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 De Geresh à Thaar: Maudit païm [Solo][Clos]

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Aerianna Hiisi
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MessageSujet: De Geresh à Thaar: Maudit païm [Solo][Clos]   De Geresh à Thaar: Maudit païm [Solo][Clos] I_icon_minitimeDim 9 Déc 2018 - 21:38


Début de la quatrième ennéade de Favriüs, onzième année du onzième cycle.

J’avais été alertée du déplacement de Geresh à Thaar en retard, comme souvent, ou bien c’était pour cela que quelqu’un avait frappé à ma porte, hier, sans réponse de ma part. Quoiqu’il en était, je devais rejoindre père qui venait de quitter la demeure une petite demi-heure plus tôt. Il avait même embarqué Aethka, et j’aurais préféré faire le voyage avec elle qu’avec Ulk, qui sans surprise m’attendait à l’entrée de la demeure, me fixant et me jugeant de ses yeux vides. Un poisson, voilà ce qu’il était, un poisson tout gris. Je n’avais réellement rien à faire à Thaar, j’accompagnais mon père pour me montrer, mais mon absence n’aurait probablement aucun impact. En conséquent, je faillis ne pas bouger et laisser ce maudit poisson mourir d’inanition en m’attendant, mais père avait vu juste en emmenant Aethka. Il s’en servait comme d’un appât, et je marchais dans son jeu.

J’apercevais Ulk regarder dans ma direction, à une cinquantaine de mètres en contrebas, alors que j’étais sur une terrasse sur le flanc du palais. Bon, cette fois, il était dans son droit. Je me précipitai à travers le palais pour atteindre mes quartiers et enfiler ce que je trouvais. Le voyage ne devrait pas durer plus d’une demi-journée, et avec tout ça j’avais déjà une bonne heure et demie de retard sur le premier groupe. L’éleveur de païm me regardait comme si mon retard l’étonnait, je ne le regardai qu’un instant avant de me détourner de lui, il devait être nouveau. Mon attention se porta sur le monstre gris, lui aussi, qui se trouvait devant moi. Il manquait des dents à la bestiole, qui paraissait plus vieille qu’aucune que je n’avais croisé jusque là. Peut-être qu’on mettrait une journée, finalement.

Grimpant dans la litière assez grande pour accueillir deux personnes, et sans un mot à l’attention de l’éleveur ou d’Ulk, je m’allongeai sur un petit divan. La litière séparée en deux par un rideau de soie me permettait de ne pas voir le désagréable elfe noir, au moins. Tout avait été préparé selon les envies de Père, et en face de moi se trouvait un mannequin sur lequel mon armure trônait. Il voulait encore que je fasse la potiche et semblant de le protéger. Il avait de vrais gardes pour ça. Mais raisonner père était impossible, et si cette seconde identité qu’il me prêtait était idiote, c’était sa décision. Il espérait peut-être me marier à un pleutre qui aurait besoin d’une femme comme moi pour le protéger, malgré tous les bons arguments que j’avais trouvé pour le faire taire. Comment quelqu’un d’aussi têtu avait pu construire une telle fortune ? Quand j’hériterais de cette fortune, j’en ferais éventuellement meilleur usage, sûrement.

***

Je devais me trouver à mi-chemin entre le palais de Geresh et Thaar, quand une secousse se fit ressentir dans toute la litière. Projetée vers l’avant, et vers le rideau de soie, Ulk me rattrapa. La gravité nous attirait à la fois vers la tête du païm et vers le sol de la litière, dans le coin, et c’est là que nous nous trouvions, debout, Ulk et moi, alors qu’un vacarme se faisait entendre. Il m’aida à descendre de la litière pour comprendre ce qu’il s’était passé. Des gardes était là, à la sortie, un peu en retard. « Vous êtes des hommes ou des oreilles pointues ? Même Ulk a été plus rapide que vous. » Deux d’entre eux avaient les oreilles pointues d’ailleurs, des hybrides sûrement, qui auraient pu me répondre « les deux ». Mais ils n’avaient pas le courage nécessaire pour faire de l’humour dans un tel moment. Je pris conscience que la cacophonie ambiante n’était que l’éleveur, qui pleurait et hurlait en même temps. Et la raison de cette tristesse était évidente. Son païm bien aimé venait de s’effondrer vers l’avant, et l’angle de son cou ne présageait rien de bon, alors que ses pattes arrière étaient soulevées du sol. En plus d’être moches, ces créatures étaient déséquilibrées ? La raison principale n’était évidemment pas qu’un déséquilibre naturel, et la litière qui s’était décrochée de l’arrière avait créé ce surpoids vers l’avant.

Ulk posa la main sur le flanc de la bête qui respirait péniblement, et la retira au bout de quelques minutes qui semblaient durer des années. Il avait sondé le bestiau pour discerner à la fois ce qu'il pouvait faire pour lui et si ça en valait le coup, mais alors qu'il avait dépassé son espérance de vie depuis un moment et qu'une majorité de ses organes commençaient à défaillir, l'elfe noir ne fit que l'achever à l'aide de sa magie. « Il ne se remettra pas de cette chute, il est mort. » L’autre hurla de plus belle et je l’ignorai, gardant ma superbe et m’élançant vers l’avant. Une oreille pointue ainsi qu’Ulk allaient délester la litière de nos effets personnels et nous allions devoir poursuivre notre route à pied. C’était la pire des catastrophes imaginables au début du voyage, mais je ne pouvais pas montrer quoi que ce soit à ceux qui m’entouraient. Mon père allait attendre et me le reprocherait. Moi, j’allais attendre mes retrouvailles avec Aethka. Beaucoup trop de « pires choses » qui s’amoncelaient. Un des hybrides me proposa bien de réquisitionner une charrette appartenant à un marchand de Geresh qui rentrait de Thaar sans transporter une seule marchandise, mais n’étant pas un fétu de paille, je refusai l’offre en l’ignorant.

Après m’avoir rattrapé, Ulk me regarda d’un regard en biais. « Ta peau. » Baissant les yeux, je remarquai des lignes qui commençaient à se dessiner au même moment que je me sentais de mieux en mieux dans ma peau. Au lieu de repousser la sensation, je l’embrassais. Ulk qui ne m’avait quittée des yeux secoua la tête, il savait comment ça allait finir, mais ne l’empêcherait pas cette fois.


Dernière édition par Aerianna Hiisi le Sam 12 Jan 2019 - 22:58, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: De Geresh à Thaar: Maudit païm [Solo][Clos]   De Geresh à Thaar: Maudit païm [Solo][Clos] I_icon_minitimeLun 31 Déc 2018 - 20:38

Il m’avait prévenu, il m’avait prévenu et je l’avais superbement ignoré. Je n’avais pas pris en compte la fatigue de la marche lorsque j’avais laissé la magie m’envelopper, l’effort physique n’était pas mon fort et mes muscles me le rappelaient en brûlant. Lorsqu’on ajoutait à l’inconfort de la marche la douleur de la magie, tous mes sens avaient décidé de hurler pour ajouter à la cacophonie intérieure. Ma vue s’obscursissait alors que le soleil était haut dans le ciel, des frissons de froid s’ajoutaient à la sensation de brûlure de l’astre sur mes épaules nues, les sons extérieurs s’estompaient. La sensation était exquise, je changeais de monde ? Les yeux fermés, je me rendais compte ne même plus avoir d’emprise sur mes membres et le dernier sens à me faire défaut fut celui de l’équilibre, alors que je m’étallai de tout mon poids sur un sol mou, avant de perdre conscience.

***

Au moment de me réveiller, je m’attendais à retrouver ma petite troupe arrêtée autour de moi après m’avoir déplacée de la route, prête à repartir au moment où j’ouvrirais les yeux. Et j’aurais eu ce spectacle, assurément, si je n’étais pas volontairement allée plus loin que je ne l’aurais dû. La douleur irradiait dans tout mon corps, et baissant les yeux je découvrai une pointe d’énergie bleue me traversant plusieurs parties de mon corps. J’étais telle une pelotte de laine, les aiguilles me gardant entière. Qu’on en retire une, et je perdrais sûrement ma forme. C’est cette peur irrationnelle qui me forcait à rester immobile. Je redirigeai mon regard vers le ciel… vert ? Comment avait-il pu passer d’un bleu parfait à un vert aussi maladif ? Et où était passé le soleil ?

Ces questions ne restèrent pas longtemps en suspens, alors que la tête d’Ulk… Non… Que les têtes d’Ulk se rapprochaient de mon corps inerte. Leur peau était encore plus horrible dans cette ambiance verdâtre, et alors que j’aurais dû avoir un poisson argenté et maussade devant moi, j’avais un banc de poissons dont la couleur rappelait le venin qu’ils devaient abriter. C’était vert le venin ? Ils auraient pu se contenter de ça, mais ils avaient des mains, et faisaient mine de les approcher des aiguilles bleutées, ils voulaient en plus de me tuer m’ôter de toute forme. Aethka me reconnaitrait-elle ? Et aussi sûrement que je l’avais imaginé, les quatorze Ulk tirèrent à l’unisson sur les aiguilles.

La marée d’Ulks s’éloigna. Et alors que rien n’avait changé, que j’étais toujours sur cette route, je n’étais qu’une tête posée sur une multitude de filins qui avaient jadis été mon corps. Vingt, pour être exact, et chacun se terminait soit sur un doigt, soit sur un orteil. Je n’étais probablement plus reconnaissable, et si je l’étais, ce n’était que grâce à ma tête. Lorsqu’un païm s’approcha d’un pas lourd, je pensais que l’éleveur et son foutu animal allaient revenir pour se venger. Se venger de quoi exactement ? Une partie de moi-même savait, mais elle ne voulait pas le partager au reste, elle me disait juste qu’il était motivé par la vengeance, comme si je pouvais faire quelque chose maintenant.

Un pan de la litière s’entrouvrit et je pus admirer le profil d’Aethka. Il n’était pas là pour m’écraser, il amenait celle qui allait me sauver. J’hurlai silencieusement, n’ayant plus que des lambeaux de poumons qui refusaient de se remplir, et elle m’ignora, avant de retourner dans ce qui devait être un divan. J’allais être écrasée, et comme lorsqu’on écrase un fruit trop mur, j’allais éclabousser les environs. Reconnaîtrait-elle le sang sur les pattes de l’animal comme celui de son amante ? Bien sûr. Je sentais le sol vibrer à chaque pas du gros animal, alors qu’il s’approchait, inexorablement. Au bout de ce qui semblait être une éternité, je le vis soulever sa patte énorme, et elle s’abattit sans s’arrêter en plein sur moi. Une douleur extrême mais d’une durée infiniment petite se fit sentir.

***

Je me réveillai avec des vibrations, il ne m’avait pas eue ? Mais que signifiait alors cette douleur que j’avais ressenti ? Elle avait été agréable, je crois, mais frustrante. Quoique, je pourrais la retrouver un jour, si je survivais à cette journée, le prochain païm, peut-être ? N’importe quel bœuf ou cheval pouvait faire l’affaire en réalité, pas besoin d’un monstre comme celui-ci. Victime de démangeaisons sur le point le plus avancé de mon visage, je levai un bras pour en gratter l’extrêmité. Un bras ? J’avais un bras ? J’ouvrai les yeux pour m’en assurer, et fus aveuglée par un grand soleil dans un ciel bleu. Mon corps était là, dans son intégralité, et je voyais le paysage défiler comme si j’étais en lévitation.

Reprenant mes esprits, je me rendis compte qu’Ulk, à mes côtés, dormait à poings fermés. Il était gris, me dis-je soulagée. J’arrivai à me redresser aisément, comme si rien ne m’était arrivé, et constatai un corps entier, posé sur une charrette vide. « Ne t’avais-je pas dit que ne voulais pas de charrette ? » Mon ton accusateur fusa vers Ulk. « J’m’en fous. Dors, on a encore de la route. » Il me répondit sans ouvrir les yeux, dans un grommellement. Piquée au vif, je ne répondis cependant pas, si ma fierté m’avait interdit une charrette, il y a quelques… Heures ? Jours ? J’étais contente d’être sur une d’entre elles. Ma garde marchait autour de la charrette, et un regard noir répondit à l’idiot au fond qui me regardeait avec compassion. Le conducteur, lui, avait des oreilles qui saillaient sous son casque. Encore cet hybride ? Je le punirais peut-être d’exister, à mon retour à Geresh.

Croisant mes bras, j’allais attendre sagement d’arriver à destination de toute façon, qu’on le veuille ou non. Et je n’avais en ce moment là pas la présence d’esprit pour me rendre compte que tout le monde n’attendait que ça de moi. A part l’idiot du fond, je sais pas ce qu’il attendait lui, et il ne me quittait pas des yeux, comme si j’étais quelque déesse Ithri’Vaane.

J'arriverais éventuellement à Thaar, aussi fraîche que si ce maudit païm n'était pas mort en route.
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