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 Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)

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Daneva
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MessageSujet: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeDim 6 Avr 2008 - 0:45

Ce soir-là, la lune était absente du ciel nocturne. Il était tard… On venait d'atteindre le moment où le crépuscule semble tout aussi lointain de l'aube, le moment où même la lueur tremblotante des torches voit son effet diminuer. Les rues de la ville étaient désertes et semblaient paisibles, comme si elles aussi avaient besoin de se reposer après une longue journée à supporter la présence de multiples passants. Brisant cette quiétude, un chat bondit sur une gouttière et se hissa sur le toit d'une habitation sans un bruit. Ses pupilles félines brillaient dans la nuit, deux globes réfléchissant la pâle lueur des étoiles… Ils suivaient quelque chose d'invisible en bas, quelque chose qui n'existait que pour ce chat.

Il s'agissait de Daneva, silhouette féminine au déplacement rapide, qui glissait dans la nuit vers une destination qui ne regardait qu'elle. C'était bon de se sentir revivre après cette période instable durant laquelle elle avait été forcée de garder le lit. Elle avait craint que son corps ne la trahisse, que pour la première fois, elle ne puisse plus compter sur son agilité ou sur son équilibre. Cette soirée venait de lui prouver le contraire, et cela la rassurait… C'était bel et bien fini, elle était guérie. Toutes ses préoccupations habituelles avaient vite repris le dessus : il fallait s'occuper de la Compagnie le plus vite possible, la peste gagnait l'ensemble de la ville à une vitesse alarmante. Calis l'inquiétait aussi… Il était venu la voir au château, mais était reparti bien trop vite. Dane craignait qu'il ne la pense morte, car elle ne l'avait pas revu depuis sa guérison. En réalité, il s'était passé beaucoup de choses depuis sa sortie du château… La jeune femme n'avait pas perdu de temps, elle était directement allée libérer le Capitaine Triss Amras de la prison de la ville, avant de parler affaires avec lui. Ayant obtenu ce qu'elle désirait, elle s'était occupée quelques jours de la Compagnie, hâtant le transfert vers Nelen qui était devenu vital pour la survie de la guilde… Aucune trace de Calis au QG. Le bras droit n'avait pas montré le bout de son si beau nez, et Daneva commençait sérieusement à s'inquiéter. Plus que tout, il lui manquait… Calis était l'homme qu'elle aimait, et elle avait besoin de sa présence à ses cotés pour continuer à se montrer aussi forte.

Soucieuse, la Silencieuse ne remarqua pas le large pot de fleurs qui décorait l'entrée d'une habitation et le heurta douloureusement. L'objet bascula sur le coté et se fracassa au sol, produisant un très désagréable tintamarre qui déchira le silence autrefois paisible des rues. Tous les muscles de la jeune femme se contractèrent et aussitôt ses yeux cherchèrent du mouvement. Rien… A part le chat qui, là-haut sur son toit, avait légèrement sursauté et qui fixait maintenant la fauteuse de trouble d'un air courroucé. Daneva le regarda un instant puis fit volte-face, à moitié rassurée. C'était idiot, il fallait qu'elle se concentre au lieu de penser au doux visage de son amant, cela finirait par lui attirer des ennuis… Elle pouvait retracer mentalement les contours des muscles de son torse, imaginer tous les reliefs si fermes du corps aimé ; elle pouvait se souvenir du ton qu'il prenait pour lui dire qu'il l'aimait, et même de la chaleur de son souffle lorsqu'il respirait près de sa nuque… Le bruit de l'eau qui s'écoule la tira de ses pensées. Elle avait atteint un petit pont enjambant un cours d'eau peu profond qui traversait la ville de part en part. Elle connaissait cet endroit : le lieu de rendez-vous se trouvait à deux rues de là. Déterminés, ses pas foulèrent les pierres du pont alors qu'elle se laissait de nouveau envahir par le douloureux souvenir de Calis.

Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas la silhouette tout aussi discrète que la sienne qui arrivait en face, ni celle qui les épiait du haut d'un toit. Et contrairement à tout à l'heure, cette dernière ne portait pas de moustaches…


Dernière édition par Daneva le Ven 8 Aoû 2008 - 5:23, édité 1 fois
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Dryae
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MessageSujet: Re: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeDim 6 Avr 2008 - 5:23


Tout aussi perdu dans ses pensées, Calis errait Diantra telle une âme en peine. Il ne sortait que tard le soir, alors que les commerces fermaient, et que progressivement les Diantrois regagnaient leurs habitations. Trois jours déjà. Trois jours que le jeune homme mangeait à peine, trois jours qu'il avait prié pour Daneva. Trois jours, qu'il la savait mourante, ou morte déjà.

C'est les yeux rouges, par le sommeil - ou les fois où malgré lui, il avait pleuré son amante - qu'il s'élança dans les rues froides de Diantra, alors que l'hiver approchait à grand pas. Doté d'une vision sans faille, nonobstant sa fatigue, il se mouvait gracieusement dans les rues de la grande cité, qui plongée dans un noir terrifiant, s'était rapidement vidée, pour laisser place au silence. Quelques chats trop curieux, venaient troubler le mutisme des rues glaciales, mais moins d'une seconde après, tout redevenait calme, silencieux. En parlant de Silencieux... Perdu dans ses pensées, Calis se demandait bien ce qu'il pouvait bien se passer au QG de la Compagnie. Comment réagissaient les Silencieux, face à la disparition de Daneva ? Étaient-ils au courant ? Et.. Quel serait l'avenir de la guilde ? Sombrer dans le ténébreuses cryptes de Notre Dame de Deina, nouvellement ?

Il ne put s'y attarder, qu'un bruit sourd s'éleva à quelques mètres de lui. Un chat sûrement. Sans lever la tête, sans même ciller, il continua sa marche. Arrivé à un croisement, il lança un regard circulaire, et aperçut, à sa gauche, sur le petit pont, une silhouette mince, qui se déplaçait lentement et de façon féline, vers lui. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Il aurait mit la main au feu, cette silhouette, cet inconnu, ne pouvait être que Dane. Dans son délire, conscient de sa stupidité - elle ne pouvait être vivante, et encore moins se promener dans les rues de la ville - il se mit à courir désespérément pour rejoindre la personne, avant qu'elle ne s'en aille, et disparaisse dans l'ombre d'une rue.

Sa voix se fit hésitante, et il dut s'y prendre à plusieurs reprise.


- Da.. D.. Da... Da... Danne... Dannnev... Da.. Daneva ?

Trop occupé à essayer de discerner correctement le visage de la personne, il ne remarqua pas, en face de lui, une silhouette élevée sur le toit d'une maison.

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Dernière édition par Aléa le Mer 9 Avr 2008 - 1:06, édité 1 fois
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Kurt
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MessageSujet: Re: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeLun 7 Avr 2008 - 9:45

Kurt observait Daneva depuis le toit, marchant tranquillement dans les rues de Diantra. Il la suivait depuis des heures et elle ne s’en était pas rendu compte. Soit elle était très préoccupée, soit elle était vraiment stupide ! Il optait plus pour cette seconde solution. Comment cette petite catin pouvait-elle avoir survécue aussi longtemps en étant aussi peu prudente. Cela le dépassait. Il avait envoyé de nombreux hommes à sa recherche, bien décidé à la ramener auprès de lui, et de sa couche, mais aucun ou presque n’était revenu vivant.

Pendant longtemps il n’avait pas compris comment telle chose était possible, jusqu’à ce qu’il apprenne qu’elle faisait partie des Silencieux. Mieux, elle était le bras droit de Pahe. Comment cette petite pute avait pu réussir à devenir le bras droit de cette compagnie légendaire ? Cela le dépassait, surtout en la voyant aussi imprudente. Est-ce que d’habitude elle sortait avec des hommes pour la protéger ? Ou bien ses hommes étaient-ils incapables de s’occuper d’une simple femme ? Si c’était le cas les choses changeraient.

Depuis qu’elle faisait partie des Silencieux, elle n’arrêtait pas de lui mettre des bâtons dans le roues. Elle prenait un malin plaisir à prendre son royaume, imposant sa loi sur SES quartiers. Il était sûr qu’elle réussissait à convaincre Pahe de faire cela, juste pour l’énerver. Cela il ne pouvait le supporter plus longtemps. Elle allait payer, et de la manière la plus horrible qui soit. Kurt allait enfin se venger de toutes les humiliations qu’elle lui avait fait subir. Un sourire sadique et cruel illumina le visage de Kurt tandis qu’il pensait déjà à ce qui allait se passer.

Il observa plus attentivement l’homme qui marchait sur le pont. Il ignorait son nom, tout ce qu’il savait c’était qu’il était le compagnon de Daneva, et c’était bien assez. Comment cet insecte osait-il toucher son corps ? Daneva lui appartenait, à lui et à personne d’autre. Elle avait beau refuser, elle reviendrait auprès de lui, qu’elle le veuille ou non, et il éliminerait tous les obstacles qui se dresseront sur sa route. L’homme marchait difficilement, comme s’il était malade. Avait-il été touché par la peste ? Tant mieux ! Cela n’en serait que plus facile, il n’opposerait pas de résistance.

Alors que Daneva s’avançait sur le pont, Kurt bondit du toit, descendant au sol et courut droit sur elle. Le bruit de sa course l’alerta, mais elle n’eut rien le temps de faire. D’un geste rageur, il la poussa avec violence la propulsant droit dans l’eau. Puis, il se tourna vers son compagnon. Ce dernier avait du mal à dégainer son épée, mais Kurt attendit qu’il le fasse. Ce serait encore meilleur. Kurt, sortit doucement son épée et chargea. L’homme était affaiblit, ce qui eut pour effet de rendre ses réflexes mous et lents. Le combat ne durerait guère. Après quelques passes, s’amusant comme un fou, Kurt bloqua l’épée du compagnon de Daneva, sortit une dague de sa ceinture et le poignarda. L’homme ouvrit des yeux incrédules, ne pouvant croire qu’il venait de se faire poignarder. D’une pression sur son bras, Kurt l’obligea à lâcher son épée, puis il le prit par l’épaule le jeta par-dessus le pont, et chuta droit dans la rivière, auprès de celle qui l’aimait. Puis il agita sa dague ensanglantée au-dessus de la jeune femme, souriant d’un air enjoué et sadique, et se mit à lécher le sang sur la lame. Il jouissait de voir la jeune femme se débattre pour remonter à al surface l’homme qu’elle aimait.


« Tu te souviens de moi, ma jolie ? »

Il sourit à pleine dents, détruites par une mauvaise hygiène, et lança un rire tonitruant qui résonna dans le calme de la nuit.

« Dane, Dane, Dane. Tu vois ce qui se passe quand on me défie ? On en paye le prix fort. Je te l’avais dit, ce quartier est à moi, tout comme toi. »

Il rangea sa dague, et observa la jeune femme traîner son compagnon sur la barge. Il n’en avait plus très longtemps. Il était affaiblit pour une raison inconnue, avait pris deux coups de sa dague dans le corps, et avait pris un bain froid forcé. Ses chances de survie étaient inexistantes.


« Profites bien de ce moment avec lui, ce sera le dernier. Amuses-toi bien ma chérie. »

Puis il partit dans la nuit, s’enfonçant dans les ruelles obscures de Diantra. Il se dirigeait droit chez lui, dans quartier général. Daneva allait venir le voir, il le savait. Elle voudrait venger son amant, mais hélas pour elle, Kurt l’attendrait de pied ferme. Elle connaîtrait alors vraiment le prix à payer pour l’avoir défié. Il la ferait sienne, la battrait, la maltraiterait, l’épuiserait au point qu’elle lui demandera de la tuer. Et quand il se lasserait, il pourrait toujours négocier avec Pahe, s’il tient vraiment à elle.

Souriant il entra dans une auberge d’apparence minable, mais qui en fait était le quartier général de Kurt. C’était de là qu’il dominait tout Diantra. L’auberge était vide. Pas besoin de qui que soit, lui seul suffirait. Elle ne pourrait pas le battre, en encore moins le tuer. Il était trop fort pour cela. Prenant une bouteille de vin de derrière le comptoir, il tira une chaise et s’assit, prenant soin de mettre son épée sur la table pour pouvoir la prendre à toute vitesse. Il arracha le bouchon avec ses dents, le recracha et commença à boire au goulot. Puis, lâchant un rot satisfait, il regarda la porte en face de lui.


« Viens ma jolie, viens. Je t’attends ! »
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Daneva
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MessageSujet: Re: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeLun 7 Avr 2008 - 13:12

Une voix prononça son nom… Une voix assez familière pour la tirer une nouvelle fois de ses pensées. Daneva releva brusquement les yeux pour les poser avec surprise sur la silhouette qu’elle aimait tant contempler. Calis, à quelques pas devant elle, et elle ne l’avait même pas remarqué avant. Il avait l’air si faible… C’était anormal, lui qui d’ordinaire impressionnait ceux qui avaient la chance d’être en sa présence par sa carrure puissante et son allure qui imposait le respect. Dans l’obscurité, ce soir là, on aurait dit un miséreux, l’une des milliers de victimes de l’épidémie qui ravageait la capitale. Le cœur de Dane se serra encore plus, si cela était possible : non, il ne pouvait pas être malade, pas Calis… Si fort, si… intouchable, invulnérable. Cet état n’était que passager, la présence de la jeune femme lui rendrait sa vigueur d’antan. Elle le savait, car autant qu’elle avait besoin de lui, il avait besoin d’elle.

-Calis !

La voleuse avait peine à croire qu’elle venait de rencontrer l’homme de ses pensées à cette heure là, à cet endroit là… Comme si leurs destins étaient liés, ils se croisaient cette nuit dans l’immense Diantra, deux moitié trop longtemps séparées qui n’aspiraient qu’à se compléter à nouveau… Alors qu’ils s’élançaient spontanément l’un vers l’autre, elle croisa son regard et senti une vague d’émotions submerger sa poitrine et compresser allègrement son cœur. C’était bon de le retrouver… Elle passerait le reste de la nuit à caresser son visage, à prononcer son nom et le rassurer. Ils iraient mieux, l’un comme l’autre.

Quelque chose clochait dans cette si heureuse scène. Un bruit discordant, dans son dos… Engourdis par la surprenante présence de Calis, les réflexes de la jeune femme lui firent défaut pour la première fois de sa vie. Elle se retourna trop tard, et n’eut que le temps d’apercevoir une masse sombre qui la bouscula avec une force étonnante. Sa hanche heurta la petite barrière de pierre, basse, bien trop basse… Déséquilibré, le corps de Dane bascula vers l’extérieur et elle eut l’impression de chuter avec une lenteur insupportable vers les eaux obscures. Son esprit n’arrivait pas à se mettre en route, elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer et ne parvenait pas à faire le lien avec quoi que ce soit de cohérent.

Le contact brutal avec l’eau glacée sembla redonner au temps son rythme habituel. Tout redevint extrêmement rapide, ingérable. Il y avait finalement pas mal de fond… Dane ne le toucha pas. Ses membres s’agitèrent quelques instants, tentant de la remettre d’aplomb. Le haut, le bas ? Il n’y avait que cette eau froide, tellement froide qu’elle lui donnait l’impression d’avoir avalé un seau de glaçons... Enfin, son visage creva la surface, et aussitôt elle inspira une longue gorgée d’air gelé. Ses yeux se levèrent instantanément vers le pont au dessus d’elle, et sur les deux silhouettes qui s’y mouvaient. Pas le temps de remonter… Déjà, un gémissement plaintif se faisait entendre, déchirant les entrailles de Daneva qui n’osait y croire.

Ce n’était pas possible ce qui arrivait, c’était trop stupide… Dane, la grande Dane ne pouvait pas se laisser piéger de la sorte ! Pourtant lorsque le corps inerte de Calis plongea dans les flots à coté d’elle, il n’y eut plus aucun doute : tout était en train de s’écrouler, sans retour en arrière possible. Elle refusait d’y croire ! Elle repoussait l’idée que cela puisse arriver de tout ses forces, elle retardait l’échéance jusqu’aux limites de ses capacités… Instinctivement, ses mais s’agrippèrent aux vêtements de l’homme et le remontèrent à la surface. Il bougeait faiblement… Et pesait son poids. Dane n’y arrivait pas, elle pataugeait dans cette eau gelée et laissait la panique envahir ses sens, brisant un à un les barrages de son esprit, lorsqu’une voix grinçante se fit entendre au dessus d’elle.

L’agresseur ! Aussitôt, elle leva les yeux et reconnu avec horreur un homme qu’elle détestait par-dessus tout : Kurt. Cet immonde porc ! Il venait de… Qu’avait-il fait à Calis ? La panique au creux de la poitrine de la jeune femme se décupla subitement. Voilà, elle commençait à réaliser… Un cri s’échappa de sa gorge, puis un deuxième, noyé en partie à cause de ses gesticulations qui l’entraînaient vers le fond. Elle s’agrippait au corps de son amant et rien au monde ne l’aurait fait lâcher prise, cependant le visage de Kurt au dessus d’elle avait emprisonné son regard. Elle entendit ses paroles comme dans un cauchemar sans vraiment les écouter. Il fallait sortir Calis de là le plus vite possible, c’était son unique préoccupation. Elle voulait sauver son compagnon et le venger en même temps, mais c’était impossible. Son cerveau débordé n’arrivait pas à traiter toutes les données en même temps, et cela lui était insupportable… Elle en hurla de rage, se donnant ainsi la force d’atteindre enfin la berge et d’y hisser le corps inerte. Kurt avait disparu après une dernière réplique haïssable, la laissant en proie à l’affolement le plus total.


-Calis… Calis…

La jeune femme ne pouvait plus empêcher ses lèvres de prononcer le nom aimé sans s’arrêter, comme si cela allait l’aider à le retenir auprès d’elle. Avec des gestes désordonnés, elle déchira la chemise de l’assassin et découvrit les deux plaies béantes sur son abdomen. Une longue plainte remplaça le nom qu’elle prononçait sans plus s’en rendre compte. L’ampleur du désastre lui apparaissait maintenant dans son intégralité et lui donnait l’impression de se débattre une nouvelle fois dans l’eau.

-Mon amour, je t’en prie, ne…

Ne quoi ? Dane était incapable d’achever sa phrase et la laissa en suspend. Des sanglots nerveux prirent la suite. Elle se hissa à son niveau et approcha son visage du sien, caressant les joues glacées de ses mains qui l’étaient tout autant. Ils échangèrent un regard, sûrement le dernier. Cette idée paraissait inenvisageable, et pourtant il faudrait bien l’accepter. Hors de question. Dane serra les dents pour endiguer sa panique et s’abîma les yeux sur le visage ravagé par la douleur qu’elle tentait en vain de réchauffer entre ses mains tremblantes et inefficaces. Sa beauté la frappa de plein fouet, lui arrachant un sanglot plus fort que les précédents, mais moins que les suivants… A quelques instants de sa mort, il était plus beau que tout ce qu’elle avait jamais eu l’occasion de contempler et cela déchirait son cœur au-delà du supportable. Elle s’effondra sur son torse et déchira une nouvelle fois le silence de la nuit d’un hurlement de douleur. Calis ne pouvait pas mourir, il ne pouvait pas la laisser ainsi alors qu’ils leur restait tant de temps et de projets à réaliser…

-Je t’aime Calis ! Reste… S’il te plait… Tu ne…

Ses paroles n’avaient plus aucun sens, elles témoignaient seulement de l’état proche de la folie dans lequel se trouvait la jeune femme. Si elle en avait été capable, elle se serait agrippé aux lambeaux de l’âme de Calis et l’aurait empêché de s’en aller… Mais elle était impuissante, rien de ce qu’elle ferait ne pourrait dorénavant changer le cours du destin de l’homme qu’elle aimait.
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Dryae
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MessageSujet: Re: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeVen 18 Avr 2008 - 22:46

Faible, apathique, lorsque qu'il reconnut la voix de celle qu'il aimait, son cœur se mit à battre à tout rompre, et malgré l'inquiétante obscurité qui régnait, une lueur vint éclairer son visage, et interdit, il se mit à marcher d'un pas rapide vers la silhouette. A l'étincelle d'une étoile il distingua enfin dans la pénombre, le visage fin, les courbes subtilement dessinée, et la démarche féline de son amante. Aujourd'hui, ils s'abandonneraient l'un à l'autre, exaltant leur rencontre, comme pour rattraper le temps perdu. Il trébucha, vacilla, et sans se relâcher, il se reprit tant bien que mal, en ralentissant sa course effrénée vers son amante. Grosse erreur... Une silhouette inattendue s'interposa entre les deux amants, et avant même qu'il eut put faire quoique ce soit, ralentit par ce déluge de sentiments, d'émotions, Dane tombait déjà inévitablement par dessus le pont, dans les eaux froides de la rivière.

Laborieusement, il s'obligea à dégainer son épée, laissant Daneva seule derrière lui, après avoir lancé un rapide coup d'oeil par dessus son épaule. L'homme devant lui fit un pas en arrière, il attendait visiblement que son adversaire se mette en garde, soit prêt à engager le combat, alors qu'il aurait très bien put profiter de son état de faiblesse pour le tuer. Non, l'homme attendait, il semblait vouloir se battre. Trop occupé à essayer de maintenir son épée en équilibre devant lui, il ne vit le sourire jaune et désagréable qu'affichait l'autre. Mais c'est qu'il s'amusait ! S'en rendant compte, il brandit l'épée en avant. Lourde, son épée rencontra celle de son adversaire, et pendant un peu plus d'une minute, leurs épées se disputaient. Nonobstant sa lenteur, et sa maladresse, Calis se défendait comme il le pouvait.

L'homme s'amusait indubitablement, et son éclat de rire affirma ses pensées, pensées bien confuses qui valsaient entre Daneva, et le combat. Dans un élan de folie, Calis lança son épée à la recherche du flanc de son adversaire, laissant à découvert son abdomen, grosse et malheureuse erreur, l'inconnu agacé en profita... Il sentit une douleur atroce le transpercer et, incrédule il baissa les yeux lentement, et aperçu une dague, triomphante, enfoncée profondément dans sa chair. L'assassin écarquilla les yeux, et son regard confus plongea dans ceux de son bourreau. Puis, encore une fois, la lame fatale, inexorable, cruelle, vint rejoindre la précédente quelques centimètres plus haut.

Un gémissement sourd s'échappa de ses lèvres, et ses mains agrippèrent le bras de l'homme. Lentement, le souffle coupé, il murmura avec difficulté, à l'oreille de ce dernier :

- Kurt. Fi... Fils de putain...

Comment avait-il deviné l'identité de l'homme ? Cette cicatrice sous l'œil, il en avait tant de fois entendu parler, qu'il l'aurait reconnu entre mille. Mais il ne put rien ajouter d'autre, qu'il se retrouva dans les airs, tombant à une vitesse ahurissante dans l'eau glacée et hostile qu'était que cette rivière, à l'arrivée de l'hiver. En moins d'une seconde il fut submergé et, transit, aveuglé par les ténèbres de la rivière il se laissa couler pour atteindre le fond, gardant désespérément de l'air dans ses poumons, et pouvoir ensuite remonter à la surface, s'étant enfin repéré dans l'indifférente rivière qui l'engloutissait lentement. Une seconde, deux secondes... Dix secondes, et en vain, la première bulle d'air s'échappa de ses lèvres, suivit à une seconde prête par les autres. Il ferma les yeux, résolut, sa vie s'échappait elle aussi, inévitablement, et il n'y pouvait rien, il n'avait plus de force, et à cela s'ajoutait les deux blessures. Puis soudain, une main le saisit par le col de la chemise, et le remonta à la surface de l'eau, qu'il viola brusquement, en respirant une bouffée d'air. Il toussa, il pataugea, son esprit tanguant entre vie et mort, ses yeux se fermèrent, et il ne les rouvrit qu'une fois hissé sur le bord de la rivière. Le rouge s'était répandu sur sa chemise blanche, et deux blessures baillaient, béantes, fatales, sur son abdomen autrefois inaccessible.

Ce ne fut pas sa vie qui défila devant ses yeux absents, comme il aurait été possible de croire, mais tout ces moments vécus avec Daneva, depuis leur rencontre, jusqu'au dernier, chez le roi. Les paroles de Daneva le ramenèrent à lui, et respirant péniblement, il dit d'une voix douce et basse, comme s'il ne voulait être écouté que par elle :

- Mon ange...

Il essaya de s'asseoir, mais en vain, les deux blessures le rendaient impuissant. Il sentit le poids réconfortant de son amante sur lui, et il ferma les yeux, en souriant. Qui aurait crut que Calis, l'indomptable, Calis, l'invulnérable, allait mourir ainsi ? si vulnérable, si faible, si bêtement poignardé. Bêtement ? Une larme perla sur sa joue. N'ayant jamais été très adroit pour s'exprimer, il dit d'une voix assurée :

- Je dois. Tyra en a décidée ainsi.

Et une boule nouant sa gorge, il ajouta avec plus de difficulté qu'il ne l'aurait crut, mais aussi avec une force dont il restait pantois :

- Je t'aime.

Calis, calme, serein comme à son habitude, prit la main de la jeune femme dans la sienne, la serrant avec le peu de force qu'il avait, et en un dernier effort, il leva la tête, et embrassa Daneva.

Il la quittait, certes, il la quittait... mais en elle germait déjà un petit être, celui qui serait son fils. Quelques secondes après avoir reposé sa tête contre la terre boueuse et froide, son sang bouillonnait dans ses veines, son cœur menaçait d'exploser sous sa poitrine tellement il aimait celle qui se trouvait devant lui, et son sourire laissait voir qu'il affrontait la mort avec dignité, avec honneur. De sa main gauche ankylosée par le froid, il s'ôta la bague qu'il chérissait tant, et la renferma dans celle de Daneva, puis rendit l'âme, sans avant avoir contemplé une dernière fois ce visage angélique.

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MessageSujet: Re: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeMar 22 Avr 2008 - 9:37

Tout cela était idiot, vraiment trop idiot. Avant cela, Daneva s’était imaginé différentes morts, toutes très différentes, mais reliées par un élément qui revenait à chaque version : elle mourrait en même temps que Calis. Que ce soit l’épée à la main au milieu d’une mêlée, nus dans des draps tâchés de sang tels deux amants assassinés au paroxysme du plaisir ou même pendus à la même poterne devant une foule vindicative, il était toujours avec elle, partageant cette épreuve et l’accompagnant dans l’Au-delà, son âme sœur. Mais dans cette réalité si douloureuse, il partait tout seul ! Il l’abandonnait à son destin alors qu’il avait promis de la tenir toujours entre ses bras, alors que leurs destins semblaient liés. Si Dane se tuait tout de suite, elle partirait avec lui, n’est ce pas ? Mais elle n’y pensa pas. Ces choses qui vous paraissent si importantes après coup, mais qui devraient venir au moment où votre esprit n’est pas capable de s’en souvenir…

Non, Daneva restait totalement impuissante face à son destin qui avait vraisemblablement décidé de changer radicalement sa vision du futur. Et il ne faisait pas que ça… Il la brisait, la vidait de sa joie et de son enthousiasme. Il ne faisait plus aucun doute que ce qui venait d’arriver laisserait la jeune femme aussi vide qu’une coquille, aussi vide qu’un cadavre dont on a tranché la gorge et qui se vide de tout… Rire ? Sourire ? Cela n’existait plus, alors que Dane assistait, paniquée, à la fin de Calis. Son visage torturé par la douleur semblait se graver dans son esprit, comme une promesse de tourments ultérieurs sans fin. Elle souffrait autant que lui… Et elle aurait tant voulu lui exprimer, dans les quelques secondes restantes, tout l’amour qu’elle éprouvait pour lui ! Stupides mots bloqués dans sa gorge…

Daneva s’était changée en statue incapable de réagir, jusqu’au moment où il l’embrassa. Cette dernière danse entre leurs lèvres semblait animée d’un rythme morbide, c’était à la fois le plus beau et le plus horrible de leurs baisers – il y en avait eu tellement… Les larmes de la jeune femme se mêlèrent à celle de l’homme alors qu’il reposait lourdement sa tête contre le sol. Ses doigts se serrèrent compulsivement sur la bague qu’il lui donna, comme un cadeau d’adieu. Ses yeux clairs se posèrent à nouveau sur les siens et, refusant d’y croire, elle assista au départ de la lueur de la vie… Ses pupilles, lentement, devinrent inexpressives puis s’éteignirent enfin. Daneva réagit. Jamais elle n’avait hurlé aussi fort de sa vie, elle avait besoin de faire sortir ce sentiment d’horreur qui inondait ses sens. Elle hurla pour Calis, pour tous les merveilleux moments qu’ils avaient passé ensemble et tous ceux que Kurt leur avait volé, elle hurla pour la vie qu’elle avait imaginé à ses cotés qui s’effondrait comme du verre brisé, et elle hurla surtout pour cet amour immense qui lui arrachait des larmes de folie. C’était comme si son cœur luttait contre la vie pour s’arrêter de battre à son tour, pour l’aider à rejoindre son aimé…

Combien de temps resta-t-elle ainsi, à serrer le cadavre devenu froid contre sa poitrine tremblante, à murmurer un filet de paroles incompréhensibles à une oreille qui de toute façon n’entendait plus rien ? Autour d’eux, le sol avait prit une teinte rougeâtre et s’imbibait du sang de Calis. Les lèvres du mort devenaient blanches malgré les incessants baisers de Daneva, qui laissait la folie diriger ses actes. Un vend glacial balayait les lieux, répandant son froid meurtrier comme un souffle de mort. Les vêtements mouillés de Dane menaçaient de geler sur son corps frigorifié, et ses propres lèvres palissaient elles aussi. Le silence était revenu, comme si rien ne s’était jamais passé… Les habitants du quartier avaient sans doute été réveillés par les cris de la jeune femme, mais n’avaient fait que se retourner dans leurs draps. Il y avait tellement de morts en Diantra à cette sombre époque… Un de plus, un de moins, pourquoi la douleur de cette jeune personne serait-elle plus touchante que celle des autres ? Et puis, les assassins tels que son amant, on les préférait six pieds sous terre, c’était bien mieux ainsi.
Daneva était donc seule face à l’horreur, une horreur surprenante qui la laissait démunie. Si elle restait ainsi prostrée sur cette statue de glace, elle finirait bien par devenir folle pour de bon… Kurt. Cette enflure de Kurt. La coquille vide se remplissait lentement, d’un sentiment qui masquait partiellement la douleur de la tristesse : la haine. Une rage meurtrière commençait à se répandre dans le corps de la voleuse, qui trouva cela presque agréable. Oublier le visage si touchant de Calis, oublier sa mort injuste, juste penser à la vengeance.


-Il va payer mon amour… Je te le jure, il va regretter ça…

Une dernière fois ses lèvres se posèrent sur celles du cadavre, ultime contact bien dérisoire, puis le regard de Daneva se ferma. Elle se releva difficilement, par à-coup, enfila la bague et détourna les yeux du corps. Un lion grondait dans ses entrailles, et il réclamait du sang ! Elle allait le satisfaire, dans l’heure. Calis pourrait bien attendre un peu, qu’il la pardonne… Elle reviendrai le chercher plus tard, quand tout serait finit pour Kurt. N’avait-elle pas un rendez-vous avec le leader de la Marine Marchande justement pour régler son compte à cette ordure ? Plus rien n’avait d’importance. Seul comptait Kurt dorénavant… Et quand il n’y aurait plus Kurt, il n’y aurait plus rien. L’unique but de Daneva à cet instant était de lui faire regretter d’être né, de lui faire hurler sa douleur, de l’entendre glapir le nom de sa mère et de le faire ramper devant elle comme un chien. Il venait de lui infliger pire chose imaginable, à son tour de lui faire endurer les pires tourments.

C’est une machine qui se mit en marche vers la misérable taverne de Kurt. Dane faisait peur à voir… Glaciale, du sang sur le visage et le corps, une démarche à la fois mécanique et assurée, une respiration difficile et un regard assassin. Elle aurait égorgé le plus innocent des gamins si il avait eu la malchance de se trouver devant elle. Heureusement pour les honnêtes gens, les rues étaient vides à cette heure-ci. Il n’y avait que Kurt, qui devait l’attendre en riant, satisfait de son ouvrage, la braguette ouverte sur une virilité gonflée par l’attente. A cette pensée, la jeune femme frissonna. Du sang, tout de suite… Cédant à son instinct, elle s’entailla profondément le bras avec la courte dague qu’elle avait dégainé et poussa un faible gémissement de satisfaction à la vue du liquide épais qui s’en écoula. Tendue à l’extrême, elle poursuivit sa route. Il ne fallait pas laisser mourir cette flamme de haine qui agissait à sa place, sinon tout le reste la rattraperait et l’empêcherai d’agir. Elle se nourrissait de cette émotion, la cajolait, la laissait s’épanouir en elle. La haine deviendrait sa compagne, et elle guiderait sa main.

Enfin, la jeune femme se trouva devant la porte entrouverte de l’antre de Kurt. Comment était-elle arrivée jusqu’ici ? Ses jambes avaient marché d’elles mêmes… Il fallait entrer maintenant. L’excitation qu’elle ressentait menaçait de lui faire perdre la tête, elle rêvait déjà de ses cris… Avec détermination, elle poussa la porte et entra dans la pièce, tremblante. Les larmes avaient creusé des sillons dans les tâches de sang qui maculaient son visage, et ses membres fébriles parvenaient à peine à maintenir en garde la courte lame.


-Kurt…

Le nom avait fusé d’entre ses dents serrées, d’un ton qui exprimait toute cette répulsion… Il semblait, comme elle l’avait deviné, très fier de lui et l’attendait. Le piège… Elle s’était jeté dedans en toute connaissance de cause et devait maintenant le tuer si elle voulait s’en sortir. C’était un homme, en pleine possession de ses moyens et très doué pour la lutte, et elle une jeune femme transie de froid, en état de choc incapable d’aligner deux pensées cohérentes. Elle n’avait strictement aucune chance, mais qu’importe. Elle allait le tuer, elle en était persuadée, et ne réfléchissait pas vraiment aux chances qu’elle avait de s’en sortir indemne. Quelle importance après tout ? Sa vie dorénavant se limitait à la fin de cet homme. Ensuite, c’était un gouffre tabou, et elle n’y pensait pas. En vérité, elle ne pensait pas vraiment à grand-chose, plus rien ne comptait.

Avec un cri de rage, elle s’élança en avant avec la force du désespoir. Sa lame décrivit une courbe agile vers le corps de l’homme. Endroit vital ou pas, elle ne visait rien en particulier, désirant seulement déchirer sa chair et l’entendre hurler à son tour.
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MessageSujet: Re: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeMer 23 Avr 2008 - 10:36

La porte de l’auberge s’ouvrit à la volée, laissant paraître une Daneva des plus en colère et furieuse. Qu’elle était belle ainsi ! La haine lui allait si bien. Cela lui rappelait la nuit où elle avait partagé sa couche. Elle était si réticente, si dégoûtée. C’était ce qu’il aimait le plus. Quand elles ne voulaient pas le faire. Ca l’excitait encore plus. Cette leur de peur, de défi, de colère voire de haine dans leurs yeux, tandis qu’ils les prenaient, ou les violaient. C’était si bon, si jouissif.

Kurt sourit, découvrant ses dents jaunies, en la voyant entrer et prononcer son nom entre ses dents. Il finit de boire la gorgée qu’il avait en bouche et lui dit :


« Tu en as mis du temps pour venir ! Je t’aurais pensé plus rapide. Qu’est-ce qui t’as pris tant de temps ? Tu pleurais sur la dépouille de ton amant ? Ou bien te faisais-tu belle pour venir me voir ? »

Il se mit à rire d’un rire profond et gras. Cela augmenta la colère de la jeune femme qui fonça sur lui, l’épée levée, frappant sans viser, voulant seulement toucher Kurt, peu importe l’endroit. Ce dernier leva vivement son épée et para le coup. Il était maladroit. Forcément, elle était guidée par la haine, et ne faisait pas attention à ce qu’elle faisait. Ce serait un combat facile. Mais il avait envie de s’amuser un peu.

Il donna un violent coup de pied dans le ventre de la Silencieuse. Cette dernière recula, pliée en deux par la violence du coup. Kurt se releva tout doucement, tenant toujours sa bouteille d’une main et son épée de l’autre. Il prit une nouvelle lampée d’alcool et dit :


« C’est tout ce que tu sais faire Dane ? Tu m’as habitué à mieux. Comment espères-tu venger ton amant si tu ne fais pas mieux que ça ? »

Daneva fonça de nouveau sur lui, ivre de haine. Kurt para chacun des coups qu’elle lui lançait, mais la hargne avec laquelle elle frappait lui donnait un peu de fil à retordre. Pourtant il avait toujours le dessus. Il s’amusait, jouissant d’avoir le dessus sur elle, de la voir s’évertuer à tenter de le tuer sans jamais y parvenir. La Silencieuse commençait à s’épuiser, ses coups se faisant moins rapides et moins forts. Soudain Kurt poussa sur l’épée de Daneva avec la sienne, la faisant reculer. Il sourit une nouvelle fois, et pris une nouvelle gorgée d’alcool. La jeune femme en profita pour frapper, mais Kurt lui cracha au visage l’alcool qu’il avait en bouche. Déstabilisée, il en profita la frapper avec la bouteille au visage. Elle s’écroula par terre, à moitié assommée, le visage en sang. Kurt jeta le tesson de bouteille au loin, poussa l’épée de Daneva du pied et rangea la sienne dans son fourreau.

« A quoi pensais-tu ? Tu croyais réellement avoir une chance contre moi ? Tu n’es vraiment qu’une sombre idiote, Dane. Et tu es enfin à moi !!! »

Il souleva la jeune femme, et la mit sur la table. Il déchira ses vêtements, dévoilant ses formes qui l’excitaient tant, ainsi que l’endroit qu’il convoitait depuis tant de temps. Il défit sa ceinture, ainsi que son pantalon qui tombèrent au bas de ses jambes. Il était si excité. Cela faisait si longtemps qu’il attendait ce moment.

« Je te l’avais dit Dane, que tu reviendrais vers moi. Et maintenant, tu ne m’échapperas plus ! »

Il écarta les jambes de la jeune femme à demi-consciente, et enfonça violement son membre dressé en elle. Lui tenant les jambes, il commença à faire des mouvements de va-et-vient avec son bassin, assouvissant son désir si longtemps réprimé. Il riait tandis qu’il violait ainsi celle qu’il avait toujours convoitée. Que c’était bon ! Pour le moment elle ne se rendait pas vraiment compte de ce qu’il lui arrivait, mais quand elle serait pleinement consciente, elle le regarderait ave cette lueur de colère et de haine qu’il aimait tant voir chez ses victimes. Il accéléra la cadence, se faisant par la même occasion plus violent, s’excitant d’autant plus ainsi.

« Tu aimes Dane ? Ca te manquait avoue ! Je suis tout de même meilleur amant que ton défunt Calis ! »

Avec un râle de contentement il jouit, se répandant en elle. Il rit, heureux comme tout. Ca faisait si longtemps qu’il en avait eu envie. Alors qu’il s’amusait à souiller le corps de la Silencieuse, de ses mains, de ses lèvres et de sa lange sales, la porte de la taverne s’ouvrit une nouvelle fois. Kurt se dégagea de Daneva et sortit l’épée de son fourreau, le pantalon toujours baissé.

« Qui es-tu et comment oses-tu pénétrer chez moi ? »
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MessageSujet: Re: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeDim 11 Mai 2008 - 10:40

C'était définitivement une journée de merde ! Pourquoi la destin devait s'acharner sur lui ?!
Il n'avait même pas eu le temps de se promener une seconde en ville, voir le moindre ami et pis encore...Pas une cuite depuis plus de trois jours !
Sig vivait l'un de ses jours où tout vous semble dérisoire et où votre vie n'apparaît comme étant qu'un ramassis d'échecs.
Il avait quitté la prison quelques heures auparavant, dans l'espoir de voir le soleil briller à son zénith, mais que nini ! Pas la moindre lueur, pas le plus petit des crépuscules, la nuit avait tout enveloppé de son draps noir. Et ce Brok, ce foutu Brok qui lui avait prit tout son argent pour finir en beauté. Il se demandait encore comment il avait réussit à se retenir de lui foutre son poing sur la tronche.


**Salopard tu l'emporteras pas au paradis.**

Enfin, il avait toujours ses cigares, oui, ses cigares...Il en mâchouillait un d'ailleurs, son dernier.

Je vais me pendre.

Plus un écu pour en racheter. Alors il errait dans les rues désertes de Diantra, illuminée par les étoiles. Pas un nuage ne venait gâcher le spectacle, seul point positif au final.
Mais il y a une chose que nous avons omis de vous préciser, ce parchemin qu'avait récupéré en prison le vieux Karaz. Écrit de la plume d'une certaine Daneva disant être le nouveau leader des Silencieux. Voilà ce qui avait vraiment foutu le bourdon à notre Sig. Une nouvelle Compagnie s'était formée et rien qu'à l'évoquer, il revoyait le doux visage de Molly. Milo, Yoreck...Ces amis qui s'étaient sacrifiés pour lui, pour qu'il préserve leurs idéaux, leurs rêves de gamins, LEUR Compagnie. Mais qu'avait-il fait ? Rien, il s'était enfui, préférant l'exil à l'affrontement, désireux d'oublier, de tout oublier.
Cela ne suffisait pas qu'ils hantent ses songes, il fallait qu'une putain le ramène à la réalité et pourrisse ses journées ! Cette femme qui écrivit sur son parchemin une proposition à son encontre. Elle désirait sa venue au sein de la Compangie, SA Compagnie ?! Et puis quoi encore ??
Non, c'était du passé et il n'est jamais bon de ressasser les choses appartenant à un autre temps. Molly...


Fait chier !!!!!
-Dites-donc c'est pas bientôt fini ce bordel ?! Y'en a qui voudraient dormir !
-Répète l'ancien !

Le citadin qui se tenait à sa fenêtre devait avoir dix ans de moins que Sig mais ne mit pas longtemps à refermer ses volets.
Désormais, Sigmar comptait bien rencontrer cette Daneva, pour lui dire quoi ? Il n'en savait rien. Cela dépendait sûrement d'elle. Ses sentiments étaient partagés et ses pensées complètement confuses.
Rien n'était certains sinon que la fin du cigare approchait à grand pas.


Quelle pouasse !

Par moment, on se demande si ce qui nous arrive est du au hasard, si notre destin est bien écrit dans un livre ou encore s'il faut réellement chercher une raison.
Mais au détour d'une ruelle engloutit dans la nuit, des bruits attirèrent son attention.
Sig s'arrêta, se laissant un temps afin de mieux canaliser la source de ces derniers. Tel un félin, à demi accroupi et longeant les murs, il avançait d'un pas silencieux.
A quelques pâtés d'où il se trouvait, une lumière venait percer les noirceurs du quartier endormi.
La bâtisse en question était une auberge, abandonnée ? Pas complètement, à travars la fenêtre, le vieux Karaz vit un homme armé et...le pantalon tombé, en train de...


Par tous les dieux pourris de ce monde !

L'homme, armé, était en train de violer une femme au visage ensanglanté.

**Pourquoi fallait que ça tombe sur moi ? Tu pouvais pas tracer ton chemin vieux bandit ? Non , à peine sortit d'un pétrin, faut que tu t'embourbes dans un autre !**

Se redressant, il se plaça lentement face à la porte en bois, prit ses appuis, et balança son pied avec violence ! Le loquet ne résista pas et la porte s'ouvrit sous le puissant impact.
La main sur son épée, il s'avança à l'intérieur de l'auberge.


Qui es-tu et comment oses-tu pénétrer chez moi ?
-Trop de questions tuent les questions.

L'injustice, le loyauté, toutes ces conneries n'avaient aucun sens pour Sigmar qui n'attendit pas un instant pour dégainer. Le violeur avait toujours son pantalon baissé lorsqu'il essuya les premières attaques du Karaz. Alors qu'il pensait avoir un homme ivre en face de lui, son adversaire réussit à remonter son pantalon et tenta, avec vivacité, de trancher en deux le vieux Sig. Tout aurait pu se terminer ainsi, mais ce dernier plaça une main face l'épée ennemie qui stoppa net sa course... Du sang coula sur sa manche, son sang ! L'ancien silencieux lécha ses lèvres en signe d'appétit. Ayant immobilisé l'arme du combattant, il fit mine de vouloir taillader l'une de ses jambes tout en lui envoyant un magistral coup de tête. Sig sentit le nez craquer sur son front et l'homme s'effondra sur le sol, le sang maculant son immonde visage.
Tendit qu'il essayait de se relever, le Karaz cracha en montrant sa main tranchée.


Tu vas payer pour ça gamin.

A peine ses mots terminés qu'il lança son épée aux pieds de son adversaire, surpris, ne sachant comment réagir lorsque Sig lui fonça dessus. Ce dernier le percuta au niveau des genoux et l'envoya valser sur le comptoir. Passant par-dessus avec souplesse, notre homme, qui croyait le combat achevé, fut attendu par un coup de pied en plein dans le menton. Il ne put retenir le molard de sang qui s'échappa d'entre ses lèvres et s'effondra à son tour, les lumières tournant à toute vitesse.
Lorsqu'il sentit qu'on le prenait par le col, pas une seconde ne s'écoula avant qu'il dégaine et enfonce sa dague dans la cuisse de l'adversaire. Sig venait de toucher un point vital...au déplacement, la veine tranchée le paralysant à moitié.
Pour finir en beauté, Sigmar lui décocha un splendide upercut et vit la mâchoire trembler sous la violence de son attaque.
Se relevant avec peine, il jeta un coup d'oeil vers la femme, réveillée et l'oeil pétillant de haine.
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MessageSujet: Re: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeDim 11 Mai 2008 - 14:45

Kurt était vraiment le pire porc que Dane avait jamais eu l’occasion de croiser durant sa courte vie d’aventures diverses et variées. Elle le haïssait, de toute son âme, et mettait toute son énergie dans chacun de ses coups, mais cela ne suffisait pas. Bien sûr, il avait esquivé sa première attaque, riant d’elle sans avoir besoin de produire le moindre effort pour assurer sa défense. Dane voyait flou, seul le visage de l’homme était quelque peu net. Son esprit focalisait sur ses yeux haïs, sur cette bouche étirée en un rictus méprisant qu’elle aurait voulu déchirer en tirant sur chaque lèvre de toute sa rancœur. L’énergie de la haine, bien qu’immense et douloureuse, n’était cependant pas inépuisable. L’esprit de la jeune femme aurait pu continuer à se battre des jours entiers sans faiblir, mais son corps n’en avait hélas pas la capacité.

Il profita de sa faiblesse, tout comme il avait profité de sa naïveté quelques mois auparavant. Lorsqu’il s’arrêta un instant pour prendre une lampée d’alcool, elle cru qu’il y avait là une occasion d’en finir et bondit en avant. Au lieu de cela, elle reçu la boisson dans le visage, puis un coup violent sur le crâne. Elle sentit le verre se briser contre sa tempe et la projeter au sol où elle s’écrasa durement. Son corps rebondit quelques fois, mais elle n’était déjà plus assez consciente pour le ressentir… Elle se rendit compte qu’on la déplaçait, et elle bougea faiblement pour exprimer sa protestation. Mieux valait sans doute d’être inconsciente dans ces moments là… Jamais Daneva n’avait autant souffert que cette nuit, autant moralement que physiquement. Son âme pleurait Calis, et son corps hurlait sa douleur ; tout cela silencieusement. Etre silencieuse… L’une des choses qu’elle avait dans la peau.

La nausée la prit subitement à la gorge, un sentiment de répulsion inonda ses sens déjà saturés d’informations. Elle n comprenait pas ce qui était en train de se passer, et n’était même pas capable de l’imaginer. Tout était noir, sombre, immobile ou trop rapide. Elle aurait aimé se lever et agir, mais plus rien ne répondait aux appels désespérés de son cerveau. Cependant elle luttait de toute sa volonté contre cet engourdissement forcé, et chaque seconde sa perception du monde se faisait plus nette… Brusquement, elle comprit. Ses yeux se posèrent sur le visage de son tortionnaire tandis qu’il s’affairait, et elle hurla de tout ce qui lui restait de force en s’agitant frénétiquement pour tenter de se dégager.


-Non ! NON !

Tout cela était désespéré. Elle avait autant de force qu’un gosse de cinq ans… Malgré elle, les larmes se remirent à couler sur ses joues tandis que les sanglots s’emparaient une nouvelle fois de sa poitrine. Répétant ce même mot de façon moins assurée, elle détourna la tête pour ne plus voir Kurt. Ce salaud la prenait plus violemment que tout ceux qui avaient jadis abusé d’elle. D’atroces souvenirs remontèrent à la mémoire de la jeune femme, qui tenta vainement de les chasser. Depuis qu’elle dirigeait la Compagnie, elle pensait que cette époque était révolue, que plus jamais elle n’aurait à subir ces outrages. Elle avait tord… Elle avait eu trop confiance en elle et l’avait payé de la plus douloureuse des façons. Kurt lui avait non seulement arraché le cœur en tuant Calis, mais il souillait maintenant son corps avec une perversité proche de la cruauté.

Il lui parla, poussant l’épreuve à l’extrême, mais elle ne répondit pas, incapable de faire autre chose que de crier de douleur et de dégoût. Révulsée, elle le sentit jouir en elle en riant comme un imbécile. Daneva le regarda une nouvelle fois, toute sa haine portée par ses yeux. Elle aurait donné sa vie pour pouvoir le tuer, à l’instant, dans la plus grande des souffrances. Ces mains détestées qui s’appropriaient son corps lui donnaient envie de vomir.

La porte s’ouvrit, surprenant Daneva qui sursauta compulsivement. Elle tenta de discerner les traits du nouvel arrivant dans la pénombre, mais sa position n’était guère appropriée… C’est avec soulagement qu’elle sentit Kurt se dégager de son ventre. Il restait donc des âmes charitables dans cette pourriture de ville… L’échange de coups qui s’ensuivit, elle n’y assista que derrière un voile flou, les sons lui parvenant démesurément fort. Elle profitait de ce bref répit pour reprendre ses esprits.


-Ne… Ne le tuez pas !

Pas sûr que l’inconnu ait entendu la faible requête de Dane, qui avait pourtant donné toute la voix qui lui restait. Lorsque la tête cessa de lui tourner, elle se remit debout tant bien que mal en s’appuyant sur la table. Le sang qui coulait sur son visage l’aveuglait, et elle l’enleva d’un geste rageur. Pourvu que… Non, les combattants avaient basculé de l’autre coté du bar et l’inconnu était debout, fixant le sol devant lui. Daneva se releva complètement et parvint à se tenir droite et raide. Tous ses vêtements gisaient, déchirés, au sol… La jeune femme était nue, mais cela n’avait aucune importance. Pourquoi prendre le temps de voiler une chose qui de toute façon n’avait échappé à aucun des deux hommes ? Perdre ce temps alors que l’ordure devait payer ? Elle n’éprouvait aucune honte, aucun besoin de se cacher, simplement le désir intense d’en finir avec Kurt. Il n’était pas mort, elle l’entendait gémir.


-Sortez-le de là.


Le ton glacial de sa voix était surprenant car empreint d’assurance. Dane avait retrouvé ce fil conducteur appelé rage de vaincre, qu’elle avait perdu un moment. Elle attendit que son providentiel allié s’exécute en serrant les dents, les membres tremblants de nervosité, puis s’avança vers Kurt. Il était allongé, à sa merci, presque mort. Daneva gémit d’impatience, mais retint ses gestes… Elle s’arrêta tout prêt de lui, le toisant de haut.


-Donnez-moi une torche.

Encore une fois l’ordre était mécanique et bouillant de colère et de haine. La jeune femme s’accroupit lentement sans quitter Kurt des yeux, et ramassa fiévreusement la dague qui était tombée au sol.

-Tu vas regretter ça, Kurt.
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MessageSujet: Re: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeMar 20 Mai 2008 - 7:04

Kurt distinguait un peu mieux qui lui faisait face. Un vieil homme, la main sur son épée se tenait dans l’encadrement de la porte. Qu’est-ce qu’il foutait ici celui-là ? Il savait donc pas à qui il avait affaire, ni où il avait mis les pieds ou quoi ? En tout cas il allait l’apprendre à ses dépends. Il avait horreur qu’on le dérange, plus encore maintenant qu’il avait Daneva à sa merci. Le vieil homme dégaina et fonça sur lui. Kurt para le coup, et le renvoya avec force au loin. Il en profita qu’il avait déstabilisé son assaillant pour remonter son pantalon et l’attacher, avant de porter l’offensive cette fois. Il visa la gorge et l’aurait tranchée net si le vieil homme n’avait mis sa main devant. C’était elle qui avait pris le coup. Le chef des voleurs voulut dégager son épée, mais il n’y parvint pas. L’homme la tenait avec une force impressionnante pour quelqu’un de son âge. Ce dernier tenta de lui trancher les jambes, et Kurt esquiva le coup maladroit, sauf que ce faisant il avait baissé la tête, aussi lorsqu’il la releva il eu une belle vision du front de l’inconnu qui vint lui fracasser le nez. Le coup, porté avec violence l’envoya s’écraser au sol.

Ce pourri lui avait péter le nez ! Là, Kurt était vraiment très en pétard. La fureur dans les yeux, le voleur se releva tandis que l’autre homme fulminait sur l’état de sa main.


« Et toi tu vas payer pour mon nez, vieillard ! Ainsi que pour m’avoir interrompu ! »

L’inconnu lui envoya son épée, la faisant trainer par terre. Il lui donnait son épée ? Ce vieux fou était inconscient ou quoi ? Il se baissa pour la prendre lorsqu’il fut percuté de plein fouet par le vieillard. Il se retrouva projeté et affalé sur le comptoir. Putain, c’était quoi ce vieillard ? Il était plus fort qu’il ne le laissait penser ce vieux salaud. Kurt l’avais sous-estimé et voila qu’il en payait les frais. L’importun arriva droit sur lui et le voleur lui envoya un violent coup de pied dans la figure, lui éclatant les lèvres et l’envoyant s’écraser au sol. Kurt se releva en vitesse et saisit le vieillard par le col. Il allait douiller ce salopard. Mais avant qu’il ait pu faire quoi que ce soit, une violente douleur le saisit à la cuisse, lui faisant lâcher sa victime. Il ne sentait presque plus sa jambe. Affolé, il la regardait jusqu’à un uppercut ne lui explose la mâchoire et ne l’envoi au tapis. Il s’écroula contre le comptoir, se vidant de son sang, le nez et la mâchoire en miettes. L’enfoiré ! Mais qui c’était bordel ?

La voix de Dane lui parvint, glaciale et pourtant posée. Le vieillard le souleva et l’envoya au sol hors du comptoir. Kurt gémissait de douleur. Il tourna la tête vers la Silencieuse, nue, les yeux pleins de haine et fureur vengeresse. Il était à sa merci, il ne pouvait rien faire pour se protéger. Elle allait le torturer probablement. Déjà l’autre salaud lui donnait une torche. Oui, il allait souffrir, et pas qu’un peu. Une torche et maintenant la dague. La panique commençait à gagner Kurt, sentant déjà la lame et la torche sur son corps. Mais s’il le montrait Daneva gagnerait, et ça il ne pouvait se le permettre.

« Quoi… que tu me fasses… tu me feras jamais…. crier autant que moi…. je t’ai fait crier… »

Il parlait avec une voix saccadée, la douleur à sa mâchoire le lançant terriblement. Il avait du bander toute sa volonté pour pouvoir parler. Mais maintenant, il se mit à sourire, et à rire, même si cela lui faisait un mal de chien. Ce fut le dernier rire de sa vie. Après cela, on entendit plus que ses cris de douleur tandis que la Silencieuse s’acharnait sur l’homme qui l’avait tant fait souffrir, et lui avait tant pris…
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Daneva
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MessageSujet: Re: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeDim 25 Mai 2008 - 22:01

Une torche enflammée dans une main, une dague aiguisée dans l’autre, Daneva toisait Kurt de toute sa hauteur. Dans ses yeux brillait l’étincelle de la folie, dansant avec la brume du désespoir et de la peine. Elle le haïssait comme jamais elle n’avait haït personne, et ne parvenait pas à contenir ce sentiment… Il était indomptable, insaisissable, et imposait une seule chose : le faire souffrir. Il fallait se venger, le faire hurler et regretter ses actes impardonnables de ce soir. Les lèvres de la jeune femme tremblèrent lorsqu’elle se penchait à nouveau vers lui. Elle paraissait indécise, mais ce n’était pas le cas. Ces hésitations étaient dues aux efforts considérables qu’elle devait fournir pour contenir sa propre douleur à l’intérieur de son corps. Viendrait le moment de les laisser s’exprimer, mais pour l’instant il fallait se venger. Lorsqu’il lui délivra ses ultimes paroles, Dane grogna de rage et envoya son poing sur sa mâchoire brisée, avant de se repaître du craquement sinistre qui s’ensuivit. Il avait raison… Jamais elle ne parviendrait à lui faire subir autant de souffrance qu’il venait de lui en infliger en quelques heures. Quelques heures pour détruire sa vie… C’était tellement ridicule.

Daneva libéra alors sa haine et sa rancœur, et débuta ainsi une atroce mise à mort sans aucune subtilité. Cela ne ressemblait en rien à l’une de ces séances de torture où le bourreau use de maintes techniques pour faire atteindre à sa victime le paroxysme de la douleur… Le bourreau de ce soir était aveuglé de rage et s’acharna très vite sur un corps sans vie. L’homme qui avait déboulé dans l’auberge pour secourir la jeune femme fut-il témoin de cette scène inhumaine ? Ou bien était-il sorti pour en préserver son âme ? Dane n’aurait su le dire, tant elle était obnubilée par sa tâche, mais personne ne retint son bras ni ne tenta de l’éloigner de Kurt. Qui qu’il soit, cet homme avait comprit la peine de la Silencieuse et ne chercha pas à l’arrêter. Personne n’aurait pu l’arrêter de toute manière. Dane était devenue une machine à labourer la chair, ses gestes se mécanisant peu à peu au fur et à mesure que montait la fatigue et que la haine s’estompait. Frapper… Frapper encore… Alors qu’elle brûlait les plaies pour les rouvrir à nouveau, son visage tâché de sang n’exprimait plus que sa satisfaction de voir ainsi le corps de l’homme torturé et mutilé. Seule sa face balafrée avait été épargnée, la jeune femme voulait qu’on reconnaisse le mort… Le reste ne fut bientôt plus qu’un tas de chair sanguinolente où gisaient ça et là d’éparses blancheurs. Un travail digne du pire des drows, et encore ils faisaient ça avec plus de classe.

Peu à peu, Daneva arrêta de s’acharner sur Kurt. L’horreur envahit ses sens alors qu’elle se rendait compte de l’atrocité qui gisait devant ses yeux… Gémissant, elle lâcha la torche désormais consumée et jeta maladroitement la dague ensanglantée avant de se prendre le visage dans les mains. Comment aurait-elle pu imaginer que cette soirée serait si atroce ? Tout son corps tremblait d’une fièvre nouvelle tandis que des filets de sang mêlé de sueur glissaient sur sa peau frémissante. Il fallait qu’elle sorte, cette vision l’insupportait. Ce visage, figé en un rictus malveillant, qui dardait sur elle un regard à la fois torve et moqueur… Rampant d’abord, puis s’appuyant sur une chaise pour se relever difficilement, Dane tituba jusqu’à la sortie et se jeta sur la porte pour l’ouvrir. Le froid mordant de la rue l’accueillit avec un soupir glacé qui ne parvint pas à la décourager. La jeune femme posa son regard fou sur le ciel, toujours aussi sombre, toujours aussi glauque. Elle avait espéré l’aube, un peu de lumière, enfin… Mais non. Toujours cette nuit obscure et étouffante qui posait sur elle un regard implacable, pointant du doigt son triste exploit.

Incapable se maintenir en position verticale plus longtemps, Daneva s’effondra devant la porte qui venait juste de se refermer derrière elle. La douleur, jusqu’alors réduite au silence par la volonté de vengeance, revint inonder ses sens à la vitesse d’une lame de fond venant se fracasser sur les rochers. Partout… La Silencieuse devait avoir quelques côtes cassées, de multiples blessures diverses et variées sur toute la surface de son corps. Pourquoi était-elle ici ?


-Calis, j’ai besoin de toi…

Elle se remit à pleurer, n’ayant plus la force de contenir les sanglots qui secouaient maintenant sa poitrine. Calis, l’homme qu’elle aimait tant… Son corps devait être à l’endroit où elle l’avait laissé, désormais pâle, froid et sans vie. Cette image à l’esprit, Dane se recroquevilla sur elle-même et laissa libre court à sa peine. Il ne viendrait plus à son secours, elle ne pouvait plus compter sur sa délicieuse présence à ses cotés, sur son précieux soutient… Elle songea à mourir, maintenant, à cet endroit. L’idée n’était pas ridicule, d’autant que le froid aurait bientôt raison des dernières barrières thermiques de son corps. Sans aucun voile pour dissimuler ses formes, la jeune femme ressemblait à une gamine, ainsi enroulée sur elle-même à même le sol de rue de ce quartier glauque. Elle tremblait en appelant son amant, les yeux fermés sur un monde qu’elle ne voulait plus voir.

-Tu es vengé mon amour.

En prononçant ces mots, elle se remémora Kurt, ses cris et la peur qu’elle avait lu dans ses yeux. Elle avait vengé Calis, et s’était vengé elle-même. Poussant sa malveillance à l’extrême, l’homme avait violé la jeune femme après avoir lâchement tué son amant, mais il l’avait regretté, Dane pouvait au moins se vanter de ça. Il l’avait regretté et l’avait payé. Une nouvelle expiration de l’hiver balaya la rue sombre et rappela à l’inerte la situation dans laquelle elle se trouvait. Qu’allait-il se passer maintenant ? Elle aurait aimé que tout s’arrête…


Dernière édition par Daneva le Ven 8 Aoû 2008 - 5:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeLun 26 Mai 2008 - 19:55

- Dane ! Dane, que s'est-il passé ? Qui t'a fait ça ? Que... Comment Calis a t-il... Bon sang, c'est quoi ce capaharnaüm...

Damps avait courut tel un loup dans la nuit, inquiet de la disparition de Daneva, et le froid pénétrait par chaque ouverture de ses vêtements que le lainage de sa cape ne couvrait pas. Il jeta un regard d'envie au manteau lourd et paré de fourrures que portait un homme ventripotent qui passait tout à côté de lui. Avec un tel vêtement, il n'aurait plus senti les aiguilles glacées du vent transpercer sa peau. Mais qu'importe, le temps n'était pas à la luxure, d'autant qu'il était soudainement tombé sur cet horrible spectacle au coin d'une rue de Diantra... Calis mort sur la berge, Daneva nue et mal en point un peu plus loin... La voir rester silencieuse face à ses questions et se contenter de laisser ses larmes coulées exaspéra encore un peu plus le Silencieux. C'était étrange mais rien que le fait qu'elle soit là, seule et recroquevillée dans la nuit, sans plus aucun repères l'énervait prodigieusement... Que faisaient les autres ? Où étaients-ils quand on avait besoin d'eux, bordel ?


Calis était mort, Daneva en piteux état, il y avait de quoi s'alarmer... Lui qui était toujours si calme, si pondéré et neutre en toute circonstance, semblait en proie a tous ses sentiments négatifs qu'il refoulait depuis trop longtemps, avec en cheval de proue la colère. Un trop plein qu'il gardait probablement depuis trop longtemps pour se prendre la tête de cette façon avec ses compagnons de la Guilde. Il faudrait qu'il trouve au plus vite le moyen de subvenir aux besoins de celle qu'il estimait tant... Bientôt le froid se ferait encore plus aiguë. Il était hors de question qu'elle dorme à la belle étoile. Apparament, les sabres que Damps sentait à travers son lainage ne lui seraient plus utiles ce soir
.


- Où sont Ray, Yorgen et Roc... Où sont-ils tous...

Dane se laissait dépérir... Personne n'était présent à cette heure si, surtout avec le froid qu'il faisait. C'était l'endroit parfait pour se blottir dans un coin et se laisser mourir de froid. Enlevant sa propre veste pour la placer sur les épaules de la bafouée, il se retourna et entra dans la taverne bruyante sans discrétion aucune en poussant à grand fracas la porte... Un corps était étendu, un vieil homme présent... Il fallut à Damps quelques secondes pour enfin réagir, et regarder ailleurs, dans un soupir très lourd de sens. Tiens, il n’avait pas remarqué que la mosaïque de la taverne était si jolie. Du bel ouvrage… Plus sérieusement, il fallait qu’il récapitule :
Kurt avait menacé à plusieurs reprises Daneva, s'en était apparament pris à elle et s'était fait éventré par la femme d'une façon assez glauque après l'avoir visiblement blessée... Damps connaissait assez bien Dane pour savoir qu'elle n'aurait eu aucun mal à agir ainsi.... Mais bon Dieu, qu'était-il arrivé à Calis ?


- Kurt. Pourriture.

Il n'y avait rien à rajouter... Damps se retint de cracher sur le macabé puant de l'agresseur et sortit de la taverne sans s'occuper de l'homme qui était là, lequel aurait pu sans doute lui donner des explications... Mais Damps était un peu chamboulé ce soir, stupefié par sa découverte et par la perte de leur chef... Quelle soirée. Non, ce qu’il voyait, il ne l’aurait jamais imaginé et il se demanda même une seconde s’il ne dormait pas debout et rêvait.
Mais en tant que pillier de la Compagnie, il dut se ressaisir et prendre les choses en main... Les autres n'allaient pas tarder à arriver. S'appuyant sur le mur pour reprendre son souffle, son regard émeraude perçant balayant les environs, il adopta une attitude plus protectrice que jamais envers Daneva, chose qui ne lui prenait pas souvent...


- Allons, Dane, sois tranquille, Damps est là désormais... tout va bien... Tiens, prends ça.

Et joignant le geste à la parole, il lui tendit la grande serviette chaude prise à l'intérieur de la taverne pour qu'elle l'enroule et qu'elle mette la veste au-dessus, alors qu’il s’efforcait toujours d’examiner avec attention les petits carreaux du mur, ayant la bonne idée de regarder ailleurs. Et un nouveau soupir de frustration passa entre les lèvres de l'invisible Damps face à cette détresse... cette tragédie qui avait frappé au sein même de la Compagnie.
Toutefois, cela posait de nouvelles questions et la plus importante était pourquoi. Pourquoi tout cela ? Certainement pas pour une simple altercation.. Il ne savait pas pourquoi (Ironie ^^) mais il sentait qu’il pouvait oublier toute idée de détente et que l’heure qui suivrait serait longue… Mais après un profond soupir où tout le désespoir et la frustration qu’il ressentait étaient clairement exprimés, il ne put s’empêcher de relever un peu Daneva et de la prendre dans ses bras, quelques secondes à peine. Maigre consolation étant donné les circonstances certes, mais il se sentait obligé de la rassurer du mieux qu'il pouvait...


Plus loin un homme saoul déambulait sur la place... l'alcool qu'il venait d'ingurgiter l'avait visiblement rendu plutôt avenant et plein d'entrain. Une fois à quelques mètres de lui, il le héla :



- Hep la ! approche mon garçon...

- Il faut y aller, Dane... Cet homme va alerter tout le quartier.
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MessageSujet: Re: Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV)   Nuit sans lune, la fin d'une étoile (PV) I_icon_minitimeMer 28 Mai 2008 - 13:58

Sigmar mâchouilla son dernier cigare, entamé plus qu'il ne l'aurait souhaité.
Les derniers événements ne cessaient de défiler dans sa tête avec une rapidité déconcertante, comment autant de choses pouvaient arriver en si peu de temps ?
Bah...Se poser trop de questions ne servaient rarement à grand chose et opta donc pour une "non prise de tête".

Il se revoyait en train de tendre la torche à cette femme nue, armé d'une lame acérée et animée par une colère sans égal, une haine mortelle envers l'homme qu'elle appelait Kurt. Kurt...Oui ! Sigmar su soudain d'où lui venait cette étrange impression qui trottait désormais depuis un moment dans sa caboche, il avait déjà entendu ce nom quelque part. Ce gamin en culotte courte devenu chef d'une guilde de voleurs était une ancienne connaissance, enfin, son père en était une. Telle une violente gifle, notre vieux solide encaissa ce nouveau coup au moral qui ne le rajeunissait que très peu.
Était-ce déplacé de penser à son âge alors que derrière cette porte, un homme, dont le grade, la condition sociale ou le passé ne valaient plus grand chose, son destin semblait scellé entre les mains de sa victime.
Ce qu'elle lui fit ? Sig n'en savait rien, bien que ses longs cris d'agonie s'échappant de la bâtisse laissaient imaginer le pire. Devait-il prendre en pitié ce voleur violeur ? Les Hommes avaient-ils vraiment le droit de se rendre justice eux-même ? Encore une fois, ses questions ne faisaient rien avancer.
En ce qui le concernait, Le vieux Karaz avait préféré les laisser régler leurs comptes afin d'observer la douce nuit sans lune, apaisante.
Lui qui n'avait pas arrêté durant la journée de se plaindre, une prise de conscience le frappait soudainement : il n'était pas le seul sur cette putain de terre à avoir des problèmes. Ce n'était une surprise pour personne, mais à trop s'apitoyer sur son sort on en oubli que notre nombril n'est en aucun cas le centre du monde. Malgré les années passées, Sigmar dû admettre que sa sagesse lui avait encore fait faux bond.
Une crise de rire nerveux le prit alors, cela devait arrivé tôt ou tard, personne ne peut se priver des larmes, ces dernières ne sont pas toutes un mal.

Après un certains temps, il réussit à se contrôler, appuyé contre le mur de l'auberge, essuyant d'un revers de manche les traces sur ses joues piquantes et humides. Une légère brise vint calmer ses esprits tourmentés par l'image de Molly, son amour d'une époque révolue. Un jour viendrait où il oublierait, du moins l'espérait-il.
Une douleur, plus récente, le ramena cependant à la réalité, posant les yeux sur sa main gauche, il vit les séquelles de son combat avec le condamné Kurt. Ce salopard ne l'avait pas loupé, l'entaille était profonde et commençaient à s'infecter, une croûte de pue s'étant formé.
D'un geste rapide, il dégaina sa dague et l'observa un instant, un magnifique cadeau de Darwin.


**Un jour nous nous reverrons...Mon frère...**

Avec calme et placidité, il approcha la lame de sa main tremblante, puis commença à décoller le pue tant bien que mal. Comme après chaque montée d'adrénaline, il sentait la crise proche, attendant le bon moment pour se montrer, ce soir, il avait trop joué avec le feu. Seuls quelques grognement venaient rompre le silence de mort qui régnait désormais dans les ruelles désertes. Lorsqu'enfin la blessure parut approximativement propre, Sig sortit un briquet, l'approchant de son cigare, il en tira une longue et profonde bouffée. Au même instant, il comprit qu'une seconde de plus aurait suffit pour qu'il se retrouve dans l'incapacité de maîtriser sa main. Il préférait mourrir plutôt que de revivre ces humiliations vécues, rampant à quatre pattes tel un chien et ne cessant de trembler, cette image lui était insupportable. Les drogues, l'alcool étaient les deux et uniques moyens que connaissait Sigmar, aucun autre remède, potion ou magie elfique ne réussissaient avec autant d'efficacité à les apaiser. C'était donc avec un plaisir non feint qu'il accueillit une gorgée de liqueur fruitée, sortie tout droit de sa réserve personnelle. Des gouttes de sueur perlaient son front ridé, lorsque les effets de la boisson remontèrent, le Karaz en profita pour placer son cigare allumé sur la plaie. La douleur fut quasi-immédiate, puissante, les minutes qui suivirent se transformèrent en heures et la chaleur semblait être montée d'un cran ou deux. Cette technique barbare était vraiment ridicule, mais utile en cas d'extrême urgence, une belle cicatrice naissant sur la paume de Sig.

Ce dernier ne pu savourer que peu de temps cette victoire personnelle car la femme nue sortit avec fracas au même instant. Elle criait des mots, des bouts de phrases incompréhensibles, ses yeux cherchaient quelque chose, ou quelqu'un...Puis elle se laissa soudainement tomber sur les durs et froids pavés de Diantra. Se passant une main dans les cheveux, Sigmar restait là, immobile. Pourquoi était-il resté ? Il l'avait sauvé, fait sa béa, et ensuite ?
Pas la peine d'aller plus loin dans cette veine recherche de logique, il n'y en avait tout simplement pas.
En la regardant allongée comme elle l'était, la honte monta avec rapidité jusqu'à ses pommettes, il toisait une gamine qui pouvait être sa petite fille, comment arrivait-il à la regarder sans ressentir la moindre émotion de pitié, de compassion ?! Son histoire avait-elle fait de lui un monstre sans coeur ?
La réponse était évidente...Oui.

Comme si ça ne suffisait pas pour une nuit, un mystérieux homme sortit de l'ombre et accouru à la rescousse de la femme.


Un peu tard....

Il n'avait désormais vraiment plus rien à faire ici, sa tête bourdonnait et son dernier cigare venait de rendre l'âme, il était temps de mettre fin à cette journée on ne peut plus pourrie. Les mains dans les poches, les pieds traînant et l'humeur massacrante, Sigmar prit le chemin de la sortie.
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