Un vent de discorde. (PV)

avec les silences...:

Dixième année du XIe Cycle. Le 9e jour de la troisième Enneade de Verimios.
Dans les eaux de l’Olienne, au large de Scylla, à bord de l'Ambrosia Sepiida.

D’accord, peut-être que dans sa tête, son Ange voulait insinuer autre chose, mais une fois à haute voix, ça revient au même, non ? Il a un petit rire amusé. Parce que franchement, c’était amusant, n’est-ce pas ?

- Je me demande si je préfère être assez bête ou ne pas assez intelligent…  quel dilemme ! Il s’en fiche à vrai dire. La pire idée à avoir, mon Ange, c’est de croire qu’il est mieux de ne rien faire. M’enfin, c’est mon avis. Vous imaginez ce qui se serait produit si j’avais décidé de ne rien faire ? Rien du tout. Et vous seriez sans doute encore dans votre chambre au palais. Au lieu de ça, vous vous retrouvez sur un magnifique navire libre de vivre de merveilleuses aventures, annonce-t-il, l’air ravi.

Mais elle, elle n’a pas l’air aussi ravi. C’est dommage. C’est bien dommage. Trop de sombres pensées semblent l’agiter pour qu’elle puisse profiter de sa liberté. C’est bien dommage, également. Trop de pertes en même temps ? On s’en remet, un jour ou l’autre. Tout est beaucoup trop noir ou blanc, pour son Ange. Aucune nuance de gris. C’est bien, pourtant, le gris. Ça le gardait en vie.

- Vous n’avez pas tout à fait raison, sur votre cousine. Elle se raccroche peut-être au pouvoir, mais elle a de bonnes raisons de le faire. Elle n’est pas aussi vaine que vous le croyez. Elle croit également que vous l’avez trahie. Pas parce qu’elle croit que vous avez choisi Oscario, mais parce que vous ne l’avez pas choisi, elle. Et il n’avait pas non plus choisi Tiberia. Lui, il l’avait choisi, elle, son Ange. De son point de vue, c’est une trahison.

Elle avait lu les lettres ? Quelles lettres ? Ah, oui, ces lettres-là. Il croyait les avoir brûlées. Alors Agnès avait réussit à en récupérer quelques unes ? Toutes ? Nan, certaines avaient brûlées. Elle avait donc lu toutes celles qui avaient survécu aux flammes. Et oui, il avait effectivement lu cette lettre qui lui était destiné à condition qu’elle ne revienne plus. Autant Agnès avait retardé les lettres qu’il avait écrit, autant elle avait devancé celles de son Ange. Et il ne savait pas trop s’il devait en vouloir ou non à la gouvernante. Non. Après tout, il y avait Finnegan, ça compensait pour le reste. Lettre ou non, il n’aurait pas agit autrement. C’était déjà prévu. Enfin, pas nécessairement comme ça, mais c’était prévu. Et puis cette lettre aurait été inutile pour un emprisonnement définitif. Parce qu'il n’aurait pas vraiment été définitif, peu importe le temps qu’il aurait mit pour la sortir de là.

- C’est un peu tard, tout de même, en ce qui concerne mes lettres. Et c’était un peu tôt concernant la votre. Agnès a trouvé le moyen de ne jamais faire les choses au bon moment.

De toute manière, est-ce que ça aurait pu changer quelque chose ? Il n’en sait trop rien. Peut-être que oui, mais probablement que non. Ange avouer faire preuve d’égoïsme ? Nan, impossible, même en essayant très fort, elle n’arriverait pas à être égoïste. Après tout, elle avait demandé à ce que personne ne vienne la sortir de prison. Personne d’égoïste ne ferait une chose pareille. Logiquement, personne ne ferait un truc pareil, non ? Alors il se demande bien ce qu’elle a pu faire d’égoïste. Mais finalement, il aurait préféré ne pas le savoir. Non, c’était bien mieux de vivre dans un doux mensonge qu’une amère vérité. Il aurait préféré ne pas savoir ce genre de détails. Elle pose la tête sur son épaule et elle lui prend la main.

Ok, il avait des tas d’autres répliques, certaines acerbes, d’autres carrément insultante si on est l’autre connard qu’elle a épousé. Bon, ok, certaines étaient peut-être un peu insultante pour son Ange également. Ou du moins, au minimum contrariant. Il n’avait rien contre l’idée qu’elle ait pu en aimer un autre… un jour ou l’autre… mais pas en même temps que lui ! Bon sang… il soupire. Il se demande si c’est pas la pire chose qu’il aurait pu entendre. Oui, probablement. Il soupire encore une fois. Qu’est-ce qu’il peut dire, hein ? Pas grand chose. C’est injuste. Pourquoi ce connard d’Oscario a droit à plus de considération. C’est injuste. Mais ça, il le savait. Il avait juste oublié. Ça ne signifie pas qu’il l’accepte. Jamais il n’accepterait ça. Nan, mais quel espèce de crétin serait-il pour accepter un truc pareil. Mais elle n’est pas obligée de le savoir. C’est lui qui est là, après tout, pas lui. Elle finira par changer d’avis. Elle venait de le faire, non ? Sans lui lâcher la main, il enroule son bras autour de son épaule et la blottie contre lui. Au moins, lui, contrairement à Oscario, peut la garder contre lui. Ouais, elle finira par changer d’idée.

- Vous savez que la base d’un contrat est que les deux partis respectent leur part du dit contrat. Que si l’un des deux partis ne le respecte pas, il peut être brisé ? Et ça marche également devant les dieux.

Wais, son passage chez les mercenaires avait ça de bon. Il connaissait la valeur d’un contrat. Et il avait également apprit à savoir quand un plan est foireux.

Si il y'a une chose que la gouvernante, que l'on nomme Agnes, a sue faire avec perfection au fil des ans, c'était se montrer discrète quand il le fallait. Quand les autres vous oublient, les langues se délient, alors quand on lui propose de s'asseoir, elle s’exécute puis elle écoute, restant silencieuse et immobile. La discutions a peu de sens, du moins quand on n'en pas le teneur exacte juge t'elle mais néanmoins elle apprend un certain nombres d'informations lui faisant porter un regard nouveau sur chacune des femmes présentes dans la cabine. Et voila que l'on se souvient de sa présence, tout un paquet de paire d'yeux se posant sur sa personne. D'autres domestiques s'en seraient trouvées mal a l'aise, se mettant peut etre meme a bafouiller ou a gesticuler nerveusement. Mais ce ne fut pas son cas, grand dieux non il s'agissait la de la femme qui avait élevée Angelina de Soltariel. Quand vous surviviez a ça, vous pouviez survivre a tout. La femme rondelette pose un regard indéchiffrable sur le jeune muet, masculin, c'est ainsi qu'il se devait de rester en son esprit afin qu'elle ne commette pas d'impair en public.

Elle se lève, elle glisse les mains dans son tablier et la, tout emballé dans un peu de tissu, elle tend quelques pâtisseries supplémentaires a Finn. " Mangez donc, avant toute prise de décision il est essentiel d'avoir le ventre plein .. " Elle lui jette un regard désapprobateur puis claque la langue. " Meme avec ça, nous sommes loin du compte. Heureusement il en reste d'autres en cuisine. " Certains pourraient se dire que le sens des priorités de la cuisinière est a revoir, mais Agnes n'est pas de cet avis, la nourriture c'était important dans la mesure ou ça contribuait a vous garder en vie. Que quelqu'un s'essaie dont a la contredire la dessus. Elle lisse ses mains sur son tablier, elle se rend bien compte qu'elle est toujours au centre de l'attention. Bien oui, elle n'a pas répondue a leur question. Cela a quel chose de théâtral et ça lui plait bien. " Avant de répondre, je pense que deux questions doivent etre posées. La première étant, devenir une sorcière mettrait il votre vie en danger ? Deuxièmement, devenir une sorcière protégerait-il votre vie ? " Un sourire satisfait.

" Si la réponse a la première question est négative et celle de la seconde positive alors il me semble bien que le choix est simple. " Elle hoche la tete, puis se rassoit. Tout était dit. La gouvernante avait l'art d'aller a l'essentiel .. Tout du moins quand toutes questions relatives a la nourriture avait été régler au préalable bien entendue. Maintenant rester plus qu'a espérer que son conseil soit avisé, non par ce que demander a quelqu'un son opinion sur une situation dont elle a seulement captée quelques bribes, c'était un peu risquer non ? Ses femmes devaient aimées vivre dangereusement .. A croire que cette bonne vieille Agnes n'était entourée que de ce genre de personne.

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Ange soupire doucement tout en se laissant aller dans l'étreinte de celui que jadis elle appelait son pirate. Elle était bien ainsi. Il était réconfortant. Chaud. Elle en aurait presque somnolé tant la fatigue, pesant sur ses épaules, se faisait lourde, mais les derniers mots qu'il prononça l’empêchèrent de s'y laisser aller. " Je ne vois pas le mariage comme un contrat mais comme une promesse et je tiens toujours mes promesses. " Elle se devait de lui dire la vérité, elle ne pouvait permettre qu'il nourrisse de faux espoirs, c'est précisément pour éviter cela qu'elle s'était montrée totalement honnête envers lui. " Quand bien meme ce serait un contrat et que lui rompait sa part, si ce n'est déjà fait, ce n'est pas cela qui me ferait agir de meme. Pas plus que cela ne ferait disparaître les sentiments que j'ai a son égare. " Les mots ne seraient certainement pas plaisant a entendre pour lui, mais ils devaient êtres dits. Oui, elle aimait son époux.

Peut etre ne le méritait-il pas .. Peut-etre leur amour n'avait-il pas été celui espéré, mais il n'en restait pas moins que ses sentiments ne disparaîtraient pas juste de son bon vouloir. Après tout, pas loin de 12 années s'étaient écoulées depuis le jour ou elle était tombée amoureuse d'Haize Sepiida et malgré tout ce qu'il y'avait eut entre eux, son cœur battait toujours pour lui. Non, elle ne le condamnerait pas a une attente vaine, elle se refuser a faire preuve de pareil égoïsme. Le fait qu'elle se destinait a une existence solitaire ne devait pas le contraindre lui a faire de meme. " Ne peut etre brisé que ce qui n'est pas réellement solide .. " Murmure t-elle encore tandis que son corps se fait plus lourd contre lui. Son mariage était brisé, probable que les vœux d'Oscario l'étaient également et ne parlons pas de sa fidélité, mais quand aux sentiments de la dame, ce serait la affaire bien plus ardue ..

avec les silences...:

Agnes observe les femmes a mesure qu'elles prennent la parole. Chacune semblant parfaitement intégrée, alors qu'elle meme est l'intruse. Mais elle s'en moque bien. Quand on passe sa vie au service de la noblesse, on sait se fondre dans le décor et parler seulement quand c'est pertinent, pour la forme néanmoins elle laisse échappée quelques paroles ici et la. " Si se décider était si simple, alors il ne s'agirait plus de choix mais d'évidences. Les évidences ne laissent aucunes opportunités, les choix eux vous donnent matière a agir. " Quand bien meme Haize Sepiida penser lui avoir laisser le choix de suivre sa dame dans son exile, il se tromper. Rester en arrière n'avait pas été un choix envisageable. La suivre avait été une évidence.

D'ailleurs voila pourquoi elle hausse un sourcil désapprobateur quand il est fait mention de la Soltariel, la gouvernante n'a pas peur de passer pour une maman poule, c'est ainsi qu'elle se considère et elle en a plus le droit que la génitrice de dame Ange. " Ce n'est pas elle qui ne facilite pas vos choix, c'est lui. Vous ne pouvez pas porter la faute sur une autre que lui. Il est celui qui décide d'agir selon elle. Elle ne lui a rien demandée. Ce serait comme si je lui imputais d'avoir tout quitter pour elle. C'était mon choix. Votre frère fait les siens et il est le seul a en décider ainsi. Ce qu'il prend en compte pour ce faire, Angelina, vous, lui, ses principes, et que sais encore d'autre, n'entrent pas en ligne de compte. Ses choix, ses décisions, sa responsabilité. " Agnes a l'art de réduire les choses a l'essentiel et dans le fond ça ne lui réussie pas trop mal, en tout les cas cela ne lui a jamais causer de tort et elle c'est meme souvent dit que le reste du monde devrait en faire autant au lieu de tergiverser pour un oui ou pour un non. A vouloir tout compliquer, ils finissaient par passer a coté de ce qui compte vraiment ..

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La capitaine de l'Ambrosia Sepiida somnole dans l'étreinte réconfortante de celui qui en tout temps a toujours sue l'apaiser, la rassurer ou encore chasser ses cauchemars. A moitié endormie, un sourire se dessine paresseusement sur ses lèvres quand elle entend les derniers mots qu'il prononce. " N’êtes vous jamais fatigué d'avoir toujours réponse a tout ?  " Elle secoue mollement la tete, ses paupières closes. " Un jour il faudra que je vous fasse perdre cette agaçante manie .. " Était ce la une promesse, car elle tenait toujours ses promesses, a moins que ce ne fut ce un défi. Elle soupire, faisant mine de vouloir s'écarter. " Nous devrions nous lever, l'on va finir par se demander ou nous sommes passés ... " Pourtant elle n'a pas vraiment envie de se lever, ainsi blottie contre lui il est facile d'oublier soucis et douleurs. Ce n'est qu'un court instant, volé au temps, et la réalité aura tot fait de reprendre ses droits, elle le sait bien .. Mais cela est si reposant qu'elle a due mal a en concevoir quelques culpabilités.

Dixième année du XIe Cycle. Le 9e jour de la troisième Enneade de Verimios.
Dans les eaux de l’Olienne, au large de Scylla, à bord de l'Ambrosia Sepiida.

S’il en a marre de toujours avoir le dernier mot ? Non. Sûrement pas. C’est nécessaire d’avoir le dernier mot quand on est un pirate. Quand on est le capitaine encore plus. Bon, actuellement, il n’est pas tout à fait le capitaine du Petit Fo. Et encore moins celui de ce navire. Mais peu importe où il se trouve et devant qui il se trouve, il a souvent le dernier mot. même si ça peut sembler puérile, avoir le dernier mot, en paroles ou en action, est important pour lui. Surtout en action. Ça sauve des vies. La sienne en général. Essentiel.

- Non, pas du tout. Ça me garde en vie. Vous pouvez essayer, vous ne réussirez pas. Mais je peux me taire. Mais je n'en penserai pas moins.

Et pui, avoir le dernier mot est un bon exercice de survie. Ça lui a sauvé la vie bien des fois. Quoique ça lui a parfois fait des problèmes, mais moins que s’il n’avait pas eu le dernier mot. Et généralement, quand ça lui attire des ennuis, il finit par avoir le dernier mot quand même. Mais il sait aussi se taire quand il le faut. Une autre manière d’avoir le dernier mot, plus sournoise. Ça lorsque son Ange s’inquiète que les autres vont se demander où ils sont. Comme si personne ne les avait vu se diriger vers la cabine.

Ils savent tous où nous sommes, dit-il sans faire le moindre effort pour la relâcher, mais sans la retenir. Il la garde seulement contre lui.  C’est ce que nous faisons qui pourrait les intriguer, dit-il, un sourire dans la voix. Mais ça m’est égal, je n'ai pas de compte à leur rendre. Et vous non plus. Il a un léger hochement de tête. Enfin, j’ai des comptes à rendre à Finn. Mais pas à ce sujet.

Et pourtant, il ne rendait jamais de comptes à personne. Du moins c’est ce qu’il s’était efforcé de croire durant des années. Ok, depuis toujours en fait. Mais il avait toujours fini par devoir rendre des comptes à Dame Ingrid, à son équipage, à Alice, à son Ange, à Finn. Du coup… il la sent devenir plus lourde, contre lui. Il a une bonne idée du temps de sommeil qu’elle s’est octroyé. Presque nul, sans doute. Et pourtant, puisqu’elle navigue avec le Petit Fo, elle n’aurait pas pu être plus en sécurité. Elle et tout son équipage.  

Vous êtes épuisée. Vous devriez dormir. Le Petit Fo en a encore pour un petit moment à récupérer les débris. Nous restons sur place jusqu'à ce qu'ils aient terminés. Parce qu’il refuserait de laisser le Petit Fo derrière. C’est à lui de déterminer qui reste derrière et quand. Vous devriez profiter que le Petit Fo vous protège.

Oui, parce qu’ensuite l’avenir était incertain. Enfin, il espérait que le Petit Fo pourrait protéger l’autre navire pendant longtemps.

avec les silences...:

La capitaine de l'Ambrosia Sepiida s’efforce de garder les yeux ouverts, ou tout du moins de rester consciente mais c'est la mission ardue. Il y'a la fatigue accumulée de ces dernières enneades, il y'a le doux bercement des vagues et puis il y'a cette étreinte, chaude, réconfortante et qui a toujours sue si bien l'apaiser .. Meme contre les pires cauchemars. Elle se raccroche a la voix de son propriétaire pour ne pas sombrer complètement. " Qu'importe si je n'aime pas toujours ce que vous aurez a me dire, jamais vous ne devez vous taire devant moi .. Plus de secrets entre nous. " Murmure t'elle. Elle ne peut demander qu'il promette, il ne promet jamais. Pas qu'il voit les promesses comme des chaines, mais il estime que l'on ne peut jamais etre véritablement sur de tenir les dites promesses .. Dans le fond il n'a pas tout a fait tord, elle le comprend désormais, mais il n’empêche que pour elle il y'a des promesses qui valent le coup de prendre ce risque.

Quand il laisse envisager ce que l'équipage pourrait s'imaginer devant la durée de leur entrevue en privé, elle lui donne une légère tape sur le torse. Un geste mou, sans but de le malmener et sans meme qu'elle ne cherche a ouvrir les yeux. " Mon équipage me connait bien. " Rétorque t'elle simplement. Chaque homme et femme présents sur le navire n'y était pas par hasard, ni sans raison. Ils connaissaient leur dame et jamais ils ne penseraient quoi que ce soit d'inapproprié a son sujet. Inconsciemment sa main joue avec un des boutons de la redingote, ses doigts y retrouvant un contact qui leur est familier depuis bien des années. " Je ne veux pas dormir .. " Rétorque t'elle distraitement quand il prononce ses dernières paroles.

Cela pourrait ressembler a un caprice d'enfant, mais c'était plutôt la crainte de lâcher prise. Une fois endormie, rien n’arrêterait les souvenirs, les regrets et les mauvais rêves emprunts d'une réalité pas si éloignée de celle qui avait faillie etre. " Je n'ai pas besoin que l'on me protège .. " Lâche t'elle dans un souffle avant de finalement rendre les armes. Ce n'était pas tout a fait un mensonge, elle savait fort bien se protéger de quantité de dangers. Qu'ils soient politiques ou physiques. Elle savait se battre, corps a corps, épée, arc ou encore dague. Elle maniée également les mots avec aisance .. Oui dans bien des domaines, elle n'avait guère besoin de protection mais il y'avait un danger contre lequel elle n'était pas de taille. Elle meme. Sa grande propension a faire passer les autres avant sa sécurité. Sa compassion et le peu de valeur qu'elle accordée a sa propre vie. Contre cela inutile de dire que le commandant Lambrusca et un certain pirate ne seraient pas de trop pour assurer sa sécurité ...   

Au bout de quelques minutes, la Soltariel dort paisiblement. Une de ses mains est agrippée a l'un des pans de la redingote. Parfois ses doigts tressautent tandis que les cauchemars fondent sur elle, comme si ils n'avaient attendus qu'un signe de faiblesse pour pouvoir enfin le faire .. Mais c'est bref, passager, par ce qu'a chaque fois il y'a cette caresse apaisante qu'elle sent par dela les rives de l'inconscience. Cette voix qui la cajole et qui sait quel mot employés pour l'apaiser. Pendant quelques instants, elle peut profité d'un repos salvateur et au combien nécessaire ...  Juste le temps que la réalité reprenne ses droits et que la vie reprenne son cours ...  

Dixième année du XIe Cycle. Le 9e jour de la troisième Enneade de Verimios.
Dans les eaux de l’Olienne, au large de Scylla, à bord de l'Ambrosia Sepiida.

Pas de secrets, il était plutôt d’accord. Surtout parce qu’au sein d’un équipage, les secrets pouvaient vous tuer. Généralement, Haize Sepiida avait toujours été assez ouvert et transparent pour son équipage. Mais certains secrets étaient essentiels. Le hic c’est que la majorité de l’équipage du Fossoyeur connaissaient ses secrets les mieux gardés. Et Ange les connaissaient presque tous, si ce n’est tous. Mais il allait se taire, sur certaines choses. Il allait se taire sur le sort qu’il réservait à Oscario si jamais leur chemin venait à se croiser à nouveau. Il devait garder certaines choses pour lui-même, parce que c’était mieux ainsi. Ne serait-ce que pour la bonne cohésion du groupe.

- Je suis d’accord.

Dans l’ensemble, on s’entend, évidemment et s’il ne le demande pas, il espère la même chose de sa part. En fait, de son point de vue, c’était même nécessaire qu’elle soit nettement plus ouverte envers lui que lui pourrait l’être envers elle, surtout parce qu’elle avait le don de se mettre dans le pétrin et qu’il était préférable qu’il sache à quoi s’attendre. Elle proteste en informant que son équipage la connaissait bien et qu’il était peu probable qu’ils concluent à quoique ce soit de louche même s’ils sont en privés. Effectivement, mais d’un autre côté, leur position actuelle était probablement bien plus louche que ce qu’ils pouvaient le croire.

- C’est qu’ils ne me connaissent pas encore, précise-t-il, un sourire dans la voix.

Elle proteste également lorsqu’il lui propose de dormir. Et pourtant, s’il sait qu’elle est épuisée, il le voit tout autant. Mais de toute évidence, son Ange avait souvent besoin qu’on lui remette certaines choses en perspectives. Heureusement qu’il est là, parce qu’il croit, peut-être à tort, que son Ange n’écoutera que lui. Parce que c’est pas Lambrusca qui va s’opposer à elle. Il n’avait pas le tempérament pour le faire. Lambrusca n’était pas un Capitaine. Son Ange non plus d’ailleurs. Et son refus de dormir le démontrait bien.

- Dormir est essentiel, mon Ange, surtout pour un Capitaine.

Parce que généralement, les pires événements ne se produisent pas à un moment prédéterminé. Encore plus que le reste de l’équipage, le Capitaine devait être alerte. Il avait des décisions à prendre. Des décisions vitales. Elle n’a pas besoin d’être protégée ? Sérieusement ? Même Finnegan a moins besoin de protection que son Ange. Mais il ne va pas le lui dire, ça la vexerait sans doute, alors il use d’un compromis.

- Tout le monde a besoin d’être protégé, mon Ange.

Elle plus que bien d’autres, songe-t-il, mais il ne le dit pas à voix haute. Il la laisse s’endormir, parce que bon, un jour ou l’autre le corp craque et un moment de calme et de relative sécurité permet de s’endormir plus ou moins paisiblement. Il espère qu’elle dormira longtemps, mais il sait que ça ne sera pas le cas. D’abord parce qu,ils sont sur le plancher et que bon, c’est pas tellement confortable, bien qu’il ait dormir dans des endroits encore moins confortable. Mais il essaiera de renouveler ce temps de sommeil le plus souvent possible.

- Dormez, mon Ange. Je suis là.

Oui, il est là, et puis, qu’est-ce qui pouvait arriver là, maintenant, à deux navires dont l’un d’entre eux est le Petit Fossoyeur, un navire ouvertement pirate, mais qu’on estime, à tort, assez sans danger. Mais aucun navire pirate n’est sans danger. Le petit Fô, par contre, était plus du genre à passer derrière, comme les vautours qu’ils sont. Et puis Haize Sepiida est quand même l’une des pires choses qu’on puisse rencontrer sur l’Olienne. Sur l’Eris peut-être pas, parce qu’il y avait d’immenses tempêtes, sans parler des monstres marins, mais sur l’Olienne, par contre… c’est sur l’Olienne qu’il avait anéanti la Marine Royale. Et puis, il était de loin le mieux placé pour prendre la tête de l’Ambrosia Sepiida si son Ange s’accordait quelques heures de sommeil.