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 N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon

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Apolline
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MessageSujet: N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon   N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon I_icon_minitimeDim 22 Juil 2018 - 16:38



Naelis,
Julas, 3eme énneade, Karfias



"C'est une mauvaise idée." lâcha Travia.
– Je ne vois absolument pas de quoi tu parles grande soeur. Apolline resserra la bande de cuir autour de sa cuisse et essaya d'y glisser un doigt. Seule sa première phalange s'y glissa.
– Dois-je vraiment te rappeler que cette affaire est bonnement louche ? Si on se fait prendre, il y'a bien à parier que nous serons pendues haut et court.
– Aucun risque. Le fait est que nous serons au fil de l'épée bien avant. Et je te rappelle que c'est toi et Dante qui avaient accepté  de traiter avec la pègre des Septmonts.
– C'était avant de savoir que cette affaire nous mènerait à Naelis. Et qu'on allait s'attaquer au Sénéchal du royaume. Il est presque aussi important que le roi !. Travia farfouilla dans son sac et en tira une paire de boucle d'oreilles qu'elle tendit à sa soeur. Malgré ses réticences, elle n'arrêterait pas le contrat. A vrai dire, elle se voulait surtout la voie de la prudence.
– Tu te fais trop de soucis Travia. la tança Apolline, prenant une voix plus sèche. On a connu d'autres aventures plus périlleuses. Le danger est le même qu'importe la cible.

Le danger. C'était ça qui l'animait. Sentir son coeur battre la chamade le temps de quelques minutes, parfois des heures si une infiltration s'avérait nécessaire. La jeune femme tourna sur elle-même et s'admira dans le miroir qui décorait leur chambre. Contrairement à l'habitude faite par les auberges, celle-ci proposait de véritables pièces pour une ou deux personnes, avec des meubles de qualité ainsi que le luxe d'une baignoire et d'un miroir dans une remise adjacente et facilement accessible.

La peau d'Apolline était encore rosie par l'eau chaude et parfumée de senteurs de jasmin et de rose dans laquelle elle s'était lavée. Ses cheveux étaient rehaussés dans un chignon retenu par un filet doré décoré de fausses perles. Les yeux fardés et les lèvres carmins, elle avait enfilé un collier doté d'une émeraude tombant jusqu'aux creux de ses seins. Sa robe était simple, malgré son décolleté quelque peu profond, et permettait de cacher les trois bandes de cuir dans lesquelles étaient glissées ses outils. Sa soeur était revêtue d'une manière différente, bien qu'elle semblât beaucoup plus sensuelle de part ses formes marquées.

"Prête ?
– Pour te suivre dans tes folies ? Toujours."


***

Le Sénéchal avait misé sur une fête des plus grandioses. Apolline n'en connaissait pas la raison mais elle ne pouvait s'empêcher d'admirer la bâtisse grande illuminée de l'homme. Sa voiture s'approchait à petits pas, aussi put elle respirer calmement tout en sentant l'excitation et l'adrénaline parcourir ses veines. Sa peau se hérissait presque de plaisir anticipé et elle savait déjà ses pupilles légèrement dilatées et ses yeux brillants. Ce n'était pas un souci et contribuerai même à son rôle. Accompagnée de sa garde du corps Wandraise, qui n'était autre que Risha toujours aussi silencieuse et dangereuse, elle représentait le corps des Serruriers d'Ys, près de Thaar. En d'autres termes, elle était une marchande qui essayait d'implanter ses maîtres d'oeuvres et compagnons de part l'Estrévent.

Sa soeur, quant à elle, jouerait un rôle plus... dégradant. L'amour du Sénéchal pour les femmes était réputé en ville. Leur client, un criminel des plus connus en les Septmonts, avait décrit le personnage. Travia avait accepté, non sans réticence, de jouer le rôle d'une jeune noble Péninsulaire, échappée du joug de ses parents et assoiffée de quelques aventures romantiques ou plus charnelles. Le plan était simple. Charmer leur cible, le convaincre de partager quelques plaisirs à trois et une fois dans la chambre, le pousser à boire et consommer quelques épices du cru jusqu'à en tomber raide. Une fois débarrassé de l'homme, l'affaire était de forcer son secrétaire particulier et y dérober certains documents. Puis s'échapper discrètement.

Apolline ne put s'empêcher d'hausser un sourcil devant l'étalage de luxe de la salle de bal. En y faisant ses premiers pas, elle eut presque l'impression d'être une princesse. Ou du moins de cet univers. Mais la démarche austère de Risha derrière, et le regard presque hostile de la Wandraise, lui rappelèrent ses origines. Et le fait qu'elle était une imposteur en ces lieux. Rapidement, Apolline trouva une coupe de vin et y trempa ses lèvres, écoutant les conversations autour d'elle. Elle ne connaissait pas Naelis et avait beaucoup à apprendre de ses hommes et femmes. Leur accent par exemple.

Il se voulait noble, légèrement nasillard avec cette façon typique de prononcer certains sons. Assez sec, il se rapprochait beaucoup des patois Péninsulaires du Médian. Cependant, il était abartadi de quelques sonorités plus cassantes, fricatives. Cette manière de prononcer de parler en raclant légèrement le fond de sa gorge. C'était sans nul doute une influence du Nord. Enfin certains locuteurs, au teint plus foncé, avait certainement l'oliyan ou une autre de ses variantes pour langue maternelle. Passionnant. Et si différent de l'accent chantant et chaud de Soltariel. Apolline s'humecta légèrement la gorge lorsqu'elle entrevit enfin sa soeur, arrivée plus tôt qu'elle, déjà aux prises avec le Sénéchal. Elle s'approcha du couple et leur adressa un grand sourire avant de s'incliner légèrement.

"Le maître des lieux... Quel honneur pour moi. Je ne saurai assez vous remercier de m'avoir convié à cette soirée. Où de si jolies créatures dévoilent leurs atouts."

Apolline sourit d'un air malicieux en dévorant du regard sans s'en cacher l'homme et la femme. Sa voix se faisait douce et sensuelle, avec une forte intonation Vaani. Chaque "r" était roulé aussi délicatement qu'un cigare et les sonorités plus sifflantes étaient susurrées. Apolline avait également glissé une légère note plus nasillarde pour accentuer sa possible habitude à traiter avec la noblesse humaine. Cependant, avant qu'elle n'ait pu à nouveau ouvrir la bouche, un héraut déclara tout haut .

"Mesdames, Messieurs. Le Roy !"

Un frisson d'excitation parcourut alors le corps d'Apolline tandis que le visage de sa soeur se décomposait l'espace d'une seconde.

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Glenn Hereon
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MessageSujet: Re: N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon   N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon I_icon_minitimeJeu 26 Juil 2018 - 15:46




Face au miroir, Trimack Malfer ajustait sa tenue pour la soirée. D’un bleu roi richement brodé, elle était sa toute dernière acquisition au maître tailleur de la rue voisine. Assurément, sa vie avait bien changée depuis la prise de Naelis. Cadet d’une petite famille noble de Serramire, il avait été destiné très jeune à la voie des armes, se refusant à intégrer un quelconque temple pentien. Sa force, sa persévérance et sa grande détermination firent qu’il gravit pas à pas les échelons de l’armée du duché, jusqu’à atteindre la confiance du Duc qui l’intégra dans sa garde personnelle, les gardiens. Et c’est là qu’il fit la connaissance de Glenn Hereon. Les deux hommes se lièrent d’amitié, amitié qui conduisit Trimack à suivre Glenn en prison. Depuis, une amitié sincère liait les deux hommes. Cette amitié était quelque peu différente de celle qui liait Glenn aux autres centaures, tel Raymond ou Erestor. En effet, depuis leur prise de pouvoir, Trimack occupait des fonctions hautement importante. Sénéchal, il n’avait pourtant jamais commandé les armées de Naelis dans une bataille, cette tâche ayant été exécuté directement par Glenn. Mais en l’absence du Roi, c’était lui qui était désigné pour le remplacer, ayant l’immense privilège de s’asseoir sur le trône.

Afin de le renforcer dans ce rôle, Glenn avait tenu à faire de Trimack Malfer son « Prime-Conseiller », en lieu et place du titre de sénéchal. C’était donc ça que l’on fêtait ce soir là, dans sa belle demeure de la ville haute. Toute la cour y était invité, aussi bien les gouverneurs que les grands bourgeois. Nombre de serviteurs s’activaient et aucun des trois étages que comptait cette maison n’était épargné. La soirée se déroulerait aussi bien au rez-de chaussée qu’aux deux étages supérieurs, tant les invités étaient nombreux. Le défaut majeur de la demeure de Trimack était de ne pas posséder de jardin, ni de cour. Mais installé ici depuis plus de huit ans, Trimack s’était attaché à cette demeure et ne voulait pas la quitter. Pour la soirée, une douzaine de légionnaires étaient chargés de la sécurité, la grande majorité restant veiller à l’extérieur. Il ne craignait guère d’être importunité, ici à la ville haute où seul les bonnes gens avaient le droit d’entrer. D’autant plus que, comme le voulait bien la tradition, la plupart des hommes à Naelis portait l’épée, même dans leur tenue d’apparat. C’était le cas de Trimack, qui affichait une épée courte à la garde brillante. Pendant que les musiciens se préparaient au premier étage, les premiers invités commencèrent à arriver.

- Bienvenue madame, monsieur, en ma demeure. Je vous en prie, faites-comme chez vous. »

Il était un peu plus de vingt heure quand ils arrivèrent. Une fois salué par leur hôte, les serviteurs leur servait la boisson de leur choix et nombre de mets étaient déjà à disposition sur des tables. Quand Erestor arriva, Trimack ne put s’empêcher de serrer dans ses bras ce grand gaillard. Ils s’isolèrent alors dans un coin du grand salon. Les deux amis avaient servis dans l’ordre des gardiens autrefois, puis dans la fameuse troupe du centaure. Mais si lui s’était plutôt tourné vers des tâches d’administration, de politique, Erestor était resté un homme d’action. Il rentrait tout juste d’Ydril, après de nombreux mois d’absence et Trimack était fier de le recevoir.

- Bravo Erestor, je suis au courant de ce que tu as fais dans la cour du palais d’Ydril. Sans toi, la paix n’aurait pas abouti. Demande ce que tu veux, car Naelis te dois beaucoup ! D’ailleurs, il faut…
(Il s’arrêta après avoir remarqué qu’une dame s’était rapproché de leur cercle. Une jeune demoiselle fort belle, à la longue chevelure rousse, qui portait une robe mettant bien en valeur ses formes. Il ne pouvait pas l’ignorer.) Bonsoir demoiselle, je ne crois pas que nous ayons été présenté… Je suis Trimack Malfer, propriétaire de cette humble demeure. Oh, je remarque que vous n’avez pas été encore servit, laissez moi donc corriger cette infamie si vous le voulez bien ! Que buvez-vous ? »

Devant une telle scène, Erestor cachait mal son sourire. Il reconnaissait bien là son ami, toujours plein de courtoisie envers la gente féminine. Il le laissa donc partir chercher un verre pour la demoiselle, qui du reste, il trouvait aussi fort à son goût. Trimack discutait donc tranquillement avec la jeune Travia, avant qu’une nouvelle dame, plus petite mais toute aussi rousse rejoignit la conversation. Il voulut répondre quelque chose, mais le hérault ne lui en laissa pas le temps, annonçant l’arrivée du Roi et de la reine. Cette annonce mit fin à toutes les conversations, sans pour autant interrompre les nombreux chuchotements. Glenn avançait, aux côtés de la reine, vêtu de sa traditionnelle tunique sombre teintée de rouge, droit en direction de Trimack. Il ne fut pas surpris de le voir en charmante en compagnie, mais n’y prêta que peu d’attention. C’était là une des faiblesse du prime conseiller, faiblesse que ne partageait pas Glenn. Ou du moins le croyait-il jusqu’à que de récents événements lui fasse dire le contraire.

- Mes dames, nobles sires ! Buvez tout votre saoul ce soir, car j’ai fait de Trimack Malfer mon prime-conseiller. C’est lui qui aura l’immense charge de conduire le conseil qui m’assiste grandement dans la gestion de notre royaume. C’est même lui qui, en cas d’absence de ma part ou de celle de ma femme, sera chargé de gouverner. J’espère que tu te rends compte de l’immense honneur qui t’ai fait, mon ami… Mais cela est amplement mérité ! Oui car tu l’a démontré, tu en as toutes les compétences et les qualités. Je sais que tu ne me décevra pas. Allons, trêve de mondanités, que la fête reprenne ! »

Le couple royal salua ensuite Trimack, ainsi que les deux jeunes demoiselles qui se tenaient à ses côtés. Glenn parla plus longuement à la plus petite, celle qui se disait marchande :

- Dites-moi, quelle genre d’ennemi peut avoir un serrurier ? Oui cette femme là bas au fond de la pièce, à la manière dont elle vous dévisage je suis certain qu’elle travaille pour vous. Et son attitude me fait dire que ce n’est pas une habitué de la vente (C’est à ce moment là que son regard croisa celui de l’émeraude, ce noble bijou que la dite marchande avait habilement placée). Mais ma foi vous avez raison, on est jamais trop prudent. Même si je peux vous certifier que s’il y a bien un endroit où vous êtes à l’abri du vol, c’est ici. Mes dames, veuillez nous excuser mais je dois parler au prime-conseiller en privé. »

Glenn était bien loin de soupçonner la véritable identité de son interlocutrice. Il n’y avait dans ses paroles nul méfiance à son égard, au contraire. Il amena Trimack aux étages supérieurs, ils ne s’attardèrent guère devant les mains à serrer ou à embrasser et s’installèrent dans le bureau du prime conseiller, une des pièces fermée à clé du deuxième étage. Toutefois, les murs étant fin, un oreille indiscrète pouvait très bien se placer audacieusement du côté de la porte ou habilement près de la bibliothèque pour pouvoir entendre la teneur de la conversation.

- Il faut lancer l’opération bannière au plus tôt. Les légionnaires sont prêts, Ydril est loin derrière eux maintenant. Le balafré à quitté Naelis, on le sait. Il se terre dans un trou à Hanning. Coupons lui les couilles, merde !
- Tu as raison Glenn. Je travaille depuis de nombreuses années sur cette opération. Nous sommes prêts, il ne me reste plus qu’à transmettre les ordres, tout notre plan d’action qui mettra fin à l’hégémonie de la pègre dans le quartier du voile.
- Bien, je te rappelle que nous engageons près de 2000 hommes dans cette opération. Le bouclage du quartier ne sera pas une mince affaire, on sait de quoi ils sont capable et surtout, on ignore leur nombre... »


Quelques temps après, ils quittèrent le salon pour retourner à la fête, auprès des convives. Trimack ne manqua pas de retrouver Travia, plus facilement qu’il ne l’eut cru d’ailleurs.

- D’où venez-vous ma chère ? Je me trompe peut-être mais n’aviez-vous pas parlé du sud ? Je dois vous avouer que je n’y suis jamais allé. Enfin, si, en Scylla mais pour les gens comme moi le sud commence en arétria alors ma foi ! Mais d’ailleurs, vous n’êtes pas accompagné ? Il faut que vous me présentiez à celui ou celle qui vous a transmis l’invitation, que je le remercie pour votre présence si délicieuse... »
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MessageSujet: Re: N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon   N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon I_icon_minitimeLun 30 Juil 2018 - 16:10

A l'annonce de Son Altesse Royale, Apolline faillit se figer et elle dissimula sa gêne en se tournant légèrement vers l'illustre personnage, pour un royaume quelque peu rustre du nord de l'Estrévent. Comme tout courtisan se respectant, l'espionne pinça le bord de sa robe et se pencha en avant dans une parfaite révérence teintée de la légère arrogance typique des marchands Vaanis. Le roi était d'un naturel direct et dégagé une certaine forme de charisme brute et fière. Il s'avança droit vers Trimack avec un discours simple et efficace.

Apolline se dégagea légèrement, étudiant calmement le royal personnage ainsi que sa femme. Elle nota avec un grand intérêt les oreilles pointues de celle-ci. Evidemment, elle était au courant de la nature de la reine. Mais c'était autre chose que de s'y confronter. La jeune femme avait grandi dans les légendes concernant les elfes et éprouvait cette légère crainte superstitieuse déformé par le filtre raciale qu'on leur portait. Mais son intérêt fut rapidement absorbée par une conversation avec Sa Majesté. Quelque peu surprise, Apolline cligna des yeux l'espace d'une seconde avec de sourire avec une légère morgue.

"Lorsqu'on est maître serrurier, les ennemis sont nombreux, Votre Altesse. Des voleurs cherchant à découvrir le secret de vos verrous jusqu'aux clients mécontents d'avoir oublié leur clé... Cela et quelque richesse exposée nécessite une protection... efficace."

Remarquant le regard porté sur sa poitrine par le roi, la prétendue marchande resserra ses bras légèrement, mettant en valeur les courbes de son thorax. Des yeux de biche innocente croisèrent ceux du roi et ses lèvres s'humidifièrent légèrement alors que la pointe de sa langue perçait insolemment leur barrière. Enfin Apolline se détourna, laissant la vue de sa nuque gracile en offrande au roi. Elle remarqua alors le regard légèrement envieux et jaloux de Travia d'avoir attirer Sa Majesté. Il était vrai que la spécialiste de la sensualité était sa soeur. Avoir quelques tours de poitrine en plus jouait évidemment en sa faveur.

Cependant, elles ne purent profiter de cet avantage d'avoir apalguer deux des principaux personnages du royaume que ceux-ci s'échappèrent pour se cacher des oreilles indiscrètes. C'était sans compter sur l'habilité d'Apolline à les suivre nonchalamment avant de se placer près de la porte derrière laquelle ils avaient disparus pour monter des escaliers. Travia la suivit et croisa les bras, faisant presque déborder sa poitrine de sa robe des plus indécentes, et lui jeta un regard noir. Elle voulait donc jouer à la femme à la meilleure prise de la soirée ? Très bien. Avec un léger sourire, Apolline leva son verre à sa gloire et disparut derrière la porte. Elle suivit les éclats de voix des deux hommes, ce qui la mena au deuxième étage et elle se glissa nonchalamment contre le mur, l'oreille tendue. Le peu qu'elle entendit lui suffit. Ce n'était certes pas suffisant pour son commanditaire. Mais une bonne avancée.

Lorsque la porte s'ouvrit, Apolline apparut au côté du roi, un léger sourire aux lèvres. Laissant le prime-conseiller avancer, elle s'inclina, ses lèvres effleurant presque le torse du royal personnage et mit la main à son collier dont elle caressa d'un air distrait l'émeraude. "Votre Majesté, vous m'avez dire ne rien avoir à craindre en ces lieux, aussi je préfère m'assurer me trouver à l'endroit le plus sauf de la fête. A vos côtés. Si cela ne vous dérange pas.." dit-elle en susurrant presque la dernière phrase.

Pendant ce temps là, Travia était de nouveau aux prises avec le prime-conseiller. Elle lui lança un regard glacial qui s'adoucit en notant l'absence de sa concurrente d'un soir. Elle s'accrocha alors au bras de l'homme. Ses lèvres s'approchèrent de l'oreille de Trimack et lui laissèrent une légère trace de carmin alors qu'elle lui répondait par un murmure aux accents chauds et roulants. "Je viens d'un petit domaine d'Ydril.. Voilà près d'un an que je visite la Péninsule... Jusqu'à ce soir et ma rencontre avec un homme d'une telle valeur." La jeune femme rougit innocemment et son regard glissa sur le côté. "Je me dois vous avouer avoir seulement entendu parler de votre soirée et m'y être présentée ainsi.."
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MessageSujet: Re: N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon   N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon I_icon_minitimeLun 6 Aoû 2018 - 22:09


Glenn fut quelque peu pris au dépourvu par la jeune marchande avec qui il avait discuté un peu plus tôt dans la soirée. En vérité, le Roi, s’il avait pris goût par la force des choses à ces mondanités, n’avaient pas prévus de rester très longtemps à cette réception. Tout son temps était occupé par la nouvelle organisation politique du royaume et le changement de statut de Trimack Malfer n’était que le début. D’état major militaire, le conseil de Naelis allait devenir un véritable gouvernement. Néanmoins, en attirant son attention, la jeune enjôleuse réussit à lui faire oublier pendant un temps ces nombreuses obligations… Son regard ne manqua pas de croiser à nouveau le chemin de l’émeraude. Plus qu’une passion pour la joaillerie, c’était évidement ce qu’il y avait autour qui l’intéressait.

- Je dois dire que vous êtes bien audacieuse mademoiselle la marchande de serrure. Cette qualité a du beaucoup vous servir dans votre métier, ce qui explique votre réussite malgré votre jeune âge ! A moins que ce ne soit l’héritage et que je surestime complètement vos compétences... »

De l’audace, il fallait en avoir une sacré dose pour aborder ainsi le Roi de Naelis, tout en sachant que la Reine était dans les parages. Plutôt que d’être gêné par la situation, Glenn trouvait cela particulièrement amusant. Il était curieux de voir la suite, soit curieux de découvrir les intentions de cette ravissante créature mais aussi excité à l’idée que Glinaina ne débarque et corrige cette impertinente. A cette dernière idée, Glenn ne put s’empêcher de sourire :

- Malheureusement, je suis obligé de vous contredire. Oui, en restant à mes côtés personne ne pourra s’attaquer à vos bijoux et votre fortune cachée que je devine fort belle. Mais vous vous faites également une ennemie de taille, contre lequel nul garde du corps ne serait en mesure de vous défendre, pas même moi. Êtes vous prête à courir ce risque ? »

Elle avait tôt fait de mettre le grappin sur lui, profitant du calme relatif du deuxième étage. Mais arriverait-elle à le garder ? Apolline n’eut le temps que d’une courte réponse avant que Kennet, dit l’amiral crochet, ne débarque de la salle de jeu, hélant de son timbre légendaire sa gracieuse majesté royale :

- VOTRE MAJESTE ! Il reste deux places pour un poker, c’est le moment de faire cracher votre royale bourse ! »


En voilà un drôle de jeu auquel se prêtait la haute société d’estrevent. Les cartes étaient encore rares et chères, si bien que beaucoup s’en tenaient à la version avec les dès. Pris au dépourvu, Glenn n’eut d’autre choix que de participer et Apolline fut également sollicitée. Le problème, c’est que je gagne toujours à ce jeu. Kennet le savait, le roi de Naelis était très chanceux et les jeux de hasard lui profitaient. En meneur de jeu, il s’organisa habilement pour avantager ses adversaires, dans l’unique but de le faire tomber. Appoline et Glenn se trouvaient face à face. Les autres joueurs étaient tant des officiers de la légion que des bourgeoises de la cité haute. C’est après quelques tours de jeu que la reine Glinaina fit son apparition. Voyant que son époux n’en était qu’à ses premiers coups de carte, elle comprit qu’il en avait pour un moment et disparu de la pièce pour rejoindre les étages inférieurs où se produisait notamment un groupe de musiciens.

*

De son côté, Trimack Malfer se retrouva dans le grand salon où résonnait une douce musique. Hommes et femmes dansaient au son de la mélodie. En grand amateur, le prime conseiller ne se priva pas d’inviter Travia à danser cette valse. Elle se disait noble alors il supposa qu’elle savait y faire avec ce genre de danse. Il ne put que mieux observer cette partenaire au visage d’une pure beauté, mis en valeur par des formes généreuses qu’une robe dessinait parfaitement. Oui, ce vétéran de guerre vivait seul et n’avait jamais caché son amour pour les femmes. Il ne lui fallut pas plus de deux danses et trois verres pour proposer à sa cavalière de passer à la suite de la soirée :

- Vous êtes une partenaire formidable ! Que diriez-vous d’une visite guidée des pièces secrètes de ma demeure ? Je comprendrai si vous refusez, après tout nous sommes entre gens de la haute société. »

Pour Travia, le plan se déroulait à merveille. Elle pouvait amener Trimack dans la pièce qu’elle voulait… Mais l’ordre de bataille que le groupe convoité se trouvait-il vraiment dans la chambre du prime conseiller ? Se pouvait-il que ce dernier ne soit en réalité dans le bureau du deuxième étage dont Glenn avait gardé machinalement la clé sans pouvoir la rendre car épinglé par Apolline ?
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MessageSujet: Re: N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon   N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon I_icon_minitimeDim 19 Aoû 2018 - 16:31

Ce fut presque une victoire pour Apolline. Approcher le roi de manière aussi directe était risqué et elle pouvait tout à fait se faire éconduire. Le risque était certes calculé, il ne risquait pas de mettre à jour son identité sur une simple rencontre, mais il existait. Un léger sourire apparut sur les lèvres de la jeune femme et elle eut une légère révérence toute Péninsulaire malgré son accent. A vrai dire, elle comprenait désormais d'où venait cette manière de parler si particulière de la cour. Le roi lui même en était l'instigateur. Il avait ce pâté dans la bouche, cette façon de garder les mots pour lui qui montrait soit un manque d'éducation dès l'enfance - tout comme pour Apolline - soit une façon de se distinguer des autres. La cambrioleuse penchait pour la première option.

Mais avant qu'elle n'ait pu réfléchir plus en avant à cette idée, le roi enchaîna et aborda le sujet de la femme. Les yeux d'Apolline se firent ombrageux et elle pinça faussement ses lèvres avant de faire voler ses boucles rousses d'un geste dédaigneux. Son personnage détestait la concurrence. Elle-même n'appréciait pas d'être menacée par la possible intervention maritale. Ils étaient ici pour profiter. Le mariage du roi devait certainement être un arrangement politique ou personnel. Et Apolline savait parfaitement où cela menait : la luxure. Elle avait fait plier plus d'un marchand soit-disant fidèle à leur épouse. Mais aucun n'avait su croquer la pomme pour autant.

"Votre Majesté, j'ai été éduqué dans les Principautés de Thaar. J'ai eu affaire aux plus grands requins de Péninsule ou de l'Ithri'Vaan. Je puis vous assurer que toute ambiguïté avec une épouse peut être régler d'un coup de langue aussi sûr qu'on affûte une dague."

Un regard en coin de ses yeux en amande laissa entendre au roi quels genres de coups de langue Apolline voulait donner ainsi que le type d'arme qu'elle se réclamait d'affûter. Mais une nouvelle fois, la jeune femme ne put mettre à profit sa manoeuvre lorsqu'une voix tonitruante la fit grimacer. Un homme sortit de la salle de jeux en interpellant son roi et l'invita promptement à se joindre à une partie de poker. Apolline leva les yeux au ciel. Les hommes et les jeux...

Cela ne l'empêcha de rejoindre la table de jeu. A vrai dire, le poker était plus populaire à Thaar que dans le reste du monde et il devait presque une obligation pour une soirée mondaine réussie. Tout ce qui permettait de faire cracher quelques pièces d'or à des hommes trop riches pour avoir à les compter les exciter apparemment. Aussi Apolline joua t'elle, vit à quel point le roi était bon joueur et s'interrogea. Comment pouvait-elle le faire quitter la table... ?

***

Travia souffrait. Ses pieds semblaient en compote, son estomac se retournait d'avoir bu un verre trop aigre et elle avait chaud. Pour finir la compagnie de Malfer n'était pas la plus agréable qu'elle ait eu à subir. Cela ne l'empêchait pas de se montrer charmante, taquine et parfois osée avec l'homme. Son seul but était d'obtenir ce qu'elle désirait. En d'autres termes, l'accès aux documents.

Et elle l'obtint. Elle pouvait aller où ils le souhaitaient. Dont la pièce dans laquelle il s'était retiré avec le roi...

"Oh Trimack... Est-ce bien décent ?" demanda-t'elle d'une voix faussement innocente, ses longs cils battant la mesure de ses mots. "Contentez-vous de m'amener à votre bureau... Et peut être vous aurez ce que vous désirez tant dans votre fauteuil. Ou votre canapé" ajouta t'elle en pressent son corps contre celui du conseiller royal.

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Glinaina
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MessageSujet: Re: N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon   N'y est point vu, n'y est point pris | Glenn Hereon I_icon_minitimeVen 31 Aoû 2018 - 22:00

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Comment aurais-je pu, une seule seconde, penser à ne pas venir à cette soirée si particulière ? A part être une soirée mondaine comme pouvaient l'être tant d'autres, elle était surtout la nomination d'un ami et mentor au sein de la troupe du Centaure. Une personne que j'appréciais tout particulièrement et que j'admirais sans le montrer. J'étais vraiment contente pour lui que la fonction qu'il avait officieusement prise ces dernières années soit reconnue et qu'il ait une soirée en son honneur. Dans le fond, c'était le genre de soirée qui valait la peine que je reste plusieurs heures loin de mes enfants... même si j'aurais préféré rester auprès d'eux, n'en ayant que trop peu l'occasion ces derniers temps. Je n'en disais rien à Glenn mais cela me pesait de plus en plus. Peut-être était-ce parce que je préparais quelque chose qui risquait de mal se passer, même si cela en valait le coup. Vraiment.

A notre arrivée dans la demeure du nouveau prime-conseiller, nous étions comme se le voulait l'étiquette annoncés, ce qui fit aussitôt taire les convives déjà présents - c'est-à-dire pratiquement tous. Posant mon avant-bras sur celui de mon mari avec délicatesse, je le regardais avec amour avant que nous entrions. Dès notre entrée, c'était comme si nous formions le jour et la nuit : autant Glenn arborait des couleurs sombres teintées de rouge, autant la robe que je portais pour cette occasion (ainsi que toutes celles qui me tenaient particulièrement à coeur, en fait) était aux douces et claires couleurs de l'or et de l'argent. Avec ma chevelure blonde, certains prétendent qu'ainsi je suis un soleil se reflétant quelque peu sous la lune. C'est poétique et flateur... au moins étais-je contente que cette robe plaise, elle avait été confectionnée suite aux trouvailles d'un très ancien texte dans les catacombes et représentait donc Naelis sous sa plus grande gloire.

La soirée débuta, mon cher et tendre levant son verre en l'honneur du Prime-Conseiller Malfer tout en parlant, puis nous trinquions à sa santé avant d'aller nous-mêmes le féliciter pour son nouveau poste. Je discutais quelques instants avec Trimack pendant que Glenn questionnait avec amusement l'une des deux femmes qui l'accompagnaient. Jeunes femmes que je ne connaissais aucunement, d'ailleurs... mais bon,ce cher Trimack avait le vilain défaut d'aimer un peu trop les douces compagnies féminines. Mère protectrice et pas seulement pour mes propres enfants, c'était donc normal que je fasse un temps soit peu attention aux personnes dont s'entourait mon ami. Deux jeunes femmes qui ressemblaient plus à des courtisanes qu'à des commerçantes dans leur façon d'agir... ce qui ne me plut pas, surtout quand l'une commença à montrer son cou grâcile à mon mari, devant moi en plus ! Non mais petite pimbêche, tu ne crois pas que je ne connais pas les subtiles tactiques de drague non plus ?! Qu'est-ce que tu crois, par les dieux ? Que Tari t'en protège, je te rappellerais volontiers que je suis passée par les services secrets et que bien que je n'ai pas eu à utiliser ce genre de subterfuge, je les ai appris ! Mais qu'est-ce que...

*Elle est jalouuuuuuuuuse !
- chrbllblll... ?!
- Héhéhé l'elfe est jalouse qu'une petite jeunette lui vole son putain d'humain, hein ? En plus qu'avec sa malédiction il semble bien porté sur la chose...
- Ust'kor, la ferme !
- Ah mais c'est qu'elle s'y attache la petite, hein ? regarde-moi ces belles prunelles qui le regardent innocemment, là l'air de rien, avec toute la timidité de... de quoi déjà ?
- Punaise Ust tu vas la fermer oui ? Vivement que tu aies ton propre corps !
- En même temps, depuis le temps que je l'attends ce corps ! Qu'est-ce que tu fiches encore de tes journées ? Tu vas partout et tu ne t'occupes même pas de moi !
- Tu sais très bien que c'est aux mages de trouver tout le nécessaire...
- Je m'en fiche ! Tu devrais les aid... Mmmm gngnngnngn !*


Mentalement, je refermais un clapet sur la bouche de mon double sombre. Quelle galère de le supporter ! Et il était limite de pire en pire au fur et à mesure qu'il s'impatientait... un vrai gamin ! Bon. J'en étais où ? Ah les deux filles. Surtout la jeunette. Tiens, les deux hommes s'en allaient parler travail, très bien, elles devraient aller ailleurs et moi aussi. Ouf ! Calme et sérénité Aina, tu es une reine posée et bienveillante, une figure maternelle pour ton royaume. Voilà, très bien, respire douuuucement. Là. Un fin sourire accordé aux filles, le souhait qu'elles passent une excellente soirée et ô miracle, des gens qui veulent me voir ! Forcément, je vais être prise toute la soirée par la politique. Au moins ça me fera penser à autre chose. Un coup d'oeil vers une amie chevalier qui assurait ma sécurité de façon incognito, qui discutait avec un riche couple non loin, et je laissais les gens me saluer - pour plusieurs afin de se faire bien voir, ce qui m'ennuyait au plus haut point.

Les minutes s'égrenèrent, les musiciens s'installèrent et la place fut faite pour que l'espace d'une piste de danse soit respectée. Sans aucun étonnement, Trimack n'étant à ce moment-là pas présent, il fut mon rôle d'ouvrir le bal. Glenn étant également aux abonnés absents, ce fut un haut-gradé militaire qui me tendit aimablement sa main pour que nous tournions en une valse connue en Naelis. Nous dansions, nous saluions, et je laissais les différents couples désirant suivre la musique le faire. Me concernant, j'allais voir où en étaient mes deux hommes de la soirée : Trimack n'allait quand même pas échapper aux danses et valser avec Glenn était un plaisir dont je désirais fortement profiter.

Au bureau, absolument personne.
Trimack ? Introuvable.
Glenn : aux jeux de cartes... comme c'était étonnant ! J'eus un petit sourire en remarquant que l'un de ses adversaires n'était autre que l'amiral Kennet, sourire qui s'effaça un peu en reconnaissant la jeunette au beau cou pile en fasse de lui. Etant aux jeux, je laissais pour l'instant mon mari et redescendis.

"Prime-Conseiller Trimack Malfer !"

Ca y est, je l'avais trouvé ! En train de danser après avoir bu un ou deux verres avec... non... Bon ! Cher Trimack, tu vas m'entendre, hein ? Je m'approchais d'eux avec un fin sourire amical oranant mes lèvres.

"Voyons, cher ami, nous te cherchions tout à l'heure. Tu as manqué la première danse et déjà je te vois repartir. Aurais-tu donc l'outrecuidance de ne pas proposer une danse à ta reine ?"

Sans même lui laisser l'opportunité de refuser pour une quelconque raison, je lui tendis mon bras. Là, il savait très bien qu'il avait intérêt à accepter, en plus devant du monde. Après un signe de tête entendu à sa compagne de soirée, j'entrainais le pauvre Trimack dans la mêlée et le forçais à danser à nouveau. C'était une valse douce où les deux partenaires se retrouvaient fortement rapprochés, ce qui m'allait à ravir. Au bout d'un moment je lui soufflais, comme si de rien n'était : "Fais attention à la jeune femme qui est avec toi, ainsi qu'à celle qui se trouvait avec. Elles vous collent trop toi et Glenn. Et c'est une reine dont tu connais le parcours qui te parle, pas une femme jalouse."

*HUM !
- Toi, la ferme.*
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