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 Tu tu tut... Le silence est d'or [solo]

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Na'ri Yisfi
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Na'ri Yisfi


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MessageSujet: Tu tu tut... Le silence est d'or [solo]   Tu tu tut... Le silence est d'or [solo] I_icon_minitimeVen 22 Nov 2019 - 1:01



8ième ennéade de Karfias
17ième année du XI ième cycle
Sol'Dorn




- "Non, non, non… "

Je me lève aussi vite que possible. Mes jambes flageolent sous mon poids. Pas grave, il n'y a pas beaucoup de trajet à faire pour rejoindre le pot de chambre. Et pourtant, il semble si loin. Encore deux pas. Encore un…

Le pied ne se pose pas à plat. Pourquoi ?
Le sol s'approche vite.

- "Oups. "

Le fracas d'une chute retentit.

Dans un gargouillement atroce, le sujet de ma précipitation se répands entre mes jambes. Je ferme mes yeux. J'ai un peu moins mal et c'est chaud. Pourquoi j'ai si froid ? Pourquoi si mal ? Pourquoi…

Pourtant hier tout allait bien. Il avait fait beau, comme d'habitude aux alentours de Sol'Dorn et pas trop chaud. Le travail n'était pas pénible et j'avais même eu droit à de la viande pour le repas de midi. Il me l'avait promis.

Pourquoi maintenant ? Par tout les Dieux des sombres et des autres êtres vivants sur cette terre, pourquoi ?

Je me recroqueville pour tenter de me réchauffer, pour maintenir ces entrailles qui déraillent. Je cherche à me reposer un peu. Il me faudra des forces pour rejoindre mon lit.

Mon lit. Aujourd'hui, il m'apparait comme un havre de paix, d'amour et de bien être. Pourtant je sais que ce n'est qu'une paillasse qui sent le champignon, aussi dur qu'un caillou. Et que les seuls à m'accueillir avec joie, c'est les morpions qui me bouffent. Finiront ils comme moi, avec une indigestion ?

Je veux en finir avec ça. C'est la nuit dernière que tout à commencer. De simples maux de ventre. Je m'étais bien resservi du gruau habituel mais je n'avais pas pensé que cet excès serait si… si préjudiciable. Au matin j'étais le seul à ne pas être bien. Le seul à n'avoir pas pris mes fonctions auprès du Streea Jabbuk que j'aidais quotidiennement. Mais ça fait plusieurs heures que le matin est passé… mais pas mon mal.

- Aidez moi…  

C'est ma voix ça ?
On dirait un croisement entre un croassement et un gémissement. Non… ça ne peut pas être moi. Ma voix est plus forte. Plus grave. Plus assurée. Je prends une inspiration pour crier.

- AIDEZ Moi… s'il vous plait

S'il vous plait… S'il vous plait… Entendez moi. Les mots sont des cailloux , des pierres qui s'extirpent difficilement de ma gorge si sèche. S'il vous plait… Ecoutez moi.

Aidez moi. J'ai si froid…
Aidez moi. J'ai si mal…
Aidez moi…

Dehors, le camp est toujours aussi bruissant de vie. On entend le claquement des armes du terrain d'entrainement. Les soldats se hèlent, s'interpellent. Les miens se doivent être plus discrets. Nous, les esclaves, nous devons répondre au besoin, idéalement avant même qu'il soit formulé, être présent mais surtout savoir se faire oublier.

Oublier.
Ça, pour me faire oublier je suis bon. Tellement bon que j'ai surpris des mots. Tellement bon que je suis seul dans cette tente que je partage avec d'autres. Mais lui. Lui ne m'a pas oublié. Il est passé tout à l'heure. Il est passé parce que je n'étais pas venu comme convenu. On devait parler de ses mots entendus. On devait parler alors il a voulu que je parle là, maintenant. Mais j'avais soif et je n'arrivais pas à sortir plus de deux mots. Alors il est parti comme il était entré : dans un coup de vent.

Il ne m'a pas oublié, dit.
Il a tenu parole avant même que je ne parle. De la viande pour répéter des mots, en écouter d'autres et donner des noms. Il l'a fait. Il est digne de confiance non ?
C'est un sombre mais quand même. Il était venu jusqu'à moi. Lui. Et pas le Streea Jabbuk. L'autre n'en a rien à faire. Il ne m'a pas oublié…

Une nouvelle vague de douleur me plie en deux. Comme s'il était vraiment possible de plus se recroqueviller…

Une main froide.
Une main froide se pose sur mon front. Comme cela fait du bien !

J'ouvre enfin les yeux. Un soigneur est penché sur moi. Un peu plus loin, il est là. IL est là !

Mon cœur se gonfle de bonheur. Mon sauveur ! Il est allé cherché un prêtre, pour moi ! Rien que pour moi !
Oublié ma douleur. Je tente de sourire. Je tends la main vers lui. Je veux le remercier.

- " Alors ? "
- " C'est la fin. "

La fin ? Comment ça la fin ?

- " Vous pouvez le faire parler ? "

Oui je peux parler ! Je peux…

- " Mer… mer… "

Et MERDE !
Mon souffle est trop court. Merci serait trop gros pour passer la barrière de ses lèvres parcheminées qui ne font que s'entrouvrir.
Je le vois partir. Je le vois me tourner le dos. Je ne comprends pas… Pourquoi ?

Je ferme à nouveau mes yeux. Et je m'abandonne aux mains froides. Le prêtre s'affaire. A quoi bon puisque c'est la fin ? A quoi bon…

Je me laisse faire et petit à petit l'odeur de sang me quitte. Mon ventre n'est que souffrance. Je n'ai plus d'espérance.

On me soulève. Je le voulais, et je le retrouve. Enfin. Il est là. Sous moi. Mon lit.
On me recouvre.

J'ouvre alors mes paupières. Le prêtre est toujours là. Il veille sur moi.
J'ouvre les lèvres. Il pose un linge humide sur ma langue assoiffée. Il prend soin de moi.

- "Tu tu tut…" souffle t'il. Alors il se penche vers moi. Je sens le souffle chaud de son chuchotement dans mon cou. " Le silence est d'or. On ne pouvait pas te laisser parler… Désolée. "  

Je…
Je cède.
Je ferme les yeux une dernière fois.

Chaud, froid.
Peine, joie.
Faim, soif.
Besogne, repos.

Lumière, ténèbres.

Vie.

Mort.

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