Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

 

 Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé)

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Brohan Wulfekiin
Ancien
Ancien
Brohan Wulfekiin


Nombre de messages : 507
Âge : 35
Date d'inscription : 23/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 37 ans
Taille
: 1m75
Niveau Magique : Non-Initié.
Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) Empty
MessageSujet: Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé)   Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) I_icon_minitimeSam 10 Nov 2018 - 19:11

Le trophée de chasse
Avec Maralina Irohivrah.

An 11 du Cycle 11, Favriüs, neuvième ennéade
Quartier commerçant d'Uldal'Rhiz

"Dix c'est trop cher, je l'prend pour quatre souverain." Annonce un vieil humain à la barbe blanche, d'une voix caverneuse.
"Quatle ?" S'indigne le marchand zurthan. "Pas possible ! Quatle c'est pas assez. Je vous vendre poul neuf, bon plix."
"Neuf ? Pour ce couteau rouillé ?" S'insurge le vieux nordien en secouant une dague ancienne au style nisétien. "Ecoutes bien mon p'tit, s'tu crois qu'tu vas m'arnaquer tu t'four bin l'doigt dans l'oeil jusqu'à la glotte ! Ton couteau là c'tout bon si y coupe ma bidoche, alors t'vas pas m'prendre pour un elfe pis t'vas m'fair un vrai prix. Ca vaut pas plus d'quatre souv'rains ça, et j'suis bin gentil j'te l'prend pour cinq."
"C'est dague ancienne ça, c'est tlouvé dans luines. Pas cinq, cinq pas assez. Si toi plendle poul neuf moi donner joli blacelet poul offlil ta dame."
Et la négociation entre le rugueux oesgardien et le filou bazardier zurthan dure ainsi une bonne heure, jusqu'à ce qu'un accord soit finalement conclu. Ressortant de la petite boutique uldaléenne avec en sa possession la veille, dague, un bracelet de bronze et un turban pour la somme modique de neuf souverains et douze écus, le vieil homme rejoint un groupe de ses compatriotes.
"Vous avez trouvé quelque chose, sir ?" Demande l'un des nordiens en armure.
"Des babioles. A-t-on des nouvelles ?" Répond et questionne l'ancien.
"D'après les hommes de la princesse ils ont atteint la frontière. Ils devraient arriver demain." Informe le soldat.
"Bien..." Réfléchit le vieil homme. "Allons en informer l'Vieux-chicots, pour que ses marins se tiennent prêts."


Le lendemain
Palais princier d'Uldal'Rhiz

La cohorte de gens d'armes, d'esclaves et de chariots traversent Uldal'Rhiz à une allure modérée mais déterminée, contente de rentrer enfin en un véritable lieu de repos. Ils sont fatigués, épuisés, harassés, ou même pour certains blessés ou malades. Cependant ils sont de retour, tous. L'expédition de chasse ne s'est pas passée comme attendue, plusieurs imprévus y ont veillés. Pourtant la troupe y est parvenue et les voilà enfin arrivée, avec des chasseurs épuisés mais fiers. La chasse a été longue et difficile, mais elle a été bonne. Les cages sont toutes occupées, certaines exhibant à la vue de tous les bêtes capturées les moins féroces, d'autres entièrement fermées ou recouvertes pour en cacher le contenu. Les chariots sont remplis de matériaux : cuirs, cornes, ivoire, chitines ou autres composants d'artisanat et d'alchimie récupérés sur les bêtes tuées. Et à la tête du convoi paradent un groupe de nordiens mené par un fier humain à la cape pourpre éprouvée par le désert, précédé d'un elfe aux armoiries Irohivrah et d'un sang-mêlé à l'air grincheux.

"Pas mécontent de quitter ce foutu désert moi..." Commente dans sa langue natale l'un des oesgardiens, passant nonchalamment sa main gantée sur son crâne rasé rougis par le soleil et perlé de gouttes de transpiration.
L'homme chevauchant à son coté reste aussi impassible que silencieux, se tenant droit sur sa monture.
"Ouaip... J'devrais économiser ma salive." Maugréé le nordien au crâne rasé, avant de se taire et vérifier tout autour de lui que tout se passe bien.
La cohorte se dirige jusqu'au palais de la Princesse-Marchande de la cité, bien pressée d'enfin pouvoir enfin prendre un peu de repos loin des nombreux dangers du désert. Nul besoin de se présenter tant l'identité de ce groupe est évidente, la caravane parlant pour eux. D'autant que leur arrivée est attendue depuis au moins la veille. Pourtant l'elfe milicien s'annonce tout de même aux gardes du palais, prévenant ainsi de leur arrivé. Les deux ennéades de chasse dans le désert zurthan s'achèvent ainsi.

PNJ:


Dernière édition par Brohan Wulfekiin le Sam 5 Jan 2019 - 16:28, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Maralina Irohivrah
Hôte
Hôte
Maralina Irohivrah


Nombre de messages : 786
Âge : 32
Date d'inscription : 09/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 106 ans
Taille
: 1m70
Niveau Magique : Non-Initié.
Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) Empty
MessageSujet: Re: Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé)   Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) I_icon_minitimeMer 14 Nov 2018 - 15:53



«Nous avons perdu sa trace. Il n’est jamais venu au rendez-vous.»

«QUOI?!?» La princesse marchande se leva rapidement de sa chaise en mettant les deux mains à plat sur le bureau. Son regard bouillonnait de rage devant le trio de milicien habillé en civile qui se trouvait devant elle.  Deux des miliciens évitèrent immédiatement son regard, et semblèrent trouver passionnant les détails du tapis qui se trouvait sous leurs pieds. Tandis que le troisième se passa nerveusement la main dans ses longs cheveux bruns. «Bah euh…c’est que… on a fait comme si on était des civiles et on prenait un verre dans la taverne où il était censé être, mais rien de ce que l’autre type nous a décrit» Maralina attrapa un vase et le lança au bout de ses bras, le milicien évita rapidement le vase qui s’écrasa dans un grand fracas contre le mur, laissant des centaines de pièces sur le marbre blanc du nouveau palais princier. Le brun lança un regard désolé à son employeur avant de continuer; «Mais nous y allons y retourner et trouver celui qui a tenté de vous enlever.» La Vaanie croisa les bras sur sa poitrine, en secouant la tête. Elle se déplaça lentement pour se trouver en face du responsable du trio et l’attrapa violemment par le collet pour l’amener à un souffle d’elle. Les prunelles azurées de la demie-elfe bouillonnaient de rage. Quelle bande d’incompétents! Elle aurait dû au moins garder Ulric ou Nehril près d’elle, cela lui aurait au moins enlevé la tâche de s’occuper d’idiot incompétent. «Alors, retourne dans les geôles et torture ce salopard jusqu’à ce qu’il te donne plus d’information et trouve-moi le responsable!» Elle relâcha brutalement le milicien. Cela ne prit pas de temps que le trio inclina la tête en cœur, avant de se diriger vers la porte le plus rapidement possible pour éviter une nouvelle fois le tempérament colérique de la Princesse Marchande.


Maralina fit le tour de son bureau avant de se laisser tomber dans son fauteuil. Elle caressa doucement son ventre, qui était toujours aussi plat, en songeant quel ennemi aurait pu vouloir organiser un kidnapping de cette ampleur. Octavia n’avait clairement pas les fonds nécessaires ou le courage pour organiser un tel coup. Les Nordiens étaient hors de son radar, Renaud d’Erac devrait apprendre la nouvelle sous peu, mais quel avantage aurait-il à kidnapper la mère de son enfant? Quant aux  autres princes marchands, elle ne leur avaient encore rien fait… Définitivement, il y avait un mal plus profond, plus dangereux qui se préparait. Ce fut à ce moment-là que Kona, la petite esclave naine fit discrètement son apparition discrètement dans le bureau de la princesse marchande avant de déposer une tasse de thé sur le bureau sans déranger Maralina qui était complètement absorbée par ses pensées. La naine se dirigea ensuite vers le verre, et commença à ramasser le tout en faisant le moins de bruits possible. Les éclats de colère de la Princesse Marchande s’étaient durement accentués depuis le début de sa grossesse, et tous voulaient éviter le cruel courroux de cette dernière lorsqu’elle était de mauvaise humeur. On la sentait tendue depuis cette tentative d’enlèvement ratée. Qui aurait cru que la Vaanie se transformerait en la plus passionnée des tigresses pour protéger son enfant à naître? À moins que ce fût sa propre personne qu’elle essayait de protéger? Personne ne le saurait réellement avant que le petit être qui grandissait en elle fasse son apparition. Il était encore bien trop tôt pour le savoir.


Au bout de quelques minutes, l’esclave responsable de la maisonnée se présenta devant la princesse marchande et s’inclina bien bas. «Pardonnez-moi de vous déranger Votre Altesse, mais les chasseurs sont de retour et viennent d’arriver à votre porte. Il devrait arriver aux palais sous peu.» Maralina releva doucement les yeux vers l’esclave, la sortant ainsi de ses pensées. Un sourire vint éclairer ses lèvres. Enfin! Ulric et Nehril étaient de retour! Cela devrait définitivement aider l’enquête. «Parfait! Avertis mes employés qu’ils me donnent un rapport contenant l’inventaire complet de ce qu’ils rapportent. » L’esclave hocha la tête et sortit rapidement de la pièce. La princesse prit une petite gorgée de thé avant de se lever et se diriger vers l’entrée principale de son nouveau palais. Elle arriva rapidement devant les grandes portes en bois massif finement décorées, et deux miliciens ouvrirent rapidement les portes pour laisser la princesse sortir. Quelques miliciens lui emboitèrent le pas et se dispersèrent derrière la princesse marchande pendant que le convoi avançait tranquillement vers le palais. Le vent faisait virevolter la robe blanche de la princesse marchande. La robe était extrêmement délicate et translucide dans le bas, une longue fente au-devant permettait aux tissus de la robe de virevolter aisément. Un décolleté profond et le bustier finement décoré laissaient voir la taille fine de la princesse marchande, et ce même en portant un enfant. La princesse était toujours aussi svelte.  Tandis que ses longs cheveux bouclés cascadaient délicatement dans son dos, elle n’avait aucune parure dans les cheveux.


Le convoi arriva finalement devant le palais au grand soulagement de quelques chasseurs aux visages fatigués. Ulric fit un rapide signe de tête à la princesse avant de faire signe aux employés de se disperser pour faire un inventaire concret. Tandis que les employés des écuries se hâtaient d’aller récupérer  les rênes des différentes montures du groupe de chasseur. Maralina aperçut Brohan qui se dirigeait vers elle, la demie-elfe l’observa monter quelques marches avant de le saluer. «Bienvenue à Uldal’Rhiz, Brohan. J’espère que votre chasse s’est bien déroulée.» Elle esquiva même un léger sourire. Leurs dernières discussions à Thaar semblaient les avoir quelque peu  rapprochés, certes il y avait encore du travail à faire, mais Maralina le voyait différemment maintenant. Disons qu’il n’était plus le rustre oesgardien qui avait tenté maintes fois de la tuer. Mais plus le rustre oesgardien qui malgré leurs nombreuses disputes, l’avait écouté, rassurer et conseillez pendant qu’elle traversait une période extrêmement difficile. Brohan s’arrêta à quelques pas d’elle et lui rétorqua; «Le bonjour, Maralina. Nous avons eu quelques difficultés, mais le résultat n'est pas mauvais.» La princesse fit un rapide sourire avant de déplacer son regard vers le convoi; «Aucun mort?» demanda-t-elle un air légèrement inquiet au visage. La réponse ne se fit pas tarder; «Aucun parmi les vôtres, ce cela vous inquiète. Seulement quelques blessés.» Réponse ma foi rassurante pour la princesse marchande, cette expédition n’aura pas été trop coûteuse au final. «C’est une bonne nouvelle.» Elle prit un moment de silence pour observer ses employés vaquer à leurs tâches et retourna son regard vers Brohan. «Mes serviteurs se chargeront de vous montrer vos appartements, j’ose espérer que ces derniers seront tout aussi confortables que ceux de Thaar. Pendant que vous vous reposez, mes employés se chargeront de fait un inventaire complet. J’ose espérer que nous pourrions nous rencontrer demain pour finaliser le paiement et ainsi ne pas retarder votre départ. Je suis sûre qu’Oesgard vous manque.» Dit-elle en regardant un des chevaliers qui arborait un air grognon et un crâne rougit par le soleil. Un sourire vint éclairer son visage alors qu’elle regardait une nouvelle fois Brohan. «Si vous voudriez m’excuser, j’ai des problèmes à régler.» Elle fit un léger signe de tête au Nordien avant de chercher du regard Ulric. Une fois ce dernier retrouver, elle lui fit un bref signe de main pour l’inviter à la suivre et se retourna pour retourner dans son bureau. Le groupe de la milicien se tourna et la suivit instantanément. On pouvait aisément voir que la sécurité avait été renforcée et Brohan ne manquerait pas de le noter que quelques choses clochaient.

La tenue de Mara :

_________________
Couleur: plum
PNJ



 Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) 3551723342 Vous êtes les meilleurs Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) 397844  Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) 3551723342  :

Revenir en haut Aller en bas
Brohan Wulfekiin
Ancien
Ancien
Brohan Wulfekiin


Nombre de messages : 507
Âge : 35
Date d'inscription : 23/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 37 ans
Taille
: 1m75
Niveau Magique : Non-Initié.
Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) Empty
MessageSujet: Re: Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé)   Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) I_icon_minitimeVen 7 Déc 2018 - 20:07


Le seigneur oesgardien descend de cheval et laisse et en laisse les rennes aux mains du serviteur venu la récupérer. Le péninsulaire flatte une dernière fois l'encolure du brave animal avant de s'en éloigner, non sans la remercier silencieusement. C'est que ce cheval l'a porté tout au long du voyage, et bien que cette race n'ayant pas les mêmes qualités qu'ont les destriers nordiens cet hongre s'est montré des plus résistants. Le seigneur-chevalier n'en ferait certes pas son destrier, mais il ne peut nier que l'animal s'est remarquablement bien acquitté de la tâche que l'on attendait du lui.

Fièrement tenu malgré la fatigue qui le touche, le nordien redresse sa cape avant de se tourner vers les portes du palais, où attend déjà la maîtresse des lieux. La princesse-marchande montre comme à son habitude une grâce qui n'a d'égale que l'opulence de son palais et l'indécence de sa robe, qui se trouve être encore une fois si légère. Le blanc vêtement a ceci de bon qu'il met en valeur le corps svelte de l'estrévantine, et c'est à peu près là le seul point acceptable que pourraient lui trouver les nordiens.

Le nordien se dirige alors vers la maîtresse des lieux, laissant derrière lui ses hommes dont la charge est pour l'heure de s'assurer que l'inventaire soit fait correctement et les gains de chasses convenablement entreposés. L'un des points importants étant que les bêtes ramenées vivantes ne soient pas traitées avec nonchalance, non seulement par sécurité mais aussi parce qu'elles doivent arriver en forme jusqu'à Oesgard. Seul le capitaine Fridrik suit son souverain, restant cependant à deux pas derrière ce dernier et ne lâchant plus un mot.
"Bienvenue à Uldal’Rhiz, Brohan. J’espère que votre chasse s’est bien déroulée." Accueille la Princesse-Marchande alors que le chasseur s'est dignement hissé jusqu'au haut des marches.
"Le bonjour, Maralina." Salue le nordien, accompagnant sa salutation d'une tout légère révérence. "Nous avons eu quelques difficultés, mais le résultat n'est pas mauvais."
La réponse, bien que naturelle, a été donnée sur un ton détaché, presque mécanique. C'est que la fatigue de deux ennéades de chasse peut ébranler même un homme aussi inexpressif que cet homme de Höginheim.
"Aucun mort ?" S'enquiert l'uldéenne, le regard porté vers le convoi que les serviteurs et les employés s'activent à décharger.
"Aucun parmi les vôtres, ce cela vous inquiète. Seulement quelques blessés." Répond le seigneur nordien, gardant les détails d'attaques zurtanes pour un moment plus adapté.
"C’est une bonne nouvelle." Conclue la Princesse-Marchande avant de laisser le silence s'installer quelques minutes.

Entre la fatigue du chasseur et les tourments de la marchande, la conversation ne promet pas d'être bien longue ni même particulièrement intéressant. Le silence d'ailleurs ne se fait même pas gênant, si ce n'est pour le chevalier au crâne rasé dont la fatigue devient impatience, et c'est comme si les deux chefs s'étaient mutuellement accordé sur le fait de ne pas porter plus loin leur échange.
"Mes serviteurs se chargeront de vous montrer vos appartements, informe la maîtresse du palais, j’ose espérer que ces derniers seront tout aussi confortables que ceux de Thaar. Pendant que vous vous reposez, mes employés se chargeront de fait un inventaire complet. J’ose espérer que nous pourrions nous rencontrer demain pour finaliser le paiement et ainsi ne pas retarder votre départ. Je suis sûre qu’Oesgard vous manque."
"Bien." Répond simplement le seigneur oesgardien,
"Si vous voudriez m’excuser, j’ai des problèmes à régler." Termine alors l'estrévantine, un sourire étirant ses lèvres alors que son regard se porte à nouveau sur le nordien.
"Nous ne vous retiendrons pas." Répond le péninsulaire, mais la princesse cherche déjà du regard le chef de sa milice.
Le nordien observe alors de son regard gris l'estrévantine disparaître par les portes du palais, avant de chercher à son tour l'un de ses hommes.


Quelques heures plus tard.
Palais Princier d'Uldal'Rhiz, salle à manger

La caravane est déchargée, les inventaires sont faits, les animaux de trait et de monte sont u repos. Les hommes et les femmes ayant participé à la chasse profitent, eux aussi, d'un repos mérité. Le groupe d'oesgardiens lui aussi profite d'un peu de quiétude, non pas dans les dortoirs tels que mis à disposition des soldats arrivés quelques jours plus tôt, mais dans les opulents appartements prêtés par la princesse d'Uldal'Rhiz. Après un bain chaud dont le seigneur péninsulaire a profité jusqu'à ce que l'eau ne tiédisse, devenue presque fraîche, l'homme du nord s'est vêtu d'habits propres gardés en bagages toute la chasse durant. C'est ainsi plus élégant qu'à son arrivé qu'il se rend, au soir venu, à la salle du repas. Et s'il y a bien quelque chose que les nordiens remarquent, c'est la présence d'homes armés encore plus nombreux que dans le palais de Thaar.

De sa démarche altière l'homme de rouge vêtu suit de la rousse naine qui les guide, lui et ses compagnons d'armes, jusqu'à une grande salle où les attendent un copieux repas. S'il devait comparer avec son expérience de Thaar, le nordien conclurait qu'ils ne disposent pas de la salle des repas destinée aux invités de marque. le noble en conclue donc que la maîtresse des lieux ne leur gratifiera pas de sa présence. Toutefois, et là est sans doute l'avantage, les soldats venus les escorter pour leur retour à Oesgard sont déjà attablés. Ces derniers se lèvent en voyant entrer leur souverain, imitant leur vieux supérieur. Le seigneur de Höginheim fait un signe de la main pour signifier à ses soldats qu'ils peuvent reprendre leur repas, et ces derniers se rasseyent. Seul le vieil homme à la barbe grisonnante quitte son siège, assiette en main, pour prendre place à la table choisie par Brohan et ses chevaliers.
"Belles bêtes que z'avez capturé, les jeunes." Félicite le vieil homme, dans son patoi natal, tandis que les derniers arrivés entament leur repas. "P'is pas commodes aussi. Le gros là..." Le vieux nordien se tourne vers le jeune blondinet. "Comment t'as dit qu'ça s'appelle, gamin ? L'Grolok ? Bah qu'est-ce que c'est moche comme béstau !"
"C'est un Gorlock, Grand-Père." Corrige le blondinet. "Et tu l'as pas vu charger, c'est que'qu'chose ! Pire qu'un sanglier."
"Eh beh !" S'exclame le vieil homme. "C'te chasse, les jeunes, on dirait qu'c'était pas rien ! Dites donc, messire, y'a quoi dans celles qui sont fermées ?"
"Les plus dangereuses." Répond le seigneur nordien, entre deux bouchées d'une viande mêlée à des légume et une sorte de semoule. "Vous avez pu préparer ce que j'ai demandé ?"
"Pour sûr !" Assure le vieil homme en s'essuyant les mains. "L'Vieux-Chicots connaît l'Oliya, vingt-cinq ans qu'y baltringue son rafiot d'un bout à l'autre. P'is l'as jamais lâché Oesgard, c't'un vrai du Pays, on peut l'faire confiance."

La conversation entre oesgardiens continue ainsi, se faisant peu après plus bruyante, animant le repas d'anecdotes et de vieilles blagues nordiennes. Quand le repas fut terminé, et le seigneur nordien repu de ces dattes qu'il affectionne tant, la salle se vide et regagne son calme habituel. Cependant le groupe de péninsulaire se sépare sitôt sorti de la salle : les soldats de leurs côté regagnèrent leur modeste dortoir, quoi que plus confortable qu'une caserne oesgardienne, tandis que les chevaliers regagnent les appartements qui leurs sont prêtés. Le seigneur, quant à lui, se prend de la lubie d'aller trouver la maîtresse des lieux. L'on le guide alors jusqu'au bureau de la Dame dans une atmosphère des plus tendues. Et au milieu de toute cette tension, quelques détails intrigues et amusent l'homme au visage figé. L'un d'entre eux, et non le moindre, est qua malgré la garde visiblement renforcée du palais aucune escorte autre qu'un esclave ne lui est imposé. Pour lui qui quelques ennéades plutôt ne pouvait se déplacer sans une ribambelle de miliciens autour de lui, la différence de considération est flagrante. Mieux encore : personne n'a même fait mine d'essayer de délester lui ou ses chevaliers de leurs armes, et ce même si beaucoup parmi les gardes se méfient encore de ces étrangers bourrus. Le nordien ne dévie de ses observations silencieuses qu'une fois rendu devant les portes du bureau. Et si pour cette fois l'importun n'entre pas en trombe dans la pièce, il se permet tout de même d'y pénétrer à la suite de son guide avant même que ce dernier n'ait eu le temps de l'annoncer.
"Nous vous prions de pardonner notre interruption, Maralina, toutefois nous aimerions nous entretenir avec vous. Si la situation le permet, évidemment."
Revenir en haut Aller en bas
Maralina Irohivrah
Hôte
Hôte
Maralina Irohivrah


Nombre de messages : 786
Âge : 32
Date d'inscription : 09/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 106 ans
Taille
: 1m70
Niveau Magique : Non-Initié.
Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) Empty
MessageSujet: Re: Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé)   Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) I_icon_minitimeSam 8 Déc 2018 - 14:25


«Nous vous prions de pardonner notre interruption, Maralina, toutefois nous aimerions nous entretenir avec vous. Si la situation le permet, évidemment.» La Princesse Marchande se retourna pour faire face au visiteur surprise. L’esclave, quant à lui, croyant avoir été maladroit,  se prosterna au sol pour quémander le pardon de sa maîtresse. À croire que ce dernier n’était pas habitué à la frasque de Brohan. La Vaanie congédia rapidement l’esclave d’un mouvement de main et ce dernier sortit rapidement de la  pièce pour laisser les deux êtres seul. Maralina prit quelques secondes pour observer Brohan, qui était presque méconnaissable après un bain bien mérité et des vêtements propres. Il semblait grand, fier et étrangement séduisant. Elle sentit son cœur s’emballer et prit quelques secondes pour reprendre sa contenance. Il semblait réellement que le Nordien avait laissé, bien sans le vouloir, un vide ces dernières semaines. Même si leur relation n’avait toujours pas été la plus – disons – cordiale,  Maralina appréciait l’Oesgardien. Elle avait l’impression qu’avec lui, elle devait se dépasser, devenir encore plus forte. Il avait représenté un obstacle, un défi de grande taille et il n’avait jamais plié devant la Vaanie, ce qui n’était pas vraiment arrivé auparavant. Si Griffon l’avait menacé et défié; Brohan était carrément passé à la vitesse supérieure, n’hésitant pas à la menacer ou même à la blesser. Au bout de quelques longues secondes de silence, la Vaanie  sembla reprendre contenance et eut un sourire aux lèvres avant de désigner les canapés confortables qui ornait un espace du bureau.  «Bien sûr Brohan. Je vous en prie assoyez-vous. »  Elle attendit  que le Nordiens s’installe confortablement avant de venir s’installer sur le même canapé  que lui. Elle replaça discrètement la soie de sa robe qui laissait entrevoir sa jambe dénudée, question de ne pas trop heurter les mœurs de l’Oesgardien et releva son regard pour rencontrer le sien; « Que puis-je faire pour vous?»


«Nous voulions vous remercier, mais nous n'avons pu converser avec vous à notre arrivée. De plus vous sembliez soucieuse, y a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour vous ?» La Princesse perdit rapidement son sourire, devait-elle lui dire tout ce qu’il s’était passé? Ils avaient certes, conclut un pacte à Thaar et Brohan avait promis de la protéger, elle et son enfant si cela était nécessaire. Mais cela avait été conclu tout juste avant son voyage de chasse. Il était temps de voir si son honneur de chevalier était au rendez-vous. La Vaanie soupira avant de répondre; «Je ne crois pas, Brohan. Disons que mon retour à Uldal’Rhiz n’a pas été de tout repos. » Maralina releva son regard azuré dans celui grisâtre de son invité, avant de continuer; « Quelqu’un a essayé de me kidnapper pendant mon voyage. » Le Nordien resta silencieux pendant quelques secondes, comme s’il tentait d’analyser la situation le plus rapidement possible, puis répondit avec son visage toujours impassible; «Ce qui explique tous ces gardes. Nous pensions qu'ils nous étaient destinés.» C’était donc la première pensée qui avait envahi son esprit? Dire que d’autres personnes auraient probablement monté sur leurs grands chevaux et jurer que de défendre la Princesse d’Uldal’Rhiz, Brohan , quant à lui, venait de réaliser que la méfiance et l’augmentation des miliciens dans le palais princier ne lui étaient pas destinées. La princesse sourit et baissa légèrement le regard avant de le replonger ce dernier dans les yeux gris de l’Oesgardien. ; « Non. Définitivement pas. N’avez pas proposé d’assurer ma protection ainsi que celle de mon enfant à Thaar? » Maralina savait pertinemment qu’elle testait son honneur de chevalier, mais elle voulait lui rappeler le marché qu’ils avaient fait avant son départ. Brohan ne dévia aucunement son regard et lui répondit presque instantanément; «En effet. Avez-vous été blessée ? » Un sourire gêné vint orner le visage de la Vaanie avant qu’elle ne lui réponde d’une voix rassurante; « Non. Je vais bien… Comment a été votre chasse? »


Elle devait changer de sujet, cette conversation devenait beaucoup trop personnelle et elle avait vraiment l’impression de perdre le contrôle de cette dernière. «Nous sommes ravis de le savoir. Notre chasse...» Il  lâcha un soupir avant de continuer; « Nous devons avouer que le désert s'est avéré plus problématique que nous ne l'avions prévu. Cela demeure cependant une expérience des plus instructives.» Maralina eut un sourire avant de répondra rapidement, et sans y penser « Le désert n’est pas un endroit des plus … disons amical? J’ose espérer que vous en garderez de bons souvenirs.» Quelle erreur! Elle avait parlé trop vite et dans sa gêne, elle détourna le regard de Brohan sans rien dire d’autre. Brohan ne sembla pas s’en faire autant qu’elle, ou du moins, il n’en laissait rien paraitre comme a son habitude. «Quelques difficultés imprévues, rien qui ne soit comparable aux Wandres. » Maralina pouvait sentir le regard du Nordiens sur elle tandis qu’elle tentait de le fuir le plus rapidement possible «Nous en garderons le souvenir d'une chasse intéressante. » Elle sourit pendant un moment avant de répondre candidement; « Contente de l’apprendre. Je n’ai pas été l’hôte, disons la plus amicale.» Elle laissa un moment de silence s’installer avant de continuer; «Mais vous serez toujours le bienvenu à Uldal’Rhiz » Elle n’avait aucune idée de ce qui l’avait poussé à dire cela. Peut-être que l’idée de le voir partir était tout simplement insoutenable et même si la présence de Brohan lui avait causé d’innombrables maux de tête, et certaines blessures légères, elle ne pouvait nier qu’elle s’était attachée à l’Oesgardien au visage impassible. Qu’il le voulût ou non, il l’avait aidé, lui avait fait découvrir une nouvelle facette d’elle-même. « Cela aura au moins été distrayant. Nous tâcherons d'être meilleurs hôtes, lorsque vous viendrez à Höginheim.»


Maralina releva la tête pour planter son regard de nouveau dans celui du Nordien. Si ce dernier était incrédule, il devint rapidement amusé; «Je doute que cela arrive un jour. Mais merci pour l’invitation »  Le seigneur Nordien venait-il réellement de l’inviter dans une contrée ou elle savait pertinemment qu’elle serait détestée? Le dernier message qu’elle avait reçu de Sainte-Berthilde ne laissait rien au hasard.  Les Nordiens semblaient répugner la principauté et leur mœurs débridées… Brohan interrompit ses pensées pour tenter de la convaincre;  «Vous manqueriez de découvrir les charmes de notre terre, cela est bien dommage. Il nous a pourtant semblé vous voir apprécier nos coutumes.» La Vaanie éclata de rire avant de rétorquer; « Vos coutumes? Lesquels?» Parlait-il des nombreuses menaces qu’il avait faites à l’aide de sa lame? Ou ce fameux Kaeltz qui avait tant émoustillé les Princesses Marchandes? Peu importait, Brohan avait une façon d’agir et de penser qui lui semblait plus que marginale. En découvrir plus sur ces coutumes s’annonçait distrayant, mais énormément dangereux pour la demie-elfe. «Il faudra vous rendre à Höginheim pour les découvrir. » Était-ce un frisson qu’elle avait aperçu chez l’Oesgardien? Ou tout simplement avait-il tressailli alors qu’elle avait refusé son invitation? Peu importait, la cape de ce dernier tomba doucement sur son épaule, défaisant ainsi l’image de l’Oesgardien. Maralina s’approcha doucement du canapé avant de replacer doucement la cape du Nordien d’une main experte. « Nous verrons - peut-être un jour, lorsque vos compatriotes seront plus accueillants envers les personnes comme moi »  Le lainage de la cape rendit la tâche légèrement plus difficile. Comment pouvait-on survivre en Estrévent avec une étoffe aussi raide et lourde? La Princesse posa son attention sur l’étoffe, en profitant pour caresser la douceur du tricot, ainsi que le poids de ce dernier. Il devait faire extrêmement froid dans le Nord si on devait s’attriquer d’étoffe aussi lourde. Maralina ne put s’empêcher qu’elle serait probablement très malheureuse si elle devait couvrir son corps d’étoffe aussi lourde, elle qui adorait les robes révélatrices et vaporeuses que le climat de l’Ithri’Vaan lui permettait de porter. Brohan sortit finalement la Princesse Marchande de ses pensées en rétorquant; «Une tâche qui sera bien difficile à réaliser.» Maralina lui sourit en caressant l’étoffe une dernière fois; « Cela ne ferait que retarder ma visite j’en ai bien peur.»  Contente de son œuvre, elle lâcha finalement la cape de l’Oesgardien avant de poser ses mains sur ses cuisses. Elle ouvrit la bouche, prête à interroger Brohan sur le Nord lorsque ce dernier lui rétorqua quelque chose à laquelle elle ne se serait jamais attendue; « L'avenir est incertain, Maralina. Peut-être une occasion se présentera-t-elle.»


Maralina releva le regard vers Brohan, l’air légèrement suspicieux. Pourquoi voulait-il autant qu’elle vienne le visiter? Elle déposa doucement sa main sur la joue de Brohan, avant de caresser doucement sa joue de son pouce. Un acte qui lui sembla tout à fait naturel à ce moment-là, mais qui aurait pu en choquer plus un. L’air sérieux, Maralina tenta de dire de sa voix assurée; « Vous semblez si insistant... en quel honneur ma visite vous est si précieuse?» Brohan prit doucement la main de Maralina et cette dernière arrêta net la caresse qu’elle lui donnait. « Celui de notre accord.» Brohan ramena doucement la main de la Vaanie sur le fauteuil avant de continuer; «Notre castel n'a peut-être rien de vos luxueux palais, Maralina. Toutefois nous sommes fiers de nos terres, aussi désuètes puissent-elles paraître à vos yeux. Et puisque nous serons amenés, vous et nous, à nous côtoyer pour l'accord que nous avons fait, il vous serait bénéfique d'apprendre à nous connaître.» Il plongea alors son regard dans le sien. «Comme nous apprendrons à vous connaître.» Ce n’était pas la réponse qu’elle espérait. Bien malgré elle, la Vaanie eut l’impression qu’on venait de la poignarder au cœur encore une fois. Elle se redressa en cachant son air déçu puis continua; « Je n’ai jamais dit qu’elles étaient désuètes, et je n’ai jamais douté de votre fierté, Brohan.»  Mieux valait changer la tournure de la conversation;  «Vous comprendrez qu’après ces derniers événements, je suis peu intéressée à voyager. Du moins, tant que le responsable n’a pas été retrouvé» C’était faux, rien ne l’empêcherait de voyager, et encore moins une tentative aussi futile. Bientôt elle trouverait qui serait le responsable, et ce dernier pourrirait probablement dans ses geôles pour un long moment.


«Nous avons pu observer les compétences de vos chasseurs. Vos hommes ne sont pas aussi incompétents que notre expérience à Thaar a pu le montrer. Vous finirez par trouver les coupables.» Il marque une pause comme s’il tentait de peser les mots qu’il allait prononcer;  «Et s'il le faut, nous vous y aiderons. Avez-vous eu des indices ?»  Maralina soupira avant de se relever pour aller faire face aux grandes fenêtres qui donnaient sur Uldal’Rhiz. La noirceur envahissait la ville, mais quelques lueurs semblaient épouser les nombreuses structures de sa ville. Elle haussa les épaules, tentant mentalement de débattre si elle donnait tous les détails à Brohan. « Non, nous en avons attrapé un. Mais il ne sait rien et a été engagé par un autre homme inconnu.»


«Alors c'est cet homme qu'il vous faudra retrouver. »


Maralina secoua la tête, elle le savait déjà cela. Une poignée de mercenaires et d’espions étaient déjà à la recherche du curieux homme un peu partout dans la principauté. Peu importe où il se cachait, la Princesse Marchande le retrouverait. Sa détermination la poussait à trouver quel était cet ennemi qu’elle n’avait pas vu venir. «Pensez-vous que cela puisse être un associé de votre ancienne ennemie, Amshet, ou l'un de vos actuels concurrents ? » Maralina se retourna pour faire face à Brohan. Un concurrent? Mais quel concurrent? Les personnes qui osaient faire affaire dans ses domaines tremblaient devant elle. Il faisait leurs petites affaires, tentant de survivre, sachant pertinemment que si il tentait de jouer trop durement avec la Marchande, ils ne s’en sortiraient pas vivants. Maralina n’était pas reconnue pour faire justement du commerce. Elle respectait tous ses ententes et ses contrats, mais si elle décidait de vous détruire, même Arcam ne pourrait l’arrêter. « La liste de mes concurrents est courte, Brohan. Et ils ne seraient pas assez idiots pour m’attaquer de front ainsi. Je me suis dit que cela pourrait être Renaud ou Griffon. Après tout, ce, disons...secret pourrait heurter leurs affaires.»  Les deux êtres se fixèrent du regard pendant un certain temps sans rien dire. Maralina n’avait jamais dit à personne que Amshet n’était plus sa prisonnière. Elle avait toujours sa sœur dans ses geôles, mais elle avait veillé à détruire autant moralement que physiquement cette esclave qui avait tenté de jouer avec les grands. «Des péninsulaires auraient aisément recours à des mercenaires ou à des bandits... Si vous les soupçonnez, alors cela signifie-t-il que vous avez suivi nos conseils ?» Maralina approuva d’un rapide signe de tête. «Si. J’attends toujours la réponse du Duc D’Érac. Mais la missive du Langehack est arrivée voilà quelques jours. » La dernière phrase sembla avoir piqué l’attention du Nordien; «Et comment le sudéron a-t-il pris la nouvelle ?» Maralina soupira, et reprit un visage de marbre en répondant;  «Je l’ignore. Il a demandé à me voir d’ici quelques ennéades. Mentionnant qu’il partageait mes sentiments quant à l’heureuse nouvelle...» Maralina fixa Brohan, qui était toujours assis sur le canapé blanc, tentant d’analyser la réaction de l’humain. «Vos sentiments ?» Dit-il sans lâcher son regard. « Soyez prudente, Maralina. » La Vaanie haussa un sourcil avant de faire un pas vers Brohan; « Prudente pour quoi? »


«Il est aisé d'être trompé lorsque l'on est aveuglé par des sentiments.»



Maralina fit un sourire triste, en faisant non de la tête. « Pour cela vous n'avez pas à vous inquiéter.... Ses choix étaient clairs. Il me semble que ces sentiments étaient loin d'être réciproques.» Elle se retourna sans attendre sa réponse pour retourner à son observation de sa ville. Cela ne prit que quelques secondes avant que Brohan ne vienne la rejoindre. «Nous veillerons à mener enquête de notre côté. Avec discrétion bien entendu.» Elle secoua la tête de nouveau en ne bougeant pas on regard.  « Merci, Brohan. Mais cela ne sera pas nécessaire. J'ai la situation en main. Je ne voudrais pas vous mettre dans une situation hors de vitre contrôle.» En faite, elle ne voulait pas que les méthodes peu orthodoxes de Brohan ne viennent embrouiller son enquête. On parlait après tout du Nordien qui lui avait donné la tête de son espion en cadeau; «Comme vous voudrez.» Dit- il en regardant le paysage par la fenêtre. «Qu'en est-il de votre santé ?»


« Mieux.» Dit-elle en posant la main sur son ventre, caressant doucement ce dernier qui est toujours aussi plat; « Le médecin dit que c'est une grossesse tout à faire normale. Du moins, pour une sang-mêlée.» Et c’était vrai. La durée de ce dernier lui était inconnue, le médecin lui avait souhaité de ne pas avoir de grossesse comme les elfes. Non seulement elles étaient  longues, mais l’accouchement était extrêmement difficile. Mais mieux valait ne pas alerter l’Oesgardien avec des détails insignifiants. «Ravi de l'apprendre.»  Maralina ignora Brohan qui la regardait du coin de l'oeil «Et votre épaule ?» Maralina lui sourit avant de se retourner pour se mettre dos à lui. Elle attrapa ses longues boucles pour les mettre doucement sur son épaule et descendit doucement la bretelle de sa robe pour montrer son épaule. « À vous de me le dire» Elle entendit l’Oesgardien se rapprocher, avant de descendre un peu plus le haut de la robe. Maralina attrapa rapidement le haut de sa robe, de peur que cette dernière se retrouve complètement nue devant l’Oesgardien. Brohan caressa doucement son omoplate avant de s’exclamer; «Plus aucune trace. Nous avons de la chance que vous nous ayez écoutés.» Maralina frissonna au contact de la main de l’homme sur sa peau hâlée. Que faisait-il? La douce caresse ne semblait pas être de mise dans cette situation, surtout qu’il ne s’arrêta pas. Maralina esquiva un sourire avant de répondre;  « N'est-ce pas? Peut-être devrais-je le faire plus souvent...»


«Votre confiance nous honore.»


Brohan caressait toujours la princesse, un geste qui semblait machinal, sur une blessure absente. Maralina releva la tête, tentant tant bien que mal de contenir sa respiration et se retourna doucement vers son invité. Elle replaça doucement la bretelle de sa robe avant de s’avancer doucement vers Brohan, ne s’arrêtant qu’à un souffle de lui. La Princesse avait l’air perdue, son regard azuré tentait tant bien que mal de lire le visage impassible de Brohan. Sa respiration devenait de plus en plus saccadée. Elle se devait de savoir. Elle mit ses mains doucement sur le torse de Brohan, avant de glisser sa main gauche sur sa nuque pour l’attirer une nouvelle fois à elle. Leurs lèvres se touchèrent, encore une fois.  Un baiser de quelques secondes qui suffirent à Maralina pour découvrir les effets de ce dernier. Elle se recula prestement, avant de fuir du regard les yeux grisâtres de l’Oesgardien.  « Pardon, euh...je..» Maralina relâcha Brohan et se recula prestement avant de replacer nerveusement sa robe. Elle voulait savoir, elle l’avait su et cette perspective la terrifiait. Brohan quant à lui ne bougea pas d’un centimètre avant de déclarer d’un ton beaucoup plus doux qu’à son habitude « Que cela signifie-t-il, Maralina ?»


La Vaanie releva la tête, mieux valait lui dire la vérité; « Je voulais confirmer quel sentiment que j'avais pour vous Brohan. » L’humain se retourna vers la fenêtre, « Pour nous … Nous ne vous pensions pas de ces femmes sentimentales... Alors, qu'en est-il ?» La Thaari haussa un sourcil, était-il donc aussi aveugle? Maralina avait senti son cœur s’emballer alors que ses lèvres avaient touché les siennes. Une excitation à la fois rassurante, mais électrifiant. La Vaanie fixait toujours l’Oesgardien. «Je ne croyais pas que c’était le cas non plus, Brohan. Je n’ai jamais été doué pour garder un homme près de moi et encore moins enthousiaste à garder un homme près de moi. » Maralina s’avança près de Brohan avant de tenter de chercher son regard. «Et pour ce qu’il en est. Je l’ignore.» C’était beaucoup plus puissant que ce qu’elle avait ressenti avec Griffon, ou peu importe quel homme s’était dressé devant son chemin. Elle ne voulait pas le voir partir, mais peut-être était-ce il une bonne chose que l’Oesgardien retourne dans son pays?


_________________
Couleur: plum
PNJ



 Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) 3551723342 Vous êtes les meilleurs Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) 397844  Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) 3551723342  :

Revenir en haut Aller en bas
Brohan Wulfekiin
Ancien
Ancien
Brohan Wulfekiin


Nombre de messages : 507
Âge : 35
Date d'inscription : 23/08/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 37 ans
Taille
: 1m75
Niveau Magique : Non-Initié.
Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) Empty
MessageSujet: Re: Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé)   Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) I_icon_minitimeMer 2 Jan 2019 - 14:55


La chasse réveille les sens et les instincts, et bien que celle d'estrévant soit terminée les instincts du nordien ne se sont toujours pas rendormi. Ne resterait qu'à trouver une nouvelle proie pour les mettre à contribution. Pourtant ce n'est pas une chasse qui tient en intérêt le péninsulaire, du moins pas une de celles qu'il a mené ces deux dernières ennéades. Et ce n'est par ailleurs pas une proie qui retient l'attention de l'oësgardien, mais une créature bien plus dangereuse en réalité que toutes celles qu'il a déjà traqué, d'un danger cependant différent de celui que représentent celles vivant dans les Wandres.

Un danger, certes, mais qui semble pourtant avoir été écarté. Car en effet, alors que les précédents entretiens entre le seigneur oesgardien et la princess-marchande estrévantine ont tous en commun d'avoir commencé dans une ambiance conflictuelle, celui-ci démarre d'une bien plus cordiale manière. C'est le sourire aux lèvres que l'uldéenne accueille son invité, sans doute parce que les de ce dernier, plus civilisées que ce qu'il avait montré au début, ont joué en sa faveur. L'homme ne se fait d'ailleurs pas prier et répond à l'invitation de la maîtresse de maison en prenant place sur l'un des canapés disposés dans la pièce.
"Que puis-je faire pour vous ?" Demande la demi-elfe, après s'être élégamment sise au coté de son invité.
Une question naturelle en de pareilles circonstances à laquelle le nordien n'a pas de réponse pertinente, si ce n'est l'envie de rompre la quiétude de son hôtesse. Un prétexte est toutefois nécessaire pour justifier cette entrevue et le péninsulaire en a un de tout trouvé, ce dernier couvrant même une partie de vérité.

"Nous voulions vous remercier, mais nous n'avons pu converser avec vous à notre arrivée. De plus vous sembliez soucieuse, y a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour vous ?"
La dérangeante question efface rapidement le sourire des lèvres de la demi-elfe, qui semble alors hésiter l'espace d'une fraction de seconde.
"Je ne crois pas, Brohan. Disons que mon retour à Uldal’Rhiz n’a pas été de tout repos." Répond l'estrévantine après un soupire. "Quelqu’un a essayé de me kidnapper pendant mon voyage." Ajoute-t-elle, non sans plonger son regard azuré dans celui de son vis à vis.
Si la princesse cherchait dans les yeux gris de l'humain un soupçon de culpabilité, elle n'en trouverait rien. Silencieux, le nordien garde un visage comme à son habitude impassible.
"Ce qui explique tous ces gardes. Nous pensions qu'ils nous étaient destinés." Commente simplement l'oësgardien, omettant volontairement que son chevalier arrivé quelque jours plus tôt lui a mentionné tout ce qu'il a appris de l'incident.
Cette remarque, plus que de dévier d'éventuels soupçons de la princesse-marchande, fait  curieusement sourire cette dernière.
"Non. Définitivement pas." Confirme la princesse.
Et bien qu'il soit difficile au péninsulaire de déceler si la demi-elfe lui accorde réellement sa confiance, il lui semble que ces paroles soient sincères. Ce qui est quelque peu surprenant considérant la grande méfiance avec laquelle l'estrévantine avait traité les oësgardiens quelques ennéades plus tôt.
"N’avez-vous pas proposé d’assurer ma protection ainsi que celle de mon enfant à Thaar ?" Demande la princesse-marchande dans son élan.
"En effet." Confirme le nordien. "Avez-vous été blessée ?" S'enquiert-il, alors qu'il connaît déjà la réponse.

Ce à quoi la demi-elfe répond par l'affirmative avant de changer de sujet. La discussion se dirige alors vers la chasse des deux dernières ennéades et le nordien reste quelque peu évasif, ne trouvant pas le moment propice à de grandes histoires de traques et de captures. Il ne mentionne pas non plus la rencontre avec ce groupe zurthan, que l'oësgardien a comparé avec humour aux tribus wandraises avec lesquelles ses compatriotes de Krahof ont régulièrement affaire. S'en suit alors un court échange au cours duquel est mentionné une invitation pour la Princesse-Marchande à visiter les terres du seigneur nordien, principalement par politesse. Et bien que le fier seigneur n'en montre rien, ou presque, le courtois refus de l'estrévantine quant à l'idée d'une visite en ses terres le contrarie. Ainsi la dame se considère bien trop grande pour que les terres d'un modeste seigneur tel que lui ne lui soient dignes d'être visitées ? Le visage de l'humain reste de marbre mais dans ses paroles filtrent le soupçon d'un ton froissé, jusqu'à ce qu'une déclaration change à nouveau le sujet de la conversation :
"Vous comprendrez qu’après ces derniers événements, je suis peu intéressée à voyager. Du moins, tant que le responsable n’a pas été retrouvé."
Et sous le visage figé de l'oesgardien, un esprit malin s'amuse. Malgré ses efforts et bien malgré elle la princesse Maralina ignore à quelle point ces dernières paroles paraissent ironiques aux oreilles de l'oesgardien.
"Nous avons pu observer les compétences de vos chasseurs. Vos hommes ne sont pas aussi incompétents que notre expérience à Thaar a pu le montrer. Vous finirez par trouver les coupables." Reconnaît le nordien, quelque peu à contrecoeur. "Et s'il le faut, nous vous y aiderons. Avez-vous eu des indices ?"
Une question toute aussi légitime pour un homme qui souhaiterait enquêter que pour celui qui veut s'assurer de ne pas être découvert. Car en réalité, ce que la princesse d'Uldal'Rhiz tente de découvrire sur cette affaire, le visiteur d'Oësgard le sait déjà.


Quelques ennéades plus tôt
A Thaar

La nuit était tombée sur Thaar et les torches illuminaient les rues les plus populaires tandis que la pénombre avait envahi les coins les plus évités. Le port, de journée si mouvementé, s'était vidé. Seuls quelques gens erraient encore sur les docks, observés d'un oeil suspect par les patrouilles du guet. Et dans l'un des entrepôts, au couvert de la nuit, un marchand à l'air filou recomptait avidement la recette de sa journée. Ce fut alors que des bruits sourds l'alertèrent, mais à peine le drôle eu-t-il le temps de saisir sa dague que s'ouvrit la porte de son bureau. En lieu et place de ses hommes de mains patibulaires, cependant, ce furent trois personnes encapuchonnés qui se montrèrent, épées dégainés.

"Qu... Qui êtes-vous ?" Demanda le chauve marchand, surprit par cette entrée soudaine.
"Aucune importance." Répondit sèchement l'inconnu en lâchant au sol le corps inconscient du gros-bras qu'il avait identifié comme étant le chef de ceux protégeant le marchand. "Si vous comptiez sur vos hommes pour vous protéger, ils sont tous dans cet état. Quant à cette dague, elle ne vous servira à rien."
Le filou regarda tour à tour se dague et l'épée du mystérieux homme, conscient de n'avoir aucune chance contre lui, mais ne lâcha pourtant pas son arme.
"Qu'est-ce que vous voulez ?"
"Vous engager." Répondi l'inconnu tout en avançant d'un pas pour déposer une bourse sonnante sur le bureau.
L'espace d'un instant le visage du marchand passa de la peur contenue à l'incompréhension.
"Pourquoi ?"
"Vous allez enlever quelqu'un pour nous."
Le filou hésita un instant, sentant très bien qu'il y a quelque chose de louche dans cette proposition. Ce ne serait certes pas la première fois que le vil homme ferait enlever de pauvres gens, mais cette fois la situation était autre. Toutefois, avait-t-il vraiment le choix ?
"Qu... Qui ?"
"L'une de vos clientes, la princesse marchande d'Uldal'Rhiz."
A ces mots les yeux du faquin s'écarquillèrent, trahissant la terreur.
"Non, c'est impossible ! Dites-moi ce que vous cherchez, si c'est pour des esclaves je peux vous en trouver d'autres, et d'excellente qualité. Mais une princesse marchande... Messire... Si elle l'apprend je serais..."
"Et que fera-t-elle si elle apprend que vous l'avez abusé ? Depuis combien de temps profitez-vous de ses commerces pour écouler votre contrebande ?"
La terreur du filou grandit.
"Co... Comment ?"
"Dans quelques ennéades la princesse devra rentrer à Uldal'Rhiz. Les routes ne sont pas sûres, vous agirez à ce moment. Engagez les hommes que vous pouvez avec ce qu'il y a dans cette bourse, mais soyez discrets. Lorsque ce sera fait, la même somme vous sera payée."
Sentant clairement ne pas avoir réellement le choix, le marchand n'émit aucune objection.
"Comment vous joindre quand ce sera fait ?"
"Nous le saurons, et nous vous trouverons. En cas d'échec..." Le mystérieux homme se retourna et fit un pas vers la porte. "Nous le saurons aussi."
L'homme sorti alors de la pièce, suivi par ses sbires, et le marchand retomba aussitôt sur sa chaise, l'air perdu. Que devait-il faire ? Il n'avait pas reconnu la voix de l'inconnu et n'était donc pas en mesure de découvrir qui il était, ni comment il avait eu de telles informations. Il pourrait tenter de fuir, mais comment savoir si cet inconnu saurait le retrouver. Pire encore : Et s'il en savait plus sur ses affaires ? Le faquin pourrait tout perdre, et cela lui était inacceptable. Ses yeux accrochèrent alors la bourse et il y découvrit une somme rondelette. Son sourire avare revint alors : après tout si la princesse était capturée elle ne pouvait rien lui faire, et si elle ignorait qui s'en prenait à elle il ne risquait rien. Il devrait donc engager des hommes autres que les siens, des hommes qui ne le connaissent pas. Ainsi ils ne risquaient pas de le dénoncer.



La conversation poursuit, tournant principalement autour de l'enquête en cours. Et si le nordien énonce différents suspects c'est autant pour aiguiller l'estrévantine sur de mauvaises pistes que pour tester ses capacités de réflexion, et toujours mieux appréhender sa manière de réfléchir. Car si une alliance, aussi officieuse soit elle, doit être faite avec Maralina, alors Brohan espère bien exploiter les atouts de la demi-elfe autant qu'il lui fera profiter des siens. Cependant, et pour au mieux tirer avantage des différents points forts tout comme les limites de sa nouvelle collaboratrice, le stratège doit d'abord apprendre à les connaître. L'échange permet par ailleurs au péninsulaire de constater que l'uldéenne n'est pas aussi ingénue qu'il n'y paraît, ce qu'il savait déjà, mais aussi que les conseils qu'il lui a prodigué avant qu'il n'aille en chasse ont été suivis.
"Il est aisé d'être trompé lorsque l'on est aveuglé par des sentiments." Prévient le noble péninsulaire au cours de la conversation, se référant intérieurement aussi bien au suderon qu'au médiannais, ou à lui-même.

"Qu'en est-il de votre santé ?" Demande l'oësgardien, après qu'ils n'aient fait le tour du sujet de la tentative ratée d'enlèvement.
"Mieux." Répond l'estrévantine, passant sa main sur un ventre qui n'a visiblement toujours pas pris en rondeur. "Le médecin dit que c'est une grossesse tout à faire normale. Du moins, pour une sang-mêlée."
Leur conversation les ayant mené au-devant de la fenêtre, le péninsulaire en profite pour observer le paysage nocturne d'Uldal'Rhiz. Bien qu'étant elle aussi une cité d'Estrévant Uldal'Rhiz n'est pas comparable à Thaar, et le nordien comprend là la différence qu'il existe entre une Principauté et la grande Thaar elle-même.
"Ravi de l'apprendre." Commente simplement l'humain, de son usuel ton monocorde. "Et votre épaule ?" Demande-t-il ensuite, se référant à la blessure qu'il avait lui-même infligé.
"À vous de me le dire." Répond l'uldéenne, lui présentant son épaule nue après y avoir retiré sa longue chevelure ainsi que la bretelle retenant ce côté de sa robe.
Le seigneur nordien s'approche alors de la demi-elfe et, sans montrer la moindre gêne, passe ses doigts là où quelques ennéades plus tôt se trouvait une bénigne plaie, et dont il ne reste plus qu'une trace à peine visible à l'oeil nu. L'homme ne doutait pas que cette blessure ne soit déjà guérie, ayant déjà vérifié son état avant de quitter Thaar. Cependant l'étranger souhaitait tester jusqu'à quel point la princesse lui faisait maintenant comprendre, et il semble que cette confiance soit bel et bien acquise. Du moins le seigneur-chevalier constate que la méfiance et la crainte montrée auparavant par l'estrévantine ont disparu.

"Plus aucune trace. Nous avons de la chance que vous nous ayez écoutés." Constate Brohan, la main toujours sur l'épaule de Mraina.
"N'est-ce pas? Peut-être devrais-je le faire plus souvent..."
"Votre confiance nous honore."
Caressant toujours du bout des doigts la cicatrice absente de la demi-elfe, le nordien songe au potentiel de leur alliance. Peut-il lui aussi lui accorder autant de confiance que l'estrévantine semble lui porter ? Une question délicate car lui révéler les secrets de ses ambitions les plus intimes ne permettrait aucun retour en arrière, et s'il s'est trompé sur le compte de Maralina, cela reviendrait à se mener lui-même à sa perte. Une femme telle que la princesse d'Uldal'Rhiz, puissante et ambitieuse, pourrait en effet lui apporter aussi bien les soutiens dont il a besoin que les difficultés qui mettraient fin à ses projets avant même qu'il ne les amorcent.

C'est alors que l'uldéenne se rapproche du nordien pour ne plus se trouver qu'à un souffle de ce dernier. Le regard gris de l'oësgadien se plonge dans les yeux azur de l'estrévantine et il ne lui en faut pas plus pour lire le trouble de la femme. Il se demande alors ce qui pourrait le provoquer, ce qui peut à ce point ébranler la forte princesse-marchande. Car la dernière et seule fois où il l'a vu ainsi, c'était avant de découvrir l'un de ses secrets. Etait-il donc arrivé autre chose à la demi-elfe que ce dont ils ont déjà parlé ? Quelque chose de si délicat que la princesse ne cherche à nouveau un confident sans l'avouer ? L'homme s'apprête à poser une question dans ce sens quand une main sur sa nuque l'incite à se rapprocher, et que ses lèvres se lient à celles de la sang-mêlée. Brohan, quelque peu surpris, ne réagit pas immédiatement. ce n'est par ailleurs pas nécessaire car l'uldéenne se reprend aussitôt, reculant d'un pas tout en évitant du regard les yeux inexpressifs du péninsulaire.
"Pardon, euh... Je.." S'excuse Maralina, d'un air gêné qui ne lui semble pas habituel.

Pour sa part l'imperturbable reste hésitant. Que pouvait-il avoir motivé cette action ? La princesse-marchande n'avait-elle pas convenu de ne point se jouer du nordien ? Non, maintenant que l'oësgardien la connaît un peu mieux, il ne pense pas que cela soit l'intention actuelle de la demi-elfe.
"Que cela signifie-t-il, Maralina ?" Finit par demander Brohan, d'un ton exceptionnellement doux.
"Je voulais confirmer quel sentiment que j'avais pour vous Brohan." Répond l'estrévantine.
Silencieux, le nordien se tourne alors vers la fenêtre pour ne pas s'imposer au regard fuyant de l'uldéenne. Il se demande alors ce que la demi-elfe entend de part le mot sentiment, bien que la nature du baiser puisse paraître assez clair sur le sujet. En d'autres circonstances le seigneur de Höginheim aurait simplement éconduit la dame et s'en serait allé, mais il ne s'agit pas là de n'importe quelle dame. Et à fin d'éviter trop de heurt il doit savoir si ces sentiments qu'a mentionné la demi-elfe sont de l'ordre d'un simple désir ou d'une plus profonde attirance. Il se doute cependant que de heurt il y en aura probablement, il reste à découvrir si ce sera dans la fierté de la princesse ou dans son coeur.
"Pour nous … Nous ne vous pensions pas de ces femmes sentimentales... Alors, qu'en est-il ?" Interroge le nordien.
"Je ne croyais pas que c’était le cas non plus, Brohan. Je n’ai jamais été doué pour garder un homme près de moi et encore moins enthousiaste à garder un homme près de moi." Répond l'intéressée, avant de s'approcher à nouveau de son invité tout en cherchant à capter son regard. "Et pour ce qu’il en est. Je l’ignore."
Plongeant à nouveau son regard dans les yeux d'eau de sa vis à vis l'humain reste silencieux un instant, ne sachant quelle réaction apporté à cette situation qu'il n'attendait pas. Car si Maralina ignore elle-même ses propres sentiments, son comportement et les expressions de son visage parlent pour elle.

"Qu'attendez-vous de nous, Maralina ?" Questionne l'oësgardien après un moment de silence, encore incertain du sens à donner à toute cette scène.
"Que pour une fois vous délaissiez ce visage de marbre et que vous me dites ce que vous ressentez."
Et à nouveau le silence prend place. Se tournant vers la fenêtre pour que la vision nocturne du ciel l'aide à replacer ses idées, l'homme réfléchit ; Abandonner son masque d'impassibilité et dire ce qu'il ressent sont deux choses qui n'arrivent que rarement depuis que le nordien est revenu des Wandres. La première car laisser les expressions révéler ses intentions pouraient le trahir en quelques situations, et la seconde parce que pour les avouer il faudrait déjà qu'il les connaissent lui-même. Et des sentiments, il y a bien longtemps que le guerrier s'est interdit d'en avoir. Sentant le regard de la demi-elfe peser sur lui le péninsulaire finit par se décider : après avoir lâché un soupire qui défige les traits de son visage, il tourne la tête vers la femme à son coté.
"Etes vous prête à l'entendre, même si cela n'est pas ce que vous attendez ?"
Pas un mot ne sort de la bouche de l'uldéenne, seule sa tête répond par l'affirmative.
"Nous n'avons point appris à faire du sentiment." Commence le nordien, sur un ton à la fois calme et naturel. " Au vu de votre situation et de la nôtre, à aucun moment n'avions-nous considéré cette possibilité. Nous n'avons vu en vous, jusque là, qu'une possible alliée au potentiel certain... En d'autre cas cette réponse aurait suffit. Mais..." L'homme détourne pour la première fois le regard et son ton devient plus gêné. "Pour que notre entente fonctionne il nous faut être honnête. Et, actuellement, nous n'en sommes pas sûr nous-même."
Apparaît alors une seconde de gêne, le nordien choisissant intérieurement ses mots. La nervosité de sa vis à vis le pousse cependant à ne pas prolonger cet instant et l'humain reprend, sur un ton emprunt d'une tristesse légère et d'un doute certain.
"Nous voudrions vous répondre avec certitude, Maralina, mais vous êtes une femme intriguante." Brohan plonge à nouveau son regard dans celui de l'estrévantine, mais cette fois ne cache rien de ses expressions faciales. "Plus encore que toutes celles que nous avons pu côtoyer. Cependant, nous ne devons point oublier la position qui est la vôtre. Comprenez-nous, cela n'est point une accusation mais un simple constat : Vous êtes une femme de pouvoir, et vos ambitions sont grandes. Nous ne savons que peu sur vous, comment savoir laquelle des images que vous présentez est la vraie ?"
Le nordien se pince nerveusement les lèvres, craignant de n'aller trop loin dans son discours.
"Nous ne sommes pas indifférent à vos charmes, ni à celle que vous êtes. Cependant, nous aurions besoin d'un peu plus de temps pour répondre à cette question."

La demi-sang lâche un soupire, sans aucun doute déçue, et baisse les yeux. Il semble même au nordien voir sa tête se mouvoir de haut en bas, mais il n'est pas certain de s'il s'agit d'un signe d'acquiescement ou de résignation. Quel qu'il en soit la princesse-marchande s'éloigne pour gagner son bureau et change complètement de sujet, comme si la réponse de l'oesgardien l'avait dissuader d'aborder tout autre sujet que celui des affaires pécuniaires.
"Mes hommes ont fait l'inventaire de votre chasse. Considérant notre précédant arrangement ; Avez vous une préférence sur ce que vous voulez conserver ?"
Ne pouvant s'en vouloir qu'à lui-même, le péninsulaire reprend son air neutre habituel et répond neutrement à la marchande.
"Nous resterons encore deux ou trois jours, le temps de préparer notre retour en Oeasgard. Si possible, nous aimerions laissez à vos négociants la tâche de revendre les butins, ainsi vous pourrez récupérer votre part. Nous garderons les bêtes capturées, ainsi qu'une faible partie de composants pour notre propre usage."
Un arrangement bien plus pratique malgré les commissions payées aux dits négociants car ces dernier sont plus à même de tirer le meilleur prix des marchandises que ne l'auraient pu des étrangers ignorants des affaires de l'Estrévant. La princesse-marchande n'y emmet d'ailleurs aucune objection.
"Aucun problème. Sur ce je vais vous souhaiter une bonne soirée, Brohan."
Echangeant un regard avec l'uldéenne le seigneur oësgardien comprend l'impatience qu'il a provoqué et préfère donc ne pas insister pour cette soirée.
"Nous espérons vous revoir demain. Que ce qu'il reste de cette nuit vous soit agréable, Maralina."
Et sur ces mots le nordien quitte la pièce sans plus de cérémonie, refermant les portes derrière lui pour laisser la princesse uldéenne regagner la sérénité de la solitude.


An 11 du Cycle 11, Favriüs, Oglicos de la neuvième ennéade
Palais d'Uldal'Rhiz


Deux jours se sont écoulés depuis l'entretien privé entre la Princesse-Marchande d'Uldal'Rhiz et le seigneur oësgardien, et l'ambiance entre eux-deux s'est détendue. Et si le sujet de leurs sentiments à l'un comme à l'autre n'a pas été à nouveau abordé depuis lors, il semble que les traits et le ton du nordien se montrent moins inexpressifs lorsque leurs échanges se font en privé. Les ventes des marchandises découlant des chasses se font sans problèmes majeurs et les préparatifs du navire oësgardien, rendus délicats de par la nature dangereuse et vivante de son chargement, se font relativement vite. Le temps quand à lui est relativement favorable, si l'on oublie les vents froids de la nuit. L'atmosphère entre miliciens uldéens et soldats s'est acclamé depuis les premières ennéade, la chasse ayant aidé les un comme les autres à reconnaître des qualités méconnues chez l'autre peuple, bien que l'amitié ne soit pas pour autant de rigueur. Les vieux démons ont la vie dure, et le retour à la civilisation ranime les préjugés.

C'est toutefois une ambiance cordiale qui se lit dans les appartements de la princesse-marchande, presque chaleureuse même. La journée a été longue d'activités et pourtant la fatigue ne s'est pas encore imposée. Gratifié d'une visite de la cité en compagnie même de sa dirigeante, l'invité d'Oësgard a ensuite été invité à profiter d'un spectacle de gladiateurs. Plus modeste que ceux de Thaar selon les dires de l'uldéenne, le spectacle a tout de même éveillé l'intérêt du nordien qui n'en avais jusque là jamais vu. Le soldat s'est même pris à s'imaginer combattre certains d'entre eux, ou du moins à commenter mentalement leurs combats et penser à des parades pour les défaire. Après quoi la visite d'Uldal'Rhiz s'est terminée et les visiteurs sont rentrés au palais en compagnie de leur hôtesse.

C'est ainsi que se retrouvent là le seigneur de Höginheim et la princesse uldéenne, ou privé des appartements de cette dernière. L'invité souhaitait remercier son hôtesse pour son hospitalité et, préférant le confort d'un entretien privé au bruyant repas des chevaliers oësgardiens, la princesse a fait venir quelques mets pour qu'ils puissent se sustenter en discutant. A ces délicates pâtisseries et fruits sucrés régionaux s'est ajouté un kohigan, fromage apporté de Höginheim que le seigneur péninsulaire tenait à faire découvrir à sa collaboratrice. Un goûteux met partagé entre eux deux, que l'uldéenne semble apprécier.

Au dehors, dans l'une des ailes du palais, une odeur étrange commence à incommoder les gardes. Apportée par une étrange fumée rougeâtre, l'intrigante senteur inquiète d'abord les quelques gardes présents qui en cherchent l'origine. L'un d'entre eux s'en approche presque assez pour le découvrir lorsqu'il s'effondre, bientôt suivi de ses compagnons et de tout employé présent dans la zone. Emportés par le sommeil, aucun ne voit passer l'homme au masque sombre traverser le couloir pour ouvrir quelques portes.

Dans les appartements de la maîtresse des lieux la demi-elfe est la première à s'effondrer, sommairement soutenue par l'oësgardien avant qu'il ne sombre lui-même dans le sommeil. Les minutes passent et une porte dérobée s'ouvre, celle d'ordinaire utilisée par le personnel de maison. Cependant ce sont trois étrangers qui en sortent, pénétrant secrètement dans les appartements. Et pendant que l'un ouvre grand les portes du balcon l'autre échange le fromage contre un autre de même aspect. La troisième déleste les bijoux du bras de la princesse marchande pour le mettre au sien, puis la recouvre d'un sombre manteau. L'un de ses compagnons se saisit alors de la princesse dissimulée et disparaît par là où il est entré. L'autre, le plus musclé, recouvre à son tour la femme qui l'accompagne et la porte à l'épaule en ne laissant visible que le bras portant les bijoux de l'uldéenne.
"L'est bon ?" Murmure l'homme dans un langage étranger.
"T'inquiète, traîne pas." Répond la fausse captive.
Le furtif ajuste donc sa capuche puis renverse différents meubles pour provoquer quelque fracas avant de s'en aller vers le balcon. Se servant d'une corde préalablement installée par son compagnon le malfrat regagne le rez-de-chaussée et traverse la cour vide afin de rejoindre son compagnon masqué.
"Pi ?" Demande le masqué.
Le baraqué se tourne vers le balcon pour remarquer que personne ne s'y trouve, constatant avec déception qu'aucun garde n'a pénétré les appartements.
"Ah bah... Personne... Et là ?"
"Bah... J'ai p'tet un peu forcé la dose... Pas sûr qu'y s'réveillent avant un mm'ment."
"Bon... Qu'est-ce qu'on fait ?"
"Ché pas..."
"Les gars, c'pas que j'm'emmerde mais faut trouver un truc là."
"J'ai une idée, j'crois."
"Ok, c'quoi ?"
Le masqué prend alors un grand souffle avant de hurler, dans un olliyan maîtrisé :
"Brigands ! Brigands ! A moi la gaaarde ! Des brigands !"
Et après s'être assurés d'avoir bien été repérés l'étrange trio escalade le mur à l'aide d'une échelle déjà disposée là.

Et pendant que les gardes éveillés poursuivent les fuyards quelques uns osent enfin entrer dans les appartements de la princesse, pour n'y découvrir qu'un seigneur péninsulaire inconscient. Le vacarme des miliciens alerte alors les chevaliers oësgardiens qui se précipitent jusqu'aux appartements de la princesse alors que des miliciens affolés se précipitent çà et là  dans le palais. Les hommes de la Nord-Péninsule pénètrent le lieu, bousculant quelques miliciens déstabilisés au passage, pour ne voir qu'un serviteur tenter de réveiller leur seigneur d'un manière pour le moins peu douce.
"Toi, Khaled !" S'insurge furieusement le capitaine oësgardien, accusant l'elfe qui d'un regard froid observe l'esclave gifler le péninsulaire endormi. "De quel droit osez vous..."
"Du calme Fridrick."
La voix grave du seigneur nordien a pour effet de taire immédiatement son chevalier. Se réveillant péniblement, l'esprit encore légèrement embrumé, l'homme regarde autour de lui.
"La princesse se porte-t-elle bien ?"
La question semble surprendre l'elfe autant que le visage de ce dernier perd quelques couleurs. Sa voix trahissant l'affolement qu'il tente de cacher, l'assistant de la Princesse-Marchande demande promptement à l'étranger ce qu'il a bien pu se passer.
"Alors vous ne l'avez pas trouvée..." Constate l'oësgardien, tout en se relevant. "Votre maîtresse et nous discutions quand une odeur étrange est venue d'au-dehors, puis la princesse s'est effondrée. Nous voulions l'aider mais notre esprit s'est embrumé, comme si le sommeil nous emportait, et puis plus rien. Est-il arrivé quelque chose ?"

L'elfe uldéen semble réfléchir, suspicieux, mais un milicien vient les interrompre. Ne faisant pas cas de la présence des invités, sans doute de par l'urgence de la situation, il informe son supérieur des fuyards poursuivis ainsi que des gardes endormis, confirmant sans le savoir les dires du nordien. L'assistant de la princesse hésite un instant avant de ordonner aux miliciens qu'une poursuite soit effectuée, écartant du fait ses soupçons sur les oësgardiens. Le fier seigneur, par ailleurs, n'hésite pas à proposer l'aide de ses hommes sitôt avoir appris le kidnapping de la princesse, une aide qui est immédiatement refusée. Khaled ne veut pas que l'incident soit ébruité, arguant que cela affolerait la population et porterait préjudice à la compagnie Irohivrah, et en ce sens il fait promettre à l'étranger d'en garder le secret. Ce dernier se montre compréhensif, acceptant même de quitter Uldal'Rhiz comme prévu pour ne pas éveiller les soupçons d'opposants à la princesse Irohivrah. Et c'est ainsi qu'au lendemain matin le bateau d'Oësgard quitte les quais d'Uldal'Rhiz, sans que personne en dehors du palais ne sache que la Princesse-Marchande a été enlevée.


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) Empty
MessageSujet: Re: Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé)   Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé) I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Le trophée de chasse [Maralina] (Terminé)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [Höginheim] Le trophée de chasse - Partie 2 [Maralina]
» Maralina Irohivrah [Terminé]
» Les chaleurs de Thaar (Maralina) [Terminé]
» Les rencontres forgent une destiné [Maralina] [Terminé]
» Chasse ouverte (fin) [Terminé]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: ITHRI'VAAN :: Principautés Vaanies :: Cité d'Uldal'Rhiz-
Sauter vers: