Belair pâlit soudainement.

- HAIZE ! Vous allez arrêter de bavarder ? Je veux mes bagages !
- Tu m’agaces, Marion.
- Je m’en fiche, gronde-t-elle. Va chercher mes bagages, dit-elle en le poussant par-dessus bord. C’est quand il va remonter que ce sera le plus agréable, annonce-t-elle en s’appuyant contre la rambarde.

George vient rapidement la rejoindre, parce que bon, hein. Muelle vient également les rejoindre.

- Hé, Belair, tu vas quand même pas laisser ton Capitaine bosser tout seul, si ?
- C’tout c’qu’il mérite.
- Allez, montrez-nous tous ces muscles et cette force brute.
- Si t’insistes,  annonce Belair.

Et les pirates se mettent au travail.

- Oh, venez voir, Angelina. Ça ce sont des hommes, des vrais. Ça vous changera les idées.
- On peut y aller nous aussi ?
- Quand vous serez des hommes.
- Onh…
- Oh, moi je veux pas y aller…
- Prewett non plus. CHOCHOTTE !
- Marion, regarde ce que j’ai trouvé !
- Onh, t’es un amour, Haize. Eh oh ! Touche pas à mes pointes de flèches ! Marion attends que son sac remonte, puis fouille ses bagages avant d’en tirer un coffret. Muelle, ça, c’est pour toi, dit-elle en lui tendant le coffret. Hé, je te parle, insiste-t-elle pour lui faire détourner le regard. Un coffret plein de fioles de sa médecine. À ce qui parait, c’est essentiel et que tu dois être à court depuis le temps. Zoïle est une apprentie appliquée. HEEEY ! Faites gaffe ! C’est fragile !
- Désolé, Marion !

Trop de monde. Trop de conversations. Pourtant Angelina ne regarde que lui. Elle est soulagée qu'il soit la pour sur, et cela transparaît clairement sur son visage, pourtant elle est aussi en colère. C'est pas tant pour son entrée remarquée, c'est dans ses habitudes, mais plutôt pour les intentions qui se cachaient derrière. Ainsi, elle ne s'était dont pas trompée. Il avait bel et bien eut pour intention de s'emparer de son navire .. Bien qu'il n'ait pas su que ce soit le sien avant d'agir, il avait voulut attaquer un bateau et ses passagers, qu'importe a qui appartenait l'embarcation au final. Il était pirate, elle le savait, l'avait toujours sue, pourtant ça ne l'aidait guère mieux a l'accepter. Il y'a beaucoup de voix qui fusent, des paroles en tout sens. La capitaine de L'ambrosia Sepiida reste silencieuse la plupart du temps, ne laissant échapper que quelques mots dans les moments opportuns. " Que ce soit le mien ou un autre ne change rien, vous n'attaquerez pas de navire tant que nous voguerons ensembles. Ce qui vaut pour Belair vaut pour vous également. " Ou encore: " Actuellement vous avez du remarquer que nous ne nous dirigeons pas vers Meca, notre cap est Naelis. " Le commandant Lambrusca lui aussi reste silencieux, il observe. Cela fait beaucoup d'agitations, mais cela donne aussi matière a obtenir de précieuses informations.

Quand la pseudo femme en détresse, celle que sa dame avait appelée Marion, s'approche de lui en se donnant des grands airs et en pensant pouvoir faire de lui son domestique, il hausse simplement les épaules en lâchant sarcastique. " A vous voir beugler ainsi sur tout ce qui bouge, je pense que vous êtes a meme d'aller chercher vous meme vos bagages. " Puis ça parle d'aller se mouiller, il s'en moque bien tant que ce n'est pas qui s'y colle. Mais il est pas tout a fait sec non plus, c'est lui qui a aider a remonter Marion. A y réfléchir il aurait peut etre dut s'abstenir, un vrai dragon celle la. Il retourne son attention sur sa dame, elle est silencieuse. Trop. Le calme avant la tempête. Elle sent son regard et leurs yeux se croisent. " Allez dont les aider voulez vous commandant. " Il fait signe de maugréer. " Me voila porteur maintenant .. Si vous continuez ainsi de me rétrograder, je serais bientôt plus bon a rien. " De ça un sourire paresseux étire ses lèvres suivit d'un clin d’œil, ce qui lui vaut en retour un sourire lumineux de la Soltariel, alors seulement il s’exécute. En passant devant Finn, il lui donne une tape sur l'épaule. " Viens nous aider le môme, ça te fera les bras. " Sur ce, il l’entraîne a sa suite en le calant contre son épaule, laissant le jeune muet gesticuler en tout sens.

Angelina s'absente un moment, la lyngre suivant ses pas, le temps d'aller voir si les enfants vont bien et si toute cette agitation ne les a pas trop effrayer. Elle trouve Agnes et Isobel a leurs cotés, les enfants s'amusent tranquillement puis ils sont si heureux de la voir leur ramener Grinewina que plus rien du stress passé ne se perçoit en leurs regards. Elle les embrasse puis gagne a nouveau le pont les laissant au soin de la gouvernante et de leur garde du corps aux dents pointues et aux griffes acérées. A son retour, elle constate que ça travail dure, elle s'approche de Marion qu'elle gratifie d'un sourire. Elle n'a pas vraiment appréciée qu'elle ait prit part a la ruse visant a délester un équipage de leur navire, mais elle lui est reconnaissante de ce qu'elle a fait pour elle, tout comme elle est soulagée de la savoir en sécurité. " Je suis heureuse de vous revoir Marion, bien que j'eusse préférer que cela arrive en d'autres circonstances. " Elle accroche son regard au sien avant d'ajouter: " Néanmoins voila qui me donne l'occasion de vous remercier pour l'aide que vous avez apporter dans mon évasion. " Les mots sont sincères, le sourire également.

" Nous, nous sommes fait du soucis pour vous ... " Enfin le nous c'était surtout elle. " Et pour lui. " Ajoute t'elle en laissant ses yeux glisser sur la carrure, oh combien familière, d'un certain pirate. Quand il passe a proximité, elle lui attrape délicatement le bras avant de le relâcher tout aussi vite. Elle aimerait lui dire tant de choses, a commencer par le remercier, mais pas que. " Quand vous aurez un moment, j'aimerais que nous discutions ... " Murmure t'elle avant de soupirer en jetant un regard aux nombreuses paires d'yeux qui grouillent dans le coin. " En privé. " Croit-elle bon d'ajouter. Son ton est plutôt neutre, alors difficile de dire ce qui attends Haize Sepiida, mais il connait son Ange alors probable qu'il s'attend a un mélange explosif de tout un tas d'émotions. Gratitude, colère, soulagement, reproches, remerciements .. Et pas forcément dans cet ordre.

avec les silences...:

Dixième année du XIe Cycle. Avant l’aube du 9e jour de la troisième Enneade de Verimios.
Dans les eaux de l’Olienne, au large de Scylla, à bord de l'Ambrosia Sepiida.

Marion ne s’attendait pas à monter sur un navire ami. Bon, mieux que de devoir attaquer un navire, mais elle se doutait que ce n’était pas ce qui Sepiida avait prévu. Mais bon, c’était sans doute pour le mieux. Elle ne risquait pas sa vie tout de suite. Mais son précieux bagage se retrouvait à l’eau depuis trop longtemps. Elle avait prit soin de le sécher chaque fois qu’elle avait pu, tandis qu’ils attendaient le passage d’un navire, mais elle n’était pas trop dans son élément, sur l’eau. Enfin, quand on est pas sur un bateau, seuls les types comme Haize et Jasp pouvaient y trouver un certain confort. Et cet inconfort avait aiguisé sa mauvaise humeur. Elle avait besoin de récupérer ses bagages pour se sortir cette inquiétude de la tête. Et il y a ce type qui semblait bien docile qui lui dit carrément de récupérer ses bagages toute seule. Elle le foudroie de son regard acajou. Marion est grande et mince. Très grande, presque aussi grande que Sepiida.

- Je suis un passager, je paie mon passage. Et je suis à l’eau depuis trois jours, je mérite de me retrouver au sec le plus rapidement possible avant d’avoir de la fièvre, dit-elle, essayant de sourire aimablement, mais son sourire n’a rien de joyeux, ni d’aimable en fait.

Ne pas attaquer lorsqu’ils voguent ensemble. D’accord, Belair avait de toute évidence pris des décisions et il comprenait pourquoi. Après tout, il avait demandé à Belair de la conduire où elle voulait. Mais bon, il ne savait pas qu’elle pouvait très bien le faire elle-même.

- Comme vous voudrez, mon Ange. Je ne briserai pas l’entente que vous avez prise avec Belair, mais je ferai ce que je dois faire quand il le faudra, dit-il, avec un sourire. Il se doute que ça ne lui plaira pas, mais c’est ce qu’il a toujours fait. Naelis, soit, je n’y suis jamais allé. Comme je n’ai rien à offrir à Meca, retarder mon retour n’est pas un inconvénient, dit-il au moment où Marion l’interpelle encore une fois pour récupérer ses bagages. Excusez-moi, dit-il en lui attrapant la main et en y posant un baiser pour ensuite aller s’occuper de Marion et de leur arrivée.

Le Petit Fo réapparaît, semblant surgir de la brume au moment ou Marion appelle Belair. Ah, enfin, il commençait à s’inquiéter, mais comme George ne lui a rien dit, ils n’étaient donc qu’absent. Haize comprend rapidement pourquoi lorsque Belair insiste sur le fait qu’il a tout compris tout de suite. C’était un jeu dangereux, mais Belair se doutait que rien de fâcheux n’allait se produire. George était là, après tout. Évidemment, Haize n’avait pas compté les gamins. Effectivement, un admirable hurlement. Il en a encore les oreilles qui bourdonnent et son coeur commençait à peine à ralentir. Enfin, non, ça c’était peut-être autre chose… nan, c’était autre chose, il ne pouvait quand même pas faire semblant.

Poussé à l’eau par Marion et les autres pirates le suivant, mais volontairement, eux, Marion, George et Muelle s’installent appuyées sur la rambardes et reluquent les pirates au travail. Et ça travaille fort. Rassembler tous les débris flottants n’est pas une mince tâche et malgré l’apparente impression que tout est épars, il semble que tout soit relié par des cordages. George avait raison, ils récupèrent tout. Muelle semble ravie du cadeau de sa jeune apprentie. Entre guérisseuses, on s’estime toujours beaucoup. Tout comme Marion estime également les talents de guérisseuse de Muelle.

- Oh, je distille une partie du sirop avant de le mélanger à une partie plus petite et je le filtre plusieurs fois. Vraiment plusieurs fois. Alors, je te préviens que ce sirop est un peu alcoolisé. À prendre avec modération, mais les vapeurs d’alcool aideront à ta respiration.

Angelina s’approche bientôt des voyeuses et Marion la gratifie d’un sourire. Angelina est également une guérisseuse de talent.

- Oh, oui, je suis également ravie, Angelina, dit-elle, avant de prendre une mine étonnée. Pourquoi en d’autres circonstances ? Nous devions tous nous rejoindre, non ? Quel heureux hasard que le premier navire ait été le vôtre. Ange la remercie ensuite d’avoir participé à son évasion. Oh, ce n’est presque rien, je n’ai que préparé la poudre, dit-elle, modeste, et ils n’en ont presque pas utilisé. Je les ai apportés… quelque part dans ce fatras. Nous finirons bien par les retrouver. C’est Finnegan et George qui ont fait le plus difficile. Elle semble tout aussi surprise lorsque Angelina prétend qu’ils se sont fait du soucis pour eux et pour lui. Ah bon ? Et pourquoi ? demande-t-elle, un peu sèchement, mais c’est dans sa nature. Marion a toujours été un étrange mélange entre la délicatesse et la rudesse.

Haize remonte alors sur le navire, éclaboussant allègrement autour de lui, ce qui fait rire les gamins. Il jette quelques trucs sur le pont, puis passe près de Marion et son Ange, pour tendre un paquet long et mince à Marion.

- Tu devrais le tendre avant qu’il se déforme.
- Hum… merci.

Et il se fait retenir par son Ange qui lui demande de pouvoir bavarder en privé. Sous peu.

- Ooh !! C’est Strish ! Regarde Moe ! C’est Strish ! Je peux voir ? Euh.. est-ce que je peux voir, Capitaine ? demande Saff qui sautille presque.

Haize la bouche entrouverte pour répondre à son Ange semble hésiter, puis il a un tout léger haussement d'épaule. Il lui doit bien ça, à ce petit après l’avoir fait voler. Et il cède son paquet laissant dépasser la pointe dentelée de Strish à un Saff qui s’empare du paquet comme s’il s’agissait du Graal.

- Regarde George ! Il me confie Strish ! déclare-t-il, fier comme un paon.
- Ouais, d’accord, mais pas près de l’eau, je serais bien embêtée de devoir aller la chercher sous l’eau. On se comprend ?
- Quoi? t’es capable de faire ça? waaa.
- Euh… si je suis assez rapide… et assoyez-vous, c’est coupant, prévient George.
- Bah oui, c’est coupant. Et c’est piquant aussi, c’est Strish, réplique Ed, comme si c’était une évidence.

Ouais, bon en même temps, s’ils se coupent, Marion et ses remèdes sont là et puis, ils apprendront à se méfier de Strish si jamais ils se coupent. C’est éducatif.

- Bien sûr, mon Ange. Maintenant, si vous voulez. Avant que je ne sois appelé ailleurs. À moins que vous préfériez reluquer encore quelques minutes des pirates mouillés comme l’a si bien proposé Marion, dit-il, souriant, en haussant les sourcils.

Mais bon, son Ange pourra le reluquer, lui, en privé, si elle préfère, parce que oui, il est détrempé et dégoulinant d’eau en ce moment même. Et que contrairement à Marion, lui, il n’a pas de vêtements secs. Ils sécheront sur lui. Autant s’y habituer de nouveau.

Il se dirige vers la cabine et ouvre la porte, avant de voir Marion lever un regard vers lui et lever la main avec l’intention d’attirer son attention.

- Pas maintenant, Marion.

Elle a un soupir agacé, mais elle ne dit rien et retourne mater les pirates mouillés. Haize laisse entrer son Ange dans la cabine avant de la suivre et refermer la porte.

George, à moitié concentré par les pirates mouillés… enfin, à s’assurer que l’équipage du Petit Fo est en sécurité et que les gamins n'abîment pas ou ne se blessent pas sur Strish, ne réagit à ce qui se passe que lorsqu’il entend Muelle informer que Finn a quelque chose à dire. Il relève les yeux et voit Finn repousser Lambrusca. George se lève d’un bond et fixe Lambrusca d’un oeil mauvais.

- À ta place, j’éviterais de contrarier le fils de la Sorcière. Parce que ça pourrait attirer l’attention de l’autre fils de la Sorcière sur toi. Et dans le mauvais sens. Et puis, contrarier les fils de la Sorcière, c’est un peu comme se retrouver sur la planche. Soit on se noie, soit on se fait dévorer par les requins.

Marion est grande, très grande pour une femme. Une elfe pour être exact, mais elle le cachait très bien malgré sa taille. Sa voix est grave et tantôt autoritaire et sèche, tantôt doucereuse et envoûtante. Svelte et filiforme, ses gestes sont gracieux et lents, mais ses longs doigts avaient la force de replacer un os et d’arracher une dent malade. On racontait que certains de ses remèdes étaient encore plus pénibles que le mal, mais on guérissait. Et elle ne semblait pas du genre à s’émouvoir d’un gémissement douloureux. Sauf si on était un enfant. Mais Lambrusca n’est pas un enfant.

Muelle glissa son bras autour des épaules de Lambrusca et le calla contre sa puissante stature. Une poigne solide, le détournant de l’adolescent. Un grand sourire tout rose étira ses lèvres, un éclat fauve illumina ses yeux jaunes.

George, de son côté, se replia au-dessus des enfants, l'air de ne pas remarquer. C'est peut-être lâche de sa part, mais il refusait absolument d’intervenir. C’était trop dangereux. Ou alors George est paranoïaque. Va savoir.

Le commandant Lambrusca avait facilement laissé filer le jeune muet de son étreinte et ce sans meme chercher a le retenir. Il le fixa longuement avant de se pencher vers lui pour murmurer contre sa joue: " T'avais l'air tout misérable, tout seul dans ton coin, je me suis dis que te rendre utile t’empêcherait d'attendre, l'air morose, a la vue de tous, que ton frère daigne se soucier de toi. " Il se recule en haussant les épaules et c'est la que cette espèce d'illuminée de sorcière croit pouvoir venir s'imposer a lui. Il la laisse crachée son venin, s'enrouler autour de lui, puis comme elle a finie son petit spectacle il se dégage, prestement, sans difficultés aucunes. Il accroche son regard au sien. " Le fils de la sorcière ne me fait pas peur, , la planche non plus, pas plus qu'aucun d'entre vous. La seule chose qui mérite d’être craint c'est la mort. " Il hausse le menton vers Finn. " Quand a toi, débrouilles toi donc seul, je ne t'imposerais plus le déplaisir de ma compagnie. " Un clin d’œil puis il s'en retourne a sa besogne, en les plantant tout simplement la sans daigner leur permettre d'argumenter d'avantage . Un regard vers sa dame. Forcément le maudit pirate est pas loin, a faire le fier, mais vu le regard de la Soltariel, et vu ce qu'elle lui dira probablement bientôt, cela ne durerait pas. Avouons qu'il en conçoit un certain plaisir.

Angelina converse avec Marion, la retrouvant telle qu'elle l'a connue. Un peu brutale, mais dans le fond d'une douceur dont peut la croirait capable de prime abord. Un heureux hasard qu'ils aient étés le premier navire croisé, cela était chose certaine pour les pauvres bougres qui grâce a eux avaient évités une attaque. Mais cela la contrarier suffisamment sans qu'elle ne doive y penser d'avantage, si bien qu'elle ne commenta pas.] " Vous avez tous prit de grands risques pour moi et je vous en suis redevable. " L'ombre d'un sourire ironique. " Votre poudre est redoutable, il semble bien que la faible quantité utilisée l'ait été sur moi. " Quand Haize passe a proximité, elle en profite pour lui demander un moment en privé, ils ont des choses a se dire et le plus tot serait le mieux. Il semble de cet avis, puisqu'il se propose de l'accompagner a sa cabine séance tenante, non sans plaisanter un peu au préalable, ce qui le caractérise si bien. Le soulagement que lui procure qu'il soit sauf fait qu'elle s'y adonne également légérement et ce bien qu'elle n'ait guère le cœur a cela. " Oh les pirates ce n'est pas vraiment mon genre vous savez, un peu trop débraillé pour une dame .. " Elle laisse son regard glisser sur les hommes, s’arrêtant bientôt sur le commandant Lambrusca, ses lèvres s'étirant alors d'un sourire. " Mais il est vrai que Marion a raison, le spectacle est tout a fait plaisant. " Taquine t'elle.

Ce n'est pas Isobel qui la contredirait, vu que cette dernière est tout occupée a dévorer des yeux l'ancien homme d'armes. Ses yeux errant, sans gêne, sur les muscles se dessinant agréablement sous le tissu imbibé d'eau de sa chemise. Cette dernière se plaquant sur son torse a chaque effort. La Soltariel n'a guère fait attention a cela, trop occupée a suivre Haize. Une fois seule, la porte refermée, elle le fixe un moment. Finalement un sourire timide s'étire sur ses traits et, en un pas, elle comble la distance qui les sépare pour se blottir contre lui C'est humide, mais elle s'en moque. Il est sauf. Il l'a sauvé. C'est tout ce qui importe. Elle l'entoure de ses bras, soupire doucement avant de murmurer. " Merci. Pour tout. " Elle savoure encore quelques secondes le contact réconfortant de son corps contre le sien puis elle le repousse. Il ne faudrait pas qu'elle se laisse aller a quelques sensibleries et finisse en larmes. Chose qu'elle ne s'était pas encore autorisée. Cela viendrait. Plus tard.

Elle s'écarte, d'un geste de la main balaye les gouttes qui plaque sa tenue contre sa peau, lui jette un regard distrait puis se détourne pour farfouiller dans un coffre. Elle en ressort une redingote rouge pliée avec soin. Elle est un peu usée par les années mais elle n'a rien perdue de sa magnificence. " Vous devriez vous changer, il ne faudrait pas que vous preniez froid. " Voila qui insinuait que la discutions risquait d’être longue. Elle relève le menton et cette fois ce n'est plus avec soulagement qu'elle le regarde. Une bonne dose d'agacement, voir de mécontentement, brille en ses yeux. Pour sur il apprécierait moins la suite qu'il n'avait du aimer les préliminaires. " Haize Sepiida, par les dieux pouvez vous me dire ce qui vous est passé par la tete ? " Elle commence a marcher de long en large en maugréant. " Je vous avais envoyée au loin précisément pour empêcher que vous ne cédiez a ce genre de folies. Que serait il advenu si vous aviez tous étés arrêter ? Croyez vous vraiment que j'aurais pu vous le pardonner ou me le pardonner a moi meme ? " Elle se stoppe, son ton n'a pas haussé mais il est sec et témoigne probablement un peu du fait qu'elle soit a bout de nerfs.

" Pourquoi a t'il fallut que vous fassiez demi tour ? Que vous risquiez ainsi votre vie et celle des autres ? Ne cesserais vous dont jamais d'en faire qu'a votre tete ? " D'accord la c'était un peu l'océan qui se moquait du fleuve mais quand meme .. Quand elle reprend la parole, sa voix est un peu plus forte, son regard plus froid. Qu'il est prit des risques c'était une chose, mais sa façon de réapparaître .. " Et pouvez vous me dire ce que vous comptiez faire a cet équipage si il n'avait pas été le mien ? " A voir la dangereuse lueur qui dansait dans les yeux de la capitaine, de l'Ambrosia Sepiida, mieux vaudrait pour lui qu'il pèse ses mots et qu'il les choisisse avec soin avant d'ouvrir la bouche. Si la preuve de sa reconnaissance c'était manifestée en un câlin affectueux, le témoignage de sa colère serait pour sur bien moins agréable .. Mais après toutes ces années, il avait l'habitude non ? Enfin si ce n'est que les dernières Enneades avaient étés éprouvantes, qu'elle était a fleur de peau .. Non, en faites il n'avait pas l'habitude de cette Angelina la et pas sur qu'il est vraiment envie de faire connaissance.

avec les silences...:

Dixième année du XIe Cycle. Le 9e jour de la troisième Enneade de Verimios.
Dans les eaux de l’Olienne, au large de Scylla, à bord de l'Ambrosia Sepiida.

Redevable. Quelle idée ridicule. Marion est une guérisseuse et une apothicaire. Pour vivre, elle vend ses services. Parfois à prix fort, parfois contre un repas. Elle s'ajuste selon la situation, mais elle ne fait rien gratuitement.

- Oh, ma participation à déjà été rémunérée. J'ai besoin de son navire, de ses hommes et de sa témérité. Nous avons un marché. Je dois avouer que sa part du marché est beaucoup plus risqué. Angelina se moque gentiment des pirates. Marion retourne vers elle un regard étincelant d'un acajou parfait. Ce sont des diamants bruts. Ils n'ont pas été ciselé pour briller et étinceler. Mais ils sont solides et résistants. Vous n'êtes plus une Dame, Angelina. Vous êtes libre. Et vous avec toujours été un peu débraillée pour une Dame, affirme Marion sans la moindre mesquinerie et par pure sincérité. Au moins maintenant, vous pourrez briller par vous-même. Vous êtes libre. Pour ma part, je préfère les diamants bruts, dit-elle en désignant les pirates. Maintenant qu'il est là, dit-elle sans laisser le moindre doute sur le « il », si vous voulez dormir, j’ai encore de la poudre. Vous devriez. Vous êtes épuisée, dit-elle et ça n'a rien d'un conseil, c'est une affirmation. Et Haize approche, elle les détaille l'un et l'autre tandis qu'il lui remet son paquet.

*****

Oh, il a une bonne idée de la discussion qu'il auront. Et ça ne lui fait pas peur. Il ne regrette rien. Juste pour la voir encore, libérée, ça vaut bien toutes les réprimandes du monde. Mais elle le surprend tout d'abord avec un sourire. Il la sentait tendu et il s'attendait vraiment à ce que les réprimandes déferlent tout de suite. Il était prêt. Mais non, ce qui déferle, c'est elle, lorsqu'elle se blottir contre lui. Et aussi une brusque bouffée de chaleur tandis qu'il referme ses bras autour d'elle. Son Ange est tout chaud contre lui. Il a une longue inspiration, humant son parfum par la même occasion. Puis il expire longuement.  L’étreinte ne dure pas, malheureusement, mais il n'insiste pas, dès qu'elle lui oppose une pression, il se détache.

- Je vous en prie, murmure-t-il.

Il se demande s'il pourrait marchander une plus longue étreinte, en remerciement. Ça le faudrait bien, non ? Tant pis, il y en aura d'autre, non ? Il s'attendait vraiment ce qu'elle soit furieuse, mais ça ne semble pas. Peut-être juste soulagée de son retour ? Qu'il ne se soit pas fait bêtement tué en chemin ? C'est vrai que ça aurait été bête. Tout ça pour rien. Elle fouille dans un coffre et en sort sa vieille redingote rouge. Celle qu'elle lui avait volé, d'ailleurs. Il a un sourire de pur ravissement.

-  Elle n’est toujours pas tombé en poussière, se réjouit-il s'assoyant et en retirant ses bottes, parce que bon, le plus inconfortable, c’est encore les bottes mouillées.

Il prend le vestige du passé et en touche la texture. Elle en a vu des choses cette redingote. Il retire ensuite sa chemise et la laisse tomber sur le sol. Il a changé. Sa musculature a changé, elle s’est effacé, parce que l’avantage d’être à terre et au Service d’une duchesse c’est qu’on a la chance de ne pas souffrir de la faim bien longtemps. Il a d’autres cicatrices dont une qui barre la rose des vents et qui n’a pas l’air très ancienne. Mais il ne s’en soucie guère et il enfile la redingote, appréciant la chaleur et surtout la sécheresse. Évidemment, ce serait plus confortable avec une chemise en dessous, mais pour le moment, ça ira. Et un pantalon mouillé, c’est tolérable quand le reste est au chaud et au sec.

Il entend tout d’abord ses pas. Il tourne la tête vers son Ange et puis c’est là qu’il le sent. Mince, elle est furieuse… il s’attendait à l’inverse… qu’elle s’enflamme puis ensuite que ça se tasse. Avoir su, il aurait prolongé l’étreinte… très longtemps. Et pourtant, son visage s’éclaire d’un sourire lorsqu’elle prononce son nom. Il ne l’avait pas entendu ainsi depuis longtemps. Trop longtemps sans doute. Il n’était pas certain de se souvenir de ce que ça faisait d’être Haize Sepiida. Il ne peut pas encore prétendre se rappeler… il n’est toujours pas sur l’Eris… mais c’est un avant goût. Ce qui lui est passé par la tête ? Oh, des tas de choses. Laquelle au juste ? Va savoir. Il se contente d’hausser les épaules. Elle a encore des doutes de ce qu’il pourrait faire pour elle ?

- Même si vous m’aviez expédié au bout du monde, je serais revenu… pour ce genre de folies. Et je l’aurais même fait seul. Il ajuste la redingote sur ses épaules. C’est différent. Il n’a plus l’habitude. Ah, oui, il n’a pas de chemises. Ça doit être ça. Oh, je vous en prie, il ne s’est rien produit de tel. Pourquoi songer au pire si nous sommes tous sains et saufs ? Et même, nous n’avons blessé personne, et personne n’est mort. Ça devrait être parfaitement satisfaisant, non ? Évidemment que j’ai fait demi tour, réplique-t-il. Pour quel genre d'homme me prenez-vous ? Peut-être un peu sèchement. Je n’ai menacé personne pour m’aider. Ils l’ont tous fait de leur propre volonté. Belair a ronchonné, mais il ronchonne tout le temps. Prewett s’est plaint, mais il se plaint tout le temps. Aucun d’eux n’a hésité, même pas Agnès. J’ai confié des tâches sécuritaires à vos proches et les Vautours savaient à quoi s’attendre. Finnegan et George se sont infiltrés, Zoile leur a ouvert la porte et les a guidé. George m’a dit qu’elle s’était même plaint du manque d’action en traitant tout le monde d’abruti. Je crois bien qu’elle est la seule qui se soit plaint du manque d’action. Mais bon, c’est une Sorcière et par défaut une Sorcière n’est jamais satisfaite, dit-il, pensif. Il suffisait de connaître sa mère ou Muelle pour comprendre. Puis il poursuit. Dame Alice a fait passer quelques messages et personne n’a manqué à l’appel. Et tout s’est bien passé, mon Ange, alors cessez de penser à tout ce qui aurait pu se produire de pire. Nous sommes tous vivants. Enfin, sauf le pêcheur, mais il est mort de cause naturelle avant notre arrivée. Marion s’en est assurée. Ne vous en faites pas, ils ont été grassement dédommagé pour le bateau, dit-il en agitant la main, désignant les nombreux débris éparpillés de leur mise en scène. Et elle y vient rapidement, à cette mise en scène. Il hausse les épaules. Vous savez, il y a une bonne part d’improvisation dans ce genre d’entreprise. C’était la partie la plus risquée. Mais je vous accorde qu’il y aurait possiblement eu quelques morts. Mais nous avions ça, dit-il en sortant de ses poches trois minuscule flacon de la poudre de Marion. Et je n’ai pas l’habitude de tuer ceux qui se rendent. Malheureusement, ils ne me croient jamais quand je leur dit que s’ils se rendent, personne ne sera tué. Je crois qu’ils ne me prennent pas au sérieux au premier abord, se plaint-il.

C’est quand même pas de sa faute. Quitter la péninsule semblait avoir eu un effet désinvolte sur Haize. Ou c’était peut-être la fatigue. Après tout, ils avaient passé trois jours à démanteler un navire et à l’éparpiller.

Quand il s'empare de la redingote, sa redingote, avec une nostalgie évidente, elle doit se retenir de sourire. Tout comme elle doit faire barrage a la quantité de souvenirs qui s'en vient avec ce vêtement. Non, la tenue du capitaine n'était pas tomber en poussière, jamais elle ne l'aurait permis, elle en avait pris grand soin tout ces années. Elle la chérissait comme on chérissait un trésor maudit. On le garde par ce qu'il est précieux, par ce qu'il nous comble meme si il nous est dangereux et menace de nous faire dépérir a chaque instant. Tandis qu'il se dévêtit, elle détourne pudiquement le regard. Pas qu'elle n'ait jamais eut le loisir de poser ses yeux sur son torse musclé, bien au contraire, de mémoire elle pourrait en tracer chaque muscle, mais ça c'était avant. Avant Oscario. Qu'importe l'état de sa relation avec son "époux", elle se considère toujours comme sa femme. Une fois qu'elle est certaine qu'il est a nouveau décemment couvert, elle le fixe d'un regard colérique. Car oui toute gratitude, et joie de le revoir,  mise a part elle n'en a pas oublier les griefs qu'elle a contre lui. Certains pèsent plus que d'autres.

Ses yeux s'écarquillent a mesure que la langue du pirate se délie .. Il parle beaucoup. Entremêlant les sujets, peut etre meme s'y perd t'elle un tantinet parfois. Puis cette dérision dont il fait preuve, voila bien des années qu'elle n'avait plus eut l'occasion de le voir la pratiquer. Pourtant cela ne suffit pas a la dérider. Un pli soucieux barre son front tandis qu'elle secoue la tete et croise les bras. " Pourquoi songer au pire ? Mais par ce que le pire aurait pu arriver, que vous soyez tous sauf ne changeant rien a cet état de fait. " Ne comprenait-il dont pas qu'elle se refuser a ce qu'il risque ainsi sa vie pour elle. Comment se sentirait-il lui si les rôles avaient étés inverser ? Elle se garda bien de le demander, ne le connaissant que trop bien, le bougre pourrait trouvé moyen de tourner ça a son avantage. " Bien sur que vous n'avez eut a menacer personne pour vous aider. Vous avez cette capacité déroutante d'inciter les gens a vous suivre au bout du monde. " Cela pouvait sonné a la fois comme un compliment et comme un reproche, d'ailleurs peut etre était ce un peu des deux. Elle soupire lourdement puis se laisse finalement glisser sur le parquet pour s'asseoir a meme le sol, le dos posé contre une des parois du navire. Elle était fatiguée, beaucoup trop pour avoir ce genre de discutions mais puisqu'il le fallait.

Elle hausse les épaules, un presque sourire se dessinant sur les lèvres tandis que ses yeux se lèvent sur lui. " Avec vous il est toujours difficile de savoir quand vous usez de ruse, quand vous êtes sincère ou encore quand vous plaisanter. Vous maîtrisez si bien cette désinvolture qui vous caractérise. " Son regard s'assombri. " Vous avez fait beaucoup pour moi, j'en ai bien conscience, et un jour je trouverais moyen de vous en dédommager. " Si tenter que cela fusse possible, ces deux la passaient leurs temps a s’être redevable l'un a l'autre. " Ma gratitude pour les risques pris et sans mesure, tout comme l'est mon soulagement de vous savoir sauf mais .. " Bah oui par ce qu'il y'avait un mais, inutile de le laisser se réjouir trop longtemps. " Tant que nous voguerons ensembles, vous devez me promettre de ne faire de mal a qui que ce soit ... " Ces quelques mots lui coûtèrent beaucoup, du moins la tournure qu'elle leur donna. Ce qu'elle aurait voulue dire, c'est: ne faites jamais de mal a personne. Ne tuer plus jamais. Ne soyez pas un pirate. Mais elle ne pouvait dire cela, cela reviendrait a lui demander de renier ce qu'il était. Elle n'en avait pas le droit et elle n'en avait jamais eut la prétention, voila probablement pourquoi jamais rien n'avait pu advenir entre eux.

Ses yeux sont pleins de regrets, qu'elle se refuse a porter a voix haute. Le passé appartenait au passé et elle ne saurait gâchée l'amitié qu'ils avaient désormais, d'autant plus sachant qu'elle ne pourrait jamais pleinement lui donner ce qu'il désirait vraiment. Malgré tout il y'a des choses dont elle aimerait parler. Ces lettres qu'elle a lue avec tant d'années de retard. Cette lettre que lui a lu alors qu'il n'aurait pas du, sauf dans le cas ou jamais leurs pas n'avaient dus se recroiser. Tant de choses a se dire et pourtant elle hésite. Elle n'ose pas. Peut etre qu'il y'a des choses qu'il vaut mieux garder enfuîtes au plus profond de soit. Des mots qu'il ne faut pas dire a haute voix sous peine de plus pouvoir faire machine arrière. Si bien que les paroles qu'elle prononce ensuite, dans un souffle, ne sont en aucune façon en adéquation avec ses pensées actuelles: " En quittant Soltariel .. Nous avons aperçus un incendie ... " Elle parlait de Solaria, comme il le devinerait aisément. Elle savait que le manoir avait été réduit en cendres, Lambrusca et Agnes le lui avait confirmé. Ce n'était dont pas une confirmation qu'elle attendait, mais au fond que voulait t'elle ? Peut etre juste ne pas avoir a parler du sujet qui la préoccupait réellement, lui nouant les entrailles et pesant sur son cœur. Oscario.

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Après etre passer dans sa cabine pour se changer et se sécher, le commandant Lambrusca avait regagné les cuisines en quête d'Agnes. Il la trouva en train de s'affairer derrière ce qui lui faisait office de fourneaux. " Qu'elle délicieuse odeur ! " Il fit mine de vouloir glisser un doigts dans la marmite avant qu'elle ne le chasse a coup de cuillère. " Pas touche ce n'est pas prêt .. Votre charme ne prend pas avec moi. Qu'est ce que vous faites a venir vagabonder dans ma cuisine ? " L'ancien homme d'arme, claque un baiser affectueux sur le front de la bonne femme avant de hausser les épaules et de demander. " Notre dame est avec les enfants ? " La gouvernante a le regard fuyant quand elle lui répond. " Toujours avec le capitaine Sepiida. " Elle rosie légèrement en prononçant ce nom, si bien qu'il la suspecte d'avoir un faible pour le pirate .. Décidément c'était un virus fort répondu chez la gente féminine. Si ça ne tenait qu'a lui, il éloignerait la Soltariel de son influence, par le passé ils avaient tous vus ou ça l'avait menée .. Directement dans les bras de l'Anoszia. En voila un qu'il l'aimait encore moins que celui qu'on nommait, entre autre, Haize.

S'appuyant contre le mur, Gregoire resta un instant silencieux, observant Agnes en se remémorant les événements de la matinée. " Avez vous jamais remarqué quoi que ce soit d'étrange ou d'intriguant concernant ce môme ? " " Ce môme ? " demande la domestique de façon tout a fait innocente, toute appliquée dans sa confection du déjeuner. " Ce jeune freluquet de muet .. Finn. " Il se frotte pensivement la joue ajoutant encore. " Il y'a quelque chose que je ne m'explique pas avec lui et je parle pas du monceau de secrets qui l'entourent .. C'est semble t'il de famille. Non quelque chose m'échappe mais quoi .. " Tout préoccuper qu'il l'est par ces questionnements, il ne voit pas le sourire malicieux d'Agnes. Elle, elle se doute bien de ce qui peut ainsi le titiller mais elle se garde bien de le dire, meme quand il ajoute encore: " Qu'importe ce que c'est, je finirais bien par le découvrir. "

Dixième année du XIe Cycle. Le 9e jour de la troisième Enneade de Verimios.
Dans les eaux de l’Olienne, au large de Scylla, à bord de l'Ambrosia Sepiida.

Haize soupire, un peu agacé. Elle se trompe. Le pire n'est pas s'il y avait eu quelques morts. Le pire n'aurait même pas été sa propre mort, bien que ca l’aurait pas mal embêté. Enfin du moins les quelques secondes juste avant sa mort. Pas nécessairement sa mort, qui l'aurait embête, mais que les autres s'y perdent sans lui. Est ce que c'est prétentieux ? Il n'en sait trop rien, il suppose que juste avant de mourir, ça doit être légitime.

- Mon Ange, vous prenez les choses à l'envers. Il faut penser au pire avant de faire les choses, pas après. Nous avons évité le pire, parce que nous sommes très doués.

Et parce que c'était un plan simple avec des acteurs principaux remarquable. Finn, Zoile et George avaient été parfaites. Le reste n'avait été que de l’escorte. Elle n'a pas la même vision des choses, Ils n'ont jamais vu le même côté de la médaille. C'est sans doute de qui fait leur force tout autant que leur faiblesse sans doute.

- Je n'incite personne à me suivre au bout du monde. Mais je dois avouer que de l'atteindre me plairait bien. Et je vous accorde que j'ai de la chance de trouver ceux qui veulent aussi atteindre le bout du monde.

Et ça n'avait rien d'une métaphore. Un jour il atteindrait vraiment le bout du monde. Il était déjà allé plus loin que n'importe qui. Enfin, pour ceux qui étaient revenu. C'est toujours important de revenir… un jour ou l'autre. Ou peut-être pas. Peut-être qu'un jour, il ne reviendrait pas. C'était sans doute pourquoi la plupart de son équipage lui était si fidèle et loyal. Eux aussi voulaient atteindre le bout du monde. Sauf peut-être George.

Son Ange s'assoit contre le mur, à même le sol. Elle a l'air épuisée. Il se retient de venir s'asseoir près d'elle et de la blottir contre lui. Elle est contrariée. Elle est furieuse. Elle a sans doute craint le pire lorsqu'il n'a pas été au rendez-vous. Il se dit qu'il devra félicite Belair d'avoir réussi à la faire quitter le point de rendez-vous. Sachant maintenant qu'il y a deux navires, la réussite est d'autant plus grande. C'est un compliment ? Oui, il est rusé, mais ne sait-elle vraiment pas lorsqu'il l'est ou non ?

- Je suis convaincu que vous me connaissez assez pour pouvoir le deviner. Et puis, pourquoi aurais-je besoin d'user de ruse contre vous ? demande-t-il, souriant. Et j'ai toujours été sincère.

Et puis bon, s'il devait user de ruse contre elle, c'est qu'elle saurait déjà qu'il n'est pas d'accord. Et il espérait sincèrement qu'elle savait qu'il ne lui ferait jamais volontairement de mal ou que si jamais il devait le faire, ce serait pour lui épargner ce qu'il estimait encore pire. Il aurait bien usé de ruse pour lui épargner ce mariage, mais il aurait préféré que cet Anoszia soit quelqu'un de bien pour elle. Il aurait tellement voulu qu’Oscario puisse la combler de bonheur. Il aurait tellement voulu qu'il l'aime mieux que lui pouvait le faire. Mais de toute évidence ce n'était pas le cas. Et il en était sincèrement navré.

Le dédommager ? Il hausse un sourcil interrogateur. Le dédommager ? C'est quoi cette histoire ?

- Me dédommager de quoi ? Il a un rire amusé. Je vous ai sauvé la vie tant de fois que rien ne pourra jamais me dédommager, s’amuse-t-il

Il reprend un peu de sérieux lorsqu'elle dit qu'elle est soulagée de la savoir sauf. À vrai dire, il en est également très soulagé, mais il y eut un mais… et il appréhende le pire. Mais ce n’est pas vraiment pire. Mais ce n’est quand même pas négligeable. Il reste muet une ou deux secondes, comme s’il estimait sa prochaine action. Il a un bref soupire et il se lève, avant de venir s’agenouiller devant elle.

- Vous savez bien que je ne fais pas de promesses que je ne tiendrai pas. Il la fixe, cherchant à capter son regard. Il ne fait jamais de promesses. Mais je respecterai l’entente que vous avez avec Belair mais… parce qu’il y a toujours un mais, mais il en fait abstraction quelques secondes. Votre liberté et vous savoir en sécurité est le plus grand des dédommagements, souffle-t-il, comme un secret. Si quelque chose devait vous arriver, mon Ange, c’est de moi que viendra le pire.

Ce n’est peut-être pas une promesse, mais une telle affirmation ne peut être qu’une vérité.

Ah oui, l’incendie. Il se dit qu’elle ne doit pas être ravie. Mai il s’en fiche. Il ne regrette rien. Il n’a aucun remord. Ça devait être fait. Pour qu’elle ne revienne pas. Parce qu’ils l’ont chassé de chez elle. Ils lui ont tout prit. Un retour en arrière était impossible. Alors il s’en était assuré.

- Oui, c’était grandiose. Jasp a toujours eu un talent et une passion pour les brasiers.

Qu’est-ce qu’il peut y avoir de plus à raconter ?

Dans la cuisine de l'Ambrosia Sepiida, Agnes a commencée a s'affairer dés le départ du commandant Lambrusca. Avec toutes cette agitation, tout le monde avant manqué le petit déjeuner et il faudrait encore attendre quelques heures avant l'heure du déjeuner, si bien qu'elle s'était mit en tete de préparer quelques pâtisseries, et ce avec les moyens du bord, en guise de collation. Elle les dispose sur un plateau, quelques boissons chaudes et la voila a déambuler parmi tout le monde pour en faire la distribution. Elle déniche chaque membre d'équipage jusqu'au dernier, puis s'en vient leurs invités, avec pour finir le service un certain groupe de femmes. Elle tapote doucement contre le battant de la cabine ou elles semblent se terrer, puis ni une ni deux, elle pénètre dans la pièce, disposant devant chacune un monceaux de douceurs a déguster. C'est devant Finn qu'elle dépose la plus grosse part, lui en resservant meme une seconde une fois les autres toutes servit. Elle contemple avec un regard tout maternel le jeune muet déguindée avant de s'exclamer ravie: " Il vous faut manger, ce n'est guère bon pour une JEUNE FILLE d’être aussi mince que vous l’êtes. " Bien sur Agnes savait. Elle était observatrice et elle avait passée sa vie entourée de femmes soit a son service, soit a éduquer. Dame Angelina aussi devait savoir, quand a Lambrusca il finirait bien par comprendre tot ou tard.

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Prendre les choses a l'envers ? Y'avait il vraiment un sens pour prendre ces choses la. Et le voila qui fanfaronne, pourtant ça n'a rien a voir avec de l'orgueil. C'est juste la vérité et il le sait, guère besoin donc de flatter d'avantage son ego, voila pourquoi elle s’abstient de commenter. Sincère, oui il l'avait toujours été avec elle, du moins dans une certaine mesure. Quand a sa ruse, elle avait pensée aux pauvres pécheurs qui avaient peut etre bien eut la peur de leurs vies et non a elle en prononçant ses mots, mais elle ne rectifia pas. Quand il s'amuse de lui avoir sauver la vie un paquet de fois également, elle ne peut pas niée, mais elle rétorque néanmoins avec une pointe d'humour. Lui seul avait le don de l'attendrir en pareilles circonstances: " Hey, vous non plus n’être pas vraiment du genre facile a garder en vie. Qui vous a sorti des cachots la dernière fois ? " A ce souvenir son regard se ternie .. Pour tellement de raisons qu'elle s’efforce de ne pas y penser. Ce fut le jour ou leur relation prit un tournant différent, le jour ou elle laissa son cœur battre pour Oscario, le jour ou Tibéria .. non, elle ne voulait pas penser a tout cela. Elle était trop fatiguée pour le faire et la fatigue vous rend vulnérable. La colère semblait avoir passée, ses mots l'avaient apaisées, a moins qu'elle ne fut pas vraiment fâchée mais juste a bout de nerfs ?

Quand il vient s'agenouiller en face d'elle, réduisant a un souffle la distance qui les sépare, elle s'accroche a son regard. Ce bleu si familier, si merveilleux et si déchirant a la fois. Ce bleu qui a hanté ses nuits tant d'années. Qu'elle a cherchée autant qu'elle a redoutée. Désirée autant que repoussée. Oh oui elle savait qu'il ne faisait jamais de promesses sans certitudes, c'est pourquoi ils en étaient la non ? Pourtant en son cœur ne couve pas la moindre rancœur. Il est ce qu'il est, elle l'a compris maintenant et une part d'elle meme l'aimera toujours juste ainsi sans qu'il n'ait besoin de changer. Elle glisse une main sur un de ses genoux, avant de souffler sur le meme ton que lui: " Si il devait m'arriver quoi que ce soit, la seule chose que j'attend de vous c'est que vous preniez soin des enfants et que vous soyez heureux. " Puis comme si elle prenait conscience de son geste, elle écarte prestement ses doigts, son regard fuyant se perdant dans la vague tandis que son esprit lutte contre les divers sujets qui oppressent son cœur. Finalement c'est de l’incendie qu'elle parle. De Solaria. Et donc de ce qu'il a fait.

Elle ne lui tient pas rigueur de ses mots, pas plus qu'elle ne lui en veut d'avoir fait ce qu'il l'a fait. Il la connaissait simplement trop bien. Si Solaria avait subsister alors immanquablement un jour elle y serait retournée mais maintenant en Soltariel que lui restait il ? Elle repousse le nom d'Oscario, car y penser serait bien trop douloureux, et c'est Tibéria qui s'impose. Elle soupire, le regard chargé d'une tristesse infinie. " Elle n'est pas venue me voir vous savez .. Ni aux cachots, ni meme après .. Elle m'a simplement trahie puis elle m'a oubliée ... " Sa voix ressemble a un murmure et quand elle lève a nouveau les yeux vers lui, une larme roule sur sa joue. Voila l'inévitable allait arrivé, c'était lui qui avait brisé la carapace et maintenant le plus dure rester a venir. Fini de se voiler la face, il allait falloir affronter sa peine et le gouffre béant qu'elle laisserait en son cœur.

Dixième année du XIe Cycle. Le 9e jour de la troisième Enneade de Verimios.
Dans les eaux de l’Olienne, au large de Scylla, à bord de l'Ambrosia Sepiida.

Une saine compétition, compter les points de chacun. À qui sauvera l’autre le plus souvent. Il préférerais perdre, sincèrement, mais il semblerait qu’elle ait encore plus de difficulté que lui à rester en sécurité. Ça lui est aussi terrifiant que ça peut être excitant, à vrai dire. Il blague, jamais il ne réclamera quoique ce soit en dédommagement pour garder son Ange en sécurité. Au contraire, il donnerait tout pour qu’elle reste en sécurité. Mais il ne va quand même pas l’enfermer quelque part juste pour la mettre à l’abri. Il tenait beaucoup trop à la liberté pour ça. Ses exigences n’étaient pourtant pas si… exigeante, non ?  Et pourtant…

- C'est vous, mon Ange, dit-il, tout sourire. C'est effectivement une bonne chose que vous m'en ayez délivré avant que j'y arrive par moi-même. Le moindre mal aurait alors été quelques blessés dont peut-être lui. Je préfère croire que je suis difficile à tuer plutôt que difficile à garder en vie. Je suis toujours vivant, mon Ange, et je n'ai pas l'intention qu'il en soit autrement.

Un accident est si vite arrivé, mais il ne fait pas penser ainsi lorsqu’on est en sécurité sur un navire. Un magnifique navire d'ailleurs, il en serait presque jaloux. Il n'avait pas encore vraiment eu le temps d'en faire le tour. Sans doute qu'il préférera de loin le visiter seul, ou avec une charmante guide. Agnès, sans doute. Il n’a aucune réaction, lorsqu’elle pose la main sur son genoux. Surtout ne pas bouger, cette créature est farouche. Ne rien laisser paraître, pour éviter qu’elle prenne conscience de ce qu’elle fait et qu’elle y mette fin. Et pourtant, si l’extérieur reste de marbre, l’intérieur s’embrase. Et si ce simple contact ne pouvait jamais s’arrêter… mais trop rapidement, elle retire sa main et détourne le regard. Mince, il a trop réagit. Il croyait pourtant être resté stoïque. Qu’est-ce qui l’a trahit ? Bon sang… au moins, il est resté concentré… mais peut-être a-t-il mit trop de temps à répondre et elle s’en est rendu compte ? C’est probablement ça.

- S'il devait vous arriver quelque chose, mon Ange, je ferai exactement ce que j'ai fait. Je confierai les enfants et j'irai vous chercher. Mais je préférerais qu'ils soit déjà assez grands pour ne pas avoir besoin d'être confiés à qui que ce soit.

Ça ferait des vacances s’ils évitaient de se mettre l’un et l’autre dans le trouble durant quelques années ? Ce serait reposant, n’est-ce pas ? Mais ils allaient bientôt voguer vers Naelis et franchement, ce n’était pas dans ses plans. Mais pas du tout. En fait, ses plans étaient à l’opposé. Mais il suivait rarement ses plans à la lettre. Ce n’était qu’un détour. Mais franchement, son plan s’arrêtait tout de même à Meca. Ensuite, pour le moment, il ne savait pas trop. Donc un détour par Naelis, pourquoi pas. Il prendrait bien un verre bien fort… il sent encore la brûlure de sa main sur son genou. Incendier Solaria avait été la bonne chose à faire. Il n’aurait pas accepté que quelqu’un d’autre s’installe à Solaria. Il l’avait fait pour éviter qu’elle ne revienne… et pour embraser les souvenirs. Une nouvelle vie.

Elle semble regretter que Tiberia ne soit jamais venue la voir une fois enfermée… et pourquoi l’aurait-elle fait ? Pour aller la narguer ? Pour aller la consoler de l’avoir enfermé ? Non, c’est mieux ainsi, croit-il. Connaissant les deux femmes, il préférait que ça se soit passé ainsi. Son Ange est tellement butée et Tiberia tellement soupe au lait, elles auraient fini par en venir aux mains.

- Tout le monde ne réagit pas de la même manière, quand son monde s’écroule, dit-il en quittant sa place devant elle pour venir s’adosser au mur, juste à côté d’elle. Certaines personnes essaie de se retenir à ceux qu’elles croient les plus forts, les plus puissants. D’autres disparaissent pendant une décennie en espérant oublier  tous ces morts… murmure-t-il, avant de se reprendre. Certaines personnes envoient même d’autres personnes en mission en espérant qu’ils ne seront pas assez bêtes pour faire demi-tour pour empêcher ces mêmes certaines personnes à se retrouver enfermées dans un palais au milieu d’une guerre civile. Je n’ai d’ailleurs pas encore compris comment on a pu penser que c’était une bonne idée. Et surtout, comment a-t-on pu croire que je n’étais pas assez bête pour faire demi-tour ? Il tourne légèrement la tête vers elle. Zoile en prendra soin. Jusqu’à ce que Tiberia la repousse.

Oui, parce que bon, il fallait quand même être réaliste. Il sait bien qu’aussi déçue puisse l’être son Ange, elle ne souhaite quand même aucun mal à Tiberia. Et si concrètement, que Zoile reste près de Tiberia ne lui plaisait pas particulièrement, l’idée qu’elle puisse être ici lui plaisait encore moins. Muelle était ici, déjà, c’était bien assez d’une seule sorcière. Et puis Zoile avait fait son choix. Et pour rien au monde, il ne l’aurait contredit. Il n’a jamais contredit une Sorcière. Il préférait de loin leur mentir. C’était plus facile de rester loin ensuite. Comme assurer qu’on ramènera la petite soeur ou qu’on la tuera. Il n’avait fait ni l’un ni l’autre.

Difficile a tuer plutôt que difficile a garder en vie .. Comme toujours il tournait les choses a sa façon et toujours pour le meilleur. Peut etre était ce d'ailleurs pour ça, que malgré la vie dangereuse qu'il vivait, son trépas ne s'en était toujours pas venue. De cela elle ne savait si c'était a lui qu'il fallait rendre grâce ou aux dieux. Le connaissant, la première option semblait toute choisie. Quand il lui dit que quoi qu'il arrive, il referait la meme chose, elle ne prend pas la peine de protester. Pourquoi ? Par ce qu'elle le sait aussi têtu qu'elle, si ce n'est plus. Puis en toute honnêteté ne ferait-elle pas la meme chose ? Bien sur que si, alors ne serait il pas égoïste que de lui faire promettre le contraire ? Probable que oui. Elle ne bouge pas quand il vient s'asseoir prés d'elle, rendant leur proximité bien plus étroite qu'elle ne l'avait pas été depuis longtemps, hormis dans leurs rares et courtes étreintes. Les paroles qu'il prononce la touche en plein cœur, elles la concernent elle, elles concernent Tibéria mais elle le concerne lui également, du moins croit-elle le deviner. Quand il tourne la tete vers elle, bien qu'elle ne le regarde pas, elle laisse l'ombre d'un sourire se dessiner sur ses lèvres.

" Une certaine personne n'a pas espérée qu'une dite autre certaine personne ne serait pas assez bête pour faire demie tour mais plutôt qu'elle aurait l'intelligence de ne pas le faire. " Elle secoue la tete, le regard toujours perdue dans le vide. " Lorsqu'on veut protéger les gens, ce qu'on croit etre les meilleures idées sont souvent les pires. " C'est une constatation autant qu'une acceptation et pourtant si c'était a refaire, elle sait qu'elle reprendrait les mêmes décisions. Protéger les enfants, protéger Oscario, protéger Tibéria .. Et le protéger lui, qu'importe que ce soit a ses dépends. Qu'importe ce qu'elle y a perdue et qu'importe qu'elle ait échouée dans l'accomplissement de certaines choses. " Tibéria préfère se raccrocher au pouvoir plutôt qu'aux gens, cela l'a changé et je crains que la cousine qui avait mon affection n'existe plus que dans mes souvenirs ... " Lache t'elle tristement tandis que sa gorge se serre. " L'on ne peut protéger les gens contre eux mêmes .. Du moins pas indéfiniment. " Elle avait essayée avec Tibéria, mais surtout avec Oscario et au final ce qui avait perdu leur union, cela n'avait pas été les autres, ni meme quelconque événements mais bel et bien lui. Elle prend une grande inspiration puis finalement s'en vient a cette révélation qui lui brûle les lèvres depuis l'instant ou il est réapparu sous ses yeux.

" Avant que tout cela n'arrive, Agnes m'a donnée vos lettres. " Elle déglutie, sans pourtant s'interrompre. " Je les ai lue. Toutes. Comme je sais que vous avez également lue la mienne, bien qu'elle n'aurait due vous revenir que dans l'hypothèse ou nos chemins n'avaient plus dus se croiser. " Signifiant ainsi son emprisonnement définitif, voir sa mort. " Je crains que ce que je ne vais vous dire maintenant soit quelque peu égoïste, mais au vu de ce que m'a appris le passé, les secrets et les non dits nous ont fait plus de mal que de bien. Avec cette conscience des choses, je fais dont le choix d’être honnête, en espérant que vous me le pardonnerez. " Elle ne le regarde pas, ses yeux fixent le mur et elle enchaîne très vite, peut etre pas peur de ne pas avoir la force de poursuivre. " J'ai aussi écris une lettre a Oscario. Pour lui rendre sa liberté. Je me devais de le faire aussi difficile que ce fusse. Mais quand bien meme nous sommes séparés et quand bien meme aux yeux des hommes notre union n'est pas valide, il n'en reste pas moins mon époux .. " Elle soupire. " ... Jusqu'a ce que la mort nous sépare. " Haize Sepiida connait son Ange, il devine donc ce que veulent dire ses mots, elle va lui restée fidèle malgré qu'il ait brisé son cœur, malgré peut etre qu'en l'instant il soit déjà dans d'autres bras. Elle laisse passée un petit silence, peut etre le temps qu'il assimile ses derniers mots ou peut etre pour se donner le courage de prononcer les suivants.

" C'est la que s'en vient cette petite part d’égoïsme que je m’octroie, dans le crainte que si je ne le fais pas, elle puisse nous nuire a l'avenir. " Elle serre distraitement ses paumes, ses doigts s'agitant tandis qu'elle se mord légérement les lèvres, ce n'est pas une révélation aisée a dire, pourtant elle pense que c'est qui doit etre fait. " J'ai toujours était de celles qui pensent que l'on ne peut etre amoureuse que d'une seule personne a la fois. Je vous ai aimée vous, puis croyant notre histoire révolue je l'ai aimée lui. " Elle se tourne légèrement vers lui et cette fois leurs regards s'accrochent. Le sien est brillant, vulnérable et sincère, puis s'en viennent ses derniers mots .. " Mais si aujourd'hui l'on me demander si il est possible d'aimer deux hommes a la fois, alors ma réponse serait oui." Elle se détourne a nouveau, elle n'attend pas de réponses, il n'avait jamais été friand de ce genre de déclarations puis au vu des ses actions elle ne doutait pas des sentiments qu'il pusse éprouvé a son égare, néanmoins elle avait voulue qu'il connaisse les siens. Elle se laisse aller contre lui, sa tete glissant son sur son épaule, tandis qu'elle glisse un bras sous le sien en s'emparant de l'une de ses mains. Elle serait toujours la femme d'Oscario, quoi qu'il advienne, et jamais elle ne pourrait regrettée leur union car il y'avait Faustina, mais malgré toute la culpabilité qu'elle éprouvait a avoir dit ses mots, le réconfort que lui procura cet instant était sans mesure.

Probable qu'ils n'auraient jamais plus que ce qu'ils partageaient présentement, la barrière de sa fidélité les contraignant a ne pas dépasser certaines limites, mais peut etre sauraient ils sans contenter ? N'était-ce pas deja beaucoup ? Plus ce que certains n'auraient jamais, en tout cas pour elle cela valait bien plus que tout les trésors du monde. Elle laissa ses yeux se fermer pour savourer ce rare moment de paix, chassant de son esprit tout ce qui n'était pas lui et elle. Son univers en lambeaux, Tibéria, l'avenir incertain, Solaria et meme Oscario. Ne restait plus que ce moment volé au temps. Un moment rare ce qui ne l'en rendait que plus précieux.